PARIS (Reuters) - Une polémique
et un couac ont ponctué vendredi la campagne présidentielle : Nicolas Sarkozy
suscite une levée de boucliers avec son projet de ministère de l'Immigration et
de l'Identité nationale et se voit contraint de monnayer le soutien de
Jean-Louis Borloo.
"Une frontière est
franchie", a estimé sur Europe 1 François Bayrou à propos du projet de
ministère annoncé jeudi soir sur France 2 par le ministre de l'Intérieur. "La Simone Veil que j'ai
connue et respectée, je suis sûr qu'elle ne peut pas accepter cette
approche", a dit le candidat de l'UDF, au lendemain du ralliement
médiatique de l'ancienne ministre centriste au candidat de l'UMP.
Pour François Hollande, premier
secrétaire du Parti socialiste, Nicolas Sarkozy s'abîme "dans un flirt
poussé avec les thèses du Front national".
La candidate communiste
Marie-George Buffet a estimé pour sa part que Nicolas Sarkozy donnait des gages
aux thèses "xénophobes et racistes".
Ex-UMP, Nicolas Dupont-Aignan,
candidat "gaulliste et républicain", a affirmé sur LCI que le
candidat de l'UMP prenait les Français "pour des imbéciles".
"C'est quand même
surréaliste que le ministre de l'Intérieur qui a été cinq ans au pouvoir (...)
propose maintenant un ministère", a dit le président de "Debout la
République".
Attaqué sur son programme,
Nicolas Sarkozy doit faire face par ailleurs à un contretemps stratégique.
Jean-Louis Borloo, ministre de
l'Emploi et de la Cohésion social, a démenti tout accord "à ce jour"
avec le candidat de l'UMP alors que la porte-parole de ce dernier, Rachida
Dati, avait fait état d'un "soutien sans faille". Le coprésident du Parti radical
confirme toutefois dans un communiqué qu'il remettra "dans les prochains
jours" son livre-programme à Nicolas Sarkozy et qu'il en parlera avec lui. Les sarkozystes comptent sur le
ralliement de Jean-Louis Borloo, un ancien UDF, pour contrer la percée de
François Bayrou.