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Jours tranquilles à Paris

9 octobre 2020

Fanny Müller

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9 octobre 2020

Erdeven - Piste cyclable : clap de fin avant fin 2020

Le chantier de la piste cyclable de trois kilomètres bourg d’Erdeven-Kerhillio a repris au niveau des virages de Lisveur, et attaque sa dernière ligne droite. Les premiers plannings prévoyaient une réalisation complète avant l’été. La Covid 19 a retardé le chantier.

Les travaux ont continué début juillet, et une longue portion avait été ouverte. Les retours auprès des professionnels du tourisme, mais du côté des usagers du quotidien, ont été très positifs, et les objections marginales. La tranche en cours est Kerberdery - Kerhillio. « Si la météo le permet, on devrait avoir terminé avant fin novembre. On prévoit la pose de signalisations et des poteaux avant la mi-novembre », annonçait le responsable du chantier au sein de Colas, mardi, lors d’un point sur site. Ce chantier comprend aussi la reprise des pluviales », précisait Gilbert Gouzerh, maire adjoint.

La piste implique aussi un rétrécissement de la largeur de chaussée, mais de l’ordre de 20 cm seulement.

Chiffré à 810 000 €HT, ce chantier bénéficie de 50 % d’aides, de la part d’Auray Quiberon-Terre atlantique (100 000 €), la région Bretagne (200 000 €) et l’État (100 000 €).

9 octobre 2020

Vu sur Internet

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9 octobre 2020

Saint-Pierre-Quiberon - Les éoliennes flottantes s’invitent au Grand Site

Les membres du comité syndical « Dunes sauvages de Gâvres à Quiberon » se sont réunis, mardi après-midi, au centre culturel de Saint-Pierre Quiberon.

Le projet d’éoliennes au large de Belle-Île et Groix et les dégâts suite au passage de la tempête Alex ont été au menu, notamment, du comité syndical du grand site de France des Dunes sauvage de Gâvres à Quiberon.

Le comité syndical « Dunes Sauvages de Gâvres à Quiberon » s’est réuni mardi. L’ordre du jour comportait la création de commission thématique et la désignation de délégués auprès de différentes instances. Lors des questions diverses le projet d’éoliennes flottante a été évoqué.

Trois commissions ont été créées dans lesquelles travailleront le président, Dominique Riguidel, un vice-président référent et quatre délégués : la commission « Communication, sensibilisation, tourisme et partenariats », avec comme référent Gérard Pierre, la commission « Ressources humaines et finances », avec Sophie Le Chat, et la commission « Aménagement et travaux » avec Stéphanie Doyen. Dominique Riguidel a été élu délégués au CNAS et Stéphanie Doyen déléguée à Géo-Bretagne.

Lors des questions diverses, Gildas Gouarin a demandé à ce que le syndicat se positionne sur le projet actuel d’éoliennes flottantes. L’élu de Quiberon a rappelé le dossier de candidature au label « Grand site de France » de novembre 2017, où les élus de l’époque, parlant alors de la ferme pilote de quatre éoliennes, que « le syndicat mixte est […] particulièrement vigilant pour que ce projet ait un impact minimal sur le paysage et les espaces naturels du Grand site ». Il était écrit que : « cette ferme pilote ne sera pas étendue et ne nécessitera pas de sous stations électriques entre elles ».

Un sujet à traiter en commission

Gildas Gouarin déplore le choix de l’éolien en matière de transition énergétique : « Implanter de l’éolien, c’est produire une électricité carbonée, parce qu’il faut compléter par les énergies fossiles. L’éolien fait avant tout le bonheur des marchands de gaz ». Avec des inquiétudes sur l’impact écologique et esthétique des 62 éoliennes, il appelle à prendre position dans le débat public. Une demande qui a été entendue et, après qu’un débat où les divergences sur la légitimité d’un tel projet et du site ont pu s’exprimer, le président, Dominique Riguidel a expliqué que le sujet serait traité en commission.

La voie verte fermée à Saint-Pierre Quiberon

Les élus du comité syndical ont également fait un bilan des dégâts dus à la tempête Alex. De nombreux arbres ont souffert et un arrêté municipal a été pris par Saint-Pierre-Quiberon pour fermer la voie verte entre Penthièvre et Le Bégo. Gérard Pierre, conseiller départemental, est revenu sur l’historique de cette voie, financée par le Département mais dont l’entretien a été transféré au syndicat et aux communes par une convention : « Nous devons aujourd’hui faire un diagnostic de l’état de la piste. De nombreuses racines ont détérioré l’enrobé et des travaux sont à prévoir ».

8 octobre 2020

Marisa Papen

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8 octobre 2020

Présidentielle américaine - Kamala Harris et Mike Pence s’affrontent autour du Covid-19, lors d’un débat “tendu” mais civil

trump debat

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Huit jours après le premier face-à-face entre le président républicain et son adversaire démocrate qui avait viré au pugilat verbal, le duel entre les colistiers a donné lieu à des échanges sur le fond, plus posés, dominés notamment par la gestion de la pandémie, le système de santé et l’environnement.

Derrière des vitres en plexiglas censées les protéger du Covid-19, Kamala Harris et Mike Pence ont fait preuve mercredi soir à Salt Lake City, d’un peu plus de courtoisie l’un envers l’autre que Joe Biden et Donald Trump lors du premier débat présidentiel. Mais si le ton était nettement plus civil et “moins explosif” qu’entre les deux candidats à la Maison Blanche, “les tensions étaient bien là”, note le Wall Street Journal.

Le vice-président républicain et la sénatrice démocrate se sont d’entrée de jeu affrontés sur la gestion du Covid-19, un thème qui domine la campagne électorale et qui a naturellement occupé tout au long de la soirée “une place importante dans le débat”, remarque le quotidien financier conservateur.

Kamala Harris à l’offensive sur la gestion de la crise du Covid-19 par Trump

“Le fait que l’échange ait débuté sur la question de la pandémie a clairement profité à la démocrate, qui a pu passer à l’offensive en attaquant la mauvaise gestion de l’administration Trump”, estime Melanie Mason, journaliste au Los Angeles Times. “Harris maîtrisait bien les faits et les chiffres de la crise. Et même si Pence était bien meilleur qu’elle pour exprimer son empathie et son inquiétude pour les Américains touchés par le Covid-19, il a néanmoins été contraint de se placer sur la défensive dès le début du débat”, analyse la reporter.

“Les Américains ont été témoins de ce qui est le plus gros échec de toute administration présidentielle dans l’histoire de notre pays”, a lancé d’emblée la sénatrice démocrate de 55 ans. “Le président Donald Trump a fait ce qu’aucun autre président américain n’a jamais fait”, a rétorqué Mike Pence, 61 ans, en louant notamment sa décision de fermer les frontières avec la Chine.

Le vice-président a accusé Kamala Harris de “saper la confiance” des Américains dans un vaccin actuellement en préparation, après que celle-ci a affirmé au cours du débat qu’elle ne ferait pas confiance à un sérum approuvé par l’administration Trump mais qui n’aurait pas reçu le soutien d’experts sanitaires gouvernementaux. “Arrêtez de faire de la politique en jouant avec la vie des gens”, lui a lancé Mike Pence.

Refusant de “recevoir des leçons” de son contradicteur, la sénatrice a aussi défendu l’Obamacare, la loi d’assurance-maladie dont l’administration républicaine veut se débarrasser. Elle a “descendu en flammes” Pence sur la question des “preexisting conditions”, note le magazine de gauche Mother Jones. Les démocrates craignent que ces antécédents médicaux utilisés par les assureurs avant l’introduction d’Obamacare pour refuser de couvrir des patients considérés à risque, puissent être réintroduits par Trump lors d’un second mandat, avec l’appui d’une Cour suprême plus conservatrice.

“Joe Biden n’arrêtera pas le fracking”

Tentant de reprendre l’offensive, l’ancien gouverneur de l’Indiana a saisi l’opportunité d’une question sur le changement climatique pour essayer de marquer des points. “Tout en reconnaissant la réalité du réchauffement”, Pence a averti que le plan environnemental de Biden “écraserait le secteur de l’énergie américaine”, note Anthony Zurcher, correspondant de la BBC en Amérique du Nord. Il l’a notamment accusé de vouloir “abolir” les combustibles fossiles et d’être prêt à interdire le fracking, ce que Kamala Harris a nié en bloc. “Joe Biden n’interrompra pas le fracking” a répété plusieurs fois la sénatrice de Californie, s’attirant sur Twitter les foudres d’une partie de la gauche américaine favorable au Green New Deal.

“Biden doit marcher sur des œufs lorsqu’il aborde la question de l’environnement”, estime Anthony Zurcher. Lui et Kamala Harris “ont jusqu’ici évité de défendre ouvertement” les mesures audacieuses qui seraient nécessaires pour combattre le réchauffement “de peur que cela n’aliène des électeurs encore indécis dans des swing states”, comme en Pennsylvanie ou dans l’Ohio, car ils craignent que ces Américains ne perçoivent “des réglementations gouvernementales supplémentaires comme une menace pour leur gagne-pain”.

La sénatrice de Californie a utilisé ce débat “pour rassurer les électeurs en leur montrant qu’elle et M. Biden ne sont pas aussi progressistes que ce que prétendent les républicains”, remarque le New York Times. Elle n’a ainsi pas hésité à “renier certaines idées sur lesquelles elle avait elle-même fait campagne lorsqu’elle était candidate aux primaires démocrates”, comme le Green New Deal.

Noémie Taylor-Rosner

8 octobre 2020

Reportage - Comment Moïse a sauvé Venise des eaux

venise barrage

LA STAMPA (TURIN)

Le samedi 3 octobre, pour la première fois depuis le lancement du projet en 2003, la digue artificielle nommée “Mose” (“Moïse” en italien) est entrée en action dans la lagune, pour éviter qu’une marée haute ne submerge Venise. Un événement historique pour une cité des Doges meurtrie et en quête d’espoir, raconte La Stampa.

Le conducteur du vaporetto 31, qui navigue en direction de la place Saint-Marc, a vite compris qu’il s’agissait là d’une journée historique. “Regarde le Grand Canal, tu as vu comme il est calme ?” “Et même derrière le Rialto, à l’Erbaria, qui finit toujours sous l’eau, la zone du marché est sèche. Tout va bien se passer, j’en suis sûr !” Oui, après dix-sept années de travaux et d’interruptions, 7 milliards d’euros qui ont servi à réparer cette construction qui n’avait toujours pas été inaugurée, une enquête pour corruption, l’arrestation de trente personnes et la découverte de l’un des pots-de-vin les plus abyssaux jamais versés pour un ouvrage public, le Mose fonctionne enfin.

Hier, le samedi 3 octobre 2020, pour la première fois, le “module expérimental électromécanique” a fait ce pour quoi il a été conçu : il a protégé Venise. Sa beauté. Son histoire. Il nous a tous protégés.

Après des journées et des journées de pluie et de sirocco, le centre maritime annonçait un pic de 135 voire de 140 centimètres aux alentours de 12 h 20. Une hauteur suffisante pour submerger toute la partie centrale de la ville. La décision de redresser la digue est définitivement arrivée à l’aube. C’est alors que les 78 vannes qui la composent se sont soulevées en une heure et dix-sept minutes. D’un côté de la barrière jaune, la crue poussait et crachait des éclaboussures, de l’autre, le niveau de la marée ne dépassait pas 70 centimètres. Il y avait comme deux niveaux dans la mer.

“On n’a jamais rien vu de pareil”, commente, presque ému, Mario Rossetti, un vigile privé employé par la ville, tandis qu’il parcourt de long en large les passerelles installées sur la place Saint-Marc. Hier, ces passerelles surélevées étaient vides. Elles n’ont pas servi. L’eau n’est pas venue. Le musée permanent, ouvert à tous, qu’est Venise, est resté sec et intact. Pour le plus grand émerveillement de tous, y compris de Carlo Alberto Tesserin, procurateur de la basilique Saint-Marc : “Pas une goutte d’eau n’est entrée dans l’église. Ce n’est jamais arrivé. C’est un très grand jour.” C’est la première fois que les digues ont été déployées en urgence, après les derniers essais de cet été.

Ainsi, ce samedi 3 octobre a été une journée morose pour les vendeurs de bottes en caoutchouc. Mais aussi pour les touristes, toujours en quête de sensations, qui n’ont pas pu assister au spectacle de la montée des eaux, qui provoque l’inquiétude des gens, cette impression de voir la ville sombrer.

À 14 heures, les passerelles sur lesquelles Vénitiens et touristes s’étaient habitués à marcher ont même été démontées. Pas un millimètre d’eau dans les boutiques, les ascenseurs des hôtels, les entrées des bars. Un miracle ? Non. “C’est un scandale d’avoir mis si longtemps [à concrétiser ce projet]”, s’indigne Francesco Guarnieri. Il fait partie des rares Vénitiens à être restés vivre dans le quartier le plus touristique du monde. Il habite place Saint-Marc :

Ce qui se passe aujourd’hui est extraordinaire. On attendait ça avec impatience. Même les caves n’ont pas été touchées. Mais il faut demander à ceux qui dirigent la ville depuis toutes ces années pourquoi ils n’ont pas veillé à la bonne avancée d’un ouvrage si crucial.”

“Le pire visage de l’Italie”

Le Mose restera pour toujours associé au pire visage de l’Italie : lenteur et corruption, travail bâclé et escroquerie, augmentation vertigineuse des coûts. Mais, hier, ce fut le jour de la revanche. Enfin.

Le président de la République, Sergio Mattarella, a même appelé le maire de Venise, Luigi Brugnaro, qui s’était rendu au milieu de la lagune pour contrôler les opérations de déploiement de la digue mobile. “Nous sommes extrêmement satisfaits. Après avoir regardé pendant des dizaines d’années, impuissants, l’eau envahir le centre historique et causer des dommages considérables, nous avons montré aujourd’hui que le système Mose fonctionne.”

“Une ville quasiment vide et enfin au sec”

Non par scepticisme mais par prudence, rappelons qu’hier le sirocco soufflait à une vitesse de 19 nœuds, mais que des tempêtes bien plus fortes se sont déjà abattues sur la ville. Rappelons également que la marée haute record est celle de 1966, avec 194 centimètres, et qu’elle est suivie par l’épouvantable crue de novembre 2019, qui a atteint 187 centimètres. Hier, l’eau est montée beaucoup moins haut. C’est dire que d’autres épreuves attendent les digues jaunes du Mose.

Des épreuves déterminantes pour cette ville qui souffre déjà beaucoup. “C’est un grand jour, pourtant je n’arrive pas à oublier que pendant tous ces mois de pandémie, comme beaucoup d’autres Vénitiens, j’ai perdu 80 % de mes recettes”, souffle Mario Gasparini, conducteur de bateau-taxi, sur son embarcation en bois foncé. Il y a tant de choses étranges à Venise. C’est une ville quasiment vide. Une ville enfin au sec.

Niccolò Zancan

Source

La Stampa

TURIN http://www.lastampa.it

8 octobre 2020

Caroline Winberg

caroline winberg33

8 octobre 2020

Adèle Exarchopoulos

adele exou

8 octobre 2020

« Puissance régionale à l’ambition gargantuesque, la Turquie d’Erdogan se moque du Kremlin comme de la Maison Blanche »

Par Alain Frachon, éditorialiste au « Monde »

Le soutien d’Ankara à l’offensive de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh illustre comment une puissance moyenne peut tenir en respect les poids lourds russe et américain, estime dans sa chronique Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».

Il n’a peur ni de Moscou ni de Washington. Imprévisible boutefeu de la scène internationale, le Turc Recep Tayyip Erdogan, appétit de géant et culot musclé, défie les grands de ce monde. Il illustre au Caucase une des réalités du moment : les poids moyens tiennent les poids lourds en respect.

Où est le leadership américain quand un des membres de l’OTAN, la Turquie, réveille, sans prévenir ses « alliés », le front de guerre du Haut-Karabakh ? Où est la prépondérance russe sur sa « zone d’influence » traditionnelle quand, appuyée par la Turquie, une ancienne République soviétique, l’Azerbaïdjan, en pilonne une autre, l’Arménie ? Puissance régionale à l’ambition gargantuesque, la Turquie d’Erdogan se moque du Kremlin comme de la Maison Blanche. De Vladimir Poutine comme du fiévreux Donald Trump.

Déclenchés le 27 septembre par l’Azerbaïdjan, les combats se poursuivaient cette semaine. Stepanakert, la « capitale » du Haut-Karabakh, enclave à majorité arménienne en territoire azéri, est chaque jour bombardée par les forces de Bakou. Le Haut-Karabakh, autoproclamé République indépendante, est appuyé par l’Arménie voisine – pour ne pas dire qu’il en fait partie. Dans les affrontements des années 1990, les forces arméniennes ont taillé alentour de l’enclave et, pour la protéger, des zones tampons d’où des dizaines de milliers d’Azéris ont été chassés par la force.

Moscou observe

Quel est l’objectif de Bakou ? Tenter de récupérer une partie du terrain cédé dans les combats du siècle passé ? Relancer une négociation internationale sur le statut du Karabakh ? Moscou observe, appelle au cessez-le-feu, bref, hésite sur la conduite à tenir (lire l’article d’Isabelle Mandraud et de Nicolas Ruisseau). L’attaque azérie était préméditée, préparée à l’avance par des forces qui sont traditionnellement équipées par la Russie. Entre Bakou et Moscou, les liens sont sentimentaux aussi : le camarade « papa » Aliev, Heydar, père de l’actuel président azéri, Ilham Aliev, était membre du Politburo de l’URSS. Des liens ont été scellés, verre de vodka en main, en chantant L’Internationale. Ce n’est pas rien.

Poutine était-il au courant des intentions du jeune Aliev ? On peut toujours prêter au grand stratège du Kremlin quelque motivation machiavélique pour laisser la guerre reprendre un moment dans la région. On voit mal le bénéfice. De l’autre côté, la Russie est plus présente encore : elle est liée à l’Arménie par un traité de défense qui ne couvre pas le Haut-Karabakh ; elle arme les forces d’Erevan ; elle dispose d’une base militaire sur le territoire de l’Arménie. La Russie est un peu chez elle à Bakou comme à Erevan.

Habituellement, le Kremlin sonne la fin des batailles entre Arméniens et Azéris. Et chacun obéit à son fournisseur d’armes. Seulement, cette fois, Bakou peut compter sur la Turquie d’Erdogan pour disposer d’une autonomie de manœuvre élargie. La cause de l’Azerbaïdjan turcophone au Karabakh est devenue celle du président turc. La deuxième plus puissante des armées nationales de l’OTAN, celle de la Turquie, appuie, d’une manière ou d’une autre, l’offensive azérie : drones et soldatesque arabe – à forte coloration islamiste – recrutée par Ankara, peut-être même soutien aérien.

Le New York Times rapportait cette semaine la teneur d’un entretien entre le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et Robert O’Brien, le chef du Conseil de sécurité de la Maison Blanche. Pourquoi les Etats-Unis laissent-ils un membre de l’OTAN, la Turquie, alliée de Washington, demandait Pachinian, bombarder avec des F-16 américains une population d’origine arménienne sur un territoire disputé ? Ankara dément, non son appui à l’offensive de Bakou, mais que des F-16 turcs bombardent Stepanakert.

Au Congrès américain, qui a qualifié de génocide le massacre des Arméniens de Turquie au tout début du XXe siècle, on n’apprécie guère que l’allié turc de l’OTAN participe à une attaque contre les Arméniens du Karabakh. On estime que l’histoire oblige la Turquie à une manière de neutralité – au minimum – entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Mais Trump a un faible pour Erdogan. Il y a chez l’homme fort du Bosphore cette manière impulsive et autocratique, ce culot et cette façon de se moquer des experts qui réjouissent l’Américain.

Expansionnisme régional

Enfin, dès l’instant où les Etats-Unis estiment que le maintien de la Turquie dans l’OTAN justifie de tolérer toutes les foucades d’Erdogan, celui-ci a les mains libres pour poursuivre sa politique d’expansionnisme régional – au Caucase, au Moyen-Orient, au Maghreb et en Méditerranée orientale. Les Etats-Unis le regrettent sûrement mais y consentent.

La Russie n’est pas en meilleure position. Si Poutine pensait s’être gagné la reconnaissance du président turc en lui vendant, l’an passé, des missiles anti-missiles S-400, il s’est trompé. Aujourd’hui, le grand stratège du Kremlin se retrouve face à la Turquie et à ses forces sur au moins deux des fronts qui lui tiennent à cœur : en Syrie, où Ankara occupe une partie du pays ; en Libye, où Turcs et Russes sont dans des camps opposés. Sans parler du Caucase, où Erdogan attise les combats entre deux des protégés du Kremlin…

En 1956, quand le président Dwight Eisenhower, fâché et approuvé, en l’espèce, par l’URSS, ordonnait aux Britanniques, aux Français et aux Israéliens de mettre fin à leur expédition en Egypte, il était entendu. Au début des années 1990, quand les Etats-Unis imposaient la paix dans les Balkans, avec l’assentiment de Moscou, les canons se taisaient. Les poids lourds exerçaient encore de l’influence. Aujourd’hui, le poids moyen Erdogan « promène » et Poutine et Trump.

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