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Jours tranquilles à Paris

13 décembre 2019

Un conte de Noël version Banksy à Birmingham

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Petit papa Banksy est descendu cette année à Birmingham, non pas avec des jouets par milliers, mais pour réaliser une nouvelle fresque tout en poésie. Celle-ci représente les rennes du Père Noël tirant un sans-abri assoupi sur un banc public.

I’ll Be Home by Christmas (« Je serai à la maison pour Noël », en français). C’est avec cette chanson en guise de bande-son que Banksy a dévoilé sur Instagram sa toute dernière peinture murale. Le Street Artiste a en effet publié, mardi 10 décembre, une vidéo (qui compte actuellement plus de 3 millions de vues) tournée dans le Jewellery Quarter, un quartier industriel de la ville de Birmingham, et présentant un sans-abri qui s’endort, entouré de toutes ses affaires, sur un banc public installé devant un mur de briques rouges. Lorsque le champ de la caméra s’élargit, on découvre que Banksy y a réalisé un trompe-l’œil au pochoir figurant deux rennes qui s’envolent dans le ciel étoilé et semblent tirer derrière eux, tel le traîneau du Père Noël, ce lit de fortune.

Une œuvre poétique et pleine d’espoir d’un Street Artiste engagé

« Banksy est-il le nouveau Charles Dickens ? », demande le magazine « The Guardian » en réaction à cette nouvelle œuvre. La question est légitime. Outre sa dimension esthétique, cette fresque est avant tout porteuse d’un message politique et social. Révélé deux jours avant les élections législatives en Grande-Bretagne, le pochoir met en lumière la situation des sans-abri qui passent l’hiver dehors. Mais Banksy ne fait pas dans le misérabilisme. Au lieu de chercher à inspirer la pitié, il propose un message humaniste, poétique et chargé d’espoir. Le Street Artiste ne représente par les sans-abri comme des parias mais montre ici « Ryan », tel que l’identifie Banksy, comme un individu serein et le transporte dans une mise en scène féerique grâce à son trompe-l’œil de saison.

Dans le texte qui accompagne la vidéo sur Instagram, Banksy précise : « Dieu bénisse Birmingham. Lors des vingt minutes au cours desquelles nous avons filmé Ryan sur ce banc, des passants lui ont donné une boisson chaude, deux barres de chocolat et un briquet – sans qu’il n’ait demandé quoi que ce soit », soulignant par la même occasion l’humanité des habitants de la ville anglaise. D’autre part, le choix de la musique qui accompagne les images accentue la poésie de la fresque, en sous-entendant que Ryan passera Noël à la maison. Cette œuvre reflète également la triste réalité britannique des sans-abri dans les villes. D’après « France Inter », la Grande-Bretagne en compte plus de 300 000.

Quelques heures après que Banksy a graffé les deux rennes, un inconnu leur a ajouté chacun un nez rouge. Depuis, le pochoir a été couvert d’une plaque de plexiglas afin d’éviter toute dégradation supplémentaire et de le protéger.

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13 décembre 2019

Ren Hang

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13 décembre 2019

Minuit à Paris : Promenade nocturne au Jardin des Plantes avec David Belliard

Ils prétendent connaître Paris comme leur poche, mais le connaissent-ils aussi bien de nuit ? Les candidats aux municipales nous invitent, chacun leur tour, dans leur lieu parisien – et nocturne – préféré. Deuxième hôte : David Belliard, candidat EELV, discret dans les médias mais solide dans les sondages.

par Pierrick Geais

Un plaid et un thé chaud. Voilà le doux souvenir qui nous traverse l’esprit alors que nous attendons David Belliard devant les grilles du Jardin des Plantes. Le mercure affiche 1 degré et, curieusement, cette proposition d’interview nocturne ne nous semble plus être une si bonne idée. Surtout que le candidat écologiste à la mairie de Paris nous a – sans surprise – donné rendez-vous dans un parc. Il arrive sur sa bicyclette, les joues déjà rougies par le froid. Peu importe la météo, David Belliard ne se déplace évidemment qu’à vélo. Même s’il nous avoue rapidement que, parfois quand il est fatigué, il prend le métro, voire même le taxi. Une première confession qui lui permet de se départir de cette image de tyran anti-voiture qui lui colle à la peau. Il souhaite juste en finir avec le règne de l’automobile omniprésente et la restreindre à une fonction essentielle, pour ceux qui en ont vraiment besoin. « Les taxis en feront partie », dit-il. L’honneur est donc sauf. Malgré tout, son Paris sera « 100% cyclable » avec des pistes adaptées et sécurisées absolument partout. Une utopie ? Non, une « vélopole », rétorque-t-il. Le terme nous semble barbare. « Alors, une nouvelle Copenhague du vélo, si vous préférez ! »

Nous voilà donc en train de déambuler dans ce jardin botanique, au milieu des animaux lumineux de l’animation « Océan en voie d’illumination ». Une flânerie vespérale adorée par les bambins, puisqu’elle a, en effet, un je-ne-sais-quoi de magique. David Belliard apprécie cette initiative écolo-pédagogique qui s’adresse aux tout-petits : il est d’ailleurs venu, deux semaines auparavant, avec sa nièce de trois ans. « Quand vous m’avez demandé de choisir un lieu nocturne, j’ai vraiment réfléchi longtemps, car aujourd’hui, je sors beaucoup moins qu’avant », reconnaît-il. Cette exposition était donc la parfaite occasion pour aborder des thèmes qui lui sont chers. L’environnement tout d’abord, mais celui-ci tombe sous le sens. Les enfants, ensuite, qu’il met au cœur de son programme pour la capitale. « Ce n’est pas une ville facile pour eux : il y a trop de pollution, trop de voitures, trop de bitume, trop de dangers », explique-t-il. Alors, comment faire de Paris un eldorado pour marmots ? « En récupérant de l’espace public et en renaturalisant dès que l’on peut », répond-il du tac au tac. Il réinterroge ainsi l’opposition ville-campagne ou encore la domination de l’Homme sur la nature. Il souhaite par exemple que les Parisiens cohabitent plus sereinement avec les animaux. Comme les chats errants qui, selon lui, n’ont rien à faire dans une fourrière. « La ville leur appartient aussi, donc on doit vivre avec eux. En plus, tout le monde aime les chats, non ? »

« On a tendance à dire que les écolos n’aiment pas s’amuser, ce n’est pas vrai »

Sur son téléphone, il nous montre à quoi ressemblera une rue du XIXe arrondissement s’il est élu maire : en bref, une sorte d’Éden avec de l’herbe partout. A fortiori, il promet un espace vert à trois minutes à pied du domicile de chacun et plus de 100 000 arbres plantés. Des zones piétonnes seront également aménagées dans tous les quartiers, et en particulier aux abords de trois-cents écoles. « Le but n’est pas non plus de faire un grand canyon avec des espaces naturels à perte de vue », tempère-t-il. Lui qui a grandi dans un petit village de Haute-Saône, comptant 150 âmes, ne rêve donc pas que Paris ressemble à la région de son enfance, mais veut ni plus ni moins « y améliorer la qualité de vie. »

Un Noël vert

On ne sent plus aucun de nos doigts – pas même les plus petits – et l’extrémité de notre nez est comme gelée. David Belliard est lui aussi engourdi par le froid, mais continue, malgré tout, les tours et les détours dans les allées du jardin. Au rythme de ses pas, il se souvient de son arrivée à Paris en 2002, de ses premiers engagements chez les Verts, de ses années de galère… Il a la conversation facile, le ton familier, passe de sujets graves à des banalités, finissant même par nous demander des conseils séries pour les soirées Netflix passées avec son compagnon. On lui recommande The Crown, mais il objecte qu’il n’aime pas vraiment les têtes couronnées. En sommes-nous vraiment étonnés ?

La déambulation se termine. Mais pour continuer la discussion, on choisit de les accompagner, lui et son vélo, jusqu’à la place de la Bastille, non loin de là où il réside. Demain, Paris sera complètement bloquée par cette fameuse grève du 5 décembre dont la seule perspective nous agite depuis des semaines. Mais pour le moment la Ville Lumière est paisible, enchantée par les décorations de Noël qui égaient cette rude soirée d’hiver. D’ailleurs, peut-on être écolo et aimer les fêtes de fin d’année ? En cette période, la question nous taraudait. « On a tendance à dire que les écolos n’aiment pas s’amuser, ce n’est pas vrai. Il faut juste savoir réinventer, pour fêter Noël différemment, sans surconsommation », riposte-t-il. Lui édile, il assure qu’il n’y aurait pas de partenariat avec Ferrero pour les illuminations des Champs-Élysées. Une petite pique adressée subtilement à l’actuelle maire.

David Belliard fait encore partie de la majorité municipale sortante mais n’est pas particulièrement fier de son bilan. Il trouve que l’écologie selon Anne Hidalgo n’est pas assez rapide ou alors trop bling-bling. Pour preuve, le projet du « Central Park parisien », qui doit s’étendre de la Tour Eiffel au Trocadéro, lui semble élaboré pour les touristes ou les habitants des quartiers riches. « La question de la naturalisation pose aussi la question de l’égalité face à la nature sur le territoire. Il en faut dans tous les arrondissements », argue-t-il.

Il ne rêve pas forcément d’affronter Anne Hidalgo au second tour du scrutin de mars prochain, mais croit pouvoir passer devant elle d’ici là. Pour le moment, cette victoire relève de la chimère même si David Belliard n’a pas à rougir des sondages d’opinions. Il y est souvent donné quatrième – derrière Hidalgo, Griveaux et Dati –, juste devant Cédric Villani. Autant dire que ses 13% (parfois 15 %) sont très convoités et que beaucoup ont voulu le rallier à leur cause. « Je n’ai jamais autant été dragué de ma vie », plaisante-t-il. Lui est pourtant décidé à faire la course jusqu’au bout, et ce, même si les médias lui prêtent, pour l'instant, peu d’attention. Il n’en manifeste aucune amertume mais regrette simplement « d’être invité dans une matinale à 6h30 alors que Benjamin Griveaux, lui, vient à 8h30 ». Certainement parce David Belliard, tout neuf sur la scène médiatique, n’a rien de l’animal politique. « D’ailleurs, si tout doit s’arrêter, je ferais autre chose… », assure celui qui était, encore il y a peu, journaliste à Alternatives économiques. Il nous confie d’ailleurs qu’il a un temps voulu écrire des films. « Voilà, si ça se termine, je ferais des scénarios », se moque-t-il. Peut-être pour des séries Netflix ? Mais sans têtes couronnées, ça c’est assuré.

 

13 décembre 2019

AURAY illuminé - morbihan

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12 décembre 2019

Jane Birkin photographiée par Tony Frank pour la pochette du disque "Melody Nelson"

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12 décembre 2019

Vu sur internet. Studio en extérieur

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12 décembre 2019

Grève contre la réforme des retraites : comment la SNCF et la RATP gèrent les cohues

Par Éric Béziat

En Ile-de-France, pendant le conflit social, le décalage entre affluence d’usagers et nombre de trains crée des phénomènes de foules difficiles à contrôler.

C’est ce que l’on appelle de l’apprentissage sur le tas. Alain Krakovitch, directeur du Transilien, l’entité SNCF qui gère les trains de banlieue et les RER en Ile-de-France, retweetait vendredi 6 décembre dans la soirée un message alarmiste de la SNCF sur l’affluence « très dangereuse » dans les gares RER accompagné d’une vidéo montrant une foule pressée sur le quai du RER B avec cris et bousculades. Le « post » était accompagné de ce commentaire : « Ce soir, gare du Nord. Lundi ce sera pire. »

Trois jours après, nouveau tweet de M. Krakovitch : « Pour éviter les scènes de cohue (…), nous avons mis en place ce système de gestion de flux très efficace. Ici à Paris-Saint-Lazare. » La vidéo illustrative montre un ballet bien réglé d’agents SNCF canalisant une foule géante entrant et sortant d’un quai.

La grève contre la réforme des retraites, très suivie à la SNCF et à la RATP depuis le 5 décembre, a créé une situation hypertendue, au bord de l’embolie, dans certaines zones clés des transports de la région parisienne – les grandes gares ou stations majeures, avec de nombreuses correspondances. Les affluences ont donné lieu à des scènes épiques (énervement, hurlements, évanouissements), qui ont inquiété certains usagers.

« Fluidifier la descente des trains »

« Nous transportons 3,5 millions de passagers chaque jour sur nos lignes, explique une porte-parole de Transilien. Or, en ce moment, seulement 20 % des trains circulent. » Conséquence : un problème de tuyauterie assez basique entraînant fatalement le débordement.

Pour faire face au chaos qui commençait à s’installer, Transilien a vite réagi en mettant des moyens humains dans les gares franciliennes (500 volontaires de l’information de la SNCF, appelés aussi gilets rouges, et 250 salariés d’entreprises privées spécialisées dans la gestion de flux). La SNCF a en parallèle mis en place, en lien avec la protection civile, une organisation qu’elle rode déjà lors des événements du genre matches de foot ou grands concerts.

« L’idée est de fluidifier la descente des trains, détaille-t-on chez Transilien. C’est là que réside le problème : les gens se ruent sur les rames dès qu’elles arrivent et bloquent la descente. Désormais, on ferme l’accès du quai aux entrants tant que tous les sortants n’ont pas évacué, puis on leur ouvre le passage. »

A la RATP, une tactique ressemblante, appelée « stop and go », est mise en place. « On ne laisse entrer sur le quai que la quantité d’usagers qu’il peut contenir, explique Rozenne Boëdec, responsable du service aux clients dans les stations de métro et de RER. Des agents disposés à deux ou trois endroits prévus à l’avance dans le plan de gestion des flux de la station arrêtent les clients en cas d’affluence. Lorsqu’une zone est libérée, on les laisse avancer. Les agents communiquent entre eux par talkies-walkies. »

La RATP a par exemple actionné ces jours-ci ce système à la station Palais-Royal, à l’intersection entre la ligne 1, qui est automatique et fonctionne à plein, et la ligne 7 qui ne roule que partiellement. La situation générait un fort déséquilibre d’écoulement.

Pendant cette phase de grève, la RATP a déployé un dispositif exceptionnel : 1 200 agents de régulation des flux, reconnaissables à leurs gilets verts, dont la moitié sont des volontaires habituellement employés dans les bureaux de la régie. « Nous avons l’habitude de gérer des affluences très importantes, précise toutefois Mme Boëdec, comme les soirs du 31 décembre ou de la Fête de la musique. »

Grilles de séparation et micros amplificateurs

Mais si la situation devient incontrôlable, les entreprises de transport envisagent-elles de fermer des lignes entières ou des gares ?

A la SNCF, ce n’est pas vraiment la doctrine et on n’envisage nullement à l’heure qu’il est la fermeture d’une des grandes gares parisiennes. « C’est sans doute quasiment impossible », dit Alain Krakovitch, qui garde en mémoire la fermeture pour raisons de sécurité de la gare Saint-Lazare en 2009, qui avait rajouté au chaos plutôt que résolu les problèmes des usagers.

A la RATP, la taille des stations rend les fermetures plus envisageables. « C’est une décision qui peut être prise soit en temps réel, soit à l’avance, souvent sur décision de la Préfecture de police avec laquelle nous travaillons de façon étroite » ajoute Mme Boëdec.

Il peut arriver aussi de neutraliser un arrêt ou une partie de ligne : ce fut le cas ces jours derniers à la station de tramway porte de Vincennes qui a été déportée porte de Bagnolet en raison d’un afflux dangereux d’usagers, ou encore gare du Nord où le départ des lignes de bus a été dispersé pour éviter un phénomène de masse difficile à contrôler.

Pour faciliter le travail des régulateurs de flux, ces derniers peuvent aussi compter sur des outils comme les grilles de séparation qui permettent d’empêcher physiquement une correspondance qui pourrait s’avérer compliquée à gérer, ou encore les micros amplificateurs de voix facilitant la diffusion des consignes aux usagers. A la SNCF, les personnels disposent depuis peu d’un bâton lumineux qu’ils agitent comme le font encore parfois aux carrefours les agents de la circulation. Une sorte de sabre laser pour les Jedis du transport.

12 décembre 2019

Miles Aldridge

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Le Centre de Photographie Frères Lumière présente la première exposition russe du photographe de mode britannique Miles Aldridge, qui présente plus de quarante des œuvres les plus reconnaissables du photographe.

“The King of Color” Miles Aldridge est un photographe et artiste de couverture préféré pour des magazines tels que Vogue, Harper’s Bazaar, GQ, Vanity Fair, Numéro, The New York Times et The New Yorker.

D’une part, ses œuvres s’intègrent parfaitement dans l’esthétique des magazines sur papier glacé, car en termes de caractéristiques visuelles, elles correspondent aux idées de la société sur la beauté. D’autre part, elles critiquent les idéaux du monde moderne et le système dont elles font partie.

Aldridge photographie toujours une femme: belle, sexy, forte. De plus, elle se retrouve souvent dans des situations ou des lieux qui mettent en valeur les rôles qui lui sont assignés par la société: épouse, mère, femme au foyer, amante. La femme fatale idéale apparaît devant le spectateur comme un objet de consommation, faisant partie du monde du consumérisme.

Aldridge n’est pas intéressé par le témoignage d’un moment aléatoire; il réfléchit très soigneusement et construit son propre monde. «… Miles Aldridge est un réalisateur dans l’âme. Ses images sont tout sauf les «portraits» d’un sujet. Ce sont ses acteurs, ses actrices. Il y a une certitude dans ses mises en scènes, qui a du drame, de la tension, de la panique et du désir tragique », écrit Marilyn Manson dans l’introduction de l’album d’Aldridge “The Cabinet”. Dans de nombreuses photographies, Miles cite des personnages de films créés par Federico Fellini, David Lynch, Pedro Almodóvar, Alfred Hitchcock et le maître du mélodrame hollywoodien Douglas Sirk.

Miles commence toujours son travail par une série de dessins et d’images Polaroid, qui sont une partie importante de son processus créatif. Cette approche s’explique facilement par l’influence du père de Miles, Alan Aldridge, qui était un illustrateur et concepteur bien connu des couvertures des Beatles, des Rolling Stones, de The Who et d’Elton John. Miles a étudié l’illustration et le graphisme au Central Saint Martins College of Art and Design de Londres, après quoi il a travaillé comme illustrateur pendant un certain temps et réalisé des clips vidéo pendant plusieurs années. Le tournant pour lui a été en 1995, lorsque le rédacteur en chef de British Vogue a vu les photographies qu’il avait prises pour sa petite amie qui était mannequin. Ainsi, par hasard, Aldridge est devenu photographe de mode.

Ses œuvres sont influencées par des personnalités telles que Helmut Newton, Richard Avedon et Irving Penn. Souvent, elles contiennent des références à des exemples classiques de l’histoire de l’art, des peintures de la Renaissance du Nord, Lucas Cranach, Leonardo da Vinci et Sandro Botticelli. Mais comme il l’admet lui-même: “J’aime quand mon travail se tient avec un pied dans l’histoire de la photographie et de la peinture, et l’autre dans le présent.”

Miles Aldridge : The Taste of Color

Novembre 21, 2019 – Février 23, 2020

The Lumiere Brothers Center for Photography

3 Bolotnaya embankment, bld. 1,

Moscow, Russia, 119072

www.lumiere.ru

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12 décembre 2019

Campements : que deviennent les migrants mis à l’abri ?

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Par Julia Pascual

Le 7 novembre à l’aube, quelque 1 600 personnes avaient été invitées à monter dans des bus pour être orientées vers des gymnases et des centres provisoires. Leur situation administrative devait être examinée pour qu’un hébergement leur soit proposé.

C’était la 59e évacuation d’un campement de migrants qu’a connu Paris depuis 2015. Porte de la Chapelle et à cheval sur la ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 7 novembre à l’aube, quelque 1 600 personnes avaient été invitées à monter dans des bus pour être orientées vers des gymnases et des centres provisoires à l’occasion d’une vaste opération de mise à l’abri, réclamée par les villes et les associations d’aide aux migrants depuis des mois. Parmi les personnes prises en charge, se trouvaient plus de 1 300 hommes isolés et près de 300 familles, femmes seules et couples. Leur situation administrative devait être examinée pour qu’un hébergement leur soit proposé.

Ce travail a permis d’objectiver le profil de ceux qui vivent sous tente aux abords du périphérique, dans le nord de Paris. D’après les éléments fournis par la préfecture de région, 43 % des personnes prises en charge étaient afghanes, suivies par les ressortissants soudanais (15 %), puis somaliens (14 %).

Les personnes sont, pour un quart d’entre elles, des demandeurs d’asile ; pour un autre quart des demandeurs d’asile n’ayant pas encore pu enregistrer leur demande et pour un autre quart, des demandeurs d’asile en procédure Dublin – c’est-à-dire dont l’examen de la situation relève d’un autre Etat membre de l’Union européenne (majoritairement l’Allemagne) où ils ont été enregistrés et vers où la France peut les transférer.

Par ailleurs, 16 % des personnes ont le statut de réfugié, c’est-à-dire qu’elles disposent d’un titre de séjour mais restent sans logement. Enfin, 4 % sont déboutées de leur demande d’asile donc, potentiellement, en situation irrégulière.

Le retour dans les campements

Un mois après cette vaste opération, quel en est le bilan ? D’après la préfecture de région, près de 800 personnes ont été orientées vers des hébergements, pour moitié en province. Le reste d’entre elles est toujours en attente et « 156 ont quitté volontairement leur hébergement », avant même que leur situation soit examinée.

Dans le nord de Paris, les associations constatent le retour dans les campements de personnes mises à l’abri début novembre. « Les gens qui n’ont pas droit aux conditions matérielles d’accueil sont remis à la rue », observe Julie, membre de l’association Utopia 56. Ces personnes dont la prise en charge ne relève plus ou pas de l’Etat représentent, d’après l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), un tiers de ceux qui ont été recensés lors de l’évacuation de la Porte de la Chapelle et de Saint-Denis. Il s’agit surtout de personnes à qui l’asile a été refusé, de réfugiés et de demandeurs d’asile à qui les conditions matérielles d’accueil ont été retirées.

C’est le cas d’un Somalien de 19 ans, rencontré Porte d’Aubervilliers. Au bout de quelques jours de répit dans un centre en Seine-et-Marne, il a été prié de quitter les lieux. L’examen de sa situation administrative a démontré que, « dubliné » en Suède – où il n’a pas obtenu l’asile –, il n’a pas honoré une convocation dans un commissariat parisien et a été déclaré en fuite. Il a donc perdu le droit à un hébergement.

Les réfugiés risquent aussi de se retrouver sans solution. La semaine dernière, 68 d’entre eux auraient refusé, d’après l’OFII, de monter dans les bus qui devaient les conduire dans des hébergements en province. « On est dans une situation difficile, observe le directeur de l’OFII, Didier Leschi. Ils ont commencé une forme d’installation ici, certains travaillent, mais ils n’ont pas les moyens de se loger. Et nous ne pouvons pas les héberger en Ile-de-France. Il faudrait un accompagnement social au cas par cas mais l’OFII n’en a pas les moyens. »

12 décembre 2019

Milo Moiré

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