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Jours tranquilles à Paris
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27 juillet 2019

Donald et Boris

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5 juillet 2019

En dépit d’un discours d’unité, Donald Trump politise la fête nationale américaine

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Par Stéphanie Le Bars, Washington, correspondance

L’« Hommage à la nation » inédit du président est resté consensuel, tout à la gloire de l’armée des Etats-Unis.

Dans son dos, la statue monumentale d’Abraham Lincoln, assis, semble attentive à la scène inédite qui se déroule au bas des marches du Memorial. Derrière une vitre blindée ruisselante de pluie, le président américain, Donald Trump, s’est invité dans les célébrations populaires et habituellement apolitiques qui marquent le 4 juillet, jour commémorant l’indépendance du pays en 1776.

Deux tanks avaient été déposés avec un luxe de précaution au bas de l’estrade pour ne pas endommager les allées du Mall récemment refaites à neuf. Cette longue promenade jalonnée de mémoriaux et de musées accueille traditionnellement en cette soirée de fête des milliers d’Américains venus à Washington pique-niquer et écouter des concerts en attendant le feu d’artifice des Parcs nationaux. Cette année, plusieurs centaines de tickets VIP avaient été distribués par la Maison Blanche. Preuve pour les adversaires de M. Trump qu’il s’agissait bien d’un événement partisan.

En choisissant ce jour pour rendre un hommage à l’armée, M. Trump lui a de fait donné une coloration particulière. Il s’est attiré les critiques de ceux qui ont vu dans cet exercice, une tentative de récupération politique, alors que le président vient de lancer la campagne pour sa réélection. Ainsi Joe Biden, ancien vice-président et candidat démocrate à la primaire pour la présidentielle de 2020, a dénoncé un événement davantage « conçu pour flatter l’ego présidentiel que célébrer l’indépendance du pays ».

« Notre nation est plus forte qu’elle n’a jamais été »

Mais à ceux qui craignaient un discours partisan, et déplacé en ce jour de fête nationale, le président américain a opposé un discours particulièrement consensuel. Dans un long cours d’histoire célébrant les héros américains et ponctué de citations des pères fondateurs, il s’est tenu à une posture d’unité. « Aujourd’hui, nous nous rassemblons comme un seul pays pour cet hommage très spécial à l’Amérique. Nous célébrons notre histoire, notre peuple, et les héros qui défendent fièrement notre drapeau, les courageux hommes et femmes de l’armée américaine ». « Unie, il n’y a rien que l’Amérique ne peut accomplir », a-t-il encore affirmé. Sans développer de vision pour l’avenir, il a juste rappelé sa promesse de « planter prochainement un drapeau américain sur Mars ». Et d’une simple phrase – « notre nation est plus forte qu’elle n’a jamais été » – s’est offert un bilan flatteur.

L’événement, supervisé personnellement par le président et finalisé dans les derniers jours, était censé s’inspirer du défilé français du 14-Juillet. Fortement impressionné par les célébrations auxquelles il avait assisté à Paris en 2017, M. Trump tenait, depuis à sa « parade militaire ». Dissuadé une première fois l’an dernier en raison du budget prohibitif (90 millions de dollars) qu’il souhaitait consacrer à un défilé lors de la journée célébrant les anciens combattants, M. Trump a finalement ajouté à son « Hommage à la nation » un survol inédit de la capitale fédérale par une vingtaine d’avions militaires. « Un spectacle unique » avait prédit le président américain sur Twitter dès mercredi. Le ciel bas et gris de ce 4-Juillet a un peu gâché l’effet escompté.

Feu d’artifice « deux fois plus long » qu’à l’accoutumée

Si l’hommage aux soldats a pu résonner favorablement dans une opinion publique américaine fortement attachée à son armée, l’accent mis sur la force militaire du pays a toutefois gêné certains observateurs. Pour le lieutenant-colonel à la retraite Jason Dempsey, professeur de sciences politiques à l’Académie militaire, « notre fierté nationale n’était pas fondée sur notre force militaire mais sur le fait que nous nous battions pour des idéaux », a-t-il rappelé dans le Washington Post. Le coût de la cérémonie, difficilement chiffrable, a aussi suscité des critiques.

La polémique sur la nature des célébrations et la présence de M. Trump a par moments transformé l’ambiance bon enfant de la journée en une confrontation entre deux Amériques. Dès l’après-midi, des promeneurs portant la casquette rouge de la campagne présidentielle « Make America great again » (Rendre à l’Amérique sa grandeur) ont croisé des anti-Trump rassemblés autour de la baudruche « Baby Trump », figurant un président en couches-culottes et en colère. Mais tous ont finalement pu profiter dans la soirée du feu d’artifice « deux fois plus long » qu’à l’accoutumée, offert par des entrepreneurs partisans de M. Trump.

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30 juin 2019

Rencontre historique: Kim Jong-un et Trump

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30 juin 2019

Kim Jong-un accepte de rencontrer Donald Trump sur la zone démilitarisée

Le leader nord-coréen a répondu favorablement à la demande inattendue du président des Etats-Unis, qui proposait une « poignée de main » symbolique à Panmunjom.

Via son moyen de communication préféré, Twitter, Donald Trump a donné rendez-vous, dimanche 30 juin, à Kim Jong-un pour un « bonjour » et une « poignée de main » hautement symbolique à la frontière entre les deux Corées. Quelques heures avant cet événement, à 13 h 15 locales (6 h 15 à Paris), le numéro un nord-coréen a répondu favorablement à cette invitation impromptue, a annoncé Séoul.

Arrivé samedi soir en Corée du Sud, le président américain doit se rendre en début d’après-midi à Panmunjom, seul lieu de contact entre les deux pays sur la zone démilitarisée (DMZ), le no man’s land qui les sépare depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953).

Le suspense était à son comble dans la matinée. « [Kim Jong-un] en a très envie », avait assuré Donald Trump, dimanche matin, lors d’un discours à Séoul, sans préciser si le dirigeant nord-coréen avait ou non accepté l’invitation. Cela n’avait pas empêché les spéculations ; alimentées en partie par une agence de voyages qui annonçait que la DMZ était fermée aux touristes côté Nord pour la journée.

Cette rencontre est la troisième entre les deux hommes depuis leur sommet historique de Singapour en juin 2018, puis le rendez-vous raté de Hanoï, au Vietnam en février. Un nouveau moment clé du rapprochement entre les deux ennemis pourrait se produire si Donald Trump s’aventurait à effectuer quelques pas au Nord : jamais un président des Etats-Unis en exercice n’a foulé le territoire de la République populaire démocratique de Corée.

Une « incitation économique » américaine possible

Kim Jong-un lui-même avait traversé la frontière, en avril 2018, lors de son premier sommet sur la DMZ avec son homologue sud-coréen, Moon Jae-in.

« Je serais très à l’aise de le faire, cela ne me poserait aucun problème », a affirmé le locataire de la Maison Blanche, samedi. Moon Jae-in, qui compte beaucoup sur une détente avec le voisin du Nord, s’est ensuite félicité que « la fleur de la paix se soit entièrement épanouie sur la péninsule coréenne ».

De l’avis des experts, cette rencontre ne devrait pas suffire à résoudre le délicat dossier de la dénucléarisation de la Corée du Nord, sur lequel achoppe le rapprochement avec Washington. L’administration américaine exige que Pyongyang renonce définitivement à son programme nucléaire avant d’envisager une levée des sanctions internationales, ce que le Nord refuse.

Selon Harry J. Kazianis, spécialiste de la République populaire démocratique de Corée au Center for the National Interest, un centre de réflexion basé à Washington, Donald Trump pourrait toutefois mettre à profit sa visite dans la péninsule pour offrir de « suspendre » une partie des sanctions onusiennes, en échange du démantèlement total par Pyongyang de son principal centre d’essais nucléaires de Yongbyon.

« Une telle formulation donnerait à la Corée du Nord l’incitation économique dont elle a besoin pour ranimer son économie, tout en donnant à Donald Trump une grande victoire diplomatique au moment où les tensions montent dans le monde entier, que ce soit avec les alliés ou avec les ennemis des Etats-Unis », observe-t-il.

19 juin 2019

Reportage - A Orlando, Trump en terrain conquis lance officiellement sa campagne pour 2020

Par Gilles Paris, Washington, correspondant

Alarmiste et virulent, le président américain a renoué avec sa rhétorique incendiaire de 2016, mardi en Floride, devant des soutiens acquis à sa cause.

Les Américains qui ont écouté Donald Trump, mardi 18 juin, jour du lancement officiel de sa campagne pour un second mandat, ont pu éprouver le sentiment d’avoir rajeuni de quatre ans. Le président des Etats-Unis, qui avait choisi l’Etat stratégique de Floride pour cette annonce a en effet renoué avec la rhétorique incendiaire qui avait marqué son entrée en politique, le 16 juin 2015. Il a divisé le pays en deux camps irréconciliables, opposant « le mouvement » qui a débouché sur « sans doute la plus grande élection » de l’histoire des Etats-Unis, en 2016, à l’univers des « politiciens » de Washington.

Pendant de très longues minutes, Donald Trump a réglé une nouvelle fois de vieux comptes : ceux de la bataille qui l’avait opposé à la démocrate Hillary Clinton en 2016 tout d’abord. Mécaniquement, les milliers de sympathisants qui s’étaient massés dans une grande salle de sport d’Orlando (Floride) ont alors promis à nouveau la prison à celle qui s’est depuis retirée de la politique et que le président a citée à sept reprises.

Ce dernier a fait subir le même sort à l’enquête « russe » consacrée aux interférences prêtées à Moscou pendant la présidentielle de 2016, qualifiée de « tentative illégale d’annuler les résultats de l’élection ». Il a également stigmatisé les médias chaque fois que l’occasion lui en a été donnée, soutenu par son public.

Le président des Etats-Unis s’est montré tout aussi virulent vis-à-vis des démocrates accusés de vouloir « la destruction de notre mode de vie » et « la destruction du rêve américain ». « Nos opposants démocrates radicaux sont motivés par la haine, les préjugés et la rage et veulent vous détruire », « détruire votre dignité, votre destin », et « détruire notre pays tel que nous le connaissons », a insisté Donald Trump.

Donald Trump ne se fie qu’à son instinct

Alarmiste, il a assuré qu’en cas de victoire en 2020, ses adversaires « supprimeraient [la] liberté d’expression, utiliseraient le pouvoir de la loi pour punir leurs adversaires », et « dépouilleraient les Américains de leurs droits constitutionnels tout en inondant le pays d’immigrants clandestins ». Il a une nouvelle fois accusé les démocrates de vouloir convertir les Etats-Unis au « socialisme » comme il l’avait déjà fait au cours de son discours sur l’état de l’Union, en février.

Il a fallu attendre le deuxième tiers du discours pour que le président, qui l’avait rapidement évoqué en préambule, revienne sur son bilan, en énumérant notamment les bons résultats enregistrés par l’économie américaine dont il a revendiqué l’exclusive paternité, quitte à les enjoliver. Mais Donald Trump a très vite renoué avec un autre thème anxiogène qui avait marqué son entrée en politique, il y a quatre ans : la lutte contre l’immigration illégale présentée comme une menace pour la classe moyenne américaine.

Lundi, il avait déjà affirmé que la police de l’immigration allait prochainement procéder à l’expulsion de « millions d’étrangers illégaux » présents aux Etats-Unis. Le président a annoncé, mardi, avec assurance la construction prochaine de centaines de kilomètres du « mur » qu’il a promis d’ériger à la frontière avec le Mexique alors que ses projets sont bloqués par des procédures judiciaires.

Depuis son élection, Donald Trump a toujours fait le choix de ne s’adresser en priorité qu’à sa base électorale. Il a moqué au cours de son discours ses conseillers politiques qui « coûtent une fortune » et qui « ne [lui] donnent jamais une seule idée » pour rappeler qu’il ne se fie qu’à son instinct. Les personnes qui avaient patienté des heures durant dans une chaleur moite, à Orlando, pour pouvoir l’entendre, ont d’ailleurs témoigné de l’écho que ses propos soulèvent auprès d’elles.

Un homme « qui tient ses promesses »

Shaun Delle Nelson a justifié sa présence par son attachement à un homme « qui n’est pas un politicien » et qui « tient ses promesses ». Son mari Eric a jugé que sa réélection n’était pas assurée mais qu’une victoire démocrate ne pourrait s’expliquer que par des raisons « déloyales ». « Des dizaines de milliers d’immigrants illégaux ont voté lors des dernières élections », a-t-il assuré, alors qu’aucune preuve n’a permis jusqu’à présent d’accréditer cette rumeur entretenue par le président. Shaun a déploré que les jeunes Américains soient « attirés » par le « socialisme » vanté par la représentante de l’Etat de New York Alexandria Ocasio-Cortez. « Ils l’écoutent parce qu’elle a leur âge », a-t-elle pesté.

L’un comme l’autre ont mis les soubresauts de la présidence sur le compte d’un « apprentissage », assurant vouloir y voir une preuve de « sincérité ». « Je ne le juge pas sur son style mais sur ses résultats, et ils sont là », a assuré Eric.

« Je suis venu l’entendre parce que j’aime bien son compte Twitter », a assuré dans un sourire Jake Domenico, venu en compagnie de sa petite amie. « Je plaisante, bien sûr mais je l’aime plutôt bien, ou plutôt je ne supporte pas ses adversaires », a ajouté le jeune homme qui votera pour la première fois en 2020, pour Donald Trump.

« Il fait tout ce qu’il peut mais il n’est pas aidé, pas même par les républicains. Il se heurte à la résistance », ont assuré de concert Joe et Julia Coen. « Et puis on est sûr que lui, il aime l’Amérique, il est à l’écoute du cœur des gens », ont-ils ajouté.

Indicateurs économiques historiques

Le choix stratégique de se reposer exclusivement sur cette base électorale éclaire le paradoxe de la présidence Trump. Celle-ci suscite en effet une adhésion déterminée mais qui reste minoritaire en dépit d’indicateurs économiques historiques, notamment en matière d’emplois.

L’étroitesse de ce socle explique une série de sondages défavorables effectués par l’équipe de campagne du président dans les Etats qui seront déterminants en 2020, puisque la présidentielle ne se joue pas au niveau national. Dans ces Etats, Donald Trump est actuellement devancé nettement par les candidats démocrates les mieux placés dans la course à l’investiture présidentielle.

Même s’ils n’ont aucune valeur prédictive à dix-sept mois du scrutin, ces mauvais chiffres corroborés par d’autres enquêtes publiques ont provoqué la colère de Donald Trump qui a nié leur existence au cours d’un entretien accordé à la chaîne ABC. Ils auraient aussi entraîné une mini-purge au sein de l’équipe de campagne selon la presse américaine.

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6 juin 2019

Entre Trump et Macron, la fin des illusions

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Par Marc Semo, Gilles Paris, Washington, correspondant

Les deux présidents se retrouvent à Caen, le 6 juin, alors que s’accumulent les dissensions transatlantiques.

Le petit chêne est mort et l’herbe a repris ses droits sur la pelouse de la Maison Blanche où Donald Trump et Emmanuel Macron l’avaient planté, le 23 avril 2018, à l’occasion de la visite d’Etat du président français.

Venu d’un champ de bataille de la première guerre mondiale où les marines américains avaient écrit une page de leur histoire, l’arbuste qui devait « symboliser la ténacité de l’amitié » entre la France et les Etats-Unis n’a pas supporté, de source française, la quarantaine phytosanitaire qui lui avait été imposée après sa très médiatique plantation.

C’est comme une métaphore d’une relation qui n’est plus ce qu’elle a été, notamment sur le plan personnel. Des divergences fondamentales sur le climat, le nucléaire iranien ou le rôle de l’Union européenne (UE) ont fini par en venir à bout. « C’est à l’occasion de cette visite à Washington qu’Emmanuel Macron a compris que Donald Trump ne bougerait pas », estime Benjamin Haddad, directeur d’un programme consacré à l’Europe au sein de l’Atlantic Council, un cercle de réflexion de Washington, qui vient de publier Le Paradis perdu : L’Amérique de Trump et la fin des illusions européennes (Grasset, 288 pages, 19 euros).

Les deux présidents se rencontreront le 6 juin à Caen, à la préfecture du Calvados, dans ce qui sera le seul véritable rendez-vous diplomatique des cérémonies du 75e anniversaire du Débarquement, un symbole de l’unité des Alliés alors que s’accumulent les dissensions transatlantiques.

Cinq ans plus tôt, ces mêmes plages étaient le cœur d’un grand ballet diplomatique en présence de nombre de chefs d’Etat et de gouvernement, évidemment ceux des pays alliés vainqueurs dont la reine Elizabeth II, mais aussi la chancelière allemande Angela Merkel ainsi que le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Petro Porochenko.

« Notre amie indéfectible »

Cette fois, l’affiche sera nettement moins flamboyante. « Les grandes cérémonies sont pour les années en dix et celles en cinq restent plus contenues », se justifie l’Elysée.

L’élément mémoriel sera central avec la présence de quelque cinq cents vétérans, presque tous centenaires. Après trois jours au Royaume-uni et en Irlande, Donald Trump arrivera en Normandie pour rendre hommage, au cimetière américain de Colleville, aux militaires américains tombés lors du Débarquement.

Il se rendra ensuite à Caen pour un tête-à-tête d’une demi-heure, puis un déjeuner de travail d’une heure et demie avec Emmanuel Macron. Ce sera leur premier face-à-face depuis les tweets rageurs envoyés par Donald Trump à l’issue des cérémonies du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Jusque-là, le président américain avait épargné son homologue français.

Il voulait régler ses comptes après le procès en nationalisme instruit en sa présence par le président français. Le 45e locataire de la Maison Blanche raillait dans ces messages la « faible popularité » d’Emmanuel Macron et se déchaînait contre toute idée d’armée européenne surtout si elle ne se fournit pas en matériel américain.

« C’était inédit entre eux, mais depuis l’eau a coulé sous les ponts. Ils se sont revus en marge du G20 en Argentine [fin 2018] et leurs relations ont repris avec respect mais dans la franchise quand il y a des désaccords », explique un proche du chef de l’Etat. On rappelle à l’Elysée que l’Amérique reste « notre amie indéfectible, même s’il y a toujours eu des points de divergence et de discorde, y compris avec les précédentes administrations », et que « jamais la coopération n’a été aussi étroite sur le plan militaire et sécuritaire ».

« Une certaine similarité »

Le départ du secrétaire à la défense James Mattis, en décembre 2018, a pourtant privé Paris d’un interlocuteur très apprécié. Le remplacement, en mars 2018, de Rex Tillerson au département d’Etat par le plus politique Mike Pompeo, soucieux d’apparaître aligné sur les positions du président, avait eu un effet similaire.

Sur le plan personnel, ce n’est plus comme avant, quand Donald Trump ne cessait de chanter les louanges de son ami « Emmaaaaanuel ». Les contacts téléphoniques directs entre les deux hommes sont désormais plus espacés. Leurs prochaines rencontres, après la commémoration de Normandie, devraient être limitées aux prochains sommets internationaux, le G20 au Japon fin juin et le G7 fin août à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

« Dans une première phase, on misait côté français sur une proximité personnelle nourrie par une certaine similarité dans leurs parcours politiques disruptifs, sans pour autant se cacher les divergences de fond, mais il n’y a pas eu les résultats escomptés », relève Laurence Nardon, responsable du programme Etats-Unis à l’Institut français des relations internationales.

Nul aujourd’hui ne se fait plus d’illusion, ni à Paris ni à Washington. Donald Trump est déjà en campagne électorale et les relations avec la France ne sont pas un enjeu.

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« Aux yeux du président américain, son homologue français n’en reste pas moins, par défaut, le seul leader d’un grand pays de l’UE avec qui il peut s’entendre », précise Laurence Nardon.

Les relations avec la chancelière allemande sont fraîches, si ce n’est exécrables. A cela s’ajoute l’incertitude politique qui prévaut au Royaume-Uni. La probable désignation de Boris Johnson comme premier ministre en remplacement de Theresa May donnerait toutefois à Donald Trump un autre interlocuteur à son goût, voire à son image.

Lors de leur rencontre, Donald Trump et Emmanuel Macron aborderont en premier lieu les questions de la lutte contre la menace terroriste, sur laquelle les deux capitales sont au diapason, mais aussi les sujets qui fâchent comme la politique vis-à-vis de l’Iran. Le retrait américain de l’accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien, défendu par les autres signataires européens (France, Royaume-Uni et Allemagne), et l’imposition de sanctions américaines touchant par ricochet les entreprises et les banques européennes ont envenimé les relations transatlantiques.

« Il faut éviter de se laisser enfermer dans une logique de confrontation », explique l’Elysée, qui s’inquiète de la montée des tensions dans le Golfe et du risque d’un conflit. Emmanuel Macron veut inciter Donald Trump à compléter sa « stratégie de pression maximale par une politique d’incitations ». « Je ne vois pas ce que l’on peut espérer », confie Benjamin Haddad. L’inquiétude face au poids croissant de la Chine pourrait théoriquement rapprocher les deux hommes, ajoute-t-il, mais Donald Trump n’a exprimé à aucun moment le désir de mettre sur pied un front commun face à Pékin.

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27 mai 2019

La dénucléarisation en Corée du Nord au cœur de la visite de Donald Trump au Japon

Par Philippe Mesmer, Tokyo, correspondance

Encouragé par le président américain, en visite au Japon, le premier ministre japonais souhaite désormais rencontrer le dirigeant nord-coréen.

Après un dimanche consacré au golf et à la remise d’une « Coupe du président des Etats-Unis » au vainqueur du tournoi d’été de sumo à Tokyo, Donald Trump devait être, lundi 27 mai, le premier dirigeant étranger à rencontrer le nouvel empereur du Japon, Naruhito. La visite d’Etat du président américain, arrivé samedi, ne devait entrer dans le vif du sujet que lundi, lors d’un sommet avec le premier ministre japonais, Shinzo Abe. Au menu : le commerce, la Chine, le G20, prévu à Osaka fin juin, et bien sûr l’Iran et la Corée du Nord. Tout est fait pour souligner la proximité entre les deux dirigeants et la solidité de l’alliance militaire nippo-américaine.

M. Abe soigne aussi sa popularité à l’approche des élections sénatoriales de juillet. Donald Trump a choisi de ne pas embarrasser sa campagne électorale avec les questions commerciales, sur l’agriculture et l’automobile notamment, qui font l’objet d’âpres négociations. « L’essentiel attendra l’issue des élections de juillet », a-t-il tweeté après la partie de golf. Le 25 mai, le ministre japonais du commerce, Toshimitsu Motegi, avait admis qu’un accord commercial ne serait pas pour cette fois.

Les deux dirigeants devaient donc se concentrer sur l’Iran et surtout la Corée du Nord. Les tensions entre Américains et Iraniens embarrassent Tokyo. M. Abe propose de se rendre à Téhéran en juin pour jouer les intermédiaires et attend le feu vert de Washington.

Baisse des tensions

Réticent dans un premier temps, M. Abe se démène pour rencontrer le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un. Début mai, il parlait de « briser la défiance actuelle » et se disait prêt à une entrevue « sans conditions préalables ». Cette position marquait une rupture. La baisse des tensions amorcée début 2018 dans la péninsule coréenne n’avait pas convaincu Tokyo de sortir de la « pression maximale » imposée au régime de Pyongyang pour le contraindre à renoncer au nucléaire et à ses missiles, et à résoudre la question des Japonais enlevés.

Or Kim Jong-un a, depuis, rencontré tous les dirigeants des pays impliqués dans les pourparlers à six (Corées, Etats-Unis, Chine, Russie et Japon) – cadre de négociations sur le nucléaire nord-coréen entre 2003 et 2009 organisées par Pékin – sauf le premier ministre nippon.

Conscient de son isolement, Shinzo Abe a modéré ses positions, s’ouvrant au dialogue. Depuis juillet 2018, plusieurs rencontres informelles nippo-nord-coréennes ont eu lieu au Vietnam et en Mongolie, entre autres. En 2019, le Japon a refusé de s’associer à l’Union européenne pour présenter à l’ONU une motion sur les droits humains en Corée du Nord. La référence aux « pressions maximales » a disparu de son livre bleu sur la diplomatie, publié en avril.

Shinzo Abe cherche à rencontrer le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, pour résoudre la question des Japonais enlevés dans les années 1970-1980 par des agents de Pyongyang, sujet essentiel pour lui. Il a le soutien de Donald Trump qui devait rencontrer à Tokyo des proches de ces kidnappés. Le 25 mai, le conseiller de la Maison Blanche à la sécurité nationale, John Bolton, voyait dans un sommet Abe-Kim « une aide potentiellement importante » à la dénucléarisation de la Corée du Nord. Pour lui, une telle rencontre « serait certainement dans l’intérêt de la Corée du Nord ».

Impasse des négociations américano-nord-coréennes

Le renoncement à conditionner un sommet Abe-Kim à des avancées sur la question des enlèvements, semble-t-il sur le conseil de Washington, sera-t-il suffisant pour convaincre M. Kim ? En mars, après l’échec du deuxième sommet américano-nord-coréen d’Hanoï (Vietnam), Pyongyang avait reproché à Tokyo de passer par le président américain pour soulever la question des enlèvements.

Le quotidien officiel Rodong Sinmun écrivait que Tokyo « ne devait pas rêver de traiter avec » la Corée du Nord avant d’avoir « payé intégralement pour ses crimes passés », à savoir l’occupation de la péninsule coréenne entre 1910 et 1945. Au cours des négociations informelles, la partie nord-coréenne aurait exigé des dédommagements du Japon.

L’autre difficulté pour M. Abe pourrait être l’impasse actuelle des négociations américano-nord-coréennes et le regain de tension provoqué par les essais de missiles nord-coréens des 4 et 9 mai. John Bolton a, pour la première fois samedi, parlé de ces essais comme d’une « violation des résolutions du Conseil de sécurité ».

Donald Trump, de son côté, continue de tabler sur le dialogue et de minimiser la portée de ces tirs : « La Corée du Nord a utilisé des armes légères qui ont perturbé certains membres de mon équipe et d’autres, mais pas moi. J’ai confiance que le dirigeant Kim tiendra sa promesse envers moi », a-t-il tweeté le 26 mai.

26 mai 2019

Donald Trump est au Japon

sumo

sumo chirac

Photo ci-dessus : statuette de sumo offerte à Jacques Chirac au cours d'un de ses voyages au Japon. Photo réalisée au Musée du Président Chirac à Sarran en Corrèze.

26 mai 2019

Donald Trump est au Japon

30 mars 2019

TIME - Trump...

time trump

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