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Jours tranquilles à Paris
donald trump
19 mars 2019

Donald Trump - Jair Bolsonaro

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17 mars 2019

Président Trump, an III : Donald-je-sais-tout

trump22

Par Gilles Paris, Washington, correspondant - Le Monde

Cours de justice, énergies renouvelables, taux d’audience télévisées, Facebook… L’omniscience autoproclamée du locataire de la Maison Blanche est sans limite.

Après l’accident tragique du Boeing 737 de la compagnie Ethiopian Airlines, Donald Trump a décrété le 12 mars sur son compte Twitter que le progrès avait des limites. « Les avions deviennent beaucoup trop complexes à piloter. Il n’y a plus besoin de pilotes mais plutôt d’informaticiens du MIT », le Massachusetts Institute of Technology, a-t-il assuré.

La sentence ne vaut pas que pour le transport aérien. « Je constate cela pour de nombreux produits. Toujours chercher un nouveau développement inutile alors que, souvent, ce qui est vieux et simple fonctionne bien mieux », a ajouté le président des Etats-Unis et donc de la Silicon Valley.

Les réflexions de Donald Trump s’inscrivent à la confluence d’une nostalgie et d’une certitude. Le président est un septuagénaire qui préfère parler d’industrie lourde ou de mines de charbon plutôt que des défis posés par l’intelligence artificielle et par la robotisation. Mais le locataire de la Maison Blanche est aussi un je-sais-tout de première catégorie.

Le « roi de la dette »

Pendant le gel partiel du gouvernement fédéral provoqué par son projet « mur » à la frontière avec le Mexique, Donald Trump avait déjà exécuté d’une formule définitive la proposition de déployer des aéronefs sans pilotes de surveillance. « J’en sais plus sur les drones que quiconque », avait-il indiqué le 2 janvier au cours d’une réunion de son cabinet.

Un mois plus tôt, toujours à propos de ce « mur », il avait assuré que contrairement aux accusations des démocrates, il ne s’agissait pas d’une réponse obsolète. Pour une raison simple : il s’agissait de « technologie » et « personne n’en sait plus sur la technologie que moi ».

En octobre, Il avait houspillé la Federal Reserve pour ses augmentations de taux d’intérêts jugés absurdes. Les experts de la banque centrale américaine n’avaient manifestement pas pris la mesure du président. « J’en sais beaucoup plus qu’eux sur le sujet », avait-il tonné.

Pendant la campagne, deux ans plus tôt, Donald Trump avait déjà estimé, en avril, que « personne n’en sait plus sur les taxes que moi, peut-être dans l’histoire du monde ». En juin, il s’était proclamé « roi de la dette ». « Je suis très bon question dette. Personne ne connaît mieux la dette que moi », avait-il ajouté. Effectivement. La dette publique américaine a battu le record de 22 000 milliards de dollars (19 419 milliards d’euros) en février en dépit d’un taux de croissance enviable, ce qui laisse plus d’un économiste médusé.

Omniscience vertigineuse

Cours de justice, énergies renouvelables, taux d’audience télévisées, Facebook, la suprématie présidentielle est sans limite. Prenez le camp démocrate. « Je pense que j’en sais plus sur l’autre côté que presque tout le monde », clamait-il en novembre 2016. Quatre mois plus tôt, il avait déjà assuré à propos d’un espoir démocrate, le sénateur du New Jersey Cory Booker, qu’il le connaissait mieux que lui-même.

Cette omniscience peut s’avérer vertigineuse. Interrogé par le Wall Street Journal, le 11 janvier 2018, sur le fait de savoir si la Corée du Nord n’essayait pas de « creuser un fossé » entre la Corée du Sud et les Etats-Unis, autrement dit de s’immiscer entre les deux pays, Donald Trump s’était montré impérial. « J’en sais plus sur les fossés que tout être humain qui n’a jamais vécu ». Le fait est qu’aucun n’a démenti.

1 mars 2019

Corée du Nord : à Hanoï, la diplomatie Trump victime de sa naïveté et de son amateurisme

Par Gilles Paris, Washington, correspondant - Le Monde

Le président américain avait tout misé sur sa relation personnelle avec Kim Jong-un et sur les perspectives économiques pour le régime de Pyongyang. Cela n’a pas suffi.

L’extrême personnalisation des négociations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord avait été considérée comme le socle d’une dynamique inédite. Elle a peut-être été la raison principale de l’échec constaté à Hanoï, jueudi 28 février, lorsque Donald Trump et Kim Jong-un se sont séparés sans être parvenus à s’entendre sur la moindre déclaration commune.

Le premier sommet tenu à Singapour, en juin 2018, avait déjà montré les limites de ce cadre. Au lendemain de cette première rencontre historique, le président des Etats-Unis avait assuré sur son compte Twitter qu’« il n’y [avait] plus de menace nucléaire nord-coréenne », uniquement pour découvrir ultérieurement que les deux camps avaient une lecture divergente de la dénucléarisation qu’ils s’étaient fixée comme objectif (limitée à la Corée du Nord ou étendue à l’ensemble de la péninsule comme le souhaite Pyongyang).

A Hanoï, ce sont les termes du troc envisagé qui ont posé problème. Donald Trump a assuré que Kim Jong-un souhaitait la levée de toutes les sanctions qui pèsent sur son pays contre le démantèlement déjà promis par le passé de la centrale de Yongbyon. Le ministre nord-coréen des affaires étrangères Ri Yong-ho a plus tard nuancé ces affirmations en assurant n’avoir demandé qu’une levée partielle concernant les mesures qui affectent selon lui le plus durement la population, mais de fait les plus efficaces, en échange de l’arrêt de la centrale.

Le renseignement américain, comme l’a confirmé Donald Trump au cours de la conférence de presse qui a suivi le constat d’impasse, considère que Pyongyang dispose au moins d’un autre site de production de matière fissile.

Lignes rouges américaines

Jusqu’au bout, Donald Trump a mis en avant la relation personnelle forgée selon lui avec son homologue nord-coréen. Quelques instants seulement avant l’échec, le président des Etats-Unis multipliait encore les louanges à propos de son interlocuteur. Lorsque ce dernier, répondant à une question d’un journaliste américain à l’occasion d’une brève interaction avec la presse, avait jugé que sa présence à Hanoï attestait de son sérieux pour parvenir à une dénucléarisation, Donald Trump avait jugé qu’il s’agissait sans doute de « la meilleure réponse que j’ai entendue ».

Il avait enjoint les journalistes à ne pas « hausser la voix » en s’adressant au responsable nord-coréen. Au cours de la brève conférence de presse qui a suivi l’interruption des négociations, il a continué a faire crédit à Kim Jong-un, assurant notamment que ce dernier lui avait assuré n’avoir pas été informé du sort d’un étudiant américain emprisonné en Corée du Nord où il était tombé malade dans des circonstances obscures. Rendu à sa famille alors qu’il était plongé dans un état végétatif, ce dernier était décédé en juin 2018.

Donald Trump a sans doute accordé une importance exagérée aux perspectives de développement économique, présentées avec force hyperboles, qui accompagneraient la levée des sanctions en cas de renoncement par Pyongyang à son programme nucléaire militaire. Une contre-partie sans doute insuffisante pour rivaliser avec l’assurance-vie pour le régime que constitue la possession de l’arme suprême.

Kim Jong-un a peut-être lui-aussi surestimé sa capacité à obtenir plus que Donald Trump était prêt à concéder. Lors de la conférence de presse, le président des Etats-Unis s’est tourné plus d’une fois vers son secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, pour que ce dernier rappelle les lignes rouges que la délégation américaine s’était fixées, et qu’elle a au final respectées.

diplomatie trump

Fiasco

Ce refus d’aller au delà a d’ailleurs été immédiatement mis en avant pour contrer l’image négative de l’échec du sommet de Hanoï. Il a été salué, côté républicain, par ceux qui s’inquiétaient que Donald Trump multiple les concessions pour sauver l’apparence d’une dynamique diplomatique.

Cette stratégie de communication aura cependant du mal à effacer une impression fâcheuse d’amateurisme. Richard Haass, ancien de l’administration de George H. W. Bush, a estimé sur son compte Twitter que le fiasco de ce sommet « est le risque que vous courez lorsque vous faites trop confiance aux relations personnelles, lorsque le sommet est mal préparé et lorsque le président signale qu’il est confiant dans sa réussite ».

Les multiples reports ou annulations de visites qui avaient suivi la première rencontre entre les deux hommes à Singapour, en juin 2018, auraient dû alerter. Nommé en août pour accompagner cette nouvelle dynamique diplomatique, l’envoyé spécial de Donald Trump pour la Corée du Nord, Stephen Biegun, avait tardé avant de pouvoir nouer un contact avec le régime nord-coréen. L’homologue avec lequel il avait préparé le sommet de Hanoï, Kim Hyok-chol, n’avait été nommé qu’au début de l’année. Et il n’avait pas été identifié comme tel lorsqu’il avait accompagné le chef-négociateur nord-coréen, Kim Yong-chol, à la Maison Blanche, en janvier, pour annoncer la tenue d’un second sommet.

Les discussions vont se poursuivre

Un fossé d’expertise a séparé par ailleurs les deux équipes. Kim Hyok-chol participe depuis plus d’une décennie aux négociations sur le nucléaire nord-coréen. Il comptait déjà parmi les négociateurs de Pyongyang lors des pourparlers à six (Etats-Unis, Corée du Nord, Corée du Sud, Japon, Chine, Russie) au début du siècle. Stephen Biegun ne disposait d’aucune expérience sur le sujet lorsqu’il a été nommé.

Au cours du voyage de retour, Mike Pompeo a fait profession d’optimisme en assurant que les deux parties s’étaient rapprochées et que les discussions allaient de se poursuivre, sans donner cependant la moindre date.

Son homologue nord-coréen a assuré pour sa part que Pyongyang n’envisageait pas de modifier son offre, mais l’agence de presse officielle de son pays a aussi assuré que Donald Trump et Kim Jong-un « sont convenus de continuer leurs discussions fructueuses ».

trump

27 février 2019

Donald Trump et Kim Jong-un

27 février 2019

Donald Trump - Kim Jong-un

A Hanoï, Donald Trump fait le pari de la confiance en Kim Jong-un

Par Philippe Pons, Tokyo, correspondant, Gilles Paris, Washington, correspondant

Le président américain espère que leur rencontre au Vietnam aboutira à des annonces concrètes du dirigeant nord-coréen.

Le pari de Donald Trump sur la Corée du Nord va être mis à l’épreuve à Hanoï, les mercredi 27 et jeudi 28 février. Après une première rencontre historique à Singapour avec Kim Jong-un, en juin 2018, le président des Etats-Unis avait assuré sur son compte Twitter qu’« il n’y a plus de menace nucléaire nord-coréenne ».

Cette rencontre s’était cependant soldée par un communiqué aux termes assez vagues pour qu’il soit l’objet d’interprétations différentes de l’objectif de « dénucléarisation » : limitée à la Corée du Nord ou bien visant la totalité de la péninsule, en concernant par conséquent aussi le parapluie nucléaire américain sur la Corée du Sud. Le président des Etats-Unis doit, cette fois, obtenir des résultats concrets.

Des observateurs optimistes, notamment au sein du Center for International Security and Cooperation de Stanford (Californie), ont mis l’accent dans une tribune au Washington Post sur un résultat positif du sommet de Singapour : l’arrêt des tests sur les programmes nucléaire et balistique nord-coréens.

Donner plus de substance au dialogue amorcé à Singapour

Dans un discours prononcé à l’université de Stanford, en janvier, l’envoyé spécial de Donald Trump chargé de la Corée du nord, Stephen Biegun, a donné des indications d’une possible souplesse américaine, notamment sur la question d’une déclaration par Pyongyang de son arsenal nucléaire supposé et des installations afférentes.

Le 19 février, Donald Trump a renchéri. « Je ne suis pas pressé. Il n’y a pas de test. Tant qu’il n’y a pas de test, je ne suis pas pressé », a-t-il indiqué à propos de l’objectif de dénucléarisation.

A Hanoï, Donald Trump et Kim Jong-un devront donner plus de substance au dialogue amorcé à Singapour. Selon Séoul, une déclaration politique commune, par laquelle les Etats-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) annonceraient qu’ils ne sont plus en guerre, constituerait une avancée importante. Les deux pays sont techniquement toujours en conflit, les hostilités de 1950-1953 ayant été suspendues par un simple armistice.

« Il existe une forte possibilité que les Etats-Unis et la RPDC s’entendent pour une telle déclaration », a déclaré, lundi 25 février, Kim Eui-kyeom, porte-parole du président sud-coréen Moon Jae-in. Un tel communiqué serait le prélude à un traité de paix, qui n’arriverait qu’une fois des progrès accomplis sur la dénucléarisation. Entre-temps, les dispositions de l’accord d’armistice resteraient en place.

Sites cruciaux

Les Nord-Coréens, de leur côté, pourraient faire des gestes. D’abord par un engagement formel de ne pas poursuivre leurs essais nucléaires et balistiques. Ensuite en autorisant l’accès à plusieurs sites : celui pour les essais nucléaires de Punggye-ri, dont les tunnels ont officiellement été condamnés en mai 2018 ; le centre de tirs et de recherche sur les moteurs de missiles balistiques de Sohae-Tongchang-ri ; ainsi que la centrale nucléaire de Yongbyon qui produit de la matière fissile.

Ces possibles concessions soulèvent cependant le scepticisme de certains experts américains, comme Sue Mi Terry, du Center for Strategic and International Studies, un cercle de réflexion de Washington. Cette dernière a estimé au cours d’une table ronde, le 22 février, que ces accès pourraient être l’objet d’interminables négociations et détourner l’attention d’autres sites cruciaux.

« Ce qui me préoccupe, c’est que le président veuille peut-être plus la paix que la dénucléarisation », a jugé de son côté Scott Snyder, du Council on Foreign Relations, à l’occasion d’une conférence, le 21 février. La volonté de Donald Trump de parvenir à des résultats, coûte que coûte, pourrait le pousser à faire des concessions plus importantes que celles auxquelles pourrait consentir Pyongyang.

A Singapour, Donald Trump avait ainsi annoncé un gel des manœuvres militaires conjointes avec la Corée du Sud, qui avait frappé de stupeur le Pentagone comme Séoul.

« Changer de perception »

Le régime nord-coréen pourrait profiter de cet état d’esprit pour tenter d’imposer une réciprocité « gel pour gel » – des activités nucléaires d’un côté, des manœuvres militaires de l’autre – que Washington avait pourtant refusée en 2017. Le mot d’ordre était alors à des « pressions maximums » – une stratégie que le réchauffement intercoréen est en passe d’affaiblir, tout comme les contacts approfondis entre Kim Jong-un et son homologue chinois Xi Jinping.

Au-delà des éventuelles concessions de part et d’autre, « toute avancée sur le dossier nord-coréen suppose que les protagonistes changent de perception », estime Mark Caprio, spécialiste de l’histoire moderne de la Corée et professeur à l’université Rikkyo à Tokyo : « Les Etats-Unis doivent cesser de voir en la Corée du Nord une menace, et prendre conscience que le sentiment de menace est beaucoup plus fort à Pyongyang. »

A défaut de la prise en compte de ce que ressentent les Coréens du Nord, « on risque de retomber dans le cycle précédent des accords qui achoppent sur leur mise en pratique, avec cette fois des risques plus grands que par le passé », faisait valoir Yang Xiyu, de l’Institut chinois des études internationales, expert des questions nord-coréennes, au cours d’une récente conférence de l’Institut pour la paix Toda, à Tokyo.

Les deux questions sécuritaire et nucléaire sont liées : on ne peut résoudre la seconde sans avoir au préalable pris en compte la première.

Si le risque d’un blocage du dialogue amorcé entre Américains et Nord-Coréens n’est pas à écarter, la situation dans la péninsule a profondément évolué depuis le sommet de Singapour et incite à penser qu’il est difficile de revenir en arrière. Le rapide rapprochement intercoréen est un facteur qui pèse désormais sur les négociations entre Pyongyang et Washington.

Pour Séoul, il faut d’abord réduire les risques de confrontation dans la péninsule en évitant les activités hostiles le long de la zone démilitarisée qui sépare les deux pays ; signer une déclaration de fin de la guerre conduisant à un accord de paix se substituant à l’armistice de 1953 ; puis procéder à la dénucléarisation de la Corée du Nord et de la péninsule. Ce processus invite les Etats-Unis à renoncer à leur exigence d’une dénucléarisation « complète, vérifiable et irréversible » de la RPDC comme préalable à toute négociation.

Mécanismes

Washington semble plus flexible. Au cours d’un entretien avec CNN, le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, a indiqué qu’une « réduction substantielle du risque » nord-coréen pourrait favoriser une levée partielle des sanctions. Ce qui donne à penser que, tout en maintenant les sanctions des Nations unies, les restrictions aux échanges intercoréens pourraient être réduites.

Des concessions initiales pourraient indiquer une bonne volonté réciproque qui a fait défaut jusqu’à présent au dialogue entre les Etats-Unis et la RPDC : « L’obstacle fondamental à tout progrès dans les pourparlers entre ces deux pays est l’absence de confiance », poursuit M. Yang. Cette confiance dépend certes de gestes de part et d’autre ; elle ne peut cependant pas se construire sur de simples engagements à respecter les termes d’un accord mais sur des mécanismes contraignants pris dans un cadre multilatéral, poursuit-il.

Dans le meilleur des cas, les Etats- Unis et la RPDC pourraient amorcer à Hanoï un processus conduisant à une remise à plat des équilibres dans la péninsule avec les principales puissances de la région, dans lequel s’inscrira la question de la dénucléarisation.

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26 février 2019

Trump et Kim, deux hommes pressés de s’entendre

Par Philippe Pons, Tokyo, correspondant, Gilles Paris, Washington, correspondant

Les dirigeants américain et nord-coréen veulent afficher un succès diplomatique pour leur deuxième rencontre.

Donald Trump et Kim Jong-un, qui vont se retrouver mercredi 27 et jeudi 28 février à Hanoï, ont un point commun : ils sont pressés. Le premier, en butte à ses difficultés internes, veut engranger au plus vite un succès diplomatique en étant le premier président américain à avoir mis fin à l’état de guerre avec la Corée du Nord et délivré les Etats-Unis du risque d’une attaque nucléaire nord-coréenne. Le second espère qu’une retombée de la tension avec les Etats-Unis permettra d’amorcer une sortie de l’ornière de l’économie nord-coréenne.

Depuis le premier sommet à Singapour, en juin 2018, Donald Trump ne perd pas une occasion de vanter la qualité de ses relations avec Kim Jong-un, qu’il présente comme la clef de la détente en cours. Un argument qui lui permet d’opposer ses qualités supposées de négociateur à celles de ses prédécesseurs. Il a assuré, le 15 février, que le dernier d’entre eux, Barack Obama, « était prêt à partir en guerre » contre Pyongyang. « En fait, il m’a dit qu’il était sur le point de commencer une grande guerre avec la Corée du Nord », a ajouté le président avant d’essuyer une salve de démentis de l’administration précédente.

Dénucléarisation mise en doute

La lenteur de ce processus risque rapidement de se heurter au calendrier électoral américain. Dans un an, les primaires d’investiture auront déjà débuté et Donald Trump sera progressivement absorbé par sa campagne de réélection. La fenêtre est donc particulièrement étroite pour avancer vers l’objectif officiel d’une dénucléarisation unilatérale « complète, irréversible et vérifiable ».

Cette dénucléarisation est mise en doute par les propres services de renseignement de Donald Trump. Le rapport annuel sur les menaces qui pèsent sur les Etats-Unis, publié en janvier, estime ainsi « peu probable que la Corée du Nord abandonne toutes ses armes nucléaires » et note la poursuite « d’activités non compatibles avec une dénucléarisation totale ». Un avis qui compte alors que la politique étrangère du président est de plus en plus contestée au Congrès, y compris dans les rangs républicains.

Donald Trump a répliqué à cette estimation peu encourageante par un message publié sur son compte Twitter. « Les relations avec la Corée du Nord sont les meilleures jamais eues pour les Etats-Unis. Aucun test [nucléaire ou balistique], les dépouilles rendues [de soldats américains morts pendant la guerre de Corée], les otages revenus [américains retenus en Corée du Nord]. Bonne chance de dénucléarisation », a écrit le président en énumérant les gains limités engrangés jusqu’à présent. Cet état d’esprit pourrait être propice à des concessions, pour peu que Kim Jong-un s’engage également dans une démarche de petits pas.

Progrès à petits pas de la RPDC

Ce dernier a également ses raisons pour aller vite. D’abord, pour profiter des bonnes dispositions de son interlocuteur – et du pouvoir dont il dispose encore – pour sortir de la situation de blocage avec les Etats-Unis. Cela permet de passer au-dessus du département d’Etat, plus multilatéraliste et moins enclin aux concessions pour obtenir un « deal », et du conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, également réticent.

L’opinion publique n’est assurément pas un facteur prépondérant dans un Etat

totalitaire comme la RPDC. Il reste que, depuis son arrivée au pouvoir en 2011, Kim Jong-un a réitéré à plusieurs reprises son engagement d’améliorer les conditions de vie. La RPDC a plus changé depuis son arrivée au pouvoir en 2011 que pendant les décennies précédentes. Le surgissement des tours dans Pyongyang, dont la physionomie s’est métamorphosée, la circulation automobile, l’apparition d’une embryonnaire couche moyenne urbaine en témoignent.

Les réformes qui ont accordé une plus grande autonomie de gestion aux entreprises d’Etat et aux coopératives agricoles ont permis l’apparition de « capitalistes rouges » (entrepreneurs, négociants, intermédiaires, commerçants de détail) et ouvert des portes à la débrouillardise, notamment au travail parallèle. Ces transformations, conjuguées à une corruption endémique qui met de l’huile dans les rouages, permettent au pays de progresser à petits pas et de faire face aux sanctions. Mais celles-ci n’en ralentissent pas moins les activités. Officiellement, le commerce avec la Chine, premier partenaire de la RPDC, a diminué de moitié. Les trafics frontaliers avec son grand voisin et la Russie pallient cette diminution des importations et les magasins continuent à être fournis et achalandés.

Nationalisme farouche

Ces réformes et le bouillonnement d’activités à la limite de la légalité qui tiennent souvent du bricolage pour contourner les blocages bureaucratiques atteignent un palier. La levée des sanctions devient impérative pour sortir de l’ornière et permettre une relance de la coopération avec la Corée du Sud – dont les projets n’attendent qu’un « feu vert » politique pour être lancés –, la Chine – même s’ils ne veulent pas en dépendre –, la Russie et d’autres pays. La RPDC vit sous un régime de sanctions, depuis la fin de la guerre de Corée en 1953. Elles ont été renforcées au fur et à mesure qu’elle progressait dans ses ambitions nucléaires pour arriver aujourd’hui à une tentative d’étranglement. La population a résisté.

Mais il n’est pas sûr qu’aujourd’hui le régime puisse lui faire subir une « nouvelle marche forcée » comme ce fut le cas au moment de la famine de la fin des années 1990, qui a fait près d’un million de morts sur 24 millions d’habitants. Entretenu par la propagande, un nationalisme farouche constitue le ciment le plus solide du régime. Mais en redonnant espoir à une population qui, à la mort de son père, Kim Jong-il, en 2010, semblait résignée, Kim Jong-un a amorcé une dynamique. Chacun à son niveau cherche à tirer son épingle du jeu, et espère que demain sera meilleur. Il est toujours dangereux pour un pouvoir de mobiliser l’espoir : même une dictature doit paraître répondre aux attentes qu’elle a fait naître.

Kim Jong-un est conscient qu’il doit aller vite et jouer la carte Trump. Depuis un an, en connivence avec le président sud-coréen Moon Jae-in, c’est ce qu’il fait. Un affaiblissement du président des Etats-Unis est la grande préoccupation des deux dirigeants. Moon Jae-in, cheville ouvrière de la dynamique amorcée de reprise en main de leur destin par les Coréens, est lui aussi pressé : il lui reste deux ans avant la fin de son mandat (non renouvelable) pour rendre celle-ci irréversible. Ce qui laisse supposer des concessions de part et d’autre – fussent-elles de façade.

15 février 2019

Donald Trump veut déclarer l’état d’urgence nationale pour obtenir son mur anti-migrants

mur trump

Par Gilles Paris, Washington, correspondant - Le Monde

Le président a abattu sa dernière carte pour obtenir des fonds supplémentaires. Cette décision, véritable contournement du Congrès, devrait déclencher une fronde politique et une guérilla judiciaire.

Donald Trump a ouvert un nouveau front, jeudi 14 février, en tentant une ultime contre-attaque à propos du « mur » qu’il a promis de construire sur la frontière avec le Mexique. Incapable d’obtenir le financement qu’il exigeait du Congrès, faute des voix nécessaires au Sénat et à la Chambre des représentants, il a abattu la dernière carte qu’il avait dans son jeu en annonçant qu’il déclarera rapidement par décret un état d’« urgence nationale ».

Il devait s’exprimer à ce sujet vendredi matin à la Maison Blanche. Cette décision devrait déclencher une guérilla judiciaire tout autant que tester l’équilibre des pouvoirs, ainsi que son emprise sur un parti divisé.

Trois jours plus tôt, lundi, les démocrates et les républicains étaient parvenus à un compromis budgétaire permettant d’éviter un nouveau gel (shutdown) partiel du gouvernement fédéral à partir du 15 février. Ils s’étaient entendus notamment sur la somme de 1,3 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) pour financer la construction de 55 miles (88 kilomètres) de nouvelles barrières, loin des 5,7 milliards de dollars exigés préalablement par le président. Le coût politique pour les républicains du dernier « shutdown » de trente-cinq jours, le plus long de l’histoire, dont ils avaient été jugés très majoritairement responsables, avait poussé les élus du « Grand Old Party » (GOP) à cette concession.

Après avoir déjà renoncé à une partie de sa principale promesse de campagne – le financement de ce « mur » par le Mexique qui l’a toujours exclu farouchement –, Donald Trump, acculé, n’a pas caché son mécontentement. Et l’aile droite anti-immigration, qui a dénoncé le compromis dans les termes les plus crus, n’a pas relâché sa pression sur lui.

Désapprobation massive de l’opinion publique

Jeudi matin, la rumeur venue de la Maison Blanche a brièvement laissé entendre, selon les médias américains, que le président ne parapherait pas la loi de finance que le Congrès s’apprêtait à voter. L’inquiétude est à ce point montée qu’en début de séance au Sénat, un cacique républicain, Chuck Grassley (Iowa), a invité ses collègues « à prier pour que le président ait la sagesse de [la] signer ». Le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell (Kentucky), a levé ultérieurement le suspense en assurant avoir obtenu l’engagement de Donald Trump, tout en annonçant qu’il recourrait à une déclaration d’état d’urgence nationale pour obtenir des fonds supplémentaires et contourner ainsi le Congrès.

Ce choix est périlleux à plus d’un titre. Il se heurte tout d’abord à la désapprobation massive de l’opinion publique américaine. Les deux tiers des personnes interrogées s’y opposaient selon les résultats convergents de plusieurs instituts de sondage publiés au cours des trois dernières semaines.

Même s’ils soutenaient dans la même proportion le président sur ce point, les sympathisants républicains – généralement unanimes – n’en étaient pas moins divisés. Le fait que le Congrès soit parvenu à un accord qui empêche Donald Trump de justifier sa décision en arguant de l’impuissance du pouvoir législatif ne pourra qu’accentuer le trouble.

D’autant que la nécessité d’un « mur » reste discutée. En dépit d’une légère hausse en 2018, les passages clandestins de sans-papiers sont au plus bas depuis vingt ans si on se fie aux arrestations auxquelles procède la police des frontières. En dépit de la campagne acharnée de Donald Trump, seule une minorité de personnes interrogées estime que son projet de « mur » mettrait fin au trafic de drogue et réduirait la criminalité, comme l’ont montré les nombreux sondages publiés pendant le « shutdown ».

Le président s’aventure ensuite sur un terrain juridique et constitutionnel inconnu, confirmant sa propension à user au maximum de ses prérogatives, quel qu’en soit le prix. En retirant au Congrès « le pouvoir de la bourse », qui figure à l’article 1 de la Constitution américaine, s’il choisit, comme il le laisse entendre, de réaffecter les fonds déjà votés pour d’autres usages par les deux Chambres, Donald Trump s’expose à des accusations d’abus de pouvoir qui devraient alimenter une guérilla judiciaire de longue haleine, sans parler des contentieux que les expropriations pour bâtir son « mur » vont déclencher.

L’inquiétude des Républicains

Le Parti républicain a montré la voie en s’opposant méthodiquement par le passé, non sans succès, aux décrets pris par le prédécesseur démocrate du milliardaire, Barack Obama, dans le domaine de l’immigration ou de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

A l’époque, le sénateur républicain du Texas, Ted Cruz, qui ne jure que par la défense de la Constitution, avait publié sur le site Politico une tribune dénonçant un comportement de « monarque ». Le sénateur y avait insisté sur le nécessaire « compromis » entre les pouvoirs exigé par la loi fondamentale des Etats-Unis, soit la voie opposée à celle sur laquelle Donald Trump s’engage aujourd’hui.

En plus de l’incertitude que fait peser l’absence de toute jurisprudence de la Cour suprême, cette déclaration d’état d’urgence nationale inquiète certains républicains qui mettent en garde contre un précédent. Ces fractures risquent d’apparaître au grand jour si le Congrès est appelé à se prononcer sur cette décision comme le souhaitent les démocrates.

En janvier, l’ancien candidat républicain à la présidentielle de 2012, Mitt Romney, devenu sénateur de l’Utah, a estimé qu’elle devrait être limitée « aux circonstances les plus extrêmes ». Le sénateur républicain Marco Rubio (Floride) avait jugé de son côté que « si aujourd’hui, l’urgence nationale est la sécurité des frontières, demain, l’urgence nationale pourrait être le changement climatique », pour souligner la dangerosité à ses yeux d’une telle échappatoire. Dans un éditorial sévère, jeudi soir, le Wall Street Journal a repris le même argument pour dénoncer ce qu’il considère comme une fuite en avant.

La speaker (présidente) de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi (Californie), s’est vite précipitée dans la brèche. « Le précédent que le président établit est quelque chose qui devrait susciter le plus grand malaise et le plus grand désarroi des républicains », a-t-elle estimé. Elle n’a pas manqué d’ajouter en référence à l’anniversaire du massacre de Parkland, en Floride, qu’un président démocrate pourrait à l’avenir procéder de la même manière à propos des armes à feu afin de lutter contre la multiplication des tueries de masse.

13 février 2019

Le Congrès enterre le « mur » de Donald Trump à la frontière avec le Mexique

Par Gilles Paris, Washington, correspondant - Le Monde

Le compromis budgétaire auquel sont parvenus les démocrates et les républicains ne prévoit que 1,3 milliard de dollars pour sécuriser la frontière, loin des 5,7 milliards exigés par le président.

Donald Trump s’est dit « très mécontent », mardi 12 février, du compromis auquel sont parvenus des élus démocrates et républicains pour renforcer la protection de la frontière avec le Mexique. Et pour cause. Finalisé lundi, le projet de budget du ministère concerné, le département de la sécurité intérieure, ne comprend que 1,3 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) au lieu des 5,7 milliards de dollars exigés pour le « mur » promis par le président des Etats-Unis. Il ne permettra en fait de construire que 55 miles (88 kilomètres) de barrières supplémentaires qui s’ajouteront à celles déjà installées en Californie, en Arizona, et dans certaines parties du Texas.

Donald Trump avait refusé un premier projet, en décembre 2018, qui prévoyait 65 miles (110 kilomètres) de clôture. Cette décision avait précipité un gel (shutdown) partiel du gouvernement fédéral qui s’était éternisé pendant trente-cinq jours, érodant son taux d’approbation. Il y a un an, il avait déjà repoussé une offre démocrate de 25 milliards de dollars en échange de la régularisation de sans-papiers arrivés enfants aux Etats-Unis.

Les négociateurs du Congrès, choisis dans les deux camps pour leur pragmatisme, avaient jusqu’au 15 février pour éviter une impasse. Donald Trump ne s’était pas montré très encourageant en qualifiant leurs efforts de « perte de temps ».

Le souci d’éviter un nouveau shutdown l’a emporté, et le président a écarté, mardi, l’option consistant à refuser de signer le compromis, une fois adopté par le Congrès. Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, ne lui a pas laissé le choix. « Il n’y a pas tout ce que le président espérait obtenir, mais c’est un pas dans la bonne direction. J’espère qu’il décidera de le promulguer », a dit le sénateur du Kentucky, manifestement pressé d’en finir.

L’ultra-droite se déchaîne

En dépit de ce manque flagrant de soutien républicain, Donald Trump n’a pourtant pas renoncé. « Quand on additionne ce que je pourrai ajouter, cela va marcher, nous allons construire un beau mur, grand et solide », a-t-il assuré, mardi, sans donner la moindre indication concernant l’origine de ces fonds.

Il pourrait notamment déclarer un état d’urgence nationale qui lui permettrait de contourner le Congrès. Des sondages convergents ont cependant montré qu’une forte majorité d’Américains interrogés y est hostile, sans parler du peu d’enthousiasme des élus républicains. Une telle initiative, en outre, pourrait déclencher une guérilla juridique qui bloquerait sans doute les travaux.

Ce volontarisme a sans doute pour objectif de désarmer les critiques des figures ultra-conservatrices qui l’avaient poussé, en décembre 2018, à renoncer à un compromis plus favorable. Elles se sont déchaînées contre le résultat du Congrès.

L’animateur de Fox News Sean Hannity, pourtant très proche du président, a dénoncé un « compromis pourri ». « Tout républicain qui le votera devra s’expliquer », a-t-il menacé. Sa collègue Laura Ingraham ne s’est pas montrée plus tendre à l’égard d’un résultat « pathétique », « qui ne donne pas un centime pour le mur ». « Sur l’immigration, Trump ne combat pas seulement les démocrates, il combat également les républicains », a-t-elle pesté. Un autre proche de Donald Trump, Lou Dobbs, qui officie également sur un canal appartenant à la chaîne conservatrice a dénoncé « une insulte » au président.

Renoncements

Lancé dès sa déclaration de candidature, en juin 2015, ce projet de « mur » a constitué la principale promesse de campagne de Donald Trump, qui assurait aussi initialement que le Mexique paierait pour son financement.

Mais une fois élu, le milliardaire s’est heurté tout d’abord à l’hostilité des autorités mexicaines, puis à un Congrès où il ne disposait pas des voix nécessaires au Sénat pour parvenir à ses fins. En dépit de messages alarmistes martelés pendant toute la durée du shutdown, il n’est pas parvenu non plus à retourner une opinion publique majoritairement opposée à ce « mur ».

Donald Trump a progressivement revu ses ambitions à la baisse, en écartant tout d’abord une construction sur l’ensemble de la frontière avec le Mexique encore non équipée, puis en renonçant à un édifice en béton au profit d’un dispositif métallique plus proche d’une barrière. Ces renoncements n’ont cependant pas fait fléchir les démocrates qui ont dénoncé un projet « immoral », daté et coûteux. En position de force à la Chambre des représentants après les élections de mi-mandat, en novembre 2018, ces derniers n’ont finalement concédé que la portion de clôture prévue par le compromis.

A moins d’un coup de théâtre, cet accord interdit désormais la moindre construction d’ampleur d’ici à la fin du mandat du président, en janvier 2021. Donald Trump a tenté de contourner la difficulté au cours d’un meeting électoral à El Paso, au Texas, localité qui jouxte la ville mexicaine de Ciudad Juarez. Venu plaider une nouvelle fois pour ce projet, le président a fait face, lundi soir, à une foule qui a scandé le slogan devenu coutumier de ces rassemblements : « Construisez ce mur ! » Le président, qui venait de prendre connaissance de l’accord du Congrès, a rectifié. « Vous voulez dire en fait finissez le mur », a-t-il assuré, « parce que nous le construisons ».

9 février 2019

Le deuxième sommet entre Trump et Kim Jong Un se tiendra à Hanoï

Le président américain a annoncé vendredi qu'il rencontrerait le dirigeant nord-coréen à Hanoï les 27 et 28 février pour un deuxième sommet historique.

Donald Trump a révélé vendredi que la capitale du Vietnam, Hanoï, accueillerait le deuxième sommet historique entre le président américain et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un fin février, tout en prédisant un avenir économique radieux pour la Corée du Nord.

La mise en place d'"une paix durable"   

Le pays, ainsi que la date de ce deuxième sommet historique - après celui ayant eu lieu à Singapour en juin - étaient déjà connus, mais pas sa localisation exacte.

trump et autre

"Mes représentants viennent juste de quitter la Corée du Nord après une réunion très productive", a écrit le locataire de la Maison Blanche sur Twitter. Le sommet "se tiendra à Hanoï, au Vietnam, les 27 et 28 février". "J'ai hâte de rencontrer le président Kim et de faire avancer la cause de la paix!", a-t-il déclaré.

Donald J. Trump

@realDonaldTrump

My representatives have just left North Korea after a very productive meeting and an agreed upon time and date for the second Summit with Kim Jong Un. It will take place in Hanoi, Vietnam, on February 27 & 28. I look forward to seeing Chairman Kim & advancing the cause of peace!

De son côté, la Corée du Nord n'a pas donné d'information officielle à propos du sommet. Kim Jong Un ne l'a pas non plus mentionné durant une réunion vendredi avec les hauts gradés de l'armée du pays. L'émissaire des Etats-Unis pour la Corée du Nord Stephen Biegun a terminé vendredi une visite de trois jours à Pyongyang afin de préparer ce deuxième sommet.

De mercredi à vendredi, il s'est entretenu avec l'émissaire nord-coréen Kim Hyok Chol, afin de permettre des progrès sur "une dénucléarisation complète, la transformation des relations Etats-Unis/Corée du Nord, et la mise en place d'une paix durable sur la péninsule coréenne", a déclaré le département d'Etat américain dans un communiqué, quelques heures avant le tweet du président Trump.

"Une fusée économique"   

Les émissaires des deux pays ont convenu de se rencontrer à nouveau avant le 27 février. Stephen Biegun devrait partager ce samedi avec son homologue sud-coréen Lee Do-hoon, et la ministre des Affaires étrangères sud-coréenne Kang Kyung-wha, plus de détails du contenu de ses rencontres avec les représentants de Pyongyang.

L'attention portera notamment sur le fait de savoir si Etats-Unis ont offert ou non de lever certaines sanctions économiques en échange d'actions concrètes de la Corée du Nord vers la dénucléarisation. Le président américain a estimé vendredi que la Corée du Nord, actuellement minée par la pauvreté, pouvait espérer de biens meilleurs jours sur le plan économique.

"La Corée du Nord, sous le commandement de Kim Jong Un, va devenir une grande puissance économique", a estimé Donald Trump dans un deuxième tweet vendredi. Kim Jong Un "pourra en surprendre certains mais il ne me surprendra pas moi, car j'ai appris à le connaître et suis entièrement conscient de ce dont il est capable", a-t-il poursuivi.

"La Corée du Nord va devenir un autre type de fusée - une fusée économique!", s'est enthousiasmé celui qui traitait encore il y a peu le dirigeant nord-coréen d'"homme-fusée" ("Rocket Man"), en référence aux tests de missiles balistiques nord-coréens.

Donald J. Trump

@realDonaldTrump

 North Korea, under the leadership of Kim Jong Un, will become a great Economic Powerhouse. He may surprise some but he won’t surprise me, because I have gotten to know him & fully understand how capable he is. North Korea will become a different kind of Rocket - an Economic one!

L'espoir de progrès plus concrets

Après des mois de surenchère, d'insultes personnelles et de menaces, les deux dirigeants ont amorcé un rapprochement spectaculaire au début de l'an dernier.

Lors de leur première rencontre, Kim Jong Un et Donald Trump avaient signé une déclaration très vague en faveur de "la dénucléarisation de la péninsule coréenne". Mais aucun progrès n'a depuis été réalisé, les deux parties n'étant même pas d'accord sur le sens exact de cet engagement. Les analystes espèrent que cette deuxième rencontre débouchera sur des progrès plus concrets.

Pyongyang demande un allègement des sanctions adoptées par la communauté internationale en réponse à ses programmes nucléaire et balistique interdits. Mais les États-Unis considèrent que ces sanctions, qui asphyxient le peuple nord-coréen, doivent être maintenues tant que la Corée du Nord n'aura pas renoncé à ses armes nucléaires.

25 janvier 2019

Shutdown

C'est la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis. Donald Trump a annoncé, vendredi 25 janvier, avoir conclu un accord avec le Congrès pour mettre fin temporairement à la paralysie des institutions fédérales, qui dure depuis le 22 décembre. Le président américain s'est engagé à signer une loi garantissant le financement de l'administration jusqu'au 15 février.

trump55

 

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