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Jours tranquilles à Paris
19 décembre 2017

Enquête - Stationnement : la fin des amendes amères

Par Olivier Razemon - Le Monde

A partir du 1er  janvier, la contravention sera remplacée par un « forfait post-stationnement  ». Les municipalités concernées espèrent dégager de nouvelles sources de financement.

« Cette réforme doit permettre aux élus de faire fonctionner la cité. » Louis Nègre, maire (LR) de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) et président du Groupement des autorités responsables de transport (GART), est catégorique. Selon lui, le dispositif qui modifiera, le 1er janvier 2018, les modalités du stationnement sur voirie dans les 800 communes où il est payant, constitue bien plus qu’une simple révision technique.

Jusqu’à présent, les automobilistes qui ­négligent les horodateurs ou qui excèdent leur temps de stationnement sont passibles d’une amende de 17 euros. Le tarif est le même, que l’heure de stationnement soit facturée 4 euros, comme dans le centre de Paris, ou 60 centimes comme à Montargis (Loiret). A partir du 1er janvier, cette amende disparaîtra, pour laisser la place à un « forfait post-stationnement » (FPS), dont le montant est fixé par chaque municipalité. A Paris, il passera d’un coup à 50 euros !

Le stationnement payant connaît donc à la fois une décentralisation, ou municipalisation, puisque ce sont les collectivités qui en sont désormais responsables et qui en encaisseront directement l’essentiel des montants, et une dépénalisation, avec la suppression de l’amende. La fin de la bonne vieille contredanse.

Une réforme « complexe »

On ajoutera que, conçue sous Jacques ­Chirac, envisagée puis abandonnée sous Nicolas Sarkozy, votée sous François Hollande et appliquée sous Emmanuel Macron, cette réforme, qui introduit plusieurs acronymes abscons dans le langage courant, a nécessité la création d’une mission interministérielle dirigée par un préfet ad hoc. Et que tous ses acteurs s’accordent à dire qu’elle est « complexe », à commencer par le préfet en question, Stéphane Rouvé.

DANS LES RUES COMMERÇANTES, LES VOITURES VENTOUSES BLOQUENT INUTILEMENT LES PLACES DISPONIBLES

Le FPS sera fixé, selon les villes, à des niveaux parfois élevés, jusqu’à 60 euros à Lyon. « C’est du racket », bougonnera peut-être l’automobiliste récalcitrant qui rechignait, jusqu’ici, à glisser sa carte bancaire dans l’horodateur. Ce à quoi les élus répondent, à l’unisson, et quelle que soit leur couleur politique, que, « pour l’automobiliste qui se conforme à la loi et paie son stationnement à l’horodateur, cette réforme ne change rien ».

Pour le GART, association des élus chargés des déplacements, le nouveau dispositif doit moins servir à « remplir les caisses » qu’à dissuader les automobilistes d’occuper longuement la même place. L’enjeu est criant dans les rues commerçantes, où les voitures ventouses bloquent inutilement les places disponibles. « Si les villes font payer le stationnement sur voirie, c’est pour permettre une rotation des véhicules et amener davantage de clients aux commerces », résume M. Nègre, qui déplore la désertification qui touche de plus en plus les centres des villes moyennes.

« Repenser le stationnement dans son ensemble »

Ses homologues confirment. « L’attractivité d’un centre-ville dépend fortement de la rotation des véhicules », explique Jean-Jacques Bernard, vice-président (PS) de la métropole de Rennes. A Quimper, le maire (LR), Ludovic Jolivet, se fixe pour objectif, dans le centre-ville, de « sept voitures par place à la journée ».

La réforme constitue dès lors une « occasion unique de repenser le stationnement dans son ensemble ». « Puisque les véhicules se succéderont à un rythme plus rapide, il sera possible de convertir quelques places de parking en espaces destinés aux piétons, aux cyclistes et aux transports publics », résume-t-on au GART. Les recettes résultant des FPS, qui viendront garnir les budgets des municipalités, seront d’ailleurs orientées vers la « mobilité durable », en d’autres termes les bus, tramways et autres pistes cyclables.

Il faut en outre se rendre à l’évidence : aujourd’hui, les politiques de stationnement payant ne fonctionnent pas. Le système bute sur un faible taux de paiement spontané à l’horodateur, une verbalisation limitée et un taux de recouvrement de l’amende imparfait. Qualifiant le stationnement urbain de « chaînon manquant dans les politiques de mobilité », la Cour des comptes avait dénoncé, en février, des maux que les municipalités connaissent bien depuis longtemps.

Des parkings souterrains sous-utilisés

En France, seuls 30 % à 40 % des automobilistes paient leur stationnement, avaient rappelé les magistrats de la rue Cambon. A Paris, hors stationnement résidentiel, ils ne sont que 10 % et le fraudeur n’a « qu’une probabilité sur quinze d’être verbalisé », observe Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris, chargé des transports, des déplacements, de la voirie et de l’espace public. A Rennes, le taux de paiement spontané atteint 35 %, à Saint-Etienne, 60 %, et à Grenoble – un record – 70 %.

IL EST DE NOTORIÉTÉ PUBLIQUE QU’ON TROUVE TOUJOURS UNE PLACE DANS UN PARKING SOUTERRAIN D’UNE VILLE PETITE OU MOYENNE

Parallèlement, les parkings souterrains demeurent sous-utilisés. Les opérateurs, publics et privés, rechignent à donner des chiffres, mais dans les villes petites et moyennes, il est de notoriété publique qu’on trouve toujours une place dans un parking souterrain, à l’exception, peut-être, du troisième samedi de décembre, de 15 heures à 18 heures. Même à Paris, Maxime Autran, directeur général adjoint de Streeteo, filiale d’Indigo, ex-Vinci Park, admet que le taux d’occupation « est en forte baisse depuis quelques années ». Pour une raison simple : « On peut se garer sans payer dans la rue », la fraude étant rarement verbalisée.

En ce mois de décembre, les villes se préparent. Il faut adapter ou changer les horodateurs, modifier les serveurs, installer des logiciels, former le personnel, lancer une campagne de communication. A Quimper, six agents sont dépêchés dans la rue pour aider les usagers et les changements sont annoncés à la population « sur les panneaux lumineux, par la presse, les réseaux sociaux, etc. », explique M. Jolivet.

Recours à des services privés

Une majorité de métropoles, Lyon, Toulouse, Nantes ou Rennes, ainsi que de très nombreuses villes moyennes, resteront directement chargées du contrôle du stationnement, par l’intermédiaire d’une régie municipale. Chez Villes de France, association regroupant les maires des villes moyennes, on explique ce choix par la volonté d’« agir avec discernement ». Autrement dit, les élus préfèrent conserver la possibilité de libérer de son FPS un usager qui prouverait sa bonne foi.

Toutefois, devant l’ampleur de la tâche, d’autres collectivités préfèrent recourir à des services privés, en passant par une délégation de service public (DSP) ou un marché public. « Les deux formules se distinguent par le mode de rémunération, fixe dans le cas d’un marché et indexées sur l’exploitation du service pour une DSP, et la durée, moins longue pour un marché public », explique Thierry Delvaux, directeur de Sareco, société de conseil en stationnement.

Les principaux délégataires ou titulaires des marchés s’appellent Effia, SAGS, Indigo ou Urbis Park, filiale de Veolia. Les deux derniers se partagent le marché à Paris et opèrent à Bordeaux ou à Nice pour Indigo, à Strasbourg, Nancy ou Biarritz pour Urbis Park. Pour contrôler le stationnement dans la capitale, ces deux entreprises recevront respectivement un peu moins de 6 millions et de 4 millions d’euros par an. Elles ont recruté 260 agents, 152 pour la première, 108 pour la seconde.

Activité débordante

Parkeon, leader français de la fabrication de parcmètres puis d’horodateurs, connaît une activité débordante. La société, dont le principal centre de production se situe à Besançon, a construit 4 600 horodateurs en 2017, deux fois plus que d’habitude, et a doté les villes de 7 000 « kits de mise en conformité » du matériel existant. Depuis la fin de l’été, il a fallu recruter soixante personnes supplémentaires, d’autant plus rapidement que « de nombreuses villes ont attendu la fin de l’année pour délibérer », regrette Jean-François Esnault, directeur « Smartcity », pour la France, de Parkeon.

IEM, UN FABRICANT D’« HORODATEURS INTELLIGENTS », PROPOSE AUX VILLES UNE « GESTION ACTIVE DES PLACES »

La même effervescence a saisi les locaux d’IEM, un fabricant d’« horodateurs intelligents » implanté dans le canton de Genève, en Suisse. « Pour l’occasion, nous avons recruté du personnel et augmenté la superficie de nos locaux », souligne Philippe Menoud, directeur général. L’entreprise ne se contente pas de vendre des horodateurs, mais propose aux villes une « gestion active des places » et des applications informant les automobilistes des emplacements disponibles et des autres moyens de transport.

Reste une question, qui n’est pas illégitime. Les villes y gagneront-elles financièrement ? Les collectivités reconnaissent qu’elles espèrent renflouer leurs caisses. A Paris, le stationnement subit aujourd’hui « un manque à gagner de 300 millions d’euros, soit le budget des crèches de la ville », souligne M. Najdovski.

Savants calculs

Pour estimer l’éventuelle rentabilité de l’opération, les municipalités se livrent à de savants calculs. « Dans tous les pays où la réforme a été mise en place, le taux de paiement spontané a bondi à 70 %-80 % », observe-t-on au GART, qui a publié un livret intitulé La Gestion du stationnement sur voirie en Europe.

Les villes devront soustraire des recettes nouvelles les sommes nécessaires à la mise en conformité de leur matériel et le budget dévolu au contrôle, exercé par la police municipale ou versé aux entreprises délégataires. Chaque horodateur « coûte 6 000 euros, auxquels il faut ajouter les frais de personnel », rappelle M. Nègre.

Les frais de régénération des machines « peuvent varier d’un facteur de 1 à 50 », précise M. Esnault, chez Parkeon. Certaines villes font appel à des salariés supplémentaires dotés d’assistants personnels, voire, comme Paris, s’équipent de véhicules électriques chargés de détecter les mauvais payeurs et baptisés « LAPI » (lecture automatique des plaques d’immatriculation).

« Pot commun »

D’autres municipalités, bien plus modestes, se contentent d’apposer des autocollants sur les horodateurs et d’émettre de nouveaux tickets. A Blois, 46 000 habitants, où le remplacement de quarante-quatre horodateurs coûte 180 000 euros, la ville espère amortir cet investissement en un an.

AUJOURD’HUI, LE MONTANT DES AMENDES RECOUVRÉES AUPRÈS DES AUTOMOBILISTES ATTEINT 1,3 MILLIARD D’EUROS

Enfin, les collectivités, qui percevront donc les FPS, doivent prendre en compte la baisse des recettes liée à la dépénalisation. Aujourd’hui, l’ensemble des amendes recouvrées auprès des automobilistes, au total 1,3 milliard d’euros, est placé par l’Etat dans un « pot commun », dont 500 millions sont répartis entre les collectivités. A ter­me, ce montant sera amputé des recettes liées au stationnement payant sur voirie, soit environ 200 millions d’euros, d’après les calculs du GART.

Les 300 millions restants, qui proviennent notamment des amendes sanctionnant le stationnement gênant à 35 euros ou très gênant à 135 euros, continueront à être redistribués aux collectivités. Compte tenu de tous ces éléments, bien malin qui peut prévoir l’effet réel de la décentralisation du stationnement sur les finances des municipalités. Les résultats se liront sans doute plus rapidement sur la voirie.

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18 décembre 2017

« Et si on établissait un régime d’amende propre au vélo ? »

Par Stéphane Foucart - Le Monde

Verbalisé pour avoir grillé un feu rouge à bicyclette, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », s’interroge dans sa chronique sur la possibilité de mettre en place un système de sanction pour les cyclistes plus vertueux.

Pressé par un chef de service inquiet de ne pas voir ses troupes sur le pied de guerre un matin de forte actualité, j’ai, tôt dans la journée du 21 novembre, sur le boulevard de l’Hôpital, à Paris, ignoré un feu rouge. Je le confesse. Il serait commode de prétexter, comme d’usage, un orange un peu mûr, mais l’exigence de vérité impose de le dire : l’orange n’était pas mûr mais pleinement consommé. Il n’était pas possible que le feu fût plus rouge. Aucune vie, cependant, ne fut mise en danger. J’étais à bicyclette, ahanant sur une pente hostile, et je me traînais à misérable allure. Eussé-je heurté un piéton qu’il n’en eût été autrement affecté que par la pitié de voir un cycliste choir sous le faible choc de la collision provoquée par lui. Nul dommage, donc, ni pour moi ni pour d’autres.

Hélas ! La maréchaussée n’était pas loin, tapie dans un véhicule banalisé. On m’arrêta donc. Avec une amabilité contenue, on me tança. On fit taire mes protestations haletantes en agitant une variété d’autres entorses au code de la route pour lesquelles il eût été possible de me verbaliser. C’était le silence consentant ou la banqueroute. En définitive, je fus affligé d’un retard et allégé de la somme de 90 euros au profit du Trésor public – mais c’est après tout la meilleure destination possible à ce dont vous vous trouvez délesté.

On dira, avec raison, que l’indignation ressentie par tout cycliste confronté à pareille situation relève d’une triviale subjectivité. C’est indéniable. Il y a pourtant moyen d’objectiver ce sentiment d’injustice. Voire d’y mettre quelques chiffres. En 2012, l’équipe du professeur Udo Becker (université technique de Dresde) a publié une estimation intégrée des « coûts externes » du transport automobile en Europe. Les chercheurs allemands ont évalué les dégâts produits par la circulation automobile et dont la réparation financière incombe à la collectivité ou bien à d’autres agents économiques que l’automobiliste.

Indemnités kilométriques

Pays par pays, ils ont pris en compte plusieurs types d’« externalités » : les dommages provoqués par le bruit, par la pollution atmosphérique (source de maladies, de dégâts sur le bâti, de réduction des rendements agricoles…), par les accidents de la route, par le changement climatique, etc. Pour la France, leur résultat est saisissant : chaque kilomètre parcouru par un véhicule à moteur thermique pèserait 12 centimes d’euro d’externalités négatives. Et encore ne s’agit-il là que d’une moyenne : pour les trajets urbains, le poids du kilomètre parcouru est bien supérieur à cette valeur.

Or un aller-retour quotidien d’environ 20 kilomètres entre domicile et lieu de travail (comme accompli par votre serviteur), et ce sont chaque année quelque 4 000 kilomètres parcourus en pédalant. Le calcul est simple : ce choix, plutôt que de se caler confortablement dans un véhicule à moteur, fait économiser la somme d’au moins 480 euros par an à la collectivité au sens large.

Il serait trompeur de prétendre que les pouvoirs publics ignorent complètement tout cela. La Mairie de Paris vient d’annoncer plusieurs subventions pour l’achat d’une variété de véhicules deux-roues sans moteur thermique. La ministre chargée des transports, Elisabeth Borne, a pour sa part annoncé, mercredi 13 décembre en clôture des Assises de la mobilité, un plan vélo sur le quinquennat. Ce dernier comprendra un effort financier qui devrait porter non seulement sur la construction d’infrastructures, mais aussi sur de possibles indemnités kilométriques.

Le risque est grand que cet effort soit insuffisant. Car la question du financement se posera crûment et le gouvernement se heurtera à la difficulté de faire appliquer le principe pollueur-payeur. On se souvient de l’abandon en rase campagne de l’écotaxe — l’un des fiascos les plus désastreux du quinquennat précédent (un milliard d’euros annuel de manque à gagner pour l’Etat et les collectivités et des centaines de millions supplémentaires pour le remboursement des portiques déployés).

Magie de la planche à billets

Une autre possibilité pour indemniser les cyclistes (et pourquoi pas tous les agents économiques qui choisissent les comportements de moindre impact environnemental ou sanitaire) pourrait être d’utiliser la magie de la planche à billets (quantitative easing pour les intimes). Mais c’est encore plus compliqué : le clergé monétaire réserve aux Marchés les bénéfices de cette sorcellerie et il n’est pas prévu que les cyclistes puissent le moins du monde en profiter – sauf à ce que l’appel lancé par Pierre Larrouturou et Jean Jouzel, endossé par de nombreuses personnalités et publié le 9 décembre par Le Monde, ne soit entendu. Les signataires n’évoquent pas explicitement le vélo, mais demandent que les liquidités créées par la Banque centrale européenne soient consacrées à financer tout ce qui peut nous sortir de l’addiction aux fossiles.

Le lecteur étant dûment informé du conflit d’intérêts qui mine la neutralité de cette chronique, osons une suggestion : ne serait-il pas judicieux de commencer par le plus simple, c’est-à-dire établir un régime d’amende pécuniaire propre à la bicyclette ? Avant de songer à indemniser les cyclistes, ne serait-il d’abord pas plus simple de les plumer avec moins d’entrain ? Ou dans de plus justes proportions ? Car, après tout, est-il vraiment aussi grave de brûler un feu rouge au volant d’un Hummer qu’au guidon d’une petite reine ?

17 décembre 2017

Miss France 2018

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Après plus de trois heures de suspense d’une longue cérémonie qui s’est déroulée, ce samedi 16 décembre, depuis le M.A.CH 36 de Châteauroux, Miss Nord-Pas-de-Calais a été élue Miss France 2018. Elle succède ainsi à Alycia Aylies.

Passionnée de mode et de photographie, cette étudiante de 23 ans d’un mètre 76 voit un de ses rêves de petite fille se réaliser. Se définissant comme étant persévérante et déterminée, elle comptait sur sa chevelure rousse pour faire la différence. «Je pense que c’est un avantage, pour les photos de groupe peut-être. Ça fait un an qu’ils sont ainsi. En fait, je l’ai décidé au cours d’un défilé où on m’avait bombé les cheveux en roux. À l’époque, tout le monde m’a dit que ça m’allait super bien. Au début, j’étais un peu réticente à l’idée de sauter le pas. Et puis, finalement, je l’ai fait et ça m’a plu! Il y a eu un avant et un après. Aujourd’hui, je ne pourrais plus retourner à ma couleur naturelle, le blond foncé. Je trouve que ça me va mieux au teint.»

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Miss Nord-Pas-de-Calais élue Miss France 2018. Maëva Coucke, 23 ans, est étudiante en première année de licence de droit.

Miss Nord-Pas-de-Calais, Maëva Coucke, 23 ans, a été élue Miss France 2018, samedi 16 décembre à Châteauroux (Indre), succédant à la Guyanaise Alicia Aylies, qui fut la première Miss Guyane à décrocher la couronne. La jeune femme, 1,76 m, étudiante en première année de licence de droit, a devancé Miss Corse, première dauphine, Miss Ile-de-France, deuxième dauphine et Miss Champagne-Ardenne et Miss Réunion, les deux dernières finalistes.

Trente femmes de 18 à 24 ans prétendaient au titre, à l’occasion de la 88e cérémonie diffusée en exclusivité sur TF1.

« Message aux Français »

Deux mois après le déclenchement de l’affaire Harvey Weinstein, la cérémonie a été dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes, par Sylvie Tellier, Miss France 2002 et directrice générale de la société Miss France.

Un clip en noir et blanc intitulé « Les miss se mobilisent contre les violences faites aux femmes » a été diffusé juste avant le défilé en maillots de bain. « Je suis libre de choisir qui je veux, libre de dire non… Je suis forte, confiante, je suis belle, je suis moi », pouvait-on entendre dans cette courte vidéo. « Il ne faut pas oublier que l’année dernière en France, tous les trois jours, une femme est morte sous les coups de son mari », a ensuite rappelé Iris Mittenaere, Miss France 2016, sacrée Miss Univers en 2017. « Miss France se doit de soutenir cette cause », a-t-elle ajouté.

L’annonce du thème de l’émission n’avait pas convaincu les associations féministes, qui voient dans la cérémonie une célébration de la « femme objet ». La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, avait cependant salué une occasion « de sensibiliser un grand nombre de familles assises devant leurs téléviseurs ». « Les Miss peuvent envoyer un message à tous les Français ! », a-t-elle déclaré dans Le Parisien-Aujourd’hui en France de samedi.

Fin octobre, l’élection de Miss Pérou, retransmise en direct à la télévision, avait été utilisée par les candidates pour dénoncer les violences faites aux femmes. « Mon nom est Camila Canicoba et mes mensurations sont 2 202 féminicides en neuf ans dans mon pays », avait lancé une candidate. « Une fillette meurt toutes les dix minutes [dans le monde] victime de l’exploitation sexuelle », « plus de 70 % des femmes au Pérou sont victimes de harcèlement de rue », « 81 % des auteurs d’agressions sexuelles sur des jeunes filles de moins de 5 ans sont proches de la famille », ont alors enchaîné d’autres jeunes femmes en robes à paillettes dorées.

Fêtes populaires

Cette 88e édition de Miss France avait aussi été placée sous le signe des fêtes populaires, avec un jury coprésidé par le couturier Jean Paul Gaultier et Iris Mittenaere. Les chanteuses Nolwenn Leroy et Lorie Pester, l’humoriste Anne Roumanoff, le rugbyman Vincent Clerc et le comédien espagnol Agustin Galiana, comptaient aussi parmi les jurés. Le chanteur britannique Ed Sheeran était l’invité d’honneur de la cérémonie. Jean-Pierre Foucault a animé cette soirée pour la 23e fois. La dernière édition avait attiré pas moins de 7,6 millions de téléspectateurs.

Les grandes fêtes françaises, comme le 14-juillet, le Carnaval de Nice ou les fêtes foraines, ont été évoquées tout au long de la cérémonie par les prétendantes, mises en scène dans une dizaine de tableaux chorégraphiés. A égalité, le jury et les téléspectateurs ont désigné les cinq finalistes parmi douze candidates sélectionnées par les organisateurs.

Les téléspectateurs avaient toutefois le dernier mot pour désigner seuls la lauréate et ses deux dauphines, en votant par téléphone et SMS. Auparavant, les téléspectateurs pouvaient poser des questions aux finalistes depuis les réseaux sociaux.

17 décembre 2017

Paris s’engage contre la grossophobie: «Le regard des gens est destructeur»

SOCIETE Dans le cadre de la semaine parisienne de lutte contre les discriminations, la Ville de Paris organise ce vendredi un événement contre les violences et discriminations grossophobes…

« Baleine », « grosse vache », « Baloo ». Ces insultes, elle les entend depuis toute petite. A 25 ans, Alixia, habitante des Hauts-de-Seine, pèse 100 kg à cause d’une thyroïde instable, et a toujours été victime au quotidien de discrimination par rapport à son poids. « Dans les transports, les gens me lancent des regards de dégoût et ne s’assoient pas à côté de moi. Quand je mange dehors, des insultent fusent », explique-t-elle à 20 Minutes. « A force qu’on me dise que je ne dois pas manger vu comment je suis grosse, j’en suis arrivée à me dégoûter de la nourriture et de moi-même », ajoute la jeune femme.

Pour faire face à ce phénomène, la Ville de Paris organise ce vendredi un événement contre les violences et discriminations grossophobes. « L’occasion de mettre en lumière une forme d’inégalité de traitement peu reconnue », annonce l’Hôtel de ville. Définie comme une « aversion ou attitude hostile envers les personnes en surpoids, grosses ou obèses », la grossophobie s’accompagne en effet d’une stigmatisation, de préjugés et d’une importante violence sociale.

« Dégoût », « vide » et « totale impuissance »

« Quand je postule à un emploi, une amie qui a des compétences inférieures est retenue. Pas moi », reprend Alixia, qui est loin d’être seule dans cette situation. En France, 15 % des adultes sont concernés par l’obésité, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et d’après le baromètre du Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT), 20 % des demandeurs d’emploi obèses disent avoir été discriminés à l’embauche. Sans compter les moqueries, les remarques désobligeantes et les injures.

Aniela, 22 ans, est aussi victime de grossophobie depuis son enfance. « Gros tas », « tu es grosse, personne ne t’aimera », entendait-elle dans la cour de l’école. Aujourd’hui, le rejet fait toujours partie de son quotidien. « Mon père ne manque pas une occasion pour me rappeler mon surpoids. Tant et si bien que je n’assiste plus aux réunions de famille. » Chez le médecin aussi, ce sont toujours les mêmes remarques qui reviennent. « Vous ne vivrez pas vieille », lui assène son docteur.

« Ce mal-être a engendré un sentiment de dégoût, de vide et de totale impuissance. En plus d’un manque de confiance en moi, cela m’a dégoûté de mon corps. Le regard des gens est destructeur, mais le nôtre est encore plus violent », explique la jeune fille auprès de 20 Minutes qui a lancé un appel à témoignages sur le sujet, faisant affluer aussi un certain nombre de commentaires de nature grossophobe.

« Ils saoulent les gros, ils coûtent cher à la sécu »

« Le jour où les gros auront à payer de leur poche les frais occasionnés par leur manque de discipline alimentaire, on aura beaucoup moins d’obèses pour se plaindre que la société est vilaine avec eux et qu’ils sont discriminés, les pauvres choux [à la crème] », note un internaute. « Ils saoulent les gros, ils coûtent cher à la sécu en plus et ils bouffent plus que de raison et ne font pas de sport. Ils n’ont qu’à pas aller chez McDo tous les soirs en pensant qu’une salade McDo, c’est bon pour le régime », lance un autre.

« Pour les gens, un gros gène, mange la part des autres, sent mauvais », s’insurge Freddy sur ces nombreux clichés. « Pour la société, être gros veut encore dire que la personne n’est pas performante », déplore de son côté Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris chargée de toutes les questions relatives à l’égalité femmes-hommes, la lutte contre les discriminations et des droits humains, à l’initiative de l’événement de vendredi, rappelant que l’obésité touche principalement les couches moyennes et populaires.

Gabrielle Deydier, dans son livre On ne naît pas grosse  publié le 15 juin dernier aux éditions Goutte d’Or, indique que si 15 % de l’ensemble de la population est au smic, le taux grimpe à 26 % chez les Français obèses. « Quand les gens pauvres sortent leurs enfants pour leur faire plaisir, ils leur achètent un Happy Meal au MacDo à 4 euros, car le cinéma coûte deux fois plus cher. Nous vivons dans une société schizophrène : grossir devient de plus en plus facile, mais les obèses sont des pestiférés », explique-t-elle dans un entretien à l’Express. Le tout dans un contexte de tyrannie de l’apparence.

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« Dans la capitale de la mode, c’est comme si ce n’était pas un sujet »

« Les discriminations envers les personnes de forte corpulence, et à l’apparence physique en général sont une réalité. Mais la question n’est pas abordée par les pouvoirs publics », s’exclame Hélène Bidard, regrettant « le culte de la minceur, voire de la maigreur, qui est diffusé par les entreprises, le monde de la mode et les médias ». Un phénomène exacerbé à Paris. « Dans la capitale de la mode, c’est comme si ce n’était pas un sujet. Il y a une volonté de rendre invisible les gros dans la ville ». Alors, pour faire prendre conscience de la problématique et « pour que ces personnes se retrouvent pleinement dans la ville et s’y inscrivent de plein droit », la mairie va émettre ce vendredi un certain nombre de préconisations et lancer la campagne: « Grossophobie stop ! Ensemble réagissons ».

« Les personnes grosses ne parlent pas, ne portent pas plainte et entrent dans un cycle d’enfermement », insiste Hélène Bidard. En effet, peu de condamnations sont enregistrées pour discrimination à l’apparence physique, introduite pourtant dans la loi du 16 novembre 2001. Mais selon Alixia, ce sont les regards des gens et de la société qui doivent d’abord changer car « la grossophobie détruit, réellement ».

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14 décembre 2017

Le photographe de mode Bruce Weber à son tour accusé d'abus sexuels

Une plainte a été déposée par le mannequin Jason Boyce, pour des faits datant de 2014.

bruce weber

Bruce Weber à New York le 7 septembre 2017.

ABUS SEXUELS - Après Terry Richardson, un autre grand nom de la photographie de mode, Bruce Weber, est accusé d'avoir abusé d'un jeune mannequin, dans une plainte déposée à New York.

Selon la plainte déposée vendredi 1er décembre devant la Cour suprême de l'Etat de New York, Bruce Weber, 71 ans, qui a travaillé pour Vogue et aidé à forger l'image de marques comme Calvin Klein, Ralph Lauren et Abercrombie & Fitch, aurait abusé de ce mannequin, Jason Boyce, en décembre 2014, lors d'une séance photo dans son studio à Manhattan.

Bruce Weber aurait demandé à Jason Boyce, alors âgé de 28 ans, de se dévêtir avant de procéder à des attouchements et d'obliger le jeune homme à l'embrasser.

"Avec juste de la confiance, tu pourrais vraiment aller loin (...) Jusqu'où veux-tu aller? Quelles sont tes ambitions?" lui aurait murmuré le photographe, selon la plainte déposée par l'avocate californienne Lisa Bloom.

La plainte vise également l'agence de mannequinat qui employait Boyce et son patron, Jason Kanner.

La plainte affirme que Bruce Weber "a eu un comportement similaire avec d'autres mannequins masculins" qui lui auraient été envoyés par l'agence, Soul Artist.

"Trouble émotionnel"

Lisa Bloom a indiqué à l'AFP avoir reçu depuis vendredi "d'autres appels avec des plaintes similaires", sans plus de précision.

Après cette expérience, Jason Boyce dit avoir déménagé en Californie et renoncé au mannequinat, "redoutant une industrie dans laquelle M. Weber était considéré comme un photographe de premier rang et l'un des champions des mannequins masculins".

Jason Boyce réclame dommages et intérêts, invoquant le "trouble émotionnel" causé et des "pertes économiques" après son retrait de l'industrie de la mode.

En octobre, le photographe Terry Richardson, connu pour ses photos provocantes et soupçonné depuis des années de harceler sexuellement ses mannequins, avait été "lâché" par les magazines Vogue et Vanity Fair, propriétés du groupe Condé Nast.

Le groupe avait indiqué qu'il ne travaillerait plus avec Terry Richardson, qui s'est distingué notamment par son travail pour Yves Saint Laurent, Marc Jacobs ou Tom Ford, après un article dans le Sunday Times britannique le qualifiant de "Weinstein de la mode".

Depuis les révélations sur le producteur de cinéma Harvey Weinstein, accusé d'avoir violé, violenté ou harcelé plus d'une centaine de femmes, la liste d'hommes de pouvoir américains accusés d'abus sexuels, parfois pendant des années, ne cesse de s'allonger.

Les secteurs américains du divertissement, de la politique, de la culture et des médias sont les premiers concernés, avec des dizaines de personnalités accusées, qui ont pour la plupart été limogées ou suspendues.

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11 décembre 2017

Le travail, c’est pas la santé

Par Nicolas Santolaria - Le Monde

Après le burn-out, le bore-out ou la maladie de tako-tsubo, l’entreprise semble avoir créé une nouvelle pathologie : l’hyperstress.

Selon une étude menée entre 2013 et 2017 par le cabinet Stimulus, 24 % des salariés français seraient dans un état d’« hyperstress ». Lorsqu’on tombe pour la première fois sur ces chiffres, on se dit : tiens, ils ont trouvé une nouvelle maladie corporate ! En effet, si l’on ne sait plus très bien où en est la production industrielle de l’Hexagone, une chose est sûre : notre pays usine des pathologies professionnelles à la chaîne avec autant de ferveur que des robots mixeurs durant les « trente glorieuses ».

Un rapport publié en 2008 par l’Organisation mondiale de la santé plaçait même la France à la troisième place des pays recensant le plus grand nombre de dépressions liées au travail. Burn-out, bore-out, brown-out, tako-tsubo, la litanie terminologique des misères induites par l’activité professionnelle n’a cessé de s’étendre ces dernières années, sans réussir à endiguer la propagation d’un mal-être généralisé et protéiforme. Avec 24 % d’hyperstressés, l’entreprise française semble s’orienter vers une situation où le normal et le pathologique pourraient à terme fusionner, pour accoucher d’une véritable patho-normalité.

« Comment ça va, ce matin ?, vous demanderait alors votre collègue, dans ce contexte où le malaise psychique serait devenu aussi courant que le rhume en hiver.

− Je reviens tout juste de burn-out et, comme le patron m’a interdit d’aller aux toilettes pendant mes heures de service malgré mon problème de prostate, je sens monter un léger hyperstress. Mais c’est tout à fait supportable. »

COMPARATIVEMENT AU STRESS, QUI CONDUISAIT À SE RONGER LES ONGLES, ON PEUT SE DEMANDER SI L’HYPERSTRESS NE POURRAIT PAS DÉBOUCHER SUR LE FAIT DE SE DÉVORER CARRÉMENT LE BOUT DES DOIGTS

Dans ce monde où la culture de la lutte a progressivement laissé place à une culture victimaire, l’hyper­stress, dernier barreau sur l’échelle de la mesure du stress psychologique, touche prioritairement les secteurs de la santé humaine et des actions sociales, des arts, spectacles et activités récréatives, et des services. Affectant fortement les femmes et les plus de 50 ans, ce stress, si élevé qu’il en devient dommageable pour la santé, est induit par un sentiment d’inadaptation cognitive aux exigences de l’époque. Il faut « s’adapter sans cesse » et traiter des informations « nombreuses et complexes », alors même que l’autonomie et la reconnaissance font défaut.

Comparativement au stress, qui conduisait à se ronger les ongles, on peut se demander si l’hyperstress ne pourrait pas déboucher sur le fait de se dévorer carrément le bout des doigts, en une inquiétante pulsion cannibale appliquée à soi-même. Supposition fantasque, mais qui fait écho au dernier ouvrage du philosophe allemand Anselm Jappe, La Société autophage. Capitalisme, démesure et autodestruction (La Découverte, 248 p., 22 €), où le mythe grec d’Erysichthon est remis au goût du jour. Puni pour un outrage à la nature, ce roi écocide fut condamné à connaître une faim insatiable qui le conduisit, après avoir englouti tout ce qui se trouvait autour de lui, à arracher ses membres et à se nourrir de son propre corps. Soit un devenir à la fois problématique, funeste, et franchement hyperstressant…

10 décembre 2017

En Chine, la reconnaissance faciale envahit le quotidien

Par Simon Leplâtre, Shanghaï, correspondance - Le Monde

De la sécurité publique au paiement en caisse automatique, la technologie est utilisée tous les jours dans la société chinoise.

Shanghaï, un après-midi d’automne. Alors que l’agent qui fait la circulation a le dos tourné, un homme entre deux âges traverse au rouge. Quelques secondes plus tard, son visage apparaît sur les écrans installés dans les arrêts de bus du quartier. Il y restera, en alternance avec celui d’autres contrevenants, jusqu’à ce qu’il aille s’acquitter d’une amende de 20 yuans (2,60 euros) au commissariat du quartier.

D’autres villes de Chine ont adopté le système. Parfois moins discrètement, comme Shenzhen, la métropole qui fait face à Hongkong, où le visage des piétons trop pressés apparaît sur un écran géant au coin des carrefours.

La méthode ne dérange pas. « Il ne faut pas traverser au rouge, donc je ne vois pas où est le problème », commente un jeune Shanghaïen en haussant les épaules. La plupart des passants ne sont pas dérangés par le caractère intrusif de la technologie, tant qu’elle vise à faire respecter la loi.

Cette acceptation du public est l’un des facteurs qui permet à l’empire du Milieu d’avoir une longueur d’avance dans le domaine de la reconnaissance faciale. « En Chine, les gens sont moins préoccupés par les questions de vie privée, ce qui nous permet d’aller plus vite », déclarait Xian-Sheng Hua, directeur de la branche intelligence artificielle d’Alibaba, le leader chinois du commerce en ligne, début octobre lors d’un forum professionnel à Amsterdam.

Et la Chine va vite : aujourd’hui, la plupart des gouvernements locaux sont équipés de systèmes de reconnaissance faciale. De plus en plus d’institutions se laissent tenter. Installée dans les dortoirs d’universités, cette technologie remplace désormais les concierges, pour savoir à quelle heure rentrent les étudiants. De plus en plus, elle prend la place des badges pour rentrer dans les bâtiments d’entreprises.

Un système très bon marché

Cet été, une utilisation inattendue du système a fait les gros titres : des toilettes publiques à Pékin ont installé un distributeur de papier toilette à reconnaissance faciale pour lutter contre les abus : pas plus de 60 cm toutes les neuf minutes pour une même personne… D’autres toilettes « 2.0 » ont suivi dans le pays…

Si le système se fait si envahissant en Chine, c’est parce qu’il est désormais très bon marché. Pour les fonctions les plus basiques, une webcam équipée d’un logiciel simple suffit. « L’important, ce sont les algorithmes, explique Leng Biao, professeur de vision informatique à l’école d’ingénierie de l’université Beihang de Pékin. Quand il s’agit de vérifier l’identité d’une personne dont on a la photo, la reconnaissance faciale est très fiable, on trouve même des logiciels gratuits sur Internet. »

Reconnaître une personne parmi une base de données de millions d’individus est une autre affaire, a fortiori s’il s’agit de la population chinoise totale, qui compte 1,4 milliard d’habitants. « Imaginez : même si vous n’avez que 10 % de marge d’erreur, appliqué à la population du pays, c’est énorme ! remarque Leng Biao. Et sur une telle population, il y a forcément des gens tellement identiques que même leurs parents ne les reconnaîtraient pas ! »

Aujourd’hui, c’est plutôt le premier type d’applications qui explose : au-delà des aéroports, des entreprises privées s’y mettent. En Chine, on peut ainsi retirer de l’argent dans les distributeurs de China Construction Bank avec son visage. Quant à Alipay, la branche financière d’Alibaba, elle teste en ce moment cette option pour payer dans ses petits supermarchés haut de gamme « Hema ».

Des courses sans téléphone, ni portefeuille

Dans l’un de ces magasins au nord de Shanghaï, les terminaux de paiement sont équipés de caméras 3D, comme sur le dernier iPhoneX. Après avoir enregistré votre visage, dont Alipay vérifie la conformité avec votre carte d’identité, vous pouvez faire vos courses sans votre téléphone, ni votre portefeuille. A la sortie de Hema, une jeune femme venue déjeuner dans cette épicerie restaurant, trouve cette fonction « amusante », mais pas vraiment plus efficace que le paiement mobile, lui aussi rapide et déjà répandu en Chine.

Pour l’instant, une fois votre identité reconnue par la machine, il faut encore entrer votre numéro de téléphone, une « double vérification » imposée par la loi chinoise, explique une communicante d’Alipay, qui rappelle qu’il s’agit là d’un projet pilote.

Mais Alibaba, et son concurrent le plus proche, JD.com, travaillent tous deux sur un projet de supérettes entièrement automatisées. Il est encore en phase de tests dans les locaux des deux leaders du commerce en ligne, où l’on entre et où l’on paie grâce à la reconnaissance faciale uniquement.

JD.com s’apprête aussi à vendre un service fondé sur la vision artificielle, permettant aux exploitants de supermarchés d’analyser le comportement de leurs clients, d’afficher des publicités ciblées grâce à des écrans munis de caméras, et même d’analyser la population qui passe devant leurs magasins…

Un marché à la croissance exponentielle

D’après une étude du cabinet Analysys, le marché de la reconnaissance faciale dépassait le milliard de yuans en 2016 (128 millions d’euros), et devrait être multiplié par cinq d’ici à 2021. Pour autant, si nombre d’entreprises s’y mettent, rares sont celles qui ont de réelles capacités dans le domaine, pointe le professeur Leng Biao. « Une dizaine tout au plus, ont les moyens de créer leurs propres algorithmes, et de les faire évoluer », estime-t-il.

Deux sociétés, en particulier, ont pris de l’avance : Sensetime, et Megvii sont devenues des licornes en 2017, dépassant le milliard de dollars de valorisation. Les deux entreprises utilisent l’intelligence artificielle pour affiner leur analyse d’image, et elles ne cessent d’étendre leurs activités, au fil de tours de table qui rassemblent géants de la tech et fonds d’investissements gouvernementaux.

Sensetime, installée à Hongkong, collabore avec une quarantaine de gouvernements locaux, et elle fournit en parallèle des logiciels permettant d’améliorer les photos aux principales marques chinoises de smartphones, Huawei, Oppo, Vivo et Xiaomi.

Même schéma pour Megvii, dont le siège est à Pékin, qui travaille avec Alibaba sur des systèmes de paiement d’un côté, et revendique 3 000 arrestations grâce à sa technologie, de l’autre. « Nous voulons être les yeux et le cerveau des villes, afin que toutes les prises de vue urbaines deviennent des données sur la ville », détaille un de ses porte-parole.

90 % de précision en quelques secondes

En matière de sécurité publique pourtant, le leader est une petite société de Shanghaï. Malgré ses technologies de pointe, IsVision n’a ni « showroom » ni écrans plats pour impressionner les visiteurs. A la place, le mur de l’entrée est recouvert de plaques officielles dorées célébrant, par exemple, « la meilleure entreprise informatique de Shanghaï ». Pour ses clients, des responsables de polices locales, ces distinctions valent bien des discours.

Fondée en 1999, l’entreprise sert aujourd’hui vingt-deux provinces et municipalités indépendantes chinoises, sur trente-quatre, dont le Tibet et le Xinjiang. Dans les locaux, des ingénieurs montrent l’application qui équipe les smartphones de la police, permettant d’effectuer des contrôles d’identité rapides. Un autre outil équipe les caméras de surveillance : une fois votre visage ajouté à une « liste noire », impossible de passer devant la caméra sans déclencher une alarme !

IsVision a remporté son plus gros contrat en 2015 : le ministère de la sécurité publique lui a commandé un système de reconnaissance faciale national. Objectif : 90 % de précision en quelques secondes. « Nos capacités sont les plus importantes du monde, tout simplement parce que personne n’a affaire à une telle quantité d’informations ! », explique fièrement Liu Shuchang, le directeur des ventes.

« Pour la police, la reconnaissance faciale est très pratique. Elle ne possède pas les empreintes digitales de tous les Chinois, alors que grâce aux cartes d’identité, tous les visages sont connus. Notre algorithme peut comparer 1,4 milliard de personnes en 2 ou 3 secondes ! », poursuit-il.

« Prévenir le crime »

Pour les autorités, la reconnaissance faciale s’inscrit dans un système plus large visant, affirment-elles, à « prévenir le crime ». « En utilisant des systèmes et des équipements intelligents, on peut savoir à l’avance qui pourrait être un terroriste, qui pourrait faire quelque chose de mal », avait ainsi décrit sans fard Li Meng, vice-ministre des sciences et des technologies, à la mi-juillet.

Grâce à l’intelligence artificielle, les autorités peuvent analyser de plus en plus de données à la fois publiques et provenant d’entreprises privées, contraintes par la loi de livrer leurs données sur demande. « Nous sommes en train de passer d’une approche passive, réactive, de la sécurité, à une approche active : maintenant, grâce à des listes noires de suspects, on peut agir avant que les crimes ne soient commis », assure Liu Shuchang. Vertigineux.

9 décembre 2017

Environnement

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1 décembre 2017

JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA 2017

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La lutte contre l'épidémie du VIH n'est pas terminée mais elle progresse. Vendredi 1er décembre est marqué par la Journée mondiale de lutte contre le Sida. L'occasion de prendre le temps de s'informer sur cette maladie, des moyens qui existent pour s'en protéger et surtout, comment procéder à un dépistage. Plus d'informations sur RTL.fr . . #picoftheday #sida #aids #worldaidsday #fight #disease #protection



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https://m.facebook.com/events/134697150519100/ #worldaidsday #1december 📸@spenglervanda



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30 novembre 2017

Grève - Devant le siège de la SNCF au RER Stade de France / St Denis

 

 

Instagram post by Jacques Snap * Nov 30, 2017 at 8:26am UTC



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Les salariés du prestataire de nettoyage H.Reinier (Onet), chargés des 76 gares du réseau Paris-Nord, sont en grève depuis 27 jours.
La SNCF commence à trouver cela très long, surtout que trois gares (Saint-Denis, Garges et Ermont) «ne peuvent pas être nettoyées car elles sont bloquées, nuit et jour, par les grévistes » estime l’entreprise dans un communiqué. Jugeant la situation «intenable, tant sur le plan sanitaire que sécuritaire », la SNCF a pris «contact avec les autorités compétentes afin de mettre en oeuvre des actions pour accéder aux gares qui sont occupées ».
Par ailleurs, elle «exige de la direction de N Reinier de désigner rapidement un médiateur externe afin d’être accompagnée dans la gestion du conflit pour arriver à un accord bilatéral ».
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