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Jours tranquilles à Paris
1 octobre 2017

Yves Saint Laurent - Le dernier défilé

Le 7 janvier 2002, quarante ans jour pour jour après avoir créé sa propre maison de couture, Yves Saint Laurent annonce son départ. Quinze jours plus tard, au Centre Pompidou, le couturier assiste au grand défilé rétrospectif de ses quarante ans de carrière. Les proches disent l'émotion, les spécialistes analysent cet alphabet de la mode qui défile sous nos yeux.

Le 7 janvier 2002, quarante ans jour pour jour après avoir créé sa propre maison de couture avec Pierre Bergé, Yves Saint Laurent annonce son départ lors d'une conférence de presse. Quinze jours plus tard, au Centre Pompidou, le couturier assiste au grand défilé rétrospectif de ses quarante ans de carrière, quarante ans de dialogue amoureux avec le corps des femmes. Un parterre de deux mille personnes voit marcher deux cents mannequins portant trois cents modèles, symboles d'une femme moderne qui traverse les décennies avec élégance et assurance. Ce jour-là, à côté de Jeanne Moreau, Paloma Picasso ou Lauren Bacall, chacune se reconnaît dans les vêtements qui apparaissent sur le podium, et qui ont marqué la mode et l'histoire des femmes.
Les proches disent l'émotion, les spécialistes analysent cet alphabet de la mode qui défile sous nos yeux. Pierre Bergé, Audrey Marnay et M. Jean-Pierre, le chef d'atelier tailleur, Dominique Deroche, l'attachée de presse, et Pamela Golbin, historienne du musée des Arts décoratifs, se souviennent.

Documentaire de Loïc Prigent (France, 2011, 43mn) ARTE

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1 octobre 2017

Ma Chatte Mon Copyright - Deborah de Robertis

https://www.youtube.com/channel/UC4_xX0eUnneDSSJDjC3Nxew

Et si la nudité utilisait les musées ? A leur tour de rentrer dans mon cadre. Et si la muse du sexe de L'Origine du monde ouvrait la toile et s'invitait pour venir récupérer ce qui lui est dû ? Et si La Joconde explosait le cadre, en réclamant son fric à ceux qui utilisent son image à tout-va ? Si son sourire figure sur de vulgaires tasses, sacs et portes-clés, c'est à elle de récolter le fruit de ces reproductions. A leur tour de gérer leur business ! 

Et si ces deux icônes s'incarnaient aujourd'hui en 2017 ? Sans aucun doute leur slogan serait "MA CHATTE MON © "

Afin de réfléchir à la question du corps, du regard, du copyright, je réunis autour de ce projet la philosophe Geneviève Fraisse, l'avocate Marie Dosé et la directrice du Centre culturel de Neimënster Ainoha Achutegui qui chacune de leur point de vue éclairent mon geste.

Le clip "MA CHATTE MON ©" a été tourné en grande partie dans les célèbres STUDIOS ROUCHON qui ont accepté de m'ouvrir leurs portes et de soutenir le projet !

De nombreux artistes ont collaboré !
Il est le fruit d'un featuring avec la rappeuse Mac Manu, le rappeur Yaway. Plusieurs artistes ont collaboré activement à ce projet: Aurore Le Duc des supporters de l'art contemporain, la violoniste Maria Poljanic Dj Idem Big factory Records, Dj MTalmi, Dj Parysee... ainsi que Nina El Polin, Bruno Brazete, Pilou Guetta, le chorégraphe Jp Chandler...

30 septembre 2017

Deborah de Robertis

29 septembre 2017

Miley Cyrus - Terry Richardson

myley

28 septembre 2017

« Gauguin », un film qui gomme la réalité coloniale

Par Violaine Morin

Le film d’Edouard Deluc, sur les écrans depuis le 20 septembre, est consacré à la vie du peintre lors de son premier voyage à Tahiti, en 1891. Mais de nombreux aspects de ce séjour sont tus.

Il y a quelques jours, Jeune Afrique soulevait un problème délicat : peut-on consacrer un film à un artiste sans rendre compte des réalités de son temps ? Dans une tribune intitulée « La pédophilie est moins grave sous les tropiques », qui a fait beaucoup réagir en ligne, notre confrère Léo Pajon posait cette question au sujet du film d’Edouard Deluc, Gauguin, voyage de Tahiti, sorti en salle le 20 septembre.

Dans ce film consacré au premier séjour du peintre en Polynésie, en 1891, on découvre un peintre souffreteux, maudit, sans le sou, qui veut partir pour Tahiti y retrouver l’inspiration. Il y prend une « épouse » autochtone, Tehura, plus jeune que lui, et vit modestement (voir pauvrement) parmi les Tahitiens.

Ce que le film ne mentionne pas, regrette Léo Pajon, c’est que cette « femme » (qui s’appelle en réalité Tehamana) avait 13 ans. L’actrice qui interprète Tehura, Tuheï Adams, est plus âgée. Paul Gauguin (1848-1903) a eu d’autres partenaires au cours de ses deux voyages en Polynésie et, même si l’on comprend que plusieurs histoires aient été résumées en une pour des raisons de longueur du scénario, elles étaient toutes plus ou moins du même âge.

« L’ARTISTE, PRÉSENTÉ COMME UN MARGINAL, SE COMPORTE COMME LES COLONS FRANÇAIS DE L’ÎLE »

« L’artiste, présenté comme un marginal qui ne veut rien avoir à faire avec les colons français de l’île, se comporte en fait en tout point comme eux en ce qui concerne ses relations amoureuses et sexuelles, regrette notre confrère. Que l’on puisse, en 2017, en France, se passer d’une réflexion sur le comportement révoltant des colons en dit long sur notre incapacité à se défaire de schémas mentaux profondément ancrés. »

La reproduction du mythe Gauguin

Pour Jean-François Staszak, professeur de géographie à l’université de Genève et spécialiste de l’imaginaire exotique, qui a travaillé sur la peinture de Gauguin, ce film se situe en fait dans « la reproduction du mythe Gauguin », qu’il a contribué à forger dans son récit de voyage, Noa Noa (1901) : celui de l’artiste incompris, parti à Tahiti pour vivre en « sauvage parmi les sauvages », isolé des zones où vivaient les Européens sur l’île.

« On ne peut pas faire un film aujourd’hui sur Gauguin sans le resituer dans le contexte colonial », fait d’emblée remarquer le géographe. Certes, le texte de sa plume Noa Noa raconte le dégoût de Gauguin pour l’administration coloniale et ses désillusions après son premier voyage à Tahiti, où il n’a pas trouvé le paradis primitif qu’il espérait. Et le film en rend plutôt bien compte, car on est loin du Tahiti solaire et préservé des cartes postales.

« Mais il s’est lui-même comporté comme un colon, tranche M. Staszak. Au cours de son second séjour, il a tenu un journal, il était proche des partis locaux, il a cherché à posséder une plantation et à devenir juge de paix, même s’il n’y est pas parvenu. Il voulait devenir un notable, et en cela il ne remettait pas en cause l’administration coloniale. »

GAUGUIN A COPIÉ L’ART DES POLYNÉSIENS

S’ajoutent à cela plusieurs éléments « franchement choquants » dans le film, selon le spécialiste. Par exemple, le jeune voisin tahitien du peintre qui finit par gagner de l’argent en vendant des statuettes inspirées de celles de Gauguin. « Le jeune tahitien est traité comme un copiste… mais c’est Gauguin qui a copié l’art des Polynésiens. De leur point de vue sans doute, cela serait vu comme une contre-vérité très offensante. »

Des femmes « qui ne font rien »

Même en imaginant que l’on n’ait pas voulu rentrer dans les détails des ambitions de Gauguin lors du second séjour, l’histoire « d’amour » avec Tehura pose de nombreux problèmes. Le film ne mentionne pas son âge, ni le fait que le peintre est atteint de syphilis, une maladie qu’il a donc transmis à ses quelques partenaires. « Il n’était sans doute pas pire que les autres, mais on ne peut pas faire comme si cela n’existait pas », fait remarquer Jean-François Staszak.

On objecte le fait que, dans le film, Gauguin se comporte quand même très mal avec la jeune fille, qu’il finit par enfermer parce qu’il est jaloux d’un Tahitien plus jeune que lui. « Peut-être, mais on nous présente ça comme de la jalousie, parce qu’elle le trompe. On en ferait presque une victime, s’amuse le professeur. Par ailleurs, je ne comprends pas d’où sort cet amour fou. Dans les lettres envoyées à ses amis restés en Europe, il se vante d’avoir plusieurs partenaires, de les rétribuer avec peu de chose, dans des relations qui relèvent souvent plutôt de la prostitution. Il parle de sexe, pas de sentiment. »

LES TAHITIENNES « NE PARLENT PAS. ELLES NE FONT RIEN. ELLES RÊVENT »

Le film semble donc être tombé dans le piège de l’imaginaire du peintre lui-même, qui espérait trouver à Tahiti une société idéale, préservée, exotique. Les femmes du film, offertes au regard du spectateur, sont en effet dans la même position qu’à l’époque, lorsque Paul Gauguin les peint et les donne à voir au public européen. « Elles ne parlent pas. Elles ne font rien. Elles rêvent. Elles sont offertes à notre regard, et on ne sait pas ce qu’elles pensent », déplore M. Staszak, pour qui il est regrettable de faire aujourd’hui un film sur Tahiti sans y faire parler les Tahitiens.

Lesquels ont d’ailleurs un rapport ambivalent avec le peintre qui a tant célébré la beauté de leur île. Il y est devenu un argument touristique présent dans la toponymie de l’île, puisqu’un lycée de Papeete, par exemple, porte son nom, et qu’un Musée Gauguin a ouvert en 1985.

Mais à l’occasion du centenaire de la mort du peintre, en 2003, un colloque organisé à l’université de Polynésie française avait été l’occasion d’un vif débat. Selon un compte rendu publié à l’époque dans Le Nouvel Observateur, un anthropologue présent lançait : « Si en Occident tu es un superhéros du symbolisme et du primitivisme, dans la mémoire polynésienne, tu n’as enfanté que des anecdotes douteuses et imprécises. »

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28 septembre 2017

« Le jeune Karl Marx » ou la horde sauvage de la révolution

Par Jacques Mandelbaum

Une vivifiante évocation de la jeunesse de l’auteur du « Capital » par le réalisateur haïtien Raoul Peck.

L’AVIS DU « MONDE » - A VOIR

Sergueï Eisenstein, génie russe, rêva d’adapter au cinéma Le Capital de Karl Marx. Personne n’en voulut, surtout pas en Union soviétique. Roberto Rossellini, génie italien, voulut quant à lui faire un biopic consacré à l’homme au cigare. Projet également enterré.

Raoul Peck, qui se propose plus modestement de nous montrer l’avènement politique du jeune Karl Marx, a, lui, trouvé dans la maison de production Agat Films & Cie (Guédiguian and co) un interlocuteur de sorte que le film se monte. Tournée en Allemagne de l’Est sur des lieux hantés par les fantômes réfrigérés du système soviétique, l’aventure interlope fut narrée en son temps dans ces colonnes.

Peck, 63 ans, est haïtien de naissance, congolais de jeunesse, berlinois de formation, cinéaste international, occasionnellement ministre de la culture de son pays natal, fondamentalement marxiste, auteur du récent I Am Not Your Negro (2016), consacré à la lutte des Noirs américains pour leurs droits civiques, qui a cassé la baraque aux Etats-Unis.

Documentaire, comme ici, ou fiction, comme son Lumumba (2000), dédié à une figure de l’émancipation congolaise, la boussole personnelle de ce réalisateur s’aimante inexorablement sur la politique.

Revivification de la momie

Il retrouve d’ailleurs, pour ce Marx fictionné, son coscénariste Pascal Bonitzer, plume complice pour tailler dans le marbre de l’Histoire un récit vivant, qui parle aux spectateurs d’aujourd’hui. Pas une mince affaire quand les personnages principaux se nomment Karl Marx, Friedrich Engels, Joseph Proudhon, Wilhelm Weitling, Mikhaïl Bakounine ou Gustave Courbet.

On imagine, avec cette horde sauvage de la révolution mondiale, les scénaristes plancher sur une intrigue à échelle individuelle, et le producteur du film, Nicolas Blanc, extorquer en leur nom l’impôt révolutionnaire aux officines capitalistes du cinéma.

Le résultat, non équivalent dans l’histoire du septième art à la place de Marx dans celle de la pensée, sans doute un peu trop sage pour cela, ne s’en laisse pas moins recommander. L’idée de cantonner cette épopée intellectuelle et politique à la jeunesse de Marx est excellente. Elle revivifie d’abord sous la forme d’un jeune homme plein de fougue et de mordant la momie broussailleuse et épuisée du père de tous les communismes dévoyés.

Elle s’arrête ensuite à une époque – 1844-1848 – à laquelle la nôtre ressemble beaucoup sans nécessairement le savoir : constat d’une iniquité grandissante de l’organisation sociale, recherche d’une réponse politique tant au vieil ordre monarchique qu’au rouleau compresseur du capitalisme industriel. Soit une révolution en marche.

Combat contre l’aliénation et la fatalité

Cela seul ne fait pas un film. Il y faut de l’incarnation, un certain rapport à la trivialité, ce que lui apportent dans une juste mesure August Diehl (en jeune Marx survolté, ambitieux et incisif), Vicky Krieps (en épouse aristocrate convertie à l’idéal révolutionnaire), Stefan Konarske (en Engels funambulesque et dandyesque expiant ses origines bourgeoises) et Olivier Gourmet (en Proudhon circonspect qui garde ses distances). Il y faut aussi une instillation subtile du combat des idées et des stratégies politiques qui animent ces personnages.

Le film, à cet égard, nous montre la rapide conquête du pouvoir que vont mener, par leur science de la dialectique et de la stratégie, Marx et Engels au sein même du camp socialiste dont ils ont, à un moment ou à un autre, partagé le combat. Contre Bruno Bauer et les hégéliens de gauche, ces philosophes teintés d’idéalisme. Contre l’anarchisme de Proudhon et son refus de la révolution violente. Contre la prédication lyrique d’un Wilhelm Weitling, l’un des fondateurs de la Ligue des justes que Marx et Engels transformeront, précisément, en Ligue communiste.

Il y a enfin, plus largement, dans ce Jeune Karl Marx, une démonstration par l’exemple d’un combat contre l’aliénation et la fatalité. De jeunes bourgeois qui brûlent leurs vaisseaux, sacrifient leur tranquillité et leur existence en sillonnant l’Europe au nom d’un idéal d’émancipation.

Des indignations, des intuitions, des analyses brillantes portant sur le logiciel du système capitaliste du XIXe siècle qui pourraient s’appliquer, sans en changer un iota, aux sociétés postindustrielles d’aujourd’hui. En un mot, la requalification assez crâne d’une pensée dévoyée par des systèmes assassins, jetée pour cette raison aux poubelles de l’Histoire, et qui, allez savoir, pourrait resservir un jour.

Film franco-allemand de Raoul Peck. Avec August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps, Olivier Gourmet (1 h 58).

27 septembre 2017

Le Crazy Horse à SYDNEY aujourd'hui

Bonjour Sydney! Notre spectacle "Forever Crazy" se déroule le mercredi 27 ... avez-vous déjà vos billets? #crazyhorseparis #ontour #Australia #ForeverCrazy #CrazyGirls #statetheatre #oz # deParis #parisianglamour #paristoaustralia #show #cabaret #dance #fun #nightout

crazysydney

crazy32

22 septembre 2017

Critique : « Ça » : la peur en famille

Par Thomas Sotinel - Le Monde

L’adaptation du roman de Stephen King remplit son contrat, sans éclat.

L’AVIS DU « MONDE » - POURQUOI PAS

Le colossal succès de Ça aux Etats-Unis (178 millions de dollars de recettes en dix jours d’exploitation), sans précédent pour un film d’horreur classé R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés), force l’attention, mais pas tout à fait l’admiration.

A tort ou à raison, on a l’impression que le réalisateur argentin Andrés (devenu Andy depuis son arrivée à Hollywood et le succès de Mama, avec Jessica Chastain) Muschietti, 44 ans, a exercé l’essentiel de son talent à établir jusqu’où il pouvait aller sans décourager ou dégoûter une fraction du public d’ordinaire réfractaire aux histoires horrifiques.

L’histoire en question est bien connue des lecteurs de Stephen King et des téléspectateurs. Une minisérie, tirée de l’énorme (1 200 pages en anglais, deux tomes de 800 pages en français) roman de l’auteur de Shining, a été diffusée en 1990 sur le réseau américain ABC, trois ans plus tard en France sur M6.

Dans le décor à la fois rassurant (la grand-rue, les commerces ­familiaux, les maisons individuelles en bois) et inquiétant (la forêt environnante, les friches ­industrielles) de Derry, ville ­fictive du nord-est des Etats-Unis, un groupe de préadolescents tente d’écarter la malédiction qui pèse sur la ville. Ce mauvais sort frappe d’abord les enfants, qui disparaissent mystérieusement.

Incarnation du mal

Le mystère est levé dès la ­première séquence du film de ­Muschietti – dont la bande-annonce dévoile une bonne partie – qui montre Georgie, un bambin qui fait flotter un bateau de papier sur les flots du caniveau. Lorsque son vaisseau sombre dans une bouche d’égout, l’enfant en ciré jaune se penche sur l’ouverture d’où sort la voix melliflue d’un clown aux yeux de la même­ ­couleur, qui se transforme bientôt en monstre à la gueule charnue et dentée (voir les textes habituels sur la peur de la castration).

Pennywise le clown dansant sera l’incarnation du mal qui pèse sur les enfants de Derry, menace à laquelle le « club des losers », dont le frère aîné de Georgie est le dirigeant suprême, va tenter de ­s’opposer. Le talent – voire le ­génie – de Stephen King est de ­tisser un réseau de correspondances entre les terreurs surnaturelles (spectres, objets habités, phénomènes physiques aberrants) et celles qui pèsent sur la vie quotidienne des enfants, persécution à l’école, parents libidineux, figures d’autorité corrompues.

Film d’horreur ­familial

Tous ces éléments sont énoncés dans la nouvelle version de Ça, sans que leur dynamique – qui, dans le roman, produit une impression étouffante – soit ­vraiment mise en œuvre. Que la salle de bains de la seule fille du groupe, Beverly (Sophia Lillis), soit inondée de sang ou que le fils du chef de la police soit saisi d’une folie meurtrière, chaque événement est traité comme un obstacle à surmonter, selon la dra­maturgie des jeux vidéo.

Ce découpage trop net, qui semble laisser les personnages ­indemnes des horreurs qu’ils voient ou vivent, n’est sans doute pas pour rien dans le ­succès du film. On imagine bien des parents annonçant à leurs préadolescents qu’ils sont désormais assez grands pour être ­terrifiés au ­cinéma, et toute la­ ­famille d’embarquer dans le SUV, direction le multiplexe (dans un livre de Stephen King, la voiture heurterait un arbre tombé en ­travers de la route, et seul un ­garçon survivrait).

CETTE NOUVELLE ADAPTATION NE FAIT QUE GLISSER SUR LES PEURS INTIMES DU SPECTATEUR

Ce concept du film d’horreur ­familial est encore renforcé par la transposition de l’intrigue des ­années Eisenhower aux années ­Reagan. En faisant des losers des fans de New Kids on the Block ­plutôt que d’Eddie Cochran, on touche les quadragénaires (qui d’ordinaire ont arrêté depuis longtemps d’apprécier le genre), et par ricochet leur progéniture.

Il faut bien reconnaître que les deux périodes ont des traits communs. Elles succèdent à des conflits meurtriers, et les fractures de la société américaine y sont dissimulées sous un consensus conservateur.

Cette dimension collective est souvent présente dans les livres de King et leurs adaptations ­réussies (Dead Zone, de David Cronenberg, Christine, de John Carpenter), elle est ici utilisée plus pour attirer le chaland que pour donner un peu de profondeur à un film qui ne fait que glisser sur les peurs intimes du spectateur.

Film américain d’Andy Muschietti. Avec Jaeden Lieberher, Jeremy Ray Taylor, Sophia Lillis, Bill Skarsgard (2 h 15). Sur le web : www.warnerbros.fr/communities/wbhorreur, www.facebook.com/CaLeFilm

21 septembre 2017

Crazy Horse de Paris

20 septembre 2017

"120 battements par minute"

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