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Jours tranquilles à Paris
8 juin 2019

Objectif 2022....

courrier

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6 juin 2019

Entre Trump et Macron, la fin des illusions

debarqueùent25

Par Marc Semo, Gilles Paris, Washington, correspondant

Les deux présidents se retrouvent à Caen, le 6 juin, alors que s’accumulent les dissensions transatlantiques.

Le petit chêne est mort et l’herbe a repris ses droits sur la pelouse de la Maison Blanche où Donald Trump et Emmanuel Macron l’avaient planté, le 23 avril 2018, à l’occasion de la visite d’Etat du président français.

Venu d’un champ de bataille de la première guerre mondiale où les marines américains avaient écrit une page de leur histoire, l’arbuste qui devait « symboliser la ténacité de l’amitié » entre la France et les Etats-Unis n’a pas supporté, de source française, la quarantaine phytosanitaire qui lui avait été imposée après sa très médiatique plantation.

C’est comme une métaphore d’une relation qui n’est plus ce qu’elle a été, notamment sur le plan personnel. Des divergences fondamentales sur le climat, le nucléaire iranien ou le rôle de l’Union européenne (UE) ont fini par en venir à bout. « C’est à l’occasion de cette visite à Washington qu’Emmanuel Macron a compris que Donald Trump ne bougerait pas », estime Benjamin Haddad, directeur d’un programme consacré à l’Europe au sein de l’Atlantic Council, un cercle de réflexion de Washington, qui vient de publier Le Paradis perdu : L’Amérique de Trump et la fin des illusions européennes (Grasset, 288 pages, 19 euros).

Les deux présidents se rencontreront le 6 juin à Caen, à la préfecture du Calvados, dans ce qui sera le seul véritable rendez-vous diplomatique des cérémonies du 75e anniversaire du Débarquement, un symbole de l’unité des Alliés alors que s’accumulent les dissensions transatlantiques.

Cinq ans plus tôt, ces mêmes plages étaient le cœur d’un grand ballet diplomatique en présence de nombre de chefs d’Etat et de gouvernement, évidemment ceux des pays alliés vainqueurs dont la reine Elizabeth II, mais aussi la chancelière allemande Angela Merkel ainsi que le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Petro Porochenko.

« Notre amie indéfectible »

Cette fois, l’affiche sera nettement moins flamboyante. « Les grandes cérémonies sont pour les années en dix et celles en cinq restent plus contenues », se justifie l’Elysée.

L’élément mémoriel sera central avec la présence de quelque cinq cents vétérans, presque tous centenaires. Après trois jours au Royaume-uni et en Irlande, Donald Trump arrivera en Normandie pour rendre hommage, au cimetière américain de Colleville, aux militaires américains tombés lors du Débarquement.

Il se rendra ensuite à Caen pour un tête-à-tête d’une demi-heure, puis un déjeuner de travail d’une heure et demie avec Emmanuel Macron. Ce sera leur premier face-à-face depuis les tweets rageurs envoyés par Donald Trump à l’issue des cérémonies du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Jusque-là, le président américain avait épargné son homologue français.

Il voulait régler ses comptes après le procès en nationalisme instruit en sa présence par le président français. Le 45e locataire de la Maison Blanche raillait dans ces messages la « faible popularité » d’Emmanuel Macron et se déchaînait contre toute idée d’armée européenne surtout si elle ne se fournit pas en matériel américain.

« C’était inédit entre eux, mais depuis l’eau a coulé sous les ponts. Ils se sont revus en marge du G20 en Argentine [fin 2018] et leurs relations ont repris avec respect mais dans la franchise quand il y a des désaccords », explique un proche du chef de l’Etat. On rappelle à l’Elysée que l’Amérique reste « notre amie indéfectible, même s’il y a toujours eu des points de divergence et de discorde, y compris avec les précédentes administrations », et que « jamais la coopération n’a été aussi étroite sur le plan militaire et sécuritaire ».

« Une certaine similarité »

Le départ du secrétaire à la défense James Mattis, en décembre 2018, a pourtant privé Paris d’un interlocuteur très apprécié. Le remplacement, en mars 2018, de Rex Tillerson au département d’Etat par le plus politique Mike Pompeo, soucieux d’apparaître aligné sur les positions du président, avait eu un effet similaire.

Sur le plan personnel, ce n’est plus comme avant, quand Donald Trump ne cessait de chanter les louanges de son ami « Emmaaaaanuel ». Les contacts téléphoniques directs entre les deux hommes sont désormais plus espacés. Leurs prochaines rencontres, après la commémoration de Normandie, devraient être limitées aux prochains sommets internationaux, le G20 au Japon fin juin et le G7 fin août à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

« Dans une première phase, on misait côté français sur une proximité personnelle nourrie par une certaine similarité dans leurs parcours politiques disruptifs, sans pour autant se cacher les divergences de fond, mais il n’y a pas eu les résultats escomptés », relève Laurence Nardon, responsable du programme Etats-Unis à l’Institut français des relations internationales.

Nul aujourd’hui ne se fait plus d’illusion, ni à Paris ni à Washington. Donald Trump est déjà en campagne électorale et les relations avec la France ne sont pas un enjeu.

Diapason

« Aux yeux du président américain, son homologue français n’en reste pas moins, par défaut, le seul leader d’un grand pays de l’UE avec qui il peut s’entendre », précise Laurence Nardon.

Les relations avec la chancelière allemande sont fraîches, si ce n’est exécrables. A cela s’ajoute l’incertitude politique qui prévaut au Royaume-Uni. La probable désignation de Boris Johnson comme premier ministre en remplacement de Theresa May donnerait toutefois à Donald Trump un autre interlocuteur à son goût, voire à son image.

Lors de leur rencontre, Donald Trump et Emmanuel Macron aborderont en premier lieu les questions de la lutte contre la menace terroriste, sur laquelle les deux capitales sont au diapason, mais aussi les sujets qui fâchent comme la politique vis-à-vis de l’Iran. Le retrait américain de l’accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien, défendu par les autres signataires européens (France, Royaume-Uni et Allemagne), et l’imposition de sanctions américaines touchant par ricochet les entreprises et les banques européennes ont envenimé les relations transatlantiques.

« Il faut éviter de se laisser enfermer dans une logique de confrontation », explique l’Elysée, qui s’inquiète de la montée des tensions dans le Golfe et du risque d’un conflit. Emmanuel Macron veut inciter Donald Trump à compléter sa « stratégie de pression maximale par une politique d’incitations ». « Je ne vois pas ce que l’on peut espérer », confie Benjamin Haddad. L’inquiétude face au poids croissant de la Chine pourrait théoriquement rapprocher les deux hommes, ajoute-t-il, mais Donald Trump n’a exprimé à aucun moment le désir de mettre sur pied un front commun face à Pékin.

macron trump

21 mai 2019

Pouvoir d’achat : les Français incrédules

12 mai 2019

La fausse affirmation de Jean-Yves Le Drian sur les « risques majeurs » pris par les ex-otages au Bénin

le drian

Par Laurent Borredon

Le ministre des affaires étrangères a assuré à tort que les deux touristes ont été enlevés dans une « zone rouge » déconseillée par le site du Quai d’Orsay, leur faisant porter la responsabilité des « sacrifices de nos soldats ».

Les deux touristes français enlevés dans le nord du Bénin le 1er mai et libérés le 10 mai au Burkina Faso, au prix de la vie de deux militaires français, ont-ils pris des « risques majeurs » en voyageant dans le parc de la Pendjari, une réserve naturelle, comme l’a affirmé, samedi 11 mai sur Europe 1, Jean-Yves Le Drian ?

Ce qu’il a dit

Le ministre des affaires étrangères a assuré que Patrick Picque et Laurent Lassimouillas avaient fait fi des conseils aux voyageurs publiés sur le site de son ministère : « La zone où étaient nos deux compatriotes était considérée depuis déjà pas mal de temps comme une zone rouge, c’est-à-dire une zone où il ne faut pas aller, où on prend des risques majeurs si on y va. »

Et M. Le Drian n’a pas hésité à leur faire porter, en creux, la responsabilité de la mort de deux officiers mariniers français, les maîtres Cédric de Pierrepont, 33 ans, et Alain Bertoncello, 28 ans, qui étaient respectivement chef de groupe et membre du commando Hubert, l’unité d’assaut de Saint-Mandrier (Var) composée de nageurs de combat : « La plus grande précaution doit être prise dans ces régions pour éviter que de tels enlèvements n’aient lieu et pour éviter des sacrifices de nos soldats », ajoutant qu’« il faut que tous ceux qui veulent faire du tourisme dans ces pays s’informent auparavant de ce qu’on appelle les “conseils aux voyageurs” mis en place et entretenus régulièrement par le Quai d’Orsay et qui indiquent les zones sûres, celles à petit risque et celles à gros risque. »

Dans Le Parisien du dimanche 12 mai, le ministre a même insisté : « Nous nous réjouissons du retour de nos deux compatriotes… mais il est vrai qu’ils ont été enlevés dans une zone clairement déconseillée à tous les voyageurs. C’était donc un risque majeur de s’y engager. »

POURQUOI C’EST FAUX

Comme l’a remarqué le journaliste de Marianne Thomas Vampouille, le parc de la Pendjari, dans lequel ont été kidnappés les deux touristes, n’était pas classé en « zone rouge » depuis « pas mal de temps » : il n’a même été classé comme « formellement déconseillé »… que neuf jours après leur enlèvement, le jour de leur libération !

Un examen de l’historique de la page du site du ministère des affaires étrangères permet assez facilement de constater que le parc n’est mentionné explicitement, dans le texte et sur la carte mise en ligne, que depuis la dernière mise à jour, le 10 mai.

Le Quai d’Orsay estime désormais qu’« en raison d’activités possibles de groupes armés et du risque d’enlèvement, il est formellement déconseillé de se rendre dans les zones frontalières du Burkina Faso, y compris les parcs nationaux de la Pendjari et du W, et les zones cynégétiques mitoyennes du parc de la Pendjari et de l’Atakora ».

Auparavant, une mise à jour du 7 avril, moins d’un mois avant l’enlèvement, avait certes élargi les « zones formellement déconseillées » du Bénin à la « zone frontalière burkinabé et nigérienne » : « Compte tenu de la présence de groupes armés terroristes et du risque d’enlèvement, les déplacements à la frontière nord du Bénin sont formellement déconseillés. » Mais la carte disponible n’indiquait en « zone rouge », du côté du parc de la Pendjari, que la frontière elle-même. Une bande recouvrant une partie du parc était également colorée en orange, c’est-à-dire « déconseillée sauf raison impérative ».

Cette mise à jour, qui concernait partiellement et sans le nommer explicitement le parc de la Pendjari, n’avait donc pas été effectuée depuis « pas mal de temps » comme l’a affirmé le ministre.

Avant le 7 avril, le site du ministère des affaires étrangères n’émettait aucun conseil de sécurité négatif aux voyageurs concernant cette zone, autre que des précautions générales de « vigilance renforcée » qui concernent tout le pays, comme le montre la carte alors en ligne :

La seule zone « formellement déconseillée », « en raison des risques d’incursion et des menaces pesant sur les ressortissants occidentaux », était alors le parc national du W, plus au nord. Et les zones « déconseillées sauf raison impérative », « les zones frontalières du Nigeria (…) affectées par des trafics ».

le drian bis

10 mai 2019

Pour Macron, la fin de la présidence « jupitérienne » est plus difficile que prévu

Par Cédric Pietralunga

Le chef de l’Etat affiche sa volonté de déléguer davantage à son gouvernement. Mais il est néanmoins monté au créneau sur la biodiversité. Et il s’implique de plus en plus dans la campagne des européennes.

Emmanuel Macron l’a promis : fini la présidence « jupitérienne » et les décisions imposées d’en haut. Après deux ans d’exercice solitaire du pouvoir, le chef de l’Etat jure que tout se fera désormais dans la « concertation ». « Je souhaite que les partenaires sociaux, les associations, les élus, puissent travailler ensemble avec le gouvernement », a-t-il indiqué à l’Elysée lors de sa conférence de presse du 25 avril, destinée à répondre aux revendications des « gilets jaunes » et à préserver la suite de son quinquennat.

Preuve de cette conversion à la collégialité, les corps intermédiaires ont été invités à Matignon, le 6 mai, pour réfléchir aux mesures en faveur de « l’emploi » et des « transitions écologique et numérique ». Une attention inédite depuis le début du quinquennat. « Aujourd’hui, il y a matière à faire beaucoup de concertation sur nombre de sujets car le programme présidentiel a été largement mis en place », justifie Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement.

Cette réunion sera suivie par une autre, au début du mois de juin, avec les préfets et les présidents de région, et un « point d’étape » sera organisé avant les vacances d’été. « Le président et le premier ministre [Edouard Philippe] veulent vraiment partager les responsabilités », jure un conseiller.

De la même façon, le chef de l’Etat assure qu’il va déléguer davantage au premier ministre et à son gouvernement. Le 25 avril, il a expliqué qu’il ne pouvait « pas faire tout tout seul » et que son rôle était avant tout de « donner un cap, prendre des orientations ». Comprendre : plus question de jouer à « l’omniprésident » qui décide de tout.

« Vous voyez Macron se retirer sur son Aventin ? »

Place au « président manager » qui anime une équipe. « Le président va se recentrer sur l’essentiel : le cap, la vision. Ce sera d’autant plus facile qu’il a appris à travailler avec Edouard Philippe, qu’il ne connaissait pas au début de son mandat », assure un proche. « A sa conférence de presse, [le chef de l’Etat] a montré qu’il passait la balle au premier ministre », se réjouit-on à Matignon.

Mais beaucoup doutent de cette conversion, y compris au sein de la majorité. « Vous voyez le président se retirer sur son Aventin et laisser le premier ministre à la manœuvre ? “Gilets jaunes” ou pas, on ne change pas de nature », sourit un député influent de La République en marche (LRM). « Je ne veux pas faire de procès d’intention mais Emmanuel Macron a une conception particulière de la participation. Lors du grand débat, il a convoqué soixante intellectuels à l’Elysée, il ne les a laissés parler que deux minutes chacun ! Cette conversion me semble relever davantage de la communication », abonde l’écologiste Corinne Lepage, ex-soutien de la campagne qui a pris ses distances.

Déjà, le chef de l’Etat a du mal à se refréner. Lundi 6 mai, il a volé la vedette au premier ministre et aux syndicats et associations réunis à Matignon, en improvisant dans la cour de l’Elysée une conférence de presse pour annoncer des mesures en faveur de la biodiversité, après la remise d’un rapport alarmant d’experts des Nations unies.

« La logique aurait voulu que ce soit François de Rugy ou Edouard Philippe qui s’en chargent », remarque un conseiller. « La prise de parole du président a été décidée au cours du week-end et a été articulée avec le premier ministre et le ministre de la transition écologique », défend l’entourage de M. Macron.

Une implication dans la campagne qui fait jaser

D’autres s’interrogent sur l’envie pressante du chef de l’Etat de s’impliquer dans la campagne des européennes. Déjà, sa photo orne la profession de foi des candidats de Renaissance, la liste de la majorité. Un grand « Avec Emmanuel Macron » barre aussi les affiches de campagne, alors que le nom de Nathalie Loiseau, la tête de liste, n’apparaît même pas.

Le président envisagerait également de participer à un meeting de La République en marche, peut être à Paris le 24 mai. « Il s’est tellement impliqué sur la défense de l’Europe que personne ne comprendrait qu’il ne soit pas associé », plaide un soutien.

Mais cette implication fait jaser, y compris au sein de la majorité. « Ce n’est pas au président de mener campagne. Macron est le président de tous les Français, pas celui d’un clan ou d’un parti », met en garde un parlementaire, qui craint que le chef de l’Etat prenne pour modèle la campagne menée par Nicolas Sarkozy lors des européennes de 2009. A l’époque, ce dernier s’était fortement engagé dans le débat, participant même à un meeting de l’UMP. Avec succès : le parti présidentiel était arrivé en tête du scrutin (27,9 % des voix), loin devant le Parti socialiste (16,5 %) et Europe Ecologie (16,3 %).

« Il est normal que le président participe à la campagne parce que le moment est important. Et l’Europe est du domaine régalien. Mais la forme de son implication n’est pas arrêtée et il n’est pas certain qu’il fasse un meeting », nuance un proche.

Certains membres de l’entourage plaident pour que le chef de l’Etat ne s’expose pas inconsidérément et apporte un soutien détourné. Mardi soir, il s’est ainsi invité à une réunion de travail de la liste Renaissance, organisée dans un restaurant parisien. Plutôt qu’un meeting, M. Macron pourrait aussi privilégier une interview à la presse.

Peu de poids lourds autour du chef de l’Etat

Mais d’autres soutiens affirment que le chef de l’Etat n’a pas le choix et sera obligé de replonger dans l’arène, faute de relais.

Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron n’a pas réussi à faire émerger de poids lourds autour de lui. Pis, les quelques têtes d’affiche qu’il avait réussi à attirer, comme Nicolas Hulot ou Gérard Collomb, sont parties. « Les ministres connus des Français, ceux qui surnagent et vont au-delà du microcosme parisien et des réseaux sociaux, sont très peu nombreux : en gros, il y a [le ministre de l’intérieur Christophe] Castaner et [celui de l’économie et des finances Bruno] Le Maire. Tous les autres forment une sorte de deuxième division », reconnaît un conseiller.

A entendre certains, ce sont in fine les circonstances qui décideront si le « changement de méthode » voulu par le chef de l’Etat sera pérenne ou pas. « Si ça marche, il continuera. Si ça ne fonctionne pas, il changera », anticipe un soutien. « La matrice présidentielle est conduite par l’efficacité et les résultats », reconnaît-on à l’Elysée.

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4 mai 2019

Défilé du 1er-Mai : derrière la polémique Castaner, la solitude de Macron

Par Françoise Fressoz - Le Monde

Après ses annonces du 25 avril, le chef de l’Etat avait prévu de déléguer, mais les difficultés de l’occupant de la Place Beauvau montrent que ses ministres ne suivent toujours pas.

Pour clore une mauvaise séquence, mieux vaut savoir avaler son chapeau. Christophe Castaner n’a pas démissionné, vendredi 3 mai, comme le lui demandait une partie de l’opposition, mais il a fait acte de contrition. « Je n’aurais pas dû employer le terme attaque mais plutôt celui d’intrusion violente », a déclaré le ministre de l’intérieur au cours d’une conférence de presse improvisée, tout en jugeant « naturel qu’un homme politique (…) puisse se dire qu’une situation a évolué ».

Ces demi-excuses étaient devenues indispensables pour faire retomber la pression et tenter de sortir le gouvernement d’un nouveau faux pas. Les mots que le premier flic de France avait utilisés, mercredi 1er mai, pour qualifier l’irruption de manifestants à l’intérieur de l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière (13e arrondissement de Paris) en marge du cortège syndical, étaient très vite apparus excessifs et inappropriés au regard des vidéos diffusées et des témoignages recueillis dès le lendemain, notamment par Le Monde.

Les trente-deux personnes placées en garde en vue, puis libérées jeudi, semblaient en effet plutôt chercher à échapper aux charges de la police qu’à attaquer l’hôpital.

Une enquête est en cours pour déterminer dans quelles conditions précises une grille d’entrée de l’établissement a été forcée et pourquoi des manifestants ont ensuite tenté de s’introduire dans un service de réanimation.

Castaner, l’homme qui tweete plus vite que son ombre

Mais en en rajoutant, le ministre de l’intérieur s’est donné des verges pour se faire battre. La gauche et une partie de la droite l’ont accusé d’en faire trop, de jouer avec le feu, d’attiser la violence. Et cela a suffi à ternir une semaine cruciale au cours de laquelle Emmanuel Macron, après ses annonces, était censé reprendre la main. Or, le bilan est nettement plus mitigé.

Aux syndicats, dépossédés de leur journée d’action le 1er-mai, on peut ajouter une deuxième victime : le gouvernement. Les efforts entrepris par le premier ministre Edouard Philippe pour vanter les mesures en faveur du pouvoir d’achat, la délocalisation de son cabinet deux jours durant en Charente pour prouver les nouvelles qualités d’écoute de l’exécutif, ont été occultés par la polémique provoquée par le ministre de l’intérieur, qui a la particularité de tweeter plus vite que son ombre.

Le cas de Christophe Castaner est symptomatique. L’ancien socialiste, rallié de la première heure à Emmanuel Macron, s’est battu pour avoir le portefeuille de ministre de l’intérieur lors du très long intermède qui avait suivi la démission surprise de Gérard Collomb, en octobre 2018.

Autant le démissionnaire avait des états d’âme, autant le prétendant n’en avait aucun. Il rêvait du poste. Alors délégué général de La République en marche, il avait fait jouer tous ses réseaux et bénéficié de l’appui de ses troupes pour éviter que le portefeuille échoit à Frédéric Péchenard, très bon connaisseur de la police mais proche de Nicolas Sarkozy.

Fidélité au chef de l’Etat

On peut donc imaginer qu’il s’était préparé à sa fonction, qu’il en avait intégré les contraintes et les difficultés. Cela ne l’a pas empêché de se retrouver par deux fois en difficulté. Débordé le 18 mars par les violences qui avaient marqué la dix-septième journée de mobilisation des « gilets jaunes », il est accusé un mois et demi plus tard d’attiser le feu à l’occasion des manifestations du 1er-Mai. Tantôt il n’en fait pas assez, tantôt il pèche par excès.

Sa fidélité au chef de l’Etat a été son grand atout, mais elle ne suffit pas. Dans une période de forte tension sociale où la moindre étincelle risque de rallumer le feu, il faut un minimum d’expérience. Christophe Castaner en manque, comme beaucoup d’autres de ses collègues ministres qui ont été recrutés précisément parce qu’ils tranchaient avec « le monde d’avant ».

Or, Emmanuel Macron est entré dans une nouvelle phase de son quinquennat. Il veut déléguer et il a besoin de renfort. Le mouvement des « gilets jaunes », non encore circonscrit, l’a convaincu qu’à vouloir tout concentrer sur sa personne, il avait pris trop de risque. L’enlisement des réformes pendant cinq longs mois l’oblige désormais à réenclencher une dynamique plus collective en trouvant des relais du côté des élus et des partenaires sociaux échaudés ou hostiles.

Macron met le gouvernement sous pression

Dans cette phase incertaine de reconquête, le rôle du gouvernement est crucial. Mardi, lors du conseil des ministres, le chef de l’Etat avait sonné la charge, mis l’équipe gouvernementale sous pression, et menacé à demi-mot les moins allants de perdre leur portefeuille si d’aventure la majorité présidentielle n’emportait pas les élections européennes du 26 mai.

C’était une façon de dire que le temps des ministres techniciens était révolu, que le combat politique reprenait ses droits et que le gouvernement devait se transformer en un pack de combattants aguerris, capables de marquer des points, chacun dans leur domaine. Plus facile à dire qu’à faire.

Alors que la journée du 1er-Mai avait été considérée comme maîtrisée sur le plan du maintien de l’ordre public, le ministre de l’intérieur a commis la bourde que l’on sait et qui déchire le voile : le président est, en réalité, toujours aussi seul.

3 mai 2019

Léonard de Vinci

3 mai 2019

La Pitié-Salpêtrière : la thèse de l’« attaque » s’effondre, les gardes à vue levées

libé

La une de Libération

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Par Yann Bouchez, Nicolas Chapuis - Le Monde

Une trentaine de personnes qui s’étaient introduites dans l’enceinte de l’hôpital en marge du défilé du 1er-Mai ont été relâchées, jeudi. L’opposition appelle Christophe Castaner à la démission.

A peine ouverte, l’enquête sur l’intrusion de quelques dizaines de personnes dans l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, en marge de la manifestation parisienne du 1er-Mai, pourrait déjà se dégonfler.

Alors que le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, avait alerté dès la fin de la journée de mercredi sur « une tentative d’intrusion violente dans le service de réanimation chirurgical » perpétrée par « une bande de manifestants/casseurs », tous les éléments, notamment vidéos, recueillis par Le Monde plaident en faveur d’une autre thèse : celle de nombreux manifestants s’étant réfugiés dans l’enceinte hospitalière pour s’abriter des gaz lacrymogènes. Parmi eux, 32 ont été interpellés et placés en garde à vue pour « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations ou des violences ».

D’après les informations du Monde, seuls deux d’entre eux présentent un profil proche de celui des black blocs et sont défavorablement connus des services de police. Les autres ont davantage à voir avec des manifestants lambda qui ont tenté de se mettre à l’abri, à l’image d’un groupe de jeunes étudiants en économie et en médecine.

Jeudi 2 mai, toutes les gardes à vue ont été levées. « L’enquête se poursuit afin de faire toute la lumière sur les circonstances de l’intrusion au sein de l’établissement de santé », a communiqué le parquet de Paris en début de soirée.

Un air devenu irrespirable

L’enquête a été confiée à la Sûreté territoriale de Paris. Elle revêt un caractère éminemment sensible, à la suite des accusations d’« attaque » et d’« agression » contre l’hôpital proférées par le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et dont la réalité n’est pas établie.

Le déroulé des événements, reconstitué par Le Monde, semble même écarter cette hypothèse. Mercredi vers 16 h 30, au 97, boulevard de l’Hôpital, à l’arrière du bâtiment Gaston-Cordier, dans lequel se trouvent le service de réanimation, la salle de réveil, l’accueil des polytraumatisés et les urgences, une grille métallique a été forcée par des manifestants.

Selon de nombreux témoignages, après l’usage de gaz lacrymogène et un air devenu irrespirable, des dizaines de manifestants cherchaient des endroits de repli. « Il y a eu à un moment donné un gazage massif devant l’hôpital, avec un mouvement de foule important qui partait de l’opposé du trottoir de La Pitié, vers l’établissement », décrit Olivier Cammas, syndicaliste USAP-CGT à La Pitié-Salpêtrière, qui manifestait à cet endroit du cortège, à côté d’une camionnette syndicale.

Une fois franchie l’enceinte de l’hôpital, véritable ville miniature avec ses 90 bâtiments s’étalant sur 33 hectares, la petite cinquantaine de manifestants présents n’ont pas semblé faire preuve d’hostilité. Des images de la scène, filmées par des membres de l’hôpital et diffusées jeudi sur les réseaux sociaux, montrent des personnels soignants en train de fumer et de discuter, au premier étage, au niveau d’une entrée du service de réanimation, lorsque la grille cède. Alors que certains manifestants tentent de fuir les policiers arrivés sur place et empruntent une passerelle vers cette entrée du service, les soignants ferment la porte d’accès et tentent d’expliquer, pendant moins d’une poignée de minutes, qu’il n’est pas possible de se réfugier dans ces locaux.

Les manifestants sont évacués par les policiers, sans heurt majeur. « Cela a été très court, on ne s’est pas senti en danger plus que ça », a résumé devant plusieurs journalistes Gwenaelle Bellocq, une soignante présente sur les lieux à ce moment.

Prudence de la ministre de la santé Agnès Buzyn

Des versions qui modèrent les propos initiaux de Martin Hirsch et de Marie-Anne Ruder. La directrice de l’hôpital, membre de l’AP-HP, présente sur les lieux mercredi contrairement à M. Hirsch, avait affirmé aux journalistes avoir fait face à une « certaine agressivité et violence verbale » de la part des personnes entrées dans l’établissement. « Je pense qu’ils ont répondu très rapidement avant de connaître le déroulé complet, et que ce ne sont pas les soignants les plus choqués, mais bien la direction qui a craint des débordements », estime une infirmière.

Présents jeudi midi lors d’un point presse organisé autour de la ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn devant le service de réanimation, M. Hirsch et Mme Ruder n’ont pas souhaité s’étendre sur les événements du 1er-Mai. La ministre a apporté son soutien aux équipes médicales, saluant leur « sang froid ». Mais elle a refusé de commenter le terme d’« attaque » employé par M. Castaner, préférant rester prudente. « Je ne suis pas là pour qualifier les circonstances de cette tentative d’intrusion. (…) L’enquête nous dira qui a fait quoi », a-t-elle répété.

Aucun dégât n’a été constaté au service de réanimation ou à ses abords, à la suite de l’entrée des manifestants dans l’hôpital. Jeudi, la direction de l’AP-HP a tout de même fait savoir qu’elle déposait deux autres plaintes, après « une effraction dans la nuit du 30 avril au 1er mai qui a entraîné des dégradations importantes sur les murs et les mobiliers », et la disparition, mercredi après-midi, d’un vidéoprojecteur au service de chirurgie digestive. « A ce stade aucun lien ne peut être fait entre ces deux constatations et l’intrusion des manifestants », précisait-elle toutefois.

Yann Bouchez et Nicolas Chapuis

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Appels à la démission de Christophe Castaner Après la publication, jeudi 2 mai sur Facebook, d’une vidéo contredisant les propos de Christophe Castaner au sujet des incidents survenus à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, l’opposition a accusé le ministre de l’intérieur de mentir et a demandé sa démission. « M. Castaner est un menteur, en plus d’être un incompétent », a lancé un peu plus tôt à Marseille le chef de file des « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, sur Franceinfo, accusant le ministre d’avoir « inventé » l’attaque de l’hôpital parisien. Pour Adrien Quatennens, député (La France insoumise) du Nord, « après cet acte-là, M. Castaner ne peut pas rester et doit démissionner ». « S’il s’agit d’un mensonge délibéré dans le seul et unique but de disqualifier et salir une mobilisation sociale, le ministre de l’intérieur doit être démis de ses fonctions sans délai », a aussi estimé Benoit Hamon (Génération·s). « Le ministre de l’intérieur doit cesser de mettre de l’huile sur le feu et doit maintenant s’expliquer sur ses déclarations démenties par les faits », a écrit Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat sur Twitter. De son côté, Yannick Jadot, tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts aux européennes, a demandé une « commission d’enquête parlementaire » sur les incidents à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, accusant M. Castaner et le gouvernement de « souffler en permanence sur les braises de la violence ».

25 avril 2019

Comment Emmanuel Macron a préparé son « grand oral »

macron

Par Virginie Malingre

Le chef de l’Etat doit dévoiler jeudi ses annonces en réponse à la crise sociale lors d’une conférence de presse.

A l’agenda du président de la République, la journée du jeudi 25 avril indique un seul événement, à 18 heures : « Conférence de presse sur les conclusions du grand débat national. » Pour le reste, dit-on à l’Elysée, des « séances de travail » sont prévues pour préparer la rencontre entre Emmanuel Macron et les médias, au cours de laquelle le chef de l’Etat dévoilera les mesures qu’il a décidé de prendre à la suite du grand débat.

Tout son cabinet est mobilisé pour préparer cet exercice délicat, auquel se sont pliés tous ses prédécesseurs mais que le jeune président expérimentera pour la première fois. « Amenez vos sandwichs parce que ça va durer longtemps », a conseillé Daniel Cohn-Bendit aux journalistes, sur le ton de la boutade, lundi sur la chaîne LCI.

Emmanuel Macron sait que ses annonces et la présentation qu’il en fera seront cruciales pour les élections européennes mais aussi pour la suite de son quinquennat. Qu’elles se révèlent « déceptives », comme le craint une partie de son entourage, et il aura du mal à redonner une impulsion à son mandat, ralenti par une succession de crises depuis l’affaire Benalla en juillet 2018.

« Nous ne reprendrons pas le cours normal de nos vies », avait-il promis le 10 décembre 2018, après avoir présenté un plan de soutien du pouvoir d’achat de 10 milliards d’euros et le lancement du grand débat, destinés à apaiser la colère des « gilets jaunes ».

Le chef de l’Etat a beaucoup hésité sur la manière dont il devait faire connaître ses arbitrages aux Français. Finalement, il a choisi de présenter dans un « propos liminaire » les chantiers qui attendent l’exécutif pour « l’acte II du quinquennat » avant d’en détailler les tenants devant les journalistes, lors d’une conférence de presse qui doit durer au moins deux heures dans la salle des fêtes de l’Elysée.

Initialement, le président devait faire une allocution télévisée le 15 avril puis une conférence de presse trois jours plus tard. L’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, à l’heure où son visage devait apparaître sur les écrans de télévision, a chamboulé ses plans.

Fuites dans les médias

Jusqu’ici, Emmanuel Macron, désireux de se démarquer de François Hollande et de prendre ses distances avec la presse, avait refusé de se prêter à cet exercice. « Tu devais retenir les informations et entretenir le mystère », a d’ailleurs dit le président à Sibeth Ndiaye, son ancienne conseillère en communication nommée porte-parole du gouvernement. La scène s’est déroulée le 8 avril, lors de la cérémonie qu’il a organisée à l’Elysée pour remercier dix-sept conseillers élyséens ayant démissionné au cours des dernières semaines, comme le rapportent Les Echos, dans leur édition du 13 avril.

En attendant que cette dernière soit remplacée, tout comme Sylvain Fort et Ismaël Emelien, qui ont mis en œuvre la politique de communication d’Emmanuel Macron, Philippe Grangeon, son nouveau conseiller spécial, tente d’apaiser les relations entre le président et les médias, très tendues depuis le début du quinquennat.

Depuis son arrivée en février, la perspective de la fermeture de la salle de presse de l’Elysée, qui inquiétait beaucoup les agenciers accrédités au palais présidentiel, s’est d’ailleurs éloignée. Très attaché aux corps intermédiaires pour avoir notamment travaillé à la CFDT, ce marcheur de la première heure a eu à cœur de convaincre Emmanuel Macron de faire un geste envers les journalistes en organisant une conférence de presse.

Après l’incendie de Notre-Dame de Paris, le chef de l’Etat a de nouveau tergiversé. Les fuites dans les médias après sa vraie fausse « adresse aux Français » du 15 avril – elle a été enregistrée mais n’a jamais été diffusée – l’ont « passablement irrité », confie l’un de ses proches. Emmanuel Macron a décidé que l’annonce de ses mesures, attendues depuis des semaines, se ferait en fin d’après-midi, pour que le plus de Français possible aient l’occasion de s’y intéresser et que les JT puissent en rendre compte. « A 14 heures ou à 16 heures, les audiences sont plus faibles. Les médias sont le relais du président dans son face-à-face avec les Français », explique-t-on à l’Elysée.

Ces fuites qui ont tant agacé Emmanuel Macron lui ont cependant permis de tester les réactions aux annonces qu’il aurait dû faire le 15 avril. Et de reprendre sa copie, après en avoir une nouvelle fois discuté avec ses plus proches. Jeudi 18 avril, il a déjeuné avec le président du MoDem, François Bayrou. Samedi, avec celui de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand (La République en marche, LRM), avant de partir au Touquet (Pas-de-Calais) rejoindre son épouse et s’offrir un bain de foule.

Des orientations « enrichies »

Depuis, Emmanuel Macron reste en contact étroit avec ces proches, tout comme avec Philippe Grangeon et le premier ministre, Edouard Philippe, qu’il a vu mardi et avec lequel il devait de nouveau s’entretenir mercredi matin avant le conseil des ministres. Sans oublier Jean-Yves Le Drian, le ministre des affaires étrangères, et celui de l’intérieur, Christophe Castaner, qu’il a reçus mardi.

Faut-il y voir un signe ? Mercredi, en fin de journée, son dernier rendez-vous officiel avant la conférence de presse de jeudi a été pour Bruno Le Maire, chargé de l’économie et des finances, qui a eu à cœur ces dernières semaines de limiter les effets de la crise des « gilets jaunes » sur les finances publiques.

LE PRÉSIDENT, QUI S’EST NOTAMMENT VU REPROCHER DE NE PAS ASSEZ SE PRÉOCCUPER D’ENVIRONNEMENT ET D’ÉCOLOGIE, POURRAIT RECTIFIER LE TIR

Pour l’essentiel, que ce soit la suppression de l’ENA, la réindexation sur l’inflation des retraites de moins de 2 000 euros, la baisse de l’impôt sur le revenu des classes moyennes, la suppression de certaines niches fiscales, la restriction à vingt-quatre du nombre d’élèves par classe en maternelle, CP et CE1, le moratoire sur les fermetures d’écoles et d’hôpitaux ou encore « la nécessité de travailler davantage » pour financer la dépendance, les orientations qui étaient prévues le 15 avril devraient être confirmées. Mais elles seront « précisées et enrichies », avance l’un de ses proches.

Le président, qui s’est notamment vu reprocher de ne pas assez se préoccuper d’environnement et d’écologie, pourrait rectifier le tir. Il « se contente d’acheter la paix sociale (…) mais sans engager le début d’une politique de transition écologique et solidaire », a ainsi jugé son ancien ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, samedi, dans Libération.

Depuis quelques jours, au sein de la majorité, ils sont plusieurs à assurer que la copie de jeudi sera, de ce point de vue, plus satisfaisante. « J’attends des mesures complémentaires car, pour nous, dans la campagne européenne, c’est la première urgence, l’urgence climatique. Nous échangeons avec le président pour des mesures complémentaires », a déclaré, lundi, sur Europe 1, Pascal Canfin, l’ancien directeur général du WWF France, aujourd’hui numéro deux de la liste LRM pour le scrutin européen du 26 mai.

19 avril 2019

Conclusions du grand débat : Emmanuel Macron s'exprimera jeudi prochain lors d'une conférence de presse

Le président répondra aux questions des journalistes "lors d'une conférence de presse" à l'Elysée, précise un communiqué de la présidence, après l'annulation d'une allocution télévisée en raison de l'incendie de Notre-Dame de Paris.

Emmanuel Macron annoncera ses réponses au grand débat jeudi 25 avril à 18 heures lors d'une conférence de presse, annonce l'Elysée dans un communiqué paru vendredi 19 avril. Un propos liminaire précédera l'exercice de questions-réponses avec les journalistes. Le président avait dû annuler au dernier moment la diffusion d'une allocution télévisée prévue le soir où la cathédrale Notre-Dame a été frappée par un incendie qui a suscité une vive émotion dans la population française, lundi dernier.

Après la trêve politique imposée par cette destuction partielle de Notre-Dame, Emmanuel Macron se prépare à défendre, face aux Français, ses réponses au grand débat et à la crise des "gilets jaunes", déjà en bonne partie dévoilées par les médias, dont franceinfo. Ces articles ont contraint le président à revoir sa communication.

"Tout est susceptible d'être amélioré et approfondi", souligne notamment l'entourage du président de la République, contacté par l'AFP. "Certaines annonces [dévoilées dans la presse] ne seront pas modifiées, comme celles sur la baisse des impôts, sur la réindexation des petites retraites ou sur la suppression de l'ENA. Pour le reste, rien n'interdit de les compléter ou d'en ajouter".

Le timing était serré en raison de la proximité des élections européennes du 26 mai, un enjeu majeur pour Emmanuel Macron.

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