Photos prises aujourd'hui au cimétière du Montparnasse
Cimetière Montparnasse, Paris 14e, 3 boulevard Edgar Quinet : C’est l’un des plus grands espaces verts de la ville, qui s’étend sur pas moins de 19 hectares, plantés de 1 200 arbres. Il abrite les tombes de nombreux personnages illustres du monde des arts, de la vie politique ou historique du pays. On compte par exemple celle de Baudelaire, de Gainsbourg, recouverte de tickets de métro et de paquets de cigarettes, de Jean-Paul Sartre ou d’Alfred Dreyfus. Les visiteurs qui le souhaitent peuvent récupérer à l’entrée un plan indiquant l’emplacement des tombes les plus demandées.
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Au-delà des visites au cimetière, la Toussaint exprime le lien que l’on entretient avec nos défunts. Marie-Christine Bernard, enseignante à la Catho d’Angers, nous fait partager l’espérance des chrétiens.
Entretien : Marie-Christine Bernard, théologienne, spécialisée en anthropologie fondamentale.
Pourquoi la Toussaint est-elle encore une tradition bien vivante ?
Parce qu’elle offre l’occasion de manifester le lien que nous conservons avec les défunts. Ça, c’est très spécifique aux humains. On fait hommage à la mémoire du disparu. Le sens donné peut être très différent d’une personne à l’autre.
Avec un côté rituel…
Effectivement, même si la date pour commémorer les défunts est fixée par l’Église catholique au 2 novembre. Mais le jour de la Toussaint est devenu dans notre société celui où l’on manifeste son attachement à la mémoire du défunt, en nettoyant et en fleurissant sa tombe, par exemple, en parlant de lui…
Pourquoi l’Église reste-t-elle toujours aussi liée à ces circonstances ?
Elle présente à tous, croyants ou pas, un des rares lieux qui, à travers des rites, symbolise le lien au transcendant de ce qui nous tient à cœur. Elle a des gestes, des mots pour ça. C’est ce qui explique, par exemple, la présence à la messe de la Toussaint, de personnes qui ne fréquentent pas habituellement les églises.
Comme aux enterrements…
L’ensemble – bâtiment et cérémonial – même si l’on ne comprend pas tout, participe à ce lien qui nous dépasse. Qu’on l’appelle Dieu ou pas.
Pourquoi considérez-vous la Toussaint comme une fête joyeuse ?
Fête de tous les saints, elle nous pousse à être meilleurs, à désirer être « tous-saints ». C’est-à-dire vivants de l’Esprit de Dieu, malgré nos imperfections, à faire le bien…
Face à la mort, la foi chrétienne est-elle une aide ?
Oui, mais cela ne veut pas dire que le chagrin est moins important. Les chrétiens ne sont pas des surhommes. Mais ils croient que la vie continue autrement pour les défunts, et qu’on les retrouvera après la mort.
Ça reste une hypothèse…
Bien sûr, mais notre vie n’est pas réductible à sa dimension biologique. Nous transcendons notre corps. Nous le vivons déjà. Et cette vie-là, que devient-elle après la mort ? Pour l’Église catholique, ce n’est pas une hypothèse. Notre identité – aimée et crée par Dieu – ne peut pas mourir définitivement. La mort n’a pas le dernier mot. Nous restons vivants, mais dans une autre dimension. Cette espérance chrétienne s’enracine complètement dans l’expérience première de Jésus ressuscité. Recueilli par François VERCELLETTO.
Marie-Christine Bernard est l’auteur de Au rythme des fêtes chrétiennes , aux Éditions du Cerf, 192 pages, 14 €.