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Jours tranquilles à Paris
6 octobre 2018

La 2CV a 70 ans !

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5 octobre 2018

Charles Aznavour - Hommage aux Invalides

4 octobre 2018

Constitution de la Vème République : 4 octobre 1958

La Constitution française du 4 octobre 1958 est l'actuelle constitution de la France et régit ainsi la Ve République française. Norme juridique suprême du pays, c'est, bien qu'ayant fait l'objet de 24 révisions, l'une des constitutions les plus stables qu'il ait connues.

En pleine guerre d'Algérie, elle a été rédigée dans l'objectif affiché de mettre un terme à l'instabilité gouvernementale et au risque de coup d'État militaire ; elle est marquée par le retour d'un exécutif fort. Deux hommes y ont notamment imprimé leurs idées : Michel Debré, inspiré du modèle britannique et de son Premier ministre fort, et le général de Gaulle, entendant ériger le président de la République en garant des institutions conformément aux principes énoncés dans ses discours de Bayeux, le 16 juin 1946, et d'Épinal, le 29 septembre 1946.

Elle instaure un système politique à géométrie variable selon que l'on soit en période de concordance des majorités présidentielle et législative ou, au contraire, de cohabitation. En période de concordance, l'Assemblée nationale, le Premier ministre et son gouvernement ainsi que le président de la République sont du même bord politique : le président de la République exerce alors une autorité importante qui limite l'exercice des attributions constitutionnelles du Premier ministre. À l'inverse, en période de cohabitation, la lettre de la Constitution est mieux respectée (le président de la République François Mitterrand, soumis par deux fois à ce cas de figure, disait que « la cohabitation c'est la Constitution, rien que la Constitution mais toute la Constitution »).

Son préambule renvoie à deux textes fondamentaux : la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 et le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 (la Charte de l'environnement de 2004 leur a, par la suite, été ajoutée). Ces textes, ainsi que les principes jurisprudentiels qu'ils ont permis de dégager, notamment les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République issus du Préambule de 1946, forment, avec la Constitution stricto sensu, ce qu'il est convenu d'appeler le bloc de constitutionnalité depuis que le Conseil constitutionnel a accordé valeur constitutionnelle au préambule de la Constitution en 1971.

Le Conseil constitutionnel vérifie la conformité des lois à la Constitution quand il en est saisi. Il peut le faire a priori avant leur promulgation, en étant saisi par des parlementaires par exemple, ou a posteriori par voie d'exception via la question prioritaire de constitutionnalité, introduite par la réforme constitutionnelle de juillet 2008. Cette dernière procédure peut ainsi être enclenchée par tout citoyen lorsqu'il estime que des droits et libertés garantis par la Constitution sont en jeu. Le Conseil d'Etat vérifie quant à lui la conformité des actes réglementaires du gouvernement (décrets, ordonnances prises sur habilitation du Parlement, arrêtés ministériels) à la Constitution.

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4 octobre 2018

4 octobre 1958 - Début de la 5ème République

2 octobre 2018

MARCEL DUCHAMP

BIOGRAPHIE DE L'ARTISTE

Marcel Duchamp est le troisième d'une famille de six enfants, dont quatre sont des artistes reconnus : les peintres Jacques Villon (1875-1963) et Suzanne Duchamp (1889-1963), le sculpteur Raymond Duchamp-Villon (1876-1918) et lui-même, le plus célèbre. Ce sont d'ailleurs ses frères, ses aînés, qui l'initient à l'art.

Après une scolarité à Rouen, Marcel Duchamp poursuit des études à Paris et fréquente l'Académie Julian. Mais c'est toujours auprès de ses frères qu'il fait son véritable apprentissage de la peinture et de leurs amis, réunis sous le nom de Groupe de Puteaux, principalement des artistes d'inspiration cubiste comme Fernand Léger ou Robert Delaunay, ou encore Albert Gleizes et Jean Metzinger, auteurs de l'ouvrage Du Cubisme (1912).

Toutefois, très vite sa peinture s'éloigne de la problématique spatiale des cubistes et s'attache à la décomposition du mouvement, ce qui le rapproche des Futuristes italiens (1). L'une de ces toiles, Le Nu descendant l'escalier, le fait connaître à la grande exposition américaine de l'Armory Show, en 1913.

À partir de 1915, installé à New York, il partage son temps entre les Etats-Unis et la France, diffusant les avant-gardes parisiennes, notamment les sculptures de son ami Constantin Brancusi, auprès du public américain.

À cette époque, il élabore ses œuvres les plus connues, comme le Grand Verre ou la Fontaine, mais se consacre de plus en plus aux échecs, qui deviendront, au milieu des années 20, sa principale activité.

C'est à travers le Surréalisme qu'il renoue avec l'art en organisant de nombreux événements en collaboration avec André Breton. De retour sur la scène artistique, il acquiert une renommée croissante et devient célèbre après la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 50, une nouvelle génération d'artistes américains qui se qualifient de néo-dadaïstes, tels Jasper Johns et Robert Rauschenberg, le reconnaît comme un précurseur.

La réédition en 1964 de ses premiers objets ready-mades parachève cette célébrité en diffusant son œuvre dans le monde entier.

(1) A consulter, le dossier pédagogique « Futurisme, Rayonnisme, Orphisme »

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A propos des « Ready-mades »

« En 1913 j'eus l'heureuse idée de fixer une roue de bicyclette sur un tabouret de cuisine et de la regarder tourner.

Quelques mois plus tard j'ai acheté une reproduction bon marché d'un paysage de soir d'hiver, que j'appelai « Pharmacie » après y avoir ajouté deux petites touches, l'une rouge et l'autre jaune, sur l'horizon.

A New York en 1915 j'achetai dans une quincaillerie une pelle à neige sur laquelle j'écrivis « En prévision du bras cassé » (In advance of the broken arm).

C'est vers cette époque que le mot « ready-made » me vint à l'esprit pour désigner cette forme de manifestation.

Il est un point que je veux établir très clairement, c'est que le choix de ces ready-mades ne me fut jamais dicté par quelque délectation esthétique. Ce choix était fondé sur une réaction d'indifférence visuelle, assortie au même moment à une absence totale de bon ou de mauvais goût… en fait une anesthésie complète.

Une caractéristique importante : la courte phrase qu'à l'occasion j'inscrivais sur le ready-made.

Cette phrase, au lieu de décrire l'objet comme l'aurait fait un titre, était destinée à emporter l'esprit du spectateur vers d'autres régions plus verbales. Quelques fois j'ajoutais un détail graphique de présentation : j'appelais cela pour satisfaire mon penchant pour les allitérations, « un ready-made aidé » (ready-made aided).

Une autre fois, voulant souligner l'antinomie fondamentale qui existe entre l'art et les ready-mades, j'imaginais un « ready-made réciproque » (reciprocal ready-made) : se servir d'un Rembrandt comme table à repasser !

Très tôt je me rendis compte du danger qu'il pouvait y avoir à resservir sans discrimination cette forme d'expression et je décidai de limiter la production des ready-mades à un petit nombre chaque année. Je m'avisai à cette époque que, pour le spectateur plus encore que pour l'artiste, l'art est une drogue à accoutumance et je voulais protéger mes ready-mades contre une contamination de ce genre.

Un autre aspect du ready-made est qu'il n'a rien d'unique… La réplique d'un ready-made transmet le même message ; en fait presque tous les ready-mades existant aujourd'hui ne sont pas des originaux au sens reçu du terme.

Une dernière remarque pour conclure ce discours d'égomaniaque :

Comme les tubes de peintures utilisés par l'artiste sont des produits manufacturés et tout faits, nous devons conclure que toutes les toiles du monde sont des ready-mades aidés et des travaux d'assemblage.»

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CHRONOLOGIE

1904

Marcel Duchamp rejoint ses frères à Paris et suit des cours à l'Académie Julian.

1909

Il commence à réaliser des toiles inspirées de Cézanne et fréquente les « cubistes dissidents », comme Gleizes et Metzinger, qui se réunissent régulièrement chez son frère Jacques Villon à Puteaux.

1912

Le Nu descendant l'escalier est retiré du salon des Indépendants et est exposé au salon de la Section d'or organisé par les frères Duchamp, à Paris.

Il commence à travailler au Grand Verre.

1913

Le Nu descendant l'escalier est exposé à l'Armory Show, New York. Duchamp apparaît comme l'un des principaux représentants de l'avant-garde française.

1915

Il se rend aux Etats-Unis où il retrouve son ami Francis Picabia. Rencontre avec Man Ray qui restera son ami toute sa vie durant.

1917

Il envoie au comité de sélection de la Société des Artistes indépendants, dont il fait partie, sa Fontaine, sous le pseudonyme de Richard Mutt. L'objet est refusé, ce qui donnera lieu à la publication d'une série d'articles où il justifie son acte, intitulés The Richard Mutt Case.

1919

Rentré à Paris, il collabore avec les dadaïstes.

1920

De retour à New York, il fonde avec Man Ray et Katherine S. Dreier, riche héritière philanthrope, un organisme visant à promouvoir l'art contemporain en achetant des œuvres à de jeunes artistes. Suite à une blague de Man, ils l'appellent la Société Anonyme.

1921

En collaboration avec Man Ray, il publie le premier et unique numéro de New York Dada. Une « dadadate » selon Man Ray.

1923

Duchamp abandonne son Grand Verre, et la rumeur court qu'il abandonne même l'art.

1924

Il participe au tournage du film avant-gardiste Entr'acte de René Clair. Dans la première scène du film, il joue aux échecs avec Picabia sur le toit du théâtre des Champs-Elysées.

1926

Le Grand Verre est exposé au Musée de Brooklyn. C'est à cette occasion que la glace du Grand Verre est fêlée.

1932

Il fait partie de l'équipe de France du Championnat d'échecs et publie, en collaboration avec un autre joueur, un ouvrage sur les fins de parties.

1935

Il présente ses Rotoreliefs au concours Lépine.

1938

La boîte-en-valise, ensemble de reproductions de ses œuvres en modèle réduit, est tirée à 300 exemplaires.

1939

Publication de Rrose Sélavy, recueil de contrepèteries et de jeux de mots.

1942

A New York, il collabore avec les Surréalistes réfugiés, notamment avec André Breton pour l'exposition First Papers of Surrealism. Pour cette exposition, il tisse dans l'une des salles un réseau constitué de deux kilomètres de ficelle entrelacée.

1947

Il organise avec Breton la Deuxième Exposition Internationale du Surréalisme à Paris Le Surréalisme en 1947, et réalise la couverture du catalogue avec l'œuvre Prière de toucher.

1953

Le magazine grand public Life lui consacre un article. C'est le début de la célébrité.

1954

Ouverture du Musée d'art de Philadelphie grâce à Louise et Walter Arensberg, amis et mécènes de Duchamp, qui ont fait don de leur collection. Le nouveau musée comprend 43 de ses œuvres.

1958

Publication de Marchand de Sel, le premier recueil des divers écrits de Duchamp.

1959

Publication de la première monographie sur Duchamp par Robert Lebel.

1964

La galerie Schwartz, Milan, réédite treize ready-mades disparus, en huit exemplaires.

1966

La Tate Gallery de Londres organise la première grande rétrospective de son œuvre.

1967

Exposition Raymond Duchamp-Villon / Marcel Duchamp au Musée d'art moderne de Paris.

1968

Marcel Duchamp meurt le 2 octobre à Neuilly.

1973

Rétrospective Duchamp au Musée de Philadelphie et au Musée d'art moderne de New York.

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1 octobre 2018

Charles Aznavour est décédé

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Macron-Aznavour: « Même les moins de 20 ans ne peuvent pas ne pas être endeuillés » (E.Macron)
Après avoir réagi à chaud sur Twitter, Emmanuel Macron, dans un communiqué officiel, rend hommage à Charles Aznavour disparu aujourd’hui à l’âge de 94 ans. Voici ce communiqué dans son intégralité :
« Charles Aznavour, l’une des plus belles plumes et l’une des voix les plus émouvantes de la chanson française, nous a quitté aujourd’hui. Il chantait si bien les élans du cœur, les joies et les peines du quotidien, il posait des mots si justes et si forts sur ce que nous sommes, et depuis tant de temps, que même les moins de vingt ans ne peuvent pas ne pas être endeuillés.
 
Auteur éloquent et élégant, ses mots nous racontaient avec poésie. Mélodiste hors pair, ses airs accompagnaient nos vies. Lui, le fils d’immigrés, était le chantre de l’esprit français et de la vie parisienne, capable de croquer comme nul autre la vie de bohème des artistes de Montmartre ou de décrire la vie de scène qu’il aimait tant. Il était l’exégète des grands sentiments, chantant aussi bien l’appel du large, le temps qui passe et la nostalgie d’une jeunesse envolée, la perte et le deuil, que l’incompréhension d’un jeune homosexuel face aux conservatismes.
 
Puisant son inspiration au plus profond de ses racines, il signa plus de 1000 titres qui traversèrent les époques, les langues et les frontières. Amoureux de tous les arts, Charles Aznavour était aussi un grand comédien, sur scène comme à l’écran, ciselant des gestes précis et inspirés pour faire vibrer ses chansons par-delà les mots, par-delà sa voix, par toutes les fibres de son corps, et incarnant avec justesse des personnages complexes pour le septième art. Il reçut en 1997 un César d’honneur pour l’ensemble de son œuvre et notamment pour son travail avec François Truffaut et Henri Verneuil. Mais c’est sans doute son rôle dans Ararat, ce film relatant le génocide arménien, qui fut le plus bouleversant. Car Charles Aznavour incarnait là son histoire, celle d’une Arménie qu’il ne cessa jamais de défendre, au travers de sa fondation, de chanter, et de faire rayonner en tant que représentant de cette jeune République auprès des Nations Unies. L’Arménie était sa cause, mais la France était sa vie : Charles Aznavour soulignait toujours ce qu’il devait à notre patrie où, de scènes de café en cabarets, de premières parties en enregistrements, et de grands succès en tournées triomphales, il façonna, lui à qui on avait dans sa jeunesse déconseillé de chanter, sa légende de poète de la langue française et de monument de la chanson. Combien eut-il raison, contre beaucoup d’abord, pour le bonheur de tous ensuite, de se voir tout en haut de l’affiche !
 
Le Président de la République exprime ses condoléances à l’épouse et aux enfants de Charles Aznavour », conclut le communiqué diffusé par la présidence de la République.

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Charles Aznavour (en arménien : Շառլ Ազնաւուր), né Shahnourh Varinag Aznavourian (en arménien : Շահնուր Վաղինակ Ազնաւուրեան) le 22 mai 1924 à Paris et mort le 1er octobre 20181, est un auteur-compositeur-interprète, acteur et écrivain français d'origine arménienne.

Au cours d'une carrière commencée en 1946, il a enregistré plus de mille deux cents chansons interprétées en plusieurs langues : en français, anglais, italien, espagnol, allemand, arménien (Yes kou rimet'n tchim kidi), napolitain (Napule amica mia), russe. Il a écrit ou coécrit plus de mille chansons, que ce soit pour lui-même ou d'autres artistes.

Il est l'un des chanteurs français les plus populaires, et le plus internationalement connu. Décrit comme « la divinité de la pop française » par le critique musical Stephen Holden, Charles Aznavour a été consacré « chanteur de variété le plus important du xxe siècle » par CNN et Time devant Bob Dylan, Frank Sinatra et même Elvis Presley.

Sans renier sa culture française, il représente l'Arménie dans plusieurs instances diplomatiques internationales à partir de 1995, et obtient la nationalité arménienne en 2008. Il est nommé au poste d'ambassadeur d'Arménie en Suisse, son pays de résidence, et le représentant permanent de ce pays auprès de l'ONU.

28 septembre 2018

Vème République

19 septembre 2018

Décès de Jean Piat

14 septembre 2018

Entre la France et l’Algérie, les plaies toujours ouvertes de la mémoire

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Par Charlotte Bozonnet, Ghalia Kadiri

Après la reconnaissance par Emmanuel Macron du recours à la torture pendant la guerre d’Algérie, les comptes sont loin d’être soldés entre les deux pays.

En reconnaissant la responsabilité de la France dans la mort de Maurice Audin et le recours à la torture pendant la guerre d’Algérie, le président Emmanuel Macron fait un pas décisif dans un travail de mémoire lent et délicat entre les deux pays.

Les massacres de Sétif, Guelma et Kheratta

Les massacres perpétrés à partir du 8 mai 1945 dans l’Est algérien sont considérés comme le véritable premier acte de la guerre d’Algérie. Ce jour-là, alors que la France fête la victoire contre le nazisme, l’histoire tourne au drame à Sétif, mais aussi à Guelma et à Kheratta, où des manifestations sont réprimées dans le sang. En quelques semaines, des milliers d’Algériens – entre 10 000 et 45 000, selon les sources – seront tués, ainsi qu’une centaine d’Européens.

En 2005, une première reconnaissance est formulée par l’ambassadeur de France à Alger, Hubert Colin de Verdière, qui évoque une « tragédie inexcusable ». En 2008, l’ambassadeur Bernard Bajolet pointe à son tour la « très lourde responsabilité des autorités françaises de l’époque dans ce déchaînement de folie meurtrière », ajoutant que « le temps de la dénégation est terminé ». En avril 2015, le secrétaire d’Etat aux anciens combattants et à la mémoire, Jean-Marc Todeschini, se déplace à Sétif pour, soixante-dix ans après, commémorer les faits. Une première pour un responsable français.

La responsabilité française dans la guerre et la colonisation

Le déplacement de M. Todeschini à Sétif entre dans le cadre de la politique mémorielle annoncée par François Hollande. Devant le Parlement algérien, en décembre 2012, le chef de l’Etat français avait dénoncé la colonisation, « un système profondément injuste et brutal », et reconnu « les souffrances […] infligées au peuple algérien », dont les massacres de Sétif, Guelma et Kheratta. « Le jour même où le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs universelles », poursuivait le président. Un discours qui a fait date.

Son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait déjà dénoncé le système colonial lors d’un discours le 3 décembre 2007 : « Oui, le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité », avait déclaré le président à Alger. Mais la portée de ses déclarations s’était rapidement atténuée : sitôt rentré d’Algérie, Nicolas Sarkozy avait reçu à l’Elysée les représentants des harkis, provoquant la colère d’Alger.

Lors d’un discours le 3 mars 2003, Jacques Chirac avait, lui, limité la reconnaissance des souffrances subies par le peuple algérien à la période de la guerre.

Quant à Emmanuel Macron, il a marqué les esprits en, Algérie, avant même son élection. Lors d’un déplacement à Alger, en février 2017, celui qui n’était alors que candidat à l’élection présidentielle avait déclaré vouloir réconcilier des « mémoires concurrentes ». La colonisation fut « un crime, un crime contre l’humanité, une vraie barbarie », avait-il déclaré en réponse à une question, poursuivant : « Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et de ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes. » Ses propos avaient provoqué des réactions scandalisées de responsables politiques de droite et d’extrême droite. « Emmanuel Macron commet une faute politique », avait estimé Bruno Retailleau, sénateur LR proche de François Fillon.

Lors de son premier déplacement à Alger en tant que chef de l’Etat, Emmanuel Macron avait martelé son intention de « tourner la page du passé » pour « construire une nouvelle relation avec l’Algérie et notamment avec la jeunesse ».

L’assassinat des moines de Tibéhirine

Vingt-deux ans après le drame, l’affaire continue d’empoisonner régulièrement les relations franco-algériennes. Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, en pleine guerre civile, sept religieux français sont enlevés dans leur monastère à 80 km au sud d’Alger. Leur mort est annoncée quelques semaines plus tard par le Groupe islamique armé (GIA). Mais les circonstances de leur décès sont rapidement controversées. Des accusations émergent sur une possible implication des militaires algériens dans l’assassinat des religieux français.

En 2014, après des années de bataille judiciaire, des prélèvements sur les crânes des religieux sont finalement autorisés par les autorités algériennes. Une première dans cette affaire, alors qu’aucune autopsie n’avait été effectuée depuis 1996. Après deux années de discussions, les prélèvements sont rapportés en France en juin 2016. Le 29 mars 2018, des expertises scientifiques révèlent que les moines auraient été tués avant la date officielle de leur mort, le 21 mai 1996, et décapités post mortem, faisant peser des doutes sur la version officielle de leur assassinat.

Le 10 avril, l’Algérie donne au Vatican son accord pour la béatification des moines de Tibéhirine, qui pourrait se dérouler à Oran dans les prochains mois, selon le ministre algérien des affaires étrangères.

L’indemnisation des victimes algériennes

Les victimes algériennes de la guerre d’indépendance ont longtemps attendu ce moment. Plus de cinquante-cinq ans après la fin de la guerre d’Algérie, le Conseil constitutionnel a censuré, le 8 février 2018, la loi de 1963 prévoyant un « droit à pension » qui excluait les non-Français. Potentiellement, ce seraient plusieurs dizaines de milliers de victimes algériennes (15 000, selon une note obtenue par le Conseil constitutionnel) ou leurs ayants droit qui pourraient revendiquer une indemnisation.

La pension, souvent symbolique selon le niveau d’invalidité de la victime, est néanmoins une reconnaissance du statut de victime. Même si l’interprétation des exclusions prévues par la loi ne sera pas aisée et soulève encore beaucoup de questions. L’indemnisation financière ne fait pas partie des revendications des autorités algériennes, qui demandent à la France une « réparation morale » par des excuses portant sur toute la période de la colonisation.

La restitution des crânes de résistants algériens

Ce fut l’un des gestes annoncés par Emmanuel Macron lors de sa visite officielle à Alger le 6 décembre 2017. Le président français s’était dit « prêt » à ce que la France restitue des crânes d’insurgés algériens tués par le corps expéditionnaire français dans les années 1840 et 1850, conservés au Musée de l’homme, à Paris, et longtemps revendiqués par les historiens algériens. Une « loi de déclassification » devrait être adoptée par le Parlement français afin d’autoriser la restitution, du fait du principe d’inaliénabilité des collections publiques.

Le travail de mémoire et l’accès aux archives

La question de la mémoire des années de colonisation française en Algérie (1830-1962) pèse fortement sur les relations entre Paris et Alger : l’accès aux archives françaises est une revendication très forte côté algérien. Sur ce point, les discussions se sont multipliées ces dernières années. Notamment en janvier 2016, lors de la visite officielle en France du ministre algérien des moudjahidine (anciens combattants), une première depuis l’indépendance. Mais aussi en décembre 2017 : le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, avait annoncé qu’Emmanuel Macron était prêt à remettre à l’Algérie une copie des archives de la période coloniale française.

Jeudi 13 septembre, parallèlement à la reconnaissance de la torture et de l’assassinat de Maurice Audin, le chef de l’Etat a annoncé vouloir ouvrir l’ensemble des archives de l’Etat relatives aux disparus d’Algérie. On estime que plusieurs milliers de personnes, issues des deux camps, ont disparu, dont 500 soldats français. « Une dérogation générale, par arrêté ministériel, va être accordée pour que tout le monde – historiens, familles, associations – puisse consulter les archives pour tous les disparus d’Algérie. On place la question des disparus au centre », a expliqué au Monde l’entourage de M. Macron.

Le président lance aussi un appel à tous les témoins de l’époque, ou à leurs descendants, pour qu’ils participent à ce « travail de mémoire » en confiant leurs témoignages ou leurs documents personnels aux archives nationales.

14 septembre 2018

La princesse de Monaco, Grace Kelly, meurt le 14 septembre 1982, des suites d’un accident de voiture survenu la veille

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