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Jours tranquilles à Paris
26 septembre 2019

Francis Bacon

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26 septembre 2019

Prune Nourry à la Galerie Templon

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Prune Nourry

Après son succès au musée Guimet en 2017, Prune Nourry investit pour la première fois l’espace de la galerie Templon rue du Grenier Saint Lazare et présente Catharsis. L’exposition, qui sera inaugurée le 7 septembre, rassemble un ensemble de nouvelles sculptures en dialogue avec des extraits de Serendipity, son premier long métrage documentaire.

L'exposition Catharsis marque un tournant dans la démarche créatrice de l’artiste. Depuis plus de douze ans, Prune Nourry développe une œuvre pluridisciplinaire, puissante et sensible explorant le corps au filtre de la question du genre et de l'hybridation. Objective comme un chercheur ou un anthropologue, elle tenait son sujet à distance. Récemment soignée pour un cancer du sein, la jeune femme s’est sentie devenir, le temps du traitement de la maladie, sujet de son propre travail et sculpture aux mains des médecins. Avec Catharsis, armée de ses outils de sculpteur, Prune Nourry se réapproprie son corps et sa féminité, tissant un écho intime entre ses recherches passées et son expérience de vie.

Toutes les sculptures de l’exposition s'inscrivent dans la lignée des ex-voto, ces offrandes populaires qui, sous la forme d’un objet, d’un membre ou d’un organe, cristallisent les remerciements ou les espoirs de guérison des hommes et des femmes confrontés à la peur, à l'infertilité et à la maladie. A toutes les époques et dans toutes les cultures, on retrouve cette idée de transfert d’une émotion vers un objet. Pour créer les œuvres de l'exposition Catharsis, Prune Nourry a travaillé avec des archéologues, des sociologues et des artisans et s'est nourrie des différentes formes et matériaux empruntés par ces objets.

L'exposition présente quelques extraits choisis du film Serendipity où l’artiste explore la connexion étrange entre ses œuvres passées et sa maladie. Le film témoigne de son parcours transformant son traitement médical en une véritable épopée artistique.

Dans la dernière séquence du film Serendipity apparaît The Amazon, une sculpture monumentale de 4 mètres de haut, en béton et yeux de verre, inspirée d'un marbre antique du Metropolitan Museum of Art représentant une amazone blessée. Cette œuvre a été créée par Prune Nourry dans un geste cathartique contre la maladie. Empruntant à la tradition des ex-voto, notamment les "Mizuko Kuyo" japonais, l’œuvre est recouverte de milliers de bâtons d’encens. Lors d’une performance publique au cœur de Manhattan, l’encens est parti en fumée, comme un symbole de guérison. Dans l’exposition Catharsis, une sculpture miniature en bronze, simulacre de la sculpture monumentale, est la mémoire de ce geste.

Datées de 2010, les œuvres en verre de laboratoire In Vitro témoignent de la « sérendipité » à l'œuvre dans le travail de Prune Nourry. Ces œuvres ainsi que l’intrigante River Woman produite pour Glasstress 2019 dans le cadre de la Biennale de Venise sont des ex-voto des temps modernes où les espoirs de fertilité prennent la forme de tubes à essais dans les hôpitaux de procréation médicalement assistée.

Catharsis partage avec le regardeur l’espoir de l’homéostasie du corps et de l’équilibre de l’âme.

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25 septembre 2019

Du 2 octobre au 24 février 2020. « Futur, ancien, fugitif. Une scène française », au Palais de Tokyo

Que se cache-t-il derrière cet étonnant titre, inspiré d’un livre d’Olivier Cadiot ? Un de ces panoramas de la scène artistique française dont nous régale régulièrement le Palais de Tokyo, à Paris. Après « Notre histoire… » en 2006 et « Dynasty » en 2010, l’institution, désormais dirigée par Emma Lavigne, tente de réinventer le périlleux exercice avec cette nouvelle exposition. Pas question d’aligner les jeunots sans queue ni tête, mais plutôt de construire un parcours autour d’affinités électives, qui mêle toutes les générations. Côté anciens, Marc-Camille Chaimowicz, Maurice Blaussyld et Laura Lamiel sont invités à dialoguer avec de jeunes espoirs comme Linda Sanchez, Sarah Tritz ou Nicolas Tubéry, histoire de dévoiler les mille facettes de l’Hexagone artistique.

25 septembre 2019

La 46e FIAC, au Grand Palais

Au sein des espaces prestigieux du Grand Palais, à Paris, la FIAC aura lieu cette année du 17 au 20 octobre 2019 et fêtera sa 46e édition.

La 46e édition de la Foire internationale d’art contemporain accueillera près de deux cents galeries venues de dix-neuf pays et s’accompagnera d’une dense programmation hors les murs, avec pour figure de proue l’artiste japonaise Yayoi Kusama pour une carte blanche sur la place Vendôme. Aux abords piétonnisés de la foire, FIAC Projects a fait appel à Rebecca Lamarche-Vadel pour présenter une quarantaine de sculptures et d’installations (Laure Prouvost, Abraham Poincheval, Johan Creten…). Dans la continuité du traditionnel parcours d’œuvres à travers le jardin des Tuileries, la foire présentera à nouveau un ensemble d’architectures éphémères (Jean Prouvé, Odile Decq…) sur la place de la Concorde.

24 septembre 2019

La performeuse Marina Abramovic de retour à Belgrade pour une rétrospective

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L’artiste de performance pionnière, Marina Abramovic, est revenue samedi à Belgrade pour inaugurer la dernière exposition d’une rétrospective majeure de tournées, marquant ainsi son premier retour au foyer professionnel depuis près de 50 ans.

La femme de 72 ans, vêtue de noir, a invité des reporters au Musée d'art contemporain de Belgrade à l'aube (0423GMT) pour le "nettoyage symbolique de sa carrière".

La rétrospective, intitulée "The Cleaner", présente plus de 100 œuvres tirées des performances provocatrices des 50 dernières années d'Abramovic, dont beaucoup ont vu l'artiste mettre son corps en péril.

"Vous savez que pour moi, c'est très émouvant d'être ici, et ce n'est pas facile, il y a beaucoup de nostalgie, beaucoup de souvenirs oubliés", a-t-elle déclaré à propos de son retour dans la capitale serbe, un lieu qui, selon elle, a façonné son avenir d'artiste .

"J'ai appris trois choses ici: de ma grand-mère, j'ai appris de la spiritualité ... de mon père, j'ai appris le courage, et de la volonté de ma mère et de sa discipline", a-t-elle déclaré.

L’exposition, qui fait le tour de l’Europe depuis 2017, présente des montages photographiques et des bobines vidéo reprenant nombre des œuvres les plus audacieuses d’Abramovic, dont une où elle a aménagé une table de 72 objets, parmi lesquels des ciseaux figurés et un fusil chargé, invitant les spectateurs à utilisez-les sur elle "comme vous le souhaitez".

Une autre pièce de 1997, intitulée Balkan Baroque, l'a vue assise et nettoyer 1 000 os de boeuf tout en chantant des chansons folkloriques de sa jeunesse, ce qui lui a valu un prix Lion d'or à la Biennale de Venise.

De jeunes artistes serbes ont également repris des représentations samedi, notamment un homme et une femme nus à l'entrée d'une porte, obligeant les amateurs de musées à passer près de leur corps. 

Donnant conseil à la jeunesse, l'artiste a déclaré: "Il est très important de suivre votre cœur, vos idées, sans faire de compromis."

"Vivre pour son art, ce qui demande beaucoup de sacrifices", a-t-elle ajouté.

Au début de l'exposition, Abramovic s'est brièvement assis pour reconstituer une performance à New York en 2010 intitulée "The Artist is Present".

Cette pièce longue de trois mois la voyait s'asseoir en silence, sans bouger, sept heures par jour, six jours par semaine, pendant que les visiteurs s'asseyaient à tour de rôle.

Lorsqu'on lui a demandé si elle utiliserait sa renommée pour apporter davantage de soutien aux artistes serbes, Abramovic a répondu:

"Je ne suis pas un politicien, mais un artiste, et je crois que cette exposition montrera aux politiciens qu'investir dans la culture l'amènera à des niveaux plus élevés."

L'exposition sera ouverte à Belgrade jusqu'au 20 janvier 2020.

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24 septembre 2019

Le corps sans entraves

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Carolee Schneemann, Forbidden Actions-Museum Window, 1979.
Au printemps dernier disparaissait Carolee Schneemann, pionnière de l'art féministe et du body-art, connue pour ses performances et ses films-collages revendiquant, pour le corps féminin, le corps nu et libéré, le droit d'apparaître et de le faire depuis les canons de l'histoire de l'art. Carolee Schneemann fut également peintre, comme le rappelle cette rentrée une exposition à la galerie Mfc Michèle Didier.

Pour le corps féminin, elle revendique alors non seulement un statut, entendu, de corps-image, mais également un statut de corps-créateur, s'appropriant avec humour la figure de Paul Cézanne : Cézanne serait une femme, le "-anne" de son nom indiquant forcément une possible subversion. Plus tard, elle s'attaquera, à travers des montages d'images auxquelles elle superpose l'empreinte de son propre corps, à la figure d'un Yves Klein, manière de subvertir les anthropométries de celui pour qui le corps féminin fut un simple outil, laissant son empreinte sur la toile qu'il signait ensuite de son nom.

• Carolee Schneemann, jusqu'au 9 novembre à la galerie Mfc Michèle Didier, à Paris

23 septembre 2019

Le théâtre de la cruauté exposé

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Roger Ballen, "Immersed", 2016 © Marguerite Rossouw

Lorsqu'il se rend à Paris, Roger Ballen visite la Halle Saint-Pierre, dans le XVIIIe arrondissement. Pour sa série d'expositions en Europe qui reviendront sur son travail, il a donc tout naturellement fait le choix d'y exposer à son tour. Dans ce lieu dédié à l'art brut, le photographe, Américain d'origine mais Sud-Africain d'adoption, revient sur cinquante années de carrière.

Mais c'est par une partie inédite de son œuvre que l'on pénètre dans son univers sombre et tendre à la fois, habité par la puissance de l'inconscient libéré : des installations, proches de celles d'un Edward Kienholz par la forme, et pourtant immanquablement signées. C'est bien de l'univers ballenesque qu'il s'agit, cet adjectif employé par l'artiste pour le désigner sans lui ôter son mystère : des poupées éventrées, des masques de cire animés, des chiens et des rats, des oiseaux et des trouvailles de marché aux puces, et puis ces têtes aux cavités béantes.

Tous ces éléments, on les retrouve dans ses photographies exposées à l'étage, soit la partie de son travail qui le rendra célèbre et lui assurera autant la reconnaissance du monde de l'art que de la contre-culture – à l'instar du duo Die Antwoord, ses fans sous l'éternel et occasionnels collaborateurs. Des premières séries captant l'Afrique du Sud et ses marginaux sans visage, aux plus récentes quittant le portrait pour basculer dans des mises en scène mêlant réel et fiction, et enfin ses toutes dernières expérimentations en couleur, toutes découlent de ces installations, qu'il n'avait jusque-là jamais montré.

• Le monde selon Roger Ballen, du 7 septembre au 31 juillet à la Halle Saint-Pierre, à Paris

22 septembre 2019

Francis Bacon comme vous ne l'avez jamais lu

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Francis Bacon, "Portrait de Michel Leiris", 1976, Collection Centre Pompidou, Paris (c) MNAM-CCI / B. Prevost / Distr. RMN-GP (c) The Estate of Francis Bacon All Rights Reserved, ADAPP Paris et DACS, Londres

A l'instar d'autres grands noms de l'histoire de l'art - Marcel Duchamp, René Magritte ou Henri Matisse -, consacrer une rétrospective à Francis Bacon relève du tour de force. Comment faire voir - et le faire autrement - ces artistes entrés dans l'imaginaire collectif, sans décevoir les attentes de chefs-d’œuvre connus ? Et ce, tout en évidant la redondance par rapport aux multiples expositions, forcément blockbuster, qui auront déjà consacré en amont l'artiste ?

Ces stars de l'art, le Centre Pompidou leur a tous déjà dédié une rétrospective pensée comme une relecture. Francis Bacon est le dernier en date, avec une approche placée sous le signe de la littérature, après avoir, à Paris, fait l'objet d'importantes rétrospectives au Grand Palais en 1971 et au Centre Pompidou en 1996.

Tout en se concentrant sur les deux dernières décennies de sa production, de 1971 à 1992, années de la simplification formelle, le conservateur Didier Ottinger superpose à ce cadre chronologique une seconde lecture : l'influence des images venues des lettres sur l'œuvre de Francis Bacon. A la manière d'un dépliage de sa bibliothèque, on entend, lus à haute voix dans des salles attenantes, les livres dont il a tiré, plus que des images, des fulgurances : d'Eschyle à Nietzsche en passant par Joseph Conrad ou George Bataille.

• Bacon en toutes lettres, du 11 septembre au 20 janvier au Centre Pompidou à Paris

22 septembre 2019

Back Side/Dos à la mode

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Musée Bourdelle (Paris) Jusqu'au 17 novembre 2019
Présentée initialement au Musée le Musée Mode et Dentelle de Bruxelles en collaboration avec le Palais Galliera, Musée de la mode de la Ville de Paris, l'exposition "Back Side/Dos à la mode" consacrée au vêtement vu de dos a franchi le Quiévrain pour s'implanter à Paris au Musée Bourdelle.

Avec une belle acuité, le commissaire Alexandre Samson, responsable des collections contemporaines au Palais Galliera, a revu le parcours de la (dé)monstration, au demeurant inédite par son rappel de la nature tridimensionnelle du vêtement, sous l'angle d'une mise en résonance entre arts appliqués et beaux arts avec un dialogue entre la statuaire, et les oeuvres puissantes du maître des lieux, le sculpteur Antoine Bourdelle, et un florilège de modèles de couturiers et créateurs.

Avec des pièces du 18ème siècle à l'époque contemporaine, la monstration, qui s'inscrit également dans une lecture inédite de l'Histoire de la Mode, bénéficie de la superbe scénographie de Jean-Julien Simonot qui use largement des effets de perspective avec une présentation à vue sur des podiums à degrés, seules les quelques pièces les plus anciennes étant sous vitrine.

Vue de dos : du "camouflage coquet de la nudité*" au dévoilement polysémique

A la linéarité chronologique qui rend compte de l'influence de l'évolution des moeurs, de l'émancipation féminine et du développement de la société des loisirs avec la balnéarité et le nautisme, le commissaire a préféré une approche thématique conceptuelle et analytique.

Conceptuelle, à l'aune d'une symbolique polysémique, car si le côté face du vêtement arme de séduction féminine est destiné à sublimation de la beauté, le côté pile se réfère à l'imaginaire érotique sollicité par une nudité savamment ordonnée.

Analytique car le parcours intègre la signification implicite avec toutes les déclinaisons du décolleté, de la nuque au creux des reins, et décrypte le vocabulaire du décolleté avec sa multiplicité ornementale, des découpes aux bretelles, inserts de dentelles, liens, incrustations et parures extravagantes qui, de surcroît, constitue une ode à la créativité et au savoir-faire des artisans de la mode.

L'exposition est délivrée en neuf sections thématiques qui se déploient dans les différents espaces du musée dont l'atelier - avec le corset dorsal "Rose Corset" de Alexander McQueen pour Givenchy et les robes protubérances de Rei Kawakubo pour la marque Comme des Garçons - et dans Hall des plâtres avec un quintet de modèles de créateurs contemporains dont celui de Martine Sitbon repris pour l'affiche.

L'essentiel est présenté dans l'aile Portzamparc dédiée aux expositions temporaires avec, entre autres et en préambule, des scènes iconiques du cinéma dont celle de "Le grand blond avec une chaussure noire" d’Yves Robert dans lequel Mireille Darc arbore une robe à l'époustouflant décolleté plongeant qui ouvre la monstration et des photographies dont celles de Jeanloup Sieff fasciné par le dos des belles.

Si domine son embellissement parfois équivoque et toujours ambivalent, le dos est parfois utilisé comme panneau publicitaire, même de manière élégante par Schiaparelli, considéré pour sa fonction de porte-charge dans des propositions peu gracieuses telles la robe à traîne sac à dos de Yohji Yamamoto ou détourné en porte double manteau par Nick Klavers, domine l'embellissement parfois équivoque et toujours ambivalent.

Par ailleurs, le dos appréhendé comme instrument de soumission inspire à John Galliano une robe fourreau fermée par 51 boutons et à Jean-Paul Gaultier une combinaison corset à 168 oeillets encadrant la "Femme bras au dos".

Mais certains, tels Thierry Mugler avec sa robe ailée de sa collection "L'Hiver des anges" et Charles James avec un manteau du soir aux ailerons sous l'égide de l'enfant triomphant de l'aigle de la "Première victoire d’Hannibal" de Bourdelle, métamorphosent la silhouette.

D'autres, dont Balenciaga, Rick Owens, Jean-Paul Gaultier et Maggy Rouff, proposent une déclinaison moderne de la traîne qui accompagne un dos blousant en contraste avec le torse d'Adam.

Bien évidemment, le thème majeur est celui du dos nu avec sa paradoxalité problématique,dénudé mais voilé, offert à la vue et se dérobant.
Ainsi est-il décliné en versions jour, parfois audacieuses, de la robe de plage de Grès à la robe cocktail de Jean Patou en passant par la robe d'été de Guy Laroche, le tailleur-short de Claude Montana et le body-jupe d'Alaïa qui dialoguent judicieusement avec les deux versions des reliefs "L'Aurore" de Bourdelle, l'une nue, l'autre drapée.

Et il prend toute sa dimension avec les robes du soir quand, dans les années 1930, le décolleté fait volte-face dans une version élégante et ultra-chic du classique fourreau noir ensuite sophistiquée par les couturiers contemporains.

Autour du buste de "La Liberté", les couturiers donnent libre cours à leur imagination et à leur fantaisie.

Démultipliés par une jeu miroir, le visiteur retrouve, et entre autres, le jeu de la transparence avec Yves Saint Laurent, le décolleté "bénitier" de Thierry Mugler avec sa cascade de fleurs d'or, la manche fendue qui devient décolleté chez Martin Margiela, le fourreau seconde peau de Alaïa et l'échancrure vertigineuse du modèle de Ann Demeulemeester.

Pour rêver, sûrement, fantasmer, peut-être, et vice versa...

* in catalogue "Le dos mis en avant - Harold Koda"

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20 septembre 2019

Les couleurs et l'énergie de Hassan Hajjaj investissent la Maison européenne de la photographie à Paris

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La photographie kitsch et colorée du photographe londonien d'origine marocaine Hassan Hajjaj investit toute la Maison européenne de la photographie jusqu'au 17 novembre 2019.

On avait remarqué les tableaux colorés et kitsch de Hassan Hajjaj à la première foire d'art africain AKAA, en 2016. Pour sa première grande exposition parisienne, la Maison européenne de la photographie donne carte blanche au photographe londonien d'origine marocaine. Dans le cadre de la 3e Biennale des photographes du monde arabe, ses images investissent l'ensemble des locaux de la MEP qui se transforme en "Maison marocaine de la photographie".

Dès l'entrée, le ton est donné : les sièges sont couverts de coussins en plastique fabriqués avec des sacs de couscous. Un peu plus loin, bras dessus bras dessous, une bande de filles hilares avec sur le nez de (faux) foulards siglés Louis Vuitton nous regardent depuis un cadre orné de bouteilles rouges de Coca Cola. Des tables basses en plastique indiquent la sortie ou proclamant "Stop" en arabe sont posées à côté de caisses de soda en forme de siège, sous une "interdiction d'uriner" (toujours en arabe) en lettres dorées.

Du design au studio photo
Né en 1961 à Larache, sur l'Océan Atlantique, il a émigré à Londres avec sa famille à l'âge de 12 ans. Il a baigné dans les milieux hip-hop et reggae et travaillé dans le design avant de devenir photographe à la fin des années 1980. Il est aujourd'hui dans les collections du Brooklyn Museum, du Victoria and Albert Museum de Londres, du Los Angeles Museum of Contemporary Art.

Sur trois étages de la MEP, Hassan Hajjaj décline à peu près la même formule : des portraits de personnages assez kitsch habillés de couleurs vives, sur un fond également vif. Il les photographie dans la rue. Il les saisit aussi souvent en studio, à la façon des grands maîtres africains (Malick Sidibé, Seydou Keita), avec comme décor un tapis en plastique comme ceux que son oncle tissait.

Parodie des photos de mode
Au début, l'artiste s'est amusé à parodier les séances de photographie de mode réalisées avec des mannequins occidentaux dans les rues de Marrakech ou de Casablanca. Lui, il a fait poser des Marocaines, dans ses propres créations textiles, des djellabas ou des caftans aux couleurs vives à pois, aux motifs léopard ou camouflage, ou encore portant le sigle de marques de luxe, imitant les poses des mannequins. Leurs babouches aux motifs originaux sont souvent projetées au premier plan. Il les prend en contreplongée, comme pour leur donner de l'importance.

Ses modèles sont voilées ou pas car, dit-il, "je comprends qu'on puisse trouver dérangeant que certaines des femmes que je photographie soient voilées, mais regardez comme elles sont modernes et provocantes ! Elles mêlent tradition et mode pop ; je les trouve d'une force et d'une puissance inouïes, absolument magnifiques".

Pop-art d'aujourd'hui
Et comme presque toujours, il encadre ses photographies avec des conserves, des boites de Coca, de harissa, de sauce tomate, de saucisses de poulet… Il crée une espèce de pop-art d'aujourd'hui, interrogeant la société de consommation, le monde de la mode et de la contrefaçon. D'ailleurs, pour rigoler, Rachid Taha l'avait baptisé Andy Wahloo ("Andy rien" en arabe marocain).

Il y a quelques variantes, des portraits en gros plan sont détourés à la peinture acrylique, avec un cadre en bois ou en pneu de moto.

On se dit que, à force, on va se lasser de la formule. Mais l'énergie et la bonne humeur qui se dégage de ses images l'emporte. On est quand même séduit par les couleurs de ses Gnawi Riders, maîtres gnawa (membres de confréries d'origine sub-saharienne célèbres pour leur musique) qui trônent sur leurs motos. Ou par les Kesh Angels : là ce sont des femmes, artistes du tatouage au henné, qui nous toisent du haut de leur deux-roues, voilées et affublées de lunettes noires en forme de cœur.

"Rockstars"
"Je veux partager avec le monde entier ce que je connais du Maroc : une énergie et une attitude ; l'inventivité et le glamour de la mode de rue ; le graphisme étonnant véhiculé par les objets du quotidien ; la jovialité et la force de caractère des gens", dit Hassan Hajjaj.

Mais navigant entre son pays natal et Londres, il ne parle pas que du Maroc. On aime bien aussi ses portraits d'artistes, ceux qu'il appelle ses "rockstars" : pour ceux-ci, il a poussé au maximum l'outrance des couleurs et des contrastes entre les fonds et les vêtements créés par lui et qu'il fait endosser à JR, à Rachid Taha, au danseur Loic Mabanza, aux Libanais de Mashrou' Leila, au Ghetto Gastro, sorte de gang de cuistots du Bronx…

Hassan Hajjaj
Maison européenne de la photographie
5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris
tous les jours sauf lundi et mardi, le mercredi et le jeudi 11h-20h, le vendredi 11h-22h, le week-end 10h-20h
Tarifs : 10 € / 6 €
Du 11 septembre au 17 novembre 2019

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