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Jours tranquilles à Paris

29 juillet 2017

L'étrange découpage des fuseaux horaires expliqué en 5 minutes

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29 juillet 2017

Clotilde Leguil : « Nous vivons à l’ère d’une hypertrophie du moi »

Par Clotilde Leguil, Psychanalyste et philosophe

Basculement du monde 4|6. Alors que le narcissisme de masse s’étend avec les relations numérisées, la psychanalyse représente  un « Autre », en chair et en os, nécessaire en ce qu’il est capable d’entendre sans juger, observe la psychanalyste Clotilde Leguil.

Que devient la psychanalyse à l’époque de la mondialisation ? La question se pose de façon cruciale aujourd’hui, car les nouvelles technologies captent le psychisme de chacun et absorbent la libido de tous. Elles modifient le rapport des êtres à eux-mêmes en médiatisant les relations entre les individus. Elles changent le statut de la parole et du langage, celui de l’intimité et du secret, celui de l’image et du récit de soi. Les multiples applications régissant doré­navant les rapports sociaux, amoureux et amicaux s’introduisent par là même au cœur de l’existence de chacun. Elles réorientent le rapport à soi et à l’Autre en ­accélérant toujours davantage les processus de transmission d’informations et d’exhibition de l’intime.

C’est le rapport du sujet à sa propre temporalité existentielle qui s’en voit transformé. Les confessions, les aveux, les dévoilements foisonnent sur la Toile. La rapidité, la fulgurance, l’accé­lération, le « toujours plus et toujours plus vite » disent l’esprit de l’époque de ce ­nouveau moi mondialisé.

Car ce qui se mondialise, ce ne sont pas seulement les échanges économiques, les rapports sociaux et les relations politiques, mais l’intimité de chacun. Comme si le « noyau de notre être » – « das Kern unseres Wesen », disait Freud –, qui nous échappe à nous-même, était livré à un Autre sans visage, sans désir, sans incarnation, mais pas sans voracité : l’Autre de la Toile, des réseaux sociaux, des « like »et des « don’t like ».

Nous vivons donc à l’époque d’une hypertrophie du moi, corrélative d’une mondialisation de l’exigence pulsionnelle de chacun. Le narcissisme de masse est le trait distinctif du moment actuel. La ­promotion de soi ne connaît pas de limite. Le rapport à la sexualité que Freud a transformé en son temps en libérant la parole n’est plus frappé d’interdit et de répression. Chacun veut jouir plus et compte bien souvent sur les nouvelles technologies pour répondre efficacement au manque. Parfois même à l’angoisse et à la déréliction.

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Se conformer à l’air du temps ?

A quelle condition la psychanalyse peut-elle continuer de produire un effet de dépaysement et de transformation subjective dans un monde où tout se dit, tout se sait, tout se montre ? La fonction de l’écoute et de l’interprétation a-t-elle encore sa place dans cet univers rhizomique où tout peut dorénavant être dévoilé, divulgué, publié, répercuté au niveau de la planète entière en un simple clic sans que l’on sache jamais à qui on s’adresse ?

On peut en effet se demander quelle place l’invention de Freud et de Lacan peut venir occuper dans ce paysage contemporain. Pour se présenter comme attrayante, la psychanalyse doit-elle se conformer à l’air du temps ? Le psychanalyste doit-il se présenter sous un jour nouveau en consentant à la virtualisation de sa présence ? S’il revient à chaque époque de réinventer la psychanalyse à partir des symptômes qui eux-mêmes se transforment, il revient à la nôtre de démontrer ce que devient la psychanalyse à l’ère du moi mondialisé.

Il serait en effet dangereux pour la psychanalyse de se couper de son temps en s’en désintéressant. Mais n’est-il pas aussi dangereux pour elle de répondre aux injonctions du temps en oubliant la valeur de la parole dans l’expérience analytique, son statut hors du sens commun, sa coloration singulière si étrangère à l’effet de la conversation courante et au bla-bla-bla dont le flux ne cesse pas sur les réseaux sociaux ?

Ne faut-il pas se méfier de ces déviations qui conduisent à faire croire que l’on peut rencontrer un psychanalyste comme on surfe sur l’écran de son iPhone et que l’on peut se défaire de ses angoisses en trouvant sur la Toile des experts qui répondent aux questions de tous ?

« Le sujet qui parle »

L’objet de la psychanalyse, depuis sa découverte par Freud au début du XXe siècle, est bien « le sujet qui parle ». Le territoire de l’expérience analytique, c’est le « je » en tant qu’il peut conduire à explorer son être depuis l’inconscient. C’est en pratiquant une talking cure que celui qui s’engage dans une analyse peut avoir accès à un rapport inédit à ses inhibitions, ses symptômes, ses angoisses.

Pour faire une analyse, il faut désirer savoir quelque chose de soi-même à partir de la parole adressée à un Autre, auquel il est fait confiance pour interpréter ce qui se dit. Ce n’est donc pas n’importe quelle parole du sujet qui a une valeur analytique, ce n’est pas non plus n’importe quel Autre qui est en position de recevoir la parole qui est demande de ­déchiffrement d’une souffrance qui fait énigme pour le sujet.

« A FORCE DE VOULOIR EXISTER IMAGINAIREMENT POUR UN AUTRE QUI NE CHERCHE QU’À JOUIR EN CONSOMMANT DES IMAGES, LE SUJET PASSE À CÔTÉ DE SA VIE »

Pour que la psychanalyse reste au XXIe siècle une expérience inédite parmi les expériences subjectives, il faut donc revenir à ce qui en fait le fondement. Le point de départ de Freud était la distinction radicale entre la conscience et l’inconscient. Le point de départ de Lacan est celui d’une distinction tout aussi fondamentale entre le « moi » et le « je ».

La thèse lacanienne des années 1950 contre l’Egopsychology des postfreudiens est que le « moi » n’est pas le « je ». Confondre le narcissisme du moi avec la parole du sujet sur son désir inconscient conduira à la mort de la psychanalyse. Car l’accès à l’inconscient suppose de traverser le narcissisme, c’est-à-dire la parole vide et la croyance dans une identité fabriquée à partir d’images de soi.

Signatures de l’inconscient

Cette distinction lacanienne entre le rapport narcissique à soi-même et le rapport étrangement inquiétant à son inconscient est plus que jamais éclairante pour saisir la place à part que la psychanalyse peut continuer d’occuper au XXIe siècle. Car l’inflation narcissique, qui est le symptôme de l’époque, ne donnera jamais accès au désir et au secret de l’être. La scénarisation de sa vie sur la Toile ne jugulera jamais l’angoisse. Les commentaires et jugements que chacun peut émettre sur les choix de vie des autres contribuent bien souvent à accroître l’angoisse de celles et ceux qui cherchent une réponse dans l’Autre à leur questionnement existentiel.

Pour pouvoir dire quelque chose de cette part d’étrangeté qui repose en chacun de nous et qui nous angoisse, il faut pouvoir s’adresser à un Autre incarné, qui n’est pas tout le monde et n’importe qui. Un psychanalyste est un Autre en chair et en os, qui prêtera son corps pour entendre ce qui ne s’entend pas, parce qu’il aura lui-même fait l’expérience de l’analyse et de ses effets subjectifs. Un Autre qui est présent pour répondre à ce qui se dit par-delà ce que le sujet veut dire. Un Autre qui s’intéresse aux rêves, aux actes manqués, aux lapsus, comme à des signatures de l’inconscient sur la chair du sujet.

Le psychanalyste, à l’envers de l’Autre de la Toile, n’est pas un Autre qui juge, qui émet des opinions, qui donne des conseils, qui « like » ou qui « don’t like ». C’est un Autre qui ne porte aucun jugement sur ce qui est dit, et autorise celui qui parle à dire ce qu’il ne comprend pas.

C’est dire que « lâcher les amarres de la parole » en analyse, ce n’est pas tout dire et à n’importe qui. Mais essayer de dire l’indicible à un Autre qui est en mesure de répondre. Le psychanalyste du XXIe siècle se distingue en ceci du destinataire anonyme de la mondialisation qu’il n’est pas un Autre qui veut jouir de ce qu’il voit et de ce qu’il entend. A l’ère du moi mondialisé, on peut considérer que cet Autre capable d’entendre sans juger ni jouir est nécessaire, car l’accélération de l’exigence de jouissance participe à la montée en puissance de l’angoisse.

« Ensemble dans une langue particulière »

Cet Autre-là s’intéresse à ce qu’il y a de plus singulier dans la parole de celui qui s’adresse à lui. Lacan le disait élégamment dans le texte fondateur de son enseignement, Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse. Que veut-on dire quand on considère que l’on parle « le même langage » qu’un autre ? On signifie par là, non pas qu’on parle avec lui la langue de tous, mais que l’on se rencontre ensemble dans une langue particulière. La psychanalyse fait ainsi exception dans le paysage de la communication mondialisée en continuant de faire exister cette langue particulière qui est celle de l’inconscient de chacun.

Cette langue se parle à la première personne et se réalise dans un « nous » qui n’est pas celui de tous, mais celui qu’une séance fait exister le temps d’une énonciation inédite. Elle se parle en faisant passer les signifiants de sa destinée par la gorge, car elle se parle aussi avec sa voix, c’est-à-dire avec son corps. La tâche de la psychanalyse est de faire résonner cette langue particulière comme ce qui permet de s’arracher à la prison du narcissisme. Car le danger du narcissisme de masse est qu’il détourne finalement chacun du souci de sa propre existence. A force de vouloir exister imaginairement pour un autre qui ne cherche qu’à jouir en consommant des images, le sujet passe à côté de sa vie. Car il ne sait plus lui-même ce qu’il cherchait à retrouver en continuant de se perdre dans le monde de l’Autre.

A l’ère du moi mondialisé, la psychanalyse a changé. C’est vrai. Mais non pas au sens où elle deviendrait la servante du narcissisme de masse. Elle a changé au sens où elle a affaire à ce narcissisme hypertrophié comme à un mur qui sépare le sujet de son désir et l’abandonne bien souvent à sa pulsion.

En 1968, Lacan appelait cette accélération de l’exigence pulsionnelle le « plus-de-jouir ». Terme qui évoquait cette exigence nouvelle de « jouir plus ». On peut dire qu’avec le moi mondialisé et l’exhibition des jouissances, nous en sommes là. La psychanalyse lacanienne en ce sens a les moyens de s’inscrire dans son époque. En conduisant le sujet à apercevoir le point où il se perd dans une exigence de jouissance qui l’aveugle et en continuant de sauver la parole dans ce qu’elle a de plus extraordinaire, soit dans sa valeur de dévoilement d’une vérité et d’un désir qui peuvent redonner un sens à l’existence.

Clotilde Leguil Psychanalyste et philosophe, Clotilde Leguil est également membre de l’Ecole de la cause freudienne et de l’Association mondiale de psychanalyse, professeure au département de psychanalyse de l’université Paris VIII - Saint-Denis. Elle a notamment publié L’Etre et le genre. Homme/femme après Lacan (PUF, 2015).

29 juillet 2017

Emily Ratajkowski

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29 juillet 2017

VEGAS DESERT

VEGAS DESERT – WES VANDINTER {EXCLUSIVE EDITORIAL/NSFW}

by chariskm

Wes VanDinter, is a  photographer based in Texas and Nevada he shoots art nudes only. He likes to experiment and have fun with his subjects with no stated goal or predefined route. "My mechanism for progress is curiosity and discovery. I, like many amateur photographers, suffer from 'gear lust'. Each time I get some new […]

Wes VanDinteris a  photographer based in Texas and Nevada he shoots art nudes only. He likes to experiment and have fun with his subjects with no stated goal or predefined route.

“My mechanism for progress is curiosity and discovery. I, like many amateur photographers, suffer from ‘gear lust’. Each time I get some new piece of gear, it motivates me to go out and try new things, to read more, to experiment with new ideas. That experimentation leads me to my next ‘thing’, or series of next ‘things’. I have no plan for where the road should go. I don’t know what will happen with my photography, but I know that it will be an exciting and fun journey.

See more of Wes’ work here:  WEBSITE / INSTAGRAM

 

Model: Irina Key

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28 juillet 2017

"The Circle" - vu ce soir

SYNOPSIS ET DÉTAILS

Les Etats-Unis, dans un futur proche. Mae est engagée chez The Circle, le groupe de nouvelles technologies et de médias sociaux le plus puissant au monde. Pour elle, c'est une opportunité en or ! Tandis qu'elle prend de plus en plus de responsabilités, le fondateur de l'entreprise, Eamon Bailey, l'encourage à participer à une expérience révolutionnaire qui bouscule les limites de la vie privée, de l'éthique et des libertés individuelles. Désormais, les choix que fait Mae dans le cadre de cette expérience impactent l'avenir de ses amis, de ses proches et de l'humanité tout entière…

Mon avis : tres bien 7/10

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28 juillet 2017

Vu sur internet - j'aime beaucoup (Wouahhhh !)

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28 juillet 2017

La une de Libération de ce matin

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En conclusion d’un réquisitoire accablant, le Parquet financier a demandé le renvoi en correctionnelle de Patrick Balkany pour corruption et blanchiment. Plongée dans un système ahurissant.

Photo Benaroch. Sipa

28 juillet 2017

« Marianne » passe d’une HLM à l’Elysée

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Le président de la République a affiché à l’Elysée une copie de la fresque de Shepard Fairey qui orne un mur du XIIIe.

Par  C.C. - Le Parisien

Le palais de l’Elysée (VIII e) est-il une succursale du XIII e arrondissement ? Emmanuel Macron s’inspire-t-il de Jérôme Coumet, grand fan de street art ? La question s’est glissée malicieusement sur Twitter sous la forme d’une photo. Elle n’a pas échappé au maire socialiste du XIII e qui s’en est fait des gorges chaudes et l’a retweetée illico presto.

Lundi, Emmanuel Macron, sur son compte Twitter officiel, affichait la photo d’un de ses bureaux à l’Elysée alors qu’il recevait Bono, le chanteur du groupe U2. On y voit, sur le mur du fond, une œuvre de street art. Et pas n’importe quelle œuvre… C’est la « Marianne » de Shepard Fairey, alias Obey, l’une des stars internationales de cet art urbain contemporain, auteur par ailleurs de « Hope », le légendaire portrait de l’ancien président des Etats-Unis, Barack Obama, lors de sa campagne présidentielle.

L’original de cette « Marianne » se trouve sur les « terres » de Jérôme Coumet, plus précisément sur le mur géant d’une HLM, rue Nationale, à l’angle du boulevard Vincent-Auriol. L’œuvre fait partie du parcours unique de street art à Paris, visible de la ligne aérienne 6 du métro. Ce parcours a été initié par le galeriste Mehdi Ben Cheikh, compère artistique de Jérôme Coumet.

Mehdi Ben Cheikh, qui a réussi à faire venir des grands noms du street art dans le XIII e, a confié plusieurs murs à Obey. Au lendemain des attentats, bouleversé, l’artiste débarque de son Los Angeles pour peindre sa « Marianne », géante, sur fond bleu-blanc-rouge, flanquée de la devise de la République : « Liberté, égalité, fraternité ». Le maire du XIII e sera d’ailleurs récompensé d’une Marianne d’Or.

Pompidou, Mitterrand...

« On peut se demander si le choix de cette œuvre à l’Elysée, c’est de la com ou si c’est authentique ? », glisse Philippe Goujon, maire (LR) du XV e et président de la fédération LR de Paris. Tout en pointant que « ce n’est pas révolutionnaire. D’autres présidents ont introduit de l’art moderne à l’Elysée comme Pompidou et Mitterrand. » Pour Florence Berthout, qui a pris la tête du groupe LR au Conseil de Paris, cette œuvre de street art « pourrait être gadget et jeunisme. Le style, c’est bien, mais ce qui compte, c’est la capacité d’agir ! »

28 juillet 2017

Sagrada Familia

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28 juillet 2017

« Valérian », un défilé de cartes postales intergalactiques

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Le réalisateur n’a pas réussi à combler le vide entre les cases de la bande dessinée de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières.

Par Isabelle Regnier - Le Monde

L’AVIS DU « MONDE » – ON PEUT ÉVITER

Pour comprendre qui sont Valérian et sa copine Laureline, on se reportera aux bandes dessinées de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières. L’adaptation qu’en propose Luc Besson, elle, ne fournit guère d’explications, ni sur la mission des deux « agents » ni sur le pouvoir qui les emploie.

Valérian et la cité des mille planètes, film que le réalisateur présente comme son grand œuvre, les suit deux heures durant dans une course dans la galaxie, jouant à saute-planète, zigzaguant entre les univers parallèles, engloutissant des ­années-lumière l’air détaché en devisant de leurs vacances…

Lui (Dane DeHaan) ressemble à Tintin. On nous prie d’accepter le fait qu’il est un « bad boy », séducteur impé­nitent. Elle (Cara Delevingne, célèbre top ­model qui donne le la d’un casting ultrapeople) est cette aventurière typiquement bessonnienne, descendante d’Héléna (Isabelle Adjani), dans Sub­way, de Nikita ou encore de Lucy. La personnalité en moins. Elle n’a pour exister que son joli minois et les quelques lignes de dialogues téléphonés dont on a bien voulu la gratifier – pour mettre le héros en demeure de vaincre cette peur de l’engagement qu’auraient tous les garçons.

Syncrétisme neuneu

Au service d’un « gouvernement des ­humains », dont le représentant (Herbie Hancock) leur communique des instructions par écran interposé, ils cherchent de précieuses perles mauves au pouvoir régénérant, que se disputent divers potentats de la galaxie.

Au passage, ils désamorcent des bombes, se retrouvent suspendus au-dessus du vide intergalactique quand ils ne sont pas offerts en festin à des pachydermes friands de cervelle humaine, plongés au fond des océans en compagnie d’un vieux loup de mer incarné par Alain Chabat, ou encore happés dans un peep-show où une ­extraterrestre, jouée par Rihanna, se livre à un numéro de pole dance transformiste…

Sans doute est-il question de sauver les survivants d’un génocide qui aurait décimé 6 millions d’âmes sur une planète semblant sortie d’une sorte de Mario Kart croisé avec My Little Pony.

Avant de voir surgir dans le ciel de leur paradis en toc l’armada de vaisseaux qui devaient les décimer, les victimes, créatures longilignes aux mœurs pacifistes, vivaient dans un bain d’innocence. Sourire béat sur le visage, elles n’aimaient rien tant que secouer leurs bras dans de grands moulinets et s’échanger des politesses sucrées. En regard de ce syncrétisme neuneu, la guerre, se dit-on entre deux bâillements, paraît un moindre mal.

Luc Besson ne s’intéresse qu’à une chose : la multiplication des tableaux où évoluent ses personnages. Puisant ses références dans tout le cinéma de science-fiction (Star Wars, Blade Runner, Star Trek, Avatar, The Edge of Tomorrow, Total Recall, tout y passe) et même plus (une touche de James Bond, un zest de Ziggy Stardust, mâtiné de Starmania…), il bourre son film de tout ce qui lui passe par la tête.

Au-delà de l’amour pour le bling tendance années 1980 qu’elle révèle, cette profusion bigarrée a quelque chose de triste. La vitesse est au rendez-vous, mais pas le rythme. Les tentatives de gag tombent à plat. Les décors, aussi variés soient-ils, sont comme interchangeables, surfaces glissantes où les yeux ne se fixent pas.

Laissant ses personnages à l’état de figures, ses situations à l’état d’esquisses, Besson n’a pas su combler le vide entre les cases de la bande dessinée. Le ­récit, la chair, la vie, font défaut.

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