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Jours tranquilles à Paris

28 septembre 2020

Un procureur allemand lève le voile sur les crimes nazis

« Le Labyrinthe du silence » ausculte la douloureuse prise de conscience de l’Allemagne sur les atrocités du IIIe Reich

ARTE - Lundi 28 septembre - 20 H 55

Soixante­quinze ans après la libération du camp d’extermination d’Auschwitz­-Birkenau, il est difficile, pour les plus jeunes, d’imaginer à quel point fut longue et difficile la mise au jour de ce qui s’était réellement passé dans les camps de la mort nazis. En 1958, une agence fédérale chargée d’enquêter fut créée. Un homme important, auquel rend hommage Le Labyrinthe du silence, le film de Giulio Ricciarelli, apparut alors sur le devant de la scène publique allemande : Fritz Bauer. Ce magistrat avait été arrêté par la Gestapo en 1933 en raison de ses origines juives et de son adhésion au Parti social démocrate allemand. Exilé, il était revenu en Allemagne en 1949. Quelques années plus tard, il était procureur général du Land de Hesse. Pour l’essentiel, c’est grâce à lui, et aux magistrats qui travaillaient sous ses ordres au parquet de Francfort, que put avoir lieu, de décembre 1963 à août 1965, le « procès d’Auschwitz ». Le film commence en 1958, à Francfort. Dans la cour de récréation du lycée Goethe, sous l’œil vigilant de leur maître, des enfants chantent « Nul pays n’est plus beau que le nôtre ». Malaise, démultiplié quelques instants plus tard, lorsqu’un cycliste chute en croisant le regard de l’enseignant. Entrent en scène un journaliste de la Frankfurter Rundschau, Thomas Gnielka – ami du cycliste, il démasquera le professeur, un ancien SS d’Auschwitz –, et un jeune magistrat nommé Johann Radmann. Radmann, sous ses airs de gendre idéal, est plutôt du genre manichéen et psychorigide. Au début, ses différents interlocuteurs lui parlent d’Auschwitz comme si c’était « un camp de détention préventif ». Ne surtout pas prêter attention, lui dit­on, à ces rumeurs selon lesquelles « la plus grande catastrophe de l’humanité » se serait produite là­bas ; il ne s’agit que de « pure propagande ». Tous les délits étant prescrits, la seule solution serait d’établir un dossier d’accusation de meurtre. Peu à peu, la vérité finit par émerger, comme si elle sortait du néant. Historiquement irréprochable, Le Labyrinthe du silence est un film à la fois émouvant et digne. Il s’achève pile au moment où va débuter le procès de Francfort. Tandis que les deux jeunes procureurs s’apprêtent à entrer dans la salle d’audience, Bauer les prend à part : « Vous avez accompli un travail formidable, Messieurs. C’est une page d’histoire qui s’ouvre. »  Franck Nouchi Le Labyrinthe du silence, de Giulio Ricciarelli. Avec Alexander Fehling (All., 2014, 120 min).

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28 septembre 2020

Exposition - Man Ray

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28 septembre 2020

Synthèse - Elections sénatoriales : sans surprise, la droite renforce son influence au Sénat

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Par Sarah Belouezzane, Mariama Darame - Le Monde

Le groupe Les Républicains, qui remettait en jeu dimanche 76 sièges sur les 144 qu’il détenait, parvient même à en gagner six, selon les premières projections.

C’est une victoire sans surprise mais qui n’enlève en rien le sentiment d’une campagne bien menée à droite. A l’issue des élections sénatoriales, dimanche 27 septembre, la droite conforte son ascendance historique sur la Chambre haute. Au Sénat, ce sont les élus Les Républicains (LR) et ceux de l’Union centriste qui raflent la majorité des sièges lors de ces sénatoriales, où la moitié de la chambre est renouvelée sur 348 sièges et dans 53 circonscriptions.

Le groupe LR, qui remettait en jeu 76 sièges sur les 144 qu’il détenait, parvient même à en gagner six, selon les premières projections. Exemple phare de la victoire des Républicains, la circonscription des Alpes-Maritimes où la liste LR, emmenée par Dominique Estrosi Sassone, obtient l’ensemble des cinq sièges de sénateur, une première. La députée LR Valérie Boyer devient sénatrice des Bouches-du-Rhône.

Quant à l’Union centriste, ce sont deux sénateurs de plus qui rejoignent ses rangs, passant de 51 à 53 élus. « Cette élection, dans un contexte sanitaire, économique et social inédit, vient conforter la majorité sénatoriale de la droite et du centre », a congratulé Gérard Larcher (LR) quelques heures après les premiers résultats officiels, dans un communiqué.

Préservation des équilibres

L’effervescence habituelle des soirées électorales au Palais du Luxembourg a laissé place cette année à une ambiance plus morose du fait des restrictions sanitaires liées au Covid-19. Quelques sénateurs, tous bords confondus, avaient néanmoins fait le déplacement pour suivre les résultats depuis la salle ornementée des conférences.

Pour beaucoup, l’enjeu principal de ces sénatoriales n’était pas tant le maintien de la majorité à droite que la préservation des équilibres déjà constitués. Face à une Assemblée nationale tenue par la majorité présidentielle et son groupe La République en marche (LRM), le Sénat dominé par la droite souhaite plus que jamais continuer à affirmer son rôle de contrôle et d’évaluation de l’action de l’exécutif. Et surtout rappeler qu’il représente la voix des collectivités territoriales dans ce rapport de force. « Au-delà de l’agitation médiatique et des étiquettes de partis, nous voyons bien aujourd’hui que c’est l’ancrage territorial qui prime avant tout », lance Jean-François Husson, sénateur LR de Meurthe-et-Moselle.

Les résultats des sénatoriales font émerger un clivage saillant entre la droite et la gauche. Le Parti socialiste perd quelques députés au profit du Parti communiste et des écologistes qui reforment un groupe. Et ils remettent une fois de plus en lumière le manque d’implantation locale du parti présidentiel LRM. « La France des territoires représentés par les élus locaux et les corps intermédiaires expriment à nouveau un message d’alerte à l’endroit du gouvernement. Les élus sont essorés par la crise sanitaire. Ils demandent un état plus stable avec un pouvoir régalien plus affirmé », estime M. Husson.

La sénatrice LR des Hauts-de-Seine Christine Lavarde affirme que « le Sénat va pouvoir garder sa capacité à être un contre-pouvoir ». Le succès de la droite aux sénatoriales est « la conséquence logique des municipales », selon Mme Lavarde. Pour le président du parti, Christian Jacob, le groupe LR a su préserver son ancrage territorial avec près de 60 % des villes de plus de 9 000 habitants sous son giron. L’ensemble des quelque 87 000 grands électeurs appelés aux urnes dimanche étaient majoritairement des représentants de conseils municipaux.

Le jeu politique français

Dans les prochains jours, le groupe devra se doter d’un nouveau président. Le sénateur sortant et largement réélu en Vendée avec 70 % des voix, Bruno Retailleau, espère être reconduit à la tête du groupe. Le président LR du Sénat, Gérard Larcher a annoncé lui aussi être candidat à sa succession le 1er octobre.

Si la droite est dimanche confortée au Sénat, le Sénat ressort lui aussi conforté au sein de la droite. Le groupe au Palais du Luxembourg est aujourd’hui plus important en nombre que celui qui siège à l’assemblée nationale. A cela s’est ajoutée ces dernières années une importance de plus en plus croissante du Sénat dans le jeu politique français. Ce sont d’ailleurs les sénateurs qui ont mené à bien la commission d’enquête parlementaire la plus crédible dans l’affaire Alexandre Benalla.

« C’est ici que ça se passe et ici que l’opposition réussit le mieux à se faire entendre », relève Hervé Marseille, sénateur UDI des Hauts-de-Seine. « La majorité sénatoriale conforte aujourd’hui son avance pour que vive le bicamérisme. Nous sommes le seul contre-pouvoir en France ! », se réjouit le sénateur de Paris Pierre Charon. « Il y a six ans, je devais toujours justifier l’existence du Sénat. Aujourd’hui, tout le monde a compris son importance dans le débat politique », abonde Bruno Retailleau.

Dans ce contexte, difficile pour la direction du parti de faire fi des desiderata des deux hommes forts de la soirée, Gérard Larcher et Bruno Retailleau, pour le choix du futur candidat du parti à l’élection présidentielle. Si M. Larcher a plutôt parlé de « système de départage » pour choisir l’homme ou la femme providentiel de la droite, M. Retailleau s’est à plusieurs reprises exprimé publiquement en faveur d’une primaire ouverte. Primaire dont ses adversaires au sein du parti ne veulent pas, craignant qu’il puisse la remporter.

Gérard Larcher était certes déjà une figure tutélaire mais, « quand les sénateurs, et notamment Retailleau, se présenteront au bureau politique et exprimeront leurs volontés, ça n’aura pas le même impact qu’avant », anticipe un élu. D’autant, analyse un autre que l’image de Bruno Retailleau est « très bonne parmi ses camarades au Sénat qui n’ont pourtant pas la même ligne que lui ». « Retailleau est apprécié au sein du groupe car il étudie les dossiers à fond, il est technique et bon orateur », poursuit ce cadre.

En somme ceux qui, au sein du parti, veulent que s’impose un candidat « naturel » devront composer avec leurs élus au Sénat dont certains ne voient pas les choses de la même manière.

28 septembre 2020

La pandémie de Covid-19 franchit la barre du million de morts.

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La pandémie de Covid-19 a fait plus d’un million de morts, selon un décompte de l’Agence France-Presse établi lundi 28 septembre à partir de données officielles. “C’est autant que le nombre de personnes vivant à San José, en Californie, à Volgograd, en Russie, ou à Qom, en Iran”, écrit le Washington Post. “C’est une maladie qui frappe de plein fouet les familles en deuil. Pas de funérailles, des enterrements précipités, à peine une chance de faire son deuil”, déplore le quotidien américain. Le Covid-19, poursuit l’article, “emporte beaucoup de gens alors qu’ils sont seuls, souvent dans des hôpitaux saturés de peur, équipés des armes les plus rudimentaires contre la maladie.”

28 septembre 2020

Vu de Suisse - Le Sénat, citadelle de la droite anti-Macron

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LE TEMPS (LAUSANNE)

La moitié des 348 sénateurs français seront renouvelés ce dimanche 27 septembre. Tenue par la droite, la Chambre haute devrait demeurer le bastion de ces territoires que La République en Marche a échoué à séduire, observe ce correspondant suisse.

Gérard Larcher peut dormir tranquille. Le président du Sénat français, ténor de l’opposition parlementaire conservatrice à Emmanuel Macron, semble assuré d’être réélu à la tête de la Haute Assemblée à l’issue des sénatoriales du 27 septembre. Sauf énorme surprise, c’est en effet sa formation de droite Les Républicains (déjà en pole position avec 144 membres) qui devrait tirer les bénéfices du renouvellement par moitié, ce dimanche, des 348 sénateurs.

Élus au suffrage indirect par les maires et les conseillers départementaux ou régionaux, les sénateurs français n’ont, sous la Ve République, qu’un pouvoir de blocage temporaire du processus législatif, sur lequel l’Assemblée nationale a le dernier mot. La composition du Sénat, au sein duquel la gauche n’a été majoritaire qu’une seule fois (entre 2011 et 2014), constitue donc plus un frein qu’un obstacle au gouvernement. Mais dans le paysage politique français actuel, où le parti présidentiel La République en marche (LREM) peine, depuis 2017, à pénétrer la France des “territoires”, l’élection de dimanche est un baromètre très attendu. Balayé lors des municipales des 15 mars et 28 juin, LREM pourrait d’ailleurs perdre une bonne partie des 10 sièges renouvelables sur les 23 que compte son groupe parlementaire sénatorial. Plus symbolique encore : le président de celui-ci, l’ancien socialiste François Patriat, pourrait être battu dans son département de la Côte-d’Or.

La machine enrayée

Emmanuel Macron, le regard rivé sur la présidentielle de 2022, a anticipé. Convaincu que le parti qu’il a fondé – et qui portait à l’origine ses initiales (EM pour En marche) – va de nouveau démontrer dimanche son incapacité à séduire les élus locaux, mais persuadé que l’espace politique centriste est sa meilleure plateforme pour l’emporter de nouveau dans deux ans, le président français est en train de bousculer sa formation. Plus question, désormais, de s’appuyer sur les anciens cadres venus de gauche sociale-démocrate, dont François Patriat était l’un des maillons forts, même si les deux gardiens du temple macronien à l’Assemblée nationale (son président Richard Ferrand et le nouveau président du groupe LREM Christophe Castaner) viennent du PS. Plus question de laisser le devant de scène, en matière d’organisation du mouvement, aux ex-disciples de Dominique Strauss-Kahn, comme son numéro 1, Stanislas Guerini, fragilisé par la démission de deux de ses adjoints. Plus question, enfin, de considérer La République en marche comme l’unique instrument de sa future campagne présidentielle. Le fait que les candidats du parti aux six législatives partielles organisées dimanche dernier (marquées par une très forte abstention) n’ont pas franchi le premier tour prouve que la machine “marcheuse” de 2017 est bel et bien enrayée…

Une fois les sénatoriales achevées ce dimanche, c’est une coalition que l’Élysée veut mettre en place, solidarisant autour de LREM les différents courants centristes et une partie de la droite. Il a trouvé pour cela l’agent idéal de rassemblement en la personne du nouveau premier ministre, Jean Castex, haut fonctionnaire autrefois proche de Nicolas Sarkozy et ex-maire d’une commune pyrénéenne. Il compte aussi sur son ministre des Outre-mer vendu de la droite, Sébastien Lecornu, en campagne pour les sénatoriales en Normandie et activement soutenu par l’ancien chef du gouvernement Édouard Philippe. “Macron ne cherche plus à convertir. Il ne croit plus à la capacité de son mouvement d’incarner un projet différent et séduisant. Il propose un donnant-donnant. Aidez-moi, et je vous aiderai en retour. Le réformateur est devenu un maquignon”, juge un sénateur de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur où le locataire de l’Élysée compte deux alliés potentiels de poids : le maire de Nice, Christian Estrosi, et le président de la région, Renaud Muselier.

Deux hommes, au Sénat, ont intérêt à saboter ce redéploiement pro-Macron des forces centristes : le président Larcher et le chef du groupe Les Républicains, le Vendéen Bruno Retailleau. Tous deux pensent que la faiblesse macronienne en province est une faille décisive. Tous deux pensent que les élections départementales et régionales de 2021 verront s’affronter une droite de notables et les écologistes, alliés aux forces de gauche. Tous deux veulent éviter qu’Emmanuel Macron n’occupe le terrain de l’ordre, de la sécurité et des valeurs (contre le séparatisme, contre l’islamisme). Les sénatoriales de dimanche seront le miroir des droites : entre celle qui pourrait se laisser séduire par le chef de l’État dans le sillage du candidat Sébastien Lecornu, et celle qui n’a toujours pas digéré l’échec, en 2017, de son candidat François Fillon.

Richard Werly

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28 septembre 2020

Un bouquet un peu envahissant...

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28 septembre 2020

La Relecquoise Julie Foricher élue Miss Bretagne 2020

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Julie Foricher a été élue Miss Bretagne 2020, ce dimanche 27 septembre, à Ploemeur. (Le Télégramme/Pierre Boucher)

Julie Foricher, du Relecq-Kerhuon, a été élue Miss Bretagne 2020, ce dimanche 27 septembre, à l’Océanis de Ploemeur, devant environ 600 personnes.

600 personnes se sont retrouvées, ce dimanche 27 septembre à l’Océanis de Ploemeur, pour l’élection de Miss Bretagne 2020, qualificative pour l’élection de Miss France 2021. 19 candidates se sont présentées devant le public et le jury, présidé par Ronan Loas, maire de Ploemeur. En raison de la crise sanitaire, il n’y pas eu d’entracte et le jury s’est retiré pour délibérer pendant que les spectateurs pouvaient assister au Show des Cherries.

Une future hôtesse de l’air

Vers 18 h 45, Émilie Ménard, déléguée de la société Miss France pour la Bretagne et les Pays de la Loire, a annoncé les résultats.

L’écharpe de Miss Bretagne 2020 a été attribuée à Julie Foricher (on prononce Forichère), 23 ans, 1,77 m, du Relecq-Kerhuon. Après un baccalauréat obtenu au lycée de Kérichen, à Brest, elle a fait une licence Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) dans la même ville. Elle est actuellement en formation d’hôtesse de l’air. « J’ai fait la partie théorique et il me reste la partie pratique », a-t-elle précisé. Elle est aussi réceptionniste à l’hôtel Océania Le Continental, rue Zola, à Brest. Côté loisirs, Julie Foricher aime le sport et les voyages. « J’ai passé l’année 2017 en Australie. J’ai également fait du handball amateur à haut niveau », a-t-elle déclaré. Elle est maintenant qualifiée pour l’élection de Miss France qui se tiendra au Puy du Fou (Vendée) le samedi 12 décembre prochain, avec une diffusion en direct de la soirée sur TF1. « Pour l’instant, on ne sait pas où se déroulera le traditionnel voyage offert aux candidates à Miss France pour les aider à préparer l’élection », a dit Émilie Ménard.

Quatre dauphines

La première dauphine est Maëlyse Auzenou, de Porcaro (Morbihan), 18 ans, 1,74 m, étudiante en BTS de technico-commercial.

La deuxième dauphine est Heimiti Peeters, de Brest (Nord-Finistère), 20 ans, 1,70 m, entrepreneur. Elle est d’origine tahitienne, et présente en Bretagne depuis quatorze ans.

La troisième dauphine est Fanny Thémista, de Pordic (Côtes-d’Armor), 19 ans, 1,70 m, étudiante en première année de Droit et Sciences politiques.

La quatrième dauphine est Jessica La Corte, de Saint-Père (Ille-et-Vilaine), 19 ans, 1,70 m, étudiante en troisième année de droit.

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28 septembre 2020

Ancienne minoterie

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28 septembre 2020

Drones, intrusions, fausses plaques : ce que révèlent les enquêtes dans les dossiers « Chevaux mutilés »

Dans l’affaire des « chevaux mutilés », la très grande majorité des appels au « 17 », qui se font plus rares, concernent des présences suspectes et des suspicions de vols de drones. Sur le terrain, en Bretagne, les gendarmes ont levé « l’écrasante majorité » d’entre elles.

D’importants moyens mis en œuvre

Selon notre décompte, pas moins de 35 enquêtes judiciaires (27 encore en cours) ont été déclenchées en Bretagne, essentiellement pour des équidés présentant des mutilations. Depuis cet été, la gendarmerie a engagé d’importants moyens d’intervention et d’investigation, au niveau local (brigades territoriales, brigades de recherches, PSIG, parfois recours à un hélicoptère dans d’autres départements) et national (Institut de recherche criminelle, Garde Républicaine, Service central de renseignement criminel, gendarmerie des transports aériens, Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique). En Bretagne, cinq enquêteurs coordonnent les enquêtes dans les quatre départements.

Plusieurs vaches parmi les derniers cas

Hormis le dernier cas en Ille-et-Vilaine, vendredi 25 septembre, les précédents signalements de mutilations se sont produits le week-end dernier dans les Côtes d’Armor, département breton le plus touché (10 ou 11 enquêtes en cours ; contre six dans le Morbihan, six dans le Finistère et 4 en Ille-et-Vilaine) et impliquent des vaches (pis sectionnés notamment). Un signalement impliquant deux vaches a également conduit à l’ouverture d’une enquête en Ille-et-Vilaine, au début du mois. Aucun nouveau cas d’équidé mutilé signalé dans le Morbihan depuis le 20 septembre également. Pour le Finistère, il faut remonter au 16 septembre.

Intrusions et fausses plaques d’immatriculation

En plus de ces enquêtes judiciaires, les forces de l’ordre ont été très sollicitées (présence suspecte, intrusion, drone…), allant par exemple jusqu’à 60 appels « 17 » par nuit, dans le Finistère. Des opérations conséquentes (une quarantaine de gendarmes sur un même secteur) ont parfois été déclenchées en pleine nuit. En vain. Depuis une dizaine de jours, la tendance est à la décrue : quelques appels chaque nuit.

Chaque présence signalée a déclenché l’envoi d’une patrouille, assure encore la gendarmerie. Sans résultats. Les immatriculations également fournies aux forces de l’ordre ont systématiquement fait l’objet de recherches, avec audition des propriétaires. Aucun de ces numéros n’a conduit à un suspect (sauf un cas, non lié au dossier cheval mutilés, dans le Finistère), mais à des livreurs de journaux, soignants, employés d’hôtellerie-restauration, cueilleurs de champignons… Fausses plaques d’immatriculation dans certains cas, comme l’avancent de nombreux membres de groupes de surveillance ? « Certaines ne menaient pas au modèle et à la marque donnés. Mais rien ne garantissait que l’immatriculation fournie était la bonne, relève un officier de gendarmerie. Il est difficile, surtout quand le véhicule est en mouvement, et encore plus la nuit, de saisir l’intégralité d’une plaque sans commettre d’erreur ».

Drones

« Dans la très grande majorité des cas, il n’y avait aucun drone. Avec l’aide la gendarmerie des transports aériens, on a pu établir qu’il s’agissait de satellites, d’avions ou d’hélicoptères aperçus dans le ciel, d’étoiles, de voyants lumineux d’éoliennes ou d’autres dispositifs électriques, assurent des officiers de gendarmerie, dans deux départements bretons. Pour les autres, aucun n’a mené à des cas suspects. Parfois, il s’agissait de particuliers qui s’adonnaient à leur loisir, ou de voisins qui surveillaient leur propre propriété, ou même de bénévoles associés à des groupes de surveillance locaux ».

Langues bleues ou noires

Plusieurs propriétaires ont rapporté que certains de leurs équidés présentaient une langue bleue ou noire, et suspectaient une tentative de sédation. « Le vétérinaire en chef de la Garde républicaine a clairement indiqué que ce n’était pas un symptôme d’intoxication ou de sédation, mais une nécrose généralement causée par une plaie à la langue, pathologie souvent constatée chez les chevaux », indique un officier de gendarmerie.

Groupes de surveillance : une nouvelle plainte dans le Finistère

Après l’interception, la nuit, d’un véhicule signalé suspect sur les réseaux sociaux par deux femmes armées appartenant à un groupe de surveillance, près de Quimper, fin août, et face à la crainte de dérapages plus graves, la Justice avait décidé de sévir, engageant des poursuites pour « violences avec armes et en réunion », et « immixtion dans une fonction publique ». Depuis, un autre fait s’est produit, avec un propriétaire ayant surpris la nuit un homme armé sur sa propriété, dans le Sud-Finistère. L’homme a été entendu et a indiqué qu’il effectuait une « patrouille citoyenne » au bénéfice d’un groupe de surveillance. La justice n’a pas encore donné de réponse pénale à la plainte déposée par le propriétaire.

Un autre incident s’est également produit, avec l’interception d’un véhicule suspect, toujours dans le Finistère, par un groupe de surveillance. Face aux questions pressantes du groupe, l’homme, qui transportait une fourche et des aliments pour chevaux, n’a pas été capable d’indiquer qu’il était lui-même propriétaire de chevaux et qu’il venait les nourrir dans ses pâtures, situées loin de son domicile. L’intervention des gendarmes a permis de clarifier la situation. Aucune plainte n’a été déposée.

Une page Facebook anti-chevaux et plusieurs vidéos YouTube.

Plusieurs internautes ont débusqué et signalé une page Facebook intitulée « Les chevaux sont des connards » (d’autres existent, avec le même intitulé, pour d’autres animaux), et rassemblant 772 membres au 21 septembre. Prise pour cible par de nombreux internautes, la personne assurant être à l’origine de ce groupe a effectué une mise au point, rappelant que le groupe en question avait été mis en ligne cinq ans plus tôt, « suite à une private joke et à une vraie fausse névrose personnelle vis-à-vis de ces bestioles ». « Au bout de quelques mois, nous étions passés de 4 personnes à 5 000, et cette blague un peu potache était devenue un véritable phénomène de société (bon, j’en rajoute un peu mais pas tant que ça), explique cette personne. Ça m’a valu à l’époque un ban définitif de Facebook, véritable signe annonciateur d’une époque où tout le monde s’indigne et a le sentiment d’agir positivement en cliquant (…). »

Plusieurs vidéos dénoncées comme hostiles aux chevaux, ou même de revendication, ont également été signalées. La première est l’unique vidéo d’une chaîne YouTube rassemblant 14 abonnés, créée… en juin 2013. Les autres semblent manifestement, aux yeux des enquêteurs, le fruit d’humour de mauvaise facture et de mauvais goût. La vidéo de « revendication » ne semblait plus être en ligne ce dimanche.

28 septembre 2020

Châtaignes - c'est le moment

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