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Jours tranquilles à Paris
23 avril 2019

Au théâtre ce soir - sur TMC en direct...

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23 avril 2019

LE TURK - NORMAL - FESTIVAL PHOTOGRAPHIE MON AMOUR

23 avril 2019

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Au cœur du port trône la glacière municipale. Le 10 mars, la Fondation du patrimoine a retenu le projet de réhabilitation du bâtiment. La glacière fait ainsi partie de 18 monuments retenus pour ce second tour du loto du patrimoine. Une surprise et un soulagement pour le maire, Guy Hercend : « C'est une nouvelle extraordinaire et une très grande satisfaction. » Pourtant, selon une étude, il faudrait entre 2 et 3 millions d'euros pour réhabiliter le bâtiment. « Le loto ne peut évidemment pas tout financer, mais il va nous permettre de gravir quelques marchés. On peut dire que c'est un sérieux coup de pouce pour démarrer le projet », estime l'édile. Car la commune ne compte pas seulement sur le loto du patrimoine pour mener à bien le projet. « Nous allons bientôt lancer des campagnes de dons auprès des entreprises et des particuliers », détaille Guy Hercend.

Un moyen supplémentaire de récolter des fonds pour permettre la réhabilitation du bâtiment dans les temps. En effet, la Ville a tablé sur l'année 2020 pour terminer la rénovation de sa glacière. En même temps que le canot de sauvetage. De quoi donner au port un aspect totalement rénové d'ici un an et demi. Des « portes ouvertes » seront d'ailleurs organisées du 7 au 9 juin.

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L'accord a été définitivement signé vendredi : l'abri du canot de sauvetage Patron-Emile-Daniel sera réhabilite. Les bonnes nouvelles s'enchaînent sur le port d'Étel. Après la glacière, c'est au tour de l'abri du canot de sauvetage de profiter d'un plan de rénovation. En tout, 440 000 € ont été investis par la compagnie des ports du Morbihan et la Ville d'Étel sous l'impulsion de l'association dé sauvegarde de l'abri du canot de sauvetage.

Au programme des travaux, un ravalement complet de la façade h extérieure. « C'est le gros des travaux », précise le maire. A l'intérieur, de nombreux ajustements sont également prévus. Les peintures seront refaites, le plafond rénové, les ouvertures vitrées remplacées et l'immense porte en tôle sera consolidée. La fin du chantier est annoncée en juillet 2020.

23 avril 2019

Vu sur internet - j'aime bien

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23 avril 2019

Entretien - Catherine Deneuve : « On tourne trop de films en France aujourd’hui »

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Par Jacques Mandelbaum

L’actrice est, pour la huitième fois, à l’affiche d’un film d’André Téchiné. A 75 ans, elle porte un regard critique sur l’évolution du cinéma.

Une relation exceptionnelle s’est nouée, depuis Hôtel des Amériques, le film qu’elle a tourné, en 1981, en compagnie de Patrick Dewaere, entre Catherine Deneuve et André Téchiné. Huit films en quarante ans de création les réunissent aujourd’hui, dans les affres d’une passion auxquelles le hiératisme de l’actrice confère l’épaisseur et le mystère de la fatalité. Elle interprète dans le dernier en date, L’Adieu à la nuit, la propriétaire d’une ferme équestre dans le sud de la France, qui se trouve du jour au lendemain confrontée à la radicalisation de son petit-fils, Alex (Kacey Mottet Klein), converti à l’islam. L’occasion d’évoquer ce virage résolu vers la vie que l’actrice, en ses soixante-quinze printemps, négocie désormais crânement au cinéma.

Le film a un sujet pour le moins délicat. Comment vous a-t-il été présenté ? Vous a-t-il fait hésiter ?

André m’avait tout d’abord parlé du sujet, la radicalisation de certains jeunes en France qui partent faire le djihad, et qui était évidemment inspiré d’une réalité que nous vivons aujourd’hui. Et non, je n’ai pas hésité. D’abord grâce à André, dont je sais qu’il est un vrai cinéaste. Et aussi parce que je savais que cela se passerait, pour mon personnage, dans le cadre d’une relation familiale, avec un enjeu essentiellement affectif. Le sujet est ici traité à travers quelques personnages, c’est un film intimiste.

Vous a-t-il semblé nécessaire de vous préparer de manière particulière pour ce rôle ?

Non, pas du tout. Au contraire, je crois que ce qui intéressait André était l’opacité de ce type de comportement, et mon rôle consistait justement à me confronter, comme grand-mère du personnage, à quelque chose de totalement nouveau, à quoi elle ne sait pas exactement comment répondre. Elle essaie de comprendre et de réagir…

C’est votre huitième collaboration avec André Téchiné. Une telle fidélité est rarissime au cinéma…

Ce n’est pas de la fidélité. C’est une rencontre. André et moi, on a le même âge, on a tourné notre premier film à Biarritz, en extérieur, où on se lie plus qu’à Paris, où tout le monde rentre chez soi, et puis on a continué de se voir après le film, et une relation d’amitié est née.

Est-ce à dire que vous ne pouvez pas refuser un film d’André Téchiné ?

Si, c’est envisageable. Notre rendez-vous est toujours possible, mais jamais obligatoire.

On compte quatre Demy, deux Truffaut, deux Buñuel… Etes-vous, sous le regard de ces cinéastes, une autre à chaque fois ?

Oui, évidemment. Les vrais cinéastes mettent toujours beaucoup d’eux-mêmes dans leurs films, et ils mettent en vous ce qu’ils croient savoir de vous. Demy était quelqu’un qui faisait des films gais en apparence, mais profondément mélancoliques, mais avec qui j’étais transporté. Truffaut, c’est différent, c’est quelqu’un avec qui j’ai eu une relation personnelle très forte, et que j’ai revu jusqu’à la fin. Quant à André, je dirais que c’est une histoire qui s’écrit au fur et à mesure de nos vies.

François Truffaut vous définissait comme une actrice secrète, pudique, ambiguë, qui donnait toujours la sensation d’une « double vie »…

Oui, peut-être qu’il y a quelque chose comme ça chez moi…

Vous êtes tout de même l’une des dernières stars du cinéma français ?

Non, je ne crois pas que ce mot soit juste en France et à notre époque. C’est quelque chose qui était valable du temps de la splendeur d’Hollywood, mais qui n’existe plus tellement à mon sens, et encore moins en France. Je crois que les gens, maintenant, se déterminent plus sur un sujet.

Disons alors que vous êtes dépositaire d’une aura qui vous rapproche un peu de ce statut mythique. Au-delà du cinéma, vous êtes devenue une sorte d’incarnation idéalisée de la France… N’est-ce pas lourd à porter à la longue ?

Si, et je m’en dégage autant que je peux parce que, au fond, ce n’est pas moi. Ce n’est pas une tactique. C’est juste que ce statut ne me convient pas, ce n’est pas comme cela que j’envisage mon métier. J’ai vu trop d’excellents acteurs qui se sont empêchés d’évoluer parce qu’ils se sont enfermés dans leur propre image, ou peut-être parce que la lassitude a fini par les saisir.

Longtemps, dans vos plus grands rôles, l’amour et la beauté étaient rattrapés par la mort. Depuis une dizaine d’années – depuis « Un conte de Noël », d’Arnaud Desplechin –, un mouvement inverse se produit : vous êtes devenue une source de vie, une force de résilience…

Mais oui, c’est peut-être le sens de ma lutte contre la mort ou, si ce n’est de la mort, de la vieillesse.

C’est ce qui se passe dans « L’Adieu à la nuit ». Pour tenter d’infléchir la marche à la mort de votre petit-fils, vous lui présentez un garçon qui a fait le chemin inverse, qui est revenu à la vie après avoir aspiré au sacrifice ?

Absolument. Elle est tellement dépassée qu’elle va chercher ce garçon qui a vécu dans sa chair l’expérience à laquelle aspire son petit-fils. J’aime d’ailleurs beaucoup ce personnage.

Vous qui connaissez si bien ce milieu du cinéma, qui l’avez vu évoluer, quel regard portez-vous sur lui ?

Je trouve, pour aller à l’essentiel, qu’on tourne trop de films en France aujourd’hui. La simplification des moyens techniques, la plus grande mobilité, ont facilité le passage à l’acte. Il y a, en parallèle, moins d’exigence dans l’écriture. Beaucoup des films qui sortent en salle n’y ont pas forcément leur place. Au final, le spectateur est noyé dans la masse. Qui peut voir autant de films ? Ils apparaissent pour disparaître aussitôt. Je me demande ce que serait la carrière en salle d’un film comme Fanny et Alexandre, de Bergman, aujourd’hui ?

Vous prenez régulièrement position sur des sujets de société tels que la peine de mort, l’IVG, le climat, la cause paysanne… Récemment, sur les dangers du mouvement #balancetonporc, à l’occasion d’une retentissante tribune cosignée dans « Le Monde ». Qu’est-ce qui vous incite à le faire ?

L’envie de m’engager sur des choses qui me tiennent à cœur. Mais cela reste toujours ponctuel et symbolique, je ne m’estime pas assez compétente pour devenir militante d’une cause. En même temps, il est certain que c’est à double tranchant, parce que, pour ce qui concerne #balancetonporc, les réactions ont été extrêmement violentes. Mais je crois en la liberté de penser.

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23 avril 2019

Milo Moiré

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Libertine12-1-960x640Photos : Peter Palm

23 avril 2019

Extrait d'un shooting

23 avril 2019

VANNES PHOTOS FESTIVAL 2109 : LA PHOTOGRAPHIE ET LA MUSIQUE

JUSQU'AU 12 MAI 2019 - EVÉNEMENTS ET EXPOS

Jusqu'au 12 mai 2019, la ville de Vannes accueille 6 expositions consacrées aux liens entre photographie et musique dans 6 lieux différents : au Kiosque, au Bastion de Gréguennic, au Château de l’Hermine, à l’Hôtel de Limur et dans le coeur de ville, ce sont plus d’une dizaine de photographes et collectifs qui exposent leur vision photographique de la musique.

Du portrait aux photos de concert en passant par le reportage, de la musique classique au rap en passant par le jazz, les expositions présentées lors du festival seront différentes par les styles musicaux comme par l’approche photographique.

A voir donc différents photographes, tel que Richard Dumas, portraitiste des stars qui capture ses modèles en portraits intimistes et met l’accent sur l’importance de la rencontre avec le musicien et du lien qui se tisse. Aussi exposé Nikolaj Lund, ancien violoncelliste qui désormais immortalise les grands noms de la musique classique en symbiose avec leurs instruments, dans des mises en scènes insolites et décalées. Mathieu Ezan quant à lui, photographe officiel de nombreux festivals, expose ses différents clichés de concerts d’un large panel de la musique d’aujourd’hui, du rap à l’électro ou au rock. On croisera aussi à ce festival Philippe Lévy-Stab  photographe du jazz, Moland Fengkov, spécialiste du heavy metal, Mélanie Jane Frey, qui travaille sur le temps de pose des musiciens avec leurs instruments, et Benjamin Deroche, artiste plasticien qui tente de transcrire le son en image.

Trois expositions collectives investiront aussi Vannes pour ce festival: l’association Divergence proposera une plongée dans le temps avec un historique du rap et sa culture – « Rapattitude(s) » –, « Des notes en photos » réunira des photographes de stars de toutes époques, des années 40 à nos jours, et l’association Contraste se penchera dans « Répète un peu ! » sur le musicien ordinaire et méconnu qui joue et apprend discrètement de son instrument. « Rapattitude(s) » offre une sélection qui dévoile l’évolution du genre sur les 30 dernières années et sa popularité grandissante, tandis que « Des notes en photos » fait la part belle à de nombreuses pépites des années 60 et 70 : The Beatles, Louis Armstrong, Edith Piaf, etc…

Rendez-vous à Vannes pour cette exposition mêlant mélodies et photographies, vibrations et lumières, et admirer les nombreux photographes qui se sont essayés à capter les instruments, les musiciens, leurs gestes, leurs regards, leur énergie…

Informations pratiques

Vannes Photo Festival

Jusqu'au 12 mai 2019

Plus d’informations sur le site du Vannes Photos Festival

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23 avril 2019

Moi Magazine

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23 avril 2019

A Londres, l’incendie de Notre-Dame ravive les craintes sur l’état de délabrement de Westminster

Par Philippe Bernard, Londres, correspondant - Le Monde

Fuites d’eau, rats, départs de feu : le siège du Parlement britannique souffre. Une gigantesque rénovation doit débuter cet automne… si le Brexit ne la repousse pas à nouveau.

LETTRE DE LONDRES

A Westminster, une sourde inquiétude s’est mêlée à la tristesse et à la consternation devant le spectacle de l’incendie de Notre-Dame de Paris. Pas besoin de mauvais esprit pour dresser un parallèle : bâtiment emblématique de la démocratie britannique, centre de la vie politique et lieu éminemment touristique, le palais est dans un état de délabrement si avancé, le risque d’incendie si élevé, qu’une escouade de pompiers patrouille 24 heures sur 24 à la recherche de départs de feu. Rien qu’entre 2008 et 2012, quarante débuts d’incendie ont été enregistrés.

« C’est un peu comme conduire une voiture dont les freins n’auraient pas été révisés depuis quarante ans. Vous ne pouvez pas dire quand ils vont lâcher. Mais le risque est vraiment élevé », a déclaré Tom Healer, le responsable de la restauration.

L’état des canalisations, dont certaines datent de la construction – achevée en 1870 –, est à l’avenant. En plein débat sur le Brexit, début avril, une trombe d’eau a jailli du plafond de la Chambre des communes, arrosant les députés. « Il ne s’agit pas d’eaux usées », ont cru bon de rassurer les communicants du palais. Comme en France, personne ne peut s’empêcher de dresser un parallèle entre l’état d’un bâtiment icône et celui du pays.

Depuis le sinistre qui a partiellement détruit la cathédrale parisienne, le 15 avril, tous les yeux sont tournés vers le palais néogothique des bords de la Tamise dont les énormes travaux de réhabilitation, reportés depuis des décennies, doivent être précédés, à partir de l’automne, par le déménagement progressif des députés. Une gigantesque opération qui doit s’achever dans les années 2030 mais que ses répercussions multiples – politiques, financières, architecturales, touristiques – rendent hautement aléatoire en ces temps d’instabilité liés au Brexit.

Un bâtiment largement construit en bois

L’écho britannique du drame de Notre-Dame n’a pas échappé au chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn. Le drame parisien « devrait servir d’avertissement au gouvernement, a-t-il déclaré. Si l’un des magnifiques bâtiments que nous possédons était détruit par le feu, que ressentirions-nous ? L’état de Westminster est très mauvais et le risque d’incendie dans ce bâtiment largement construit en bois est à l’évidence élevé. »

Les images des Parisiens terrifiés devant le brasier renvoient au Londres de 1834, lorsque le précédent palais de Westminster, datant partiellement du Moyen Age, était parti en fumée sous les yeux des Londoniens impuissants.

Il suffit d’avoir circulé de nos jours dans le dédale de couloirs, de galeries et de passages non couverts du labyrinthique palais de Westminster pour se faire une idée du degré de décrépitude des lieux qui n’ont pas été rénovés depuis 1945-1950 et les destructions par les bombes nazies. Morceaux de pierre détachés, vapeur s’échappant de tuyaux, filets de protection, rats. Un rapport parlementaire de 2016 y ajoute l’amiante, un antique réseau de vapeur, l’enchevêtrement de tuyaux d’eau plus ou moins étanches et de 250 miles (400 km) de câbles électriques, des installations encastrées totalement inaccessibles.

Le document assure que, faute d’une « intervention rapide » pour une rénovation d’ampleur, on assistera, « soit à un accident brutal et catastrophique, soit à une dégradation progressive qui finira par rendre le bâtiment inhabitable ». En attendant, insistaient les députés, maintenir le palais néogothique en état de recevoir du public, « c’est comme tenter de remplir une baignoire avec un dé à coudre pendant que l’eau en sort par la vidange ».

Un complexe jeu de dominos

Cette réalité a longtemps été niée. Les touristes n’ont généralement d’yeux que pour la tour Elizabeth coiffée de la célèbre horloge Big Ben (actuellement en rénovation et recouverte d’échafaudages). Les visiteurs du palais n’accèdent souvent qu’à des lieux prestigieux apparemment en bon état : l’impressionnant Westminster hall et sa charpente en bois du XIVe siècle – qui a échappé à l’incendie de 1834 – et le lobby central où convergent les couloirs et galeries menant aux 1 100 salles du palais.

Le coût d’une réhabilitation totale, les implications pour la vie politique et surtout l’inertie, ont fait le reste. Longtemps reporté pour cause de Brexit, le vote sur le mode et le calendrier de la rénovation a eu lieu début février 2018. Les fuites d’eau et les plafonds qui s’écroulent « ne sont rien en comparaison de l’opprobre qui s’abattrait sur nos responsables politiques s’ils laissaient détruire le bâtiment le plus important du pays. Il est probable que Mme May ne souhaite pas ajouter la destruction du Parlement à son héritage déjà enviable », ironise Matt Chorley, plume politique du Times.

Les députés avaient le choix entre un maintien dans les lieux pendant les travaux, qui auraient alors duré quarante ans et coûté 5,7 milliards de livres (6,6 milliards d’euros), et un déménagement général mais temporaire, réduisant la facture à 3,5 milliards de livres, plus acceptables pour les contribuables. Ils ont opté pour cette seconde formule, sachant que chaque année de retard alourdit la facture de 100 millions de livres.

Les travaux de toiture ont démarré, mais la suite suppose de résoudre un complexe jeu de dominos. Les 650 députés doivent être relogés à Richmond House, un bâtiment des années 1980 ayant abrité le ministère de la santé, situé sur Whitehall, la grande avenue sur laquelle donne Downing Street. Quant aux 780 lords, ils s’installeront au Queen Elizabeth Centre, le palais des congrès qui fait face à l’abbaye de Westminster.

Pour loger tout ce monde, d’autres bâtiments historiques doivent être au préalable vidés et rénovés. Le déménagement, qui concerne aussi les 6 000 employés du Parlement, ne devrait se terminer qu’en 2025 et l’installation provisoire durer ensuite six années. Une nouvelle salle de débat devrait être aménagée dans une cour intérieure de Richmond House, mais le permis de construire n’a pas encore été accordé.

Des dorures aux préfabriqués

D’autres dilemmes restent à trancher. Le principal, comme pour Notre-Dame, porte sur le type de restauration : à l’identique ou adapté au temps présent ? Dans le cas de Westminster, le casse-tête est autant politique que patrimonial. Des députés s’inquiètent des conséquences de leur abandon d’un lieu si cher aux Britanniques, véritable cœur de la démocratie, et de leur dispersion dans des bâtiments sans âme au moment où le Parlement, incapable de ratifier l’accord sur le Brexit, est la cible de l’ire populaire.

Certains se demandent si quitter les dorures pour des préfabriqués ne risque pas d’affaiblir leur capacité d’impressionner les lobbyistes et les visiteurs étrangers à un moment où, Brexit oblige, le pays est censé négocier des accords commerciaux avec le monde entier. Et puis, à quoi ressemblera, sous des néons, l’ouverture en grande pompe de la session par la reine ?

Pourtant, le grand déménagement n’offre-t-il pas une occasion de dépoussiérer, voire de réformer la démocratie parlementaire ? Bronwen Maddox, directrice de l’Institute for Government, un cercle de réflexion sur l’efficacité du gouvernement, estime que les députés, privés de mètres carrés à Westminster, pourraient passer davantage de temps dans leurs circonscriptions et voter électroniquement. Elle ose même imaginer la transformation de la salle rectangulaire des Communes, conçue pour le bipartisme – le gouvernement et l’opposition s’y font face –, en un hémicycle, plus adapté à la diversité des partis.

Cette transformation architecturale traduirait une révolution institutionnelle, avec l’abandon du scrutin à un tour (qui lamine les petits partis), déjà bousculé par la tornade du Brexit. D’ailleurs, argue la politologue, le temps que s’achève cette réhabilitation complexe du palais de Westminster – probablement une décennie –, qui sait où en sera le système politique britannique ? Lorsque les députés regagneront leurs pénates néogothiques, la « citadelle de la liberté britannique », selon le mot de Winston Churchill, ne sera plus la même.

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