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Jours tranquilles à Paris
5 mars 2020

Exposition « Harper’s Bazaar. Premier magazine de mode »

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L’histoire de la mode s’est écrite dans les colonnes du Harper’s Bazaar. Depuis 153 ans, ce magazine américain, pionner du genre, chronique l’actualité de la mode tout en étant acteur de la révolution esthétique du secteur. L’histoire et le rôle de ce magazine culte sont à découvrir dans l’exposition « Harper’s Bazaar. Premier magazine de mode » présentée au Musée des Arts Décoratifs du 28 février au 14 juillet 2020.

Entre mode, art et littérature : Harper’s Bazaar

Man Ray, Andy Warhol, Picasso, Salvador Dalí… Peu de magazines peuvent se targuer d’avoir accueilli dans leurs pages autant d’artistes que le Harper’s Bazaar. Lancée en 1867 comme la déclinaison mode du mensuel Harper’s Magazine, la revue s’est imposée en quelques décennies comme une référence de la presse mode. Imprimée en grand format, la revue fit les belles heures de l’illustration Art déco et de la chronique de mode.

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Dans les années 1930, sous l’impulsion de la rédactrice en chef Carmel Snow, la publication trouve un équilibre entre art, mode et littérature, avec pour credo « well-dressed women with well-dressed minds » (« des femmes bien habillées, à l’esprit bien fait »). Les différentes rubriques accueilleront également de grands noms de la littérature (comme Truman Capote, Virginia Woolf, Patricia Highsmith ou Jean Cocteau) et d’immenses photographes (du pionnier Richard Avedon, jusqu’à Peter Lindbergh en passant par Hiro et bien d’autres).

L’exposition recontextualise également la ligne éditoriale et graphique du magazine avec des créations de couture issues des collections du musée, complétées par des prêts prestigieux. Des pièces iconiques, dont une robe haute couture de 1955 signée Balenciaga, sont présentées en regard des pages de la publication américaine qui leur sont consacrées. L’occasion d’apprécier la vivacité visuelle d’Harper’s Bazaar et de constater la clairvoyance de ses chroniqueurs, qui ont su détecter les plus grands talents de leur époque. Croquis et patrons viennent renforcer cette scénographie qui retrace l’histoire de la mode et celle de la presse spécialisée.

Une exposition et une réouverture

Cette exposition est un double événement puisqu’elle inaugure les nouvelles galeries de la mode, entièrement rénovées grâce au mécénat de Stephen et Christine Schwarzman. La scénographie, tout comme la rénovation et l’aménagement des galeries, a été confiée à l’architecte et designer Adrien Gardère.

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4 mars 2020

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4 mars 2020

Beauté Irisée : Mode et Identité

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"Je ne fais pas de mode. Je suis la mode. ” – Coco Chanel

Le concept de la mode est celui d’être un grand communicateur d’idées, de permettre une expression créative à toute personne qui choisit d’afficher ses personnages à travers des vêtements, ainsi que d’élucider un moyen simple de représenter l’identité et la classe sociale. Ces derniers temps, le pouvoir expressif et l’importance historique de la mode ont été mis en évidence par un nombre croissant de musées importants qui acquièrent des œuvres de mode dans leurs collections permanentes, légitimant la valeur de ceux qui conçoivent la «haute couture» en tant qu’art. Pour documenter cela, les photographes qui travaillaient dans les industries du design et du marketing ont capturé et aidé à diffuser l’énergie de la mode au fil du temps. Ils ont produit un enregistrement de la façon dont les vêtements étaient utilisés pour communiquer visuellement et ont établi un genre dans la photographie qui est devenu un moyen significatif de diffuser l’esprit créatif et artistique de la mode elle-même.

Les photographes Cathleen Naundorf et Kimiko Yoshida ont créé des œuvres très originales utilisant des vêtements comme moyen d’expression. Naundorf aspire à l’élégance, créant des atmosphères rêveuses qui font référence au passage du temps, à la patine de l’âge, faisant allusion à la riche histoire des archives de haute couture faites à la main, dont Dior, Chanel et Valentino. Méthodologie de Yoshida pour le portrait; frontal, carré, et toujours en se servant d’elle-même comme sujet, permet à l’artiste d’expérimenter avec les vêtements comme signifiants objectifs qui prennent un sens nouveau et original. L’utilisation de couleurs, de sujets, de vêtements et d’objets pour créer des autoportraits conceptuels vifs et en couches explore l’identité culturelle et la fonction de la mode et de l’art dans le travail de Yoshida. Riche, artisanal et séduisant, les deux photographes choisissent des façons divergentes d’utiliser la mode dans leur esthétique, créant des langages visuels uniques qui s’adressent au monde des beaux-arts et de la haute couture.

Iridescent Beauty: Fashion and Identity

22 février au 18 mars 2020

JL Modern Gallery

324 Worth Ave, Palm Beach

www.jlmoderngallery.com

2 mars 2020

«Environ 2 millions d’images circulent le temps de lire ces phrases»

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Par Clémentine Mercier 

Peter Szendy, auteur de la notion «d’iconomie» et à l’origine de l’exposition «le Supermarché des images» au Jeu de paume, revient sur les mécanismes d’inflation des visuels numériques, leur flux, leur stockage, et sur ce vertige stroboscopique qui organise notre vision capitaliste du monde.

D’abord intéressé par toutes les formes d’écoute, de la musique à l’espionnage , le philosophe et musicologue Peter Szendy, professeur en humanités et en littérature comparée à l’université Brown (Providence, Rhode Island, Etats-Unis), par ailleurs conseiller à la Philharmonie de Paris, s’est récemment penché sur les images, en particulier cinématographiques. Inspiré par les écrits de Karl Marx, Walter Benjamin et Gilles Deleuze, il a publié le Supermarché du visible, essai d’iconomie (éd. de Minuit, 2017), ouvrage à partir duquel s’est élaborée l’exposition du Jeu de paume. Pour Libération, Peter Szendy revient sur son analyse du visible contemporain - indissociable de l’économie numérique mondialisée -, sur sa privatisation, son immatérialité de façade et sur notre rapport modifié au regard qu’entraîne la circulation en masse des images.

Avez-vous délibérément cherché à nous étourdir dans cette exposition ?

Quand on entre dans le Jeu de paume, ce qu’on voit, c’est un déferlement. Il y a des images partout sur les murs. Pour son installation intitulée Since You Were Born, Evan Roth a imprimé toutes les pages Internet conservées dans la mémoire de son ordinateur depuis la naissance de sa fille en 2016. Comme si le stock des innombrables images accumulées au cours d’une tranche de vie avait explosé en se répandant dans l’atmosphère. Il y avait, en 2015, trois milliards d’images qui circulaient chaque jour sur les réseaux sociaux (il y en a sans doute beaucoup plus aujourd’hui). Ce qui veut dire environ 2 millions d’images pendant le temps qu’il vous a fallu pour lire les phrases qui précèdent. Je n’ai cherché à étourdir personne : c’est l’économie des images, ce que j’appelle l’«iconomie», qui est devenue vertigineuse.

Qu’est-ce qui a changé entre l’apparition de la photographie, la naissance du cinéma au XIXe siècle et les images d’aujourd’hui ?

L’immense majorité des images est désormais numérique. Et elles circulent comme jamais elles n’ont circulé. Elles sont faites de lignes de code, elles sont transportées à travers des câbles Internet posés sur les fonds océaniques. Les images sont devenues des flux de données canalisées qui coagulent ici ou là selon des formats changeants. L’œuvre qu’expose Jeff Guess, Addressability, montre ce nouvel état de l’image de manière saisissante : des clichés d’actualité trouvés sur le réseau cristallisent lentement, ils prennent forme à mesure que les points lumineux qui les composent (les pixels) arrivent à leur destination, c’est-à-dire à l’emplacement qui leur est alloué sur l’écran.

Qu’implique la fin de la matérialité des images ?

Face à un écran, on est tenté de penser que les images sont dématérialisées. Or, il n’en est rien. A côté des pixels volants d’Addressability, le visiteur croise une œuvre d’Andreï Molodkin, YES, qui rappelle, avec ses tuyaux pleins de pétrole brut, que la luminosité des images vient des énergies fossiles. En moulant dans de la glace des supports de stockage d’images (clé USB, cédérom…), Geraldine Juárez évoque, quant à elle, l’impact écologique des data centers qu’il faut constamment refroidir. Plutôt que leur immatérialité, l’exposition montre la variété des matières qui composent les images.

Est-ce l’économie qui, au fond, façonne notre vision du monde ? Et si oui, comment ?

Que l’économie façonne notre vision du monde, c’est ce que disait déjà Marx. Mais les catégories de l’économie néolibérale imprègnent aujourd’hui plus que jamais le tissu de notre existence (on pense en termes de «capital santé», on acquiert des «crédits» en étudiant…). L’exposition tente de montrer que le fait même de voir ou d’être visible relève d’un travail, d’une production. Les artistes racontent des vies passées à cliquer pour vendre des likes ou des vues, en échange d’un salaire de misère : c’est ce qu’on pourrait appeler le travail à la chaîne de la visibilité. Dans une installation intitulée Are You Human ? Aram Bartholl évoque ces puzzles d’images (les «Captcha») que Google nous demande d’identifier pour accéder à un site : en repérant les feux rouges, par exemple, nous travaillons à notre insu pour éduquer les programmes qui piloteront les voitures de demain.

Vous écrivez dans le Supermarché du visible que nous sommes devenus «de très hauts débiteurs d’images». Qu’est-ce que cela veut dire ?

Je voulais indiquer deux aspects indissociables de notre rapport aux images aujourd’hui. Il y a, d’une part, le haut débit de notre approvisionnement (comme l’écrivait Paul Valéry, en 1928 déjà, nous sommes «alimentés d’images […] naissant et s’évanouissant au moindre geste»). Et il y a d’autre part le fait que nos yeux tendent à incorporer la structure de l’endettement : chaque regard que nous portons sur une image est déjà débiteur, il est déjà en train de se reporter sur la suivante.

Vous n’avez pas abordé les images produites à l’échelle individuelle (les selfies, les filtres…) ni toutes les quantités d’images produites pour les ordinateurs ? L’«iconomie» innerve tous les champs…

Parmi les milliards d’images qui circulent chaque jour, les selfies occupent, à l’évidence, une place centrale. Dans l’exposition, on est encouragé à en faire devant un miroir sur lequel Geraldine Juárez a inscrit le logo de Getty Images, comme si nos visages étaient voués à être engloutis dans cette vaste banque d’images qui est en train de privatiser le visible. Mais le champ de ce que j’appelle l’«iconomie» inclut aussi l’opposé de ces autoportraits anthropocentrés, à savoir toutes les images produites par des machines uniquement pour des machines. Trevor Paglen, qui présente dans l’exposition une cascade vue par deux algorithmes de vision artificielle, parle à ce sujet de «culture visuelle invisible» : la plupart des images de surveillance, par exemple, circulent sans que nul être humain ne les voie.

Peut-on sortir de l’iconomie ?

L’iconomie, c’est la condition des images telle qu’elle nous apparaît aujourd’hui. Mais l’immense marché global des images contemporaines nous invite aussi à penser, rétrospectivement, que l’image a peut-être toujours été une affaire d’échange entre différents formats. En ouverture du catalogue de l’exposition, je tente de relire dans ce sens le mythe fondateur de l’origine de la peinture chez Pline : l’invention de l’image peinte, c’était le tracé d’une ombre, certes, mais qui était déjà en train de devenir un moulage. Autrement dit, l’invention de la peinture, c’était un changement de format, ou mieux une économie de formats. Donc, pour vous répondre, si l’iconomie est consubstantielle aux images, il ne s’agit sans doute pas tant d’en sortir que de la réinventer autrement.

1 mars 2020

HARPER’S BAZAAR, L'EXPOSITION AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS

Harper’s Bazaar débarque au Musée des Arts Décoratifs le temps d'une grande rétrospective visible du 28 février au 5 juillet 2020. Dans les collections de mode et de textile du musée fraichement rénovées, articles et photographies racontent 150 ans de mode, l'expo mode à voir en ce printemps !

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Cette exposition fashion est déjà l'un des événements les plus attendus de la Paris Fashion Week 2020, qui se déroule du 24 février au 3 mars 2020. Le célèbre magazine de mode Harper's Bazaar investit le Musée des Arts Décoratifs, et plus précisément les Galeries de la mode nouvellement rénovées.

L'idée derrière l'exposition Harper's Bazaar est de rendre compte de 150 ans de mode, en mettant en parallèle les couvertures, les clichés des grands photographes de mode et les articles du magazine dans les 1.500 m2 d'espaces consacrés à la mode du Musée des Arts Décoratifs.

A côté des tenues iconiques, costumes et accessoire conservés dans le musée parisien, on en apprend plus l'histoire de la mode depuis 1867, année de lancement du magazine de mode américain.

Les articles sur les nouvelles tendances furent longtemps accompagnés de dessins d'illustration, avant d'être illustrés par des clichés signées de grands photographes comme Richard Avedon et Peter Lindbergh, c'est assez fun à redécouvrir !

Par ailleurs, le musée n'oublie pas de mettre en lumière ceux qui ont fait et défait la mode à travers des articles de fond dans les pages de Harper's Bazaar. Un bel hommage est rendu aux grandes rédactrices en chef de Harper's Bazaar, celles qui font et ont fait trembler le monde de la mode à un moment donné :  Diana Vreeland, Carmel Show ou Alexey Brodovitch et Glenda Bailey, actuellement en place !

Entre deux défilés de mode, faites un tour au Musée des Arts Décoratifs, magnifique musée situé dans une aile historique du Musée du Louvre. De nombreux autres objets design insolites vous y attendent dans les allées... ça vaut le coup d'oeil.

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28 février 2020

"Christian Louboutin L’Exhibition[niste]" au Palais de la Porte Dorée

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"Christian Louboutin L’Exhibition[niste]" au Palais de la Porte Dorée : cinq choses à découvrir sur le créateur des souliers à la semelle rouge

Le créateur de souliers est au coeur de l'exposition "Christian Louboutin L’Exhibition[niste]". Trente ans de création à voir au Palais de la Porte Dorée à Paris jusqu'au 26 juillet 2020.

Le Palais de la Porte Dorée présente "Christian Louboutin L’Exhibition[niste]", exposition consacrée au créateur de souliers et figure du monde de la mode. Ses trente ans de création sont parcourus via les facettes d’une inspiration aux multiples références, dans un lieu qui est cher au créateur et qui a vu naître sa vocation. Ces souliers, dont certains jamais exposés, sont présentés aux côtés de collaborations exclusives et de projets inédits avec des artistes qui lui sont chers.

"L’Exhibition[niste] est un titre qui m’est venu assez rapidement. C’est un jeu de mots entre exhibition en anglais qui signifie exposition et le fait de révéler une partie de soi aux autres. S’exhiber c’est se mettre à nu. Une exposition, c’est s’exposer. Les deux sont donc assez proches mais il y a une notion plus subversive dans le fait de s’exhiber qui me plaît car en montrant mon travail je m’expose de manière plus intime", constate Christian Louboutin.

Loin d'être une simple rétrospective de sa carrière, l'exposition, qui propose un nombre incalculable de souliers, est l'occasion de découvrir le parcours d'un créateur inspiré par l'art et les cultures sous toutes leurs formes avec une mention spéciale à la riche et surprenante scénographie.

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Un créateur admiratif du Palais de la Porte Dorée

Édifié pour l’Exposition coloniale de 1931, le Palais de la Porte Dorée est un chef d’œuvre de la période Art Déco. L’histoire du créateur avec le monument est autant artistique qu’affective. Christian Louboutin est fasciné dès l’adolescence par la beauté architecturale et la richesse ornementale du Palais de la Porte Dorée qui nourrit très tôt son amour de l’art et des arts appliqués. "Le Palais de la Porte Dorée est un lieu qui m’est très cher. J’ai grandi dans le 12e arrondissement, tout près d’ici. Je passais des heures dans les cinémas de l’avenue Daumesnil qui diffusaient à l’époque des films indiens et égyptiens".

Christian Louboutin y puise un répertoire de formes et de motifs pour ses premières créations, dont le soulier Maquereau réalisé en cuir métallisé et inspiré de l’iridescence des poissons de l’Aquarium Tropical. "Régulièrement les week-ends j’allais rêver à l’Aquarium Tropical, envoûté par les couleurs et la brillance des poissons tropicaux, et au Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie".

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Un panneau de signalétique, interdisant de porter des talons aiguilles, à l'origine de sa vocation

Dès l’entrée de l’exposition, le visiteur est accueilli par l’objet même qui donne la clé de cette exposition au Palais de la Porte Dorée : le panneau de signalétique interdisant de porter des talons aiguilles sur les sols précieux des espaces de l’ancien Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie.

Ce panneau a marqué le jeune visiteur assidu du musée - passionné fervent des collections qu’il abritait alors - au point qu’il le dessine et le redessine dès l’âge de 11 ans. Cette image sera plus tard l’inspiration du soulier Pigalle (aujourd'hui réinventé au fil des saisons) un des plus connus de son corpus qui en compte des milliers. "C’est aussi ici que j’ai vu pour la première fois un dessin représentant un soulier. Je me suis imprégné de tous ces motifs - abstraits ou figuratifs - qui sont venus constituer un répertoire inconscient de formes, de couleurs, de textures qui n’a cessé d’influencer mon imaginaire" explique le créateur.

Un artiste à l'imaginaire particulièrement riche

La riche scénographie de l'exposition donne à voir l'étonnante variété des imaginaires du créateur. Divisé en une dizaine de chapitres, le parcours de l'exposition couvre près de trente ans de création et met en avant ces sources d'inspiration et procédés créatifs qui composent la démarche du créateur de chaussures. Le passage d'une salle à une autre provoque à chaque fois l'émerveillement.

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Le visiteur est accueilli dans une première salle, toute de rouge tendue. Sur les murs sont accrochées côte à côte de nombreuses formes de souliers, bien entendu rouges. La visite se poursuit par la salle des vitraux dans laquelle sont évoqués ses débuts et ses premiers modèles. Les vitraux spécialement dessinés pour l'exposition déclinent huit éléments clefs pour le créateur : la parisienne, le spectacle, la couture, l'art, le voyage, l'artisanat, la sexualité et l'innovation.

Il y a ensuite une salle ronde, la salle des trésors, impressionnante avec son soulier de cristal gigantesque qui trône sur un palanquin d'argent décoré de riches broderies, de cierges allumés et de fleurs blanches. Ici sont réunies ses créations les plus emblématiques. Vient ensuite la salle Nudes - hommage aux souliers couleurs de peau - avec ses neuf mannequins gainés de cuir. Ces sculptures, réalisées par le duo d'artistes anglais Whitaker et Malem, sont déclinées selon les neuf couleurs de la collection des Nudes initiée en 2013.

Clin d"oeil à la passion du créateur pour le Bhoutan, la salle suivante, celle du théâtre boutanais aux gigantesques colonnes de bois sculpté coloré, regroupe, quant à elle, ses créations pour le monde du spectacle présentées dans des niches. Plongé dans le noir, c'est ici qu'on assiste, entre autres, à un spectacle vidéo d'un hologramme de l'effeuilleuse et danseuse Dita von Teese.

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Secrets de fabrication

La salle consacrée à l'atelier de fabrication d'un modèle séduira petits et grands. Un soulier est le fruit de près d’une centaine d’étapes qui concourent toutes à sa fabrication et d’autant de gestes qui permettent son achèvement. Méconnu du public, ce travail est dévoilé ici de façon ludique.

Cette présentation allie deux aspects différents et complémentaires : la présentation d'un certain nombre d’objets qui incarnent le processus créatif (pieds, formes, outils, matières réunis dans un mini atelier) et cinq petits fims.

Très courts et très ludiques, ils permettent de visualiser de manière claire et vivante les cinq étapes de la création d’un soulier... Christian Louboutin s'y met en scène : alors que l'image montre les mains d'un artisan présentant une chaussure en cuir rose, voici le créateur facétieux qui tend ses mains et ajoute sur le modèle un strass... tel un petit lutin.

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Le fétichisme de Louboutin photographié par David Lynch

Cette salle montre une collaboration dévoilée au public pour la première fois en 2007 : des souliers imaginés pour ne pas marcher et des photographies que le cinéaste et photographe David Lynch en a prises. Ici le soulier devient une manière exacerbée de raconter d’autres histoires, invoquant la question du fétichisme et de la sexualité. Plusieurs modèles rappellent - dans leur utilisation scénographique et photographique - que c’est moins le talon que la cambrure du pied qui est objet de fétichisme et de fantasme, la ligne de la jambe qui s’en dégage naturellement ou de manière artificielle. Le soulier devient un objet sans usage et se transforme en objet d’art ou sculpture.

Exposition \"Christian Louboutin. L’Exhibition[niste]\" au Palais de la Porte Dorée : collection Fetish, 2007, collaboration entre Christian Louboutin et David LynchExposition "Christian Louboutin. L’Exhibition[niste]" au Palais de la Porte Dorée : collection Fetish, 2007, collaboration entre Christian Louboutin et David Lynch (MARC DOMAGE)

Les souliers exposés ici expriment les différentes formes d’attachement fétichiste : semelles en voile qui empêchent de marcher mais obligent à être allongée ou assise ; talons siamois exprimant des relations fusionnelles ; pointe au sens chorégraphique comme un élancement irréalisable ; pointe au sens littéral du terme avec ces pointes dardées à même la semelle intérieure rendant impossible de porter le soulier.

28 février 2020

Palais de Tokyo

27 février 2020

"FÉMININ SINGULIER" : BETTY CATROUX AU CŒUR D’UNE EXPOSITION AU MUSÉE YVES SAINT LAURENT

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par Anthony De Pasquale

L'ancien mannequin et muse d'Yves Saint Laurent, Betty Catroux, sera mise à l'honneur d'une exposition baptisée "Féminin Singulier" au musée Yves Saint Laurent du 3 mars au 11 octobre 2020.

Muse d'Yves Saint Laurent et du Swinging London, l'ancien mannequin androgyne Betty Catroux sera à l'honneur d'une exposition intitulée Féminin Singulier au Musée Yves Saint Laurent Paris. Pour cette rétrospective, le président de la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, Madison Cox, a donné carte blanche à l'actuel directeur artistique de Saint Laurent, Anthony Vaccarello. Il portera un regard esthétique sur le vestiaire de Betty Catroux, en sélectionnant les pièces qui révèlent le mieux sa personnalité et son influence sur la marque. "Elle est Saint Laurent comme elle respire. Son allure, son mystère, son côté subversif, un danger insaisissable, désirable, presque palpable, tout ce qui fait l’aura de cette maison, on en comprend l’ampleur quand on rencontre Betty", souligne Anthony Vaccarello. Une cinquantaine de modèles montrent à quel point Betty Catroux incarne cette attitude "masculin-féminin" propre à la maison.

Véritable icône de mode, Betty Catroux a été photographiée par les plus grands artistes tels que Helmut Newton, Irving Penn, Steven Meisel ou Jeanloup Sieff.  Des clichés et documents inédits témoignent également du lien unique qui unissait Yves Saint Laurent et Betty Catroux. L’exposition retrace également toute l’histoire de l'évolution du style Saint Laurent qui s’affirme dans les années 1960, et sera décliné par le couturier jusqu’à la fermeture de la maison de haute couture en 2002.

"Féminin Singulier", 3 mars 2020 – 11 octobre 2020, Musée Yves Saint Laurent Paris, 5 avenue Marceau, Paris 16ème.

27 février 2020

Christo et Jeanne Claude

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26 février 2020

L’exposition « Léonard de Vinci » a attiré près de 1,1 million de visiteurs, « un record absolu pour le musée du Louvre »

Le musée parisien a enregistré un record absolu de fréquentation pour cet événement qui s’est terminé le 24 février et réunissait quelque 150 œuvres du maître et de ses proches ou élèves.

L’exposition consacrée à Léonard de Vinci au musée du Louvre a rassemblé près de 1,1 million de visiteurs, a annoncé, mardi 25 février, le musée parisien.

« A sa clôture, lundi 24 février au soir, l’exposition “Léonard de Vinci” a accueilli 1 071 840 de visiteurs. Il s’agit d’un record absolu pour le musée du Louvre, le dernier étant celui de la rétrospective consacrée à [Eugène] Delacroix en 2018, qui avait attiré 540 000 visiteurs », se félicite le musée dans un communiqué.

« C’est merveilleux que, cinq cents ans après sa mort, un artiste de la Renaissance italienne continue de fasciner autant le grand public. Aujourd’hui, j’ai deux motifs de fierté : avoir réussi à réunir le plus grand nombre d’œuvres de Léonard et à accueillir des publics si nombreux et si différents. C’est l’excellence scientifique et la qualité de l’accueil du Louvre qui ont été ainsi plébiscitées », affirme Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du Louvre, cité dans le communiqué.

L’exposition offrait l’occasion d’admirer dix tableaux du maître de la Renaissance (onze en comptant La Joconde), alors que seulement une vingtaine de peintures sont attribuées par les spécialistes à Vinci. L’exposition rassemblait également quelque 150 œuvres (dessins, manuscrits, sculptures, objets d’art) du Florentin et de ses proches ou élèves.

Quarante-six nocturnes supplémentaires

Sur les cent quatre jours d’ouverture au public, la fréquentation moyenne journalière s’est établie à 9 783 visiteurs, a précisé le Louvre.

« Ce chiffre, exceptionnel pour une exposition ouverte pendant quatre mois, s’explique par la mise en place de quarante-six nocturnes supplémentaires (soit 175 000 visiteurs) ainsi que par l’ultime ajout des trois dernières nuits gratuites – une première dans l’histoire du musée – qui ont permis d’étendre les horaires afin que le public le plus large puisse visiter l’exposition. Parmi ces visiteurs, 386 000 personnes ont bénéficié de la gratuité, soit 36 % d’entre eux », a fait savoir le musée.

Pour prolonger l’événement, le musée du Louvre et Pathé Live ont prévu de diffuser au cinéma en septembre le film d’une visite privée de l’exposition. En 2019, l’exposition « Toutankhamon » à La Villette avait réuni 1,42 million de visiteurs.

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