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Jours tranquilles à Paris
15 décembre 2016

La performeuse Déborah de Robertis jugée pour exhibition sexuelle

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Par Culturebox (avec AFP) @Culturebox

L'artiste franco-luxembourgeoise Déborah de Robertis était mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour deux apparitions partiellement dénudée dans des musées, suite à la plainte d'une visiteuse, posant la question régulièrement posée des limites régaliennes de l'exposition de la nudité lors d'une performance artistique.

Ketchup sur seins nus, pose lascive et toison pubienne factice

Le 27 mars, l'"artiste performeuse" de 32 ans s'était invitée au dernier jour d'une exposition consacrée à Bettina Rheims à la Maison européenne de la  photographie à Paris. Près d'un cliché de Monica Bellucci devant un plat de spaghettis, Déborah de Robertis, vêtue d'une longue veste de vinyle rouge ouverte, laissant apparaître ses seins, s'était renversé une bouteille de ketchup sur la poitrine.

Le 18 septembre, cette fois au dernier jour d'une exposition sur le thème de la poupée Barbie, perruque blonde sur la tête, l'artiste était arrivée dans une combinaison couleur chair, qui laissait à nouveau apparaître ses seins. En  haut de ses cuisses, elle arborait une abondante toison pubienne factice. L'artiste prenait, selon une visiteuse qui a porté plainte, "une pose  suggestive". Il y avait "peut-être des trucs philosophiques et féministes", mais que les enfants ne peuvent pas comprendre, en tout cas aux yeux des cette  femme "des trucs qui sont quand-même choquants" pour un jeune public.

Geste de vie

A la barre du tribunal correctionnel de Paris, Déborah de Robertis explique  qu'elle voulait "montrer le corps d'une vraie femme", là où "Barbie n'a pas de  tétons et pas de poils sur le sexe". Elle rappelle l'omniprésence de la nudité dans l'art. La déclarer coupable serait à ses yeux "se tromper d'objet" et "mettre sur le même plan un geste mortifère", l'exhibition sexuelle, et un  "geste de vie", sa performance.

L'artiste, qui s'attache à réinterpréter une œuvre, ne demande pas d'autorisation aux musées. Elle assure qu"'une partie du public en tout cas est enthousiaste". Le contexte est différent par rapport à une "exhibition sexuelle classique", admet la magistrate du parquet, pour qui il s'agit néanmoins d'une "vision imposée" au public. La représentante du ministère public requiert une amende de 2.000 euros.

Récidives

"Quid de l'intention?", réplique l'avocat de l'artiste, Tewfik Bouzenoune. Quand l'artiste montre sa poitrine, "ce n'est pas pour susciter du désir". Préférant au terme d'exhibition celui de "monstration", il fait valoir que celle-ci ne suffit pas à caractériser l'infraction. Et souligne que la rétrospective Bettina Rheims était accompagnée d'un avertissement au public. Plaidant la relaxe, il estime que cela n'a "rien à faire" devant un tribunal. Le jugement sera rendu le 1er février.

Comme l'avait noté la présidente, les deux performances au cœur du procès sont "parmi les plus chastes" de Déborah de Robertis. En janvier au Musée d'Orsay, elle s'était allongée dénudée sous le tableau "L'Olympia", imitant ce chef d'œuvre d'Edouard Manet qui représente une jeune femme nue sur un divan avec, au second plan, une femme noire lui présentant un bouquet de fleurs. Peint en 1863, le tableau fit scandale à l'époque par sa représentation très prosaïque d'une prostituée.

Déjà à Orsay, en 2014, elle s'était mise en scène devant "L'Origine du monde" de Gustave Courbet, célébrissime tableau représentant un sexe de femme, dans la même posture. A chaque fois, elle a fait l'objet d'un rappel à la loi.

Déborah de Robertis n'est pas la seule artiste à avoir récemment fait l'objet de poursuites pour exhibition sexuelle. En mai 2014, le Sud-Africain Steven Cohen, qui avait dansé le sexe enrubanné relié à un coq lors d'un spectacle sur le parvis du Trocadéro à Paris, a été déclaré coupable, mais  dispensé de peine.

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origine

https://fr.wikipedia.org/wiki/Deborah_De_Robertis

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15 décembre 2016

Le wi-fi même à 300 km/h !

SNCF - Dès aujourd'hui, le TGV offre une connexion Internet gratuite aux clients de la ligne Paris-Lyon. Ce service sera déployé progressivement sur les lignes TGV tout au long de 2017.

Par   Matthieu Pelloli

Le train fonce, le voyageur surfe. La SNCF proposera à partir de demain le wi-fi gratuit à tous les passagers dans ses TGV de la ligne Paris-Lyon. « C’est la troisième tentative, donc ça va être la bonne », s’amusait hier, un brin anxieux, Guillaume Pepy, le PDG de l’entreprise publique, rappelant au passage combien l’installation du wi-fi à bord de rames lancées à 300 km/h est une prouesse technique… qui n’a pas toujours été couronnée de succès.

« Le Parisien » - « Aujourd’hui en France » a pu tester le système hier lors d’un aller-retour vers la capitale des Gaules.Verdict ? Une connexion simple et rapide au wi-fi ferroviaire, puis une expérience utilisateur particulièrement fluide, même si le test, effectué en conditions réelles mais à bord d’une voiture réservée à la presse, n’a pas permis d’évaluer la fluidité du système avec un grand nombre d’utilisateurs connectés en même temps.

Lorsqu’il se raccorde au réseau, le voyageur accède au portail « TGV Connect », qui lui permet de suivre son trajet en temps réel sur une carte — comme dans les avions ! — tout en lui donnant accès aux services liés à Internet (mails, réseaux sociaux). Impossible, en revanche, d’utiliser des sites de vidéos en streaming, trop gourmands en bande passante…

La ligne Paris-Lyon ouvre le bal du wi-fi, mais d’ici à fin 2017, 300 rames TGV auront été équipées pour offrir le wi-fi sur les lignes en direction de Bordeaux, Strasbourg, Lille, Rennes et Marseille. Un défi technologique relevé avec l’aide de l’opérateur Orange. Il a fallu « combattre les ponts, les tunnels (  NDLR : la connexion peut néanmoins s’y interrompre au cours du voyage) et tous les matériaux qui ne laissent pas passer les ondes », énumère Benoît Tiers, directeur général digital du groupe SNCF. Montant des travaux : 100 M€. Un investissement sans rentabilité immédiate pour l’entreprise, « car le wi-fi à bord est gratuit », souligne Guillaume Pepy en assurant qu’il n’y aura pas de hausse du prix du billet.

Gare de Lyon, à Paris, Dylan, 19 ans, sans avoir testé le système, trouve l’amélioration « indispensable » sur le principe. Françoise, une sexagénaire, est moins enthousiaste : « C’était bien aussi l’époque où il n’y avait rien d’autre à faire que de lire un livre ou de regarder défiler le paysage… » Oui mais le wi-fi enrichit aussi la réalité. Il donne des indications sur les paysages traversés en train… comme « sur la droite, la D 84 et le village de Bellechaume », alors que la rame file précisément à 261 km/h.

Les passagers seront mis au courant de la présence du wi-fi à bord par des flyers sur leurs sièges, mais certains usagers technophiles l’ont déjà débusqué pendant la période de tests.

Soudain, la voix de Jean-Claude, le conducteur,grésille dans les haut-parleurs : « Nous sommes à 300 km/h .» Il poursuit : « Via Twitter, vous pouvez m’envoyer un message, que je lirai et auquel je répondrai… après notre arrivée en gare. » Ouf. La SNCF, entreprise connectée mais responsable.

14 décembre 2016

Dis-moi ce que tu googlises…

Internet - Nous sommes 94 % à utiliser le moteur de recherche de Google. Ce qu’on lui demande en dit long sur nos centres d’intérêt. Voici, en exclusivité, le palmarès 2016.

Par   Aymeric Renou

à quoi ressemble l’année qui s’apprête à s’achever sur la planète Web. Nous publions en exclusivité le palmarès 2016 des recherches effectuées sur Google, la porte d’entrée la plus utilisée pour se promener sur la Toile.

Incontournable

Il en existe pourtant plusieurs dizaines, dont le français Qwant, mais Google s’octroie la quasi-totalité du marché des requêtes sur le Web. 92,9 % des recherches effectuées par les internautes dans le monde passent par lui. En France, c’est même 94,1 %, selon les chiffres publiés en novembre par la société StatCounter. De quoi reléguer les concurrents sur le podium au rang de piètres figurants, Bing de Microsoft à seulement 3,4 % ou encore Yahoo à une minuscule part de 1,8 %.

La force de Google ? Il a réponse à tout ou presque, indexant quelque 30 000 milliards de pages du réseau Internet. Cette exhaustivité attire la curiosité des internautes et fait de Google une porte d’entrée incontournable, générant 3,3 milliards de requêtes chaque jour dans le monde, redirigées sur 20 milliards de sites Web.

Tout le monde

Impossible de dresser le portrait-robot de l’utilisateur de ce moteur de recherche. Tout le monde googlise dès qu’il s’agit de trouver une information, contacter un ami perdu de vue, s’informer, passer une commande ou acheter un billet d’avion. La recherche ne se fait d’ailleurs plus principalement depuis un ordinateur de bureau, un PC portable ou une tablette tactile.

Depuis la fin de l’année dernière, les recherches à partir d’un smartphone sont majoritaires et représentent plus de la moitié du trafic. Une envolée logique puisqu’en France 75 % des ventes de smartphones concernent des produits fonctionnant avec le système Android, appartenant à Google, et dont l’interface est dotée systématiquement d’une barre de recherche du géant californien sur l’écran d’accueil.

L’actualité en pointe

Que vont d’abord chercher les Français sur Google ? A comprendre, dans la majeure partie des cas, les grands faits de l’actualité française et mondiale. Le palmarès publié chaque fin d’année permet ainsi de prendre le pouls des préoccupations de la population. Celle de 2015 avait été marquée par les attentats à Paris, avec des recherches sur « Charlie Hebdo » et le Bataclan arrivant en tête.

2016 est moins douloureuse et plus festive avec des questions autour de l’Euro de foot, recherché 1,5 fois plus que le jeu sur smartphone Pokémon Go et neuf fois plus recherché que le Tour de France. Le top 3 des personnalités les plus ciblées sur le Web est Kim Kardashian, en rapport à son agression à Paris début octobre, suivie par la chanteuse Céline Dion, qui a perdu son mari René en janvier, et enfin le blogueur Jeremstar, dont la spécialité est de recevoir des stars de la téléréalité pour des interviews… dans sa baignoire.

Mode d’emploi géant

Les internautes ne s’arrêtent pas à la seule actualité. Google est devenu en quelques années une sorte de mode d’emploi planétaire permettant de dégoter astuces et combines pour résoudre les petits soucis de la vie quotidienne. Plusieurs millions de recherches commencent ainsi par « comment ». En 2016, les Français ont d’abord cherché comment maigrir, mais aussi comment dessiner ou comment tomber enceinte et comment devenir riche !

11 décembre 2016

Laetitia Casta ambassadrice de l'UNESCO

Laetitia Casta est aujourd’hui ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF, engagée pour la défense des droits des enfants dans les conflits armés. Elle prend son rôle très a coeur : elle s’est rendue au Tchad et a pour projet de réaliser un documentaire.

«Depuis quelques années, je voulais m’engager, mener une action concrète», raconte Laetitia Casta dans une interview accordée au magazine «Elle», dont elle fait la couverture. Alors l’ancien mannequin a rejoint l’UNICEF et est devenue ambassadrice de bonne volonté, engagée pour la défense des droits des enfants dans les conflits armés. «J’avais envie d’intervenir sur la question des enfants-soldats après avoir vu un documentaire sur le sujet. D’où cette mission dans la région du lac Tchad, où se concentrent des familles nigérianes fuyant les attaques de Boko Haram», explique-t-elle.

En effet, fin novembre, Laetitia Casta a passé une semaine au bord du lac Tchad. «Je ne voulais pas faire un aller-retour express, mais y rester une bonne semaine. J’ai souhaité partir accompagnée d’un reporter de guerre, Christopher Morris, avec lequel je vais réaliser un documentaire pour témoigner sur ce drame. Je voulais moi aussi tenir la caméra, afin de me sentir active sur place.» L’actrice passe donc derrière la caméra, pour la deuxième fois - après son court-métrage «En moi». «Ce documentaire, c’est pour l’Unicef, pas pour moi», précise-t-elle.

Laetitia Casta a donc rencontré des femmes et des enfants, leur a parlé, les a filmé. «Tout manque là-bas !» explique-t-elle. Et l’actrice a envie de changer les choses, de se rendre utile. «Il ne s’agit pas de bonne conscience mais d’une révolte face à ce que j’ai observé», affirme-t-elle. Un combat qui lui tient à coeur : «Définitivement, je suis revenue différente. Comme si j’avais laissé une peau là-bas.»

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26 novembre 2016

Flavie Flament

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25 novembre 2016

La belle espérance de vie des Françaises

L’espérance de vie hexagonale est tirée vers le haut grâce aux femmes. Les dépenses de santé sont plutôt raisonnables.

La France affiche la troisième meilleure espérance de vie d’Europe, avec 82,8 ans, derrière l’Espagne (83,3) et l’Italie (83,2). C’est ce qui ressort du Panorama de la santé : Europe 2016 publié par l’OCDE et la Commission européenne. Dernière du classement, la Lettonie, avec neuf ans de moins que le leader espagnol. La moyenne des vingthuit États-membres est de 80,9 années, en hausse de six ans par rapport à 1990. L’écart entre Françaises (86 ans, deuxième rang d’Europe) et Français (79,5) est en revanche l’un des plus forts d’Europe (6,5 ans). Parmi les mauvais points de l’Hexagone, sa consommation d’alcool : même en baisse régulière, elle reste, à 11,5 litres d’alcool pur par an et par personne, au-dessus de la moyenne des Vingt-Huit (10 litres). Constat identique sur le tabagisme (22,4 % de la population française contre 21 % dans l’Union), avec une inquiétude particulière pour les jeunes : un jeune Français sur cinq fume régulièrement, contre un sur sept en Europe. Nos ados font en revanche partie des meilleurs élèves côté bouteille : seulement 16 % des filles et 17 % des garçons se sont déjà saoulés au moins deux fois à l’âge de 15 ans, ce qui les place au 23e rang européen, loin derrière le Danemark (36 % des filles, 39 % des garçons). Ils sont également parmi les moins obèses d’Europe (3e taux le plus faible). Du côté des dépenses de santé, la France se situe au 9e rang avec 3 342 € (financements publics et privés cumulés) par an et par habitant, derrière le Luxembourg, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, l’Irlande, l’Autriche, le Danemark et la Belgique et juste devant le Royaume-Uni. Un bon classement au sein des pays développés. La moyenne des Vingt-Huit, tirée vers le bas par les pays d’Europe de l’est, est de 2 781 €.

24 novembre 2016

SIDA

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24 novembre 2016

Stop aux violences faites aux Femmes !

24 novembre 2016

Permis de conduire : pourquoi à Paris les jeunes renoncent

Les 18 à 25 ans sont de plus en plus nombreux à ne pas se mettre au volant à Paris. Une tendance que nous décryptent les spécialistes.

Selon la préfecture de Police de Paris, le nombre de 18/25 ans qui se sont présentés au permis dans la capitale a diminué de 10% en cinq ans.

Nadjate, 25 ans, étudiante en géopolitique ; Marion, 23 ans, à HEC à Jouy-en-Josas ; Vincent, éducateur spécialisé vivant à Ivry, 29 ans… Aucun de ces Parisiens ou Franciliens n'a le permis de conduire. À la question "pourquoi?", la même réponse fuse, lancée sur le ton de l'évidence : "Mais, je n'en ai pas besoin!" Ces jeunes adultes qui se passent de la carte plastifiée rose – mise en circulation depuis trois ans – ne sont pas des oiseaux rares : seulement 60 % des moins de 30 ans vivant dans l'agglomération parisienne (Paris et petite couronne) détiennent le sésame qui permet de tenir un volant, contre 80 % en grande couronne*. "Dans mon groupe d'amis, on est une majorité à ne pas l'avoir, je ne suis pas une originale", explique Nadjate. Vincent, lui aussi, ne se considère pas "comme un ovni, parce que je n'ai pas ce diplôme. C'est assez fréquent à Paris!".

« Les gens se déplacent moins en voiture»

Ce choix de vie s'accentue même chez les plus jeunes, les 18-24 ans. Il y a trente ans, c'était "passe ton bac, et ton permis ensuite". À la sortie du lycée, deux Franciliens sur trois décrochaient le permis. En 2010, ils n'étaient plus que 46 %, selon une étude du Stif, l'autorité des transports parisiens. En 2012, la baisse se confirme : 45,4 % des 18-24 ans ont passé l'examen**, d'après la Prévention routière. "Nous avons demandé à ces jeunes Franciliens sans permis s'ils le préparaient : plus de la moitié n'était pas dans cette démarche", ajoute-t-on à l'association de lutte contre l'insécurité routière.

"Les jeunes passent moins le code et la conduite. Ce phénomène est global : il s'observe dans tous les pays industrialisés, même aux États-Unis depuis le début des années 2000. Il est à relier au ‘‘peak car travel'' [le plafonnement des déplacements automobiles], atteint dans la plupart de ces pays entre 2000 et 2005 : les gens se déplacent moins en voiture", précise Jean-Loup Madre, chercheur à l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar). "En France, ce comportement nouveau a vu le jour après la suppression, en 1997, du service militaire obligatoire qui permettait aux jeunes hommes de passer le permis gratuitement."

 "Impossible de s'en sortir avec 20 heures de conduite"

Mais dans ce contexte général, la capitale se distingue : "Les jeunes y passent le permis plus tard que les provinciaux. Il y a un décalage de 4/5 ans", observe Patrick Bessone, président de la branche éducation routière au CNPA, le Conseil national des professions automobiles, une organisation patronale représentant 190 auto-écoles en Île-de-France. "Dans la capitale, l'examen est plus dur à décrocher, puisqu'il se passe dans des conditions réelles et que la circulation n'est pas la même qu'en province [taux de réussite en 2015 : 50 % à Paris, contre 60 % pour toute la France]. Le coût est également plus élevé, entre 1.500 € et 1.700 € contre 1.300 € en province." Un coût estimé pour un forfait de 20 heures de conduite, le minimum exigé. Mais un gérant d'auto-école parisien interrogé par le JDD estime qu'il faut plutôt compter 50 heures de conduite, soit autour de 2.500 €! "Pour l'examen pratique, les candidats partent de ­Vélizy au sud, ou Gennevilliers au nord : ce sont des parcours compliqués, décrit-il, et c'est impossible de s'en sortir avec seulement 20 heures de conduite."

«L'usage d'un bien, comme une automobile, est plus important que sa propriété»

Marion, 23 ans, étudiante à HEC, entend passer le permis dans les années qui viennent, "mais en province si je peux". Entre-temps, la jeune femme ne ressent pas "le besoin de rouler en voiture dans [sa] vie de tous les jours" : elle combine métro et train, notamment pour aller en cours à Jouy-en-Josas, dans les Yvelines. Elle bénéficie d'un réseau de transport noté comme étant le meilleur au monde en octobre dernier, par l'Institute for Transportation and Development Policy (ITDP). Dans cette étude, Paris intra-muros est en tête devant 25 autres mégapoles (dont Pékin, Madrid…), pour son réseau ferré : 100 % des habitants sont à moins d'un kilomètre à pied d'une station. Lorsqu'on franchit le périphérique, le taux descend à 60 % pour la petite couronne, et 13 % seulement en grande couronne, où les jeunes… passent davantage le permis.

"Vélo, VTC, covoiturage, il y a toujours une solution"

À ce réseau dense de transport en commun, s'ajoutent depuis près de cinq ans de nouveaux services, issus souvent de la nouvelle économie. Vélib', mis en place par la Mairie de Paris en 2011, compte plus de 20 % d'abonnés annuels âgés de 18 à 25 ans. Nombre de jeunes se dirigent aussi vers les petites cylindrées motorisées qui ne nécessitent pas de permis. Pour sortir le soir, Nadjate, 25 ans, sans permis, s'octroie un budget de 100 € par mois dépensés en Uber ou en voiture partagée. Quatre-vingt pour cent des clients de la plateforme Heetch, qui propose du covoiturage de nuit – et dont l'activité passe en jugement début décembre –, ont moins de 25 ans. "Plus de la moitié d'entre eux sont des Parisiens" explique Teddy Pellerin, l'un des fondateurs de la start-up qui annonce 500.000 inscrits, tout en ajoutant : "Les jeunes sont délaissés la nuit en matière de transport, surtout en banlieue." Les deux tiers des passagers transportés n'ont jamais conduit une voiture, selon une étude de Heetch, datant de juin 2016.

Chez BlaBlaCar, qui propose de partager des trajets automobiles sur de longues distances, 17 % des utilisateurs déclaraient en 2015 "repousser le moment de passer le permis, en raison du covoiturage". "L'usage d'un bien, comme une automobile, est plus important que sa propriété", explique Kévin Deniau, de BlaBlaCar.

Vélo, VTC, covoiturage… "il y a toujours une solution" s'enthousiasme Vincent, 29 ans, à Ivry. Mais ce travailleur social songe à passer quand même le permis, la trentaine passée, "uniquement pour des raisons professionnelles". Nicolas Kaçar, gérant de l'école de conduite Nicolas dans le 18e, voit de plus en plus de trentenaires frapper à sa porte : "la moitié de mes élèves a plus de 30 ans, alors qu'il y a quarante ans, quand j'ai commencé dans le métier, les jeunes s'inscrivaient à 18 ans, motivés!" À Paris, moins d'un foyer sur deux possède une voiture…

On ne sait pas encore comment ces "sans permis volontaires" agiront dans le futur. "Dans leur grande majorité, ils devraient reporter l'examen de quelques années, mais peut-être qu'une frange choisira un logement près d'un RER pour ne pas avoir à prendre de voiture, et le réseau du Grand Paris Express va dans ce sens", pronostique Laurent Fouillé, sociologue, auteur d'une thèse sur l'attachement automobile. "Comme ils se sont longtemps passés d'automobile, ils auront peut-être un comportement différent, et un usage moins systématique de la voiture." Marion qui "n'aime pas la vitesse", voit d'un bon œil les expérimentations de véhicule sans conducteur, car, glisse-t-elle, "je n'ai jamais rêvé de conduire…".

Marie-Anne Kleiber - Le Journal du Dimanche

23 novembre 2016

Affiches de prévention du sida : le gouvernement saisit la justice à la suite de la « censure » de maires

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, veut défendre sa campagne mettant en avant des couples homosexuels.

Quelques heures avant de disparaître des emplacements publicitaires du réseau JC Decaux, la campagne gouvernementale de prévention du VIH (sida) à destination des homosexuels, visible depuis près d’une semaine sur 8 000 affiches dans 130 villes en France, a suscité une flambée de passions.

Dénonçant l’« homophobie » des maires Les Républicains (LR) qui avaient demandé le retrait de ces affiches dans leur commune, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé, mardi 22 novembre sur Twitter, avoir saisi la justice administrative pour contester cette « censure ».

Dans le collimateur de la ministre : l’arrêté municipal pris la veille par le maire (LR) d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) Bruno Beschizza, pour interdire ces affiches au motif qu’elles « portent atteinte à la dignité au risque de heurter la sensibilité de l’enfance et de la jeunesse ».

Le même jour, Christophe Béchu, maire (LR) d’Angers, avait demandé – et obtenu – le retrait des affiches « situées aux abords des écoles » afin de « ne pas exposer un jeune public à un message qu’il ne peut pas comprendre ».

« Crispation »

Au final, les affiches ont été retirées par JC Decaux dans une dizaine de villes, « peut-être une quinzaine », annonce Lucile Bluzat, la coordinatrice du projet à Santé publique France. Sur les affiches, dont le ministère de la santé rappelle qu’elles ont été conçues en partenariat avec les associations de lutte contre le sida, la photo de deux hommes qui s’enlacent, et des messages tels que « Coup de foudre, coup d’essai, coup d’un soir » ou « Avec un amant, avec un ami, avec un inconnu », « Les situations varient, les modes de protection aussi ».

« Cette population des hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes est la plus exposée, avec près de la moitié des nouveaux cas d’infection », explique Lucile Bluzat. Les précédentes campagnes de ce type n’avaient été menées qu’au sein des espaces « communautaires », comme les bars LGBT ou les médias spécialisés, ce qui n’a cette fois constitué que la première phase de l’opération lancée le 1er novembre.

En octobre, dans une lettre à la ministre de la santé dévoilée par Libération, plusieurs associations, dont Aides, avaient fait part de leur crainte de voir le gouvernement ne pas oser « assumer d’afficher des couples homosexuels dans des abribus un lendemain de manif pour tous ». Elles disaient craindre que des « considérations électoralistes »passent avant des « impératifs de santé publique, donnant des gages à la frange la plus réactionnaire de la population ». Mme Touraine avait finalement tranché en faveur du lancement de la campagne.

« Message électoral en direction d’une communauté »

« Les deux hommes ne sont pas nus ou en train de faire l’amour, souligne Aurélien Beaucamp, le président de Aides. Si on avait vu un couple hétérosexuel, cela n’aurait pas posé de problème. » « Il y a des campagnes de publicité, pour des voitures par exemple, dont les messages sont beaucoup plus violents que cette campagne », ajoute-t-il, dénonçant une « crispation depuis quelques mois sur des questions d’homophobie ».

A cinq jours du deuxième tour de la primaire de la droite, ni Alain Juppé, ni François Fillon – les deux finalistes – ne se sont exprimés, mardi, sur le sujet. Isabelle Le Callennec, députée (LR) d’Ille-et-Vilaine et soutien de M. Fillon, a toutefois jugé cette campagne « très suggestive », y voyant un « message électoral en direction d’une communauté », assurant à l’Agence-France-presse avoir reçu « des appels de parents, de familles, qui sont choqués ».

Conformément à ce qui était prévu initialement, après l’arrêt de sa diffusion, mercredi 23 novembre, sur le réseau JC Decaux, la campagne devait se poursuivre de façon beaucoup plus modeste sur d’autres supports. Article de François Béguin


La campagne de prévention du VIH qui créé la discorde

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