Lors de cette journée maritime, Emmanuel Macron a rencontré des professionnels de la pêche au port de Keroman, à Lorient.
Didier Déniel - Le Télégramme
Hier, Emmanuel Macron a vécu une journée marathon dans le Morbihan. Durant cette visite placée sous le signe de la mer, le nouveau Président a rencontré les fusiliers marins de la base de Lorient et une délégation de marins pêcheurs. Il a aussi assisté à des manoeuvres de sauvetage en mer.
Le nouveau président de la République n'a pas peur des sensations fortes et il entend bien le montrer. Hier, après une visite du Crossa Etel, il a rejoint l'Abeille Bourbon au large de Lorient, sur un des Écume des fusiliers marins. Des semi-rigides qui peuvent filer à plus de 45 noeuds.
En arrivant sur le remorqueur, le nouveau Président s'est changé dans une cabine, avant de rejoindre l'impressionnant pack de journalistes et cameramen accrédités.
De la passerelle, qui domine les flots à 17 mètres de hauteur, il a pu assister à d'impressionnantes manoeuvres de sauvetage orchestrées par les Douanes, la Marine Nationale, la Gendarmerie maritime mais aussi la SNSM, qui avait dépêché deux vedettes : l'une de Groix (56), l'autre du Guilvinec (29).
Avion de reconnaissance, hélitreuillage, recherche d'un mannequin... Rien ne manquait. « J'ai déjà assisté à ce type d'exercice à Boulogne-sur-Mer. Mais uniquement avec la SNSM. Ce que je vois aujourd'hui est beaucoup plus impressionnant. Et tout est vraiment coordonné », a commenté Emmanuel Macron. Le Président avait, à ses côtés, deux éminents guides de la question maritime et militaire. À savoir, le vice-amiral d'escadre de Oliviera, préfet Maritime de l'Atlantique, mais aussi Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères et ex-ministre de la Défense. « C'est avec un pincement au coeur que je retrouve l'armée », a déclaré ce dernier.
Ferrand : no comment
Interrogé par nos soins sur l'ouverture d'une enquête préliminaire sur l'affaire Ferrand, le président de la République a déclaré qu'il ne souhaitait pas s'exprimer sur le sujet. « J'ai déjà dit ce que j'avais à dire » a-t-il répondu. Exactement ce qu'avait prédit une de ses collaboratrices. Pas la peine d'insister.
Pourquoi avoir réservé à la Bretagne cette première visite en région ? « Hier, j'étais aux chantiers STX de Saint-Nazaire, a expliqué le fondateur de la République en Marche. Il y a quelques mois, un accord d'entreprise a sauvé ce groupe. C'est un bel exemple de ce qu'on est en train de faire. Il m'a paru logique de poursuivre ici, dans le Morbihan, cette découverte du monde maritime. Et puis, la Bretagne a largement contribué à mon élection. Je suis heureux d'être là aujourd'hui. »
À Keroman, les quais noirs de monde
De retour à quai, au port de commerce de Lorient, le Président s'est prêté à une photo avec l'équipage de l'Abeille Bourbon, au grand complet. Puis se sont enchaînés selfies et clichés improvisés avec les très nombreuses personnes venues l'accueillir sur les quais du port de Keroman. Un bain de foule que le nouveau Président n'a pas boudé, se montrant très à l'aise avec celles et ceux qui l'abordaient. Il faut dire que les adversaires de la méthode Macron (80 manifestants FSU-FO et Solidaires) étaient tenus à distance par un cordon de CRS, avenue de la Perrière.
À quelques mètres de là, Eugénie, Myriam et Édith, employées dans un atelier de filetage, étaient toutes fières d'avoir pris une photo avec le Président. « On a voté pour lui. On aurait bien aimé lui montrer nos ateliers, nos conditions de travail. Parler de notre métier et de nos bas salaires. Une prochaine fois peut-être. »
Plus loin, une délégation de jeunes marcheurs attendait le Président, ballons de baudruche tricolores à la main. « On est très fiers qu'il soit là aujourd'hui. Même si l'affaire Ferrand plombe un peu l'ambiance », résumait Scoty, un des jeunes militants. « Ces présumés conflits d'intérêts, pour moi, n'auront plus lieu d'être. La nouvelle génération veut une nouvelle dynamique. Le fait que les soupçons se portent sur un proche d'Emmanuel Macron n'est pas totalement négatif. Quelle que soit l'issue, ça assainira les choses. »
Dans le même temps, le nouveau président de la République montait à bord du Breizh, un nouveau chalutier de 16,50 m lancé en fin d'année dernière. Avec des représentants du comité régional des pêches, il a parlé Breixit, quotas, renouvellement de la flottille. Les pêcheurs ont aussi exprimé leur souhait que soit créé un haut-commissariat à l'économie maritime.
Vers 14 h, Emmanuel Macron a quitté Lorient. Sous très bonne escorte.