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Jours tranquilles à Paris

27 avril 2020

Psychologie - Le confinement sera un traumatisme durable pour nos esprits

confinement traumatisme durable

QUARTZ (NEW YORK)

L’isolement prolongé a des conséquences sur notre psychisme. Le confinement dû à l’épidémie de Covid-19 peut provoquer un syndrome de stress post-traumatique et une dépression, dont il faut essayer de se prémunir, écrit cette journaliste.

À la mi-mars, j’ai débuté quelque chose qui allait devenir banal : je me suis placée en quarantaine. Après avoir assisté à une grande conférence sur le journalisme dont l’un des participants a été testé positif au Covid-19, c’est ce qui m’a semblé le plus prudent. Il ne fait aucun doute que limiter les contacts est le meilleur moyen de limiter la propagation du Covid-19. Cela ne rend pas les choses faciles pour autant.

Avant de dénoncer ceux qui sortent dans les parcs ou de clamer que rester confiné à l’intérieur est un “désagrément mineur”, comme j’ai pu le lire sur Twitter, il faut savoir que l’isolement sanitaire, comme toute forme d’isolement, comporte d’importants risques pour la santé mentale. Une récente méta-étude publiée dans The Lancet établit ainsi un lien avec un tableau de syndrome de stress post-traumatique (ou PTSD dans son acronyme en anglais), et des symptômes de confusion et de colère, des effets qui selon certaines études pourraient être durables. La crise du Covid-19 étant visiblement appelée à durer quelque temps, ses conséquences sur la santé mentale ne doivent pas être minimisées.

Un sentiment d’impuissance et d’incertitude

Qu’on soit ou non confiné, les angoisses se trouvent exacerbées par la confusion ambiante et les jugements que l’on porte les uns sur les autres, chacun en étant encore à tenter de trouver la bonne façon de réagir. C’est exactement ce que m’a décrit cette amie qui vit à Venise, dans un pays, l’Italie, qui avait déjà mis en place des mesures drastiques de distanciation sociale. “Un silence surnaturel règne sur toute la ville, écrit-elle dans un e-mail. Les visages qui se pressent encore dans les rues affichent des traits tirés (je ne fais pas exception), et dans les familles et les cercles d’amis tout le monde juge tout le monde, persuadé d’avoir raison de ne JAMAIS sortir de chez soi ou au contraire de CONTINUER à le faire. Personne ne semble capable d’accepter les décisions d’autrui ces temps-ci, que ce soit celles du gouvernement ou du pékin moyen, et je trouve ça inquiétant.”

La clarté de l’information fournie par les pouvoirs publics est cruciale. Rima Styra, professeure en psychiatrie, et Laura Hawryluck, professeure de médecine de soins intensifs, toutes deux à l’université de Toronto, qui se sont penchées sur les quarantaines imposées pendant l’épidémie de Sras ont détecté des symptômes de PTSD chez 29 % des personnes concernées et des signes de dépression chez 31 % d’entres elles à la sortie de l’isolement. “Nos travaux ont vraiment mis en lumière l’importance d’une information fiable, cohérente et mise à jour, qui permette aux individus de comprendre ce que l’on sait, ce que l’on ne sait pas, et ce qui est fait pour combler ces inconnues”, nous expliquent les chercheuses.

Frank McAndrew, spécialiste de la psychologie évolutionniste au Knox College (Illinois), remarque que le confinement imposé est particulièrement stressant. “Être mis en quarantaine donne l’impression d’être à la merci d’autres personnes et de forces incontrôlables, comme l’épidémie. Cela crée un sentiment d’impuissance, et d’incertitude autour de l’avenir, qui peut être très perturbant”, précise-t-il par e-mail.

De longues périodes passées dans une situation où rien ne change peuvent inciter au repli sur soi, note McAndrew. “Pour ceux qui ne sont pas habitués à l’introspection, à la rumination, écrit-il, une telle expérience peut susciter des émotions négatives, et dans des cas extrêmes brouiller la frontière entre ce qui se passe dans l’esprit du sujet et ce qui se passe réellement autour de lui.” Des activités qui changent les idées ou donnent simplement le sentiment de poursuivre un but, comme modifier la disposition des meubles ou faire le ménage, peuvent être stimulantes.

Entraide psychologique

Sue Firth, psychologue du travail [agréée] au Royaume-Uni, explique que les êtres humains doivent pouvoir prendre des décisions et maîtriser leur environnement, entretenir des liens avec la collectivité, faire des projets, se sentir utiles. Elle suggère de recréer tout cela pendant le confinement, qu’il s’agisse de skyper avec des amis, de s’imposer un travail structuré ou de faire de l’exercice chez soi, du yoga, de la danse. La solitude est un vrai risque pour la santé des personnes âgées, particulièrement exposées au virus et obligées d’éviter les contacts sociaux. Des groupes en ligne qui proposent de faire les courses peuvent être d’un grand secours pour ceux qui souffrent le plus de l’isolement.

En dernière analyse, même s’il est important de prendre soin de soi, tout un éventail de problèmes de santé mentale doivent être pris en charge par des professionnels. En Chine, la Commission nationale de la santé a publié des directives pour les soins psychologiques en période de Covid-19 et affecté des professionnels de la santé mentale à Wuhan, où l’épidémie a débuté, comme le rapporte [le site d’information] Bloomberg.

Les répercussions de l’isolement sur la santé mentale ne signifient pas qu’il ne faille pas se confiner. Mais s’il est essentiel de suivre l’avis des professionnels de santé dans la lutte contre le Covid-19, il est tout aussi important de reconnaître les difficultés. En période d’isolement, nous pouvons nous soutenir les uns les autres en admettant l’existence des problèmes psychologiques et en tentant d’y remédier, même à distance.

Olivia Goldhill

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27 avril 2020

George Holz - photographe ex-assistant d'Helmut Newton

george holz

27 avril 2020

A la sortie du confinement, les vacances d’été seront franco-françaises et sécurisées

vacabces été

La crise du Covid-19 obligera très certainement les Français à passer leur été… en France. Mais dans quelles conditions ? Les professionnels tentent de rassurer la clientèle.

Par Aymeric Renou

On a tiré un trait sur les vacances de Pâques, qui se terminent ce week-end pour la zone C (Paris, Ile-de-France, Toulouse…). Les ponts de mai? On peut également les zapper, à l'exception peut-être de celui de l'Ascension en fin de mois. Et les vacances d'été? Coronavirus oblige, oubliez, pour l'instant, les plages de sable fin de l'autre bout du monde, le Taj Mahal ou encore les eaux turquoise de l'océan Indien. Les congés d'été s'annoncent résolument… locaux et de proximité.

Dans son discours du 13 avril, alors qu'il fixe comme objectif un début de déconfinement à partir du 11 mai, Emmanuel Macron a bien insisté sur le fait que les frontières des pays non-européens resteraient fermées « jusqu'à nouvel ordre ». De quoi doucher les espoirs des grands voyageurs qui espéraient pouvoir poser des jalons en réservant leur prochaine escapade estivale.

Le syndicat des tour-opérateurs (Seto), qui a décidé de reporter tous les départs jusqu'au 29 mai inclus, enfonce le clou. Il estime qu'il est « trop tôt pour planifier un voyage ». La semaine précédente, le secrétaire d'Etat aux Transport Jean-Baptiste Djebbari a, lui, conseillé « d'attendre » avant de réserver pour les vacances d'été, la situation liée à l'épidémie de Covid-19 étant « encore trop incertaine ».

90 % des familles veulent rester en France cet été

Cette situation inédite plonge les candidats au voyage comme les professionnels du tourisme dans un flou inconfortable. Linda, 51 ans, en sait doublement quelque chose. Cette assistante de direction de Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne) avait d'abord prévu de partir à la découverte du Colorado aux Etats-Unis début mai. Son agence de voyages lui propose désormais de décaler son séjour à la même période… l'année prochaine. « Ce n'est pas la meilleure option mais, au moins, je ne perdrai pas d'argent, se rassure cette célibataire. Je m'inquiète maintenant pour l'été. Est-ce que je pourrai aller, avec ma mère, dans le mobile-home que j'ai réservé en août à Larmor-Plage? »

Si son rêve américain est repoussé aux calendes grecques, Linda devrait normalement pouvoir se rendre en terre bretonne. « Les vacances d'été 2020 seront franco-françaises, assure Didier Arino, directeur du cabinet d'expertise Protourisme. La plupart des 17 millions d'étrangers qui visitent notre pays en juillet et août ne viendront pas, et les 9 millions de Français qui partent à l'étranger resteront, dans leur très grande majorité, en France. »

Une prédiction que valide le baromètre « confinement - Peut-on encore rêver de vacances ? » réalisé par le site de réservation campings.com, 90 % des familles interrogées assurent vouloir passer leurs congés d'été en France, et même 40 % dans leur propre région. Comme le camping, les locations d'appartements ou de maisons de vacances meublés s'annoncent d'ores et déjà comme les formules les plus plébiscitées pour vivre un été entouré de ses proches, famille et/ou amis, après un confinement qui nous aura tous éloignés les uns des autres.

«Les annulations sont encore très faibles sur juillet et août»

« Nous restons confiants sur la saison estivale, confie Nicolas Dayot, président la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air. Le mur est encore loin et on pourra sauver la saison si les quelque 8 000 campings en France peuvent accueillir leurs premiers clients à partir du 1er juin. Les réservations sont à l'arrêt pour l'instant mais les annulations encore très faibles sur juillet et août. »

Pour rassurer et inciter leurs clients à réserver dès maintenant, certains professionnels du tourisme offrent déjà des facilités de paiement et des possibilités d'annulation sans frais. Autre impératif : assurer la sécurité sanitaire en promettant des mesures d'hygiène drastiques.

27 avril 2020

Emily Ratajkowski

emily90

27 avril 2020

Coronavirus en Ile-de-France : Des masques seront distribués gratuitement dans les transports

masque joli

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PROTECTION Cette distribution gratuite de masques a été annoncée par Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France et d’Ile-de-France Mobilités. L’élue souhaite que la protection soit obligatoire dans les transports

Port du masque obligatoire dans le métro, le bus ou le RER ou le tram ? C’est le souhait de l’Académie nationale de médecine mais aussi de Valérie Pécresse. La présidente de la région Ile-de-France et d’Ile-de-France Mobilités l’a déclaré, ce jeudi soir, sur BFM TV. Et pour ce faire, l’élue fait une promesse : équiper gratuitement  en masques​ les voyageurs dans les transports en commun.

Pour « que le port du masque soit obligatoire », indique Valérie Pécresse, « il faut d’abord donner les masques, il faut que tout le monde puisse en avoir ». La présidente de la région « réfléchit aux modalités » de collecte de ces masques pour les usagers, afin « d’éviter des effets de foule, des queues trop longues qui seraient totalement contraires à l’esprit des mesures barrières ».

Questionnée sur le type de masques qui seront proposés, « chirurgicaux » ou « grand public », l’élue a répondu « un peu des deux », en renvoyant à des précisions ultérieures. Valérie Pécresse a encore estimé que « les entreprises avaient aussi vocation à prendre le relais petit à petit », en faisant valoir que la mesure régionale était « ponctuelle pour redémarrer l’activité dans des bonnes conditions ».

L’Elysée veut lisser les heures de pointe dans les transports en commun

La présidente ex-LR du conseil régional d’Ile-de-France a en outre plaidé pour que les agents de la SNCF et de la RATP puissent « verbaliser » les voyageurs qui ne porteraient pas de masques, « parce que sinon les efforts de 98 % seront réduits à néant par l’indiscipline des 2 % », a-t-elle estimé. En temps normal, environ 5 millions de Franciliens utilisent les transports en commun chaque jour.

Jeudi après-midi, à l’issue d’une visioconférence entre le chef de l’Etat et des maires, l’Elysée a indiqué que le port du masque serait « probablement » obligatoire dans les transports en commun, partout sur le territoire, après le 11 mai. Le gouvernement veut également lisser les heures de pointe, en coordination avec les entreprises, et du gel hydroalcoolique devra être disponible dans les gares et les stations.

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27 avril 2020

Marisa Papen

marisa titre

marisa37

marisa soleil bis

26 avril 2020

Corée du Nord : l’absence prolongée de Kim Jong-un alimente les spéculations sur son état de santé

coree nord

Certains spécialistes avancent que le dictateur nord-coréen est « pratiquement mort », tandis que les autorités de Corée du Sud restent prudentes, estimant même que « le leader pourrait être en tournée régionale ».

Par Philippe Mesmer 

Le silence qui entoure l’état de santé du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, alimente les rumeurs les plus diverses et des théories plus ou moins sérieuses. Dernière information en date, celle de 38 North. Samedi 25 avril, le très sérieux centre d’analyses américain a annoncé la présence à Wonsan du train spécial du dirigeant. « Il n’était pas là le 15 avril mais l’était les 21 et 23 avril », écrit le centre sur son site en s’appuyant sur des photos satellite. Connue pour ses activités touristiques, cette ville portuaire de l’est de la Corée du Nord abrite un complexe résidentiel pouvant accueillir Kim Jong-un.

« La présence du train ne prouve pas où se trouve le dirigeant nord-coréen et n’indique rien sur sa santé, mais elle donne du poids aux affirmations selon lesquelles il séjourne dans une zone réservée à l’élite sur la côte est du pays. »

Le même jour, l’agence Reuters indiquait, citant trois sources, qu’une équipe médicale chinoise était partie jeudi 23 avril pour Pyongyang, la capitale. La délégation serait menée par un représentant du département de liaison internationale du Parti communiste chinois (PCC), principal organe de liaison avec la Corée du Nord.

Dernière intervention publique le 11 avril

Ces éléments s’ajoutent à ceux qui s’accumulent depuis la « disparition » de Kim Jong-un : sa dernière intervention publique remonte au 11 avril. Il n’a pas participé au traditionnel hommage rendu pour l’anniversaire, le 15 avril, de son grand-père Kim Il-sung (1912-1994), ni aux cérémonies du 25 avril célébrant la création de l’armée du peuple.

Le quotidien nord-coréen Rodong Sinmun a annoncé, dans son édition du 26 avril, qu’il avait adressé un message de félicitations aux travailleurs de Samjiyong (dans le nord-est, où a été inaugurée, en 2019, une ville nouvelle). L’agence officielle nord-coréenne KCNA relate des activités, notamment l’envoi, le 22 avril, d’un message au président syrien, Bachar Al-Assad. Mais aucune photo n’a été publiée, d’où les spéculations sur ses absences, attribuées à sa santé, réputée fragile en raison de son surpoids et de son tabagisme.

Le 20 avril, la chaîne américaine CNN affirmait que Washington « étudiait des informations » selon lesquelles M. Kim « pourrait être en danger grave après une intervention chirurgicale ». Des affirmations par la suite jugées « incorrectes » par le président américain, Donald Trump. Auparavant, le site spécialisé Daily NK, basé à Séoul, expliquait, en citant une source en Corée du Nord, que le dirigeant de 36 ans avait subi, le 12 avril, une intervention au cœur dans un hôpital du comté de Hyangsan, au nord de Pyongyang.

Les autorités sud-coréennes prudentes

En Corée du Sud, les autorités restent prudentes et estiment même que « le leader pourrait être en tournée régionale ». Selon une source locale citée par l’agence Reuters, Kim Jong-un est vivant et effectuera bientôt une apparition publique. Mais l’homme politique et analyste Chang Seong-min a indiqué, le 23 avril, au quotidien conservateur Chosun Ilbo que, selon l’une de ses sources au sein du Parti communiste chinois (PCC), Kim Jong-un était « pratiquement mort ». Membre en 1998 et 1999 de l’administration du président progressiste Kim Dae-jung (1998-2003), M. Chang est également connu pour avoir déjà véhiculé de fausses informations.

A Hongkong, la télévision par satellite HKS a annoncé la mort du dirigeant, après avoir indiqué que la Chine avait envoyé des médecins en Corée du Nord, sans préciser ses sources. Sa directrice adjointe, Qin Feng, rappelle que Pyongyang avait mis deux jours (51 heures exactement) avant d’annoncer officiellement la mort de son père, Kim Jong-il, en 2011.

Au Japon, dans l’hebdomadaire Shukan Gendai, le journaliste Daisuke Kondo affirme qu’un des membres de l’équipe chinoise envoyée en Corée du Nord lui a tout dit de l’intervention du cœur subie par Kim Jong-un. Le médecin chargé de lui poser un stent aurait pris trop de temps pour terminer l’opération. Un retard qui aurait plongé Kim Jong-un dans un état végétatif.

Tout cela reste invérifiable, tant les informations de Corée du Nord restent parcellaires. Et des rumeurs similaires ont circulé en janvier, rappelle le site spécialisé NK News. Des allégations non vérifiées du 11 février et des vidéos du 14 février indiquaient que Kim Jong-un avait subi une opération du cœur en Chine début janvier. Ratée, l’intervention l’aurait empêché de se rendre à Wonsan pour fêter son anniversaire, le 8 janvier.

Par la suite, deux « cardiologues de renommée mondiale » auraient été sollicités en France. Les deux médecins auraient voyagé en jet privé et atterri à Pyongyang, le 10 février. Ils auraient soigné Kim Jong-un à la clinique Ponghwa du quartier de Pothonggang. A l’époque, NK News n’avait pas été en mesure de corroborer les informations. Le site n’avait trouvé aucune preuve de l’arrivée, le 10 février, d’un jet privé à l’aéroport Sunan de Pyongyang.

Philippe Mesmer(Tokyo, correspondance)

26 avril 2020

7 choses à savoir sur Kim Yo-jong, qui pourrait succéder à Kim Jong-un en cas de décès

Alors que les rumeurs sur la mort de Kim Jong-un ou sur un état végétatif se multiplient, c’est sa sœur qui aurait été désignée pour lui succéder le cas échéant.

Par L'Obs

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Kim Yo Jong, sister of North Korea's leader Kim Jong Un, attends wreath laying ceremony at Ho Chi Minh Mausoleum in Hanoi, March 2, 2019. (Photo by JORGE SILVA / POOL / AFP) (JORGE SILVA / AFP)

Kim Jong-un, qui règne sur la Corée du Nord d’une main de fer, est-il mort ?

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Impossible à dire compte tenu du manque d’informations en provenance de la dictature. Mais les rumeurs vont bon train. La vice-présidente de HKSTV (Hong Kong Satellite Television) a annoncé sa mort sur le réseau social chinois Weibo avant de supprimer son post. Une annonce qui a été reprise par des médias chinois. Côté médias japonais, pas de mort annoncée mais un magazine, « le Shukan Gendai », annonce un état végétatif après la chirurgie de cœur subie par Kim Jong-un et qui aurait mal tourné, avec aucune chance de survie à terme.

Selon Reuters, au contraire, le train du leader nord-coréen a été repéré durant la semaine à Wonsan. C’est dans cette station balnéaire de l’est de la Corée du Nord que la famille Kim se rend en vacances. Mais sans pouvoir certifier que Kim Jong-un se trouvait à bord…

Ce qui est en revanche à peu près certain, c’est que son opération du cœur ne s’est pas déroulée comme prévu. Plusieurs médias américains, dont CNN, avaient qualifié de « grave » son état de santé et plusieurs sources ont confirmé que des médecins chinois s’étaient rendus à son chevet.

kim yong

Spéculations sur l’état de santé de Kim Jong-un, qui aurait été opéré

Impossible de démêler le vrai du faux, donc. Mais en cas de décès, qui lui succéderait ? A priori, la dynastie des Kim débutée avec Kim Il-sung, le grand-père de Kim Jong-un, se perpétuerait avec sa sœur cadette, Kim Yo-jong, qui serait en bonne place pour devenir la première « dictatrice » au monde. Car si elle venait à s’asseoir sur le trône nord-coréen, il ne faudrait pas s’attendre à un assouplissement de la part de celle parfois qualifiée de « plus sanguinaire que Kim Jong-un ».

Portrait.

1. Veep

Selon plusieurs rapports et spécialistes, Kim Yo-jong aurait été promue à un poste important en décembre 2019, un poste d’équivalent de vice-président. Et le fait qu’elle succéderait à Kim Jong-un à sa mort aurait été à ce moment-là officialisé. « Kim Yo-jong a été officiellement nommé héritière en décembre 2019 par le Comité central du parti des travailleurs » a annoncé il y a quelques jours le quotidien japonais Yomiuri.

Les deux enfants de Kim Jong-un sont par ailleurs beaucoup trop jeunes pour régner et son frère, Kim Jong-chol ne serait pas intéressé.

2. « Baron noir »

Dans l’ombre, c’est elle qui orchestrerait les plans de communication de son frère depuis plusieurs années. En 2011, elle est nommée par Kim Jong-un au département de la communication étatique. La jeune femme, qui incarne une nouvelle génération de cadres du régime, s’attache alors à bâtir l’image de Kim Jong-un – dans l’ombre, puisque les médias d’Etat ne la citeront pour la première fois qu’en 2014, en marge d’un scrutin pour renouveler le Parlement. Fin 2014, signe d’une confiance absolue, Kim Jong-un la nomme vice-directrice de la propagande du régime. Dans le culte de la personnalité qu’elle forge autour de son aîné, elle s’attache à montrer un chef d’Etat bienveillant, accessible, à l’image de leur grand-père Kim Il-sung, fondateur du pays. Selon « The Guardian », elle encourage alors Kim Jong-un à visiter les foyers des humbles et à s’entourer de personnalités improbables telles que le basketteur américain Dennis Rodman.

3. Femme invisible

A l’inverse de son frère, elle ne souhaite pas prendre la lumière. L’une des premières images de Kim Yo-jong date du début de l’année 2012. Les Nord-Coréens la découvrent à la télévision d’Etat, en pleurs lors des funérailles de son père. Elle a alors autour de 23 ans, sa date de naissance exacte étant inconnue. Depuis, elle apparaît plus fréquemment lors des cérémonies. Elle avait par exemple accompagné son frère lors de la rencontre entre les deux Corées au moment des Jeux olympiques de 2018.

4. Working girl

La carrière de Kim Yo-jong est fulgurante. Le fait d’être le frère du « supreme leader » de la Corée du Nord facilite sans doute les choses. Il n’empêche : à chaque étape de sa carrière, elle a donné satisfaction à Kim Jong-un, que l’on sait pourtant versatile et qui aurait déjà fait assassiner des membres de sa famille. Après des études en Suisse, cette diplômée en informatique qui parle plusieurs langues a grimpé les échelons jusqu’à sa nomination, en octobre 2017, au Bureau politique du Parti des travailleurs de Corée, une instance de décision présidée par… son frère.

5. Affaire de famille

Les informations sur sa vie privée sont largement invérifiables. Selon le « Guardian », elle aurait épousé début 2015 le fils du vice-président du Parti des travailleurs, Chloe Ryong-hae, lui-même récemment promu à la puissante commission militaire du Parti, et serait mère d’une petite fille. Selon les sources, elle serait née entre 1987 et 1989. Elle est issue comme Kim Jong-un de l’union entre le précédent dictateur Kim Jong-il et sa troisième épouse, une danseuse nommée Ko Yong-hui qui a également fait l’objet d’un culte de la personnalité.

6. Rôle international

Outre sa présence lors de la rencontre historique entre les deux Corées au moment des Jeux olympiques, elle aurait joué - selon les spécialistes de la Corée du Nord - un rôle prépondérant dans le rapprochement entre Donald Trump et Kim Jong-un après l’escalade diplomatique au sujet de l’arme nucléaire. Et en mars dernier, elle avait félicité publiquement Donald Trump d’avoir envoyé à Kim Jong-un une lettre dans laquelle il espérait garder de bonnes relations bilatérales et proposait de l’aide pour faire face à la pandémie de coronavirus.

Elle ne manie pas que la carotte, elle sait aussi jouer du bâton. Il y a un mois, pour l’une des premières fois, elle avait pris publiquement la parole à propos d’un exercice militaire à tir réel, qui avait ému les Sud-coréens. Elle les avait alors traités de « chien effrayé qui aboie ». De « roquet » en quelque sorte, pour reprendre les mots de Laurent Fabius.

L’envergure qu’elle est en train de prendre sur la scène internationale n’est certainement pas innocente.

7. Suisse

Comme son frère, qui est passé par plusieurs établissements avec un nom d’emprunt, Kim Yo-jong a étudié en toute discrétion et sous haute protection dans une école privée de Berne, en Suisse, avant de revenir en Corée du Nord à la fin des années 2000. Elle parlerait couramment anglais et français.

26 avril 2020

Le Parisien Dimanche

le parisien dimanche

26 avril 2020

Le Covid-19, maladie virale multicible

coronavirus

Par Marc Gozlan

Les troubles engendrés par le coronavirus SARS-CoV-2 n’en finissent plus de surprendre par la diversité des symptômes, parfois atypiques. Outre les poumons, de nombreux autres organes peuvent être touchés.

C’est peu dire que la maladie Covid-19 est une pathologie qui se distingue de ce que l’on observe dans d’autres infections virales respiratoires. « Cette infection peut entraîner des symptômes extra-respiratoires, certains atypiques, comme des troubles neurologiques isolés tels qu’une perte de l’odorat – anosmie – et une perte du goût – agueusie –, ou encore des atteintes vasculaires des extrémités se manifestant sur le plan dermatologique par de pseudo-engelures des doigts et des orteils », note Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat (Assistance publique-Hôpitaux de Paris).

« Ces manifestations isolées ont été initialement des pièges cliniques pour l’identification des malades », souligne ce spécialiste. Au caractère atypique de la symptomatologie s’ajoute une chronologie également particulière. « Le début de la maladie est souvent assez peu symptomatique. Cela ressemble à une grippe lorsqu’il y a des signes généraux. Il s’ensuit parfois une tempête inflammatoire. Cet orage cytokinique survient bien après le début des symptômes. Alors que l’on parlait, il n’y a pas si longtemps, d’une aggravation à J7 de l’évolution, on se rend compte aujourd’hui que ce rebond peut durer toute la deuxième semaine, ce qui représente une difficulté dans la surveillance des patients, même pour ceux dont l’état clinique initial était rassurant ou ceux qui ne présentent pas de pathologies associées », détaille Xavier Lescure.

Ces diverses manifestations cliniques montrent que la pathologie infectieuse Covid-19 est aussi une maladie systémique, c’est-à-dire caractérisée par une atteinte diffuse touchant de nombreux tissus et organes. Ainsi, la présence de multiples petits caillots sanguins, microthrombi dans le jargon médical, participe grandement à la diversité des signes cliniques. En effet, l’inflammation généralisée favorise chez les patients la formation de thromboses se manifestant par des occlusions veineuses et artérielles.

Atteinte vasculaire

A cela s’ajoute probablement une atteinte vasculaire directe par le virus dans la mesure où les cellules endothéliales qui tapissent l’intérieur des vaisseaux sanguins portent à leur surface le récepteur ACE2, qui sert de porte d’entrée au coronavirus. C’est donc à la fois la paroi vasculaire et le sang qui semblent être touchés. Ceci expliquerait la fréquence élevée des accidents thromboemboliques, en particulier l’obstruction de veines profondes (phlébite), voire la survenue d’une embolie pulmonaire.

L’atteinte de la paroi des petits vaisseaux, artérioles et capillaires, se traduit chez certains patients par une atteinte rénale, et ce d’autant que le récepteur ACE2 est également présent au niveau des tubules proximaux qui collectent l’urine nouvellement formée. Une atteinte rénale est observée dans environ 5 % dans les formes non sévères de Covid-19, un pourcentage qui atteint 30 % chez les patients en réanimation.

Cette microvasculopathie affecte aussi l’appareil digestif et le système vasculaire cérébral. Cette atteinte diffuse des petits vaisseaux participerait au très large spectre clinique observé dans la maladie, explique Xavier Lescure. Selon lui, une microvasculopathie cérébrale diffuse pourrait peut-être expliquer « certaines présentations neurologiques très bizarres », notamment des troubles des fonctions exécutives. « Certains patients sont apathiques. Ils ont soif mais ne vont pas chercher à boire, par exemple. »

Cas de syndrome de Guillain-Barré

Outre l’anosmie et l’agueusie, d’autres atteintes du système nerveux périphérique ont été décrites mercredi 1er avril par une équipe chinoise et vendredi 17 avril par des médecins italiens. Il s’agit de cas de syndrome de Guillain-Barré – une complication qui dure et peut demander une prise en charge lourde – ou d’un syndrome apparenté (polyradiculonévrite aiguë). Deux syndromes de Guillain-Barré ont récemment été observés par l’équipe de Djillali Annane, chef du service de réanimation à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine). Ces atteintes des nerfs périphériques se sont manifestées par des tétraplégies (paralysie des quatre membres avec nécessité d’une assistance ventilatoire du fait de l’atteinte des muscles respiratoires).

« Ces atteintes du système nerveux périphérique ne sont pas vraiment surprenantes dans la mesure où elles sont attendues dans un contexte post-infectieux. À mon avis, on va en observer de plus en plus dans les semaines et mois à venir. Ces cas ont en effet tendance à apparaître trois semaines à un mois après l’infection. Cela concerne des patients en réanimation, ceux également non passés en réa, mais aussi des personnes restées à domicile car peu symptomatiques », note Djillali Annane.

Ce spécialiste se déclare surpris par les atteintes du système nerveux central chez les patients Covid-19. « Franchement, on ne s’y attendait pas », confie-t-il. « Sur les quatre-vingt-cinq patients que l’on a traités depuis le 10 mars dans notre service de réanimation, dix ont présenté des manifestations neurologiques que l’on n’a pas l’habitude d’observer dans un syndrome de détresse respiratoire aiguë, les atteintes centrales étant les plus intrigantes », confie le réanimateur.

« Nous avons eu un patient, hospitalisé dans le service de maladies infectieuses, qui est tombé dans le coma alors qu’il n’avait pas développé d’atteinte respiratoire importante, seulement une pneumonie classique. Chez cet homme, qui n’était donc pas en détresse respiratoire aiguë, plusieurs pertes de conscience avec état confusionnel, après chaque épisode, ont entraîné sa prise en charge en réanimation », poursuit Djillali Annane.

Atteinte des voies de la motricité et myocardite

Son équipe a également observé un trouble de conscience prolongé chez un patient. Celui-ci avait été placé sous assistance respiratoire et endormi du fait d’une atteinte respiratoire très sévère à son admission à l’hôpital. L’atteinte neurologique cérébrale a été découverte au moment où la sédation a été levée. De fait, au réveil de ce patient, l’IRM a montré des lésions cérébrales.

Un même patient peut présenter plusieurs types d’atteintes neurologiques, telles qu’une atteinte des nerfs crâniens assurant l’oculomotricité (paralysie des muscles assurant certains mouvements du globe oculaire), la mobilité de la langue ou encore la sensibilité de la face (douleurs extrêmement violentes). Une jeune femme a ainsi développé une atteinte isolée du bulbe rachidien, située à la jonction entre la moelle épinière et le cerveau. Ce n’est qu’ensuite qu’elle a présenté des symptômes respiratoires. « Son scanner thoracique montre maintenant des images typiques de Covid-19 qu’elle n’avait pas à son admission », précise Djillali Annane. Enfin, certains patients présentent une atteinte, au niveau du bulbe rachidien, des voies de la motricité entraînant une rigidité généralisée (syndrome tétrapyramidal).

A tout cela s’ajoutent parfois des signes témoignant d’une atteinte du cœur : myocardite (inflammation du muscle cardiaque), troubles du rythme, infarctus du myocarde malgré la présence d’artères coronaires non obstruées. La maladie Covid-19 est décidément associée à une multitude de symptômes possibles.

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