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Jours tranquilles à Paris
15 octobre 2019

FIAC - Place Vendôme - actuellement

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15 octobre 2019

Avenue George V - actuellement

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L'Avenue George V se transforme en véritable avenue d'art et de culture à ciel ouvert avec plus de 60 sculptures et photographies des plus grands artistes actuels en collaboration avec la Galerie Bel-Air Fine Art.

Du 15 octobre au 14 novembre 2019 sur toute l'avenue George V, 75008 Paris.

Vernissage le 15 octobre 2019, dès18h.Venez Nombreux !

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15 octobre 2019

La Fondation Carla Sozzani ouvre ses portes à Paris

La galeriste et éditrice italienne, ancienne rédactrice mode et amie proche d’Azzedine Alaïa, inaugure ce soir son nouveau lieu d’exposition dans un ancien bâtiment industriel du 18ème arrondissement.

C’est au 22 rue Marx Dormoy, dans le 18ème arrondissement de Paris, que Carla Sozzani inaugure aujourd’hui l’antenne française de sa fondation d’art milanaise. Elle a choisi un quartier dynamique en marge du centre culturel, comme elle l’avait fait en 1990, à Milan, lorsqu’elle ouvrait la Galleria Carla Sozzani qui deviendrait un an plus tard 10 Corso Como. Ce lieu pionnier de la rencontre entre la mode et les arts est devenu une référence internationale, avec des antennes à Séoul et à New York. « Je passe beaucoup de temps à Paris depuis la mort d’Azzedine [Alaïa, avec qui elle ouvrait en 2007 l’association Azzedine Alaïa et dont elle gère aujourd’hui la fondation, ndlr] », expliquait-elle à Vogue quelques jours avant l’inauguration. « Je me suis dit que c’était le moment de poursuivre ici l’aventure de ma fondation. »

Une friche industrielle devenue fondation d’art

À quelques pas du Théâtre des Bouffes du Nord, la Fondazzione Sozzani se dresse dans un ancien bâtiment industriel de 1000 mètres carrés, avec sol bétonné, structures apparentes et une grande verrière qui laisse passer la lumière. « J’aime beaucoup l’idée d’emmener la culture en dehors du centre-ville, comme nous l’avions fait à Milan à l’époque. » poursuit-elle. « Lorsque nous avons acheté le lieu, il y a plusieurs années, il était occupé par des bureaux, mais je pense qu’il s’agit d’une ancienne usine de fromage, nous avions trouvé au sous-sol tout le matériel nécessaire à sa conservation. » Vidé de ses anciennes installations, ce grand bâtiment de briques rouges laisse apparaître ses structures métalliques d’époque. « Le lieu était tellement beau qu’il y avait peu de travaux à faire, si ce n’est dans la cuisine, pour pouvoir organiser des dîners. » Amie proche d’Azzedine Alaïa, décédé en 2017, Carla Sozzani partageait avec le couturier l’amour de recevoir, mais aussi une volonté de créer des passerelles entre la mode et l’art. « Nous sommes toujours à la recherche de la beauté. Il y a beaucoup d’art dans la mode, ma vie a toujours été connecté aux deux. » Elle évoque la Biennale de Florence de 1996, pour laquelle Jean Paul Gaultier avait créé un musée éphémère, et où Azzedine Alaïa avait convié son ami et artiste Julian Schnabel.

Faire vivre les arts et la culture

Depuis, cette ancienne rédactrice mode, notamment pour Vogue Italia, collectionneuse d’art et de photographie, devenue galeriste et éditrice, a organisé de nombreuses expositions dédiées aux plus grands photographes, d’Helmut Newton à Irving Penn en passant par Sarah Moon. Pour sa première exposition parisienne, elle a convié l’artiste américain Kris Ruhs, qui en 1990 inaugurait sa première galerie. « Le lieu se prête à son travail, qui mêle la peinture et les installations. J’ai trouvé très beau et symbolique de le faire revenir 30 ans plus tard. » L’exposition se tiendra jusqu’au dimanche 20 octobre, avant de laisser place à World Press Photo, le rendez-vous du photo-journalisme, à partir du 3 novembre. Elle prépare également la nouvelle exposition de la Fondation Azzedine Alaïa, qui dressera un parallèle entre le travail du couturier et celui de Cristobal Balenciaga, dont il collectionnait les archives. Mais à chaque projet son temps; dans sa fondation parisienne, Carla Sozzani laisse place au design, à l’architecture et au travail d’artistes méconnus. « Nous travaillons sur le programme et sur la possibilité de collaborer avec d’autres institutions artistiques autour du design, de l’art et de la photographie. Au fond, ce qui est beau, c’est la possibilité d’être toujours attiré par de nouvelles choses non ? ».

Fondazione Sozzani, 22 Rue Marx Dormoy 75018 Paris Exposition Kris Ruhs - Creation Language, du mardi 15 au dimanche 20 octobre 2019

14 octobre 2019

Palais de Tokyo - vernissage ce soir

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C'était il y a dix ans. Les années 2010 s'ouvraient, territoire vierge à défricher, et s'annonçaient dans le monde de l'art en France par l'exposition Dynasty. Exposition-tremplin plutôt qu'exposition-bilan, celle-ci fusionnait pour l'occasion les espaces voisins du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (MAMVP) et du Palais de Tokyo. Et offrait une scène à une quarantaine d'artistes émergents, représentatifs d'un certain moment de la scène parisienne et de sa région, et porteurs de promesses d'espoirs pour cette belle arlésienne dénommée “scène française” (en l'occurrence francilienne). La plupart sont toujours là, exposent toujours, se sont affirmés.
Mais dix années plus tard, les dynamiques ne sont plus les mêmes. Pour entamer la décennie qui s'ouvre sous nos pieds, le Palais de Tokyo reprend le flambeau. Une quarantaine d'artistes ont été de nouveau retenus au sein de Futur, ancien, fugitif par les quatre commissaires s'étant collés à l'épineuse tâche de dessiner les contours d'une possible scène - Franck Balland, Daria de Beauvais, Adélaïde Blanc et Claire Moulène -, qui, en guise de scène, en vérité, retiennent davantage l'impossibilité productive du terme aujourd'hui. On découvrira donc des œuvres certes, d'artistes jeunes ou non, temporairement liés au territoire français sans y être nés, y demeurer, ou s'y être enracinés, liés par le partage ponctuel d'un même espace géographique, mais aussi par les liens de filiation ou de transmission qui ont pu se dessiner autour de certaines figures.
• Futur, ancien, fugitif. Une scène française, du 16 octobre au 5 janvier au Palais de Tokyo, à Paris.

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14 octobre 2019

Du 16 octobre au 5 janvier 2020. La 46e FIAC, au Grand Palais

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Au sein des espaces prestigieux du Grand Palais, à Paris, la FIAC aura lieu cette année du 17 au 20 octobre 2019 et fêtera sa 46e édition. 

La 46e édition de la Foire internationale d’art contemporain accueillera près de deux cents galeries venues de dix-neuf pays et s’accompagnera d’une dense programmation hors les murs, avec pour figure de proue l’artiste japonaise Yayoi Kusama pour une carte blanche sur la place Vendôme. Aux abords piétonnisés de la foire, FIAC Projects a fait appel à Rebecca Lamarche-Vadel pour présenter une quarantaine de sculptures et d’installations (Laure Prouvost, Abraham Poincheval, Johan Creten…). Dans la continuité du traditionnel parcours d’œuvres à travers le jardin des Tuileries, la foire présentera à nouveau un ensemble d’architectures éphémères (Jean Prouvé, Odile Decq…) sur la place de la Concorde.

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13 octobre 2019

FIAC hors les murs

13 octobre 2019

You - Œuvres de la collection Lafayette Anticipations - au MAM de Paris - vu aujourd'hui

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Du 11 octobre 2019 au 16 février 2020

Le musée présente une sélection d’œuvres d’artistes contemporains français et internationaux, issue des 330 pièces de la Collection Lafayette Anticipations – Fonds de dotation Famille Moulin.

Pensée autour d’oeuvres et d’installations acquises par le fonds depuis 2005 qui intègrent la sculpture, la vidéo, ou la performance, l’exposition présente un aperçu des dernières évolutions de l’art et rend compte de la capacité des artistes à interroger et décrypter notre monde en mutation.

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L’exposition propose une réflexion autour des notions de proximité, de partage, et tout particulièrement de dialogue, de la manière dont les oeuvres échangent avec le public, se répondent, mais aussi se transforment en se côtoyant. Des pièces spectaculaires alternent avec d’autres plus sensibles, parfois à la limite du perceptible, convoquant la vision, l’ouïe, l’odorat, mais aussi l’imaginaire de la science et de la fiction. Elle compose ainsi un panorama où les sens et l’intellect sont stimulés.

Aussi singulières et autonomes soient-elles, les oeuvres de l’exposition ont en commun de refléter, chacune à leur manière, les mues de notre monde. Elles traduisent une certaine opacité poétique (Ketuta Alexi-Meskhishvili, Olga Balema, Trisha Donnelly…) reposant souvent sur le ready made. Elles renvoient autant à la préhistoire qu’au digital (Marguerite Humeau, Rachel Maclean…), et utilisent les images de fragmentation, de transmutation, voire de disparition comme des métaphores vivantes ; la fumée, le liquide ou encore le plastique émergent ainsi sous plusieurs formes au fil de l’exposition (Michaela Eichwald, Guillaume Leblon, Liz Magor…).

Chacune des oeuvres évoque ainsi un organisme ouvert, un monde en miniature (Ian Kiaer) ou en évolution, qui résiste à l’idée même de conservation figée. Elles semblent chargées de la mémoire de leur propre passé, mais aussi de la promesse de leur possible réinvention. Elles parlent de fractures autant que de force créatrice (Anne Imhof), la destruction pouvant aussi permettre une renaissance (Michael E. Smith). En faisant dialoguer et interagir différentes oeuvres renvoyant de manière poétique à des éléments pluriels et complexes (Eau, Feu, Air, Terre et Métal), l’exposition crée autant de situations, de microclimats qui, agrégés ensemble, contribuent à la création d’une atmosphère plus globale, bien qu’elle aussi fluctuante : plus ou moins humide, sèche, froide ou chaude (Michel Blazy, Rachel Rose).

L’exposition se propose de repenser les oppositions dépassées entre les notions de nature et de culture, dans un monde de soi-disant progrès, où l’homme, entre l’animal et la machine, détruit autant qu’il produit. Comme alternatives, il peut alors choisir la dématérialisation ou encore la performance d’une identité autre (Wu Tsang, Rosalind Nashashibi et Lucy Skaer). L’exposition refuse ainsi une vision fataliste. En effet, les oeuvres, en reprenant le pouvoir, nous invitent à repenser notre rapport à l’art et à travers lui, au monde.

Avec : Saâdane Afif, Ketuta Alexi-Meskhishvili, Danai Anesiadou, Matthew Angelo Harrison, Olga Balema, Eric Baudelaire, Camille Blatrix, Michel Blazy, Katinka Bock, Peter Coffin, Delphine Coindet, Julien Creuzet, Abraham Cruzvillegas, Pauline Curnier Jardin, Trisha Donnelly, Vava Dudu, Michael E. Smith, Michaela Eichwald, Lydia Gifford, Petrit Halilaj, Yngve Holen, Max Hooper Schneider, Marguerite Humeau, Anne Imhof, KAYA (Kerstin Brätsch et Debo Eilers), Morag Keil, Ian Kiaer, Guillaume Leblon, Maggie Lee, Sam Lewitt, Rachel Maclean, Liz Magor, Helen Marten, Mélanie Matranga, Lucy McKenzie, Rosalind Nashashibi et Lucy Skaer, Shahryar Nashat, Reto Pulfer, Lili Reynaud Dewar, Rachel Rose, Cameron Rowland, Yorgos Sapountzis, Timur Si-Qin, Tatiana Trouvé, Wu Tsang, Raphaela Vogel, Erika Vogt, Anicka Yi.

Un catalogue de l’exposition sera publié aux éditions Paris Musées.

Commissaire : Anne Dressen

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Pensée autour d'une cinquantaine d'œuvres choisies parmi l'ensemble de plus de 300 que compte aujourd'hui la collection Lafayette Anticipations - Fonds de dotation Famille Moulin (Paris), l'exposition «You» rend compte de la capacité des artistes à interroger et a décrypter notre monde en mutation, et invite à une réflexion autour des idées de proximité et de partage. Aussi singulières et autonomes Soient-elles, les œuvres de l'exposition ont en commun de refléter, chacune à leur manière, les mues de notre temps, avec une certaine opacité poétique. Renvoyant autant à la préhistoire qu'au digital, elles utilisent les images de fragmentation, de transformation, voire de disparition comme des métaphores vivantes. L’accrochage propose des dialogues et des interactions entre les œuvres, dans un parcours inspiré par les théories des éléments croisant les versions orientale et occidentale (le Métal, élément fondamental de la cosmogonie chinoise, ainsi que l'Eau, le Feu, l'Air et ta Terre). «You» crée autant de situations qui, agrégées les unes aux autres, contribuent  à la création d/une atmosphère plus globale, bien qu'elle aussi fluctuante : des microclimats successivement froids, humides, chauds, tempérés, ou secs. L'exposition propose ainsi de repenser les oppositions dépassées entre les concepts de nature et de culture, dans un monde où l'humain - entre l'animal et la machine détruit autant qu'il produit. Comme alternatives, il peut alors choisir la dématérialisation ou encore la performance d'une identité autre. L'exposition refuse ainsi toute vision fataliste. En effet, les œuvres, à la fois conscientes et sensibles reprennent le pouvoir et nous obligent a repenser notre rapport à l'art, et à travers lui, au monde.

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13 octobre 2019

Hans Hartung - La fabrique du geste - au MAM de Paris - vu aujourd'hui

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Du 11 octobre 2019 au 01 mars 2020

À l’occasion de sa réouverture après d’ambitieux travaux de rénovation, le Musée d’Art Moderne présente une rétrospective du peintre Hans Hartung (1904-1989).

La dernière rétrospective dans un musée français datant de 1969, il était important de redonner à Hans Hartung (1904-1989) toute la visibilité qu’il mérite. L’exposition porte un nouveau regard sur l’ensemble de l’oeuvre de cet artiste majeur du XXe siècle et sur son rôle essentiel dans l’histoire de l’art. Hans Hartung fut un précurseur de l’une des inventions artistiques les plus marquantes de son temps : l’abstraction.

Acteur d’un siècle de peinture, qu’il traverse avec une soif de liberté à la mesure des phénomènes qui viennent l’entraver – de la montée du fascisme dans son pays d’origine l’Allemagne à la précarité de l’après-guerre en France et à ses conséquences physiques et morales – jamais, il ne cessera de peindre.

Le parcours de la rétrospective comprend une sélection resserrée d’environ trois cent oeuvres, provenant de collections publiques et particulières françaises et internationales et pour une grande part de la Fondation Hartung-Bergman. Cet hommage fait suite à l’acquisition du musée en 2017 d’un ensemble de quatre oeuvres de l’artiste.

L’exposition donne à voir la grande diversité des supports, la richesse des innovations techniques et la panoplie d’outils utilisés durant six décennies de production. Hans Hartung, qui place l’expérimentation au coeur de son travail, incarne aussi une modernité sans compromis, à la dimension conceptuelle. Les essais sur la couleur et le format érigés en méthode rigoureuse d’atelier, le cadrage, la photographie, l’agrandissement, la répétition, et plus surprenant encore, la reproduction à l’identique de nombre de ses oeuvres, sont autant de recherches menées sur l’original et l’authentique, qui résonnent aujourd’hui dans toute leur contemporanéité. Hans Hartung a ouvert la voie à certains de ses congénères, à l’instar de Pierre Soulages qui a toujours admis cette filiation.

L’exposition est construite comme une succession de séquences chronologiques sous la forme de quatre sections principales. Composée non seulement de peintures, elle comprend également des photographies, témoignant de cette pratique qui a accompagné l’ensemble de sa recherche artistique. Des ensembles d’oeuvres graphiques, des éditions limitées illustrées, des expérimentations sur céramique, ainsi qu’une sélection de galets peints complètent la présentation et retracent son itinéraire singulier.

Afin de mettre en relief le parcours d’Hans Hartung, en même temps que son rapport à l’histoire de son temps, cette exposition propose des documents d’archives, livres, correspondances, carnets, esquisses, journal de jeunesse, catalogues, cartons d’invitations, affiches, photographies, films documentaires, etc.

Figure incontournable de l’abstraction au XXe siècle, Hans Hartung ne se laisse pas pour autant circonscrire dans ce rôle de précurseur historique, car sa vision d’un art tourné vers l’avenir, vers le progrès humain et technologique, vient nous questionner aujourd’hui encore. Le parcours met en tension et en dialogue ces deux aspects complémentaires qui constituent le fil rouge de cette exposition.

Un catalogue comprenant une quinzaine d’essais et une anthologie de textes est publié aux Éditions Paris Musées.

Commissaire : Odile Burluraux

Assistante : Julie Sissia

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Hans Hartung (1904-1989) fut ^ un protagoniste majeur de l'un des plus grands bouleversements que connut l'histoire de l'art moderne : l'abstraction. De ses débuts dans l'Allemagne des années 1920 à sa mort quelques jours après la chute du mur de Berlin, Hartung a traversé une époque mouvementée avec unesoif de liberté à la mesure des phénomènes venus l'entraver. Jamais il ne cessera de peindre. Cette rétrospective, la première consacrée à l'artiste depuis cinquante ans, retrace le déploiement ininterrompu d'une œuvre fondamentalement expérimentale. Le parcours, chronologique, s'articule autour des peintures les plus emblématiques de l'artiste, qui a connu de son vivant une véritable consécration en tant que pionnier de la peinture gestuelle. L'exposition propose un regard renouvelé sur le cheminement du peintre, en accordant une place inédite aux travaux sur papier ainsi qu'aux photographies qu'il réalise par milliers. Elle nous immerge dans le processus de l'artiste, qui crée et expose ses œuvres sans hiérarchie entre les mediums; elle nous situe au plus près d'un geste qui enregistre constamment les rythmes et les puisions de son monde intérieur. Cette exposition présente également des œuvres peu vues jusqu'à aujourd'hui, tels les grands tableaux des années 1970 aux couleurs pop. Rassemblant un corpus inédit de documents d'archives, elle met aussi au jour la grande singularité de l'œuvre d'Hartung, entre spontanéité et maîtrise Avec le soutien de la Fondation Hartung Bergman, le musée d'Art moderne de Paris poursuit ici sa mission essentielle: revisiter les grandes figures de l'art moderne et leur rendre toute leur visibilité.

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Hans Hartung, peintre mouvementé

Pionnier de l’abstraction lyrique, amputé d’une jambe en 1944, il a produit une œuvre motivée par « la fabrique du geste ». Le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, pour sa réouverture, lui consacre une exposition.

Par Harry Bellet 

Il était une fois un petit garçon auquel on avait dit qu’il fallait craindre les orages. Alors, il décida de les regarder en face et, sur un cahier, de dessiner la fulgurance des éclairs. Plus tard, étudiant les tableaux de Rembrandt, ou le Tres de mayo, de Goya, il en reprit les grandes masses et les réduisit à des taches. C’était en 1922, et le jeune Hans Hartung (il était né à Leipzig en 1904) devint un des pionniers de ce qu’on appela plus tard l’« abstraction lyrique ».

C’est cette histoire que raconte, en près de 400 peintures, dessins, ou photographies, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, avec l’exposition « La Fabrique du geste ». L’institution avait déjà montré Hartung, en 1980, mais s’était cantonnée à ses premières années, s’interrompant avec les œuvres de 1939, afin peut-être de montrer à quel point il fut précurseur. En fait, on l’a su depuis, jusqu’en 1960 au moins, ses œuvres, que l’on croyait spontanées, où le geste primait tout, étaient peintes avec la plus grande minutie et de tout petits pinceaux.

« Ta voie est claire : il te faut obtenir, dans tes tableaux à l’huile, la fraîcheur de tes aquarelles. Agrandis-les ! »

Hartung accumulait les dessins, les aquarelles, les gouaches, qu’il exécutait avec une liberté totale. Puis il en sélectionnait certaines, en faisait une mise au carreau pour les agrandir fidèlement, et les reproduisait soigneusement à la peinture à l’huile sur une toile. Il suivait en cela un conseil donné par le peintre et graveur Jean Hélion en 1935 : « Ta voie est claire : il te faut obtenir, dans tes tableaux à l’huile, la fraîcheur de tes aquarelles. Agrandis-les ! » Cela lui permettait en outre de faire des économies de matériel, car il fut longtemps fort pauvre.

Il était pourtant né dans une famille de la petite bourgeoisie, si on peut qualifier ainsi un père médecin militaire. Il fait de bonnes études dans des académies d’art à Leipzig, à Dresde, puis à Paris, auprès d’André Lhote, où il apprend les principes du cubisme et se passionne pour les possibilités de composition fondées sur le nombre d’or. Il a une première exposition personnelle dans une galerie de Dresde en 1931, mais son père meurt l’année suivante. Hartung voyage, en France et en Espagne, et abandonne totalement l’Allemagne après qu’il a été interrogé par la Gestapo lors d’un séjour en 1935. Installé à Paris, il fréquente les milieux d’avant-garde. Il commence à se faire connaître, expose à Paris, mais aussi à Londres et à New York.

Une blessure déterminante

Vient la guerre. Antinazi, mais allemand, il est interné, puis s’engage dans la Légion étrangère. Après bien des péripéties, il participe au débarquement de Provence et sert comme brancardier. Il est blessé à Belfort en 1944, et amputé de la jambe droite. Sa conduite au combat lui vaudra la croix de guerre et la médaille militaire. Quant à sa blessure, elle sera déterminante dans la suite de son œuvre. C’est du moins l’avis de l’artiste Jacques Villeglé, qui l’exprime crûment mais clairement dans le catalogue de l’exposition : « La gestualité exige de la souplesse. Hartung a dû penser son métier, le penser vraiment, réfléchir à ses outils et les réinventer en permanence pour conduire une œuvre sans cesse changeante. Son handicap en a fait un artiste plus réfléchi que les autres. »

Secret d’atelier : il interdit aux critiques qui le visitent de décrire et même de nommer ses outils

Car, au faîte de sa gloire, au moment où, en 1960, il vient d’obtenir le Grand Prix de la Biennale de Venise (ex aequo avec Jean Fautrier), il bouleverse complètement sa méthode. Cessant d’agrandir ses petits dessins, il attaque enfin directement la toile, avec des outils adaptés. Le premier, c’est un aspirateur ! Un ingénieux bricolage lui permet d’inverser sa fonction, et il souffle l’air et la peinture sur le tableau. De là, il passe rapidement aux compresseurs et aux pistolets des carrossiers, abandonne l’huile pour l’acrylique, et, en excellent graveur qu’il est, incise la peinture encore fraîche avec les instruments les plus saugrenus, de la brosse à étriller les chevaux jusqu’à ces râteaux en éventail si utiles pour ramasser les feuilles d’automne. Tout cela est un secret d’atelier : il interdit aux critiques qui le visitent de décrire et même de nommer ses outils.

La construction d’un grand atelier à Antibes, l’emploi d’une équipe d’assistants qui lui préparent ses toiles et ses couleurs le libèrent totalement. Paradoxalement, c’est à la fin de sa vie, alors qu’il éprouve les plus grandes difficultés à se déplacer, que sa peinture devient totalement libre : des formats gigantesques, giflés à coups de branches de genêt, aspergés à la tyrolienne de maçon ou au pulvérisateur à vigne. Les dernières années sont les plus productives, Hartung peignant presque un tableau par jour : le vieillard fou de dessin jubile enfin, et c’est épatant.

« Hans Hartung. La Fabrique du geste », du 11 octobre 2019 au 1er mars 2020.

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat avec le Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

Harry Bellet

13 octobre 2019

Du 17 au 20 octobre. « Carte blanche à Hassan Hajjaj », à la Maison européenne de la photographie

A Paris, la MEP présente la première rétrospective en France de l’artiste anglo-marocain Hassan Hajjaj, en lui donnant carte blanche pour investir la totalité de ses espaces. | HASSAN HAJJAJ / MEP, PARIS 2019

Hassan Hajjaj va occuper toute la Maison européenne de la photographie à Paris, du sol au plafond, et risque d’en mettre plein les yeux : l’artiste invente depuis les années 1980 des portraits pop et colorés où il croise avec humour ses racines marocaines et ses influences londoniennes. Dans des cadres artisanaux ouvragés qui font partie intégrante de l’œuvre, ses sujets arborent sans complexe des tenues qui mêlent les influences et les styles : accessoires de grandes marques et hidjabs, babouches et survêtements du hip-hop. Hassan Hajjaj offre à voir aussi des objets dérivés − tapis, mobiliers ou vêtements –, auxquels il donne une forme contemporaine au kitsch assumé qui contourne les clichés.

12 octobre 2019

"Thierry Mugler : Couturissime" : six choses à savoir sur le couturier avant de voir l’exposition de Rotterdam

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Après Montréal, la première rétrospective consacrée à Thierry Mugler s'installe à Rotterdam à partir du 13 octobre. 140 tenues, costumes, croquis et archives - retraçant 35 ans de carrière - revisitent l'univers de ce couturier visionnaire, metteur en scène et photographe.

Créateur, couturier, metteur en scène, photographe, réalisateur et parfumeur, Thierry Mugler a d’abord été un danseur qui "a inventé le langage du corps" dans la mode, une liberté dans la coupe. L’exposition Thierry Mugler : Couturissime retrace le parcours de ce créateur français à l’œuvre visionnaire singulière. Première rétrospective et première monographie, après une première mondiale à Montréal, l'exposition entame sa tournée avec 140 tenues jamais exposées, accessoires, costumes de scène, clips, vidéos, archives, croquis, et la centaine d’images signées par les plus grands photographes de mode.

"Mes visions créatives n’ont pas de limite… Il y a toujours une solution Muglériene et mon seul rêve est de fasciner, transporter, envoûter l’esprit humain grâce à tous les véhicules artistiques qu’offre la vie pour rendre hommage le mieux et le plus joyeusement possible à l’univers sublime où nous vivons et au plus bel animal sur terre : l’être humain. Croyons en demain. Vive le futur".

Voici six choses que vous ne savez peut-être pas concernant ce couturier :

1 - Il obtient le plus gros budget de la Comédie-Française pour les costumes de Macbeth & Lady M

Le 6 juillet 1985, lors de la soirée d’ouverture du Festival d’Avignon, dans la Cour d’honneur du Palais des Papes, les spectateurs découvrent une version renouvelée de Macbeth de William Shakespeare. Disposant du plus gros budget de la Comédie-Française depuis sa fondation en 1680, le couturier a créé 70 costumes et accessoires : "Les acteurs sont tous dans des armures et des cuirasses magistrales, des musculatures-pourpoints, en cuir et en métal, alors qu’ils sont vulnérables en dessous". Véritable cage dorée, la robe de Lady Macbeth – une imposante structure métallique autoportante – s’ouvre pour révéler la reine déchue dans une robe simple en chiffon déchaussée de ses hautes plates-formes. Engoncées dans d’énormes fraises en satin plissé évoquant des billots de guillotine, les sorcières sont chauves : historiquement, la tonte était pour une femme une humiliation et une punition ultimes. Leurs sublimes robes Renaissance sont déchirées et calcinées, des appliques de latex créent les brûlures de fagots enflammés dans leur traîne.

2 - Il est le premier à présenter en Occident un défilé-spectacle ouvert au public

"Ma seule vraie vocation, c’est le spectacle". Loin des défilés haute couture convenus, organisés dans des salons privés, il révolutionne la mode avec ses défilés-spectacles et ses mannequins vedettes. Le podium devient comédie musicale, bulles de bande dessinée, écran hollywoodien ou cabaret glamour : ses mannequins incarnent des personnages de fiction, des superhéroines affranchies et pleines d’humour. Important un concept instauré en 1973 par le couturier japonais Issey Miyake, Thierry Mugler est, en 1984, le premier créateur à présenter en Occident un défilé-spectacle ouvert au public. Dans la salle du Zénith à Paris, 6.000 personnes assistent à un "opéra mode" réunissant 60 mannequins portant 350 modèles.

3 - Il lance la tendance des guest stars sur les podiums

Thierry Mugler comprend qu’avec les célébrités vient la célébrité. Leurs apparitions figurent parmi les moments les plus mémorables de ses défilés. Il lance la tendance des guest stars sur ses podiums en y invitant chanteuses et actrices hollywoodiennes. Avec la génération des top-models, cette extravagance caractérise les années 1980. Ses vêtements sont portés par des stars de la scène comme David Bowie, James Brown, Céline Dion, Madonna, Lady Gaga et Beyoncé.

4 - Il réalise ses propres campagnes de pub

Inséparable de l’essor des revues, la photographie de mode se substitue aux illustrations pour s’imposer dans les années 1960. A cette époque, les annonceurs n’appartiennent pas à de puissants groupes de luxe. Le rôle des rédactrices en chef grandit, leur permettant de soutenir de jeunes talents. A la tête de Vogue (France), Francine Crescent propulse la carrière de Mugler. Elle donne aussi carte blanche a deux maîtres qui bouleversent les codes de la photographie de mode : l’Australo-Allemand Helmut Newton et le Francais Guy Bourdin. Le déclic pour la photographie se produit en 1976, quand Mugler demande à Newton de réaliser une campagne publicitaire : intervenant constamment durant la séance photo, Newton lui répond : "Si tu es tellement sûr de ce que tu veux, pourquoi ne le fais-tu pas toi-même ?". Mugler se lance alors, réalisant ses campagnes visuelles, inspiré par son propre univers. Il photographie ses créations portées par ses muses, dont Iman et Jerry Hall, dans des lieux extrêmes, vierges et inaccessibles : un iceberg au Groenland, les dunes du Sahara, les aigles du Chrysler Building ou le toit de l’Opéra de Paris.

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5 - Il invente des silhouettes robotiques ou des super-héroïnes

"J’ai toujours essayé, dans mon travail, de rendre les gens plus forts en apparence qu’ils ne le sont vraiment". Thierry Mugler imagine des silhouettes aérodynamiques et robotiques qui deviendront emblématiques. Il s’inspire de la science-fiction et des super-héroïnes de bande dessinée, des armures médiévales et des uniformes, du design industriel et des automobiles futuristes. En 1989, il présente sa collection Buick en hommage à l’Americain Harley J. Earl, qui a dessiné les ailerons des Cadillac Eldorado en 1959. Le couturier conçoit des fourreaux amovibles ou "décapotables", des bustiers "pare-chocs", des ceintures "radiateur", sans oublier le sac "aileron". Son chef-d’oeuvre demeure sa Maschinenmensch [femmerobot] : en 1995, lors du défilé anniversaire des vingt ans de sa maison, la mannequin, coiffée d’un grand chapeau et vêtue d’une robe en mousseline noire sous un manteau de satin violet, révèle son corps robotisé, hommage au robot Futura du roman Metropolis. La cuirasse s’articule grâce à des empiècements rattachés par du cuir et du caoutchouc, une structure interne en plastique facilitant les mouvements sur la peau.

6 - Bien avant tout le monde, il délaisse la fourrure pour les matières synthétiques

Bien avant Jean Paul Gaultier, Prada ou John Galliano, Thierry Mugler fait le choix de refuser la fourrure et les plumes rares. "Depuis toujours, je suis fasciné par le plus bel animal sur terre : l’être humain". Selon lui, la séduction humaine réfère au monde animal qui inspire ses créations fantastiques. Les nymphes aquatiques peuplent les fonds marins de sa collection Les Atlantes : bustiers "coquillage" en verre cranté, accessoires "oursin", robe à effet "raie manta", crêtes en relief bleu espadon… Ses extravagantes Méduses résultent d’une technique inédite utilisant de l’organza plissé, bombé à la main puis laqué, avec des insertions de caoutchouc rappelant des tentacules. Son bestiaire s’inspire des reptiles, des insectes, des oiseaux et des papillons. Innovateur, le créateur n’utilise pas de fourrure mais des matières synthétiques. Il refuse les peaux luxueuses ou les plumes rares mais imite les pelages ou les carapaces. En 1997-1998, deux collections redonnent un second souffle a la haute couture française : Les Insectes comprennent un fourreau à traîne de velours noir, orné d’ailes de papillon en plumes de coq de la maison Lemarié ; La Chimère dévoile une créature mythologique avec une armure articulée, des écailles brodées de cristaux, de diamants fantaisie, de plumes et de crins de cheval.

Exposition Thierry Mugler : Couturissime du 13 octobre 2019 au 8 mars 2020. Kunsthal Rotterdam. Museumpark. Westzeedijk 341 3015 AA Rotterdam.

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