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Jours tranquilles à Paris

11 avril 2019

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11 avril 2019

Julian Assange

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11 avril 2019

Le lent déclin des classes moyennes dans les économies industrialisées

Par Marie Charrel

Selon un rapport de l’OCDE, publié mercredi, les mutations de l’emploi, l’automatisation ou la hausse du coût du logement expliquent cette détérioration.

Election de Donald Trump aux Etats-Unis, vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni, mouvement des « gilets jaunes »… Si ces événements ont des racines politiques propres à chaque pays, ils ont un point commun : tous sont l’expression, avec plus ou moins de force, d’un ras-le-bol des classes moyennes.

D’une lassitude doublée d’une angoisse : celle, chez de nombreux Français, Britanniques ou Américains, de perdre leur emploi. De ne plus profiter des mêmes opportunités d’ascension sociale que leurs parents. De voir leurs enfants vivre moins bien qu’eux.

Dans un nouveau rapport publié mercredi 10 avril, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) se penche sur la « pression » à laquelle les citoyens se situant au milieu de l’échelle sociale sont soumis depuis les années 1980.

Le constat dressé, confirmant les précédents travaux sur le creusement des inégalités, est alarmant : depuis 1980, la part de la classe moyenne, définie comme les ménages gagnant entre 75 % et 200 % du revenu national médian, est tombée de 64 % à 61 % de la population dans les trente-six pays membres de l’OCDE.

« La situation varie beaucoup d’un Etat à l’autre, mais dans la plupart d’entre eux, ces ménages ont vu leur niveau de vie stagner ou décliner », explique Stefano Scarpetta, spécialiste de l’emploi pour l’organisation. Pis, leurs revenus ont progressé beaucoup moins vite que ceux de 10 % les plus riches.

Pour prendre la mesure de ce déclin, l’OCDE s’est penchée sur la situation des générations qui se sont succédé depuis l’après-guerre dans ses trente-six Etats membres. Les « baby-boomers », nés entre 1942 et 1964, sont les plus chanceux, notamment car ils ont été moins exposés aux mutations de l’emploi que leurs enfants. Ainsi, 68 % d’entre eux appartenaient déjà à la classe moyenne lorsqu’ils avaient une vingtaine d’années. Cette part chute à 64 % pour la génération X née entre 1965 et 1982, et à 60 % pour les millennials, nés entre 1983 et 2002. La France, elle, apparaît mieux lotie : le pourcentage est tombé de 68 % à 64 %, avant de remonter à 67 % pour les plus jeunes. Il n’empêche : « Pour la classe moyenne, les possibilités de grimper l’échelle sociale sont de plus en plus ténues, tandis que le risque de tomber dans la catégorie des bas revenus est de plus en plus prégnant », explique M. Scarpetta.

Hausse du coût de la vie

Cela tient en partie aux mutations du marché du travail. « Celui-ci s’est polarisé : les emplois intermédiaires menacés par la robotisation déclinent, tandis que la part des postes exigeant des compétences élevées augmente », explique l’économiste.

Cela signifie qu’il faut être de plus en plus diplômé pour appartenir à la classe moyenne. Mais aussi, que les travailleurs occupant des emplois routiniers moyennement qualifiés sont pris en étau. Ceux qui ne parviennent pas à augmenter leurs compétences ont de grandes chances d’être relégués aux jobs de moindre qualité, et peu payés. Or, aujourd’hui, 18 % des ménages aux revenus intermédiaires (17 % en France) occupent des postes risquant d’être automatisés.

Les salariés font aussi face à la hausse du coût de la vie. « Jusqu’à la crise, les dépenses de consommation des classes moyennes ont augmenté plus vite que leurs revenus », explique l’étude. Cela tient en partie à l’évolution des normes sociales et des aspirations individuelles : nombre de ménages, explique l’OCDE, tendent à calquer leurs achats sur ceux des plus riches.

Reste que l’essentiel de la hausse tient à l’explosion du coût du logement. Il pèse aujourd’hui plus du tiers du revenu disponible de la classe moyenne, contre un quart dans les années 1990. Les plus jeunes ont beaucoup plus de mal à devenir propriétaires que leurs parents, et à se constituer un patrimoine. Et ce n’est pas tout : si, en France, le coût des soins médicaux et de l’éducation reste limité, il a en revanche fortement augmenté dans d’autres pays. En particulier dans ceux où le système de santé est largement privé, comme les Etats-Unis.

Frustrations

Pas étonnant, dès lors, que plus de 50 % des ménages concernés déclarent avoir du mal à boucler leurs fins de mois. Ni que la chance d’appartenir à la classe moyenne se soit effondrée pour les foyers monoparentaux.

Aujourd’hui, 60 % des parents de pays de l’OCDE estiment que leurs enfants auront un statut social et un niveau de confort moins élevé que le leur. En France, ils sont 70 %, et six générations, soit 180 ans, sont nécessaires pour que les descendants d’une famille en bas de l’échelle des revenus atteignent le revenu moyen…

Sans surprise, ces évolutions alimentent les frustrations. « Le sentiment de vulnérabilité, les incertitudes et l’anxiété se sont traduites pas une défiance croissante envers l’intégration mondiale et les institutions publiques », constate l’OCDE. Mais aussi, par un vote en faveur des programmes anti-élites ou protectionnistes.

« La classe moyenne est le centre de gravité de nos démocraties comme de nos économies », rappelle M. Scarpetta. Elle est indispensable à la stabilité de la société, de l’Etat providence et de la croissance. Lorsqu’elle prospère, les poches de pauvreté sont limitées, la criminalité baisse et le niveau de bien être collectif est élevé. Inquiète, l’OCDE appelle les gouvernements à se mobiliser. « Ils doivent comprendre la nature de ses inquiétudes et adapter leurs politiques publiques en réponse », prévient M. Scarpetta.

Comment ? En s’assurant que l’école ne laisse personne de côté, d’abord, et que les travailleurs puissent se former tout au long de leur carrière, insiste l’organisation. En transférant une partie de la fiscalité du travail vers celle du capital et du patrimoine, pour favoriser les emplois. Ou encore, en identifiant mieux les besoins des plus fragiles, afin de les protéger face aux mutations de l’emploi, tout en les aidant à s’adapter. « Agir sur le coût de l’immobilier, notamment en augmentant l’offre de logements dans les grandes villes, est également indispensable », conclut M. Scarpetta.

11 avril 2019

Isabelle Huppert

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11 avril 2019

« La Fille de Vercingétorix », le nouvel album d’Astérix, sortira à l’automne

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Par Frédéric Potet - Le Monde

La 38e BD de la collection sera l’un des événements de la rentrée littéraire 2019 avec un tirage d’au moins cinq millions d’exemplaires, dans vingt langues.

Attendu le 24 octobre, le prochain album d’Astérix ne déroge pas aux usages commerciaux de sa maison d’édition, consistant à dévoiler son titre, et sa thématique de fait, six mois avant sa parution. Le 38e volume de la collection s’appellera La Fille de Vercingétorix, comme l’ont annoncé, mercredi 10 avril, au Parc Astérix, les responsables des éditions Albert-René (groupe Hachette), en présence de Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin), les repreneurs des aventures du petit Gaulois, créé il y a tout juste soixante ans par René Goscinny et Albert Uderzo.

L’ouvrage sera l’un des événements de la rentrée littéraire 2019 avec son tirage d’au moins cinq millions d’exemplaires, dans vingt langues.

L’objectif de la campagne de communication qui commence aujourd’hui, et dont les prochaines étapes consisteront à dévoiler la couverture ainsi que quelques cases de l’album, est simple : faire aussi bien, voire mieux, que le précédent épisode de la série, Astérix et la Transitalique, sorti en 2017 et vendu à cinq millions d’exemplaires – deux millions en France, deux millions en Allemagne et un million dans le reste du monde.

Astérix est un champion hors norme : aucun livre produit en France, tous genres et tous formats confondus, ne s’écoule dans de telles proportions.

Présence de Vercingétorix

Vercingétorix avait donc une fille. « Escortée par deux chefs arvernes, une mystérieuse adolescente vient d’arriver au village. César et ses légionnaires la recherchent, et pour cause : au village, on murmure que le père de la visiteuse ne serait autre… que le grand Vercingétorix lui-même, jadis vaincu à Alésia », peut-on lire dans le communiqué publié ce mercredi par la maison d’édition.

S’agit-il pour autant de sa véritable fille ? Les amateurs de la saga gauloise sont en droit de se poser la question. En 1983, Albert Uderzo – alors seul aux commandes de la série après la mort de René Goscinny – avait en effet publié un épisode (pas fameux) intitulé Le Fils d’Astérix, dans lequel le héros à moustaches découvrait, sur le seuil de sa maison, un chérubin abandonné, qui n’était de fait pas le sien.

L’originalité de l’album à venir repose sur la présence de Vercingétorix. Visible dans la toute première page du tout premier volume (Astérix le Gaulois), où on le découvre déposer brutalement les armes au pied de César, le chef et roi des Arvernes n’apparaît que furtivement dans le reste de la collection, et seulement lorsque est évoquée sa capitulation à Alésia. Rien, à ce stade, ne permet toutefois d’affirmer qu’il jouera un rôle central dans cette nouvelle histoire.

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11 avril 2019

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11 avril 2019

Brexit : les Européens optent pour un report flexible jusqu’au 31 octobre

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Par Cécile Ducourtieux, Bruxelles, bureau européen, Cédric Pietralunga, Jean-Pierre Stroobants, Bruxelles, bureau européen

Emmanuel Macron, qui souhaitait une extension courte au 30 juin, a été contraint au compromis. Londres pourra toutefois quitter l’Union européenne avant cette date, dès que son Parlement aura ratifié un accord.

Le Brexit, qui a déjà livré un lot conséquent d’expressions, en a offert une nouvelle aux journalistes, mercredi 10 avril : « Halloween Brexit ». Après avoir été annoncé pour le 29 mars, puis pour le 12 avril, le « prochain » Brexit devrait avoir lieu le 31 octobre, pour la fête anglo-saxonne des citrouilles et des sorcières.

C’est cette date qu’ont fini par arrêter les vingt-huit dirigeants de l’Union européenne (UE), Theresa May compris, même si elle n’a pas vraiment eu son mot à dire, après quatre heures de discussion serrée lors d’un Conseil européen extraordinaire, à Bruxelles.

Les chefs d’Etat et de gouvernement sont sortis de la négociation avec un compromis typiquement européen : ils ont coupé la citrouille en deux.

La première ministre britannique réclamait un délai jusqu’au 30 juin pour éviter un « no deal » catastrophique le 12 avril, les élus de la Chambre des communes ayant voté trois fois contre l’accord de divorce négocié avec Bruxelles. Et son offre de négociation à Jeremy Corbyn, le chef de file des travaillistes, n’a jusqu’ici produit aucun résultat. « Des désaccords profonds demeurent sur la nature de notre relation future avec l’Europe », indiquait, mercredi, un responsable du Labour.

Le Brexit au congélateur

Si, par extraordinaire, le gouvernement britannique parvenait à faire ratifier le traité du divorce dans les semaines ou les mois qui viennent, et avant la fin octobre, le Brexit serait effectif « le premier jour du mois suivant » cette ratification, précisent les conclusions du Conseil. Si, en revanche, le pays était toujours membre de l’UE au moment des élections européennes, du 23 au 26 mai, mais n’y participait pas (alors que c’est une obligation légale), il sortirait, dans le cadre d’un « no deal », le 1er juin.

Avant la discussion, la grande majorité des Etats membres avait l’intention d’accorder une extension « longue » de l’article 50 (la procédure de sortie du Royaume-Uni de l’UE), « d’un an au maximum », selon Donald Tusk, le président du Conseil et principal promoteur de cette solution, avec la chancelière Angela Merkel.

Le but était de mettre littéralement le Brexit au congélateur, face à l’incapacité des Britanniques à décider eux-mêmes de leur sort. Le temps de gérer une séquence politique aussi délicate que cruciale pour l’UE : les élections européennes, avec le renouvellement de l’hémicycle de Strasbourg, puis la nomination de la nouvelle présidence de la Commission, du Parlement et du Conseil européens.

Emmanuel Macron, très isolé – car soutenu seulement par l’Espagne, la Belgique, le Luxembourg et Malte –, prônait, lui, une extension au 30 juin maximum, afin de maintenir une pression intense sur les Britanniques et les amener à ratifier finalement l’accord de retrait. Ou à dégager un consensus entre travaillistes et conservateurs sur un divorce avec maintien dans l’union douanière. La France, indiquait le président, estime qu’« on ne peut pas rester éternellement si on n’a pas de perspective pour sortir ». « Pour nous la situation de “no deal” est une vraie option », poursuivait-il, refusant que l’UE soit « engluée dans l’incertitude du Brexit ».

Macron « seul contre tous »

A son arrivée, M. Macron s’était d’ailleurs voulu martial. « Pour moi, rien n’est acquis, rien, et en particulier quand j’entends les rumeurs, aucune extension longue », avait-il lancé. « Nous avons négocié pendant deux ans un accord de retrait, beaucoup de temps a été donné, il faut maintenant en venir aux décisions », avait-il ajouté, donnant le sentiment de vouloir précipiter les choses, malgré les réticences allemandes. Certains ont même cru que le président français irait jusqu’à mettre son veto à une nouvelle extension, provoquant un « no deal » le 12 avril – la première date limite, fixée lors du Conseil européen des 21 et 22 mars.

La posture se voulait gaullienne – « seul contre tous ». « Tout n’est pas préférable au “no deal” », avait expliqué un conseiller de l’Elysée, alors que la discussion battait son plein dans le bâtiment Europa, qui accueille les réunions des Vingt-Huit.

Le président français était sur la même ligne que Michel Barnier, le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, lui aussi désireux de maintenir la pression sur Londres, de peur que le divorce tourne au mauvais remake du film Un jour sans fin. Et afin d’éviter cette habitude si européenne de procrastiner, de renvoyer les difficultés au lendemain, de « kick the can down the road » comme disent les Britanniques, que l’on peut traduire par « repousser la poussière sous le tapis ».

Avec une extension de plus de six mois, M. Macron a toutefois cédé du terrain. Il a certes obtenu que le Brexit soit à l’agenda du Conseil des 20 et 21 juin, mais de toute façon, le sujet, étant donné son importance, aurait forcément été sur la table. La France n’a par ailleurs arraché qu’un engagement symbolique de Londres de ne pas bloquer la machine européenne (« Le Royaume-Uni doit s’abstenir de prendre en otage » les décisions de l’UE à Vingt-Sept, précisent les conclusions), alors qu’elle insistait pour que le pays soit privé de son droit de veto sur certaines décisions de l’UE.

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Couac franco-allemand

Angela Merkel et les adeptes de l’extension longue – Donald Tusk, le président de la Commission Jean-Claude Juncker, et une bonne quinzaine de pays membres –, ont accepté de revenir sur leur projet d’un report au 31 décembre 2019, voire au 31 mars 2020.

« La butée du 31 octobre nous protège » car c’est « une date clé, avant l’installation d’une nouvelle Commission » européenne, a expliqué M. Macron. Théoriquement, celle-ci ne prendra en effet ses fonctions que le 1er novembre, avec son collège de commissaires au complet. Théoriquement seulement : beaucoup, à Bruxelles, redoutent déjà qu’elle ait du retard à l’allumage, anticipant que certains commissaires, envoyés par des gouvernements populistes, rateront leurs auditions devant le Parlement.

Mercredi soir, les Vingt-Sept ont évité de peu la désunion, eux qui étaient, jusqu’à présent, restés soudés sur ce dossier. La soirée avait mal commencé avec un Emmanuel Macron fatigué et tendu et une Angela Merkel arborant une mine sévère. Une rencontre bilatérale entre les deux responsables n’avait duré qu’un quart d’heure. La chancelière aurait, auparavant, confié aux autres dirigeants du Parti populaire européen qu’elle ne comprenait pas « la rationalité de Macron ». Ce couac prouve, s’il en était besoin, que le moteur franco-allemand est vraiment en panne.

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La question est, désormais, de savoir si le Brexit aura effectivement lieu un jour. « Malgré le report, le Royaume-Uni peut encore quitter l’UE le 22 mai, cela évitera au pays de tenir des élections européennes », affirmait Theresa May, toujours vaillante, à presque 3 heures du matin, jeudi 11 avril. M. Tusk, lui, évoque « une extension aussi flexible que je l’attendais, mais plus courte que je l’attendais ». Susceptible, toutefois, d’assurer le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, suggère-t-il à demi-mot…

La vérité est, en fait, que les Européens à Vingt-Sept semblent autant dans l’impasse que les Britanniques, dès lors qu’ils ont majoritairement exclu l’hypothèse du « no deal ». Si, de leur côté, les Britanniques persistent dans leur refus de ce « divorce ordonné » tout en continuant à se déchirer sur la forme du Brexit qu’ils souhaitent, leurs (ex- ?) partenaires se retrouveront à nouveau au bord de la falaise. Pour Halloween.

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11 avril 2019

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11 avril 2019

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Photos : J. Snap

11 avril 2019

Blanche comme neige - vu hier soir

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Dans Blanche comme Neige, aujourd'hui en salles, Lou de Laâge incarne une jeune femme d’une grande beauté qui suscite l’irrépressible jalousie de sa belle-mère, qui va jusqu’à préméditer son meurtre. Sauvée in extremis par un homme mystérieux qui la recueille dans sa ferme, elle décide de rester dans ce village et va éveiller l’émoi de ses habitants... Un, deux, et bientôt sept hommes vont tomber sous son charme ! Pour elle, c’est le début d’une émancipation radicale, à la fois charnelle et sentimentale… Rencontre avec l'actrice pour évoquer cette relecture sulfureuse du conte Blanche-Neige et les sept nains.

Comment t'es-tu retrouvée embarquée dans ce film atypique ?

Lou de Laâge : C'est Anne Fontaine qui m'a appelée. On avait travaillé sur Les Innocentes, on se connaît maintenant ! Elle m'a dit : "Tiens, je vais te faire lire un scénario, dis-moi ce que tu en penses !" J'avais déjà envie de lui dire que, évidemment, je repartais avec elle car je l'adore, mais je me suis dit qu'il fallait quand même que je lise le scénario pour être sérieuse. Et j'ai trouvé d'autant plus génial qu'elle me propose, pour une deuxième collaboration, un film et un personnage dans un registre complètement différent. Je n'ai pas beaucoup réfléchi. J'ai lu et j'ai dit oui.

Il y a de l'amusement ou de l'appréhension à jouer dans une relecture sulfureuse de "Blanche-neige et les sept nains" ?

C'était surtout de l'amusement et du travail. Comme j'avais confiance en Anne et au fait que tout ça existait à la base, je me sentais très protégée et je savais que je pouvais être dans un lâcher-prise très fort. Je savais qu'il n'y avait rien de malsain ou de pervers en face de moi, que tout ça allait être fait avec délicatesse.

Après, évidemment, c'est génial de jouer une femme qui est bien avec elle-même, qui tend à finir en acceptation d'elle-même. La relecture du conte d'Anne Fontaine est moderne, elle le place aujourd'hui, dans des rapports amoureux qui sont davantage vrais aujourd'hui. Elle démonte l'idée du Prince Charmant, d'une Blanche-Neige un peu boniche au service des hommes. C'est finalement une ode à la femme et à la liberté, au désir et à l'écoute de soi. Et puis c'est aussi une ode aux hommes. On voit aussi qu'Anne, qui donne ici sa vision du féminisme, aime les hommes à travers ce film.

AlloCiné : "Blanche comme Neige" dégage une grande atmosphère. Est-ce que tu es d'accord ?

Tout à fait. C'était la volonté d'Anne Fontaine. Comme il s'agit d'un conte, elle avait envie d'une mesure entre plein de registres différents, afin de créer une atmosphère particulière. Faire en sorte qu'il n'y ait ni la vraie vie, ni totalement un autre monde, mais une petite bulle iréelle dans notre réalité. Le conte permet ce mélange des genres. Ce n'est pas pour rien qu'Anne Fontaine a choisi ce support car il autorise énormément de choses sans être critiqué derrière.

Peux-tu enfin évoquer ta collaboration avec Isabelle Huppert sur ce film...

C'est une icone, mais elle est très cool. Elle aime son métier, elle est passionnée par ce qu'elle fait, par le fait de partager, elle est extrêmement généreuse. En face de soi, on a pas une femme qui joue seule, mais une femme qui nous offre quelque chose. Jouer avec ce genre d'acteur, ça fait grandir, ça fait progresser. On les admire, ça peut faire peur, mais c'est un tremplin formidable, ce n'est pas du tout tétanisant.

J'ai adoré travailler avec Isabelle, j'ai adoré son rapport au silence pendant le travail. D'un côté, il y avait tous les garçons, qui étaient des piles électriques de rires et de blagues, et puis il y avait Isabelle qui a quelque chose de plus... presque de plus spirituel. Ce n'est pas un manque de sérieux de la part des garçons, mais c'est une approche différente du travail. J'ai aimé qu'Isabelle instaure cette atmopshère que j'adore, parfois, pour travailler. En cela, le tournage était génial car j'avais plein d'énergies différentes autour de moi. Je gravitais au milieu de mondes, d'énergies et de manières de travailler différentes. C'est très enrichissant.

La bande-annonce de "Blanche comme Neige" :

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