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Jours tranquilles à Paris
9 mars 2018

Peter Knapp

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Peter Knapp investit la Cité de la Mode et du Design

Du 9 mars au 10 juin 2018, la Cité de la Mode et du Design, à Paris, met à l’honneur la photographie de mode à travers l’œuvre iconique du photographe suisse Peter Knapp. Avec plus de 100 photographies pour la plupart inédites, l’univers graphique et expérimental de cet artiste – faiseur d’images – raconte l’affranchissement des femmes pendant deux décennies de mode placées sous les signes de l’audace et de l’émancipation. L’Œil de la Photographie lui consacre une édition spéciale aujourd’hui.

Il résonne comme une petite giffle, un claquement de doigts, Knapp! Selon les générations, il évoque Dim Dam Dom, l’émission culte des années 1960 ou le magazine Elle, pour d’autres, il est une référence en graphisme ou un proche des Nouveaux Réalistes. Avant toutes choses, ce sont ses photographies qui ont fait l’homme.

Avec Peter Knapp, les filles s’envolent, des silhouettes aux allures futuristes nous toisent et des paires de bottes griffées trottinent dans les rues de Paris. La période est propice. Les décennies 1960 et 1970 sont pour la mode et plus largement pour les esprits, synonymes de liberté, de créativité. Le photographe n’est pas simplement le témoin de cet incroyable moment, il va contribuer à mettre en images ce nouveau monde.

Peter Knapp, c’est aussi l’ivresse de la liberté. Il aime et maîtrise les contradictions dictées par la photographie. Les exigences qu’impose l’image fixe se doivent d’être détournées. Il met les modèles en marche. Saut, danse, rire : la femme moderne est indépendante et cette liberté se traduit dans les mouvements de son corps. L’expression spontanée des sentiments féminins appelle une rupture des conventions et une libération de tous les carcans. En dehors du studio, le modèle, cheveux au vent, flotte dans un espace, enfin accepté tel qu’il veut être et vu, moderne et autonome. Le photographe s’affirme dans l’absolue nécessité de se frayer un chemin au milieu des paradoxes : liberté dans la contrainte et éclat dans la mesure.

Que ce soit pour les maisons de couture André Courrèges, Emanuel Ungaro, Yves Saint Laurent, Pierre Cardin, (entre autres) ou pour les magazines (Elle, Stern, Vogue…), Peter Knapp saura maîtriser les figures imposées. Les contraintes, il les accepte et accompagne tout ce que Paris propose d’innovant, parfois même d’irrespectueux.

L’exposition Dancing in the Street, Peter Knapp et la Mode 1960-1970 offre l’occasion de découvrir à travers une centaine d’images, pour la plupart inédites, l’un des ensembles les plus imaginatifs que la photographie de mode ait produit durant cette période.

Audrey Hoareau

Audrey Hoareau est une commissaire d’exposition et auteure spécialisée en photographie, basée à Paris.

Dancing in the Street :Peter Knapp et la mode 1960-1970

Du 9 mars au 10 juin 2018

Cité de la Mode et du Design

34 Quai d’Austerlitz

75013 Paris

France

www.citemodedesign.fr

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Peter Knapp, une utopie photographique

Du 9 mars au 10 juin 2018, la Cité de la Mode et du Design, à Paris, met à l’honneur la photographie de mode à travers l’œuvre iconique du photographe suisse Peter Knapp avec plus de 100 photographies pour la plupart inédites. L’Œil de la Photographie lui consacre une édition spéciale aujourd’hui, dont voici la deuxième partie.

Entre un noir et blanc minimal et une couleur saturée, le monde de Peter Knapp est une construction, une volonté de formaliser une certaine idée du bonheur. Avec quelques bribes de réalité, le photographe sculpte un monde qu’il sait illusoire. La palette de l’artiste ne se limite pas à son appareil, à son matériel ou à son éclairage. C’est un ensemble de règles, dictées à son œil, affûtées par sa connaissance de l’art et de l’esthétique. Riche de son savoir-faire et de son expérience, Peter Knapp a su anticiper les pouvoirs de l’image. Cette vision ne s’est jamais trouvée en décalage avec la pratique et même parfois le bon sens. Il sait tout à la fois magnifier le modèle et valoriser le vêtement ou l’accessoire. Mais au-delà, définitivement, son intérêt se concentre sur l’originalité des formes narratives : une vie créative jalonnée de scénarios divers mais toujours empreints d’une même vision.

Dancing in the Street :Peter Knapp et la mode 1960-1970

Du 9 mars au 10 juin 2018

Cité de la Mode et du Design

34 Quai d’Austerlitz

75013 Paris

France

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Peter Knapp, une libération formelle

Du 9 mars au 10 juin 2018, la Cité de la Mode et du Design, à Paris, met à l’honneur la photographie de mode à travers l’œuvre iconique du photographe suisse Peter Knapp avec plus de 100 photographies pour la plupart inédites. L’Œil de la Photographie lui consacre une édition spéciale aujourd’hui, dont voici la cinquième partie.

En empruntant le vocabulaire des avant-gardes esthétiques et du cinéma, Peter Knapp met à mal les codes de la photographie de mode dans les années 1960. La photographie s’accapare et pervertit les formes nouvelles de l’art contemporain. Le minimalisme, la peinture expressionniste, le narrative art, etc. sont convoqués. Ce ne sont pas seulement des références mais une manière d’inscrire la mode dans la modernité du temps. Le magazine devient le vecteur le plus adapté à ces changements.

Dancing in the Street :Peter Knapp et la mode 1960-1970

Du 9 mars au 10 juin 2018

Cité de la Mode et du Design

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Peter Knapp, la volupté simple des corps

Du 9 mars au 10 juin 2018, la Cité de la Mode et du Design, à Paris, met à l’honneur la photographie de mode à travers l’œuvre iconique du photographe suisse Peter Knapp avec plus de 100 photographies pour la plupart inédites. L’Œil de la Photographie lui consacre une édition spéciale aujourd’hui, dont voici la troisième partie.

La photographie de mode se construit autour et pour le corps de la femme. Peter Knapp le cerne avec finesse, sobriété et retenue. La féminité et la sensualité exultent de ces images. Le plaisir et le désir, longtemps écartés des magazines, émergent dans des récits écartant toute frustration. L’océan et le ciel sont les seules barrières que se donne la femme nouvelle. Témoin de cette liberté, le photographe ne cherche qu’à transcrire les énergies débordantes et ce goût retrouvé pour la vie. Les poses classiques et les codes disparaissent pour laisser place à la spontanéité. Bâillements, pas chassés, gestes improvisés et, finalement, l’image retenue est bien souvent la plus inattendue. Décidément facétieux, le photographe déjoue la commande et ses contraintes par autant de clins d’œil ou de pieds de nez aux « habitudes du métier ».

Dancing in the Street :Peter Knapp et la mode 1960-1970

Du 9 mars au 10 juin 2018

Cité de la Mode et du Design

34 Quai d’Austerlitz

75013 Paris

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Peter Knapp, le temps de la mode

Du 9 mars au 10 juin 2018, la Cité de la Mode et du Design, à Paris, met à l’honneur la photographie de mode à travers l’œuvre iconique du photographe suisse Peter Knapp avec plus de 100 photographies pour la plupart inédites. L’Œil de la Photographie lui consacre une édition spéciale aujourd’hui, dont voici la quatrième partie.

La longévité de sa carrière a permis à Peter Knapp de suivre et d’anticiper toutes les évolutions de la mode. À Paris, capitale de la mode et des origines de la haute couture, le photographe a trouvé le poste d’observation idéal. Dans le sillage de Christian Dior, les années 1960 verront de jeunes stylistes se lancer et créer leurs propres maisons de couture. Sous le signe de l’épure, de la fonctionnalité et de la modernité, André Courrèges, Pierre Cardin, Yves Saint Laurent ou encore Emanuel Ungaro se distinguent. À la fin des années 1970, de nouvelles étoiles de la mode apparaissent. Claude Montana, Thierry Mugler et Issey Miyake écrivent un nouveau chapitre de l’histoire de la mode, futuriste et avant-gardiste. Peter Knapp les accompagnera avec autant d’intérêt.

Dancing in the Street :Peter Knapp et la mode 1960-1970

Du 9 mars au 10 juin 2018

Cité de la Mode et du Design

34 Quai d’Austerlitz

75013 Paris

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L’installation hors les murs de Peter Knapp

En prolongement de l’exposition à la Cité de la Mode et du Design, à Paris, les photographies de Peter Knapp traversent la Seine et s’installent sur le parvis de la Gare de Lyon. Deux séries y sont exposées : l’une réalisée aux Saintes Maries de la Mer où les modèles sont à la plage, devant des modules dessinés par le designer Slavik ou devant des murs. Une mode toute en ligne graphique et rafraîchissante. Une exposition en partenariat avec SNCF Gares & Connexions.

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Le livre de Peter Knapp : 150 images inédites

C’est la première fois que Peter Knapp accepte de faire un livre intégralement dédié à la mode. À travers plus de 200 photographies prises entre 1956-1999 – dont plus de 150 images inédites – ce livre raconte un demi-siècle de mode et dévoile l’univers de celui qui a su saisir autant la vision des créateurs que la pulsation de son époque. Il est en vente à l’accueil de l’exposition à la Cité de la Mode et du Design, en librairies et sur les sites qui proposent l’achat d’ouvrages en ligne.

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Dancing in the street, Peter Knapp et la mode

Auteurs: Peter Knapp et François Cheval

Éditions du Chêne

45€

www.editionsduchene.fr

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8 mars 2018

Actuellement à la MEP...

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Photos : Philippe Perrin. Vu à la MEP

8 mars 2018

Gérard Garouste - Galerie Daniel Templon

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8 mars 2018

Concorde Art Gallery - vernissage - save the date

7 mars 2018

SHEILA HICKS. LIGNES DE VIE au Centre Pompidou

Depuis la fin des années 1950, Sheila Hicks produit une œuvre inclassable : nouer, envelopper, plier, tordre, empiler, la laine, le lin ou le coton, voilà quelques-uns des gestes et les matières avec lesquels elle remet en cause les catégories artistiques et leurs hiérarchies convenues. Élève de Josef Albers à Yale, Sheila Hicks est l’héritière tout à la fois d’un esprit moderniste pour lequel les distinctions entre Bel Art, design et décoration ne sont plus essentielles et de pratiques textiles inspirées de l’Amérique précolombienne.

Si Sheila Hicks a choisi le textile, c’est que, du vêtement au support de la noble peinture, en passant par le mobilier et la décoration, il est l’un des matériaux que la vie, au gré d’expériences fort diverses, met constamment sur notre chemin. Il permet aussi aux œuvres de rester vivantes, de prendre des formes différentes à chaque présentation. Ductile, tactile, le travail de Sheila Hicks occupe une place singulière dans l’art de notre temps. Il marie formes typiques du modernisme et traditions non occidentales, jeu des couleurs et désir de garder les œuvres ouvertes, susceptibles de nouvelles actualisations à chaque présentation. L’exposition « Lignes de vie » rassemble au Centre Pompidou des pièces qui parcourent l’ensemble de la carrière de l’artiste : une grande installation vibrante et vivante, pleine de couleurs et de formes, ouverte sur la ville grâce aux baies vitrées de la galerie d’exposition donnant, de plain-pied, sur la rue.

Commissaire : Mnam/Cci, Michel Gauthier

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IMG_5714Reportage photographique : J. Snap

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5 mars 2018

L’iconographie de Mai-68 s’affiche aux Beaux-Arts

Par Harry Bellet - Le Monde

Une exposition relate cette période de l’histoire ou l’art et les luttes sociales et politiques furent mêlés.

C’était inévitable : le cinquantenaire des événements de 1968 va être l’occasion de commémorations multiples. Une des premières à ouvrir le bal, comme elle le fit à l’époque, est l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.

C’est en son sein que furent créées les fameuses affiches qui fleurissaient à l’époque sur les murs de la capitale et titillaient le pouvoir en place. Fameuses, mais mal connues : l’exposition ­ « Images en lutte » le démontre en en faisant un accrochage presque exhaustif, du célèbre « La chienlit, c’est lui ! », avec une silhouette du général de Gaulle qui a tout de la marionnette, et d’autres, plus ­confidentielles. Voire inédites, puisque bon nombre de projets ne furent pas imprimés : un ­comité décidait chaque soir de celle qui passerait à l’atelier de ­ sérigraphie qui, sous la houlette de Guy de Rougemont, exécutait les tirages durant la nuit. Les ­affiches refusées sont là, comme les autres. Leurs auteurs sont, pour l’essentiel et par leur volonté réitérée, anonymes.

Mais l’exposition va plus loin que cette simple évocation. De par sa tranche chronologique – 1968-1974 –, qui déjà peut surprendre. Ces dates se justifient, ­disent Philippe Artières et Eric de Chassey, les commissaires, par le lieu qui l’accueille : l’Ecole des Beaux-Arts a connu deux grandes descentes de police. La première en juin 1968 (à 4 heures du matin), pour évacuer « l’atelier populaire » qui produisait les affiches appelant aux luttes, la seconde en février 1974, date à laquelle les forces de l’ordre mirent fin aux ­assemblées générales hebdomadaires que les mouvements féministes et homosexuels y tenaient depuis 1971.

Rangées depuis un demi-siècle

Le héros de l’exposition, en quelque sorte, c’est donc la police… Le CRS (SS), bien sûr, casqué, bouclier dressé, matraque brandie, mais aussi la police de la pensée, l’ORTF bâillonnée (la télévision a l’interdiction de filmer les manifestations pour ne pas donner des idées aux téléspectateurs), la presse écrite perçue comme étant aux ordres du pouvoir. Aujourd’hui, les réseaux sociaux pourraient pallier le problème.

A l’époque, les solutions passent par le tract et l’affiche. Certaines affiches, et notamment celles de la Gauche prolétarienne, surprendront par leur état de fraîcheur, et pour cause : beaucoup sont ­conservées aux Archives nationales, mais sous scellés de la Préfecture de police (en fait, collection de la Cour de sûreté de l’Etat !), bien rangées depuis un demi-siècle, et il a fallu une autorisation ministérielle pour les en faire ­sortir… On se demande d’ailleurs si c’est bien prudent, tant certains slogans sont toujours d’actualité, comme ce « Paysans grévistes, non aux intermédiaires ».

Car ceux qui ne veulent voir dans mai-68 qu’une poussée de fièvre estudiantine se leurrent. Toute la France d’alors est mobilisée, les agriculteurs, les marins-pêcheurs, les bateliers, comme les ouvriers, les cheminots, les métallos. Avec des solidarités qui aujourd’hui peuvent faire rêver, comme cette affiche qui, en sept langues, réclame un même salaire pour les travailleurs français et immigrés.

Dessins simples mais percutants

On vient de la France entière, de l’EDF comme de chez ­Kodak, pour demander aux artistes occupant les Beaux-Arts une affiche spécifique à « sa » grève, à l’occupation de « son » usine. Le plus souvent, elle est prête le lendemain matin, grâce à l’énergie des camarades peintres qui, après validation par le comité, impriment toute la nuit. Cette promptitude nécessaire et les limites techniques de la sérigraphie de l’époque favorisent des dessins simples, en aplat, efficaces, percutants, et si possible universels. L’usine a toujours la même toiture en dents de scie, le poing est toujours levé, seul le slogan change.

Il faut aller vers les peintures pour trouver un peu plus de subtilité. On en produit peu en mai, on ne peut pas être au four et au moulin, mais sitôt les Beaux-Arts évacués par les autorités, et un dernier pied de nez (l’affiche « La police s’affiche aux Beaux-Arts, les Beaux-Arts affichent dans la rue »), ils retournent – sauf les « établis », ceux qui, comme Buraglio, renoncent à la peinture pour partir ­bosser et militer en usine – à l’atelier.

Fromanger, Rancillac, figuratifs, mais aussi Julio Le Parc, ­abstrait géométrique, les Buren-Mosset-Parmentier-Toroni (BMPT), les artistes du groupe Supports-Surfaces, qui questionnent la matérialité de leur travail, tous se mettent au boulot.

C’est une des jolies idées de cette exposition que de ne pas se limiter à des figurations qui prennent parfois des allures de réalisme socialiste. Même au Salon de la jeune peinture, pourtant historiquement figuratif, toutes ces tendances cohabitèrent, un temps, lorsque notamment il était présidé par Gilles Aillaud, pour lequel « toute forme est bonne si elle n’a pas elle-même pour fin ».

Les maoïstes sont aux anges

Ainsi, la section que les commissaires de l’exposition nomment « L’ailleurs fantasmé » confronte un tableau parfaitement abstrait de Julio Le Parc, intitulé La Longue Marche – Jean Dewasne en avait peint un aussi, avec le même titre, absent de l’exposition, à un tableau parfaitement réaliste de Rancillac montrant les hiérarques du Parti communiste chinois brandissant le Petit Livre rouge devant un Mao Zedong ­débonnaire.

La Chine maoïste et sa Révolution culturelle, dont on ne veut pas voir les méfaits, le Cuba de Fidel Castro, paradis ­tropical du socialisme, sont opposés aux méchants impérialistes américains, alors en pleine guerre du Vietnam, et les artistes s’en donnent à cœur joie : Erro décrit l’invasion meurtrière d’un ­intérieur américain par des ­Vietcong vengeurs, Aillaud un aviateur US fait prisonnier par une jolie combattante révolutionnaire, quand Le Parc conçoit un jeu de fléchettes où le cœur de la cible est un horrible Oncle Sam.

Les maoïstes sont aux anges, les trotskistes à l’usine. Et les anars ? « Les anarchistes possèdent parmi tous le plus érudit savoir sur l’histoire ouvrière du XIXe siècle, et il n’est pas une insurrection qu’ils ne connaissent », écrit Philippe ­Artières. C’est peut-être leur main qu’il faut voir dans cette affiche montrant les visages de Dieu, Marx, Lénine, Staline et Mao avec la mention « Il n’est pas de sauveur suprême », et dans cette autre au terrible mais lucide slogan « Vous avez voté : vivotez ! »

Une grande générosité

Par-delà des errements, voire des erreurs qu’il est aisé de ­conspuer rétrospectivement, les protagonistes de cette époque font preuve d’une grande générosité.

Ils vont en délégation à Besançon soutenir les personnels de l’usine de montres Lip, peignent une série en hommage à des ­mineurs tués par un coup de grisou, se mobilisent après l’assassinat, en 1972 à Billancourt, de l’ouvrier et militant maoïste Pierre Overney – Ipousteguy lui sculpte ainsi un monument funéraire, jamais érigé pour cause d’érection conquérante du défunt tel qu’il le représente. Ils se constituent aussi en coopérative comme les Malassis pour raconter le triste destin d’une famille paysanne ruinée – les vaches mortes pattes en l’air sont un poème visuel – dont les enfants ­finissent en prison, à l’armée ou à l’usine…

Et puis la révolution prend une autre tournure : au « Jouissez sans entraves » qui égayait les murs de Paris en 1968 succède le « Prolétaires de tous pays, caressez-vous ! » avec la création, en 1971, du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) et de son journal L’Antinorm.

Travesti, Michel ­Journiac décrit, en photographies, 24 heures de la vie d’une femme ­ordinaire, tandis que les femmes, elles, réclament la maîtrise de leur corps et de leurs choix, à travers, notamment, le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception, et publient des ­revues joyeusement militantes, comme Les Pétroleuses, Le ­torchon brûle, journal ­ « menstruel », ou le plus radical SCUM (Society for Cutting Up Men). Ce n’était qu’un début, comme on disait alors : l’actualité montre que le combat continue.

Images en lutte. La culture visuelle de l’extrême gauche en France (1968-1974). Palais des Beaux-Arts, 13, quai Malaquais, Paris 6e. Du mardi au dimanche de 13 heures à 19 heures. Entrée 4 € et 7,50 €. Jusqu’au 20 mai.

5 mars 2018

Actuellement à la M.E.P....

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4 mars 2018

EXPOSITION "DÉTENUES" DE BETTINA RHEIMS - vu hier

Jusqu'au 30 AVRIL 2018

EXPOSITION

Bettina Rheims expose ses « Détenues » dans les châteaux de Vincennes et de Cadillac

Exposition « Détenues » de Bettina Rheims au château de Vincennes du 9 février au 30 avril 2018 et au château de Cadillac du 1er juin au 4 novembre 2018

Encouragée par Robert Badinter, la photographe Bettina Rheims a réalisé en 2014 une série de portraits de femmes incarcérées, intitulée « Détenues ».

Ce projet, soutenu par l’administration pénitentiaire, confronte l’univers carcéral avec celui de la création artistique ; dans un dialogue complexe, il interroge la construction et la représentation de la féminité dans les espaces de privation de liberté et d’enfermement.

De ces rencontres, volontaires, sont nés des portraits saisissants qui nous renvoient au regard que nous portons sur la détention.

La série « Détenues » offre une fenêtre de conversation avec l’univers sensible et peu connu de la détention. Ces femmes photographiées en prison, dans un studio improvisé, ont pu s’engager avec la photographe dans une démarche de reconstruction de leur identité féminine et amorcer un travail de restauration de leur image.

« Il me fallait aller à la rencontre de femmes qui n’avaient pas fait le choix de vivre entre quatre murs. Nous avons beaucoup parlé. Elles se sont racontées, et j’ai tenté de leur offrir un moment hors de ce temps-là ». Bettina Rheims, novembre 2016.

Au total, une cinquantaine de photographies sont exposées au château de Vincennes et au château de Cadillac où l’installation photographique renoue avec le passé carcéral de ces deux monuments et l’histoire des prisons pour femmes en France.

Le donjon de Vincennes sert dès le XVe siècle de prison d’Etat, et reçoit notamment, jusqu’en 1784, des prisonnières politiques. A la Révolution française, le pavillon du Roi devient à son tour – brièvement – un lieu d’incarcération destiné aux femmes dites de mauvaise vie.

Le château de Cadillac quant à lui, est converti en prison pour femmes en 1818. Des femmes condamnées à des peines diverses y sont incarcérées. De 1890 jusqu’en 1952 le château de Cadillac devient « école de préservation de jeunes filles » où sont placées de jeunes mineures considérées comme délinquantes.

Exposition au château de Vincennes :

Date : du 9 février au 30 avril 2018

Horaires : les horaires de la Sainte Chapelle de Vincennes sont susceptibles de changer. Nous vous invitons à les consulter dans la rubrique dédiée.

Tarif : 9€ / 7€

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A propos de Bettina Rheims

De sa série sur les stripteaseuses de Pigalle (1980) qui marque le début de sa carrière, au cycle sur la vie de Jésus dans « I.N.R.I. » (1998), des portraits d’animaux empaillés dans la série « Animal » (1982) à son travail sur le genre dans « Gender Studies » (2011), la photographie de Bettina Rheims bouscule l’iconographie et les thèmes traditionnels.

L’une des séries majeures, « Chambre Close » (1990-1992) – la première en couleur – marque le début de sa collaboration avec le romancier Serge Bramly.

Plusieurs institutions ont consacré des expositions rétrospectives à son travail : le Kunsthal, Rotterdam et le Moscow House of Photography, Moscou (2006), le C/O Berlin et le FORMA, Milan (2008), la Maison Européenne de la Photographie de Paris et le Fotografiska Museet de Stockholm (2016).

Un ouvrage rétrospectif qui rassemble plus de 500 photographies réalisées durant 35 ans de sa carrière, a été publié par les Editions Taschen en 2016.

En 1995, Bettina Rheims a réalisé le portrait officiel du Président de la République Jacques Chirac. Il la décore des insignes d’officier de la Légion d’honneur pour l’ensemble de son travail en 2007.

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DSCN7406Reportage photographique : J. Snap

 

4 mars 2018

David Goldblatt - Exposition au Centre Pompidou jusqu'au 13 mai 2018 - vu le 1er mars

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Né en 1930, David Goldblatt parcourt inlassablement l’Afrique du Sud, depuis presque trois quarts de siècle. À travers ses photographies, il raconte l’histoire de son pays natal, sa géographie et ses habitants. Il examine ainsi scrupuleusement l’histoire complexe de ce pays, lui qui fut témoin de la mise en place de l’apartheid, de son développement, puis de sa chute. Lauréat du Hasselblad Award (2006) et du prix Henri Cartier-Bresson (2009), David Goldblatt est aujourd’hui considéré comme l’un des photographes majeurs du 20e siècle, mais pour bien d’autres raisons qu’une simple fidélité à son sujet. L’artiste limite chaque travail personnel à un lieu particulier, dont il a une très bonne connaissance. Cette parfaite maîtrise du terrain lui permet de trouver la forme la plus juste pour exprimer toute sa complexité. Si son approche documentaire le relie à des maîtres tels Dorothea Lange, Walker Evans, August Sander ou encore Eugène Atget, Goldblatt n’a jamais voulu adopter des solutions photographiques déjà existantes.

La singularité de l’art de Goldblatt réside, plus largement, dans son histoire personnelle et sa vision de la vie. Né dans une famille d’immigrés juifs lituaniens fuyant les persécutions, il est élevé dans un esprit d’égalité, de respect et de tolérance vis-à-vis des personnes d’autres cultures et d’autres religions. Dans sa maison natale, remplie de livres, les différences d’opinions se discutent. Ses frères aînés le sensibilisent aux questions sociales et l’introduisent à la pensée de gauche. En témoignent ses premières photographies réalisées entre 16 et 18 ans - dockers, pêcheurs, ouvriers miniers. Le sujet de la mine l’intéresse tout particulièrement : devenu jeune photographe professionnel, il réalisera plus tard une série autour des mines en déclin, voire abandonnées, de sa région natale. Ces photographies constituent la matière de son premier livre photographique, On the Mines, qu’il signe avec Nadine Gordimer. À cela s’ajoutent sa curiosité et sa volonté de comprendre, plutôt que de bannir les attitudes qu’il ne partage pas. C’est ce qui l’a poussé, après l’avènement de l’apartheid, à poser son regard sur les petits agriculteurs afrikaners qu’il croisait dans la boutique de vêtements de son père. Ces images sont publiées en 1975 dans son deuxième livre, intitulé Some Afrikaners Photographed. Le désaccord avec la politique raciale de l’apartheid et les abus du gouvernement actuel sont à la source d’une longue série d’images entreprise il y a presque quarante ans, intitulée Structures. Les photographies des bâtiments et des paysages, accompagnées de légendes informatives détaillées, encouragent une réflexion sur le rapport que les formes de ces environnements entretiennent avec les valeurs sociales et politiques des individus ou des groupes sociaux qui les construisent et les habitent.

David Goldblatt répète souvent que la photographie n’est pas une arme et qu’elle ne devrait se rapprocher d’aucune propagande, même dans un but louable. Le langage photographique qu’il a privilégié est, dans la lignée de cet esprit, à la fois simple et intense. En prenant le temps, en utilisant un appareil moyen format, en posant l’appareil sur le trépied, et en mettant ses opinions au second plan, Goldblatt donne un espace à la personne ou au lieu photographié, exprimant ainsi leurs idées et leurs valeurs.

Des essais de jeunesse jusqu’aux images les plus récentes, l’exposition rétrospective que consacre le Centre Pompidou à l’œuvre de David Goldblatt offre, pour la première fois en France, un parcours inédit de plus de 50 ans de photographie. Réunissant plus de deux cents photographies, une centaine de documents inédits ainsi que des films où Goldblatt commente ses photographies, elle permet au public de plonger dans cet œuvre fascinant qui apprend à regarder avec un œil conscient et analytique. Comme l’écrivait Nadine Gordimer, grande auteure et amie du photographe : « La ‹ chose essentielle › dans les photographies de Goldblatt n’est jamais un morceau, ou le raccourci visuel d’une vie ; elle est empreinte par le désir de communiquer, grâce à la connaissance et la compréhension, la totalité du contexte de cette vie, dans laquelle ce détail, parmi et plus que tous les autres, est signifiant. Et c’est la présence de ‹ chose essentielle › – et non pas le détail en soi – qui maintient l’équilibre dans la totalité, entre la généralité de ce qui a été vu à de maintes reprises et ce qui est vu de manière singulière. »

« David Goldblatt ne saisit pas le monde avec l’appareil. Il cherche à se débarrasser des idées préconçues sur ce qu’il voit avant de les sonder davantage avec son instrument de prédilection – l’image photographique. » Nadine Gordimer, 1983

3 mars 2018

Déesses Femen - exposition - save the date

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