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Jours tranquilles à Paris
25 février 2020

"Récompenser Polanski, c'est cracher au visage des victimes" : pour Adèle Haenel, la France a raté le coche de #Metoo

haenel

"On a un système judiciaire qui ne fait pas des violences faites aux femmes sa priorité", dénonce l'actrice, qui a accusé le réalisateur Christophe Ruggia d'"attouchements" quand elle était adolescente.

L'actrice Adèle Haenel, qui a accusé le réalisateur Christophe Ruggia d'"attouchements répétés" quand elle était adolescente, estime, dans un entretien au New York Times, que "la France a complètement raté le coche" de #Metoo.

"Il y a un paradoxe #MeToo en France : c'est l'un des pays où le mouvement a été le plus suivi, du point de vue des réseaux sociaux, mais d'un point de vue politique et médiatique, la France a complètement raté le coche", déclare l'actrice dans un entretien publié en anglais et en français sur le site du quotidien américain. "On a un système judiciaire qui ne fait pas des violences faites aux femmes sa priorité (...) la justice doit s'amender pour mieux traiter les femmes victimes de violence sexuelle", ajoute Adèle Haenel.

"La loi française définit le viol comme un acte sexuel commis au moyen de violence, de surprise, ou de contrainte : elle est centrée sur la technique employée par l'agresseur, pas l'absence de consentement de la victime", estime l'actrice.

Beaucoup d'artistes ont confondu, ou voulu confondre, le jeu sexuel et l'agression. Le débat s'est positionné sur la question de la liberté d'importuner et sur le prétendu puritanisme des féministes. Alors qu'une agression sexuelle est une agression, pas une pratique libertine

Adèle Haenel au New York Times

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Rassemblement aux César

Quelques jours avant la cérémonie des César qui se déroulera le 28 février avec J'accuse, le dernier film de Roman Polanski, parmi les favoris, Adèle Haenel met en garde : "distinguer Polanski, c'est cracher au visage de toutes les victimes. Ça veut dire, 'ce n'est pas si grave de violer des femmes'".

Alors que le réalisateur est visé par de nouvelles accusations de viol, les nombreuses nominations du dernier film de Roman Polanski passent très mal auprès des féministes et de l'opinion publique. Des associations comme Osez le féminisme ! appellent à un rassemblement le soir de la cérémonie devant la salle Pleyel à Paris.

Interrogée sur ses projets artistiques éventuellement affectés par l'impact de ses accusations contre le cinéaste Christophe Ruggia, Adèle Haenel estime "qu'elle a fait quelque chose de bien pour le monde et pour son intégrité". "Peu importe si cela nuit à ma carrière (...) je vais faire du théâtre à la fin de l'année, mais je ne sais pas encore comment cela impactera la façon qu'auront les gens de me voir", confie-t-elle.

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25 février 2020

Pollution - La face cachée du vinyle

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THE GUARDIAN (LONDRES)

Alors que la musique se consomme aujourd’hui presque exclusivement en ligne, le vinyle fait un étonnant retour en force. Deux supports différents, un même problème : les effets néfastes sur l’environnement.

À l’intérieur d’une usine états-unienne de pressage de vinyles – les patrons ont souhaité que je ne divulgue pas l’adresse – des dizaines de machines hydrauliques tournent jour et nuit dans un fracas de métal. Il s’en dégage des senteurs douceâtres de graisse chaude et de plastique fondu. On dirait des reliques d’un autre âge, et c’est effectivement ce qu’elles sont. Pour l’essentiel, les principes technologiques du pressage de disques n’ont pas varié depuis un siècle et ces machines elles-mêmes sont vieilles de plusieurs décennies.

Le marché du vinyle continue de croître, même s’il est sans commune mesure avec le chiffre d’affaires du streaming. Aujourd’hui, les Américains dépensent autant en vinyles qu’en CD, tandis qu’au Royaume-Uni les ventes de vinyles ont atteint 4,3 millions d’unités l’an dernier, en hausse pour la douzième année consécutive. Donc, si vous faites partie des millions de gens qui sont revenus aux disques vinyle, vous aimerez savoir d’où ils viennent et comment on les fabrique.

Chaque station de pressage comporte des cuves, appelées “trémies”, remplies à ras bord de granules de polymère [de plastique] qui ressemblent à des lentilles. Ils sont déversés dans la machine, puis fondus pour former des galettes de la taille de palets de hockey, qui seront ensuite pressées en forme de disques.

Les salariés ne veulent pas nous montrer l’entrepôt où la société stocke son plastique. Mais on en découvre l’origine sur les boîtes en carton, grandes comme des réfrigérateurs, disposées sur le sol devant les machines de pressage : elles sont barrées de grandes lettres rouges qui indiquent “vinyle compound” [“composé vinylique”] et “Product of Thailand”.

Pour une poignée de granulés

Si les granules de vinyle sont transportés dans de grands cartons, il n’en faut qu’une poignée pour fabriquer un disque. Des entreprises pétrochimiques américaines fournissaient une bonne partie de cette matière première, avant que le marché du disque vinyle n’entame son déclin en 1990, faisant disparaître la chaîne d’approvisionnement américaine.

Aujourd’hui que la platine est revenue à la mode, les ingrédients des 33-tours sont fabriqués hors des frontières américaines. Plus de la moitié du polychlorure de vinyle (PVC) utilisé aujourd’hui par les fabricants de disques aux États-Unis provient de Thai Plastic and Chemicals Public Company Limited (TPC), qui a son siège à Bangkok.

TPC fabrique ce vinyle spécialisé sur les rives du fleuve Chao Phraya, à environ une demi-heure en voiture au sud de la capitale. Après un an de courriels restés sans réponses et des semaines à me faire raccrocher au nez, j’ai enfin obtenu un début d’invitation pour visiter les équipements de TPC et j’ai pris le premier vol pour la Thaïlande.

Comme par hasard, la première personne que j’ai rencontrée à Bangkok était un ingénieur pétrochimique belge à la retraite. Il a eu l’air étonné quand je lui ai dit non seulement que les ventes de disques vinyle étaient reparties à la hausse depuis 2005, mais aussi que l’industrie continuait à utiliser ce qu’il considérait comme un matériau crasseux et démodé. En revanche, il était sûr d’une chose : TPC n’allait pas me laisser voir comment elle fabriquait le PVC. La suite lui donnerait raison.

Comme on pouvait s’y attendre, l’usine de TPC était étroitement surveillée, et les vigiles ont refusé de me laisser entrer ; je n’ai jamais vu l’intérieur et je n’ai eu aucun contact avec des représentants de TPC. Seul un porte-parole de SCG Chemicals – la société mère de TPC et l’un des plus grands groupes pétrochimiques d’Asie – a accepté de me rencontrer à mon hôtel pour parler de cette activité.

Des effluents toxiques

Si jamais vous avez déjà pétri de la pâte à modeler et que vous l’avez placée dans un gadget ressemblant à un presse-ail pour la faire ressortir de l’autre côté, alors vous savez comment le composé de PVC est fabriqué. Une fois le PVC synthétisé à partir des produits chimiques qui le composent, la résine brute est mélangée à plusieurs additifs, chauffée pour former un composé de plastique fondu, que l’on pousse à travers un moule pour obtenir une sorte de spaghetti, puis découpée en granules.

Le PVC contient des produits chimiques cancérigènes et sa fabrication produit des effluents toxiques. On sait que SCG Chemicals déverse ces eaux souillées dans le Chao Phraya, comme l’affirme Greenpeace, pour qui TPC “est connue pour ses activités polluantes”, lesquelles remontent au début des années 1990. Un responsable de la gestion de marque et de la responsabilité sociale de l’entreprise s’est refusé plusieurs fois à tout commentaire détaillé par courriel.

Il est impossible de savoir quelle est la proportion des rejets dans le Chao Phraya, ou quelle quantité de pollution est directement liée à la production de 33-tours. En revanche, une chose est sûre : les disques vinyle, ainsi que les cassettes et les CD, sont des produits dérivés du pétrole. Un bon milliard d’unités ont été fabriquées et détruites depuis le milieu du XXe siècle.

Aux États-Unis, au plus fort des ventes de 33-tours, de cassettes et de CD, ce secteur engloutissait environ 60 000 tonnes de plastique par an. En utilisant des moyennes actuelles, ainsi que les poids standards de chacun de ces formats, cela équivaut à plus de 140 000 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre chaque année, uniquement aux États-Unis. La musique, comme tant d’autres secteurs d’activité, est prisonnière du pétrocapitalisme.

Rejeter les supports matériels pour passer au streaming, est-ce la solution ? La question est mal formulée, car supports numériques et supports matériels ne font qu’un. Même si les fichiers audio numériques paraissent virtuels, ils reposent sur des infrastructures de stockage de données, de traitement et de diffusion dont les émissions de gaz à effet de serre sont potentiellement plus importantes que celles des plastiques pétrochimiques utilisés dans la production de formats évidemment plus matériels. Autrement dit, le streaming brûle du charbon, de l’uranium et du gaz.

Moins de plastique, plus de CO2

La quantité d’énergie nécessaire à la diffusion en streaming d’un seul morceau ou album est négligeable – bien inférieure à celle qu’il faut pour obtenir la même musique sur un vinyle, une cassette ou un CD –, mais de telles comparaisons ratent l’essentiel. Car il faut bien comprendre les effets énergétiques cumulés des milliards d’amateurs de streaming qui souhaitent un accès instantané à une quantité illimitée de musique.

Du fait de ce mode de consommation, l’industrie musicale émet davantage de gaz à effet de serre, même si aujourd’hui elle utilise beaucoup moins de plastique qu’autrefois. À en croire des estimations prudentes, ces émissions s’élèveraient à 200 000 tonnes par an après 2015, tandis que les estimations les plus pessimistes penchent plutôt pour 350 000 tonnes par an – soit plus du double des émissions de l’industrie du disque aux États-Unis, au plus fort de la production de vinyles, de cassettes et CD. Les fichiers audio numériques individuels utilisent moins d’énergie que ceux enregistrés dans les formats antérieurs. Mais ces économies d’énergie individuelles sont rattrapées par une augmentation de la consommation générale.

Les appareils requis pour accéder à ces infrastructures – smartphones, tablettes, ordinateurs portables – nécessitent l’exploitation de ressources naturelles et humaines dans divers endroits de la planète. Ces produits sont ensuite soumis aux caprices de la mode et sujets à l’obsolescence. Ils finissent dans des décharges, grignotant de nouveaux territoires.

Pourtant, des solutions pratiques commencent à apparaître. Un groupe de huit sociétés néerlandaises cherche des moyens de rendre le vinyle plus écologique, en fabriquant des disques à partir de matériaux recyclables permettant de se passer du PVC. Pourtant, en octobre, à Los Angeles, lors de la principale conférence interentreprises sur les formats musicaux plastique, leurs enregistrements Green Vinyl Records, encore à l’état de prototypes, ont suscité l’hilarité parce qu’ils avaient un son “épouvantable” et sentaient le “bas de gamme”.

Un bourdonnement intermittent

L’un des dirigeants du consortium s’est plaint auprès de moi du conservatisme des accros au vinyle. J’ai écouté le disque de démonstration, et il est vrai qu’il ne donnait pas l’impression d’un 33-tours classique. Le bruit de fond ne ressemblait pas à ce à quoi j’étais habitué, et il y avait même un bourdonnement intermittent – comme si le disque lui-même avait des acouphènes. Il était d’une souplesse inhabituelle, les bords étaient épais. Mais si c’est là le son et l’aspect extérieur d’un produit fabriqué à partir de matériaux moins polluants que le PVC, alors ces caractéristiques ne sont pas des imperfections, mais des attraits.

Les services de streaming comme Spotify ont commencé à diffuser des informations concernant leurs effets sur l’environnement. Même si les chiffres qu’ils publient laissent à penser que leur empreinte écologique diminue, ils ne fournissent des informations que sur leurs propres centres de données. Or, Spotify a sous-traité une partie de ses infrastructures à Google Cloud, si bien que sa pollution doit être bien plus importante que ce qu’elle indique.

À mesure que de plus en plus de services de streaming sous-traitent le stockage et le traitement de leurs données à des sociétés de cloud, ils sous-traitent aussi leurs responsabilités en matière de consommation d’énergie et d’émissions polluantes. Comme me l’a dit un ingénieur du streaming, “tant que nous avons une couche d’ozone, nous vivons dans le cloud”.

Il peut être troublant de découvrir que quelque chose d’aussi merveilleux que la musique est inséparable de ces réalités alarmantes. Mais affronter ces réalités est la seule manière de les comprendre et peut-être de les améliorer. Je repense au curieux bourdonnement du disque recyclable et je me dis qu’en fait, ce que je trouve dérangeant, c’est le léger grésillement du vinyle, qui porte la marque du pétrocapitalisme. Article de Kyle Devine

23 février 2020

45ème César

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21 février 2020

De 1950 à aujourd'hui : L'évolution du mannequinat | ARTE

21 février 2020

"Judy" - le 26 février en salles

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20 février 2020

« Le cas Richard Jewell » : Clint Eastwood, du côté de l’innocence

A ne pas manquer selon Le Monde

Dans la nuit du 26 juillet 1996, durant les Jeux olympiques d’Atlanta, l’agent de sécurité Richard Jewell, grand enfant qui n’a d’autre rêve que d’intégrer la police, trouve un sac à dos suspect abandonné parmi la foule qui se masse à un concert donné au parc du Centenaire de la ville. Prévenant aussitôt les autorités, il prend l’initiative des premières mesures d’évacuation qui permettent d’éviter le carnage. Contre toute attente, le FBI voit en ce jeune homme qui prend son travail un peu trop au sérieux le principal suspect de l’attentat. Suivant le pas, une certaine presse l’étrille, avant que toute charge soit abandonnée. De ce fait divers édifiant, qui a failli briser la vie d’un héros et qui rappelle fortement la trame de Sully, Clint Eastwood fait un film à sa manière, à la fois conservateur, pour ne pas dire plus, et profondément humain, dans l’esprit du vieil Hollywood qui n’aimait rien tant que de promouvoir la liberté individuelle contre l’oppression des corps constitués. Jacques Mandelbaum

Film américain de Clint Eastwood. Avec Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Kathy Bates, Jon Hamm, Olivia Wilde (2 h 10).

20 février 2020

LE DUO CHRISTOPHE - LAETITIA CASTA S'OFFRE UN CLIP POUR DAISY

19 février 2020

Virginie Efira

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19 février 2020

Le Docteur Jivago

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Le Docteur Jivago (Doctor Zhivago) est un mélodrame historique italo-américain réalisé par David Lean, sorti en 1965. Il est l'adaptation du roman de Boris Pasternak.

Réactualisé selon l'inflation, Le Docteur Jivago est le neuvième plus gros succès de l'histoire du cinéma avec 1,9 milliard de dollars de recettes.

Le film commence dans les années 1950 près d'un barrage hydroélectrique en URSS ; le général Yevgraf Jivago recherche la fille de son demi-frère, Youri Jivago, et de Lara Antipova. Il convoque une jeune femme, Tanya Komarova, qu'il pense être la personne recherchée, sa propre nièce. Yevgraf l'interroge, mais la jeune femme ne se rappelle plus son enfance, ni l'identité de ses parents. Le général entame alors le récit de l'histoire de son demi-frère.

Youri perd sa mère alors qu'il n'est encore qu'un petit enfant. Il est recueilli par des amis de sa mère, Alexandre et Anna Gromeko, et grandit avec leur fille Tonia à Moscou. Le seul héritage de sa mère est une balalaïka, instrument dont cette dernière jouait avec virtuosité.

En 1913, bien des années plus tard, Youri est devenu étudiant en médecine et poète. Une manifestation pacifique se transforme en bain de sang à Moscou ; des gens du peuple tombent sous les sabres des cavaliers cosaques venus rétablir l'ordre. Parmi les contestataires se trouve Pavel Antipov, jeune révolutionnaire idéaliste, surnommé « Pacha » et fiancé à Lara. Blessé au visage lors de la charge des cosaques, il court vers elle pour lui demander des soins et en profite pour lui faire garder un pistolet récupéré par terre. Lara est une jeune et belle femme, ce qui lui vaut l'attirance de Victor Komarovsky, l'amant de sa mère. C'est un homme plus âgé et influent qui soutient les libéraux, favorables à des réformes limitées du régime tsariste. La mère de Lara tente de se suicider lorsqu'elle découvre la liaison perverse entre son amant et sa fille. Komarovsky, la découvrant gisant sur le lit, fait appel à son ami docteur, qui se trouve être le professeur de Youri. Le docteur et Youri, son élève, parviennent à sauver la mère et promettent de ne rien révéler à Lara. Quand Komarovsky apprend les intentions de mariage de Lara avec Pasha, il essaie de l'en dissuader, puis la viole. En état de choc, elle tente de le tuer avec le revolver de Pasha en pleine réception pour le réveillon de Noël. Elle tire sur Komarovsky, ce qui ne le blesse que légèrement au bras. Celui-ci demande alors de ne pas faire appel à la police, de peur que Lara ne révèle ses outrages. Ainsi Lara quitte la salle, escortée de Pasha, tandis que Komarovsky se fait rapidement soigner par Youri. Lara et Pasha se marient et ils ont une fille prénommée Katya.

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La Première Guerre mondiale éclate puis la guerre civile entre rouges et blancs. Youri est réquisitionné par le parti ouvrier social-démocrate de Russie pour soigner les blessés de l'armée impériale russe. Pasha est laissé pour mort au cours d'une charge héroïque contre les forces allemandes. Sur le front Youri retrouve Lara, engagée comme infirmière volontaire pour retrouver son mari : ils soignent ensemble les blessés dans un hôpital militaire. Dans la difficile épreuve de la guerre vue de l'arrière, Lara et Youri tombent amoureux. Mais Youri reste fidèle à Tonia, avec laquelle il vient de se marier.

Après la fin du conflit, Jivago retourne à Moscou auprès de son beau-père, sa femme Tonia et son fils Sacha et trouve sa maison occupée par des prolétaires souffrant de disette, du froid et du typhus. Ses poèmes, jugés anti-communistes, mettent Youri en danger. Yevgraf, qui est dans la police, le sauve d'une confrontation et organise un voyage vers l'Oural dont Youri est originaire et où il a une maison, afin que sa famille soit à l'abri de la répression bolchevique.

Pendant le voyage en wagon à bestiaux, Youri est confronté à la misère et la violence de la guerre civile. Il rencontre alors fortuitement Pasha devenu le général bolchevik Strelnikov (personnage inspiré par Léon Trotski). Celui-ci est toujours marié à Lara, mais il ne l'a pas vue depuis le début des conflits. Il sait cependant qu'elle habite dans la ville (fictive) de Youriatine, occupée par les forces de l'armée blanche. Arrivés à Varykino, Youri et Tonia découvrent que la maison de famille a été réquisitionnée par les rouges. Youri, Alexandre et Tonia s'installent alors dans le pavillon d'à côté, où ils vont mener une vie paisible, vivant des récoltes du jardin.

Plus tard, Youri retrouve Lara qui vit avec sa fille à Youriatine, la bourgade voisine. L'attirance qu'ils éprouvent l'un pour l'autre refait surface et ils deviennent amants. Dans une scène avec Katya, une allusion est faite à l'endoctrinement des enfants par le nouveau régime vis-à-vis du tsarisme.

Lorsque Tonia tombe enceinte, Youri renonce à sa relation adultère et rend visite à Lara pour y mettre un terme. Sur le chemin du retour, il est capturé par les partisans communistes et doit les accompagner pour servir de médecin, sans avoir la possibilité d'avertir les siens.

Au bout de deux années, Youri réussit enfin à s'échapper dans une tempête de neige. Après une longue et difficile traversée du désert blanc de Russie, c'est presque mort de froid que Youri retrouve Lara. Elle lui indique que sa famille est partie pour Moscou et qu'elle vivra à Paris dans un proche avenir. Lara et Youri renouent leur relation dans la petite maison de la bourgade d'Youriatine. Komarovsky réapparaît et annonce au couple que la Tchéka les menace tous les deux : Lara pour son mariage avec Strelnikov, détesté du gouvernement, et Youri pour sa désertion et ses poèmes contre-révolutionnaires. Komarovsky propose alors son aide et, jouant de ses relations, leur offre un moyen de fuir la Russie par l'est. Les deux amants refusent et repoussent Komarovsky dans le froid glacial de l'hiver russe.

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Croyant tout de même aux avertissements de Komarovsky, Lara et Youri repartent s'installer à Varykino, dans la maison autrefois réquisitionnée par les révolutionnaires. Youri commence la rédaction de ses poèmes pour "Lara", ce qui lui attirera la sympathie du peuple mais aussi la défaveur du gouvernement. Komarovsky refait irruption, annonce que Strelnikov a été arrêté peu de temps auparavant et qu'il s'est suicidé. De ce fait, Lara est en danger de mort car la Tchéka ne l'avait épargnée que pour attirer Strelnikov à elle. Komarovsky propose une seconde fois au couple de s'échapper avec lui vers la Mongolie ; le couple accepte cette fois-ci. Au moment de partir, Youri prétexte un manque de place dans les traineaux pour rejoindre Lara et le convoi plus tard. Ce qu'il ne fera pas ; Youri est résolu à affronter son destin, ne pouvant suivre un homme qu'il méprise.

Quelques années plus tard, pendant la période stalinienne, les deux demi-frères se retrouvent à Moscou. Youri est malade et physiquement affaibli. Lors d'un trajet dans le tramway, il aperçoit une femme dans la rue qui ressemble fortement à Lara. Il sort du tramway pour l'interpeller, mais ne parvient pas à crier assez fort ; il meurt d'une crise cardiaque en pleine rue. Ses funérailles rassemblent beaucoup de monde car ses poèmes ont gagné le cœur du peuple. A ses funérailles, Lara rencontre Yevgraf et lui révèle qu'elle a donné naissance à la fille de Yuri, et lui demande de l'aide pour la retrouver, perdue dans le tumulte de l'occupation de la Mongolie par la Chine. Elle ne la retrouvera pas à Moscou, malgré l'aide dévouée de Yevgraf. Lara disparaît ensuite, probablement déportée ou exécutée dans le cadre de la Grande Terreur.

Le film retourne alors aux années cinquante, dans le poste de garde du barrage hydroélectrique. Yevgraf suppose que Tanya est la fille de Lara et de Youri et lui présente une photo de son père ; mais la jeune fille reste sceptique sur la véritable identité de celui-ci. Yevgraf lui fait promettre qu'elle y réfléchira à l'avenir.

En partant, Tanya remet sur son dos une balalaïka, instrument dont la mère de Youri jouait quand il était enfant et qui l'accompagna durant toute sa vie.

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17 février 2020

« Histoire d’un regard », à la recherche du photographe Gilles Caron

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Comment tirer le portrait du portraitiste, lui qui a pour habitude de se dérober derrière ses modèles ? A fortiori, comment le faire en son absence, quand il est mort depuis longtemps ? La documentariste Mariana Otero (Entre nos mains, L’Assemblée) répond avec Histoire d’un regard, son dernier long-métrage, consacré au photographe Gilles Caron (1939-1970), de la plus belle des manières. Elle plonge au cœur de ses œuvres, pour faire d’elles la matière première du film et poursuivre leur trame secrète, où se dessine quelque chose du cheminement et du geste singulier de l’artiste. Photoreporter pour l’agence Gamma, disparu en 1970 au Cambodge à l’âge de 30 ans, Gilles Caron est l’auteur de célèbres photographies de la seconde moitié des années 1960, dont certaines habitent la mémoire collective (comme le sourire narquois du jeune Daniel Cohn-Bendit opposé à un CRS en mai 1968). Mais son nom reste peu identifié du grand public. Durant sa courte période d’activité (1964-1970), Caron est monté au front des conflits et événements les plus significatifs de son temps, du Vietnam au Biafra, de la guerre des Six-Jours à la fin du « printemps de Prague ».

Mariana Otero remonte à ses rouleaux de pellicule numérotés pour observer le travail du journaliste dans son déroulement : les photographies ne sont plus considérées isolément, comme des objets sortis de nulle part, mais resituées dans des séquences de prises de vue qui en révèlent l’avant et l’après. C’est sans doute dans cet angle « analytique » que se situe la part la plus passionnante du film. Une scène d’anthologie révèle les coulisses de la fameuse photographie de Cohn-Bendit : c’est en se déportant audacieusement sur le côté de la scène que Caron trouve le bon angle pour immortaliser l’insolence étudiante de Mai 68. Tout l’art du photographe semble tenir précisément dans cette pratique du pas de côté, susceptible de révéler la scène à elle-même. Mathieu Macheret

Documentaire français de Mariana Otero (1 h 33).

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