Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
31 juillet 2016

« Showgirls », froid devant.

Avant de connaître la consécration, certaines oeuvres ont été mal reçues, voire vilipendées. en 1995, "showgirls", de Paul Verhoeven, sur le parcours d'une danseuse à las vegas, est assassiné par la critique. Au fil des années, il s'imposera comme une satire mordante de l'amérique actuelle.

Showgirls  de Paul  Verhoeven  est longtemps resté un film radioactif. Sous le coup d'une double malédiction. Celle de son échec au box-office américain à sa sortie en septembre 1995 : 20 millions de dollars de recettes pour un budget de production de 45 millions. Puis de son lynchage par la critique américaine. Laquelle prit la vulgarité montrée dans le film pour celle du film lui-même, qui décrit l'ascension d'une danseuse de Las Vegas passée de strip-teaseuse à meneuse de revue dans le spectacle le plus prisé d'un grand hôtel. Un exemple parmi d'autres phrases incendiaires : " La seule chose positive dans Showgirls, c'est que sa sensibilité reflète à merveille le microcosme qu'il dépeint : incroyablement vulgaire, indigne et grossier ", pouvait-on lire dans l'hebdomadaire Variety. Aux Razzie Awards, qui couronnent les plus mauvais films de l'année, Showgirls domine la cérémonie en remportant les prix de " pire film ", " pire scénario " et " pire actrice " pour Elizabeth Berkley, comédienne quasi débutante. Paul Verhoeven hérite aussi du titre de " pire réalisateur " et, fait rarissime, vient le chercher en personne. Le cinéaste voulait que son film marque une différence, cette récompense en souligne la singularité.

La sortie de Showgirls en France, en janvier de l'année suivante, se déroule avec d'autant plus d'indifférence que le film traîne le poids des retours désastreux aux Etats-Unis. On peut lire dans Le Monde daté 11 janvier 1996 : " Peut-on se contenter d'un regard surplombant sur une réalité désespérément inhabitée si rien ne vient meubler un récit qui se contente de ses conventions et n'invente que l'idée qu'il se fait de sa propre intelligence ? Le vide, même avec la conscience de la vacuité, reste le vide. " En 1995, Paul Verhoeven sort du succès commercial de Basic Instinct (1992), écrit par le scénariste le plus en vogue à Hollywood - l'un des plus talentueux aussi - Joe Eszterhas. Le couple se reforme pour Showgirls avec un projet très clair. Les deux hommes veulent tourner un film interdit aux moins de 17 ans, sans se fixer de limites sur la nudité et le sexe. Avec le recul, Showgirls apparaît comme la dernière superproduction américaine à s'autoriser cette liberté.

Verhoeven a pour modèle les comédies musicales de la Metro-Goldwyn-Mayer des années 1940 (la même MGM distribuera d'ailleurs Showgirls aux Etats-Unis). Mais le réalisateur néerlandais veut de la couleur et du bruit, du cynisme et de la vulgarité en lieu et place de l'élégance et du romantisme traditionnellement liés au genre. Le choix de Las Vegas, à ses yeux métaphore de l'existence, est, pour lui, une évidence. Au milieu des années 1990, la métropole du Nevada se " gentrifie " à toute allure, avec l'ouverture d'hôtels pharaoniques, à côté desquels subsiste une myriade de petits clubs où cohabitent strip-teaseuses et prostituées. Si Vegas est la capitale du jeu, pour Verhoeven, elle reste d'abord celle du sexe.

La réhabilitation de Showgirls commence au début des années 2000. D'abord pour de mauvaises raisons. Le film gagne un statut d'objet culte, devient un plaisir coupable demandant à être pris au second degré tant sa médiocrité se révèle hors du commun. Il rencontre un succès inattendu en vidéo et DVD, accumulant plus de 100 millions de dollars de recettes. Le réalisateur de Hairspray, John Waters, cinéaste de l'outrance par excellence, est l'un des premiers à soutenir le film qu'il considère " drôle, stupide, de mauvais goût, regorgeant de clichés. En d'autres mots, le film parfait. Quoi qu'ils en disent aujourd'hui, le réalisateur et le scénariste faisaient preuve d'un humour involontaire. "Rien n'est pourtant laissé au hasard dans Showgirls. C'est le film le plus juste consacré à Las Vegas, avec Casino, de Martin Scorsese. C'est aussi un modèle de maîtrise, le contraire d'une réussite fortuite. Showgirls est à la fois déplaisant et grotesque. Déplaisant car ses personnages sont haïssables, veules, corrompus, à l'exception de son héroïne paroxystique. Grotesque, car l'esthétique du film reste celle de la démesure.

En 2001, le film de Verhoeven est, enfin, pris au sérieux. Jacques Rivette, dans un entretien du magazine en ligne Senses of Cinema, estime qu'il s'agit d'un des grands films américains de ces dernières années. Il qualifie même l'actrice principale, Elizabeth Berkley, d'" incroyable ". L'échec du film lui a pourtant été largement imputé, au point d'oblitérer la suite de sa carrière. " Comme tous les films de Verhoeven, explique le réalisateur de La Belle Noiseuse, Showgirls est très déplaisant. Son sujet, c'est la survie dans un monde rempli d'enfoirés. C'est sa philosophie. De tous les films récents tournés à Las Vegas, c'est le seul qui soit authentique. " Et d'ajouter avec malice : " Vous pouvez me croire sur parole, je n'ai jamais mis les pieds dans cet endroit. " Deux ans plus tard, en 2003, la revue Film Quarterly consacre l'un de ses numéros au film de Verhoeven. Plusieurs universitaires abordent Showgirls sous l'angle des questions du genre, du féminisme et de la " sexploitation ".

En 2014, dans la monographie It Doesn't Suck : Showgirls (" ce n'est pas une merde : Showgirls "), le critique Adam Nayman écrit : " Un film dévastateur. - ... - Si on le prend comme un commentaire sur la dimension sadique et salace du show-business, c'est l'oeuvre d'un maître. " Alors, comment expliquer que ce film ait été à ce point incompris ? Showgirls apparaît comme l'envers d'Une étoile est née, l'histoire hollywoodienne par excellence, où une inconnue parvient au firmament par sa beauté et son talent. Mais alors qu'Une étoile est née incarne le rêve américain par excellence, il n'a pas été pardonné à Verhoeven, immigré européen, d'y toucher, de le regarder en face, de lui retirer tout idéalisme pour y voir la luxure, la compromission, l'idée, inacceptable dans un pays puritain, que le sexe reste le moyen d'ascension sociale le plus sûr. Autant de péchés pour lesquels le réalisateur a payé. Aujourd'hui, alors que le film ressort en salles (le 14 septembre) et en DVD (Pathé), Verhoeven est passé de la crucifixion à la résurrection. Article de Samuel Blumenfeld.

Showgirls.1995 from andreas dim on Vimeo.

Publicité
30 juillet 2016

Rappel : l'été des scandales sur ARTE !

29 juillet 2016

Grandeur et décadence ?

28 juillet 2016

AJ Dirtystein, l‘art chevillé au corps

AJ Dirtystein, 32 ans, n’est pas une docteur en littérature française comme les autres. Mi-punkette, mi-madone, la jeune femme, originaire de Guyane française, utilise la photographie, la vidéo, la performance et la peinture pour interroger le corps féminin et ses archétypes, et défendre les sexualités plurielles. Avec sa vidéo Don’t Pray for Us, elle détourne l’iconographie religieuse en mettant majestueusement en scène le corps de la travailleuse du sexe, le corps trans, le corps handicapé ou le corps hors norme.

Un freak show transformé en chic spectacle d’affirmation de soi. Le film sera projeté au Forum social mondial à Montréal en août, puis à New York et à Reykjavik cet automne, avec, en live, le musicien Sacha Bernardson. Son dernier long métrage, Pagan Variations, s’inspire, lui, du tarot de Marseille. 

une-ni-dieu-ni-maitre-ni-mari-tt-width-604-height-403-crop-0-bgcolor-000000-nozoom_default-1-lazyload-0

 “Je cherche à comprendre le sens du sacré”, glisse AJ, qui vient de s’installer à Montréal pour suivre une formation en science des religions et spiritualité. L’amour est, aussi, “le moteur et le centre de (ses) travaux”. A l’image du grand cœur tatoué qu’elle arbore sur sa poitrine, celui de la Voodoo Girl, poème de Tim Burton. Source : Les Inrocks

27 juillet 2016

Mode et scandales.... sur ARTE

Publicité
24 juillet 2016

La presse à scandale passée au crible sur Arte

XVM7f618a8e-4ccc-11e6-88a3-a3ecec0aec15

 Dans le cadre de son «Summer of Scandals», la chaîne décrypte l’évolution des tabloïds depuis leur naissance dans les années 50 à aujourd’hui dans un documentaire inédit.

«C’est une histoire de sexe, de sang et de fric. De scoops bidon et de révélations exclusives. De reporters qui fouillent dans les poubelles. De chasseurs et de proies. De gloires éphémères et de petites princesses...» Tabloïds!, le documentaire de Jean-Baptiste Péretié, s’ouvre sur ces mots, édifiants, qui définissent à eux seuls le monde des tabloïds, également appelé presse à scandale, presse-poubelle ou presse people. Nés dans les années 50 de parents anglo-saxons, ils se nomment The Sun, Bild, Star, Globe, National Enquirer, Daily Star, News of The World, ou plus tard, en France, France dimanche et feu Infos du monde, et ont pour vocation d’être populaires. La recette est simple: traitement de l’information à la fois concis et accrocheur, minimum de texte, maximum d’illustrations, du sexe, du sport et des jeux. Imparable.

«Depuis que la presse existe, les journaux prospèrent grâce à un seul et même principe: donner à lire aux lecteurs ce qu’ils demandent», déclarera le magnat de la presse australien Rupert Murdoch, lors du rachat de The Sun, en 1969. Propriétaire d’une cinquantaine de titres, dont plusieurs tabloïds, il n’a jamais cessé d’encourager ses journalistes à dégoter l’info la plus vendeuse, quitte à traquer les VIP jusque dans les toilettes ou à les mettre sur écoute, violant bien souvent les codes internationaux de déontologie journalistique.

Selon l’universitaire américaine spécialiste des médias Uttara Manohar, «l’une des caractéristiques intéressantes de ces supports est de produire des célébrités sensationnelles à partir de n’importe quel registre de l’actualité, qu’il s’agisse de politique, de sport, d’affaires ou d’un domaine ne faisant jamais défaut en matière de nouvelles à sensation, ce bon vieux monde du spectacle».

Lady Di, Paris Hilton, David Beckham, Angela Merkel, Angelina Jolie, Nabilla, tous s’y retrouvent, un jour ou l’autre. Avec, toujours, cette question: sont-ce les célébrités qui profitent à la presse people ou la presse people qui profitent aux célébrités?

22 juillet 2016

Inedito 2 - Création Danse - durée 55' Crée au théâtre National de Chaillot- le 15 novembre 2012

21 juillet 2016

OHLALA... tout l'été aux Folies Bergère !

ohlala (2)

111623282_o

19 juillet 2016

Chantal Thomass bientôt directrice artistique au Crazy Horse

18 juillet 2016

Crazy Horse de Paris

crazy200

Publicité
Publicité