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Jours tranquilles à Paris
22 juin 2017

Le Centre Pompidou déploie David Hockney, «l’œuvre du plus grand peintre vivant»

Originaire de Bradford, ville industrielle dans le nord de l’Angleterre, David Hockney a conquis le monde de l’art avec ses tableaux peuplés de piscines et de couleurs californiennes. Avant de fêter en juillet ses 80 ans, le gentleman du Pop Art expose à partir de mercredi 21 juin au Centre Pompidou-Paris 165 œuvres des derniers 60 ans. Entretien avec Didier Ottinger, le commissaire de cette rétrospective la plus complète jamais organisée sur l’artiste anglais, avec des peintures et des photographies, mais aussi des peintures « fax » et des installations vidéo…

RFI : Pourquoi est-il si important de connaître l’œuvre de David Hockney ?

Didier Ottinger : Parce que c’est une des œuvres majeures du siècle et c’est celle qui est reconnue par les Anglais – qui ont un sens précis des hiérarchies – comme l’œuvre du plus grand peintre vivant. C’est une opinion que je partage.

Ici, on est devant une des œuvres les plus récentes de David Hockney, une peinture réalisée en 2017, intitulée La naissance, la copulation et la mort. Que voit-on ?

C’est une illustration d’un sonnet du grand poète britannique T.S. Eliot (1888-1965) qui a exprimé ces trois valeurs dans lesquelles se résume l’existence. Peut-être c’est aussi la méditation de David Hockney sur un moment de son existence où il s’interroge sur le temps qui passe, la mort prochaine… je ne sais pas. Il faut lui poser la question. En tout cas, c’est délibérément un tableau avec une signification métaphysique.

Dans ses tableaux, il cite beaucoup de maîtres, de Vermeer en passant par Van Gogh, Picasso, Dubuffet, Pollock, Rothko, jusqu’au Jasper Johns et Francis Bacon. Quel nom faut-il particulièrement retenir pour comprendre l’œuvre de David Hockney ?

Il faut citer les deux piliers de l’œuvre de Hockney : Matisse d’un côté et Picasso de l’autre. Matisse, c’est la couleur, le plaisir, c’est le peintre de la joie de vivre, un projet qui appartient aussi à David Hockney. Picasso, c’est l’investigation, l’expérimentation formelle, la recherche de nouveaux espaces, l’engagement de l’artiste dans le monde de façon presque tactile. Ça, c’est aussi une composante dans l’œuvre de David Hockney. Quand on relie les deux, on a cet artiste anglais.

Au début de sa carrière, il réalise des Propaganda Paintings, il fait de la propagande artistique au service du végétarisme et aussi en faveur de l’homosexualité. Est-ce que l’homosexualité est un moteur essentiel pour la créativité de Hockney ?

Je pense qu’il faut l’interpréter au-delà des sujets qui sont des sujets de « propagande » en faveur de l’homosexualité. On le voit dans l’exposition, il y a des tableaux qui sont explicites sur ce point. Mais on peut aussi se dire que l’homosexualité n’est qu’une des modalités de l’érotisme fondamental qui habite l’œuvre de David Hockney. C’est une forme parmi d’autres, ni plus ni moins. Plus importante est cette pulsion érotique qui fait que les tableaux de David Hockney sont préemptifs, ce sont des tableaux qui saisissent leurs spectateurs, certains diront qu’ils l’embrassent.

Les piscines sont aussi un élément omniprésent dans l’œuvre du peintre britannique. Pourquoi est-ce pour vous n’est pas un élément réaliste, mais métaphorique ?

Les piscines ne sont pas si nombreuses dans l’œuvre de David Hockney. C’est vrai, c’est avec ces piscines qu’il est venu le peintre célèbre qu’on connaît. Mais les piscines, c’est une dizaine d’œuvres. La piscine, ce n’est pas non plus un sujet. Je crois que c’est pour lui une forme de métaphore pour l’espace pictural. Chaque surface de l’eau est un tableau. Et il le traite avec des moyens stylistiques qui sont ceux en particulier de la peinture de son temps.

Comment expliquez-vous le succès planétaire des toiles comme A Bigger Splash (1967) ou sa toile Portrait of an Artist (1972) où l’artiste (et l’amant de David Hockney) Peter Schlesinger regarde dans une piscine ?

C’est lié d’abord à la popularité de David Hockney lui-même. C’est un artiste qui a eu la chance d’apparaître dans un contexte où l’on célébrait absolument l’originalité, la créativité, l’art. C’est celui des swinging sixties anglaises. Portrait of an Artist est un tableau beaucoup plus sentimental, beaucoup plus narratif. A Bigger Splash devient un des tableaux les plus célèbres du monde, parce qu’il fait lui-même l’objet d’un film du même nom : A Bigger Splash, de Jack Hazan, sorti en 1973. Ce tableau est au cœur de la réalisation du film et donne à ce film toute une profondeur narrative qui plait à de nombreux spectateurs.

David Hockney a utilisé pour ses œuvres la photographie, la photocopieuse en couleur, il a même envoyé une image composée de 288 pages par fax pour une exposition… il adore toutes les techniques de reproduction d’images. Quelle est sa relation avec le monde numérique d’aujourd’hui, l’internet, les réseaux sociaux, Instagram ?

Il est absolument présent sur chacun des outils permettant de transporter des images. Il n’en rate pas une. Il est là, toute la journée, avec son iPad. Il envoie d’ailleurs des images qu’il réalise à ses amis. L’iPad lui sert de carnet à dessin et je suis sûre que si demain apparaît un nouvel outil plus sophistiqué encore, il s’en saisira. Mais il le fait avec l’idée de les mettre au service de ce qui est pour lui le plus important : la peinture. De ce point de vue, il se rapproche d’un Baudelaire qui disait : la photographie est l’humble servante de la peinture. Je pense que l’iPad, le fax, les photocopieuses et tout le reste ne sont que les humbles servants du grand projet de David Hockney qui est de démontrer que la peinture est encore aujourd’hui vivante.

Au début de sa carrière, son fil de conducteur était : l’art doit être accessible à tout le monde. A-t-il réussi ?

Si on regarde son succès et l’enthousiasme des spectateurs, on s’en rend compte, il a effectivement accompli son projet qui est de toucher, de séduire les spectateurs de ses œuvres.

David Hockney, rétrospective au Centre Pompidou-Paris, organisée en partenariat avec la Tate Britain, Londres, et le Metropolitan Museum of Art, New York, du 21 juin au 23 octobre 2017.

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21 juin 2017

Exposition : Marilyn Monroe

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19 juin 2017

Exposition au Centre Pompidou

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11 juin 2017

Exposition à la Galerie Agnès b - vu avant hier

11 juin 2017

Galeries Lafayette - Couleurs d'Afrique

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11 juin 2017

Stéfanie Renoma expose à la Galerie Art Cube

11 juin 2017

Rétrospective de Pierre et Gilles au Havre

Le MuMa du Havre, ville natale de Gilles, donne carte blanche à Pierre et Gilles, pour le second temps d’une grande rétrospective proposée en collaboration avec le Musée d’Ixelles à Bruxelles qui leur a consacré une exposition du 16 février au 14 mai 2017.

Il y a quarante ans, Pierre Commoy et Gilles Blanchard se rencontraient pour former presque aussitôt le duo Pierre et Gilles. Quarante ans d’une complicité amoureuse et artistique, qui a fait naître des portraits entre photographie et peinture, des images nourries d’art et de culture populaire devenues mythiques. Madonna, Jean-Paul Gaultier, Stromae, Isabelle Huppert… mais aussi des proches, incarnant marins ou soldats, ont défilé devant l’objectif du couple pour y être immortalisés, puis idéalisés au pinceau, dans un style unique, brillant mélange de références à la mythologie, aux religions, aux contes de fées, mais toujours ancré dans les réalités du monde contemporain.

Dans l’écrin du Musée d’art moderne André Malraux (MuMa), Pierre et Gilles ont imaginé une installation spécifique dans la grande nef du musée à partir des cabanes de plages typiques de la ville. Au rez-de-chaussée, ils revisitent l’accrochage à partir des riches collections du musée. Et pour mieux saisir l’histoire du duo avec le Havre, un « cabinet de curiosités » présente un ensemble d’objets personnels insolites, de dessins et d’œuvres de jeunesse, de toiles de peintres locaux, le tout dans une mise en scène dont seuls Pierre et Gilles ont le secret.

Sous le commissariat scientifique de Sophie Duplaix, conservatrice en chef au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou (Paris), l’exposition rassemble plus de 80 œuvres datant de la fin des années 1970 à aujourd’hui regroupées en ensembles thématiques.

Pierre et Gilles, Clair-obscur

Jusqu'au 20 août 2017

MuMa – Musée d’art moderne André Malraux

2 Boulevard Clemenceau

76600 Le Havre

France

www.muma-lehavre.fr/

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Voir mes anciens billets sur Pierre et Gilles

10 juin 2017

Irina Ionesco, Au Fil du Temps

La série Au Fil du Temps est une rétrospective sur la vie d’Irina Ionesco mais aussi d’une artiste aux quarante ans de carrière. On retrouve un art qui a grandi et évolué depuis les femmes rêvées des années 70 jusqu’à l’univers énigmatique de la mode en 2010. Cependant, ce voyage à travers le temps n’efface en rien l’inspiration charnelle qui guide Irina Ionesco : l’érotisme. « Ce qui m’inspire ? », dit la photographe. « La poésie décadente, les peintures symbolistes, les films hollywoodiens, les tragédies grecques, du kitch sublimé au sublime consacré. J’aime les paradis artificiels, la magie du faux luxe, celui qu’on invente, que l’on crée à travers les jeux des multiples miroirs imaginaires. Ainsi, l’on m’avait baptisée “The Rag Queen”, faiseuse de bonnes et mauvaises aventures. Mon antre, roulotte fantasmée, chambre reliquaire où coulissent les décors ; tissus, bibelots, plumes et oiseaux, dentelles et soieries d’autrefois trouvés à travers les innombrables “chines” aux Puces de Paris, de Londres ou de New York. Objets précieux et objets illusoires qui, réinventés, deviennent les luxes suprêmes des Mille et Une Nuits. Il règne dans la chambre de quatre mètres sur cinq un encombrement fait de mille coups de foudre ».

Irina Ionesco, Au Fil du Temps

Exposition terminée le 4 juin 2017

Galerie Le Ballon Rouge

Paris

http://galerie.leballonrouge.paris/

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Voir mes précédents billets sur Irina Ionesco

10 juin 2017

LE GOÛT DE LA PERFECTION - Vincent Peters

Vincent Peters expose à La Hune ses clichés de femmes, icônes de beauté aux traits figés dans la perfection. On y décèle les visages aux regards lointains et aux lèvres pulpeuses, les courbes du corps qui contrastent, adoucissent les clichés sans couleur du photographe. On se perd dans la beauté des mouvements immortalisés, dans la sensualité des clichés, pris, il nous semble, dans un moment de rêverie, dans un voyage hors du monde, comme perdus entre deux époques et pourtant universels. Les sujets de ces portraits, pourtant, ne nous sont pas inconnus. Monica Bellucci, Emma Watson et Charlize Theron sont les muses du photographe et il capture leurs corps, leurs traits, loin des décors riches et somptueux, dans une sorte d’intimité, une confiance réciproque entre l’artiste et son modèle. Car ici la femme se fait déesse, parfois brûlante, les yeux étincelants, affirmés, fière de sa sensualité. Parfois aussi elle est aperçue sous un voile, protectrice et mystérieuse. Elle livre son corps, dans la plus grande pudeur, et laisse deviner ses formes, consciente de son pouvoir, maîtresse des sens. Elle est séductrice, grandie et exaltée par les jeux de lumière, et devient, sous l’objectif du photographe, un symbole, une beauté idéalisée, sublimée et puissante. Peters nous livre ainsi, à travers sa vision de la perfection une esthétique soignée, presque irréelle, une vision créative unique et assumée, loin des représentations habituelles de ces vedettes.

Galerie La Hune

Jusqu’au 31 août

16 rue de l’Abbaye, 75006 – M° Saint-Germain-des-Prés (4)

Du lun. au jeu. de 10h30 à 19h30 - Les ven. et sam. de 10h30 à 21h - Le dim. de 11h30 à 19h30

Entrée libre

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10 juin 2017

Antoine Schneck

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