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Jours tranquilles à Paris
14 juillet 2019

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14 juillet 2019

Armées : Macron annonce la création d’un commandement militaire de l’espace

Le chef de l’Etat a décrit, samedi, le domaine spatial comme un « véritable enjeu de sécurité nationale ».

Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé, samedi 13 juillet, la création d’un commandement militaire dédié à l’espace, lors d’un discours au ministère des armées à la veille du défilé du 14-Juillet.

« Pour assurer le développement et le renforcement de nos capacités spatiales, un grand commandement de l’espace sera créé en septembre prochain » au sein de l’armée de l’air qui « deviendra à terme l’armée de l’air et de l’espace », a-t-il déclaré devant la communauté militaire à la veille de la parade sur les Champs-Elysées.

Qualifiant l’espace de « véritable enjeu de sécurité nationale, par la conflictualité qu’il suscite », le président avait assuré en 2018 vouloir doter la France d’« une stratégie spatiale de défense », qui est désormais prête, a-t-il affirmé samedi. « La nouvelle doctrine spatiale et militaire qui m’a été proposée par la ministre des armées, que j’ai approuvée, permettra d’assurer notre défense de l’espace et par l’espace », a-t-il souligné.

« Nous renforcerons notre connaissance de la situation spatiale, nous protégerons mieux nos satellites, y compris de manière active », a promis le chef de l’Etat, en assurant que « les nouveaux investissements indispensables seront décidés ».

Course à l’espace

Dans un entretien accordé au Monde vendredi 12 juillet, le général François Lecointre, chef d’état-major des armées avait indiqué l’importance à venir du domaine spatial pour la défense nationale :

L’espace (…) Jusqu’à présent, nous le pensions comme l’endroit à partir duquel on applique des effets sur la Terre. Maintenant nous pensons l’action dans l’espace. Il est un champ de manœuvre, non de bataille. La France se refuse à l’arsenalisation et continuera à militer, dans les enceintes internationales, pour la prévenir. Mais elle va se défendre et développe ses capacités de détection des menaces sur ses satellites.

Espionnage, brouillage, attaques cyber, armes antisatellites… L’espace, indispensable aux opérations militaires, est devenu un champ de confrontation entre nations, mettant la France au défi de muscler ses capacités dans ce théâtre hautement stratégique et de plus en plus militarisé. Les grandes puissances spatiales mondiales, Etats-Unis, Chine et Russie, sont engagées depuis plusieurs années dans une course pour la domination de l’espace.

La loi de programmation militaire française (LPM) 2019-2025 prévoit un budget de 3,6 milliards d’euros pour le spatial de défense, qui doit notamment permettre de financer le renouvellement des satellites français d’observation CSO et de communication, de lancer en orbite trois satellites d’écoute électromagnétique (CERES) et de moderniser le radar de surveillance spatiale GRAVES.

Programme « Celeste »

Au Salon aéronautique du Bourget, en juin, la ministre des armées Florence Parly avait annoncé que la France allait lancer des études portant sur les prochaines générations de satellites militaires d’observation optique et de renseignement électromagnétique.

« Nos opérations ne peuvent plus se passer de nos capacités spatiales qui contribuent de façon décisive à notre autonomie d’appréciation, de décision et d’action », avait-t-elle alors souligné en évoquant le lancement de deux programmes.

L’un d’entre eux, baptisé « Iris », aura vocation à succéder aux satellites d’observation optique CSO dédiés à la défense et à la sécurité, dont le premier a été mis en orbite en décembre 2018. La ministre avait par ailleurs évoqué le lancement d’un autre programme, du nom de « Céleste », destiné à succéder aux satellites CERES de renseignement d’origine électromagnétique (ROEM).

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13 juillet 2019

François de Rugy - une semaine de révélations par Mediapart

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11 juillet 2019

Benjamin Griveaux choisi par LRM pour mener les municipales à Paris

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Par Denis Cosnard

Fidèle d’Emmanuel Macron, l’ancien porte-parole du gouvernement va tenter de gagner Paris, une ville gérée par la gauche plurielle depuis dix-huit ans.

Cette fois, c’est officiel. Benjamin Griveaux sera bien la tête de liste de La République en marche (LRM) pour les prochaines élections municipales à Paris, en mars 2020. Sa mission : faire tomber les socialistes, au pouvoir depuis dix-huit ans, et permettre au parti présidentiel de s’enraciner durablement dans la première ville de France.

Ainsi en a décidé, mercredi 10 juillet au soir, le bureau exécutif de LRM, en suivant la recommandation émise dans l’après-midi par sa commission nationale d’investiture.

« Lors de son audition, Benjamin Griveaux est celui qui a le plus convaincu », a indiqué la commission, en évoquant « un diagnostic étoffé des attentes des Parisiens et Parisiennes, réalisé sur la base de rencontres et d’échanges avec plus de 1 000 personnes, conformément à l’ADN d’En marche et à ce que le mouvement attend de ses candidats ».

Cet adoubement de l’ancien porte-parole du gouvernement clôt une longue compétition interne. Pendant des mois, sept candidats ont fait campagne pour mener la future bataille dans la capitale. Fidèle compagnon de route d’Emmanuel Macron depuis 2015, Benjamin Griveaux a cependant toujours fait figure de favori, surtout à partir du moment où l’Elysée a accepté, fin mars, qu’il quitte le gouvernement pour se consacrer entièrement aux futures municipales. « Le président de la République trouve que Benjamin Griveaux est un bon candidat pour Paris », confiait alors un proche d’Emmanuel Macron.

Cette bénédiction officieuse a nourri des soupçons de verrouillage et une polémique sur le manque de démocratie interne au parti. Ses dirigeants n’avaient-ils pas promis de « faire de la politique autrement » ?

Ces dernières semaines, l’Elysée et LRM ont donc multiplié les signes pour montrer que les dés n’étaient pas pipés. Mardi, la commission d’investiture a accordé autant de temps à chacun des trois hommes restés en lice, tous députés : Benjamin Griveaux, Hugues Renson, un ancien chiraquien à la fibre sociale, et le mathématicien de centre gauche Cédric Villani.

Avant même l’annonce officielle, ce dernier a reconnu sa défaite dans un communiqué diffusé sur Twitter. « Ce qui était annoncé de longue date est désormais acquis : il est clair que je n’obtiendrai pas d’investiture de l’appareil de LRM », déplore-t-il.

La récente montée en puissance de Cédric Villani, rallié par ses ex-rivaux Mounir Mahjoubi et Anne Lebreton, n’a effectivement pas changé la donne : c’est bien le favori de l’Elysée qui a été choisi. Avec, devant lui, cinq défis pour parvenir à ses fins.

Recoudre les plaies. Pour l’emporter en 2020, Benjamin Griveaux doit commencer par pactiser avec ses concurrents de cette simili-primaire. Tous les candidats se sont certes engagés par écrit à soutenir celui qui serait investi et, dans les déclarations publiques, aucun mot trop violent n’a été proféré. Micros fermés, les rivaux et leurs entourages n’en ont pas moins glissé quelques formules assassines et peaux de banane.

Cédric Villani se montre clairement amer. « La décision de la commission est incompréhensible », se désole un de ses proches. Alain Richard, le coprésident de la commission, a appelé mercredi soir le candidat malheureux à « se reprendre ».

« L’été sera utile pour cicatriser tout cela », avance Pierre Auriacombe, un élu du 16e arrondissement rallié à M. Griveaux. Ce dernier a déjà des idées sur le rôle qu’il pourrait confier à chacun : M. Villani pourrait s’occuper du Grand Paris et devenir candidat dans le 14e arrondissement, M. Mahjoubi se charger des dossiers liés au numérique, Mme Lebreton des questions sociales, etc.

Organiser la campagne. Benjamin Griveaux a programmé de façon détaillée le démarrage de sa campagne. Une journée de séminaire est prévue avant les vacances pour mobiliser tous les cadres parisiens de LRM. Des mandataires financiers vont être désignés et un compte spécifique sera ouvert pour le 1er septembre. Budget prévu pour la campagne : 2,4 millions d’euros au maximum. « Il faut en lever la moitié auprès de tous ceux qui voudront nous faire des dons et emprunter l’autre », estime-t-il.

Autre mission : sélectionner les 527 candidats des futures listes, en veillant aux équilibres politiques et à la parité femmes-hommes. La secrétaire d’Etat Marlène Schiappa, un des premiers soutiens de M. Griveaux, pourrait mener campagne dans le 14e arrondissement, mais pas en tête de liste. L’ancien porte-parole compte, pour sa part, être candidat « dans un arrondissement où il faut mouiller le maillot » pour l’emporter, le 12e ou le 15e par exemple.

L’été sera aussi mis à profit pour préparer une consultation des Parisiens, désormais un classique des campagnes de LRM. Celle-ci devrait avoir lieu en septembre, à la fois sur le terrain et au travers d’une plate-forme numérique. Objectif : tester les futures grandes mesures du programme électoral.

Faire rêver les Parisiens. A ce stade, en effet, M. Griveaux n’a évoqué que quelques idées : interdire les cars diesel dans Paris, ouvrir certains marchés le soir ou donner plus de pouvoir aux maires d’arrondissement. « Ils gèrent l’équivalent de grandes villes et n’ont pas les moyens d’acheter une balayeuse par an », souligne-t-il.

L’ancien socialiste a aussi beaucoup parlé d’écologie, pris sous l’angle de la santé : « Mon fils et ma fille de 5 et 7 ans ont fait des bronchites asthmatiques, bizarrement quelques jours avant le pic de pollution. » Il propose qu’à Paris les enfants bénéficient de trois examens de santé gratuits en cinq ans.

Benjamin Griveaux promet aussi d’être un maire attentif à l’exécution des décisions prises : « C’est là que le travail commence, il faut entrer dans les détails pour être sûr que les mesures annoncées changent vraiment la vie des gens. » Une façon de se démarquer d’Anne Hidalgo, accusée de multiplier les annonces sans lendemain. Mais tout cela ne constitue pas un programme complet, de nature à faire rêver les électeurs.

Corriger son image. La scène se déroule un après-midi de juin, à Montmartre. Benjamin Griveaux déambule sur la butte avec quelques militants. Soudain, un jeune homme assez agité se met à le suivre en l’invectivant : « Assassin ! Salaud ! Capitaliste ! » Il termine par l’injure suprême : « Macroniste ! » Le candidat se retourne : « Ça oui, j’accepte. »

En quelques années, l’ancien ministre a acquis une assez forte notoriété, mais à double tranchant : 43 % des Parisiens déclarent avoir une bonne opinion de lui, mais 35 % en ont une négative, selon un sondage IFOP réalisé du 8 au 10 juillet pour son rival Cédric Villani, une personnalité moins connue mais plus consensuelle.

Auprès de beaucoup, M. Griveaux donne l’image d’un homme cassant, sûr de lui, un de ces fidèles de Macron toujours prêts à donner des leçons dans un vocabulaire parfois abscons. Ce vendredi-là, en discutant avec des militants associatifs, il parle de « process », de « granularité de la data », de « goodwill réputationnel ». « Et vous avez votre roadmap ? », interroge-t-il. Pas membre de la « start-up nation » pour rien… « En réalité, pourtant, il n’est pas arrogant, assure un de ses soutiens, Eric Azières, élu UDI-MoDem du 14e arrondissement. La campagne devra gommer ce décalage entre ce qu’il est et l’image qu’il donne. »

Gagner Paris. A Paris, Emmanuel Macron et ses partisans ont obtenu d’excellents scores à la présidentielle, aux législatives puis aux récentes européennes, où la liste Renaissance est arrivée en tête dans seize arrondissements sur vingt.

Pour les municipales, LRM dispose à ce stade d’une longueur d’avance dans les sondages, face à une droite en miettes et une gauche plurielle moins puissante qu’elle ne l’a été.

L’enquête IFOP place les listes conduites par Benjamin Griveaux à 26 % des intentions de vote au premier tour. Celles d’Anne Hidalgo n’obtiendraient que 23 %, alors qu’elles avaient rassemblé 34 % des électeurs au premier tour en 2014. Le mode de scrutin très particulier, avec des listes différentes dans chacun des dix-sept secteurs de la capitale, la possibilité de triangulaires voire de quadrangulaires au second tour, puis une élection du maire par 163 grands électeurs, rend toutefois la suite difficile à prévoir.

Pour le candidat de LRM, « il faut un rassemblement large dès le premier tour ». Il aimerait en particulier trouver un accord à droite avec Pierre-Yves Bournazel, ce député de la majorité présidentielle qui entend, pour l’heure, faire campagne sous ses propres couleurs.

Dans le 18e, par exemple, « on prendrait des risques s’il y avait deux listes macronistes, l’une Griveaux et l’autre Bournazel », juge Félix Beppo, un élu de cet arrondissement de gauche. Méthodique, Benjamin Griveaux s’est donné jusqu’à la fin de l’automne pour régler ce sujet.

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10 juillet 2019

Cédric Villani

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10 juillet 2019

Municipales : à Paris, l’heure du choix pour les macronistes

Par Denis Cosnard

Après le grand oral des trois candidats, le parti présidentiel doit choisir mercredi soir sa tête de liste pour la capitale en 2020. Benjamin Griveaux reste nettement favori.

Moment critique pour La République en marche (LRM). Après des mois d’une compétition interne de plus en plus vive au fil des semaines, le parti présidentiel doit désigner, mercredi 10 juillet au soir, sa tête de liste pour les élections municipales à Paris.

Avec un triple enjeu : choisir le meilleur candidat pour rapporter ce trophée essentiel à Emmanuel Macron en mars 2020, désigner un homme à même de gérer sans anicroche une des plus grandes villes d’Europe, mais aussi, dans l’immédiat, couper court à toute polémique sur le manque de démocratie interne au sein du parti.

Depuis des mois, Benjamin Griveaux fait figure de grand favori, et les critiques se sont multipliées contre une procédure jugée hâtive ou trop « verticale » par certains : en pratique, l’Elysée n’a-t-il pas déjà tranché de longue date ? Mardi, lors du « grand oral » organisé par la commission d’investiture de LRM, tout un cérémonial a donc été respecté afin d’afficher une égalité de traitement entre les trois députés en lice pour mener la bataille de Paris, Benjamin Griveaux, mais aussi Hugues Renson et Cédric Villani.

Les trois concurrents ont eu droit au même temps de parole, à la même écoute attentive, à la même possibilité de faire intervenir chacun deux de leurs soutiens. Et, compte tenu de l’importance du cas de la capitale, la commission était, une fois n’est pas coutume, presque au complet, avec treize membres sur seize. Tous doivent se retrouver mercredi après-midi pour trancher le cas de Paris et d’une vingtaine d’autres villes, avant que le bureau exécutif du parti ne valide ces choix dans la soirée.

Villani : « Paris se gagnera dans le rassemblement »

Même si c’est bien Benjamin Griveaux qui est investi au bout du compte, l’audition à huis clos devant la commission et le duel avec Cédric Villani des dernières semaines auront au moins donné l’impression que les jeux n’étaient peut-être pas entièrement faits d’avance.

Mardi, chacun des trois hommes a durant une heure et demie présenté son projet, sa stratégie, répondu à une salve de questions, et tenté de transformer ses faiblesses en forces.

A commencer par Benjamin Griveaux. Puisque certains insistent sur son passé socialiste en Saône-et-Loire, le député a souligné qu’il avait ainsi acquis une expérience d’élu local, à la mairie de Châlon-sur-Saône puis au conseil général. On le présente comme arrogant, méprisant, cassant ? « Pendant les dix-huit mois où j’ai été porte-parole du gouvernement, je n’ai pas été épargné, de même qu’au cours des six derniers mois de précampagne pour Paris, a-t-il expliqué aux dirigeants du parti. J’ai ainsi montré une force de résistance qui peut se révéler utile pour la campagne des municipales. »

De même, le mathématicien Cédric Villani, qui a longtemps fait figure d’électron libre, s’est évertué à démontrer qu’il avait su ces dernières semaines réunir de nombreux soutiens, notamment celui de son ex-rival Mounir Mahjoubi. Et qu’il pourrait donc poursuivre sur sa lancée. « Paris ne se gagnera ni à gauche ni à droite, mais dans le rassemblement », professe le lauréat de la prestigieuse médaille Fields.

Et qu’on ne le prenne pas pour un savant éloigné des réalités : « Regardez, en deux semaines chrono, nous avons monté un meeting, les militants ont téléphoné, tracté, affiché, et au bout du compte, nous avons eu nos 800 personnes et refusé du monde. On ne réussit pas cela sans une détermination inébranlable. Je suis à fond. »

Hugues Renson et l’« arc progressiste »

Le vice-président de l’assemblée nationale Hugues Renson, enfin, a assumé de s’être lancé plus tard que les autres, afin de se consacrer à la campagne des européennes.

Cet ancien proche de Jacques Chirac a aussi concédé souffrir d’un déficit de notoriété voire de légitimité. « Mais la notoriété, c’est votre décision qui me l’apportera, la légitimité, c’est vous qui me la donnerez », a-t-il déclaré en substance aux membres de la commission. Quant au troisième élément décisif à ses yeux, la capacité à rassembler, il estime disposer là d’une avance sur ses rivaux.

A ses yeux, Paris ne peut en effet se gagner que dans le cadre d’une alliance, un « arc progressiste » dont il a déjà défini précisément les contours. Ainsi prévoit-il de confier deux ou trois arrondissements à des têtes de liste issues du MoDem, autant à des partisans du député macroniste de droite Pierre-Yves Bournazel, et un ou deux à des représentants du mouvement de Gaspard Gantzer, ancien conseiller de François Hollande à l’Elysée.

De même propose-t-il de faire signer à ses futurs alliés un « contrat de progrès ». Ils s’y engageraient à défendre le logement social, le maintien de la fermeture des voies sur berges, la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes, etc. « On ne peut pas prendre tous les élus qui nous rejoindraient juste pour sauver leur poste », résume-t-il.

Comme Cédric Villani, Hugues Renson avait milité ces dernières semaines pour que la commission d’investiture retarde sa décision à septembre, le temps pour les concurrents de Benjamin Griveaux de faire valoir leurs atouts. Ces derniers jours encore, certains ont plaidé pour décaler le choix. Une demande écartée par la direction de LRM. Sauf énorme coup de théâtre, « nous aurons un candidat pour Paris mercredi soir », affirme-t-on au siège du parti. « Il est temps d’en finir avec les préliminaires », opine un des soutiens de Benjamin Griveaux.

8 juillet 2019

Macron mis en scène par Emmanuel

macron theatre

Féru de théâtre, le chef de l’État n’hésite pas, lui-même, à scénographier ses apparitions. Une question de fonction mais aussi de personnalité.

Sous l’impulsion du couple Macron, une fois par mois environ, l’Élysée se change en salle de spectacle.

Il est arrivé au palais de l'Élysée en adoptant l'allure d'un roi. Son investiture, le 14 mai 2017, Emmanuel Macron l'a scénarisée, répétée avec son épouse, Brigitte. Sur les graviers de la cour, il marche à grandes foulées, raide comme la justice, l'air pénétré. Plus tard, il s'est déguisé en supporteur de l'OM, en pilote de l'armée, en sous-marinier. Micro à la main, en bras de chemise, il a fait le show dans les salles municipales, ménageant ses silences, travaillant ses effets, modulant sa voix lors d'une tournée de stand-up politique qu'il s'est créée sur mesure.

Pour partir à la reconquête des (télé)spectateurs qui font l'opinion, sortir de la crise des Gilets jaunes, le président devait se produire de janvier à mars dernier, avant que d'autres dates de son grand débat national ne soient ajoutées, jusqu'en avril, comme on le ferait pour une superproduction à succès. Dans la comédie du pouvoir, la fonction présidentielle n'est-elle pas un rôle, un costume que l'élu se doit d'endosser ? Macron, depuis son élection, en soigne méticuleusement la composition. « Président, c'est un rôle de représentation, c'est 90 % de son job. Emmanuel est très sensible à la mise en scène, c'est pour ça qu'il a exploré des choses comme la déambulation ratée avec Laurent Delahousse (NDLR : sur France 2 en décembre 2017) ou ses vœux du 31 décembre debout », assume un intime.

Un scénographe au Château

Ce tropisme pour le spectacle se traduit jusque dans l'organigramme du palais. Un scénographe, Arnaud Jolens, a fait son apparition à la présidence. Depuis 2017, il chorégraphie les « séquences » médiatiques du chef de l'État, s'assure que la forme traduit bien le fond lors des cérémonies officielles, prises de parole et autres rendez-vous diplomatiques. Charge ensuite au directeur de création, Thibault Caizergues, de concevoir les visuels pour créer « l'environnement artistique de la présidence », comme on dit en novlangue macroniste.

Producteur de spectacles, Jean-Marc Dumontet occupe une place de choix dans l'entourage officieux du président, à qui il délivre avis et conseils amicaux, au point d'avoir été missionné pour lui dénicher un communicant. Rien d'étonnant à entendre un ancien du Château : « Il y a un côté, une part de jeu inhérente à la fonction présidentielle. »

« Il s'agite trop »

S'il a progressé, le locataire de l'Élysée est pourtant loin de décrocher un Molière, confessent les experts. « C'est très difficile de passer du statut de conseiller à celui de président à 40 ans. Il est obligé de surjouer pour compenser. Sarkozy avait, lui, un côté Christian Clavier dans les Visiteurs », note avec une pointe d'acidité un ancien collaborateur de Macron. « Il a fait des progrès dans sa tessiture. Il ne parle plus au 58e étage, il fait des silences, il travaille la ponctuation », loue Jean-Philippe Lafont, le baryton qui l'a coaché pendant la campagne et donne désormais des cours à un membre du gouvernement dont il préfère taire le nom.

Dithyrambique sur son ancien élève, ce spécialiste de la voix reconnaît du bout des lèvres que le président a une marge de progression : « Il s'agite trop. Ce n'est pas nécessaire quand on a sa force intérieure, à son tout jeune âge. Il a atteint un beau niveau, mais ce n'est pas un orateur de souche. »

Sous couvert d'anonymat, un proche critique plus franchement son jeu d'acteur « très raide » et des prestations télévisuelles ratées, comme celle du 10 décembre au pic de la crise des Gilets jaunes. Son talent s'exprimerait bien mieux devant un public confidentiel. « Il a une véritable capacité à envoûter les petits auditoires. J'ai été frappé par son sens de l'improvisation », célèbre l'écrivain et homme de radio Franck Ferrand, acteur à ses heures, convié à des cérémonies de décoration.

Le théâtre aux origines du couple Macron

Le chef de l'État entretient un rapport singulier, intime même, à l'art dramatique. « Il aime ça, il y a touché quand il était jeune, se félicite le comédien Pierre Arditi. Ce n'est pas une distraction de nanti. » Le théâtre, fil conducteur de son histoire, au fondement de sa rencontre avec son épouse. La genèse de leur romance est devenue célèbre : au lycée la Providence, à Amiens, Brigitte Auzière anime un club où elle initie les élèves volontaires aux joies des planches. Le jeune Macron découvre les jeux de rôle, le plaisir de la scène, le trac. Il interprète un épouvantail dans « la Comédie du langage », de Jean Tardieu.

À la rentrée suivante, ils adaptent, ensemble, une pièce, « l'Art de la comédie », de l'Italien Eduardo De Filippo, créent des rôles, à quatre mains. Le goût de la mise en scène ne l'a plus quitté. Étudiant à l'ENA, il dispensera même quelques cours d'interprétation à Strasbourg. Des années après, en mars 2018, dans la salle des fêtes de l'Élysée, il se glisse dans le costume du récitant de « Pierre et le loup », le conte musical de Prokofiev, devant des invités triés sur le volet.

4 juillet 2019

Entretien - Le général Pierre de Villiers : « Il y a une crise d’autorité »

Par Nathalie Guibert

L’ancien chef d’état-major des armées revient sur l’état de la France et considère qu’« on manque de chefs parce qu’on manque de vision ».

Deux ans après avoir démissionné de son poste de chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, devenu consultant, sillonne la France. Il remplit des salles en parlant de l’autorité et de la gouvernance, thèmes de son deuxième livre, Qu’est-ce qu’un chef ? (Fayard, 2018). L’ouvrage a été vendu à 140 000 exemplaires, après Servir (Fayard) paru en 2017, à 180 000 exemplaires. Chaque semaine, le général reçoit entre cinquante et cent demandes d’interventions de la part d’entreprises de toute taille, de grandes écoles ou d’associations. Dans ses rencontres deux questions lui reviennent : Que pense-t-il d’Emmanuel Macron ? Quand se lancera-t-il en politique ?

Vous avez déjà fait plusieurs tours de France pour des conférences ou des dédicaces, comment cela se passe-t-il ?

La nouvelle mission que je me suis fixée est de transmettre ce que j’ai appris durant quarante-trois années au service des armées.

Dans les entreprises ou auprès des jeunes, j’ai vu que mon discours sur l’exercice de l’autorité était apprécié par les Français, et demandé. Partout, j’ai été surpris par l’affluence, des centaines de personnes. Je ne pensais pas que le thème du rôle du chef intéresserait autant nos concitoyens. Je rencontre un grand enthousiasme pour parler de ces sujets : comment être un dirigeant aujourd’hui ? maîtriser la pression qui pèse sur les responsables ? conduire la transformation nécessaire de la société ?

Mon message central, qui est de remettre la personne au centre des décisions, est celui qui est attendu, il est espéré. Dire qu’il faut écouter les préoccupations de la nation plutôt que de conduire l’Etat rencontre un vif intérêt, même si les attentes du quotidien sont différentes entre les habitants des métropoles, des territoires plus isolés et des banlieues.

Dans quel état trouvez-vous le pays ?

En parcourant la France, j’ai constaté que se creusait en accéléré un fossé entre ceux qui dirigent et ceux qui exécutent.

Il existe une crise de confiance et une crise d’autorité, qui concernent toute la société : les entreprises, la politique, le sport, les associations, la culture. J’ai trouvé une désespérance. Une inquiétude sur l’avenir du monde, l’état de la France, son avenir.

Il est positif de voir que ce que je dis rencontre un écho, et le fait que des gens aux idées et aux origines très différentes attendent un discours d’humanité est un vrai signe d’espérance. Mais il est préoccupant de voir que l’on est dans un tel vide au niveau des réponses. Je ne devrais pas avoir de telles demandes. Je pense que je comble une partie du vide.

Comment expliquez-vous l’inquiétude de nos concitoyens ?

Il y a d’abord une inquiétude géostratégique ; le monde devient dangereux, plus instable avec le terrorisme islamiste et les Etats puissance qui font peser de l’ambiguïté entre la paix et la guerre. Les attentats ont rappelé que cette instabilité n’était pas une abstraction.

Ensuite le temps presse, stresse. Les gens se sentent sous pression, perdent le sens de la stratégie, même si j’ai trouvé des patrons qui pensent leur entreprise à dix ans, et savent que c’est leur planche de salut. Les révolutions technologiques (l’intelligence artificielle, la robotisation…) se multiplient. Elles pourraient laisser croire que le progrès amènera le bonheur, mais l’homme, s’il n’y prend garde, pourrait bien organiser sa propre éviction.

L’éloignement du pouvoir, autre facteur, fait que les gens n’arrivent plus à se situer dans ce monde hypercomplexe : « Et moi, dans tout ça ? » On me dit souvent : « Mon général on marche sur la tête. » Enfin, l’individualisme se répand. On est dans une « mondialisation de l’indifférence », selon la belle formule du pape François.

Comment se construit la crise de l’autorité ?

Deux pelleteuses creusent cette crise de l’autorité : la bureaucratie tatillonne, plus importante malgré la digitalisation. Et le juridisme, qui complique la vie des citoyens et des chefs d’entreprises. Quand il existe un problème, on fait une loi, mais elle ne règle rien. Et les gens se demandent : « Où va-t-on ? Y a-t-il un pilote dans l’avion ? » Je ne sens pas diminuer cette crise, qui s’est manifestée notamment par les « gilets jaunes ».

L’Etat est là pour organiser la vie de la cité, au service de la nation, d’une communauté d’hommes et de femmes qui acceptent de vivre avec des valeurs communes, sur un territoire qui s’appelle la patrie. L’Etat n’est pas la finalité, il est là pour organiser. Le droit, la finance sont des moyens, pas des objectifs. Or parfois, la nation peut avoir l’impression de n’être qu’un simple codicille.

N’est-il pas préoccupant de voir les citoyens d’une démocratie réclamer de l’autorité ?

Les gens demandent de la confiance entre ceux qui ont l’honneur de diriger et ceux qui exécutent. C’est un effort entre l’ensemble des protagonistes, mais ils sont dans un cercle vicieux où la confiance ne peut pas régner.

Et l’autorité n’est pas l’autoritarisme, une pression du haut vers le bas – « Je décide, il exécute ». L’auctoritas, c’est faire croître et grandir : c’est un ascenseur qui doit fonctionner du bas vers le haut. Dans les entreprises ou ailleurs, les gens veulent qu’on leur fiche la paix pour exercer leur responsabilité à leur niveau, et que le chef à son niveau décide. Ils demandent pour cela l’humanité et la fermeté.

Il manque l’un et l’autre, notamment chez les jeunes des cités que je vais souvent rencontrer. Avec eux, on n’est pas assez rigoureux dans la fermeté face à l’illégalité. Et ils suivront d’autant plus le cadre qu’ils se sentiront aimés. L’humanité n’est pas l’assistance.

Que vous disent ces jeunes ?

Ils me disent qu’ils me respectent parce que j’ai été un homme d’autorité, chef d’état-major des armées. Ils savent très bien ce qu’elles sont : leurs camarades sont engagés et le retour qu’ils en ont est excellent. L’armée n’est pas un modèle transposable mais un laboratoire. Ils y ont trouvé une forme de justice : « Ici on me dit ce que je vaux, on me récompense si je suis bon, on me punit si je suis mauvais. » Il faut de la clarté. Je n’ai pas de solution miracle. Mais ces jeunes apprécient dans nos discussions que les choses soient claires.

On vous demande d’entrer en politique.

Ceux qui font des conjectures ont tort. Ce n’est ni ma volonté ni ma mission. Je suis là pour conseiller, au service des entreprises et de la jeunesse. Je ne ferai pas de politique politicienne. Je me situe dans une approche plus globale et je rencontre des élus de tous bords. On peut dire que je fais de la politique en parlant de l’autorité, mais de la politique avec un grand « P ». On manque de chefs parce qu’on manque de vision, il y a un besoin : ce n’est une critique contre personne de le dire.

Le président de la République a dit lui-même en pleine crise des « gilets jaunes » : « Je n’ai pas réussi à réconcilier les Français avec leurs dirigeants. » La critique est aisée mais l’art est difficile. J’ai par exemple beaucoup d’admiration pour les hommes politiques locaux au contact des difficultés du quotidien.

Je travaille à des solutions, en praticien. Je déteste la polémique. J’ai été élevé au biberon de l’unité, du rassemblement. Ma culture, c’est : on prend tous les Français, on les met devant le drapeau et on est capable ensemble d’aller jusqu’au sacrifice suprême. Ce n’est pas la petite phrase, ce à quoi on assiste trop souvent en politique et qui ne donne pas envie.

Il semble difficile de mettre en place le service national universel…

Sur le principe, je ne peux que me réjouir d’une initiative qui vise la reconstitution du creuset national. Il faudra surmonter les difficultés d’infrastructures, de budget et d’encadrement. Car le vrai sujet est d’aller chercher, puis d’encadrer, les 80 000 jeunes qui sont en dehors du système éducatif et étatique. Ce sont ces jeunes en difficulté qui posent problème au creuset national. Dans les cités, nous avons une gouvernance quasi-autonome en terme social et économique : les caïds sont dans certains endroits seuls maîtres à bord, avec un voisinage de plus en plus proche, les salafistes.

30 juin 2019

Jacques Chirac est le leader qui a "le plus impressionné" Vladimir Poutine

L'homme qui tient la Russie d'une main de fer a avoué au "Financial Times" son admiration pour Jacques Chirac, qu'il qualifie de "véritable intellectuel".

Vladimir Poutine ne paraît pas être un personnage dont on suscite facilement l'admiration. Pourtant c'est ce qu'à réussi à faire l'un de ses homologues au début des années 2000, alors que le maître de la Russie venait juste de se faire élire pour la première fois (26 mars 2000). En effet, lors d'une longue interview accordée au Financial Times relayée par Le Parisien, Vladimir Poutine a évoqué sa relation avec Jacques Chirac.

Après avoir assuré que le leader mondial qu'il admirait le plus était l'ancien empereur russe (entre 1682 et 1725) Pierre le Grand, il a cité l'ancien chef de l'État français parmi les leaders contemporains. Jacques Chirac est celui qui l'a "le plus impressionné", a assuré Vladimir Poutine.

"Il est un véritable intellectuel, un homme très pondéré et très intéressant", rappelle le président russe. "Quand il était président, il avait sa propre opinion sur chaque question, il savait comment la défendre et il respectait toujours les avis de ses partenaires", explique-t-il.

Tous deux en poste entre 2000 et 2007, ils avaient partagé une opposition à l'intervention américaine en Irak en 2003, et ont toujours mis en avant une relation solide, et même personnelle. Ainsi, Le Monde avait révélé que Jacques Chirac s'était rendu deux fois en Russie après ses mandats de président, à l'invitation de Vladimir Poutine.

9 juin 2019

Soixante-douze élus locaux issus de la droite et du centre signent une tribune de soutien à Macron

politique22

Par Yves Tréca-Durand, Angers, correspondant

Des maires et un président de conseil départemental officialisent ou confirment leur soutien à l’exécutif dans un texte publié dans le « JDD ».

Dans une tribune mise en ligne ce samedi soir par le Journal du dimanche, 71 maires et un président de conseil départemental (François Goulard, pour le Morbihan) issus de 35 départements et 12 régions, annoncent la création d’une « République des maires et des élus locaux ». Un texte qui officialise ou confirme leur soutien au président de la République, Emmanuel Macron, alors que l’exécutif cherche à attirer les maires de la droite et du centre après le faible score du parti Les Républicains (LR) aux élections européennes du 26 mai (8,48 %).

L’initiative est partie de Christophe Béchu, maire divers droite d’Angers et ancien porte-parole d’Alain Juppé pendant la primaire de la droite en 2016, et elle a séduit les maires de villes moyennes comme Orléans, Tourcoing (Nord), Deauville (Calvados), Niort, Amiens, Valenciennes, Vannes, Nancy, Sète (Hérault) ou Albi. Parmi eux, des élus de droite et du centre, issus de l’UDI, du parti Les Républicains (LR), des Radicaux, du Nouveau Centre ou d’Agir.

« Mais bien plus de la moitié ne sont nulle part », précise au Monde le maire d’Angers qui décrit « des gens qui globalement refusent l’opposition systématique au gouvernement et souhaitent sa réussite » sans pour autant être « dans une démarche d’allégeance ». Une partie d’entre eux avait déjà lancé le mois dernier un appel à voter en faveur de la liste de Nathalie Loiseau aux élections européennes.

Soutien clair au président de la République

Le texte de cette tribune est sans ambiguïté avec le pouvoir actuel. « Nous sommes de ceux qui souhaitent la réussite impérative de la France, c’est pourquoi nous voulons la réussite du président de la République et du gouvernement car rien ne se construira sur leur échec », écrivent-ils en rappelant en préambule que « le grand débat voulu par le Président de la République a révélé les aspirations légitimes de Français qui se sentent délaissés, éloignés, relégués. Il a également souligné le rôle pivot des maires et des élus locaux dans notre République. »

Forts de ce constat, ces derniers relèvent que « les Français semblent coupés en deux, entre une Europe des solutions et une Europe des problèmes, entre un avenir prometteur et des lendemains incertains ». Et ils estiment « qu’il n’est pas trop tard pour redonner au plus grand nombre confiance en l’avenir et en l’action politique. Le succès rencontré par le grand débat et le regain d’intérêt marqué pour les européennes nous obligent. »

Ils n’en doutent pas, l’avenir passe par eux : « Nous sommes la République des Maires et des élus locaux. La République des propositions. La République des solutions. » Persuadés que « l’essentiel des réformes se construit au local dans l’écoute, la co-construction et la réponse concrète aux attentes de nos concitoyens. »

Et de préciser : « Nous souhaitons valoriser et transmettre ce qui a fonctionné dans nos villes, sur nos territoires, ce que nos concitoyens ont adopté et qui bénéficie au plus grand nombre. Pas à un camp, mais à tous. Le temps n’est plus aux querelles de chapelles ou aux écuries présidentielles. Le temps ne peut pas être à l’opposition systématique qui in fine ne fait que desservir nos concitoyens. »

S’appuyer sur les initiatives locales

Christophe Béchu cite en appui de sa démonstration le cas des journées citoyennes organisées dans différentes communes. « C’est l’idée de Fabian Jordan, qui est maintenant le président de l’agglomération de Mulhouse et qui l’a lancée comme maire de Berrwiller (Haut-Rhin). Ça n’a jamais fait l’objet d’une loi, d’un amendement, d’un règlement et pourtant aujourd’hui 2 000 communes en organisent une en France – avec 4 000 personnes à Angers cette année. C’est un élan de générosité qui répond à la crise du vivre ensemble. Cette association, c’est la volonté de faire entre nous un club d’échanges de bonnes pratiques, dans lequel on va valoriser des initiatives qui ont été prises par des maires pour qu’elles se propagent. »

Le maire d’Angers a préalablement averti le président de la République de cette initiative « pour qu’elle ne soit pas mal comprise ». Sans surprise, Emmanuel Macron ne l’a pas « découragé ». Idem pour Edouard Philippe, ex-juppéiste comme lui, qui l’a convié à déjeuner cette semaine. Mais, insiste-t-il, « ce n’est pas un coup médiatique, ni une tribune d’un dimanche, c’est le lancement d’une initiative qui va ensuite se structurer, faire l’objet de statuts et qui a vocation à prendre place dans le débat public. »

De là à suggérer que l’opération aurait été en réalité téléguidée par l’Elysée ou Matignon, la question hérisse l’intéressé : « Vous pensez ce que vous voulez mais je ne pense pas que ce qui me caractérise, ce soit l’obéissance aux consignes. Et j’ai une jalousie par rapport à mon indépendance que j’ai manifestée par le passé. »

Cette association n’aurait pas non plus vocation à se transformer un parti politique pile au moment où Les Républicains – dont il a démissionné fin 2017 – vivent une crise profonde. « On n’est absolument pas là-dedans. Il n’y a aucune arrière-pensée partisane, se défend M. Béchu. Je précise que la décision de tout ça a été prise avant la démission de Laurent Wauquiez et qu’il n’y a aucun lien. Il y a une concordance des temps qui est malheureuse. »

Un texte publié au terme de deux semaines d’offensive

La publication de cette tribune arrive pourtant après deux semaines d’offensive de l’exécutif contre la droite. Dans différents médias, plusieurs ministres, comme celui des collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, celui des comptes publics, Gérald Darmanin, celui de la culture Franck Riester, ou encore eurodéputé Gilles Boyer ont exhorté les élus LR à s’éloigner de leur parti pour soutenir Emmanuel Macron et ainsi être protégés lors des prochaines élections. L’initiative de M. Béchu offre une nouvelle porte de sortie à ces maires de droite.

Malgré ce contexte de recomposition, la République des maires et des élus locaux continue pourtant à se dire au-dessus de la mêlée. « On se dit que l’opposition systématique a deux inconvénients. Le premier, c’est qu’elle hystérise le débat politique. Et le deuxième, c’est que si vous dites que tout est mal au lieu de dire que c’est bien quand ça l’est, le jour où il y a un point sur lequel il faudrait obtenir un amendement ou une co-construction législative, vous n’êtes plus un partenaire crédible pour le faire », dit encore M. Béchu.

Le succès « inattendu » de cette tribune étonne ce dernier qui assure : « On n’a pas cherché à faire nombre en allant chercher des adjoints, des conseillers départementaux et régionaux alors même qu’un certain nombre d’entre eux se sont proposés. » Il pense désormais que la barre des 100 signataires devrait être rapidement dépassée.

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