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Jours tranquilles à Paris
26 mars 2019

Visite de Xi Jinping en France

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25 mars 2019

Visite de Xi Jinping en France

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Emmanuel Macron a accueilli lundi sous l'Arc de Triomphe à Paris son homologue chinois Xi Jinping.

Le président chinois Xi Jinping a été accueilli lundi sous l'Arc de triomphe à Paris par Emmanuel Macron, qui espère le convaincre d'adhérer de manière coordonnée avec les Européens à un "nouvel ordre international", tâche délicate au vu des ambitions diplomatico-commerciales de Pékin et de la division du vieux continent.

Sous un beau soleil printanier, les deux dirigeants se sont recueillis, en compagnie de leurs épouses Peng Liyuan et Brigitte Macron, devant la tombe du soldat inconnu, un peu plus d'un siècle après la fin de la Première mondiale à laquelle avaient participé quelque 140.000 travailleurs chinois en France.

France-Chine: La Chine commande 290 avions Airbus à l’occasion de la visite d’Etat du président Xi Jinping, Emmanuel Macron plaide pour un « partenariat eurochinois 

chinois

A l’occasion de la visite d’Etat du président Xi Jinping, la Chine commande via une société étatique 290 Airbus A320, A320 et A350., contrat signé lors d’une cérémonie à l’Elysée.

Emmanuel Macron y voit « une avancée importante et un excellent signal (...) de la force des échanges » entre la Chine et la France.

Par ailleurs, le président Emmanuel Macron a plaidé pour un « partenariat eurochinois fort », et sur un autre registre, celui des droits de l’Homme, pour le « respect des droits fondamentaux » en Chine.

23 mars 2019

Récit - L’affaire Benalla déclenche une crise sans précédent entre l’exécutif et le Sénat

senat

Par Virginie Malingre, avec, Alexandre Lemarié, Olivier Faye

La saisine du parquet visant trois hauts responsables de l’Elysée a provoqué une guerre ouverte. La chambre haute et le gouvernement étaient déjà à couteaux tirés après une longue série de passes d’armes entamée depuis la première audition de la commission d’enquête parlementaire.

De l’« affaire d’été » à la crise institutionnelle. De la mise en cause d’un homme à celle du système élyséen. D’un dérapage individuel supposé à un conflit inédit entre les pouvoirs de la Ve République. L’« affaire Benalla » n’en finit pas de distiller son poison lent au cœur du quinquennat d’Emmanuel Macron. Près de neuf mois après son déclenchement, suite aux révélations du Monde, le 18 juillet 2018, sur les violences commises en marge des manifestations du 1er-Mai par l’ancien chef adjoint de cabinet du chef de l’Etat, ce dossier vient de déclencher une crise sans précédent entre l’exécutif et le Sénat.

Dans un geste symbolique fort, le premier ministre Edouard Philippe a décidé, jeudi 21 mars, de laisser son siège vide sur les bancs du Palais du Luxembourg lors des questions au gouvernement. Le président (La République en marche) de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a choisi pour sa part de boycotter un déplacement commun qu’il devait effectuer à Lille, vendredi, avec le président (Les Républicains, LR) du Sénat, Gérard Larcher, qui participera donc seul à une conférence devant les étudiants de Sciences Po. « On ne peut pas faire la guerre le jeudi et l’amour le vendredi », justifie-t-on au sein de la Macronie.

La déclaration de « guerre », à en croire les partisans de M. Macron, serait cette décision du Sénat, jeudi, de transmettre à la justice le dossier de trois proches collaborateurs du président de la République. Ces derniers sont suspectés « d’omissions, d’incohérences et de contradictions » lors de leurs déclarations sous serment devant la commission d’enquête parlementaire conduite sur l’affaire Benalla. La proximité de ces personnalités avec le chef de l’Etat – en particulier son secrétaire général, Alexis Kohler, et son directeur de cabinet, Patrick Strzoda – confère une dimension sensible à la décision du Sénat, dirigé par la droite.

« Instrumentalisation politique »

« Cette décision ne repose sur aucun fondement, ni en fait, ni en droits. C’est donc une décision politique qui a été prise par le bureau du Sénat », a dénoncé le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, pointant une « instrumentalisation politique ». « C’est un détournement des institutions à des fins politiciennes par la droite et les socialistes, qui utilisent le Sénat pour se venger d’une élection perdue en 2017 », enrage de son côté François Patriat, patron des sénateurs macronistes.

Il est notamment reproché à M. Strzoda une « suspicion de faux témoignage » quant à sa description du « périmètre des missions confiées à M. Alexandre Benalla », selon les termes du communiqué de presse du bureau du Sénat. Cela dans le but de minimiser le rôle actif joué par M. Benalla dans la gestion de la sécurité du chef de l’Etat. L’intéressé a lui-même battu en brèche ce scénario lors de son propre témoignage devant la commission d’enquête.

Si les déclarations de M. Kohler et du chef du groupe de sécurité de la présidence, le général Lionel Lavergne, ne sont, elles, pas suspectées de constituer des « faux témoignages » – faute d’éléments suffisants – leur cas est toutefois transmis au parquet avec « la liste des incohérences et des contradictions » relevées dans le rapport accablant de la commission d’enquête, publié le 20 février, qui montrait des « dysfonctionnements majeurs » au sommet de l’Etat. Il reviendra à la justice de trancher sur le degré de responsabilité des uns et des autres. « Le Sénat a envoyé l’ensemble du dossier en disant à la justice : “A vous de voir ce que vous trouvez” », décrypte un poids lourd du Palais du Luxembourg.

Les cas d’Alexandre Benalla et de son comparse Vincent Crase, les deux protagonistes de l’affaire, ont eux aussi été transmis au parquet, pour « suspicion de faux témoignage ».

« Ce n’est pas du contre-pouvoir, c’est du pouvoir contre »

Le premier est accusé d’avoir menti au sujet de ses attributions à l’Elysée, de son rôle dans le dispositif de sécurité et sur deux autres volets de l’affaire, l’un concernant ses passeports diplomatiques et l’autre un contrat passé avec un oligarque russe. Le second est mis en cause sur « les conditions de sa participation à la conclusion » de ce contrat.

Cette décision est ressentie très durement par l’exécutif, qui a décidé d’engager une riposte musclée. « C’est une agression qui n’a pas de précédent dans les cinquante dernières années », tempête un membre éminent de la majorité. « Ce n’est pas du contre-pouvoir, c’est du pouvoir contre. Ils tirent sur le sparadrap de l’affaire Benalla jusqu’au bout », souffle un ministre

L’Elysée s’est pour sa part gardé d’alimenter ces débats. La virulence de la réaction témoigne du caractère sensible de cette affaire, qui touche l’un après l’autre les membres de l’entourage d’Emmanuel Macron, comme on effeuillerait le cœur d’un artichaut.

Fin mars, Ismaël Emelien, conseiller spécial du président, quittera l’Elysée – officiellement pour publier un manifeste sur le progressisme. Mais ce proche parmi les proches est aussi dans le collimateur de la justice pour avoir transmis illégalement des images de police censées dédouaner M. Benalla.

Alexis Kohler et Patrick Strzoda vont-ils devoir travailler au quotidien en portant sur le dos la menace des rebondissements judiciaires ? Pour le chef de file des députés LR, Christian Jacob, il va « devenir compliqué » que les collaborateurs de M. Macron visés « puissent rester à leur poste ». « Sur les bases qui sont celles de la saisine faite par le Sénat, il n’y a pas matière à feuilletonner longtemps », veut croire au contraire un proche du chef de l’Etat. « Il n’y a pas d’éléments dans ce qu’ils ont transmis », martèle un autre.

« On ne fait pas de la politique dans les prétoires »

Signe de la tension ambiante entre l’Elysée et le Sénat, des sénateurs ont accusé la présidence de la République d’essayer de peser sur la décision du bureau. Certains ont assuré au Monde avoir eu connaissance de « pressions » de la part du sommet de l’Etat, sans toutefois fournir de preuves. A l’Elysée, on dément avoir pris la moindre initiative en ce sens, tout en accusant « certains membres de la commission d’enquête » de mener une « véritable campagne » politique.

Si le sort de MM. Benalla et Crase a fait l’unanimité chez les sénateurs, ce n’était pas le cas pour les conseillers du chef de l’Etat. L’option de transmettre leur dossier au parquet, préconisée dans le rapport rédigé par le président de la commission d’enquête, Philippe Bas (LR), et ses corapporteurs Muriel Jourda (LR) et Jean-Pierre Sueur (Parti socialiste, PS), a suscité une intense lutte d’influence ces derniers jours au sein du Palais du Luxembourg. Au point de diviser la majorité sénatoriale, composée de LR et des centristes.

Alors que les chefs de file du groupe LR, Bruno Retailleau, et celui des socialistes, Patrick Kanner, poussaient en faveur d’un transfert devant la justice du cas des conseillers de M. Macron, les centristes campaient, eux, sur une autre logique. Ils critiquent une ligne dure, davantage animée selon eux « par des considérations politiques que de droit », et ont donc voté contre la saisine du parquet.

« On ne fait pas de la politique dans les prétoires mais devant les électeurs », tranche le patron du groupe centriste, Hervé Marseille. « Il ne faut pas politiser le Sénat, met en garde à son tour le questeur centriste, Vincent Capo-Canellas. Son rôle n’est pas de partir dans une guerre contre Macron. » Le sénateur LR, François Grosdidier a salué au contraire « une décision juste, celle de ne pas limiter aux lampistes la saisine du procureur ». Le socialiste Patrick Kanner s’est félicité pour sa part que le Sénat ne soit « pas à la botte du pouvoir ».

« L’application du droit, rien que le droit, tout le droit »

Pris au milieu de ces débats, Gérard Larcher se retrouve écartelé entre sa base d’un côté et l’exécutif de l’autre. « Je ne suis en guerre contre personne. Pas contre l’Elysée et personne d’autre, a assuré le président du Sénat, se défendant d’avoir été à la manœuvre pour tenter d’affaiblir le chef de l’Etat. C’est simplement l’application du droit, rien que le droit, tout le droit. » « Philippe Bas, Bruno Retailleau et le PS l’ont pris en otage et lui ont imposé leur ligne dure », décrypte un fin connaisseur des arcanes du Sénat.

Fragilisé par la division de sa majorité sénatoriale, M. Larcher se retrouve dans une position inconfortable vis-à-vis d’Emmanuel Macron, avec qui il doit négocier la future réforme constitutionnelle. « Comment voulez-vous passer un accord avec quelqu’un qui se fait déborder de la sorte par son bureau ? », interroge, cruel, un très proche du chef de l’Etat.

Ce texte, dont l’examen pourrait revenir au Parlement en juillet, prévoit notamment une réduction du nombre de sénateurs. Beaucoup redoutent au sein du Palais du Luxembourg que le chef de l’Etat n’en profite pour faire « payer » au Sénat sa décision de charger l’Elysée sur le dossier Benalla.

M. Macron n’avait-il pas évoqué l’idée, dans sa lettre aux Français, le 13 janvier, de « transformer » le Sénat, une chambre peu populaire dans l’opinion ? Cette menace voilée, les soutiens du président de la République l’ont immédiatement agitée suite à la déclaration de guerre du Sénat. « Maintenant, le dialogue avec le Sénat va être très tendu. Je vois mal comment on avance sur la réforme constitutionnelle et les suites du grand débat », prévient M. Patriat. La colère des proches du chef de l’Etat est telle que certains vont même jusqu’à évoquer une possible « disparition » de la seule Assemblée qui a résisté, en 2017, à la vague macroniste.

23 mars 2019

Politique - Le garde du corps d'Emmanuel Macron est un proche d’Alexandre Benalla

Dans une longue enquête publiée le 22 mars par Médiapart, le site d'informations révèle que le nouveau garde du corps d'Emmanuel Macron, un nommé Christian Guédon, est un proche d'Alexandre Benalla.

Dans une longue enquête publiée le 22 mars par Médiapart, le site d’informations révèle que le nouveau garde du corps d’Emmanuel Macron, un nommé Christian Guédon, est un proche d’Alexandre Benalla. Il serait également, selon son C.V., un spécialiste dans les « domaines […] de l’effraction et de l’infiltration » et « des techniques d’ouverture discrète des serrures de bâtiments et véhicules » à des fins judiciaires.

Selon l’enquête, Christian Guédon aurait été « placé par Benalla dans des conditions inhabituelles » au sein du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Il s’agit d’un ancien membre du GIGN, et il fut également garde du corps d’Emmanuel Macron durant l’élection présidentielle. Depuis, le président de la République et le garde du corps entretiendraient une relation « particulière » : « Régulièrement, les deux hommes boxent dans les sous-sols du Palais de l’Élysée », nous apprend Médiapart.

Quant à la relation de Christian Guédon avec Alexandre Benalla, elle n’aurait pas été endommagée par le scandale de l’été 2018. Comme une grande partie de l’Élysée, les deux restent en contact malgré les nombreuses polémiques.

22 mars 2019

"Le choc des images est désastreux" : l'aveu d'échec d'Emmanuel Macron auprès de ses conseillers

macron ski

Le président de la République a piqué une énorme colère auprès de son Premier ministre et de son ministre de l'intérieur, après l'acte XVIII des gilets jaunes.

"Il suffit que je fasse un break de vingt-quatre heures pour que la maison ne soit pas tenue !" Emmanuel Macron n'aura décidément pas profité de son escapade blanche à la station de ski de La Mongie (Hautes-Pyrénées) pour se "ressourcer". L'acte XVIII des gilets jaunes est en effet venu contrecarrer ses projets et l'a forcer à regagner Paris plus tôt que prévu.

Dans le Canard enchaîné du 20 mars, on en apprend plus sur son amertume. Le président en a gros sur le cœur et n'a pas hésité à qualifier ses collaborateurs d'"incapables" et "dilettantes". A commencer par le Premier ministre selon l'hebdomadaire, resté injoignable une bonne partie du samedi 16 mars : "Castaner m'a dit qu'il avait essayé de le joindre une bonne dizaine de fois", s'est plaint Jupiter.

"Des bandes de voyous et de factieux"

En privé auprès de ses conseillers, le président n'a pas hésité à commenter les images à ses yeux terribles pour l'exécutif : "Entre les images du ski, celles de la boîte de nuit et celles de Paris qui brûle, le choc des images est désastreux". Il a ensuite évoqué le mouvement des gilets jaunes en des termes qui ne laissent aucune place au doute : "Nous ne sommes plus face à un mouvement social mais un mouvement de destruction sociale, a-t-il critiqué. Il ne sert à rien de chercher à convaincre ceux qui continuent de manifester et se sont radicalisés. Ce sont des bandes de voyous et de factieux. Ils sont hors de portée des arguments (...). Un mort, c'est ce qu'ils cherchent pour trouver un second souffle, mais le maintien de l'ordre est désormais impératif."

Sur la gestion de la journée par les forces de l'ordre, il n'y est pas non plus allé avec le dos de la cuillère : "La riposte policière n'a pas été à la hauteur et la responsabilité du gouvernement est clairement engagée. Rien ne peut expliquer que, pendant des heures, les Champs-Elysées aient été laissés à des voyous."

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21 mars 2019

Affaire Benalla

21 mars 2019

Alexandre Benalla de nouveau mis en examen dans l’affaire du « selfie armé »

benalla tiroirs

L’ancien collaborateur de l’Elysée a aussi été mis en examen pour des violences au Jardin des plantes, à Paris, en marge des manifestations du 1er mai 2018.

L’ancien chargé de mission de l’Elysée, Alexandre Benalla, a été une nouvelle fois mis en examen pour « port et détention non autorisés d’armes de catégorie B » et « violences volontaires en réunion », notamment, a-t-on appris, mercredi 20 mars au soir, de source judiciaire, confirmant des informations du Parisien.

L’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron, entendu dans la journée par des juges d’instruction, est d’abord poursuivi pour un selfie pris à Poitiers pendant la campagne présidentielle de 2017 le montrant muni d’une arme. D’autre part, il est sous le coup de soupçon d’ingérence dans l’action de la police ; il est mis en cause pour son rôle dans une interpellation mouvementée intervenue au Jardin des Plantes à Paris, quelques heures avant les faits de violences de la place de la Contrescarpe, révélés par Le Monde, qui lui ont valu sa première mise en examen, le 22 juillet.

Deux mois plus tard, le 24 septembre, Mediapart avait publié une photo d’Alexandre Benalla, l’air détendu, semblant brandir un pistolet de type Glock à une époque où il n’était pas autorisé à porter une arme en dehors du QG d’En marche ! La photo d’Alexandre Benalla, alors membre du service d’ordre de la campagne d’Emmanuel Macron, avait été prise le 28 avril 2017 à Poitiers, dans un restaurant ; le candidat à l’Elysée venait de tenir un meeting à Châtellerault (Vienne).

Interrogé par les juges à ce sujet le 29 novembre, Alexandre Benalla avait prétendu qu’il s’agissait d’un « pistolet à eau » et ne pas se souvenir de ce selfie. Dans l’attente de vérifications, les juges avaient ce jour-là renoncé à le mettre en examen.

Mais depuis, de nouveaux éléments apparus dans l’enquête semblent avoir mis à mal sa défense. Une note Tracfin a notamment révélé qu’il avait effectué des achats dans une armurerie les jours précédant ce cliché.

Décision du bureau du Sénat

Depuis l’été, l’affaire Benalla, qui n’en finit pas d’empoisonner l’exécutif, a donné lieu à l’ouverture de cinq procédures judiciaires distinctes et à de nombreux rebondissements.

Dans les deux cas, Alexandre Benalla était accompagné par Vincent Crase, réserviste de la gendarmerie et ancien salarié de La République en marche.

Jeudi, le bureau du Sénat décidera de saisir ou non la justice au sujet des déclarations sous serment de MM. Benalla et Crase lors de leurs auditions, « susceptibles de donner lieu à des poursuites pour faux témoignage ». Il devra aussi trancher sur le cas de trois responsables de l’Elysée, pour « un certain nombre d’omissions, d’incohérences et de contradictions » relevées lors des auditions.

14 mars 2019

Macron et le pari de l’écologie

Nul n'est prophète en son pays, dit l'adage, fut-il président de la République. Au One Planet Summit de Nairobi, au Kenya, ce jeudi, c'est en champion mondial du climat qu'Emmanuel Macron a été accueilli (et qu'il s'est présenté). N'est-ce pas lui qui face à Donald Trump avait lancé le fameux «Make our Planet great again»? Mais c'est un autre son de cloche qu’on entend à Paris. Ce même jeudi, quatre ONG, s'appuyant sur quelque deux millions de pétionnaires, attaquent l'Etat français en justice pour « manquements » à son obligation d'action contre le réchauffement. Une bataille juridique qui est surtout symbolique, mais il faut admettre que le bilan du gouvernement en matière d'écologie est assez décevant. «C'est nous tous qui devons bouger», a martelé Macron à Nairobi, promettant de faire mieux en France et de remettre au coeur de l'économie de marché la place de l'environnement et de la biodiversité«. Bref d'en finir avec la politique « des petits pas », que Nicolas Hulot avait dénoncé en claquant la porte du gouvernement. Le projet de loi Energie vient ainsi d’être repoussé pour se donner des objectifs plus ambitieux. Cette nouvelle promesse sera-t-elle suivie d’effets ? On verra ce qui sortira des propositions de l'exécutif à l'issue du Grand débat. Ce qui est sûr, c'est que l'écologie n'est pas apparue comme une préoccupation déterminante lors de la consultation. Il est vrai qu’en novembre dernier, c’est la taxe carbone qui avait servi de déclencheur à la fronde des Gilets jaunes. Le Parisien

12 mars 2019

Chronique - Emmanuel Macron ou la campagne permanente

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Par Gérard Courtois

L’éditorialiste Gérard Courtois estime que convaincre des assemblées rétives et, à travers elles, un pays rebelle, est une performance dont le président de la République ne semble plus se lasser.

La politique est une drogue dure. Et plus encore les campagnes électorales, du moins quand elles conduisent à la conquête du pouvoir. L’engouement des foules, la ferveur des meetings, la fièvre des débats, l’excitation d’une intuition juste, d’un slogan percutant, d’une formule assassine, la jubilation d’une stratégie victorieuse, l’adrénaline d’une improvisation réussie, tout cela est inoubliable quand on y a goûté. Comme on le dit des toxicomanes, il est très difficile, presque douloureux, de « décrocher ».

Tous les présidents de la République en ont fait l’expérience. Il suffit, pour s’en convaincre, d’écouter Valéry Giscard d’Estaing se souvenir de la moindre péripétie de sa campagne victorieuse de 1974 comme si c’était hier. De même Nicolas Sarkozy, si convaincu qu’il ne lui avait manqué qu’une quinzaine de jours pour être réélu en 2012 qu’il s’employa pendant quatre ans à entretenir ce rêve, se rappelant sans cesse à ses partisans, reprenant la main sur son parti et surveillant la courbe de vente de ses livres-plaidoyers comme autant de sondages prometteurs. Jusqu’à ce que son échec cinglant à la primaire de la droite, en 2016, ne le vaccine – définitivement semble-t-il.

Et que dire de François Hollande, vilipendé, humilié, effacé il y a deux ans et désormais ragaillardi par le succès de ses Leçons du pouvoir. Depuis des mois, il poursuit sa tournée des librairies de France et de Navarre comme autrefois celle des fédérations socialistes, signe, dédicace, embrasse ses lectrices, réconforte ses électeurs et ne manque pas une occasion, au passage, de distiller contre son successeur ces petites provocations ciselées dont il a le secret. Le filon éditorial commençant à se tarir, le voilà reparti pour un autre « road-show » dans les lycées où il propose d’expliquer l’Europe aux jeunes Français. Peu importent ses rêves secrets, s’il en a, de se représenter demain. L’essentiel, à ce stade, est de respirer ce petit parfum de campagne, comme un élixir de jouvence.

Intonations, rhétorique, volonté de séduire

Emmanuel Macron, lui, n’a même pas attendu de se représenter ou d’être battu pour repartir battre les estrades. C’est même la parade qu’il a trouvée pour sortir de la crise où l’avaient plongé les « gilets jaunes ». Car c’est bien une campagne de reconquête, pour ne pas dire de survie, qu’il a engagé depuis deux mois avec le grand débat national.

Certes, les publics sont le plus souvent composés d’élus locaux ou de responsables associatifs, les salles ne sont pas enamourées, les réticences ou les critiques ne manquent pas. Mais dans ce « one Macron show », micro en main au centre du public, il retrouve les attitudes, les intonations, la rhétorique, la volonté de séduire et ce mélange de maîtrise et de décontraction qui avaient forgé son succès du printemps 2017.

Convaincre des assemblées rétives et, à travers elles, un pays rebelle est une performance dont il ne semble plus se lasser. La plate-forme du grand débat sera close, comme prévu, à la fin de cette semaine ? Qu’à cela ne tienne, lui continuera sa tournée promise dans toutes régions jusqu’au début du mois d’avril. Pendant ce temps, des consultations thématiques seront organisées par les ministères, des conférences citoyennes se tiendront dans chaque région avec des Français tirés au sort, un débat se tiendra au Parlement et les centaines de milliers de contributions versées au grand débat seront analysées et synthétisées.

Garder la maîtrise de l’agenda

Et comme une campagne ne saura suffire, Emmanuel Macron en a ajouté une seconde, celle des européennes. Sans craindre le télescopage avec le grand débat – au contraire – et sans attendre que son parti, La République en marche, ait dévoilé sa liste de candidats et celui ou celle qui la mènera, il en a fixé les thèmes et le tempo dans sa lettre aux citoyens d’Europe du 4 mars.

Dans le cas des élections européennes, on connaît la date du verdict, le 26 mai. Dans le cas du grand débat, chacun s’interroge, suppute et spécule : quand et comment le président tirera-t-il les conclusions de cet exercice démocratique sans précédent, comment s’y prendra-t-il pour n’être pas trop déceptif, jusqu’où est-il prêt à aller pour répondre aux attentes du pays tout en restant fidèle à ses engagements et à lui-même ?

La réponse commence à se dessiner. En un siècle lointain, le XXe, d’aucuns préconisaient la révolution permanente. Cela ne fut guère probant. Emmanuel Macron espère l’être davantage en faisant de la campagne permanente son nouveau mode de gouvernement. Sébastien Lecornu, ministre des collectivités locales et coanimateur du grand débat, a vendu la mèche dans un entretien au Journal du dimanche, le 10 mars : « Après le temps du débat, après le temps du constat », viendra « le temps des propositions et de l’action, qui se déploieront jusqu’à l’été ».

Cela ne préjuge pas des arbitrages qui seront rendus, des conclusions qui seront tirées ni de la manière dont elles seront reçues. Mais, sauf accident, cela garantit de garder la maîtrise de l’agenda et de la mise en scène jusqu’en juin. Voire plus longtemps encore si, comme il ne l’exclut pas, le chef de l’Etat décidait de faire trancher telle ou telle réforme par les Français, par la voie d’un référendum. Une telle consultation, dans les mois à venir, prolongerait efficacement le souffle – mais aussi l’électricité – de la campagne permanente.

Emmanuel Macron l’avait confié à quelques journalistes le 31 janvier : à la société du « commentaire permanent » qu’il juge délétère peut-être faudra-t-il répondre par une « société du débat permanent ». D’un débat dont les Français démontrent, depuis deux mois, qu’ils veulent y participer et dont le président, de son côté, espère tirer le meilleur profit. Vu l’impasse où il paraissait acculé il y a peu, on le comprend.

grand debat

10 mars 2019

A propos d'Alain Juppé au Conseil Constitutionnel

conseil consti

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