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Jours tranquilles à Paris
donald trump
17 juillet 2018

La « faiblesse » de Trump face à Poutine scandalise jusque dans les rangs républicains

Le président américain a refusé, lundi en Finlande, de condamner la Russie pour son ingérence dans l’élection qui l’a porté au pouvoir en novembre 2016.

Les réactions n’ont pas tardé à fuser, dans la classe politique américaine, après les propos tenus par Donald Trump lors du sommet d’Helsinki, lundi 16 juillet. Le président des Etats-Unis a obstinément refusé de condamner Moscou pour l’ingérence dans la campagne présidentielle américaine de 2016. Il a opté pour un ton résolument conciliant avec son homologue russe, Vladimir Poutine.

Le chef de l’opposition démocrate au Sénat américain, Chuck Schumer (Etat de New York), a accusé le président américain de s’être montré « irréfléchi, dangereux et faible » face à Vladimir Poutine. « La Maison Blanche est maintenant confrontée à une seule, sinistre question : qu’est-ce qui peut bien pousser Donald Trump à mettre les intérêts de la Russie au-dessus de ceux des Etats-Unis, a-t-il écrit sur Twitter après la conférence de presse commune des deux dirigeants dans la capitale finlandaise. Des millions d’Américains vont continuer à se demander si la seule explication possible à ce comportement dangereux est la possibilité que le président Poutine possède des informations nuisibles sur le président Trump. »

A Helsinki, le locataire de la Maison Blanche s’en est pris, aux côtés de l’homme fort du Kremlin, à l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans la présidentielle qui l’a porté au pouvoir, et il a semblé mettre sur le même plan les accusations du renseignement américain en ce sens et les dénégations de Vladimir Poutine.

« Erreur tragique »

« Dans toute l’histoire de notre pays, les Américains n’avaient jamais vu un président des Etats-Unis soutenir un adversaire de l’Amérique comme Donald Trump vient de soutenir le président Poutine », a déploré Chuck Schumer. Et d’estimer : « Pour le président des Etats-Unis, être du côté du président Poutine contre les forces de l’ordre américaines, les responsables américains de la défense et les agences américaines du renseignement est irréfléchi, dangereux et faible. »

La conférence de presse commune de Donald Trump et Vladimir Poutine a été « un des pires moments de l’histoire de la présidence américaine », a renchéri le sénateur républicain John McCain (Arizona). « Il est clair que le sommet d’Helsinki est une erreur tragique », a ajouté dans un communiqué l’élu de 81 ans.

Le chef de file des républicains au Congrès des Etats-Unis, Paul Ryan, a quant à lui appelé Donald Trump à « réaliser que la Russie n’est pas notre alliée ». « Il n’y a pas moralement d’équivalence entre les Etats-Unis et la Russie, [un pays] qui demeure hostile à nos idéaux et à nos valeurs fondamentales », a-t-il dit.

Trump tente d’éteindre l’incendie

Le directeur du renseignement américain, Dan Coats, a lui aussi réagi, défendant les évaluations « claires » de ses services sur une ingérence russe dans la présidentielle de 2016 et sur les « efforts en cours » de Moscou pour « saper » la démocratie américaine.

Tentant d’éteindre l’incendie, Donald Trump a réagi sur Twitter, disant avoir une « immense confiance » dans le renseignement américain : « Comme je l’ai dit aujourd’hui et à plusieurs reprises auparavant, j’ai une IMMENSE confiance dans MES agents du renseignement. Toutefois, je dois aussi reconnaître qu’afin de construire un avenir meilleur, nous ne pouvons pas nous tourner exclusivement vers le passé – [la Russie et les Etats-Unis] étant les deux plus grandes puissances nucléaires mondiales, nous devons nous entendre ! »

Donald J. Trump

 

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16 juillet 2018

Helsinki

helsinki

16 juillet 2018

Rencontre Trump-Poutine : le choix symbolique d’Helsinki

Par Marc Semo - Le Monde

Plus de quarante ans après les accords d’Helsinki, le 1er août 1975, le président russe a opté pour la capitale finlandaise pour rencontrer son homologue américain.

A vol d’oiseau par-dessus les eaux du golfe de Finlande, moins de 300 kilomètres séparent Helsinki de Saint-Pétersbourg. Vladimir Poutine, qui est né et a mené une bonne partie de sa carrière dans l’ex-Leningrad, vient donc à Helsinki en voisin. Le choix de cette ville pour sa rencontre avec Donald Trump, lundi 16 juillet, est plein de réminiscences « fleurant bon » la guerre froide.

A l’époque, le mot « finlandisation » signifiait, dans le jargon des relations internationales, une neutralité contrainte, voire une quasi-liberté surveillée pour un pays partageant 1 300 kilomètres de frontières avec la défunte Union soviétique. La Finlande est désormais membre de l’Union européenne et elle se rapproche de l’OTAN, inquiète des visées agressives de son puissant voisin, sans pour autant avoir osé jusqu’ici franchir le pas.

Etrange choix de la part de l’homme fort du Kremlin que celui de la capitale finlandaise. En 1990, elle hébergea le dernier sommet américano-soviétique entre George Bush et Mikhaïl Gorbatchev. Un an plus tard, l’URSS s’effondrait. Ce fut un traumatisme fondateur pour l’ex-officier du KGB qui n’eut de cesse, une fois devenu président, de vouloir rendre son rang à la Russie. « Celui qui ne regrette pas l’URSS n’a pas de cœur », aime-t-il à répéter, tout en précisant que celui qui veut la refaire comme elle était « n’a pas de cerveau ».

Moment-clé de la guerre froide

La capitale finlandaise est surtout le symbole d’un moment-clé de la guerre froide, avec la signature des accords d’Helsinki, le 1er août 1975, paraphés aussi par Gerald Ford et Leonid Brejnev, à l’issue de deux ans de Conférence sur la coopération et la sécurité en Europe, réunissant 35 pays. Tous les Européens de l’Ouest et de l’Est, à l’exception de l’Albanie – alignée à l’époque sur Pékin –, ainsi que les Etats-Unis et le Canada étaient autour de la table, et tous signèrent « l’Acte final ».

« La Conférence avait été voulue par les Soviétiques pour entériner le statu quo de la division de l’Europe et les frontières de 1945, mais ils acceptèrent sous la pression des Occidentaux un troisième panier sur les droits de l’homme estimant qu’il n’aurait pas de conséquence. Or, ce fut le début du processus qui entraîna la dislocation du bloc soviétique », relève Thorniké Gordadzé, enseignant à Sciences Po Paris. L’Acte final d’Helsinki devint en effet une base de référence pour les dissidents des pays du glacis qui, malgré les emprisonnements et la dépression, s’engagèrent dans ce combat en rappelant à Moscou ses engagements et sa signature.

Un échec pour Moscou

« Alors comme aujourd’hui, le Kremlin voulait à la fois conforter sa zone d’influence et diviser les Occidentaux », souligne M. Gordadzé. Mais ce fut un échec pour Moscou. Une bonne partie des travaux se polarisèrent sur les questions des frontières, de leur « intangibilité » comme le voulaient les Soviétiques, ou de leur « inviolabilité » comme le souhaitaient les Occidentaux. La différence sémantique est essentielle. Dans le premier cas, cela signifiait qu’elles ne pourraient jamais bouger, dans le second que c’était possible à condition que cela se fasse avec l’accord de toutes les parties. Ce fut mot retenu. Cela permit en 1990 la réunification de l’Allemagne. Jusqu’ici, le seul pays signataire qui a remis en cause ce principe est la Russie de Vladimir Poutine qui, au printemps 2014, annexa par la force la Crimée après l’arrivée au pouvoir en Ukraine d’un gouvernement réformiste pro-européen.

A l’époque, en 1975, les Occidentaux avaient su faire bloc. Aujourd’hui, Vladimir Poutine mise sur les divisions entre l’Europe et les Etats-Unis, attisées par le président américain. L’homme fort du Kremlin n’est pas superstitieux et compte bien faire de la rencontre d’Helsinki un moment de revanche.

15 juillet 2018

Trump-Poutine : un sommet, mais pour quoi faire ?

trup poutine

Les deux leaders américain et russe se retrouvent lundi 16 juillet à Helsinki en Finlande sur fond de désaccords. Pourtant, les deux hommes partagent la même vision du monde.

Donald Trump, le président américain et son homologue russe, Vladimir Poutine, auraient pu rêver de meilleurs augures ! A la veille de leur rencontre au sommet, les points de désaccord se multiplient.

Vendredi 13 juillet, la pression est encore montée d’un cran avec l’inculpation aux Etats-Unis, par le procureur Robert Mueller, de douze officiers du renseignement militaire russe suspectés d’ingérence dans la campagne présidentielle américaine de 2016. Un sujet sur lequel Trump a promis de questionner son homologue russe.

Trump a une très haute opinion de Poutine

Entre les deux hommes, les sujets de friction ne manquaient déjà pas : du soutien de Moscou au régime syrien à l’annexion de la Crimée et l’insurrection prorusse dans l’est de l’Ukraine en passant par l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal, suivi d’une vague d’expulsions de diplomates.

Les prémices, dès lors, d’un sommet « pour rien » ? Pas si sûr. « Il ne faut pas considérer Donald Trump comme un simple enfant capricieux, souligne François Heisbourg, président de l’International Institute for Strategic Studies (IISS), basé à Londres. Le sommet bilatéral le plus récent qui eut lieu, en juin dernier, avec Kim Jong-un, le président nord-coréen, a eu des effets concrets avec l’arrêt des exercices américains en Corée du Sud. Donald Trump a, en outre, une très haute opinion de Vladimir Poutine, avec qui il partage la même vision du monde. Même s’il est très difficile de prévoir ce qui peut ressortir de cette rencontre, le sommet d’Helsinki pourrait tout à fait déboucher sur des décisions importantes. »

Révision des accords START (Strategic Arms Reduction Treaty, en anglais) sur la réduction des arsenaux stratégiques, voire premiers pas vers un règlement politique du conflit en Irak et en Syrie ? « Une certitude, c’est que Donald Trump, dont la ligne de conduite est la défense des intérêts des Etats-Unis, comprend tout à fait que Vladimir Poutine veuille, de son côté, défendre les intérêts de la Russie », souligne Heisbourg.

Mettre les alliés des Etats-Unis au pas

Ces derniers jours, Donald Trump n’a eu de cesse de (ré) affirmer son leadership, n’hésitant pas à croiser le fer avec ses propres partenaires. Le président américain a ainsi sauté du sommet de l’Otan à Bruxelles à une visite officielle à Londres.

Fustigeant, en Belgique, l’insuffisance des dépenses militaires des Européens et torpillant, en Grande-Bretagne, le projet de « soft Brexit » de Theresa May, la première ministre britannique. Une façon pour le président américain, aux postures volontiers musclées, de mettre ses alliés au pas.

« Il est sûr que le sommet avec Poutine va raviver les effets désastreux induits par le sommet de l’Otan et la visite à Londres sur les relations entre les Etats-Unis et ses alliés ou ceux qui croient l’être », insiste François Heisbourg.

De son côté, Vladimir Poutine, du Kremlin ou de sa datcha, a multiplié les rencontres avec les chefs d’État, les présidents du Sénégal, du Portugal, de Corée du Sud ou encore un émissaire du leader nord-coréen…

Le dernier en date étant le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, allié historique des Etats-Unis. Avant le tête à tête avec Emmanuel Macron lors de la finale, ce dimanche. Ce sommet sera-t-il « gagnant-gagnant » pour les deux protagonistes ? Fort de la réussite du Mondial de foot et porté par une ferveur nationale, le « tsar » russe au pouvoir depuis plus de dix-huit ans risque bien de voler la vedette au leader américain.

15 juillet 2018

Président Trump, an II : l’oncle d’Amérique

Par Gilles Paris, Washington, correspondant - Le Monde

Cette semaine, à l’occasion d’une tournée à Bruxelles et à Londres, le locataire de la Maison Blanche s’est montré aigri, capricieux et déterminé à semer le désordre.

La formule avait été divulguée par WikiLeaks. Hillary Clinton, alors secrétaire d’Etat d’une Amérique plongée dans la crise des subprimes, s’était interrogée en 2010 au cours d’une conversation privée avec le premier ministre australien Kevin Rudd, sur la difficulté qu’elle éprouvait à hausser le ton face aux ardeurs nouvelles de Pékin, détenteur d’une part non négligeable de la dette américaine. « Comment peut-on parler durement à son banquier ? », s’était-elle interrogée, selon des câbles diplomatiques rendus publics.

Les interlocuteurs européens de Donald Trump se sont sans doute posé le même genre de questions à l’occasion d’une tournée éprouvante du président des Etats-Unis à Bruxelles et à Londres. Eprouvante notamment pour la chancelière allemande Angela Merkel et pour la première ministre britannique Theresa May.

Ces deux femmes, sans doute pas par hasard, ont eu droit au traitement spécial que le locataire de la Maison Blanche réserve à ceux qu’il n’aime guère : une attaque préventive à l’improviste, parfois doublée par des louanges à leurs propres adversaires politiques, suivie, en leur présence, par des formules présentées comme apaisantes, voire des démentis ponctués si nécessaire par une mise en cause de médias responsables de la quasi-totalité des malheurs du monde. La vénérable Alliance atlantique (OTAN) a été soumise cette semaine à un traitement identique, comme l’avait été avant elle le G7, en juin. Série en cours.

La force érigée en droit

Peut-on parler durement à Donald Trump ? Un autre Donald le pense, le président polonais du Conseil européen. Donald Tusk avait estimé publiquement, le 16 mai – à la suite de menaces de Washington sur les exportations européennes vers les Etats-Unis d’acier et d’aluminium qui se sont depuis concrétisées – qu’« avec des amis comme ça, on peut se passer d’ennemis ». Il est probable que le président américain, qui confond parfois les fonctions de l’intéressé avec celles du président de la Commission européenne, s’en soucie comme d’une guigne. Et pour qui dépend des Etats-Unis pour sa défense ou sa balance commerciale, la réponse est autrement moins évidente.

Les chefs d’Etat et de gouvernement européens présents à Bruxelles à l’occasion du sommet de l’OTAN ont bien compris désormais pourquoi Donald Trump tient tant à enterrer l’Union européenne (UE), pour nouer avec chacun d’entre eux des relations bilatérales. Elles lui permettraient de mettre en pratique une formule assez efficace de la négociation dans laquelle le rôle de l’interlocuteur de Washington se réduit à la signature de sa reddition.

Sûr de sa force érigée en droit, Donald Trump s’est donc comporté cette semaine avec le sans-gêne d’un oncle d’Amérique aigri et capricieux, déterminé à semer le désordre.

La reine Elizabeth II, qui l’a reçu à Windsor vendredi, a échappé de justesse à la catastrophe lorsque son visiteur, oublieux du protocole qui interdit de précéder la monarque, lui a brûlé la politesse en passant en revue des militaires alignés au cordeau, avant de lui faire obstacle de toute sa hauteur.

A petits pas prudents de nonagénaire, la reine a contourné le président pour reprendre sa place à ses côtés dans une saisissante allégorie de la relation transatlantique.

Gille Paris (Washington, correspondant)

Donald Trump se voit réélu en 2020 Donald Trump a annoncé dans un entretien à l’hebdomadaire britannique Mail on Sunday du 15 juillet son intention de briguer un second mandat, lors de l’élection présidentielle américaine de 2020. Il estime en outre que le camp démocrate n’est pas en mesure de le battre. « Je ne vois pas qui pourrait me battre en 2020, je les connais tous et je ne vois personne », a-t-il déclaré.

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15 juillet 2018

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se verront ce dimanche à Moscou

La rencontre permettra, selon l’Elysée, d’évoquer les grands dossiers internationaux, en particulier la Syrie et l’Iran, malgré les divergences entre les deux capitales.

Bonus diplomatique des victoires des Bleus lors de la Coupe du monde, la rencontre entre le président de la République Emmanuel Macron et son homologue russe Vladimir Poutine au Kremlin, dimanche 15 juillet, à la veille du sommet Trump-Poutine, arrive « au bon moment », a estimé, samedi 14 juillet, l’Elysée.

« [Elle] survient dans un contexte important, après le sommet de l’OTAN et avant la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Elle permettra de faire le suivi de la très longue et positive rencontre des présidents français et russe à Saint-Pétersbourg, sur les coopérations bilatérales et les grands dossiers internationaux, en particulier sur la Syrie et l’Iran, malgré nos divergences », selon l’Elysée.

Les deux dirigeants avaient convenu de se voir lorsqu’ils s’étaient croisés pour la demi-finale des Bleus, mardi. L’un des sujets principaux sera le règlement politique du conflit en Syrie, où la France a mis en place un mécanisme de concertation avec Moscou, pour tenter de rapprocher les initiatives russo-turques et celles des Occidentaux.

Les Européens très inquiets de l’attitude russe

« Ce mécanisme, nous le faisons fonctionner et il permet de bâtir des convergences, notamment sur l’aspect humanitaire », soulignent les conseillers de la présidence. La France tente de rapprocher les positions entre le groupe d’Astana (Russie, Iran, Turquie) et le « small group » sur la Syrie (Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis, France, Arabie saoudite, Jordanie, Egypte).

Quant à la rencontre Trump-Poutine prévue lundi à Helsinki, elle pourrait permettre de faire avancer les efforts de désarmement, estime la France.

Elle reflète le souhait de Donald Trump « d’établir un contact avec le président russe », en dépit de l’enquête aux Etats-Unis sur une possible ingérence du Kremlin dans la présidentielle américaine de 2016.

Vendredi, le procureur spécial Robert Mueller, chargé de ces investigations, a inculpé douze agents russes du renseignement accusés d’avoir piraté les ordinateurs du Parti démocrate. Son enquête s’intéresse aussi aux soupçons de collaboration entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump.

Le président américain devra toutefois compter avec des alliés européens « évidemment très inquiets de l’attitude [de Moscou] », notamment après l’affaire de l’ancien agent double russe Sergueï Skripal – victime, ainsi que sa fille, d’une tentative d’empoisonnement au Royaume-Uni en mars – et l’annexion de la Crimée, avertit Paris.

14 juillet 2018

Sadiq Khan, l’homme qui a sérieusement réduit la grande visite à Londres de Donald Trump

sadiq

La réticence du président américain à s’aventurer sur son territoire est considérée comme une victoire pour le maire de la ville.

Sadiq Khan, l’homme qui a sérieusement réduit la grande visite à Londres de Donald Trump.

INTERNATIONAL - Il y a peu, le maire de Londres a été interrogé sur ce qu'il ferait si Donald Trump devait visiter sa ville. En sa qualité de tout premier musulman élu à la tête d'une grande capitale occidentale, Sadiq Khan aurait été en droit d'éluder la question.

Depuis sa victoire de 2016, avec le chiffre extraordinaire de 1,3 million de voix — la plus large victoire personnelle de l'histoire politique britannique —, il a fréquemment été la cible de tweets agressifs et à la limite du racisme de la part du président américain.

Mais l'ancien avocat spécialisé dans les droits de l'homme, qui, à la tête d'une ville rongée par la criminalité, fait lui aussi l'objet de critiques, a livré une réponse aussi élégante que caractéristique de son opposition avec Donald Trump.

"Je l'emmènerais dans ces endroits de Londres où règne la plus grande diversité, où chacun peut être lui-même tout en étant non seulement toléré, mais respecté, célébré et pleinement accepté", a-t-il affirmé.

Donald Trump a finalement obtenu ce fameux voyage au Royaume-Uni auquel il aspirait tant, avec thé en compagnie de la reine, parade militaire et conférence de presse commune avec Theresa May.

Mais ce n'est pas là la visite d'État qu'il désirait et que la Première ministre lui avait promise l'année dernière, lors de son propre passage à Washington. Pas de trajet en calèche avec la souveraine, un honneur dont avaient joui aussi bien Vladimir Poutine que George W. Bush. Pas de visite à Buckingham Palace, ni même au 10, Downing Street, la résidence officielle de Theresa May. Et pas de belles photos devant les nombreux grands monuments qui font la gloire de Londres.

L'atmosphère régnant sur la ville est clairement illustrée par la réaction de l'ambassade américaine à Londres: celle-ci recommande à ses ressortissants de demeurer discrets durant le passage de leur président, dans l'éventualité où les manifestations organisées contre lui seraient marquées par des violences.

En réalité, cet événement d'une remarquable sobriété s'est déroulé presque entièrement à huis clos. Point particulièrement remarquable, le chef de l'État américain a évité presque tout passage dans le centre-ville —sans doute par peur d'être confronté à environ 50 000 opposants, pour ne pas citer l'énorme ballon le représentant en couche-culotte qui flottera au-dessus de Westminster.

Tout maire de Londres a à la fois l'opportunité et l'ambition de prétendre un jour aux plus hautes fonctions de l'État — mais à l'heure où le Parti travailliste, sous l'influence de son chef Jeremy Corbyn, prend un virage de plus en plus à gauche, un politicien à tendance plus centriste tel que Sadiq Khan pourrait avoir bien du mal à faire son chemin jusqu'au 10, Downing Street.

Dans un tel jeu politique, s'affirmer comme une personnalité très en vue est un atout essentiel, et une petite confrontation avec l'homme le plus puissant (et, pour beaucoup, le plus détesté) du monde ne peut pas faire de mal à son image de marque. Le contraste entre les deux est frappant: là où Donald Trump a passé sa campagne à diaboliser les immigrés et à qualifier les Mexicains de "violeurs", Sadiq Khan n'a jamais manqué une occasion de rappeler que son père était un conducteur de bus pakistanais.

Son ascension à un poste si convoité — encore occupé, pendant les Jeux olympiques de 2012, par Boris Johnson, défenseur du Brexit et plutôt favorable à Donald Trump — n'avait rien d'une évidence en 2005, lorsqu'il n'était qu'un simple député de la circonscription de Tooting.

Après la défaite travailliste aux élections législatives de 2010, Sadiq Khan s'est trouvé condamné à se languir sur les bancs de l'opposition. Candidat à l'investiture de son parti pour la mairie de Londres, il était d'abord considéré comme un simple outsider face à Tessa Jowell, célèbre pour son rôle clé dans l'attribution des Jeux olympiques à la capitale.

EVENING STANDARD

Dans un article de l'Evening Standard, Zac Goldsmith accuse Sadiq Khan de fournir à l'extrémisme

Après sa victoire du sein de son camp, son adversaire conservateur Zac Goldsmith — un millionnaire très proche de David Cameron, alors Premier ministre — a fait un bien mauvais calcul: celui qu'une nette partie de la population reculerait à la perspective de voir sa ville dirigée par un musulman. Il s'est donc efforcé de salir la réputation de son opposant par des accusations de sympathies avec la mouvance islamiste, aujourd'hui reconnues comme une pure invention.

Loin de servir l'objectif voulu, ces coups bas ont joué en faveur de leur cible, participant à sa victoire aussi inattendue qu'écrasante.

Le candidat du parti Britain First — collectif ouvertement raciste dont Donald Trump reprendrait ensuite certaines thèses via une série de retweets, s'attirant un énième scandale — a tourné le dos au nouveau maire lors de l'annonce du résultat.

HUFFPOST UK

Paul Golding, chef du parti Britain First, tourne le dos à Sadiq Khan pendant son discours de victoire — sous les yeux du conservateur Zac Goldsmith, autre candidat malheureux.

Mais on ne peut affirmer que cette élection ait sonné le début d'une grande période de changement et d'essor pour Londres.

Le vote du Brexit est tombé à peine un mois plus tard, et en à peine plus d'un an, la ville a été endeuillée par deux terribles attentats terroristes et l'incendie de la tour Grenfell, avec ses 72 victimes.

C'est au cours de cette difficile période que le maire s'est pour la première fois confronté à Donald Trump. Leur premier conflit est survenu suite à l'attentat du pont de Westminster, au cours duquel un terroriste a renversé de nombreux passants et poignardé un policier désarmé, laissant un bilan de six morts.

Le président américain a alors tiré parti de cette tragédie pour vanter son projet de décret anti-immigration visant plusieurs États à majorité musulmane.

"Nous devons être intelligents, vigilants et durs", affirmait-il sur Twitter. "Nous avons besoin que les tribunaux nous rendent nos droits. Nous avons besoin du décret anti-immigration pour nous assurer un niveau de sécurité renforcé!"

Quelques semaines plus tard, le maire lui répondait:

Sadiq Khan

@SadiqKhan

 If he comes to London, President Trump will experience an open and diverse city that has always chosen unity over division and hope over fear. He will also no doubt see that Londoners hold their liberal values of freedom of speech very dear.

7:10 PM - Apr 26, 2018

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S'il se rend à Londres, le président Trump découvrira une ville d'ouverture et de diversité, qui a toujours préféré l'unité à la division et l'espoir à la peur. Il verra également, sans nul doute, que les Londoniens tiennent profondément à leurs valeurs progressistes, et particulièrement à la liberté d'expression.

Puis est arrivé l'attentat du London Bridge, où des islamistes ont tué huit personnes et blessé des dizaines d'autres.

La réaction de Donald Trump: une attaque brutale envers Sadiq Khan, accusé de préférer un discours "politiquement correct" à une action ferme.

Donald J. Trump

@realDonaldTrump

 We must stop being politically correct and get down to the business of security for our people. If we don't get smart it will only get worse

1:19 PM - Jun 4, 2017

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Nous devons cesser d'être politiquement corrects, et nous consacrer vraiment à assurer la sécurité de notre population. Si nous ne nous montrons pas plus intelligents, les choses ne feront qu'empirer.

Donald J. Trump

@realDonaldTrump

 At least 7 dead and 48 wounded in terror attack and Mayor of London says there is "no reason to be alarmed!"

1:31 PM - Jun 4, 2017

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Au moins 7 morts et 48 blessés dans un attentat terroriste et le maire de Londres affirme qu'il n'y a "pas de raison de s'alarmer!"

Vous avez remarqué qu'on n'est pas en train de débattre des armes à feu? C'est parce qu'ils se sont servis de couteaux et d'une voiture!

Face à ces nouvelles affirmations, un porte-parole de Sadiq Khan a déclaré que le maire avait "mieux à faire que de répondre à des tweets mal informés où Donald Trump sort délibérément ses paroles de leur contexte".

Une réaction que le président américain a ensuite qualifiée de "pathétique".

La tension est de nouveau montée entre nombre d'hommes politiques britanniques et Donald Trump lorsque ce dernier n'a pas hésité à partager trois vidéos anti-islam diffusées par le mouvement extrémiste Britain First.

TWITTER

L'une des vidéos à l'authenticité douteuse retweetées par Donald Trump. Sa source Jayda Fransen, vice-présidente du parti Britain First, a depuis été exclue de Twitter.

Le président américain s'est ensuite dit "prêt à s'excuser" pour ces publications, où figuraient de nombreuses affirmations erronées et particulièrement clivantes sur la communauté musulmane.

Le maire de Londres a été parmi les premiers à réagir:

Sadiq Khan

@SadiqKhan

 President Trump has used Twitter to promote a vile, extremist group that exists solely to sow division and hatred in our country. It's increasingly clear that any official visit from President Trump to Britain would not be welcomed.

11:59 AM - Nov 30, 2017

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Le président Donald Trump a utilisé Twitter pour mettre en avant un répugnant mouvement extrémiste, dont l'unique raison d'être est de semer la division et nourrir la haine au sein de notre pays. Il devient de plus en plus clair que toute visite officielle de sa part au Royaume-Uni ne serait pas la bienvenue.

Ces événements ont également instauré un rapport de confrontation entre les deux hommes, si bien qu'à l'émergence du débat sur la politique consistant à séparer les enfants de clandestins de leurs parents à la frontière mexicaine, Sadiq Khan n'a pas tardé à interpeller Donald Trump sur le sujet:

Sadiq Khan

@SadiqKhan

 President Trump's ban on refugees and immigrants from certain countries is shameful and cruel. https://www.facebook.com/MayorofLondon/posts/409741652705331 …

11:55 AM - Jan 29, 2017

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Le rejet des réfugiés et des migrants issus de certains pays par le président Donald Trump est aussi honteux que cruel.

Mais le président américain n'est pas le seul homme politique de premier plan à reprocher au maire des événements survenus à Londres.

Face au récent pic des homicides dans la capitale britannique —qui a même dépassé la proportion de meurtres dans la ville de New York, au printemps—, l'animateur de télévision Piers Morgan compte parmi les personnalités reprochant à Sadiq Khan son absence de déclaration publique après un jour férié particulièrement meurtrier, un peu plus tôt dans l'année.

Finalement confronté aux questions des journalistes, le maire s'est efforcé de détourner les accusations en s'en prenant aux coupes du gouvernement dans le budget de la police — une démarche jugée choquante par les familles des victimes, même s'il a finalement annoncé une série de mesures en faveur de l'augmentation du budget de la police.

Pour d'autres, son traitement de la crise du logement est loin d'être à la mesure des changements radicaux qui s'imposent: la pénurie chronique d'habitations salubres a été tragiquement mise en exergue par l'incendie de la tour Grenfell.

Sadiq Khan, qui rédigerait parfois lui-même ses communiqués de presse, a remporté sa victoire électorale en se présentant comme un ardent défenseur de la justice et de l'égalité. Sa promesse d'aider des promoteurs à bâtir "au minimum" 80 000 nouveaux logements sociaux par an lui avait valu le vote de nombreuses familles en difficulté.

Mais à la moitié de son mandat et alors que la demande atteint des sommets, il a reçu des critiques quant à la lenteur de la mise en œuvre de ses promesse électorales. En 2017-2018, la construction de 12.500 nouveaux logements "abordables" a toutefois commencé, et l'élu a également lancé un plan pour construire 10.000 logements sociaux dans la capitale d'ici à 2022.

Sadiq Khan s'était aussi engagé à geler les tarifs des transports en commun et à investir dans les infrastructures à travers l'organisme public consacré. Mais aujourd'hui, les embouteillages sont en hausse — un mauvais présage pour d'autres importants engagements touchant à la pollution de l'air —, et les projets d'amélioration du réseau prennent du retard.

Tout cela ne passe pas inaperçu auprès de la population: un sondage effectué au mois de mai signale une chute de 9% de sa popularité.

Mais Sadiq Khan garde un atout majeur: son image de progressiste pro-européen, dans une ville où le vote anti-Brexit a localement atteint les 70%.

Le maire de Londres comme le président des États-Unis semblant bien décidés à être candidats à leur propre succession, l'histoire de ces deux figures est encore loin d'être terminée.

Cet article, publié à l'origine sur le HuffPost britannique, a été traduit par Guillemette Allard-Bares pour Fast For Word.

13 juillet 2018

A Londres la Fête à Trump !

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13 juillet 2018

Ce vendredi 13 juillet, la reine Elizabeth II doit recevoir le président des États-Unis Donald Trump...

reine

Ce vendredi 13 juillet, la reine Elizabeth II doit recevoir le président des États-Unis Donald Trump, et son épouse Melania, au château de Windsor. Dans le cadre de leur visite officielle au Royaume-Uni, l'hôte de la Maison-Blanche et la première dame sont invités à un « full tea » royal. Il s'agit d'un thé complet avec sandwiches salés au concombre, à l'œuf et au saumon, scones et petits gâteaux préparés par le maître queux de la résidence de campagne de Sa Majesté. Le thé provient du vénérable fournisseur de la Cour, Twining, tandis que le nuage de lait est originaire des propres vaches « jersey » de son élevage de Windsor.

Le choix de la cérémonie du thé est symbolique. Provoquée par l'autorisation donnée par Londres à la Compagnie des Indes occidentales de vendre du thé aux treize colonies d'Amérique sans payer les taxes, la rébellion de la Boston Tea Party, le 16 décembre 1773, avait débouché sur la proclamation, trois ans plus tard, de l'indépendance des États-Unis.

Au douzième chef de l'exécutif américain que la souveraine a connu depuis son accession au trône, en 1951, la reine dispensera le même charmant sourire, la même aimable bienvenue, les mêmes propos routiniers. Elle fera son devoir, quels que soient ses sentiments vis-à-vis d'un président qui a déclaré avant son départ : « J'ai l'Otan. J'ai aussi le Royaume-Uni, ce qui est en quelque sorte un problème. Et j'ai Poutine. Franchement, Poutine pourrait être le plus facile parmi eux. »

« D'une certaine façon, les Américains considèrent Elizabeth II comme leur reine, surtout sur la côte Est. Les plus âgés se souviennent bien sûr de la guerre. Elizabeth II est sans doute la célébrité numéro un après le président, cela va de soi », indique le sondeur Robert Worcester, qui préside la Pilgrim's Society, la société de concorde transatlantique, dont la souveraine est présidente d'honneur.

Thatcher jalouse de Reagan

La reine est très attachée à la « relation spéciale » entre le Royaume-Uni et les États-Unis. La cheffe des armées est atlantiste dans l'âme. Reste que ses rapports avec les différents présidents américains n'ont pas toujours été faciles.

Eisenhower, artisan aux côtés de son père, de Churchill, de Montgomery et de De Gaulle de la victoire sur le nazisme, a toujours tenu une place particulière. Preuve de cette estime, lors de sa visite officielle en 1959, « Ike » a été invité à loger, à titre exceptionnel, dans le château royal privé de Balmoral, en Écosse. En 1961, la cheffe de l'État accueille avec éclat John Kennedy et son épouse, beaux, jeunes et au magnétisme hors du commun. La reine, en revanche, se méfie de Lyndon Johnson, qui voulait que les soldats britanniques se joignent aux GIs dans sa guerre vietnamienne. La descendante de George III, le souverain qui perdit l'Amérique, ne garde pas non plus un très bon souvenir de Richard Nixon, qui rêvait, l'impudent, de marier sa fille Tricia au prince Charles.

Jimmy Carter a défrayé la chronique lors de sa venue en 1977 en embrassant la reine-mère Elizabeth sur la bouche. La veuve de George VI, décédé en 1951, avait déclaré, pince-sans-rire, « personne ne m'a fait cela depuis la mort de mon mari ». Horrifiée, sa fille avait détourné pudiquement les yeux. Ronald Reagan a été visiblement l'un de ses présidents favoris, comme l'atteste leur promenade à cheval dans le parc du château de Windsor, point culminant de la visite officielle du chef de l'exécutif américain et de sa femme Nancy en juin 1982. Le courant passait entre l'ancien acteur hollywoodien et la reine. La Première ministre, Margaret Thatcher, en avait même été un peu jalouse. L'intervention militaire unilatérale des États-Unis, en 1983, à la Grenade (Antilles) n'avait pas gâché cette amitié, malgré la remontrance peu amène de Maggie à Ronnie : « Après tout, ce sont les îles de Sa Majesté. »

Fossé de générations

Son successeur, le patricien George Bush, soulève l'enthousiasme de la cour d'Angleterre. C'est un WASP (white anglo-saxon protestant) grand chic, dont la fortune date de quelques générations déjà, sorti de Yale et héros de la guerre du Pacifique. Bref, le prototype même de l'Américain fortuné de la côte Est, dont les Windsor se sentent naturellement proches. Les deux pays sont alliés lors de la première guerre du Golfe contre l'Irak, en 1991. Mais lorsque Bill Clinton devient l'hôte de la Maison-Blanche, le fossé de générations se creuse. Ainsi, Elizabeth II doit-elle forcer sa nature pour poliment sourire aux blagues que lui raconte le président américain. Mais elle lui sera reconnaissante du rôle crucial qu'il a joué dans l'accord intervenu en 1998 en Irlande du Nord.

Elizabeth II trouve à Bush Junior, allié de la Grande-Bretagne en Irak et en Afghanistan, des vertus d'homme d'État. Après le 11 septembre 2001, le Royaume-Uni s'est rangé résolument aux côtés de l'Amérique meurtrie. Trois jours après les attentats de New York et de Washington, dans lesquels ont péri une centaine de Britanniques, un orchestre militaire a interprété pour la première fois dans l'histoire du royaume l'hymne américain lors de la traditionnelle relève de la garde.

Elle a apprécié l'humour, la courtoisie et les manières délicates de Barack Obama. Elle a pardonné à Michelle Obama de l'avoir prise par la taille lors de la photo officielle. Comme l'avait dit François Mitterrand, « c'est une vraie reine »…

12 juillet 2018

L'ÉDITO de Henri Vernet - Le Parisien - Trump Imperator

Quels que soient les pays visités, quel que soit l’ordre du jour, Donald Trump débarque avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ainsi du sommet de l’Otan, qui s’est achevé ce jeudi à Bruxelles et réunissait la puissante Amérique et ses alliés canadien et européens. Trump Imperator commence par une bonne engueulade : « De nombreux pays ne paient pas ce qu’ils devraient et, franchement, de nombreux pays nous doivent un énorme paquet d’argent depuis des années ». Il aurait pu dire un « pognon de dingue »… En clair, l’Oncle Sam en a assez d’assurer à grands frais la défense d’une Europe qui ne prendrait pas assez sa part. C’est oublier qu’après le 11 septembre 2001, les alliés européens activèrent sans barguigner l’article 5 du Traité prévoyant la solidarité des membres de l’Alliance en cas d’attaque contre l’un d’entre eux. Deuxième charge trumpienne : « Nous protégeons l’Allemagne, nous protégeons la France… » Non, Mister President. La France est certes une alliée fidèle des Etats-Unis, mais depuis de Gaulle et la politique de dissuasion nucléaire, maintenue par tous les successeurs du général à l’Elysée, elle ne s’en remet qu’à elle-même pour ce qui concerne sa sécurité ultime. De plus, elle n’a pas attendu les foudres donaldesques pour hausser son effort de défense, Emmanuel Macron s’étant engagé, dès l’an dernier, à le porter à 2 % du PIB. Mais qu’importent les faits, l’essentiel pour Trump, déjà passé à un autre sujet, est de faire le buzz planétaire.

trump otan

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