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Jours tranquilles à Paris

16 mai 2020

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16 mai 2020

Entretien - Cédric Villani : « Arrêter la politique ? Pas question, au contraire ! »

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Par Denis Cosnard - Le Monde

Malgré son mauvais score aux municipales, le macroniste dissident veut plus que jamais influer sur l’action publique. Il prépare la création d’un think tank et tire déjà les premières leçons de la crise.

Après deux mois de confinement et de réflexion, Cédric Villani sort du silence. Malgré son mauvais score au premier tour des municipales à Paris, le dissident de La République en marche (LRM) ne compte pas arrêter la politique. L’ex-star des mathématiques n’exclut pas de remplacer Agnès Buzyn comme tête de liste si les élections sont repoussées et il prépare la création d’un think tank pour prolonger son action au-delà des municipales.

Vous vouliez devenir maire de Paris, mais vos listes n’ont obtenu que 7,9 % au premier tour des municipales, et vous risquez de n’avoir aucun élu. Après deux mois de confinement, où en êtes-vous ?

Je suis tenace. L’engagement politique se construit dans la durée. Le mien est d’installer mes idées, mes convictions dans le débat et l’action publique. Certaines sont difficiles à imposer, comme l’agrandissement de Paris. Mais je compte le faire, encore et encore.

Pas question d’arrêter la politique ?

Au contraire ! Au-delà de mon mandat de député, il est essentiel pour moi que les décisions politiques soient mieux éclairées par la science. Dans ce cadre, je discute avec ceux qui m’ont accompagné ces derniers mois de l’opportunité de créer un think tank autour de l’adaptation de nos politiques publiques à l’écologie et aux nécessaires évolutions démocratiques et européennes.

Avec le recul, quel bilan tirez-vous du premier tour des municipales ?

Le vote a été très légitimiste. Les arrondissements dits de droite ont voté à droite. Ceux dits de gauche, à gauche. La maire sortante en sort objectivement très renforcée.

Et vous, affaibli… C’est le premier grand échec de votre vie ?

[Rires] De cette campagne, je garde surtout en tête le remarquable collectif regroupé en quelques mois autour de ma démarche, la mobilisation, la construction d’un programme insistant sur le long terme, les sciences, l’écologie, la démocratie, l’indépendance. Sur ce plan, cette campagne a été une grande réussite.

Vous êtes dans le déni, non ?

Il n’y avait pas la place pour une démarche nouvelle dans cette élection. Sans parti et en se lançant de manière autonome à moins d’un an du scrutin, il n’y a pas de quoi rougir du résultat. Certains moments auraient pu être plus efficaces, bien sûr. Mais il faut attendre le second tour pour dresser le bilan.

Quand souhaitez-vous qu’il ait lieu ?

Durant les semaines et les mois qui viennent, on doit se concentrer sur la relance, l’après-Covid et la gestion de ce virus qui bouleverse nos habitudes. On vit une crise d’une ampleur jamais vue depuis la seconde guerre mondiale, cela mérite qu’on y consacre le temps nécessaire. Le maintien du premier tour fut une erreur politique, ne prenons pas le risque de la répéter. Si le second tour devait se tenir en juin, je crains que nos concitoyens ne le comprennent pas, alors que nombre de lycées, de restaurants, de cinémas sont encore dans une grande incertitude. Regroupons plutôt cette élection avec les scrutins locaux de mars 2021.

Si Agnès Buzyn est écartée ou renonce à mener la campagne de La République en marche à Paris, pourriez-vous la remplacer, et fusionner vos listes ?

Le premier élément est de savoir si Agnès Buzyn reste dans la course. Il y a eu des signaux contradictoires de sa part, il me semble nécessaire qu’elle clarifie sa position. Je m’exprimerai une fois le calendrier électoral fixé.

A l’Assemblée, quelques dizaines d’élus appartenant à l’aile gauche de la majorité prévoient de créer un groupe séparé. Vous en serez ?

Des discussions ont lieu au Parlement sur la meilleure façon de défendre l’écologie et la solidarité… Faut-il un groupe supplémentaire ? Possible, tant ces problématiques doivent être centrales et mieux représentées dans les deux ans qui viennent. Mais rien n’est décidé. L’urgence est de sortir au mieux de l’épidémie.

En tant que scientifique immergé en politique, quel regard portez-vous sur la crise ?

Les enseignements sont à la fois positifs et négatifs. Positifs, parce qu’on s’est mis à parler énormément de science, et que les scientifiques ont dans le monde entier travaillé sur cette épidémie à un rythme jamais connu. Enfin, nous venons de vivre une petite révolution digitale avec cette expérimentation du télétravail de masse.

Et les leçons négatives ?

C’est que ce travail n’est jamais assez rapide pour la société. L’impatience domine, et amène les controverses dont on a l’habitude entre scientifiques à se développer d’emblée dans l’espace public. Cela crée de la confusion. Par exemple, les enfants sont-ils contagieux ? On a d’abord dit que oui, comme pour la grippe. Puis non. Puis on s’est inquiété de leur charge virale et du syndrome de Kawasaki… Puis les pédiatres ont réaffirmé ce qu’ils observent, à savoir que les enfants sont peu contagieux. Au final, c’est cette réalité de terrain qui s’impose. Mais il est difficile pour le grand public de se forger une opinion ! Et la pression publique gêne la recherche.

Les politiques ont-ils assez tenu compte des avis scientifiques ?

Durant cette crise, on a vu l’exécutif s’entourer de beaucoup de scientifiques, mais avec parfois un peu de flottement. Le président de la République, par exemple, est épaulé par deux conseils scientifiques créés pour l’occasion, mais l’organe qui statutairement doit conseiller l’exécutif, le conseil stratégique de la recherche, n’a pas été sollicité.

Emmanuel Macron n’a pas toujours suivi les recommandations des scientifiques, par exemple en rouvrant les écoles contre leur avis…

Il est tout à fait légitime que le dernier mot revienne au politique, sous réserve qu’il justifie sa décision. Globalement, malgré quelques hésitations, l’exécutif s’est bien débrouillé. Le ministre de la santé, Olivier Véran, a fait un excellent travail. J’ai voté le plan de déconfinement sans états d’âme. On peut envisager la suite avec optimisme, alors même que la France et le monde se sont pris une claque. Début mars, on pensait que notre système était meilleur que celui de l’Italie, et qu’on pourrait couper au confinement. En fait, nous nous sommes retrouvés confinés, comme cela se faisait au Moyen Age. Quant à la réserve d’environ un milliard de masques, constituée à la suite d’un rapport impeccable de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, elle avait disparu… Il faudra analyser les causes de ces dysfonctionnements pour éviter de nouveaux désagréments, peu acceptables par l’opinion.

Et la maire de Paris, Anne Hidalgo, a-t-elle fait ce qu’il fallait ou a-t-elle été « aux abonnés absents », comme l’affirme la droite ?

Il y a eu quelques loupés, sur les masques par exemple, mais le travail dans l’ensemble a été satisfaisant. Les campagnes de dépistage dans les Ehpad [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes] ont été menées comme il le fallait, et une étude essentielle sur la séroprévalence dans l’agglomération parisienne a été lancée.

Le recours aux algorithmes pour stopper l’épidémie est-il une bonne solution ?

Quand tout doit être fait pour permettre à notre précieux système de santé de tenir le choc, oui, le traçage algorithmique peut être utile, malgré les risques qu’il comporte. Mais le débat autour de l’application StopCovid a aussi mis en lumière notre faiblesse en matière numérique. Google et Apple proposent des produits clés en main, et la France en est réduite à leur demander de bien vouloir suivre ses recommandations. La France et la Grande-Bretagne sont les seuls pays au monde à s’obstiner à vouloir développer une solution en propre, avec des raisons solides. L’Europe ne peut pas rester désarmée, il en va de notre souveraineté.

Pensez-vous, comme Nicolas Hulot, que « le Covid-19 met à nu les affres de la mondialisation » ?

Que les choses soient claires : cette crise n’est pas causée par le dérèglement environnemental. Des pandémies, il y en a eu dans le passé, il y en aura d’autres. En revanche, la déforestation, le non-respect de l’hygiène alimentaire, la pollution peuvent rendre ces zoonoses plus fréquentes, les aggraver. L’essor des transports internationaux en accélère la transmission. La question écologique va surtout se poser de façon aiguë pour la reprise de l’activité. Profitons de cette relance unique pour orienter notre société sous le signe de l’écologie, de la sobriété énergétique, de la souveraineté, de la solidarité… La menace la plus pesante pour l’humanité reste écologique : c’est le dérèglement du climat et l’éradication de la biodiversité, à un rythme jamais vu depuis 65 millions d’années.

16 mai 2020

Marisa Papen

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16 mai 2020

Arles - Mai 2014 - souvenir

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15 mai 2020

Fanny Müller

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15 mai 2020

A Riyad, les ambitions contrariées de « MBS »

mbs versus mbz

Article de Benjamin Barthe

La crise économique liée au Covid-19 oblige le prince héritier saoudien à tailler dans les dépenses publiques

BEYROUTH - correspondant

Ce devait être l’année de la consécration pour Mohammed Ben Salman. La présidence du G20, le groupe des vingt pays les plus riches de la planète, ayant été attribuée en 2020 à Riyad, l’ambitieux prince héritier, fils du roi Salman, avait l’occasion de briller.

Le sommet des chefs d’Etat prévu en novembre devait lui permettre de retrouver sa place sur la scène internationale, après deux années d’ostracisme larvé, dû à l’affaire Khashoggi – du nom du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné dans le consulat de son pays à Istanbul, le 2 octobre 2018. Et la série de conférences programmées en amont, drainant ministres et hauts fonctionnaires étrangers, devait assurer la promotion de la « nouvelle Arabie » chère au dauphin. Un pays en mouvement, décidé à rompre avec ses archaïsmes, à s’ouvrir aux femmes et à sortir du « tout pétrole ».

La crise sanitaire mondiale déclenchée par l’épidémie de Covid-19 a remis en cause cet ambitieux programme. Les réunions ministérielles ont basculé en mode virtuel, chacun claquemuré dans sa capitale, le nez sur un écran d’ordinateur. L’incertitude plane sur la faisabilité du sommet qui doit avoir lieu les 21 et 22 novembre. Dans le royaume où l’on dénombre 44 830 cas d’infection et 273 morts, l’épidémie n’a toujours pas atteint son pic.

La cité Neom en sursis

La déconvenue est d’autant plus grande pour « MBS » que la crise pétrolière, exacerbée par le coronavirus, fragilise ses ambitions modernisatrices, socle de son ascension politique météorique. Parmi les mesures d’économie présentées lundi 11 mai par le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, en réponse à l’effondrement des cours de l’or noir, figurent le gel ou le report de certains grands projets de développement.

Le ministre des finances n’est pas entré dans les détails, mais il y a fort à parier que Neom, la cité ultramoderne de « MBS », fera les frais de ce plan. Budgétée à 500 milliards de dollars (460 milliards d’euros), tête de gondole de Vision 2030, le programme de réformes du prince héritier, cette mégalopole futuriste est censée voir le jour dans les cinq prochaines années, dans le coin nord-ouest de la péninsule Arabique. Il est probable aussi que les investissements prévus dans le secteur touristique, emblématiques de la volonté d’ouverture du numéro deux saoudien, seront ralentis.

Le ministre Jadaan a aussi annoncé le triplement de la TVA, introduite il y a seulement deux ans, au taux de 5 %, et la suppression de l’allocation de 1 000 riyals (250 euros), versée depuis trois ans aux ménages les plus modestes. « C’est la deuxième vague de mesures d’austérité après la levée des subventions sur l’essence et l’électricité entamée en 2015, souligne François-Aïssa Touazi, ancien diplomate et cofondateur du think tank CAPmena, spécialisé dans les pays du Golfe. Le pouvoir saoudien semble résolu à mettre fin à l’Etat-providence, c’est un vrai tournant. »

Avec un baril à 30 dollars, contre plus de 50 début mars, le gouvernement est privé de la moitié de ses revenus pétroliers, qui représentent traditionnellement 70 % des recettes. La chute des cours résulte de la brutale hausse de la production décidée ce mois-là par la Russie et l’Arabie saoudite, et de l’effondrement de la demande en période de confinement.

L’hémorragie budgétaire est aggravée par l’arrêt du tourisme religieux. Le coût de la suspension de la Omra, le « petit pèlerinage », qui draine en temps de ramadan des flots de fidèles vers les mosquées saintes de La Mecque et Médine, se chiffre en milliards de dollars. Le manque à gagner sera encore plus élevé si Riyad, comme pressenti, renonce à organiser le Hadj, le grand pèlerinage, programmé pour la fin juillet. « Le royaume n’avait pas fait face à une crise d’une telle sévérité depuis des décennies », a reconnu Mohammed Al-Jadaan.

Refroidissement avec Trump

Contrairement à d’autres pays pétroliers, comme l’Algérie et l’Irak, l’Arabie saoudite pourra amortir le choc grâce à son matelas de devises et son faible taux d’endettement (23 % du PIB). La Couronne réfléchit d’ores et déjà à la plus grosse émission d’obligations de son histoire, qui promet, comme les précédentes, d’être sursouscrite par les établissements financiers locaux et internationaux.

Reste que personne ne peut préjuger de la durée de la dépression. Les gros pays consommateurs de pétrole ayant profité des prix bas pour surstocker, et le déconfinement s’opérant de façon graduelle, le retour au statu quo ante pourrait prendre un an, voire plus. « Je ne pense pas que le monde ou le royaume reviendront à la situation qui prévalait avant le coronavirus », a même prédit Mohammed Al-Jadaan. Or durant le seul mois de mars, le gouvernement a brûlé 27 milliards de dollars de réserves, 5 % du montant détenu par la banque centrale.

D’où ce tournant de la rigueur, qui sera compliqué à négocier pour « MBS ». La suppression, annoncée en septembre 2016, d’une série de primes qui permettent aux fonctionnaires d’améliorer leur paye, avait généré une certaine colère sur les réseaux sociaux et dans les majlis, ces salons de discussion privés. Le gouvernement avait fait marche arrière sept mois plus tard, à la suite d’un appel à manifester diffusé sur Internet. « C’est un défi risqué pour MBS, observe François-Aïssa Touazi. Il s’est imposé en promettant aux femmes, aux jeunes et aux classes moyennes une Arabie plus moderne, plus riche. »

En finir avec la rente pétrolière

Le prince héritier doit simultanément gérer un refroidissement de ses relations avec Washington. L’agence Reuters a révélé que, lors d’une conversation téléphonique avec « MBS », le 2 avril, le président américain, Donald Trump, a menacé de priver le royaume de la protection militaire des Etats-Unis si Riyad ne réduisait pas le niveau de sa production pétrolière. L’impact dévastateur de la dégringolade du prix du baril sur l’industrie du gaz de schiste américain menace les rêves d’indépendance énergétique de Donald Trump.

Dix jours après cette sommation, la Russie et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole s’accordaient sur une baisse historique de leur production, de l’ordre de 9,7 millions de barils par jour, dont 2,5 chacun pour Moscou et Riyad. Cette décision n’a pas eu l’effet escompté car, entre-temps, le coronavirus a paralysé une partie des économies les plus importantes de la planète. La révélation par le Wall Street Journal, début mai, que les Etats-Unis rapatriaient quatre batteries antimissiles Patriot, affectées à la protection des sites pétroliers saoudien, a accentué le sentiment d’une brouille entre Riyad et Washington.

« Je pense que les Patriot auraient été retirés de toute façon, mais il est clair que la relation n’est plus aussi confortable qu’elle l’a été, convient Steffen Hertog, spécialiste de l’Arabie saoudite à la London School of Economics. Il est probable que cela va accélérer le pivot de l’Arabie saoudite vers la Chine, même si, d’un point de vue sécuritaire, l’Arabie saoudite va continuer à dépendre des Etats-Unis pour de nombreuses années encore. »

La crise, paradoxalement, recèle des opportunités pour Mohammed Ben Salman. Même si elle survient trop tôt, alors que le royaume reste très largement pétrodépendant, elle conforte ses efforts visant à rompre avec cette rente qui entretient un secteur public pléthorique et sclérosé, et décourage l’esprit d’entreprise.

Coup de malchance, plusieurs des secteurs érigés en alternatives aux hydrocarbures, comme le divertissement et le tourisme, sont particulièrement pénalisés par l’épidémie de Covid-19, de même que l’aéronautique, une voie privilégiée par les voisins de Riyad, comme le Qatar, Dubaï et Abou Dhabi. « La crise doit inciter les pays du Golfe à repenser leur stratégie de diversification, estime François-Aïssa Touazi. L’Arabie saoudite a intérêt à investir davantage dans des secteurs plus résilients et profitables, comme la santé et les mines. »

Pour conserver le soutien des classes moyennes, dont le pouvoir d’achat ne cesse de baisser, l’homme fort du royaume devra probablement accélérer ses réformes sociétales. Introduire une liberté de mœurs croissante, à défaut de libertés politiques, qui ne sont pas de son goût. Avec la crise sanitaire mondiale, enfin, il devient plus urgent que jamais de ranimer les instances de concertation multilatérale comme le G20. Riyad a l’occasion de faire du sommet des chefs d’Etat, à la fin de l’année, un moment important de l’ébauche du monde d’après.

15 mai 2020

Adieu métro-boulot, vive le vélotaf ! six conseils pour se mettre en selle

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Par Olivier Razemon - Le Monde

Entretien, vol, circulation, météo… le vélo en ville suscite parfois des inquiétudes. Mais quel plaisir de prendre un deux-roues après des semaines de confinement !

LA LISTE DE LA MATINALE

Avec l’épidémie de Covid-19, vous craignez de reprendre tout de suite le métro ou le tramway pour aller au travail… C’est le moment de vous convertir au « vélotaf » : le soleil est là, les journées sont plus longues, et la pratique du vélo de plus en plus facilitée ; ainsi, de nouvelles pistes cyclables, pour l’instant temporaires, ont été tracées dans la plupart des grandes villes. Voici quelques conseils pour surmonter vos inquiétudes parfaitement légitimes.

« Je ne sais pas où trouver un vélo, quel modèle choisir… »

Tout le monde n’a pas forcément 1 500 euros à investir dans un vélo à assistance électrique, ni même 500 euros pour un modèle classique. Allez voir au fond de la cour, demandez à vos voisins… si vous tombez sur une épave, et même s’il faut juste changer les câbles de frein, l’Etat verse une somme de 50 euros pour la remise d’un vélo en état de marche par l’un des deux mille réparateurs agréés.

Il existe plusieurs modalités de réparation, adaptées à votre budget, au temps dont vous disposez et à vos compétences en bricolage. Aux boutiques des vélocistes s’ajoutent les sociétés de réparation à domicile (Cyclofix, Repair and Run, Ridy) et les ateliers d’autoréparation, où l’on peut à la fois apprendre la mécanique et acquérir un vélo pour une somme modique. Les notions de réparation s’apprennent grâce à des tutoriels en ligne. Pour changer une chambre à air, c’est ici ou là.

Conseil d’ami. S’équiper d’un garde-boue, indispensable quand la chaussée est humide.

« De toute façon, je vais me le faire voler… »

La question se pose aussi bien à domicile, où l’on déplore plus de la moitié des vols, qu’à destination. Chez soi, une courette, une cave, un balcon peuvent faire l’affaire, et il importe alors de s’assurer que le vélo n’est ni trop lourd ni trop volumineux pour passer par une porte ou un escalier. Sur la voie publique, privilégiez les endroits où sont accrochés d’autres vélos. Des arceaux de stationnement, provisoires et d’avantage espacés les uns des autres que d’ordinaire, ont été promis à Nantes, à Bordeaux ou à Lyon.

Un bon antivol vaut une centaine d’euros. Mais il est également recommandé d’ajouter un antivol de cadre, qui bloque la roue arrière. La Fédération des usagers de la bicyclette effectue chaque année des tests de résistance, qui consacrent systématiquement l’antivol en U.

Conseil d’ami. Si on me vole mon vélo, je sais ce que je fais : j’en rachète un !

« Je ne suis pas assez sportif »

Après ces longues semaines de canapé, arriverez-vous à tenir sur le vélo ? Sans problème ! « Il n’est pas indispensable d’avoir une forme physique parfaite pour y trouver du plaisir, souligne Albane Godard, administratrice de l’association Femmes en mouvement. Le vélo ne s’oublie pas ! » Sans effort, et même sans assistance électrique, on atteint facilement une moyenne de 15 km/h. En une demi-heure, on peut parcourir 6 ou 7 kilomètres.

« J’ai peur de la circulation en ville »

« Beaucoup d’habitués de la marche ou d’usagers des transports publics s’imaginent mal zigzaguer prestement dans le trafic, comme le font certains cyclistes aguerris », observe aussi Mme Godard qui organise des balades initiatrices, « vélodacieuses », pour sensibiliser les responsables politiques à la difficulté des femmes à prendre leur place dans la circulation.

Et pourtant, on progresse… Sur les grands axes, les pistes cyclables sont de plus en plus nombreuses. Les associations d’usagers mettent régulièrement à jour des cartes des aménagements, définitifs ou temporaires : à Montpellier, en Ile-de-France ou encore à Lyon.

Des applications (Géovélo, Citymapper pour Paris, Lyon et Bruxelles) proposent des itinéraires intégrant la densité du trafic ou la pente, mais rien ne vaut la reconnaissance sur place, en soirée ou un dimanche matin, quand la ville est plus calme. Les premiers temps, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un connaisseur. Des associations, comme Vélocité à Besançon, proposent le « covélotaf ».

N’oubliez jamais que, sur un vélo, vous êtes légitime. « Je le répète souvent, notamment aux femmes », précise Mme Godard. Personne ne veut vous écraser, même si certains vrombissements cherchent à vous impressionner. Il faut être visible, ce qui n’implique pas nécessairement d’arborer une chasuble fluo, mais de prendre sa place sur la chaussée. Ainsi, pour traverser un carrefour compliqué, pédalez à un rythme régulier, demeurez prévisible. Et si vous prévoyez de changer de trajectoire, indiquez-le clairement avec le bras.

Apprenez à anticiper les comportements des autres usagers. « Regardez-les dans les yeux », recommande Antoine Leplay, vice-président de l’atelier La P’tite Rustine, à Bron (Rhône), qui préconise de se tenir à l’écart « des fourgonnettes conduites par des livreurs stressés, téléphone Bluetooth vissé à l’oreille ».

Conseil d’ami. Les piétons sont encore plus vulnérables que vous. Merci de ne pas les klaxonner, sauf en cas de danger immédiat.

« Et s’il pleut ? »

A l’usage, on découvre assez vite qu’il pleut rarement, et surtout qu’il existe différentes sortes de pluie, du léger crachin supportable à l’averse drue, des quelques gouttes régulières à la météo orageuse imprévisible. Les fabricants proposent divers types de ponchos ou capes cintrées qui ne prennent pas le vent. Vous vous habituerez à regarder la météo tous les matins.

Conseil d’ami. Vous avez parfaitement le droit de ne pas pédaler tous les jours !

« Avec le coronavirus, je dois garder un masque en pédalant ? »

Il n’existe aucune obligation en ce sens. Le vélo assure une distance physique avec les autres usagers de la rue, cyclistes et piétons, et, contrairement à la pratique sportive, le simple déplacement ne réclame pas un effort respiratoire démesuré.

Conseil d’ami. Conservez des distances appréciables sur les pistes cyclables les plus fréquentées et aux heures de pointe.

« Mais alors, je ne prendrai plus jamais les transports publics ? »

Le vélo est addictif. Une partie de ceux qui s’y sont mis en décembre, au moment des grèves dans les transports, ont continué en février, malgré la pluie et l’obscurité. L’essayer, c’est l’adopter.

Conseil d’ami. Les employeurs peuvent accorder à leurs salariés qui se rendent au travail à vélo un « forfait mobilité durable » exonéré d’impôt. Réclamez-le !

velo boulot dodo

15 mai 2020

"Il y a une réelle possibilité d'abus de pouvoir des gouvernements" | ARTE

15 mai 2020

Le transfert du quotidien « Libération » à une fondation suscite des réserves

Par Sandrine Cassini - Le Monde

Altice Médias, le groupe du milliardaire Patrick Drahi, a annoncé que le journal, dont il est propriétaire depuis 2014, allait être placé dans un « Fonds de dotation pour une presse indépendante ».

A l’heure où tous les journaux rêvent d’indépendance capitalistique, difficile de critiquer l’annonce faite par Altice Médias. Le groupe du milliardaire Patrick Drahi a annoncé, jeudi 14 mai, que Libération, dont il est propriétaire depuis 2014, allait être placé dans un « Fonds de dotation pour une presse indépendante ». Le quotidien créé par Jean-Paul Sartre et Serge July en 1973 sortira du giron d’Altice. Il ne dépendra plus d’un industriel, ne pourra plus être cédé et appartiendra à une structure à but non lucratif. « Moralement, éthiquement et journalistiquement, c’est un progrès », se félicite Laurent Joffrin, directeur de la publication, qui va rejoindre le conseil d’administration du fonds.

Altice France, qui possède SFR, BFM-TV et RMC, assure qu’il « dotera substantiellement » la structure, et continuera à éponger les pertes du quotidien « tant que cela sera nécessaire », promet M. Joffrin. En 2018, le journal perdait encore 8,9 millions d’euros. De son côté, M. Drahi « continuera d’accompagner Libération », indique un courriel adressé aux salariés.

Cette annonce soudaine a créé un sentiment contrasté au sein du journal. « L’équipe de Libération salue le projet, [mais] regrette que cette décision, d’une importance fondamentale dans l’histoire et pour l’avenir de Libération, ait été annoncée de façon inattendue et non concertée », se sont émus les salariés dans un communiqué.

M. Drahi a-t-il l’indépendance de la presse chevillée au corps ou sort-il à bon compte d’un quotidien encore fragile, malgré une hausse de ses ventes en 2019 et alors que la crise du Covid-19 frappe durement la presse ? « S’il avait voulu s’en sortir facilement, il aurait pu tout vendre », rétorque M. Joffrin. « On a eu des propositions d’achat régulières depuis deux ans », assure-t-on au niveau interne.

Demande de « garanties juridiques, financières et sociales »

Mais quel prix aurait pu tirer le magnat des télécoms d’un journal fortement endetté ? Sûrement pas grand-chose. En revanche, le montage financier lié à cette fondation pourrait lui permettre de bénéficier d’un avantage fiscal important.

En effet, Altice Médias ne cède pas pour un euro symbolique Libération à la fondation, mais le vend pour un « montant équivalent à la dotation faite au fonds », explique-t-on au sein du titre. Le montant du don atteindra au moins de quoi éponger la dette de Libération, comprise entre 45 et 50 millions d’euros, résultat de plusieurs années de déficit cumulés. Or ce don pourra bénéficier d’une réduction d’impôt de 60 %. Altice France pourrait ainsi récupérer une partie des sommes investies.

Dans l’entourage de la direction, on fait valoir que la sortie de Libération d’Altice est la suite logique des désengagements successifs dans la presse. Le dernier titre cédé était L’Express, repris puis relancé par Alain Weill, par ailleurs PDG d’Altice Europe. L’expérience qu’a connue l’hebdomadaire n’est pas pour rassurer les journalistes. « On suit le même chemin. Il va y avoir une clause de cession pour réduire les coûts et on va déménager. On disparaît complètement des yeux d’Altice, alors qu’on était là et qu’on ne gênait personne », s’inquiète l’un d’eux. Le quotidien, installé dans le 15e arrondissement de Paris, avec SFR, BFM ou RMC, devrait regagner le cœur de la capitale d’ici à la fin de 2020. Au sein du quotidien, on justifie ce déménagement en expliquant que Libération supportait des coûts de structure trop élevés par rapport à sa taille.

Comment s’assurer que M. Drahi, tenu aujourd’hui de payer les factures du journal, restera bien au chevet de Libération ? « Il m’a toujours dit qu’il avait un faible pour Libération, et qu’il avait promis de l’aider. Depuis, il a tenu parole. Et le laisser tomber ne serait pas bon pour son image », affirme M. Joffrin.

Les salariés, eux, demandent « des garanties juridiques, financières et sociales, notamment en matière de dotation et d’effectifs », et souhaitent être associés à la gouvernance. « Des discussions vont s’ouvrir », promet-on à la direction. Seule certitude, Patrick Drahi vient d’amorcer un plan de réorganisation chez Altice Médias (BFM-TV, RMC…), faisant craindre de nouvelles coupes dans les effectifs.

15 mai 2020

Vu sur internet

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