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Jours tranquilles à Paris
3 mars 2020

Théâtre - Isabelle Huppert dans la « Ménagerie de verre », au Théâtre de l’Odéon à Paris

Il faudra attendre le 6 mars pour voir Isabelle Huppert endosser le rôle d’Amanda dans la pièce « La Ménagerie de verre » de Tennessee Williams (mise en scène par Ivo van Hove au Théâtre de l’Odéon, à Paris). | JAN VERSWEYVELD

Pour son retour dans « sa » maison de théâtre, l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Isabelle Huppert retrouve Tennessee Williams. Après avoir été Blanche DuBois dans Un tramway nommé désir sous la direction de Krzysztof Warlikowski, elle est Amanda, la mère de La Ménagerie de verre, une des plus belles pièces de l’auteur américain, une des plus personnelles, où Williams convoque les fantômes de son histoire familiale.

C’est le metteur en scène belge Ivo van Hove qui signe l’écrin propre à déployer le jeu d’Isabelle Huppert, laquelle est accompagnée par Justine Bachelet, Cyril Guei et Nahuel Pérez Biscayart, remarqué dans 120 battements par minute, le film de Robin Campillo. Fabienne Darge

« La Ménagerie de verre », Odéon-Théâtre de l’Europe, Paris 6e. Du 6 mars au 26 avril.

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1 mars 2020

DE GAULLE - en salles mercredi prochain

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1 mars 2020

«Nous démissionnons pour défendre l’idée de la critique»

cahiers du cinema

Par Jérôme Lefilliâtre 

Le rédacteur en chef des «Cahiers du cinéma», Stéphane Delorme, explique pourquoi la rédaction a décidé jeudi de quitter collectivement la revue historique après son rachat par des producteurs et des industriels.

Jeudi, la rédaction des Cahiers du cinéma a collectivement démissionné. Dix-huit journalistes vont quitter le mensuel après avoir bouclé le numéro d’avril, pour protester contre la vente de l’emblématique titre de presse, dans lequel ont écrit Rohmer, Godard ou Truffaut. Les Cahiers ont été rachetés au début du mois de février par un groupe de vingt investisseurs, parmi lesquels des producteurs comme Christophe Barral et Pascal Caucheteux et des industriels comme Xavier Niel ou Alain Weill (PDG d’Altice France, groupe propriétaire de Libération). Le rédacteur en chef de la revue, Stéphane Delorme, explique pourquoi l’équipe a claqué la porte.

Pourquoi quitter les Cahiers ?

C’est une question de principe. Parmi les nouveaux actionnaires, huit sont des producteurs de cinéma. Pour nous, une ligne rouge est franchie : il n’est pas possible que des producteurs soient propriétaires d’une revue critique de cinéma. A l’avenir, on accuserait forcément nos articles d’être complaisants ou d’être des règlements de comptes. Tout est brouillé désormais. Nous avons été surpris que personne n’ait réagi à l’annonce de la vente. C’est passé comme une lettre à la poste. Ce manque de soutien nous a accablés.

Avez-vous hésité ?

Nous nous sommes posé la question de résister depuis l’intérieur. Pour beaucoup d’entre nous, nous travaillons ensemble depuis onze ans. Nous en avons parlé. Mais nous nous serions vite retrouvés dans la position d’un camp retranché, cela n’aurait tenu que quelques mois et ils auraient trouvé le moyen de changer la direction - il y a trente-six façons d’y arriver. Rester aux Cahiers aurait aussi signifié jouer le jeu de la transition. C’est pourquoi nous avons préféré partir.

Le fait qu’il y ait des industriels parmi les repreneurs a-t-il joué ?

Oui. Cet assemblage de propriétaires dotés d’intérêts variés nous interpelle. Pourquoi l’entrepreneur Frédéric Jousset, l’un des promoteurs du Pass Culture d’Emmanuel Macron, en est-il ? J’ai écrit un éditorial très violent sur ce projet… Pourquoi retrouve-t-on Xavier Niel ou Alain Weill ? Ce sont des industriels que l’on voit partout dans la presse, qui rachètent les journaux et les médias. Même les Cahiers, pourtant une entreprise de 7 salariés, ne sont pas préservés de ce phénomène de concentration… En partant, nous voulons aussi dire notre opposition à ce phénomène. En l’occurrence, ce sont des noms qui achètent une marque, mais pas nous, pas l’équipe éditoriale, pas la matière vive du journal.

Quelle est la situation financière des Cahiers ?

Nous avons été handicapés par la disparition des livres, que l’ancien propriétaire, Richard Schlagman, a arrêtés. Historiquement, l’entreprise a pourtant toujours reposé sur deux pieds, la revue et les livres. Et puis, nous avons subi le contexte général difficile pour la presse. Malgré tout, nous avons résisté. On vient d’avoir les chiffres : les ventes en kiosque ont augmenté de 4 % en 2019. Je ne suis pas très content qu’on dise que la situation est mauvaise. C’est vrai, le nombre d’abonnés a un peu baissé. Mais nous n’avons eu aucune campagne de recrutement, aucun développement ces dernières années. Les Cahiers en ont besoin. Regardez notre site internet… Nous avons été laissés à l’abandon. Mais les pertes financières ne sont pas monstrueuses [la société a perdu 150 000 euros en 2018, pour 1,3 million d’euros de chiffre d’affaires, ndlr]. Et les repreneurs ont la force de frappe financière.

Avez-vous rencontré certains repreneurs ?

Nous en avons vu deux : le nouveau gérant, Eric Lenoir, et Grégoire Chertok, qui est banquier d’affaires chez Rothschild. Devant nous, ils ont montré patte blanche et nous ont assurés de notre indépendance. Deux jours après, dans la presse, nous apprenions qu’ils voulaient recentrer la revue sur le cinéma français et qu’ils avaient un «projet». Depuis, nous ne les avons pas vus. Ils n’ont pas d’intérêt pour nous. Ils ne se cachent pas de chercher une autre équipe.

Payez-vous une ligne éditoriale trop à gauche, qui s’exprimait dans vos éditoriaux ?

Oui. Mes prises de position sur les gilets jaunes et la façon dont ils ont été médiatisés n’ont pas plu à tout le monde. Je le sais. J’ai eu des échos négatifs, de la part de lecteurs, d’anciens des Cahiers, de réalisateurs. Des tenants d’une cinéphilie pure ne se sont pas retrouvés dans cette ligne et ne voient certainement pas d’un mauvais œil le fait que je m’en aille. Dans le milieu du cinéma, la conscience politique est très faible.

La critique artistique a-t-elle encore un avenir ?

Nous faisons aussi ce geste pour défendre l’idée de la critique. Sinon, on se retrouve avec de la soupe. Nous ne sommes pas là pour passer les plats. Je crois que les gens veulent pouvoir lire des avis intègres, de la part de critiques qui écrivent en conscience et depuis quelque part. Quand on écrit depuis les Cahiers du cinéma, on écrit depuis quelque part : on remet les œuvres dans une perspective historique, on n’avale pas l’actualité des films, on n’est pas dans la promotion. L’absence de critique met en danger l’art que l’on critique.

29 février 2020

Pourquoi ? Parce que en 2005.... L'Académie des Césars fait sa propre loi ?

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Jean-Claude Brisseau, né le 17 juillet 1944 à Paris où il est mort le 11 mai 2019 est un réalisateur français.

Personnalité controversée du cinéma français, Jean-Claude Brisseau est un réalisateur autodidacte qui a enseigné le français pendant une vingtaine d’années avant de pouvoir se consacrer au cinéma grâce au succès commercial de son film Noce blanche. Ses films réalistes frôlent parfois le fantastique et traitent de la violence sociale, du plaisir féminin et du mysticisme.

En 2005, il est condamné à un an de prison avec sursis et à 15 000 € d'amende pour harcèlement sexuel sur deux actrices lors d'auditions pour son film Choses secrètes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Brisseau

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29 février 2020

Adèle Haenel

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La 45e cérémonie des César a récompensé vendredi Roman Polanski de trois César, dont celui du meilleur réalisateur. En signe de protestation, l’actrice Adèle Haenel, la réalisatrice Céline Sciamma et toute l’équipe de leur film ont quitté la salle, dans l’apathie générale. « Ils voulaient séparer l’homme de l’artiste, ils séparent aujourd’hui les artistes du monde », réagit la comédienne dans Mediapart.

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29 février 2020

Cinéma : César 2020, la honte

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Le 28 février, la cérémonie des César 2020 s'est soldée par une victoire de Roman Polanski dans la catégorie « meilleure réalisation ». Une récompense pour un cinéaste dont le nom, pour beaucoup, pour une génération entière, est synonyme de la culture du viol. Par Philippe Azoury.

Donc au terme d’une soirée schizo, qui aura duré plus de trois heures trente, l’Académie des César aura récompensé Les Misérables, le film de Ladj Ly, du César du meilleur film, Anaïs Demoustier meilleure actrice pour Alice et le Maire, Roschdy Zem meilleur acteur pour Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin, et surtout, dans un silence de glace, d’une salle qui se pinçait pour y croire, Roman Polanski  meilleur réalisateur.

J’accuse était nommé douze fois, dont une planquée de César techniques, son casting mais personne n’aurait parié sa chemise que les votants, en février 2020, viendraient sacrer la personne Polanski. Pas son film, pas son montage, sa lumière ou ses acteurs, non lui-même. Meilleur réalisateur. Et cela en dépit des accusations de viols répétées qui entourent sa personne, la première en 1977 aux USA, sur une jeune fille alors âgée de treize ans, Samantha Geimer - le réalisateur ayant choisi en janvier 1978 de s’enfuir définitivement en France, pays qui jamais n’extradie ses citoyens (Polanski bénéficie de la nationalité française) pour ne pas répondre à la justice américaine. Aujourd’hui encore considéré par Interpol comme fugitif, Roman Polanski ne peut circuler librement que dans trois pays : la France, la Pologne, la Suisse.

En 2017 déjà, l’Académie des César, dirigée par Alain Terzian (démissionnaire la semaine dernière) l’avait choisi pour président, elle avait dû y renoncer suite à la polémique que cette annonce avait déclenchée. Car outre Samantha Geimer, ce sont dix autres femmes (dont cinq tenant à rester anonymes) qui depuis accusent Roman Polanski d’agressions sexuelles tout au long des années 70, voire le début des années 80. La dernière révélation en date remonte à novembre dernier, lorsque la photographe française Valentine Monnier accuse Polanski de l’avoir violée en 1975 à Gstaad, lorsqu’elle avait 18 ans. La photographe explique que c’est le témoignage d’Adèle Haenel, quelques jours plus tôt, dans une toute autre affaire (l’actrice accuse le réalisateur Christophe Ruggia d’agression sur sa personne quand elle était encore mineure, Ruggia est depuis le 16 janvier mis en examen pour agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime), aurait libéré sa parole. Roman Polanski réfute chacune de ces onze accusations.

Ni Polanski ni personne de son équipe n’était présent ce soir, tous avaient déclaré forfait tout au long de la semaine - on ne voit pas comment leur présence aurait été tenable, au vue de l’ampleur qu’a prise la polémique depuis la sortie en novembre de J’accuse (qui a rassemblé 1 million et demie de spectateurs en France, un très gros score), et plus encore depuis l’annonce des douze nominations aux César. Le cinéaste de 86 ans aurait-il pu seulement franchir le seuil de la salle Pleyel où une foule de différents collectifs féministes mais pas seulement - on y trouvait tout simplement de personnes qui refusent désormais définitivement de faire le distingo entre l’homme et l’œuvre - bloquaient depuis la fin d’après-midi les abords de la salle Pleyel, où avait lieue la cérémonie sous haute surveillance policière.

Aussitôt le prix annoncé par une Emmanuelle Bercot et surtout une Claire Denis pétrifiée (elle-même avait témoigné dans le sillage du mouvement #metoo avoir été victime d’abus sexuels), la salle entière a plongé dans un silence abyssal, seulement interrompu par le départ d’Adèle Haenel, symbole français de la parole libérée, nommée pour le César de la meilleure actrice pour Portrait d’une jeune fille en feu de Céline Sciamma, hurlant deux mots, seulement deux mots, mais qui sauvent le cinéma français de son silence bien trop gêné, bien trop polissé : « la honte ». Il faudrait l’écrire en capitale pour en faire résonner la puissance : LA HONTE. Oui… LA HONTE ABSOLUE. LA HONTE HISTORIQUE.

La cinéaste Céline Sciamma, qui apparait comme l'une des grandes perdantes symboliques de la soirée, suivait l’actrice, le visage fermé. D’autres femmes ont décidé à leur tour de ne pas rester, de ne pas applaudir, de ne plus tenir ce silence complice. Au même moment, Florence Foresti, qui officiait depuis le début de la soirée comme maîtresse de cérémonie (poste intenable cette année, personne ne voulant se mouiller à remettre un prix dans un climat électrique, jusqu’à Brad Pitt qui a refusé poliment le César d’honneur qu’on était censé lui remettre hier soir) a refusé de revenir en scène après l’annonce du prix à Polanski. Le César du meilleur film s’est fait sans elle. Elle a immédiatement fait part de son « écœurement » dans une story Instagram sur fond noir.

Florence Foresti a tout résumé en un seul mot sur son Instagram.

Récompenser l'équipe, les acteurs et les actrices. Ou même le film lui-même. Pourquoi pas.

Mais récompenser Roman Polanski lui-même, c'est à vomir. C'est un manque de respect terrible. #Cesar2020 #CesarDeLaHonte pic.twitter.com/tqos3Co4bL

Tout au long de la soirée, les sketches de l’humoriste comme certains discours des Césarisés n’avaient eu de cesse de revenir sur la gêne que provoquait déjà, les douze nominations de J’accuse. Il y avait un problème Polanski, lequel recouvrait un problème plus ancien, plus systémique sur la gestion, jugée opaque, par Alain Terzian de l’Académie. Cela a provoqué en quelques semaines une réforme en forme de lame de fond marquée par une tribune des réalisateurs français parue dans Le Monde, suivie de la démission du conseil d’administration et enfin celle d’Alain Terzian, poussé à la porte sous différentes pressions, allant de la SRF (Société des Réalisateurs de Films) au ministère de la Culture. Aussi, a-t-on d’abord assisté au spectacle assez surréaliste, d’une série de discours où Polanski était surnommé Popol de façon récurrente par Florence Foresti, présentant même en début de soirée une liste (fictive) de gens de la profession ayant voté pour lui. La salle riait encore, moitié de nerfs moitié de soulagement. En contrepartie, les discours se vouaient inclusifs, militants, comme si chacun s’était donné pour mission d’être là tout en refusant de faire photo avec le film le plus nommé cette année et son cinéaste multi-soupçonné.

Jusqu’à la production, tout le monde semblait assumer que ces douze nominations étaient un accident, une tâche qu’il fallait à tout prix laver à chaque prise de parole. Le dernier vestige chelou d’une époque désormais révolue, celle des années Terzian, à peine remplacée il ya deux jours par la productrice Margaret Menegoz, nommée présidente de l’Académie par intérim. D’où la violence d’autant plus profonde de ce César à Polanski. Qui contrecarre un mois de batailles pour commencer à réformer le cinéma français : ses institutions, mais aussi, entre les lignes, ses mœurs.

Et de fait, il est difficile de ne pas ressentir une colère, ou au moins un malaise devant ce prix qui semble venu d’un autre siècle, celui d’avant la chute d’Harvey Weinstein. Un César qui n’aurait jamais entendu parler du mouvement #metoo. Un César qui est une catastrophe symbolique. Une « honte ». L’Académie des Césars, à travers ses votants « cooptés », ne s’est pas seulement trompée, de cinéaste, de film. Il ne s’agit même pas de cela. Elle a offert, en 2020, une des ses plus hautes récompenses au cinéaste dont le nom, pour beaucoup, pour une génération entière, est synonyme de la culture du viol. En le couronnant, elle gracie Polanski, la personne Polanski, lui offre une impunité symbolique. Elle rate le siècle, elle insulte les femmes, toutes les femmes : celles qui ont accusé Polanski, toutes celles qui ont un jour été agressées sexuellement. Elle rate, après des années d’un système opaque, qui avait fini par s’écrouler les jours derniers, sa sortie vers une ère autrement plus égalitaire, tout simplement moins barbare (le César aux Misérables en était l’exemple aussitôt anéanti). L’Académie était exclusive, majoritairement masculine, blanche, ancestrale, elle s’est payée vendredi ce qu’elle croit être sa dernière victoire, son dernier tour de piste. En donnant la statue et la main à Polanski, elle a précipité le cinéma français dans un épisode honteux. Son énormité n’a pas fini de se retourner contre elle.

29 février 2020

Stupeur aux Cesar : l’actrice Adèle Haenel s’emporte et quitte la salle après l’annonce du prix de Polanski

C'était le scénario tant redouté par Adèle Haenel et les associations féministes. Ce 28 février, Roman Polanski a été couronné à trois reprises pour son film J'accuse. Indignée, la comédienne a préféré quitter la salle.

Ce vendredi 29 février, le monde du cinéma français était attendu à la salle Pleyel pour assister 45e édition de la cérémonie des César mettant à l'honneur acteurs, réalisateurs et autres costumiers. Une soirée placée sous haute tension entre la démission de la direction de l'académie et les douze nominations de Roman Polanski pour son film J’accuse. Alors quand ce dernier est couronné meilleur réalisateur, s’en est trop pour Adèle Haenel.

En trombe, la comédienne a quitté la salle en clamant son indignation : "Une honte, c’est une honte !" La jeune femme a pu compter sur le soutien d’une partie de l’assemblée qui l’a suivie dont la réalisatrice du film Portrait de la jeune fille en feu Céline Sciamma et Noémie Merlan. Quelques heures plus tôt, Adèle Haenel déclarait au micro de Canal+ : “C’est important qu’on soit là. On est un peu tendues. Mais contentes de représenter notre cinéma et nos idées”.

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A l'annonce du César de la Meilleure Réalisation pour Roman Polanski ("J'accuse"), Adèle Haenel quitte la salle.

Florence Foresti "écoeurée"

Le sacre de Roman Polanski était le pire scénario possible pour l’actrice. Malgré la controverse, le cinéaste franco-polonais est reparti avec trois statuettes, dont deux lui reviennent directement. En début de semaine, celle qui a accusé le réalisateur Christophe Ruggia d’”attouchements sexuels” et de “harcèlement” lors de son adolescence, déclarait dans les colonnes du New York Times : "Distinguer Polanski, ce serait cracher au visage des victimes !" Pour rappel, Roman Polanski est accusé de viol par de nombreuses femmes. De son côté, Florence Foresti n’est pas remontée sur la scène de la salle Playel après l’annonce du César du meilleur réalisateur. Sur son compte Instagram, l’humoriste écrit en story quelques minutes plus tard : “Ecoeurée".

29 février 2020

César 2020 : "Popol","Atchoum"... Florence Foresti s'en prend à Roman Polanski dans son discours

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Florence Foresti a décidé de mettre les deux pieds dans le plat, vendredi 28 février. En tant que maîtresse de cérémonie de la 45e cérémonie des César, elle a frontalement évoqué l'affaire Roman Polanski.

Sa performance était très attendue. Alors que la 45e cérémonie des César diffusée sur Canal + le 28 février était déjà annoncée comme exceptionnelle à cause des nombreuses polémiques qui l'accompagnent, la maîtresse de cérémonie, Florence Foresti, n'avait pas le droit à l'erreur. Pour son grand retour à la présentation des Cesar, elle a longuement et soigneusement préparé son traditionnel monologue d'ouverture de cérémonie. Une chose est sûre, elle n'a pas hésité à évoquer la principale polémique liée à la cérémonie, à savoir les douze nominations du film J'accuse de Roman Polanski. Alors que ni le réalisateur, ni les membres du film n'étaient présents à cette soirée, l'humoriste a évoqué sans détour l'affaire Polanski.

"Il faut qu'on règle les dossiers maintenant. Il y a un moment, il va y avoir un souci... Il va y avoir douze soucis ! Qu'est-ce qu'on fait avec Roro, avec Popol, avec Atchoum ? Ne faites pas comme lui, ne faites pas les innocents, vous savez de qui je parle. Il est hors de question que j'assume tout seule. Je vous aime bien mais allez vous faire enc... J'ai décidé qu'Atchoum n'allait pas faire de l'ombre au cinéma français alors applaudissons les films", a-t-elle lâché sous les applaudissements des artistes présents dans la salle.

⋙ Roman Polanski accusé de viol : "On essaye de faire de moi un monstre"

Quelques secondes plus tard, elle est revenue à la charge en décrivant le film J'accuse comme étant une oeuvre sur "la pédophilie dans les années 70." Dès le début de la cérémonie, Florence Foresti a marqué le ton en rappelant à quel point elle avait été courageuse d'animer "la dernière cérémonie des César". Tout au long, elle a rappelé à quel point elle se sentait à la fois heureuse, mais surtout courageuse d'assumer un tel rôle en pleine tempête.

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29 février 2020

Crazy Horse

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29 février 2020

Le trophée de meilleur réalisateur donné à Polanski couronne les “Césars de la honte"

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COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Le César du meilleur réalisateur décerné à Roman Polanski en pleine vague #MeToo n’est pas passé inaperçu dans la presse internationale, qui retient une grande soirée du cinéma français sous “haute tension».

L’histoire, au final, retiendra peut-être le César du meilleur film pour Les Misérables de Ladj Ly, couronnant une carrière fantastique commencée l’an dernier à Cannes. Mais vendredi soir, la presse internationale n’avait d’yeux que pour le trophée de meilleur réalisateur remis à Roman Polanski pour J’accuse.

Le Hollywood Reporter rappelle que le cinéaste franco-polonais “n’était pas présent à la soirée pour recevoir sa récompense, ayant renoncé à participer à la cérémonie, craignant selon lui d’être ‘lynché publiquement’ par les manifestantes féministes”.

De fait, de nombreux militants avaient fait le déplacement, observe le Daily Telegraph, et “se sont accrochés avec la police, peu avant que les grands noms du cinéma français n’arrivent à la Salle Pleyel, mais aucun n’a pu atteindre le tapis rouge. Non loin de là, d’autres manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire ‘Honte à une profession qui protège des violeurs’”.

El Mundo a parlé à l’une des militantes, Élodie, “une professeure de collège venue à la manifestation car elle est ‘engagée dans la lutte contre la violence machiste’”. Elle est contre l’idée, “défendue par certains en France, qu’il faut séparer l’homme et son œuvre à l’heure de récompenser ou non Polanski. ‘Quand un professeur est pédophile, on ne sépare pas l’enseignant de l’homme. Pour moi, c’est pareil pour l’art’, dit-elle”.

“Tension palpable”

La démission collective, en début d’année, de la direction de l’Académie des Césars, dans la foulée des critiques sur son fonctionnement, n’avait pas suffi à calmer les esprits.

Pendant la cérémonie elle-même, “la tension était palpable dans la salle, remplie d’artistes qui, ces dernières semaines, avaient exprimé ouvertement leur irritation vis-à-vis de l’Académie du Cinéma, même s’ils n’ont finalement pas profité de leurs discours pour la dénoncer”, rapporte El País.

Mais lorsque le nom de Polanski a résonné dans la Salle Pleyel pour le César du meilleur réalisateur, l’ambiance a définitivement changé. “Immédiatement après l’annonce, on a entendu des cris et des huées dans le public”, écrit The Guardian.

Adèle Haenel, l’actrice de Portrait de la jeune fille en feu, qui avait accusé le réalisateur Christophe Ruggia d’avoir abusé d’elle sexuellement quand elle était enfant, s’est alors levée et a quitté la salle, “en bougeant les bras et en disant ‘C’est une honte’”, selon le New York Times.

L’actrice avait annoncé la couleur dans les colonnes du quotidien new-yorkais, en début de semaine. Elle avait estimé dans une interview que “distinguer Polanski reviendrait à cracher au visage des victimes. Cela voudrait dire que violer des femmes n’est pas si grave”.

L’actrice “ne fut pas la seule” à quitter la salle, souligne El País. “Au moins une dizaine d’invités ont décidé, au même moment, de quitter les Césars le plus controversés de l’histoire. La présentatrice de la soirée (Florence Foresti) a refusé de poser pour la photo finale et s’est déclarée ‘écœurée’ sur son compte Instagram. Et dans la rue, les manifestants s’en prenaient de plus belle aux ‘Césars de la honte’”.

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