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Jours tranquilles à Paris

8 février 2020

Colombie : “Popeye”, célèbre tueur à gages d’Escobar, est mort

Il était le tueur à gages le plus célèbre du défunt trafiquant de drogue colombien Pablo Escobar : Jhon Jairo Velasquez, dit “Popeye”, est mort jeudi d’un cancer de l’estomac à l’âge de 57 ans, ont annoncé les services pénitentiaires. El Espectador s’interroge sur la nécessité d’accorder ne serait-ce qu’”une seconde d’attention” à “un homme qui s’est moqué de ses victimes et d’un système judiciaire qui (…) n’a obtenu ni la justice, ni la vérité, sans parler de réparations”. L’auteur de l’article se trouve face à un “paradoxe” : d’un côté, il y a “le devoir de raconter l’histoire”, mais de l’autre, décrire “la façon dont des centaines de meurtres ont été perpétrés est douloureux, mais aussi inutile.”

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8 février 2020

Citrons - vu sur internet - j'aime beaucoup

citrons

8 février 2020

Enquête - Le grand marché de la nostalgie fasciste

fascisme

IL FATTO QUOTIDIANO (ROME)

En Italie, les objets inspirés du régime de Mussolini se vendent comme des petits pains. Le quotidien romain Il Fatto Quotidiano a enquêté sur ce business en se rendant à Predappio, lieu de naissance du dictateur, devenu destination privilégiée de pèlerins nostalgiques.

Il existe un monde parallèle, une galaxie brune, où le temps s’est arrêté et où le fascisme est la seule législation en vigueur. Une législation qui régit la mode, la cuisine, le sport, la littérature, le tourisme et le mode de vie, le tout dans une immense et unique agora appelée Internet. Des bustes de Mussolini, des images du Führer, des écharpes de supporters décorées de faisceaux de licteur, des pâtes, du café et des sachets de sucre à la mémoire du régime fasciste, tout à portée de clic, mais disponible aussi – pour les plus nostalgiques – dans les boutiques du “Luna Park” le plus facho d’Italie, Predappio, la ville où est né et a été enterré “Il Duce”. Un business qui pèse des millions, au point de se retrouver sur des portails grand public comme Amazon ou eBay, et de séduire des marchés et des cultures qui sont à des années-lumière de ce petit bout d’histoire, comme l’Australie, par exemple.

Mais procédons par ordre : est-il vraiment légal de vendre et d’acheter ce type de marchandises ? En Italie, deux textes, la loi Scelba et la loi Mancino, sanctionnent l’apologie du fascisme. La première loi sert surtout à punir ceux qui tenteraient de ressusciter le Parti fasciste, tandis que la seconde condamne essentiellement l’incitation à la haine et à la discrimination. Les définitions sont assez floues, soumises à l’interprétation du juge et souvent inoffensives pour qui trouve légitime de vendre des souvenirs du régime. Résultat, une économie souterraine difficile à chiffrer gagne du terrain en Italie, faisant travailler divers secteurs, drainant capitaux et clients, le tout au nom du Duce.

Chez Alessandro Lunardelli par exemple, producteur frioulan de vins, les bouteilles à l’effigie des dictateurs, Hitler et Mussolini compris, valent 9,90 euros l’unité. Un prix abordable qui renforce leur attrait : “Les Mussolini sont celles qui partent le mieux, plus de 10 000 par an, se félicite le producteur, celles à l’effigie d’Hitler sont surtout demandées à l’étranger.” Un négoce d’import-export en bonne et due forme, en somme, comme pour n’importe quel produit fin de notre terroir. Souvent rangé dans la catégorie vintage, horreur ou folklore, le facho “made in Italy” est un vrai business et pour beaucoup une source de revenus. En tout cas pour Luigi Pompignoli et Valeria Casadei, commerçants dans le village natal du Duce.

Une nostalgie qui pèse 3,5 millions d’euros par an

Ils tiennent deux des principales boutiques de souvenirs fascistes et proposent un peu de tout : des pâtes en forme de faisceaux ou de tête de Duce (5 euros) aux drapeaux et aux écharpes de supporters frappés de la croix gammée (respectivement 15 et 7,5 euros). On peut trouver aussi des bodys pour bébé ornés de slogans fascistes comme “Boia chi molla” [“Mort aux lâches”] (10 euros), sans compter les briquets, casquettes, affiches et autres sachets de sucre sur le même thème. Tout, précise Luigi Pompignoli, est également disponible en gros, afin de répondre aussi bien aux souhaits des entreprises que des particuliers.

Le mur de silence érigé par les commerçants pour protéger leur business ne permet pas de le chiffrer avec précision ; mais on peut en avoir une estimation en se rapportant aux chiffres de la confédération des commerçants locale : les vins du Duce et le tourisme de Predappio pèseraient au minimum 3,5 millions d’euros par an.

“Des épisodes dramatiques, c’est ça l’histoire”

À en croire les chiffres fournis par la commune de Predappio, le facho-business ne connaît pas la crise. La maison natale de Benito Mussolini à Predappio a accueilli 6 000 visiteurs en 2019, pour une moyenne de 5 euros l’entrée. Vient ensuite la villa Carpena (surnommée “villa Mussolini”), visitée par des centaines de touristes. Puis la crypte de la famille Mussolini, qui était sans conteste l’attraction principale avant sa fermeture. “Aujourd’hui, on estime que Predappio accueille 80 000 à 90 000 visiteurs par an, révèle Alberto Zattini, le directeur de Confcommercio Forlì. Mais il faut se replacer dans le contexte : on a tous une histoire, avec des épisodes dramatiques, mais c’est ça, l’Histoire. Ça vaut aussi pour Predappio, qui a connu des horreurs par le passé, mais qui est en même temps un site digne d’intérêt pour beaucoup de touristes du monde entier. C’est pour eux qu’il faut garder des lieux de mémoire ouverts, non pas par nostalgie du fascisme.”

De fait, le village natal de Benito Mussolini peut difficilement se passer de cet afflux continu de touristes, dont le budget journalier s’élève à 40 euros par tête, révèle la municipalité. Difficile de ne pas voir les dérives de ce business sans garde-fou ni censure, qui navigue dans les eaux troubles du Web – à la lisière entre liberté d’expression et apologie du fascisme – et dont les chiffres sont tenus secrets.

Personnaliser les vêtements et “l’attirail du footballeur”

Sur Amazon, des entreprises italiennes comme Itati, spécialisée depuis plus de quarante ans dans la vente de gadgets et de souvenirs, proposent des tabliers, des taies d’oreiller ou des caleçons à l’effigie du “chef d’État Benito Mussolini”. Sans compter les bustes, les pins et les innombrables babioles, mis en vente par des particuliers ou des entreprises. À côté de ces objets de coût modique et de qualité médiocre, il y a ceux proposés par Alfredo Agostini, collectionneur et webmaster du site Cosevecchie.com : dans son catalogue, une plaque à l’effigie de Mussolini est mise à prix 2 190 euros.

La pieuvre brune s’immisce également dans le sport, en particulier le football. La dernière affaire en date concerne un joueur de l’Inter, Cristiano Biraghi. Le 10 décembre dernier, pendant une rencontre contre Barcelone, le footballeur portait des protège-tibias ornés d’un casque de légionnaire romain dans un écusson tricolore – un des symboles de l’extrême droite… mais aussi une référence au film 300. L’équipe et le joueur ont démenti toute référence au fascisme. Mais l’incident nous conduit à évoquer l’une des branches les plus lucratives du facho-business : la personnalisation des vêtements et de “l’attirail du footballeur”.

Des slogans fascistes sur les protège-tibias

Les principales entreprises qui proposent ce service sont au nombre de quatre : GL Sport, Droma Sport, Tackle Sport et Mithra Sport. Toutes personnalisent des protège-tibias et des brassards de capitaine à la demande. Nous leur avons demandé d’écrire “Vincere e vinceremo !” [“Vers la victoire, et nous gagnerons”] et “Boia chi molla”, en lettres blanches sur fond noir, sur quelques vêtements : toutes les quatre ont accepté sans hésiter à inscrire ces slogans fascistes. Les prix vont de 22 à 150 euros (selon le degré de personnalisation et la matière des protège-tibias).

Ce business bien huilé, né de la désinvolture des catégories sociales inférieures, où l’on crie rarement au scandale, s’est étendu aux terrains de foot et aux tifosis du championnat italien : banderoles qui reprennent la police d’écriture du régime, écharpes frappées de la croix gammée ou de slogans fascistes, autocollants, casquettes et t-shirts à l’effigie de Hitler ou de Mussolini (comme on en a retrouvé lors de perquisitions chez des supporters de la Foggia ou de la Juventus). Le tout en vente libre ou sur des groupes privés sur Facebook et Twitter.

Un réseau social russe “refuge” de l’extrême droite mondiale

Ces deux réseaux sociaux recèlent une multitude de pages, de comptes et de liens proches de l’extrême droite et du mouvement fasciste : d’après l’Anpi [l’Association nationale des partisans italiens, qui perpétue le souvenir de la lutte contre les fascistes], on dénombre au total 962 comptes Twitter et 4 600 pages Facebook. Comme si ça ne suffisait pas, la (longue) procédure d’expulsion engagée contre ces groupes sur ces deux plateformes a poussé des partis comme Forza Nuova et CasaPound à rejoindre le réseau social russe VKontakte, refuge de l’extrême droite mondiale, plus difficile à censurer.

À la marge de ces réseaux fascisants gravitent par ailleurs des mouvements étudiants comme Azione universitaria, Aliud, Azione studentesca et le Fuan [Front universitaire d’action nationale], qui dessinent une nouvelle ramification de la galaxie fasciste : celle de la culture et des livres.

La maison d’édition Altaforte (dont le directeur, Francesco Polacchi, s’est déclaré publiquement fasciste) a pris sous son aile plusieurs petits éditeurs proposant un vaste catalogue sur le régime fasciste : bandes dessinées d’auteur, romans graphiques, essais, calendriers… Best-sellers de la maison Gamma 3000, les almanachs à l’effigie de Mussolini sont ainsi tirés chaque année à quelque 10 000 exemplaires – on peut les commander ou bien les acheter en kiosque au prix de 9,90 euros. Illustration d’un business qui, malgré un héritage inquiétant, ne connaît pas la crise. Même en 2020.

Pietro Mecarozzi

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Source

Il Fatto Quotidiano

ROME https://www.ilfattoquotidiano.it

Lancé en 2009 par Antonio Padellaro, ex-directeur du quotidien de gauche L’Unità, Il Fatto quotidiano rassemble des plumes venues de tous les horizons de la presse italienne.

Il Fatto a toujours marqué son indépendance, refusant des fonds que l’État alloue chaque année à la presse italienne. Les éditeurs du journal ont donc fondé une coopérative pour le financer.

Le quotidien s’intéresse surtout à la politique interne italienne et est souvent considéré proche des positions du Mouvement 5 Etoiles.

La diffusion en 2018 était de 29 000 éxemplaires papier, plus 13 000 abonnements numériques.

8 février 2020

Mathilde Biron : Idiote pudeur

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Il est toujours difficile de définir ce qu’est le travail d’un artiste. Alors je vais commencer par vous dire tout ce que les photos de Mathilde Biron ne sont pas. Vous n’êtes pas devant des mises en scène hors de prix tels que les tableaux de David La Chapelle ou de Ellen Von Unwerth. Vous n’êtes pas non plus face à un reportage léché grâce à Photoshop sur la vie quotidienne de la jeunesse urbaine ultra connectée qui se retrouve dans des spots de coworking à boire des cocktails de légumes oubliés pour benchmarker leur profil, leur life et leurs likes.

Les silhouettes exposées sont le reflet d’une jeunesse qui redoute les marques déposées par le temps. Pour s’en soustraire, ils font la fête, boivent, fument, s’embrassent, s’enlacent et baisent. Ils posent face à l’objectif de Mathilde Biron pour rappeler que leur corps est bien vivant au milieu des ruines pseudo-technologiques que nous habitons.

Des bords de l’océan aux bars enfumés de la Ville Crépuscule, des chambres d’hôtel « design » aux lourdes décorations des appartements cossus, ce peuple s’agite et Mathilde en témoigne. Mais pour que cette trace demeure, elle renonce aux photos qui n’existent pas : l’image numérique est un puit sans fin dans lequel se noient sens et matière.

Nous n’avons jamais été confronté à autant de nudité censurée. Les poils, les tétons, les plis, tout y passe pour nourrir cette pudeur hypocrite. Ken et Barbie comme seuls modèles dermato et corporel : un cauchemar omniprésent sur notre fil Instagram.

« Une photographie devrait être humide » dit Nobuyoshi Araki. Les photos de Mathilde parlent à nos sens. TOUS nos sens. Elles suent, sentent, sont rugueuses et douces à la fois. Elles ont le goût du sel et du sexe. Elles rappellent à nos oreilles les musiques entêtantes des soirées qui s’étirent jusqu’au matin dans la fumée et dans l’alcool. Ces nuits durant lesquelles nous nous libérons des chaînes de la pudeur. Oui elle est idiote, imbécile et pesante, c’est un rideau qui occulte la réalité qui nous entoure.

Florent Bernades

Mathilde  Biron : Idiote pudeur

5-29  février 2020

Jean Louis – La Nuit

66 rue Jean Jacques Rousseau

https://jeanlouislanuit.com/

8 février 2020

Près de deux Français sur trois ont une opinion négative d'Emmanuel Macron

macron mal aimé

C'est ce qu'indique un sondage Odoxa à l'occasion des "1 000 jours" de l'entrée en fonction du président de la République.

Près de deux Français sur trois (64%) jugent qu'Emmanuel Macron est un "mauvais président", selon un sondage Odoxa* pour Le Figaro et franceinfo publié jeudi 6 février à l'occasion des "1 000 jours" de son entrée en fonction. 32% des personnes interrogées le considèrent même comme "un très mauvais président". Inversement, il est perçu par 36% comme un "bon" chef de l'Etat.

Ceux qui ont une mauvaise opinion de lui le considèrent à 62% mauvais en raison "de ses actions et de la politique qu'il a menée". Et pour 37% à cause "de son attitude, son ton et sa communication", selon cette enquête avec Dentsu Consulting. La communication du chef de l'Etat est jugée particulièrement sévèrement : 69% la trouvent mauvaise.

Un avis sur l'actualité récente

A propos de l'actualité récente, 73% des Français interrogés jugent "assez grave" le rejet par les députés LREM d'un amendement permettant de donner 12 jours de congés aux parents ayant perdu un enfant.

Le rejet par le Conseil d'Etat de la première mouture du projet de réforme des retraite est également jugé "assez grave" par 57%, contre 27% d'un avis contraire, les autres n'en ayant pas entendu parler.

* Enquête réalisée en ligne les 5 et 6 février auprès de 1 002 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points.

macron riches

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8 février 2020

Autoportrait- Jacques Snap

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8 février 2020

Au Brésil, l'inquiétante surenchère autoritaire

bresil surenchere

Par Un collectif d'artistes et intellectuels brésiliens et internationaux 

Un collectif d'artistes et intellectuels internationaux appellent à condamner les actes de violence exercés par le gouvernement brésilien à l'encontre de la liberté de pensée, afin qu’il se conforme aux principes des droits de l’homme.

  Au Brésil, l'inquiétante surenchère autoritaire

Tribune. Les institutions démocratiques du Brésil subissent une véritable attaque depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro. Depuis le 1er janvier 2019 et son accès à la présidence, nous assistons à la mise en place d’un régime autoritaire, marqué en particulier par un contrôle renforcé sur les institutions culturelles, scientifiques et éducatives, ainsi que sur la presse de ce pays.

Les exemples sont légion. Depuis le début du mandat présidentiel, des membres du parti du président Bolsonaro (PSL) ont incité les étudiants brésiliens à filmer leurs professeurs et à les dénoncer sur les réseaux sociaux pour «endoctrinement idéologique». Cette «chasse aux sorcières», menée à l’initiative du mouvement «école sans parti», a engendré un sentiment d’insécurité au sein des écoles et des universités dans un pays qui, il y a près de trois décennies, sortait d’une longue période de dictature militaire. Le 20 janvier 2020, Bolsonaro a déclaré que les livres scolaires au Brésil ont «beaucoup trop de choses écrites» et a suggéré l’intervention directe de l’Etat sur le contenu des ouvrages mis à disposition dans les écoles publiques.

Le gouvernement Bolsonaro avance sans états d’âme afin d’imposer coûte que coûte son projet ultraconservateur. Ainsi, le directeur de marketing de la Banque du Brésil, Delano Valentim, a été limogé de son poste à la demande du président Bolsonaro pour avoir diffusé sur les chaînes télévisées nationales une publicité, vite censurée d’ailleurs, qui mettait en scène positivement la diversité ethnique et sexuelle de la jeunesse brésilienne. Peu de temps après, alors que les feux ravageaient l’Amazonie, le gouvernement s’en est pris aux scientifiques qui avaient osé dénoncer cette terrible réalité. Ricardo Galvão, ancien directeur de l’INPE (Institut national des recherches spatiales), a été licencié après avoir diffusé des données satellitaires apportant la preuve irréfutable d’une accélération de la déforestation au Brésil.

Restriction des libertés

En outre, le 21 janvier, le parquet fédéral a porté accusation, sans aucune preuve, contre Glenn Greenwald, journaliste et cofondateur de la revue The Intercept, pour participation à une soi-disant organisation criminelle qui aurait piraté les données de téléphones portables des autorités brésiliennes. Il s’agit ici d’une violation de la liberté de la presse, une mesure de représailles qui fait suite à la série de reportages que The Intercept a publiée sur la corruption des élites dans le cadre de l’opération «Lava Jato».

Or, il ne s’agit pas ici d’un cas isolé. Plusieurs agents de l’Etat, dont certains liés à des tribunaux régionaux et à la police militaire, agissent comme autant de cellules de défense du projet ultra conservateur du président Bolsonaro et prennent des mesures de restriction des libertés au sein de la société brésilienne. Pour la seule année 2019, 208 agressions visant des véhicules de presse ont été comptabilisées au Brésil.

Le 16 janvier 2020, l’ancien secrétaire spécial à la Culture, Roberto Alvim, a fait l’éloge, en présence du président Bolsonaro, du «virage conservateur» et de la «Renaissance de la culture» au Brésil. Le lendemain, alors qu’il présentait au public les mesures de mécénat prises afin de remettre la culture sur le droit chemin, Alvim a rendu un hommage à peine voilé au chef de la propagande nazie, Joseph Goebbels. Compte tenu de l’émoi national et international provoqué par cette déclaration, le secrétaire a été limogé, mais ses mots n’en traduisent pas moins une facette majeure du projet de Bolsonaro : remettre en cause la liberté d’expression en muselant plusieurs organes publics, tels que le Conseil supérieur du cinéma (Ancine), le Fond sectoriel de l’audiovisuel, la Bibliothèque nationale, l’Institut du patrimoine historique et artistique national ou la Fondation Palmares.

Verrouillage moral et idéologique

Petra Costa, réalisatrice du documentaire Une démocratie en danger, peut espérer remporter ce qui serait le premier Oscar pour le Brésil, et devenir par là même la première réalisatrice latino-américaine à obtenir ce prix. L’administration de Bolsonaro a utilisé le Twitter officiel de son secrétaire à la communication pour diffuser une vidéo dans laquelle Costa était défini comme un antipatriote qui répand des mensonges. Et, tandis que des films comme Bacurau, la Vie invisible d’Eurídice Gusmão ou Babenco ont été acclamés aux festivals de Cannes et de Venise, le président Bolsonaro peut déclarer sans ciller que cela fait longtemps que le Brésil ne produit plus de bons films.

Avec une telle politique de verrouillage moral et idéologique, ce gouvernement est bien décidé à dicter le contenu des livres scolaires et de la production cinématographique nationale, à restreindre l’accès aux bourses d’études et de recherches, et à intimider les enseignants, les journalistes, les scientifiques et les artistes au Brésil.

Il veut également aller à l’encontre de plusieurs politiques publiques mises en œuvre au cours des dernières décennies, telles les mesures de quotas introduites afin de rendre la société brésilienne plus inclusive, moins inégale. Ces mesures ont abouti à ce que 51% des étudiants des universités publiques soient issus désormais des communautés noires. Or, nous assistons depuis 2019 à une volonté explicite de revenir sur l’affirmation des droits fondamentaux au Brésil.

Nous faisons face à un gouvernement qui nie le réchauffement climatique et les incendies de forêt en Amazonie, qui méprise les leaders qui se battent pour la préservation de l’environnement, en particulier au sein des communautés indigènes et des communautés autonomes quilombolas.

Propagande

Ce gouvernement fait mine de ne rien voir des actions parallèles et criminelles menées par des milices paramilitaires ou de la corruption qui continue de gangrener l’appareil d’Etat ; une corruption qu’il était censé pourtant combattre. Bolsonaro et ses ministres attaquent les minorités et refusent d’entendre la parole des mouvements noirs, indigènes, LGBTQ+. Il préfère aux arguments rationnels les insultes lorsqu’il s’agit de s’en prendre directement aux scientifiques, aux universitaires et aux journalistes qui ne rentrent pas dans le rang. Les coupes budgétaires dans les domaines de la culture et de l’enseignement public reflètent une politique de destruction de l’existant, faute de véritable plan de développement national à présenter à la population brésilienne dans son ensemble.

Ce faisant, l’actuel gouvernement du Brésil dirigé par Jair Bolsonaro porte atteinte aux institutions démocratiques nationales, au risque de mettre à bas les fondements de notre République. Nous en appelons donc à la communauté internationale et à la solidarité entre les peuples pour condamner ces actes de violence et de propagande, ainsi que la censure au Brésil, et exercer une pression internationale sur le gouvernement brésilien afin qu’il se conforme aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme et cesse de porter atteinte aux libertés d’expression, de pensée et de croyance.

Finalement, nous appelons les institutions internationales en charge de faire respecter les droits de l’homme ainsi que les principaux organes de la presse internationale à être particulièrement vigilants face à ce qu’il se passe au Brésil et aux atteintes majeures portées à notre démocratie. Le moment est grave : il est urgent de s’opposer massivement à la montée de l’autoritarisme au Brésil.

Parmi les signataires : Petra Costa, Noam Chomsky, Sting, Sebastião Salgado, Sônia Guajajara, Caetano Veloso, Mia Couto, Chico Buarque, Willem Dafoe, Dominique Gallois, Glenn Greenwald…

8 février 2020

Milo selfies

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8 février 2020

Température record en Antarctique

Température record en Antarctique. Le mercure a affiché 18,3 °C jeudi à la station scientifique d’Esperanza, en Antarctique argentine, un record de chaleur depuis le début des relevés météorologiques dans la zone en 1961, a annoncé le Service de météorologie national, cité par The Guardian. Le précédent record était de 17,5 °C, le 24 mars 2015. “La péninsule antarctique – la zone qui pointe vers l’Amérique du Sud – est l’un des endroits qui se réchauffent le plus rapidement sur terre, chauffant de près de 3 °C au cours des 50 dernières années, selon l’Organisation météorologique mondiale. Presque tous les glaciers de la région fondent”, relève le journal.

8 février 2020

Extrait d'un shooting - Photo : Jacques Snap

shooting JS (48)

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