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Jours tranquilles à Paris
liberation
1 juin 2017

Libérez Mathias Depardon !

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17 mai 2017

Libération

15 mai 2017

la une de Libération de ce matin

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15 mai 2017

Libération

8 mai 2017

Un illustre inconnu

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Mais qui est ce Macron ? En principe on sait tout de lui, ses notes au lycée, les pâtisseries de sa belle-mère, les petits-enfants de sa femme, ses mentors, ses goûts littéraires, ses années Ricœur, ses années Rothschild, ses années Hollande, ses idées, la marque de ses costumes, le détail de son patrimoine, son héritage mendésisto-centriste, son giscardisme de gauche, ses propositions, etc. Mais comme il n’a jamais dirigé seul quoi que ce soit, on ne sait rien.

C’est un fake, dit l’un, un hologramme juvénile placé au centre du jeu, masqué par un discours lampédusien – «pour que rien ne change, il faut que tout change» - qui a joué du rejet de Hollande au début de la campagne, du rejet de Fillon au milieu et du rejet de Le Pen à la fin. C’est un président par ricochets. D’ailleurs 60% de ses électeurs voulaient quelqu’un d’autre. Tout cela va se dissoudre au contact du pouvoir, ou peut-être même des législatives, quand les électeurs des partis retrouveront leurs chaussons et enverront au Palais Bourbon une chambre introuvable. En Marche s’enlisera et la révolution Macron aura fait long feu.

Vous n’avez rien compris, dit l’autre. Macron est un dur au sourire de miel, séducteur et implacable, qui ne dort jamais, avale les dossiers, tranche et avance sans s’embarrasser des règles. Il nommera un gouvernement à lui, avec un ou une Premier.e ministre neuf.ve. Les électeurs n’oseront pas lui refuser sa majorité. Il lancera ensuite, au pas de charge, contre la vieille politique, un bataillon de réformes qui changeront la donne. Comme l’économie se redresse et que l’Europe va mieux, les résultats tomberont. Le paysage en sera transformé. On en a au moins pour dix ans.

Les vieux singes de l’analyse penchent pour le premier scénario. Les apôtres du nouveau prophète sont sûrs du second. Première réponse avec la nomination du Premier ministre. Article de Laurent Joffrin

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7 mai 2017

Double une de Libération de demain matin...

7 mai 2017

La liberté résiste

Dans l’ultime bataille, la République l’emporte. Ebranlée, fissurée, bousculée par un parti de l’intolérance qui a réuni jusqu’à 42% des intentions de vote durant la campagne, la France vient de signifier aux xénophobes – même s’ils restent forts, menaçants, actifs – qu’elle ne voulait pas d’eux, en élisant Emmanuel Macron avec 65,5% des voix. En fin de compte, une certaine idée de la liberté a résisté. Il est ainsi démontré, grâce à ce vote, que l’ascension nationale-populiste est résistible. Dénouement paradoxal d’une campagne sans exemple : ce pays qu’on dit vieillissant, nostalgique, calfeutré, amer, vient de porter au pouvoir un homme de 39 ans sans passé politique, amoureux de l’Europe et fasciné par le grand large. Un jeune premier est premier en France  : il lui reste à tenir le rôle. Emmanuel Macron le doit à son talent, qui lui a permis de passer en revue ses concurrents blanchis sous le harnois et de laisser sur place tous les anciens partis. Il faut remonter à Bonaparte pour trouver un chef d’Etat plus jeune.

Président alors qu’il s’est lancé il y a moins de deux ans… Cette marche était un sprint et le car Macron une Formule 1. La chance l’a servi plus que personne. Qui pouvait imaginer que le ­président sortant serait empêché par un livre et son Premier ministre, que le favori naturel après cinq de gauche impopulaire, François Fillon, trébucherait sur les affaires, ou que Marine Le Pen, passant le premier tour, se suiciderait en direct en montrant avec tant de candeur agressive la vraie nature de son parti ? Mais c’est aussi un calcul suprême que de saisir sa chance… Macron l’a fait : il est à l’Elysée.

Cette chance ne devra pas le quitter. Sur les plus de 65 % d’électeurs qui l’ont choisi, plus des deux tiers auraient sans doute préféré voter pour ­quelqu’un d’autre. Ces électeurs de raison ont une créance sur lui. Celle que Jacques Chirac, en son temps, n’avait pas honorée, en refusant de rassembler au-delà de ses partisans. C’est le républicanisme, autant que le macronisme, qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir. Il a donc pour devoir impératif d’incarner les valeurs qui expliquent, plus que son programme, son insigne succès. Un succès assorti d’un gros bémol : selon toutes probabilités, les voix qui se sont portées sur Marine Le Pen, et celles qui ont choisi le bulletin blanc ou l’abstention, sont en majorité des voix populaires.

C’est le défi principal du nouveau président : combler peu à peu le fossé qui sépare France heureuse et France en colère, France d’en haut et France décrochée. Une République qu’une bonne partie du peuple abandonne n’est plus une République. Emmanuel Macron a toute ­légitimité pour mettre en œuvre, s’il gagne les ­législatives, le programme qu’il a présenté aux Français. Mais si ce programme ne favorise pas le peuple, s’il se contente de satisfaire les ambitions réformatrices de ceux d’en haut, seraient-ils bien ­intentionnés, sa présidence tournera mal. ­La République est confortée. Pour le rester, elle doit être juste.

LAURENT JOFFRIN

5 mai 2017

Dangereuse confiance

Décidément, elle n’est pas à la hauteur… Le soulagement règne chez les anti-Le Pen après la calamiteuse prestation de la cheffe du FN. Le Figaro parle d’un «naufrage», les proches de la candidate exhalent leur déception, les analystes sont unanimes à l’avoir trouvée exécrable, les sondages qui paraissent la ramènent tous au-dessous de 40%. Elle a perdu trois points dans un sondage Elabe pour l’Express et le «rolling» de Paris Match de jeudi soir lui inflige un point de moins en un jour, ce qui est beaucoup dans cet indicateur qui évolue en général par demi-points.

Dans son discours, c’est moins la violence qui a frappé que l’ignorance. Embrouillée dans les affaires monétaires, à côté de la plaque dans les attaques contre le Macron ministre (elle lui a reproché d’avoir vendu à l’étranger des chantiers navals qui appartenaient… à la Corée du Sud), désinvolte sur la retraite à 60 ans, muette sur le financement des mesures sociales, elle a tiré un feu d’artifice de boulettes, de mensonges et d’accusations gratuites.

Voilà un angle d’attaque qui réunit tout le monde : comme le suggère son père, elle n’est pas dangereuse, elle est nulle. Ce n’est pas une fasciste, c’est une flûtiste. Ce n’est pas la candidate au bras tendu, c’est un bras cassé. Ce n’est pas un casque à pointe qui trône sur son crâne mais un bonnet d’âne. Marine Le Pen se défend en disant qu’elle exprime la colère du peuple. Pauvre peuple, dont la porte-parole supposée ne connaît pas ses dossiers après un an de campagne et vingt ans de vie politique.

Alors c’est plié ? Tout le monde le pense : funeste certitude. Trump avait perdu dans les grandes largeurs ses débats contre Clinton. Il avait gagné le vote, même si les deux systèmes électoraux n’ont pas grand-chose à voir. Et en cas de victoire de Macron, tout change selon le score de la perdante : à 35% c’est un échec, à 45%, une demi-victoire. Le FN est toujours un gros ours, dont la peau n’est pas encore à vendre.

Et aussi

• La rumeur sur un compte bancaire macronien dans un paradis fiscal a interrogé les rédactions. Enquête faite, on s’accorde pour diagnostiquer une manip de basse officine. Le Front suggère et insinue à qui mieux mieux. Mais quand on interroge ses responsables, ils reconnaissent n’avoir aucune preuve de rien.

• L’Eglise catholique «laisse chacun à son discernement». Fort heureusement, le discernement des fidèles est souvent supérieur à celui des évêques. Bizarre, pour des responsables chrétiens, cette idée de jouer les Ponce Pilate.

• Emmanuel Macron a prévu de fêter sa victoire – si victoire il y a – sur l’esplanade du Louvre. Il parlera à deux pas de la pyramide de Pei. Tout un symbole : elle est en verre. Ce sera une belle victoire, mais fragile…

LAURENT JOFFRIN

5 mai 2017

Libération

libe

29 avril 2017

La une de Libération de ce matin

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