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Jours tranquilles à Paris
28 septembre 2017

Christian Dior

Fondée en 1946, la Maison Dior a été financée pendant ses dix premières années par son fondateur et directeur de la création, Christian Dior. Dès la présentation de sa première collection en 1947, les dessins de Dior ont été acclamés dans le monde entier. L'ampleur, l’ambition et l’influence de la maison se sont très vite accrues au cours des années qui ont suivi. Après la mort soudaine de Christian Dior en 1957, la maison a poursuivi son évolution, consolidant sa place dans le monde de la mode sous la gestion de six autres directeurs (dont la première femme, Maria Grazia Chiuri, nommée en juillet 2016).

Pour célébrer le soixante-dixième anniversaire de la Maison Dior, la National Gallery of Victoria, à Melbourne, présente une exposition fascinante intitulée Maison Dior : Soixante dix ans de haute couture. Présentée exclusivement à Melbourne, elle est le fruit d’une collaboration entre la NGV et la Maison Dior, qui offre une présentation somptueuse de plus de cent quarante vêtements dessinés par Christian Dior Couture entre 1947 et 2017.

Maison Dior explore aussi l’histoire de cette maison à travers une série de thèmes, exposant les créations de sept modélistes qui ont joué un rôle clé dans l’élaboration de la célèbre silhouette : Christian Dior, Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, Raf Simons et Maria Grazia Chiuri. Maison Dior : Soixante dix ans de haute couture s’accompagne d’une publication érudite contenant de nombreuses photographies présentées dans ce portfolio.

Maison Dior : Soixante dix ans de haute couture

Du 27 août au 7 novembre 2017

NGV International

180 St Kilda Rd

Melbourne VIC 3006

Australie

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https://www.ngv.vic.gov.au/

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27 septembre 2017

L'incroyable exposition photo d'Irving Penn au Grand Palais

Irving Penn, c’est le siècle passé qui défile sous nos yeux, transfiguré par le regard d’un maître. Qu’il photographie les « hommes de boue » de Nouvelle-Guinée, un peintre, un écrivain, un boxeur, une star, des mégots de cigarettes ou une assiette de bouillabaisse à Barcelone, il va au-delà des apparences. C’est un entomologiste qui capture l’âme des êtres et des choses. Son travail sur la lumière semble interrompre le temps. Sa vision du monde a marqué la mode, la publicité. Elle s’est inscrite dans l’histoire de l’art. Une superbe rétrospective lui rend hommage en ce moment au Grand Palais, à Paris, après un triomphe au Metropolitan Museum de New York. Un monument à la gloire de l’éphémère devenu éternel.

« Je ne photographie pas ce que je vois. Cela ne m’intéresse pas. Je ne photographie que ce qui m’intrigue. » Ces mots sont d’Irving Penn lui-même, un jour d’automne 1991, lors d’une rencontre à New York. D’entrée, le ton est donné. Irving Penn est alors l’un des photographes contemporains les plus exigeants, sinon les plus torturés, les plus perfectionnistes. Sa rétrospective actuelle au Grand Palais de Paris est probablement l’exposition la plus complète jamais réalisée. Le catalogue une somme de trois cent soixante douze pages et trois cent soixante cinq photographies. L’histoire de l’œuvre d’un des plus grands photographes du siècle dernier.

Irving Penn est un personnage à part dans la photographie. Loin du bruit et de la fureur new-yorkais, il vit à l’époque retiré dans une ferme de Long Island. Deux ou trois jours par semaine, il se rend dans son studio du bas de la cinquième Avenue, « l’hôpital », comme l’appellent ses assistants et les rédactrices de mode. Là, il officie depuis trente ans de la même façon appliquée, scrupuleuse, tantôt dans le silence absolu, rephotographiant à l’infini une image jusqu’à sa perfection. De temps en temps, une dame très belle, l’accompagne, Lisa Fonssagrives, sa femme depuis quarante ans, l’un des plus grands top-models des années 1950 qu’il découvrit sur un plateau d’une de ses photos et dont il tomba immédiatement amoureux. Ils se marièrent trois ans plus tard, en 1950, et eurent un fils, Tom. La séance terminée, ils repartent dans leur ferme où Lisa ne cultive que des fleurs. Parfois – et c’est un honneur – Penn s’attarde dans son studio et invite un visiteur à partager ses sandwiches ou quelques pâtisseries dont il raffole. Rien n’intéresse autant Penn que l’image fixe. Il est entré en photographie comme on entre en religion. Il en a appris tous les dogmes avec ferveur, et il n’est pas rare qu’il s’enferme alors dans son laboratoire des jours entiers pour améliorer l’un de ses fameux tirages au platine.

Irving Penn est né le 16 juin 1917, il y a tout juste cent ans, à Plainsfield, dans le New Jersey. De son enfance, il n’a jamais parlé. Cinq ans plus tard nait son petit frère Arthur, qui deviendra cinéaste. Il étudie le design avec Alexey Brodovitch, le mythique gourou de l’histoire de la photographie. Avec l’argent de ses premiers croquis vendus, il achète un Rolleiflex, mais c’est la peinture qui l’obsède. En 1942, il part un an au Mexique peindre et dessiner. A son retour, il détruit tout son œuvre. Penn s’engage alors dans l’armée, où il fera campagne en Italie et aux Indes. A son retour à New York, il devient l’assistant d’Alexander Liberman, le directeur de Vogue. C’est le début d’une longue, constante et profonde amitié qui ne se démentira jamais. Il est chargé de dessiner les projets de couverture. Un jour, sur les conseils de Liberman, il commence à photographier lui-même ses projets. Le photographe vient de naître.

En 1947, Vogue envoie Irving Penn photographier à Milan, Naples et Rome toutes les personnalités italiennes du monde des arts et de la littérature. Pour l’aider dans ce pays ravagé par la guerre, on lui donne pour guide Edmonde Charles-Roux, la jeune rédactrice en chef du Vogue français. Le voyage durera trois semaines. Pour Edmonde Charles-Roux, ce fut une révélation. « Penn réalisa cinquante portraits formidables. Il contrôlait tout. Pas le moindre clin d’œil, sourire, mimique au modèle. Il était dans un état de transe permanent. » Edmonde Charles-Roux le retrouvera un an plus tard, à Paris, pour la fameuse série des petits métiers. Fasciné par les mille et un marchands ambulants de l’après-guerre, Penn a fait louer un studio de l’école de photo de la rue de Vaugirard. Mais, problème : la timidité et la barrière du langage le rendent incapable d’aller chercher lui-même ses modèles. Qui peut s’en occuper ? Robert Doisneau et son complice, Robert Giraud, seront chargés de la tâche. Pendant un mois, Doisneau et Giraud sillonnèrent Paris dans une somptueuse Packard, attrapant et véhiculant le rémouleur, la marchande de ballons, les ramoneurs… Doisneau raconte encore alors : « C’était un spectacle étonnant, la rencontre de cet Américain en transe et de ces Parisiens déconcertés. Il les regardait fixement. Ils étaient pétrifiés. Sans dire un mot, il les installait puis se précipitait sur son appareil. Celui-ci était muni d’un viseur métallique. Invariablement, à la fin de la journée, son arcade sourcilière était en sang. Beaux moments, beaux souvenirs d’un très grand monsieur, par ailleurs d’une gentillesse rare. »

C’est dès cet instant que Penn va dédoubler son travail entre Vogue et ses recherches personnelles. Le commercial ne lui suffit plus. Il ne le reniera jamais et y apportera toujours la même application quasi-mystique. Mais il veut s’exprimer par lui-même. Pour Vogue, il photographie les plus jolies femmes du monde. Alors, pour lui-même, il photographiera des nus de grosses femmes qu’il ne montrera que trente-cinq ans plus tard. Accompagné de Lisa, d’un assistant et d’un studio mobile, il parcourra à la fin des années 1960 le Dahomey, le Népal, le Cameroun, la Nouvelle-Guinée, le Maroc. Il en sortira un superbe livre, Worlds in a small room, publié en 1974. Là, Penn se rapproche enfin de son Graal : le contrôle absolu et la maîtrise de la lumière. « Pendant mes premières années de photographie, mon studio se trouvait dans un immeuble de bureaux, dans un espace fermé, sans fenêtre, où les lampes électriques simulaient la lumière du ciel. Dans cet endroit, je me prenais souvent à rêver d’être déposé magiquement, avec un studio idéal orienté vers le nord, parmi les aborigènes en voie de disparition, dans les endroits les plus lointains de la Terre. Ces étrangers remarquables m’approchaient, se mettaient devant mon appareil et, dans cette lumière du nord, je faisais des documents sur leur existence physique. »

De plus en plus, Irving Penn s’implique dans ses recherches. Là commence alors une étonnante exploration de son monde intérieur. Lui qui déteste les cigarettes, il photographie les mégots. Lui dont le studio est une clinique suisse, il y amoncelle pour ses travaux personnels des sacs à ordures collectés dans les rues. Deux seuls intermèdes plus souriants dans cette descente aux Enfers : en 1984, il réalise un livre sur les fleurs, et en 1988 un ouvrage sur les vêtements d’Issey Miyake. Bien sûr, il n’oublie pas son travail commercial. Docteur Irving et Maître Penn ont toujours la même approche passion pour l’image fixe. Les critiques, qui l’ont longtemps boudé, noteront à peine cette obsession du temps qui passe, cette angoisse des choses qui s’enlaidissent, cette appréhension de la mort. Si le propre des artistes est cette recherche absolue de la perfection dans l’angoisse, la torture et l’obsession du temps qui passe, alors Irving Penn est l’un des rares photographes à mériter cette appellation.

Jean-Jacques Naudet

Irving Penn

21 septembre 2017 – 29 janvier 2018

Grand Palais

3 Avenue du Général Eisenhower

75008 Paris

France

http://www.grandpalais.fr/

22 septembre 2017

Nanas de Niki de Saint Phalle

Les Nanas de Niki de Saint Phalle envahissent la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallaire jusqu'au 22 octobre @ernstreiko Tour d'horizon de l'expo "Belles! Belles! Belles!" en 100 secondes chrono sur beauxarts.com | Partagez vos coups de coeur arty avec #beauxartsmag ! #nikidesaintphalle @galerievallois #artcontemporain #exposition #exhibitionview #paris #artgallery #instaart #instatist #inspiration #feminisme

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33 & 36 rue de Seine

Après En joue ! Assemblages & Tirs (1958-1964), en 2013, c’est autour de la thématique centrale de la représentation du corps de la femme que s’articule notre seconde exposition consacrée à l’oeuvre novatrice, féministe et avant-gardiste de Niki de Saint Phalle.

Une vingtaine d’oeuvres parmi les plus emblématiques des années 60 et 70, des plus célèbres Nanas aux singulières sculptures-reliefs, seront montrées.

Belles, belles, belles et rebelles !

Lacan prétendait que LA femme n’existe pas. Il devait connaître Niki deSaint Phalle. Car dans le travail de l’artiste non plus la femme n’est pas une, mais plusieurs. Grandes et muscléesempâtées et poilues, vieilles et fragiles, mégères immondes, mariées sylphides, femmes-pot, femmes ventres écorchées vives, géantes légères dansantes et tourbillonnantes, matrones blanches, matrones noires, Niki a tourné le dos au beau idéal pour peindre et sculpter tous les types de femmes possibles et impossibles, toutes sortes de morphologies

féminines hors-normes, dérangeantes, attestant que le beau est toujours bizarre. Traiter du féminin, en effet, exposer ses angoisses et ses révoltes, ses rêves, sa puissance et sa poésie, revient toujours pour l’artiste à mettre en scène des corps. (…) Tout ce qu’il est donné aux femmes de vivre s’incarne alors dans ses figures qui dérogent aussi bien aux schémas ordinaires de la représentation qu’aux principes solennels consacrés par la morale sociale. L’habitude de partager l’oeuvre de l’artiste en périodes, et notamment entre un avant et un après l’irruption des Nanas, a fait perdre de vue l’importance qu’elle attache, le sens qu’elle donne à l’exposition des multiples corps des femmes, qu’ils souffrent ou saignent comme ceux des parturientes ou qu’ils respirent la santé. Leur présentation côte à côte sous un même intitulé dit l’importance qu’il convient d’accorder à ses portraits protéiformes et singuliers de la gent féminine si l’on veut comprendre ce que sont, ce que pensent, ce que veulent les femmes selon Niki de Saint Phalle. Rappelons (…) les mots de la créatrice adressés à la « belle prisonnière des apparences » qu’était sa mère : « Moi, je montrerais tout. Mon coeur, mes émotions». Montrer. Et donc voir. Tout voir de cet art qui, sans délaisser le registre esthétique, hisse haut les couleurs de la rébellion en faisant chaque fois le choix d’une opposition absolue aux canons, aux règles, aux codes en vigueur. Niki n’a de cesse de s’affranchir des conventions. Tous les moyens sont bons pour échapper à ce qu’elle nomme « l’art de salon » : la démesure des sculptures transformées pour certaines en espaces habitables ; leur aspect parfois fruste ou bancal; la difformité, voire la monstruosité de ses créatures ; la vulgarité de leur allure et de leur accoutrement ; leur obscénité souvent ; leur dimension comique ou enfantine, manière de taquiner la prétention traditionnelle de l’art à la respectabilité… Ajoutons à cela l’orientation narrative et largement autobiographique de son travail qui fait peut-être de Niki de Saint Phalle une artiste à part, mais nullement une artiste ignorante des ruptures formelles et des enjeux de son temps. (…) Il est temps d’affirmer la place capitale de la démarche de Niki de Saint Phalle au sein de l’histoire de l’art. Menant combat contre l’uniformisation du regard et du goût, elle a oeuvré à l’avant-garde d’un mouvement qui, en tissant entre l’art et la société une étroite relation, a contribué à changer la vocation de l’art.

Catherine Francblin

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21 septembre 2017

Irving Penn au Grand Palais

L'année 2017 marque le centenaire de la naissance d'Irving Penn. Le photographe américain est en effet considéré comme l'un des plus grands photographes de mode du XXe siècle.

Après avoir débuté sa collaboration avec Vogue au début des années 1940, Irving Penn va rapidemment s'intéresser au portrait. Son travail, toujours en studio, se caractérise par une élégante simplicité et instaure toujours avec son modèle anonyme ou connu une véritable intimité. Il réalisera à partir de 1951 de nombreux portraits de célébrités telles que Pablo Picasso, Yves Saint Laurent, Audrey Hepburn, ou encore Alfred Hitchcock,

Lieu : Galeries nationales - Grand Palais

Sous-Rubrique : Photographie Réserver

Date de début : 21 septembre 2017

Date de fin : 29 janvier 2018

Horaires et tarifs

Date de début : 21 septembre 2017   Date de fin : 29 janvier 2018

Programmation : Tous les jours (sauf mar) 10h-20h, mercredi jsq 22h

Tarifs : entrée 13€, tarif réduit 9€.

Galeries nationales - Grand Palais

Adresse : 3 avenue du Général-Eisenhower

75008 Paris 8e

Métro : Champs-Élysées - Clémenceau (1/13)

Réservation : 01.44.13.17.30

Site web : www.grandpalais.fr

20 septembre 2017

Claudia Schiffer

La galerie Camera Work, à Berlin, ouvre cette semaine une exposition dédiée à l’actrice et mannequin allemande Claudia Schiffer. Cette exposition collective, en hommage à Claudia Schiffer et sa collaboration avec les plus célèbres photographes, comprend cent photographies et représente probablement la plus grande exposition qui lui est consacrée. Un livre photo éponyme est publié par Rizzoli Publishing House (édition internationale) et Prestel Publishing House (édition allemande). Après sa percée en tant que modèle à l'âge de dix-sept ans, Claudia Schiffer célèbre cette année son trentième anniversaire dans le mannequinat. À ses débuts, déjà ses premières photographies avec Ellen von Unwerth la rendent célèbre et suscitent l'intérêt de nombreux créateurs de mode, dont Karl Lagerfeld. Dans les années 1990, Claudia Schiffer apparait comme membre du célèbre groupe de super mannequins avec Cindy Crawford, Tatjana Patitz, Naomi Campbell et Christy Turlington. La sélection des photographies exposées couvre une période allant de la fin des années 1980 à 2011 et présente des photographies de mode, des portraits et des nus célèbres. Plus de quinze artistes montrent leurs images dans lesquelles ils présentent l'élégance, la dignité et la compréhension artistique de Claudia Schiffer. Les photographies d'Ellen von Unwerth soulignent le sex-appeal de Claudia Schiffer, Miles Aldridge joue avec sa mutabilité, Herb Ritts fait l'éloge de sa beauté classique et Camilla Akrans fait référence à l'histoire de l'art. La diversité des photographies montre la carrière de Claudia Schiffer et souligne son rôle essentiel dans l'histoire de la culture de la mode. De plus, les travaux révèlent également la synergie exceptionnelle qu’elle pouvait avoir avec les photographes.

Claudia Schiffer

Du 23 septembre au 11 novembre 2017

CWC Gallery

Auguststrasse 11–13

10117 Berlin

Allemagne

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http://camerawork.de/en/

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19 septembre 2017

Archives nationales - Paris

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15 septembre 2017

Louise Bourgeois au MOMA - save the date

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15 septembre 2017

Actuellement à la Concorde Art Gallery

Michèle Narce - Peintre

Michèle Narce est née en 1972, à St Etienne, où elle a obtenu une maitrise en sciences de l’art en 1994. Mettant alors entre parenthèse ses projets artistiques pour se consacrer à sa vie familiale, elle ne renouera avec la peinture qu’en 2012 et présentera, un an plus tard, ses premières expositions. Dans les toiles qu’elle réalise à l’huile par superpositions de glacis, la représentation réaliste de ses modèles, nous révèle que c’est l’humain, corps et âme, qui est au cœur de sa démarche. Elle évolue dans sa peinture, comme dans la vie, par étapes successives. Son travail en séries distinctes, en est le reflet. Elle avance de concert avec ceux qui posent pour elle, dépassant à chaque fois une nouvelle nécessité plastique, mais surtout émotionnelle. Après la série «  De Corpore », sur le thème de la contrainte corporelle et psychique, la série « Anamnèse » se proposait de « Révéler ce qui est de l’ordre du subtil et de l’indicible. Tenter d’introduire le récit de nos anamnèses exprimées par le corps ». Aujourd’hui, avec la série « Parallaxe », elle s’adresse encore une fois à ses modèles « Au-delà de la peur, au-delà du cri, au-delà de la révolte, qu’est-ce qui vous porte et vous embellit ? Et si vous appreniez à être doux avec vous-mêmes. ».

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15 septembre 2017

Liu Bolin - Galerie Paris Beijing

GALERIE PARIS-BEIJING

LIU BOLIN

REVEALING DISAPPEARANCE

Opening on Thursday, September 7th / 6pm to 9 pm

Exhibition from September 7th to October 28th 2017

GALERIE PARIS-BEIJING

62, rue de Turbigo

75003 Paris, France

Revealing Disappearance witnesses the artist’s engagement on environmental issues. Since the beginning of his career, ecology has been a central topic of Liu Bolin’s artistic production. In 2011 he braved the polluted waters of the Yellow River in one of the most industrialised regions of his country, two years ago he organised a collective performance at the edge of a large artificial forest aimed to stop the spreading of the Gobi desert in the Northern territories of China.

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15 septembre 2017

Raymond Depardon: "Le voyage m'a sauvé la vie"

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La Fondation Henri Cartier-Bresson propose une rétrospective intime de cette légende vivante de la photographie. Rencontre avec Raymond Depardon, un homme animé par la curiosité.

La Fondation Henri Cartier-Bresson, à Paris, invite le visiteur à "traverser" l'oeuvre de Raymond Depardon. Comment parcourir l'immense territoire exploré par le photographe français, de ses premiers tirages à la ferme familiale du Garet dans les années 1950, à ses escapades sur les hauts plateaux boliviens, en passant par ses reportages pour les agences et la presse ? Agnès Sire, la directrice des lieux et commissaire de l'exposition Traverser, a dégagé quatre pistes : "La terre natale", "les voyages", "la douleur" et "l'enfermement". Des thèmes qui se répondent, se croisent, se superposent. Difficile en effet de réduire une photo de Raymond Depardon à un seul de ces champs. Mais il faut bien tirer un fil pour dérouler la pelote d'images en noir et blanc et en couleurs que cet homme libre a constitué au fil des années, auscultant les marges du monde.

Au premier étage de la Fondation, on découvre sa "terre natale" : les paysans des campagnes françaises, ses parents, l'intimité de l'exploitation familiale qu'il saisit avec pudeur et discrétion. On arpente aussi le bitume parisien. "Paris, c'est un lieu où j'habite, une famille, une base arrière, une retraite pour réfléchir et fini les travaux en cours", peut-on lire à côté des clichés. Cette base, il l'a bien souvent quittée. "Les voyages" dévoilent le nomadisme de Depardon : New York, le Vietnam, la Mauritanie, l'Egypte, la Bolivie, Glasgow, l'ex-RDA... Une vie sur la route pour celui qui se revendique pourtant "casanier".

Le niveau suivant dévoile à quel point la photographie est avant tout une question de distance. Jusqu'où faut-il s'approcher pour témoigner de la "douleur" des peuples ? Lors de ses expéditions sur les théâtres de guerre, que ce soit au Liban, ou en Afghanistan, Depardon a su trouver la bonne distance pour capter la souffrance humaine. Un autre aspect de son travail est son attirance pour "l'enfermement". Avec son objectif, il s'est aventuré à l'intérieur d'un Hôpital psychiatrique à Turin, dans la prison de Clairvaux, au coeur du Tribunal de grande instance de Bobigny, au plus profond des âmes.

La photographie est une question d'ouverture, de lumière et de cadre. La pratiquer entre quatre murs, tient à la fois du paradoxe et de la logique. Un laboratoire de développement n'est-il pas une forme de cellule dans laquelle le photographe décide de s'enfermer volontairement ? Au milieu de la salle du deuxième étage, dans une vitrine, on découvre des documents personnels de Raymond Depardon, dont ses premiers tirages. Une image retient l'attention. Elle montre l'entrée des "Studios et Laboratoires ATOM - Tous genres de photographies". Sur la pancarte, punaisée à une porte et réalisée à la main, ont été collées presque avec naïveté des figures détourées au ciseau : une bouteille de vin, deux chats, un gardien de but en plein arrêt, une clocher d'église. On reconnaît le visage du jeune Raymond Depardon, celui de Brigitte Bardot. Pour L'Express, le photographe raconte les débuts de sa passion.

Que sont les Studios Atom?

Après mon certificat d'études, mon papa m'a trouvé un travail d'apprenti chez un photographe de Villefranche-sur-Saône. C'est comme ça que j'ai été initié au travail de laboratoire. J'ai créé le mien par la suite dans une pièce de la ferme. J'avais acheté un agrandisseur et je suivais des cours par correspondance. Pourquoi l'ai-je baptisé "Studios Atom" ? Je ne sais plus. C'était un nom court. Vers 1956, dix ans après Hiroshima, c'était un mot dans l'air du temps. J'avais découpé le visage de Brigitte Bardot dans une carte postale reproduisant une photo de Sam Levin. Et Dieu créa la femme, venait de sortir au cinéma. Le film avait déchaîné les passions. Tout tournait autour de Brigitte Bardot à l'époque. Les voisins m'avaient commandé des photos de leur famille nombreuse. Je développais mal, l'eau était très calcaire. J'apprenais. Mes parents ont deviné bien avant moi que je ne reprendrai pas l'exploitation familiale, que je ne serai pas agriculteur. Mais ils se demandaient bien d'où pouvait venir cette passion pour la photo.

Et vous, le savez-vous ? 

Je ne sais pas. Mes parents n'ont jamais pris de photos. Je n'avais même pas d'appareil. J'empruntais celui que mon frère avait eu pour son anniversaire. On l'aperçoit ici [Il montre une "carte chasseurs d'images deux toiles" sur laquelle on voit son visage, l'oeil rivé à un appareil]. Pour mes parents, cette passion devait venir de mon grand-père, Marius Depardon, que je n'ai pas connu. En 1900, il avait pris le PLM [l'ancienne ligne Paris-Lyon-Marseille] pour visiter à Paris l'Exposition Universelle au Grand Palais. Il était abonné à des revues comme Le Miroir 1914-1918 [NDLR: une revue photographique hebdomadaire]. Il était ouvert sur le monde moderne. Un jour, je suis allé à la Poste de Villefranche-sur-Saône, j'ai pris le bottin, j'ai consulté la rubrique "reporter photographe " et j'ai écrit à une dizaine d'entre eux. Et il y en a un, Louis Foucherand, qui m'a pris comme apprenti. J'avais un petit salaire, j'habitais dans le laboratoire. Voilà, comment à 16 ans, je suis monté à Paris.

Dans cette vitrine, nous découvrons quelques-unes de vos premières photos.

Comme beaucoup de photographes amateurs, j'utilisais un filtre rouge, ce qui donne des ciels très relevés. Je faisais moi-même les tirages. Sur ces images, qui montrent des ouvriers agricoles, j'ai écrit à la main "Le possédé", "le retardataire". "Le retardataire", c'était Sylvestre un ouvrier polonais qui travaillait à la ferme. Il m'appelait toujours "Champion". Je ne sais pas pourquoi. C'était un type formidable. 

Quelle est le dernier cliché que vous avez pris?

Il y a trois jours, une photo en couleurs d'une rue de Tokyo. Tokyo c'est forcément en couleurs. J'y ai actuellement une exposition sur les Jeux Olympiques de 1964 [NDRL : Depardon/Tokyo, 1964-2016, au Chanel Nexus Hall, jusqu'au 1er octobre]. On m'avait envoyé là-bas à l'âge de 22 ans. C'était une époque formidable pour le Japon.

Quel est votre prochain voyage?

Le Brésil. A nouveau pour une exposition. Je poursuivrai sans doute mon voyage en Amérique du Sud, probablement en Argentine ou en Bolivie. J'aime beaucoup les hauts plateaux: la Bolivie, l'Ethiopie, le Tibesti [NDLR: un massif montagneux au nord du Tchad]... Les populations y sont très attachantes. Ce sont des paysans, comme mes parents. Il paraît que c'est normal que je cherche toujours à faire des photos de paysans. Je me sens bien avec eux. Je suis timide et un peu introverti, mais dès qu'il y a un mec avec une charrue je m'approche de lui. Je n'ai pas peur. 

D'où vient l'envie de photographier tous ces gens?

Cela permet de relativiser ses propres problèmes. Le voyage m'a sauvé la vie. Les chagrins d'amours, nos difficultés de petit européen, finalement ce n'est pas très grave. C'est bon de le rappeler. J'ai beaucoup parcouru l'Afrique et l'Amérique du Sud. J'ai encore du plaisir à faire des photos, à découvrir le monde. Je repense à ce grand-père parti à Paris. Ce qui l'a poussé c'est la curiosité. Au XIXe siècle, les hommes étaient de grands curieux. On le voit très bien dans les films des Frères Lumière qui viennent d'être restaurés. Si vous enlevez les moustaches et les sabots, tout est super moderne. Les cameramen réalisent des travellings dans des bus, des bateaux. La curiosité c'est le plus important. Vous savez, je ne connais pas de photographes qui sont très à l'aise dans la vie avec les gens. Ou alors, il y a le contraire, les fanfarons. J'ai connu ça un peu à Paris-Match. C'est une autre technique quand on n'est pas trop sûr de soi. Mais qu'est-ce qui pousse quelqu'un à faire des photos, à se rendre sur un marché à photographier les gens ? Henri Cartier-Bresson disait qu'il fallait faire comme l'artillerie, tirer, puis dégager. L'important, c'est de ne pas insister. 

Pourquoi ce titre, Traverser ?

Agnès Sire à la fin de son travail de sélection m'a dit : "Je ne vois d'autres mots que Traversée". J'ai dit "oui, mais alors à l'infinitif", pour montrer qu'il faut être actif, bouger, avancer. Reculer, même à la rigueur. Je suis plutôt casanier, être photographe de presse m'a forcé à voyager. Aujourd'hui, je n'ai plus de tensions quand je prends un avion. Je suis très calme. C'est grâce au photojournalisme. Même dans une grande ville étrangère, je me débrouille. Avec la presse, on passe d'une princesse à un fait divers. J'étais très timide, replié sur moi-même. La photo m'a beaucoup servi personnellement.

Traverser. Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris (XIVe). Jusqu'au 17 décembre.

Catalogue aux Editions Xavier Barral, 260 p., 39 €.

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