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Jours tranquilles à Paris

28 avril 2020

Masques : un fiasco et des mensonges

libé 28 avril

Par Pauline Moullot et Ismaël Halissat — Libération

Masques : un fiasco et des mensonges

Malgré une doctrine inchangée depuis dix ans en termes de quantité, contrairement à ce qu’affirme l’exécutif, le stock de précaution de 1 milliard de masques chirurgicaux n’a délibérément pas été renouvelé par les gouvernements sous Hollande et Macron, démontre «Libération».

Pendant des semaines, le gouvernement a tout fait pour le dissimuler. Au mois de février, alors que le coronavirus se propage déjà en France, le stock de masques de l’Etat est pratiquement à sec. Une situation qui n’empêche pas Jérôme Salomon, le directeur général de la santé (DGS), d’assurer avec aplomb qu’aucune pénurie n’est à craindre. Au même moment pourtant, soignants libéraux, personnels hospitaliers et même autorités régionales de santé sont dans le noir. Le ministère de la Santé ne leur donne pratiquement aucune visibilité sur les livraisons de masques à venir et acte, sans le dire, une gestion au compte-gouttes des stocks publics.

Mi-mars, après plusieurs semaines d’inquiétude, les autorités consentent enfin à communiquer l’état du stock stratégique disponible en janvier : 117 millions de masques chirurgicaux et aucun masque FFP2 (modèle plus protecteur), contre respectivement 1 milliard et 600 millions dix ans plus tôt. Mais le gouvernement, par l’intermédiaire d’Olivier Véran, le ministre de la Santé, réfute une gestion de la pénurie et se défausse à plusieurs reprises : cette faiblesse initiale des stocks serait due à un changement de doctrine et de décisions vieilles de près de dix ans. Un véritable mensonge d’Etat. De nouveaux témoignages et documents consultés par Libération permettent en effet de démontrer les errements du gouvernement et la responsabilité du ministère de la Santé dans ce désastre.

Mensonge sur la nouvelle doctrine

«La nouvelle doctrine ne consistait pas à mettre fin aux stocks, affirme Jean-Yves Grall, directeur général de la santé de 2011 à 2013 et aujourd’hui directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Auvergne-Rhône-Alpes. L’idée n’était pas de les faire diminuer.» Au cœur des décisions prises dans les années 2010, le haut fonctionnaire est formel : contrairement à ce que prétend l’exécutif, la doctrine sur les stocks stratégiques de masques n’a évolué qu’à la marge. Les réflexions ont surtout porté sur les types de masques à utiliser plutôt que sur les niveaux, une évolution «qualitative» selon l’ex-DGS : «L’idée était, sur la foi de rapport scientifique, de réserver les FPP2 à un certain nombre d’actes médicaux.» Alors que pendant les épidémies précédentes (H5N1 et H1N1), ces protections plus coûteuses avaient été distribuées plus largement par l’Etat.

Plusieurs documents relatifs à cette stratégie démontrent par ailleurs que l’évolution marginale de la doctrine n’explique pas le fiasco actuel. Au début des années 2010, les stocks sont encore à leur plus haut niveau. Une note de la DGS datée du 27 juillet 2011, déjà évoquée dans la presse, mentionne des réserves de 600 millions de FFP2 et 800 millions de masques chirurgicaux. A ce moment-là, l’objectif du stock est toujours fixé à 1 milliard de masques chirurgicaux, et pas à 145 millions, comme l’a affirmé Véran début mars.

Toujours en 2011, le directeur général de la santé Didier Houssin saisit le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur la gestion d’un stock de masques. Cette haute autorité publique doit notamment se prononcer sur les types de modèles devant constituer ce stock. Préconisant le port du masque chirurgical pour la population générale, il indique que les masques FFP2 doivent être réservés aux personnels de santé dans des situations à risque. En 2013, l’idée est résumée dans une doctrine du Secrétariat général de sécurité et de défense nationale (SGDSN) qui, contrairement à ce qu’affirme l’exécutif, ne prône pas l’arrêt des stocks.

Comme l’explique à Libé un cadre de l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) en poste durant ces années-là, c’est à cette période que les employeurs, donc les établissements de santé, sont chargés de gérer les stocks de FFP2, les stocks centralisés continuant d’exister pour les seuls masques chirurgicaux. Dans les stocks stratégiques, «le sort des masques FFP2 est réglé à ce moment-là. On a laissé mourir les stocks», assène un autre professionnel du secteur. La dernière commande par l’Etat date de 2010. Avec une durée de validité de quatre à cinq ans, c’est donc logique que le stock se retrouve à zéro quand démarre l’épidémie de Covid-19. Mais contrairement à ce qu’a aussi prétendu le gouvernement, ce transfert de masques FFP2 du stock stratégique vers les stocks «tactiques» des établissements de santé n’exonère pas l’Etat d’un contrôle sur les niveaux nécessaires en cas d’épidémie. Un logiciel nommé Sigesse permet même aux ARS, à la DGS et à Santé publique France de suivre et contrôler les volumes disponibles.

Dans le stock stratégique, l’objectif d’un stock conséquent de masques chirurgicaux, lui, n’a jamais été officiellement abandonné. Du moins pas avant 2017. En atteste une circulaire interministérielle de 2013 toujours en vigueur sur le «dispositif de stockage et de distribution des stocks stratégiques» qui vient rappeler l’essentiel : l’Etat est bien censé constituer des stocks stratégiques et distribuer des masques chirurgicaux à la population en cas de situation sanitaire exceptionnelle. «Le milliard de masques chirurgicaux est toujours resté la doctrine de sécurité sanitaire», certifient deux hauts fonctionnaires aux commandes jusqu’en 2018.

Comment les stocks ont fondu

Si l’objectif du milliard de masques chirurgicaux dans les stocks stratégiques de l’Etat n’a jamais été abandonné, comment expliquer que l’on se soit retrouvé avec à peine plus de 100 millions d’unité début 2020 ? La réponse est à mi-chemin entre l’incurie du gouvernement actuel et celle du précédent. Selon nos informations, une ligne budgétaire est censée planifier depuis 2013 l’achat de 100 millions de masques par an par l’Eprus (intégré à Santé publique France en 2016). En réalité, entre 2012 et 2017, pendant le quinquennat de François Hollande, seule une commande de 100 millions d’unités a été passée. En 2014 et 2015, deux marchés pour l’acquisition de 20 millions de masques pédiatriques ont été lancés. Au total, cela porte à 140 millions le nombre de masques acquis en cinq ans sous l’exécutif socialiste. Très loin des 500 millions prévus pour la même période.

Cette ligne budgétaire consacrée à l’achat de masques n’a pas été respectée en raison des arbitrages du ministère à l’époque. «On était coincés par une règle de comptabilité, rapporte l’un des cadres de l’Eprus à cette époque. Aucune ligne n’est prévue pour les urgences. Or en 2014, il y a eu Ebola. En 2015, les attentats. En 2016, la préparation de l’Euro de foot. A quoi il faut ajouter les risques de menaces bioterroristes et des épisodes grippaux importants, un besoin d’antiviraux en 2014, 2015. Donc à cause de ces événements importants qui ont fait changer la trajectoire, il n’y a pas eu d’achats.» Interrogée à propos de ces choix budgétaires, la ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, dit avoir «le souvenir que parmi les stocks achetés, il y a eu des sérums contre la variole, du Tamiflu et des combinaisons intégrales anti-Ebola. Ce sont des achats logiques compte tenu des enjeux de sécurité sanitaire d’alors». Et donc pas de masques.

Touraine affirme aussi qu’à son départ, le stock était de 754 millions de masques. Mais l’essentiel était hors d’usage. Constitués dans l’ensemble de masques datant des années 2000, ces lots n’avaient pas de date limite d’utilisation. Or depuis les années 2010, les masques chirurgicaux sont censés afficher une durée d’utilisation limitée à cinq ans. En plus de l’élastique qui s’abîme, ils peuvent aussi perdre de leur capacité de filtration, ou s’abîmer pendant le stockage. Sauf que, «pendant des années, on a eu des stocks très importants, mais dont une grande partie n’avaient pas de date de péremption», se souvient notre expert. Il a donc fallu faire le tri. «En 2016, 2017, une réflexion a débuté pour remettre à plat ces questions.»

En 2018, une expertise est lancée par Santé publique France sur «l’évaluation de la qualité et de l’efficacité des masques chirurgicaux». Le marché est remporté par l’entreprise belge Centexbel. L’objectif : tester 125 échantillons composés chacun d’environ 25 masques et leur faire passer toute une batterie de tests : filtration bactérienne, respirabilité, biocompatibilité (réactions sur la peau), propreté microbienne et résistance de l’élastique. Le résultat tombe : la totalité du stock testé ne répond plus aux exigences européennes. «Ils étaient tous non conformes, sauf 100 millions qui s’apprêtaient à être périmés», se remémore François Bourdillon, directeur de Santé publique France de 2016 à 2019. Ces 100 millions restants sont ceux commandés en 2013 sous Touraine. Tout le reste est à jeter. Mais même pour détruire ces masques inutilisables, ça traîne. «Je me souviens que ça coûtait cher, il fallait faire appel à des entreprises agréées, il y a le coût de la logistique pour les sortir puis le coût pour les détruire», relate Bourdillon. Une grande partie de ces masques inutilisables sont toujours dans les entrepôts de 36 000 m2 du stock stratégique de Santé publique France situé à Marolles (Marne).

La responsabilité du gouvernement

En 2018, Jérôme Salomon reçoit le rapport de Santé publique France sur l’état des masques. Le résultat est catastrophique. Le stock stratégique est réduit à néant : seuls 100 millions de masques sont encore utilisables, et ils périment l’année suivante. «A ce moment-là, il y a eu des réunions au ministère pour estimer ce qu’il fallait commander, se souvient François Bourdillon. Et puis j’ai reçu une instruction de commande de la DGS d’une faible quantité, qui ne permettait pas de remonter le niveau du stock. Il a été décidé à ce moment-là de ne pas reconstituer le milliard de masques.» Dans un numéro d’illusionniste et sans détailler ce contexte, Jérôme Salomon a évoqué le 23 avril à l’Assemblée cette commande de «100 millions de masques». Un volume qui permettait seulement de remplacer la dernière partie du stock quasiment périmée. «Certains ont considéré qu’un stock de masques pour la population n’était pas si important que ça», regrette aujourd’hui François Bourdillon.

En juin 2019, un an après le constat de la faiblesse du stock, un avis d’experts de Santé publique France «relatif à la stratégie de constitution d’un stock de contre-mesures médicales face à une pandémie grippale» est publié. Ce document indique «qu’il n’y a aucun élément nouveau qui amènerait à modifier les recommandations émises» par le passé. En clair, le besoin pour équiper en cas de pandémie la population seule (sans compter les soignants) est d’un milliard de masques chirurgicaux. Ce groupe de travail, piloté par Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses au CHU de Grenoble, avait-il été informé de l’état du stock ? «Pas du tout», rétorque ce dernier à Libération.

Le ministère de la Santé est pourtant parfaitement au courant de la quasi-pénurie. A la suite de la publication de cet avis, aucune décision de renflouer les stocks n’a, là non plus, été décidée par le gouvernement. Quelle était alors la position de Santé publique France ? «Nous, on est là pour exécuter les instructions, mais quand on remet un rapport d’expertise externe au ministère, c’est une forme de demande… Cet avis était fait pour ça, c’était un rapport de décision, ce n’était pas fait pour être rangé dans un placard», explique aujourd’hui François Bourdillon, qui a quitté la direction à l’été 2019. Contactés, les premiers responsables de ce choix, Agnès Buzyn, qui était alors ministre de la Santé, et Jérôme Salomon, n’ont pas répondu à nos questions sur ce qui avait guidé cette décision.

Même s’il prône la transparence sur sa gestion des masques, le gouvernement entretient surtout le flou depuis le début de l’épidémie. Etrangement, la commande évoquée par Jérôme Salomon de 100 millions de masques en 2018 n’apparaît pas dans la liste des appels d’offres passés par Santé publique France. Interrogés à ce propos, l’agence et le ministère n’ont pas donné d’explications. Cette commande avait-elle été entièrement ou partiellement livrée au début de l’épidémie ? Comment était réellement constitué ce stock de 117 millions de masques dont disposait la France en début d’épidémie ? Lors de son audition à l’Assemblée nationale le 23 avril, Jérôme Salomon a jeté le trouble en évoquant «72 millions de masques repris par Santé publique France», après leur date de péremption. L’état de ces masques a-t-il été expertisé avant d’être réintégré ? Interrogée à ce propos, la DGS n’a, là encore, pas répondu à nos questions.

Au plus fort de l’épidémie, dans les régions les plus touchées par le virus, l’écart est abyssal entre les besoins des personnels soignants et les dotations attribuées par l’Etat, comme le révèle un document du ministère de la Santé présenté lors du Conseil de défense et de sécurité nationale le 25 mars. A l’hôpital de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, les besoins, même à l’économie, sont de 84 000 masques chirurgicaux et 35 000 masques FFP2 par semaine : l’Etat n’en distribue respectivement que 20 000 et 5 000 par semaine.

A l’échelle nationale, les récits de médecins, infirmiers, aide-soignants désarmés se multiplient. Fin mars, alors que l’épidémie est de plus en plus virulente et que les besoins sont estimés pour les soignants à au moins 40 millions de masques par semaine, le ministère de la Santé en a déstocké seulement 69 millions en huit semaines, selon ce même document du ministère de la Santé. L’Etat s’est aussi avéré incapable de fournir des masques à toutes les personnes malades. Les commandes passées par les autorités, trop tardives, n’y suffiront pas. Le stock stratégique, pensé justement pour une crise sanitaire, est largement insuffisant. Un haut fonctionnaire en première ligne résume la situation : «Ils sont tellement incertains de ce qu’il va se passer avec les importations qu’ils refusent de déstocker et transforment cette pénurie en norme.»

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28 avril 2020

Milo Moiré - photos : Peter Palm

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28 avril 2020

L’Arabie Saoudite abolit la peine de mort… pour les mineurs

Par Hala Kodmani — Libération

Après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi il y a un an, le prince héritier «MBS» veut redorer son image de «grand réformateur» du royaume.

Ali al-Nimr ne sera pas décapité. L’Arabie Saoudite vient en effet d’abolir «la peine de mort pour les individus reconnus coupables de crimes commis alors qu’ils étaient mineurs». Or le manifestant saoudien n’avait que 17 ans en 2012 quand il a été arrêté pour avoir participé à une révolte à Qatif, une région à majorité chiite dans l’est du royaume. Condamné à mort en même temps que des dizaines d’autres contestataires pour «sédition» ou «terrorisme», il devait être exécuté en 2015. A l’époque, il échappe une première fois à sa peine grâce à une campagne internationale et à une intervention de François Hollande auprès des autorités saoudiennes.

Dans la même affaire, 47 des condamnés à mort, dont le dignitaire chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure de l’opposition au régime de Riyad et oncle d’Ali, sont exécutés début 2016. Plus de quatre ans plus tard, la vie du jeune homme, âgé aujourd’hui de 25 ans, est à nouveau sauvée. Cette fois par un décret royal annoncé dimanche dans son pays.

«Une très bonne nouvelle ! Surtout pour les six jeunes chiites, dont Ali al-Nimr, qui attendaient dans le couloir de la mort en Arabie Saoudite», se réjouit Anne Denis, d’Amnesty. «Accusés de terrorisme, ils avaient entre 16 et 17 ans» au moment des faits, précise-t-elle.

Anniversaire

La décision survient une semaine après la publication par l’ONG d’un rapport sur la peine capitale dans le monde en 2019, indiquant que «les autorités saoudiennes ont mis à mort 184 personnes l’année dernière, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré par Amnesty en une seule année dans le pays». Un bilan record «malgré une baisse générale des exécutions dans le monde», précise le rapport qui confirme la troisième place de l’Arabie Saoudite, après la Chine et l’Iran, pour l’application de la peine capitale. «La 800e exécution depuis l’arrivée sur le trône du roi Salmane il y a cinq ans vient d’être effectuée», notait début avril l’ONG britannique Reprieve. Il y a un an, trente-sept chiites, dont trois mineurs, avaient été décapités.

«C’est un jour important pour l’Arabie Saoudite, a déclaré Awwad ben Saleh al-Awwad, le président de la Commission des droits de l’homme (HRC), un organisme gouvernemental saoudien. Ce décret nous aide à mettre en place un code pénal moderne et montre l’engagement du royaume à poursuivre des réformes essentielles dans les différents secteurs.»

Nommé en septembre 2019 avec rang de ministre à la tête de cette commission, celui qui fut ambassadeur d’Arabie Saoudite en Allemagne a la lourde charge d’intégrer les droits de l’homme dans le programme de réformes global et ambitieux, dit «Vision 2030», de Mohammed ben Salmane (MBS).

Ministre de la Culture et de l’Information avant de prendre la tête du HRC, Al-Awwad a été appelé à ce poste délicat peu avant le premier anniversaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul, en octobre 2018. Le modernisateur doit tenter de faire oublier le crime horrifique commis par des proches de MBS (très probablement sous ses ordres selon les enquêtes en cours). Ses effets sur l’image de «grand réformateur» du prince héritier ont été dévastateurs.

Lapidation

Vendredi, c’est le châtiment de flagellation publique qui a été aboli. Ces progrès notables attirent l’attention sur l’abomination d’autres lois encore en vigueur dans le royaume. On attend désormais la fin de la lapidation à mort, pratiquée notamment contre les femmes accusées d’adultère. Même s’«il n’y a plus eu d’application de la lapidation depuis de nombreuses années», note avec soulagement Anne Denis.

Elle se réjouit par ailleurs pour Raif Badawi, blogueur emprisonné depuis huit ans et pour qui de nombreuses ONG ont fait campagne. Condamné à mille coups de fouet, «il en avait subi cinquante au lendemain de son arrestation avec l’humiliation de cette flagellation publique», désormais abolie.

En réaction à ces mesures, la responsable d’Amnesty rappelle que Riyad doit accueillir en novembre le sommet des vingt pays les plus riches du monde. Et ainsi jouer dans la cour des plus grands. «Pour présider le G20, il faut faire bonne figure», souligne-t-elle.

La rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, suit avec acharnement l’enquête sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et poursuit également de son opprobre les autorités iraniennes. Elle a donc profité de l’occasion pour interpeller Téhéran sur Twitter : «Cher Iran, l’Arabie Saoudite vient d’abolir la peine de mort pour les mineurs. Vous devriez vous en inspirer. Il y a environ 90 Iraniens dans le couloir de la mort qui étaient mineurs au moment de leurs prétendus crimes.»

Après la pendaison la semaine dernière de Shayan Saeedpour, un jeune Kurde, Agnès Callamard a mis en garde contre d’autres mises à mort imminentes dans la République islamique.

28 avril 2020

Tomber en lecture

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28 avril 2020

Poisson étranger : les pêcheurs en colère

poissons etrangers

Des pêcheurs en colère pourraient se rendre dans les grandes surfaces pour un contrôle des étiquettes. Photo d’illustration François Destoc

Flore Limantour

La grogne monte chez les pêcheurs. Pour approvisionner les étals à bon compte, une partie des grandes surfaces et des mareyeurs s’approvisionnent à l’étranger.

« Il n’est pas question qu’on accepte du poisson d’importation alors qu’on n’arrive pas à vendre le nôtre ! », s’énerve Eric Guygniec, responsable de l’armement à la pêche artisanale de Lorient, l’Apak. Comme lui, les pêcheurs bretons commencent à voir rouge. « Depuis huit jours, on voit des camions arriver dans les ports de pêche avec du poisson espagnol, écossais et irlandais à pas cher. Alors que l’État français est prêt à nous indemniser pour que les bateaux restent à quai et que les marins vont avoir droit au chômage partiel. Ce n’est pas normal ! On pêche les mêmes espèces ».

« Certains ne jouent pas le jeu »

Sous criée, la lotte et le merlu capturés par les Bretons ont effectivement du mal à se vendre à un prix correct. Il y a une semaine, la première a été commercialisée entre 1 et 3 euros le kg à Loctudy (29) et, les jours derniers, le merlu avait du mal à atteindre les 2 euros à Lorient.

La grogne monte. Et la même accusation est proférée par les marins, les armateurs et les organisations professionnelles : « Une partie des grandes surfaces et surtout certains armateurs ne jouent pas le jeu. Ils font venir la marchandise d’ailleurs. Dès qu’on aura les preuves, ils seront montrés du doigt ! ».

Il n’est donc pas impossible que les rayons des grandes surfaces reçoivent cette semaine la visite des pêcheurs en colère pour un contrôle des étiquettes.

De leur côté, la plupart des responsables de la grande distribution, comme Olivier Allard, au Leclerc de Quéven (56) assurent qu’en temps ordinaire, ils s’assurent de la provenance française des produits de la mer. « Nous nous approvisionnons à la criée de Lorient ou auprès de la centrale d’achat de Leclerc Scapmarée. Nous allons continuer à vérifier de près ce qui vient des mareyeurs ». Mais tous ne peuvent visiblement pas en dire autant, si l’on en croit les pêcheurs.

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28 avril 2020

Playboy Russie

playboy russie

28 avril 2020

Vu sur internet

jaime17

28 avril 2020

En Amazonie, le chef Raoni lance un appel à l'aide pour faire face à la pandémie

raoni

En Amazonie, le chef Raoni lance un appel à l'aide pour faire face à la pandémie

Le chef Raoni Metuktire  figure emblématique de la lutte contre la déforestation en Amazonie, a lancé un appel aux dons dimanche afin d'aider les populations indigènes à faire face au nouveau coronavirus.

"Nous avons besoin d'être ravitaillés en denrées alimentaires basiques, en produits d'hygiène, en médicaments et aussi en combustible pour pouvoir les acheminer" jusqu'aux communautés indigènes, a déclaré le cacique dans une vidéo diffusée par l'ONG française Planète Amazone, qui orchestre la campagne de dons.

"Nous avons besoin de soutien financier et je me tourne donc vers vous pour soutenir ma communauté", a-t-il encore plaidé.

"Sans votre aide, les peuples indigènes du Brésil ne pourront faire face à cette terrible maladie", a affirmé le chef emblématique Raoni Metuktire, 90 ans, disant qu'il allait lui-même se confiner.

Pour sa part,¨Planète Amazone fait valoir que "face à l'abandon des peuples indigènes d'Amazonie par les pouvoirs publics brésiliens lors de la crise sanitaire du SARS-CoV-2, ou Covid-19", elle "lance aujourd'hui une campagne de soutien financier à destination de ses partenaires indigènes", selon un communiqué.

Quelque 800.000 indigènes vivent au Brésil. Pour l'heure, une trentaine au moins ont été contaminés par la maladie Covid-19 et trois en sont morts.

Un juge brésilien a récemment interdit aux missionnaires évangélistes d'entrer en contact avec les peuples indigènes d'Amazonie, particulièrement vulnérables aux virus importés comme le Covid-19.

28 avril 2020

Laetitia Casta toute pimpante !

casta decontractee

28 avril 2020

Umbrella from Annas Workshops on Vimeo.

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