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Jours tranquilles à Paris

23 janvier 2020

Nouveau virus en Chine : avec la mise en quarantaine de Wuhan, la population s’organise

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Par Simon Leplâtre, Shanghaï, correspondance

Epicentre d’un début d’épidémie de coronavirus similaire au SRAS, la ville a été mise en quarantaine jeudi matin.

La ville de Wuhan, épicentre d’un début d’épidémie de coronavirus similaire au SRAS, a été mise en quarantaine jeudi matin, à 10 heures (3 heures en France). La ville compte 11 millions d’habitants, dont une partie sont déjà rentrés dans leurs familles aux quatre coins de la Chine, pour les célébrations du Nouvel An qui débute vendredi 24 janvier.

L’ensemble des moyens de transports publics, trains, avions, et bus et métros, ont été suspendus et les autoroutes menant à la ville ont été coupées. Les habitants ne peuvent plus voyager en dehors de la ville, « sans autorisation spéciale ». Des agences de voyages ont annulé tous les tours jusqu’au 8 février, d’après l’agence officielle Chine Nouvelle. Environ 500 Français résident à Wuhan, qui accueille plusieurs grandes entreprises françaises comme PSA-Peugeot-Citroën, d’après l’ambassade de France. Le nouveau coronavirus a déjà fait dix-sept victimes, et 570 personnes sont infectées en Chine, d’après le dernier décompte officiel, mais une étude de l’Imperial College de Londres estime que le chiffre de 4 000 cas à travers le pays est plus probable.

Couvre-feu

Le centre de commande antivirus de Wuhan a indiqué que la mise en quarantaine de la ville devait « stopper efficacement la diffusion du virus, couper résolument l’épidémie, et garantir la santé et la sécurité du peuple ». Tous les événements publics du Nouvel An lunaire ont été annulés. Il est désormais obligatoire de porter un masque dans tous les lieux publics, d’après Chine nouvelle. Le couvre-feu, annoncé sept heures plus tôt, au milieu de la nuit à Wuhan, a poussé des milliers de passagers vers la gare et l’aéroport de Wuhan espérant quitter la ville.

Mais à 10 heures, des militaires et des policiers ont fermé la gare, d’après les journalistes présents sur place. « Ces mesures fortes vont non seulement contrôler l’épidémie dans leur pays, mais aussi minimiser les risques de diffusion de l’épidémie dans le monde », a commenté mercredi Tedros Adhanom Ghebreyesus, le président de l’Organisation mondiale de la santé. L’OMS qui se rassemblait mercredi, a remis à jeudi soir la décision de déclarer une situation « d’urgence de santé publique », faute d’informations suffisantes.

Dans la ville, beaucoup d’habitants sont en colère contre la réaction tardive des autorités. Il y a moins d’une semaine, samedi 18 janvier, un banquet géant rassemblant 40 000 familles a eu lieu dans le centre-ville… A l’époque le nombre officiel de cas était encore limité à une quarantaine, et la transmission de personne à personne n’avait pas encore été établie, mais d’après un reportage du média chinois Sanlian, les hôpitaux de la ville étaient déjà débordés.

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Le maire de la ville, Zhou Xian Wang, interrogé à ce sujet, a reconnu une erreur, à la télévision publique CCTV : « Nous avons maintenu les célébrations du Nouvel An sur la base des premières informations, indiquant une diffusion du virus très limitée. Les mises en garde du gouvernement ont été insuffisantes », a déclaré l’édile mardi. Mais, en ligne, beaucoup d’internautes accusent son administration d’avoir réagi trop lentement et appellent à sa démission.

Douze autres provinces touchées

« Je suis très inquiète : les officiels locaux sont fous, incompétents », s’emporte Xiaoli, 28 ans, habitante de Wuhan. « Je ne sors pas de chez moi, mais pour moi et mes amis, c’est difficile de convaincre nos parents et grands-parents d’annuler les réunions du Nouvel An. Ma famille ne m’a pas encore répondu à ce sujet », indique la jeune femme. Les hôpitaux de la ville, pris d’assaut, ont mis tout le personnel des autres services à contribution pour répondre à l’épidémie, d’après une source médicale à Wuhan. Dans le reste de la Chine, les villes touchées par le virus s’organisent à leur tour. Au total, douze autres provinces chinoises sont touchées.

A Shanghaï, mercredi matin, des équipes d’agents municipaux nettoyaient les trottoirs au karcher, avec un mélange d’eau et de désinfectant. « On désinfecte toute la ville », précisait, en baissant son masque, une femme, la cinquantaine, bottes aux pieds et couverte d’un poncho en plastique violet. Derrière elle, un petit camion, transportant le liquide, ronronne. On croise trois équipes sur quelques centaines de mètres près de la rue Huahai, dans le centre de la ville.

La veille, des camions sont passés dans certains quartiers, diffusant une fumée blanche, d’après une vidéo postée en ligne. Le soir, dans une station de métro, un employé brique à la javel les écrans tactiles des machines permettant d’acheter les tickets, avant de poser son chiffon humide sur la rambarde de l’escalator. « C’est pour le virus : on doit laver trois fois par jour », explique cet homme lui aussi âgé d’une cinquantaine d’années, avant de se racler la gorge.

Lui n’a pas de masque. Dans le métro, la plupart des usagers en portent un, chirurgical ou à pollution. Une femme, la soixantaine avancée, en porte même deux, l’un sur l’autre. Pas inquiète, mais prudente, dit-elle. Elle fait entièrement confiance au gouvernement pour gérer cette crise. « En 2003, il y a eu des officiels locaux qui ont caché des choses, mais le gouvernement central, non, ils étaient transparents ! Et aujourd’hui encore plus », assure-t-elle. Lors de la crise du SRAS, la Chine avait caché l’existence du virus plus de trois mois, avant d’informer l’OMS, et sa population. L’OMS s’était aussi vu refuser l’accès à la province du Guangdong, l’épicentre de l’épidémie.

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23 janvier 2020

Journée mondiale contre la solitude

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En ce jeudi, journée mondiale contre la solitude, Djelloul Belbachir, délégué général de l’association Astrée, dresse un état des lieux en France. Et pointe notamment la situation des 15-30 ans.

«Deux millions de jeunes sont isolés ou risquent de l’être»

La solitude, un bien joli mot quand elle est choisie, le pire, sans doute, quand elle est subie. Dans notre pays de 67 millions d’habitants, 13 % de la population serait touchée par ce qu’il est convenu d’appeler un fléau, selon une étude publiée l’an dernier par l’institut BVA pour l’association Astrée, qui lance ce jeudi la 3e journée mondiale de la solitude, sous le patronage du ministère des Solidarités et de la Santé. Selon l’association, fondée il y a plus de trente ans par Gilbert Cotteau, la solitude est en forte augmentation. Et les plus touchés par cette situation sont sans équivoque les jeunes, qui représentent «60 % des personnes concernées», selon l’étude.

Evidemment, les journées mondiales ne permettent pas de trouver des solutions immédiates, mais elles remettent l’éclairage sur toutes les formes de solitudes, et sur les pistes pour en sortir. Entretien avec Djelloul Belbachir, délégué général d’Astrée.

Pouvez-vous nous parler de l’association ?

Notre volonté est de rompre les solitudes, quel que soit l’âge, grâce à des bénévoles formés à l’accompagnement. Chaque bénévole s’engage à rencontrer physiquement une personne isolée, toujours la même, toutes les semaines et dans la durée. L’association est présente dans 17 villes et agit grâce à un réseau de 550 bénévoles. Les personnes isolées sont de tous âges avec majoritairement des femmes. Cela peut s’expliquer par une plus grande facilité des femmes à demander de l’aide. La solitude est souvent associée à un sentiment de honte, de ne pas avoir de valeur. Il est essentiel de déculpabiliser ceux et celles qui vivent ces situations pour qu’elles osent en parler.

La solitude toucherait toutes les catégories et tous les âges de la population, selon les enquêtes que vous avez menées ?

La moyenne d’âge des gens que nous accompagnons est de 50 ans. Certaines d’entre elles ont 18 ans et d’autres 80. C’est un phénomène qui n’épargne personne et touche 13 % de la population. La Fondation de France, qui nous donne ce chiffre dans le cadre de ses enquêtes régulières, définit comme isolées les personnes ne rencontrant jamais physiquement les membres de tous leurs réseaux de sociabilité, au nombre de cinq : famille, amis, voisins, collègues de travail ou activité associative ou ayant uniquement des contacts très épisodiques avec ces différents réseaux.

Beaucoup de ceux qui viennent à nous ramènent cette solitude à des ruptures : le décès d’un proche, le divorce ou la séparation, la perte d’emploi et des difficultés financières… D’autres nous parlent de maladie et de perte d’autonomie. Contrairement à ce que l’on pourrait penser avec la multiplication des technologies de communication, la solitude ne baisse pas : elle a augmenté de 3 % en trois ans, selon les chiffres de l’étude annuelle du Credoc pour la Fondation de France. Il semblerait que cette solitude soit structurelle dans nos sociétés modernes.

Comment avez-vous pris la mesure de la solitude des jeunes, qui sont pourtant par définition dans des groupes scolaires, sportifs, ludiques ?

Deux millions de jeunes entre 15 et 30 ans sont isolés ou en risque de l’être en fonction de la fréquence des contacts avec les cinq réseaux de sociabilité. De surcroît, ce sont les jeunes qui sont le plus sensibles au sentiment de solitude, même pour les adolescents de moins de 15 ans. La solitude peut exister même lorsque quelqu’un est entouré. Dans ces situations, ce n’est pas la quantité des relations qui questionne, mais la qualité. C’est la raison pour laquelle nous organisons des interventions dans les collèges, afin de favoriser la bienveillance, l’empathie et le soutien entre les adolescents. Pour les 15-30 ans, quitter le cocon familial, l’éloignement géographique pour les études ou encore l’insertion dans la vie professionnelle peuvent être des facteurs de solitude. Quant aux adolescents, il s’agit de solitude ressentie dont une explication pourrait être l’addiction aux écrans.

Justement, n’y a-t-il pas un paradoxe écrasant avec les portables, Internet, Facebook, Instagram, WhatsApp, etc. qui donnent un sentiment d’appartenance à une communauté ?

Il semble que plus on passe de temps sur les réseaux sociaux et autres moyens de communication numériques passifs et plus le sentiment de solitude s’amplifie. Il ne s’agit pas de dire que les réseaux sociaux sont à l’origine du sentiment de solitude mais il existe un lien entre ce sentiment et l’utilisation accrue de ces outils. Cela semble cohérent dans le sens où ce temps passé dans le virtuel n’est pas consacré aux «vraies» relations. Le virtuel ne remplace pas le réel et par ailleurs, le sentiment de solitude vient quand la qualité des relations n’est pas au rendez-vous. Ces relations par le biais d’écrans ne sont sans doute pas aussi satisfaisantes que les relations réelles. Si ces contacts virtuels sont recherchés, c’est sans doute pour leur facilité, leur instantanéité. Ils permettent de réduire la crainte du rejet de soi par les autres.

Comment ces jeunes décrivent-ils leur solitude ?

Elle est souvent associée à l’exclusion, à un sentiment de non-appartenance au groupe, au rejet et en particulier au rejet de la différence. Cette question de la différence revient souvent : on est trop ceci ou pas assez cela, pas assez dans le système très normatif de cette classe d’âge. Ou alors les ados nous disent qu’ils voient d’autres jeunes manger seuls ou être isolés dans la cour. Naturellement, ce sont des situations qui entraînent du mal-être, touchent à l’image de soi et peuvent conduire au repli. Pour que ces adolescents se sentent sécurisés et en confiance, nous proposons aux collèges un programme de soutien par les pairs. En pratique, des élèves volontaires que nous formons ont comme première mission de faciliter le début de la scolarité des élèves de 6e. Ensuite, ces élèves identifiés comme personnes-ressources interviennent, comme une équipe de soutien auprès de ceux qu’ils identifient en risque d’isolement ou d’exclusion. C’est important de faire confiance aux jeunes, en les appuyant pour qu’ils soient activement solidaires de ceux qui vivent des difficultés.

Emmanuèle Peyret

23 janvier 2020

1917, le premier grand film de l'année

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« Une performance hallucinante, éblouissante ». L'opérateur steadicam Valentin Monge (Un long dimanche de fiançailles, Marie-Antoinette) ne tarit pas d’éloges quand il évoque le film « 1917 ». 

Dans les salles depuis le 15 janvier 2020, le huitième long-métrage de Sam Mendes (Skyfall, American Beauty) retrace une histoire inspirée de celle de son grand-père dans la bataille des Flandres, pendant la Première Guerre mondiale. Mais c'est avant tout la prouesse technique qui marque : le film a été intégralement filmé en plan-séquence (prise de vue unique). Couronné des Golden Globes du meilleur film dramatique et du meilleur réalisateur, il est désormais en route pour les Oscars qui se dérouleront le 10 février 2020.

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23 janvier 2020

Laetitia Casta

23 janvier 2020

Portier de Nuit - Charlotte Rampling

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23 janvier 2020

De nouvelles formes d’action se multiplient contre la réforme des retraites

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Par Nabil Wakim, Bertrand Bissuel, Raphaëlle Besse Desmoulières, Aline Leclerc

Tandis que la grève reconductible qui a porté le mouvement s’éteint à la SNCF et à la RATP, des minorités très actives d’opposants ne désarment pas. Leurs actions sont dénoncées par le gouvernement comme des violences, des notions à manier avec prudence pointent des chercheurs.

Plus un jour sans son action spectaculaire. C’est une coupure de courant affectant une dizaine de communes autour de l’aéroport d’Orly, mardi 21 janvier aux aurores. C’est le procès symbolique de l’incendie de la préfecture du Puy-en-Velay par des « gilets jaunes » renvoyé au terme d’une audience rocambolesque, lundi. C’est encore la fermeture du musée du Louvre au nez de centaines de touristes, ou bien des concerts en plein air offerts par l’Opéra de Paris. Ou l’intrusion, par deux fois, de grévistes au siège de la Confédération française démocratique du travail (CFDT).

Ce sont aussi des députés de la majorité et des ministres chahutés dans leur cérémonie de vœux. Et le président de la République Emmanuel Macron et son épouse qui voient des manifestants perturber leur sortie au théâtre des Bouffes du Nord à Paris.

Des actions coups de poing, des coups d’éclats. La lutte sociale se fait guérilla. C’est qu’après bientôt cinquante jours, les opposants au projet de réforme des retraites savent que la grève reconductible à la SNCF et à la RATP, qui a porté la mobilisation, vit ses derniers instants. Le trafic ne cesse de s’améliorer en région parisienne ; les assemblées générales des cheminots et agents RATP se réduisent ou disparaissent. « Il n’y a plus qu’un noyau dur aux AG. Sans qu’on le veuille, nos discussions ressemblent un peu à des bilans, il y a une phase qui s’arrête », constate malgré lui Rémi, 32 ans, cheminot du comité de grève de la gare Saint-Lazare.

Eric Beynel, l’un des porte-parole de Solidaires, le reconnaît. « On a fait le pari de la grève reconductible et de son élargissement, ça n’a pas eu lieu pour l’instant, admet-il. Mais l’idée de la grève s’est installée et c’est un appui pour la suite. » Ce dernier reste cependant persuadé que « ce n’est pas un conflit qui s’essouffle mais qui reprend son souffle » : « A la SNCF et à la RATP, les taux de grévistes s’annoncent forts pour vendredi. »

« Il y a une colère, une haine, je n’ai jamais vu ça »

Ce jour-là, alors que le projet de loi réformant le système de retraite doit être présenté en conseil des ministres, l’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation. Dès jeudi soir, des retraites aux flambeaux seront organisées dans plusieurs villes, dont Paris.

« Ce qui se joue dans une part croissante du mouvement, c’est une réflexion sur les moyens. Que faire quand le dialogue est limité à amender des points de détails d’un projet à la fois ficelé à l’avance et plein de choses cachées ? Que faire quand les manifestations, sans être ridicules, stagnent en nombre et n’ont guère d’impact ?, interroge Erik Neveu, sociologue, spécialiste des mouvements sociaux. Une partie des acteurs du mouvement explore donc des formes d’action dont ils pensent qu’elles pourraient être plus efficaces. »

On n’avait jamais vu ainsi en cascade des avocats lancer leur robe aux pieds de leur ministre, des personnels soignants leur blouse blanche, des agents du mobilier national déposer leurs outils, des inspecteurs du travail leur code, des enseignants jeter des manuels scolaires. « Il y a beaucoup de symboles. Jeter son emblème, ça dit l’immensité du mépris ressenti pour notre travail, on casse nos métiers, confie Sabine, professeure des écoles en grève à Montpellier. Et qu’aucun représentant du pouvoir ne puisse plus se déplacer sans se faire houspiller ça dit que plus personne ne croit leur discours. Il y a une colère, une haine, je n’ai jamais vu ça. »

Ces actions émanent souvent de réseaux très locaux : des assemblées interprofessionnelles ou des comités de grève qui ont pris forme dans des entreprises, des quartiers, des villes. On y range son étiquette syndicale « dans sa poche ». Et c’est là, ainsi que sur les centaines de groupes WhatsApp qui ont fleuri depuis le 5 décembre 2019, que s’organise aussi, désormais, la contestation.

« Minorités très actives qui ne désarment pas »

« La base ne s’aligne plus avec la tête des confédérations. Les mecs de la CGT [Confédération générale du travail] qui font les coupures et les actions sont superchauds, mais ils ne le font pas avec l’assentiment de la direction de la CGT, qui est très embêtée, confie ainsi un dirigeant d’un syndicat réformiste chez EDF qui désapprouve ces pratiques. Ces méthodes viennent vraiment du bas et je crains qu’ils n’aient pas fini d’inventer des nouveaux trucs ».

« Il y a des minorités très actives qui ne désarment pas, constate également Rémi, le cheminot de Saint-Lazare. Combien de temps ça peut durer ? Qu’est-ce que ça peut donner ? On verra. »

Les irruptions comme celle au théâtre des Bouffes du Nord ont provoqué l’ire du gouvernement et de ses soutiens qui ont dénoncé des « violences », des attitudes « antidémocratiques ». Pour s’y soustraire, certains ont préféré annuler leur cérémonie de vœux, à l’image du ministre de la culture, Franck Riester.

« C’est dans le débat et la discussion, et jamais dans la violence, qu’une démocratie avance », a pour sa part estimé, lundi, le ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire. « Ce qui s’est passé aux Bouffes du Nord est inacceptable. La démocratie n’est pas, et ne sera jamais, la force et la violence qui font loi », a aussi tweeté la députée (La République en marche) des Yvelines Aurore Bergé.

« Radicalisation symbolique »

« Il s’agit d’initiatives extrêmement minoritaires mais que l’on ne voyait pas il y a quelques jours, observe Cyril Chabanier, le président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Il ne faudrait pas que ça se développe. »

Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Yves Veyrier, a un avis balancé sur le sujet. « J’aurais du mal à dire qu’il n’y a pas de violences du tout, indique-t-il. Mais si on dézoome, j’ai l’impression qu’il y a une distorsion de la réalité et du ressenti qu’on en donne si on compare à d’autres épisodes comme Mai-68. » Pour lui, il y a la tentation « de parier sur l’épuisement du mouvement et de mettre en exergue ce qui pourrait être moins compris et accepté pour essayer de réduire la contestation à ce qui est marginal ».

« Il s’agit plus d’une radicalisation symbolique que d’une radicalisation au sens propre : il n’y a pas de violences physiques, on est plus dans de l’action illégale, estime Baptiste Giraud, maître de conférences en science politique à l’université d’Aix-Marseille. Avec toujours le risque de donner une image négative de la mobilisation ou de renvoyer celle d’une minorité plus déterminée mais qui s’isole dans sa manière de contester. »

« La plus grande prudence s’impose sur ces notions de radicalisation ou de violence, renchérit Jean-Michel Denis, professeur de sociologie à l’université Paris Est-Marne-la-Vallée. En réalité, il n’y a rien de bien nouveau dans ces agissements, et les conflits sociaux qui ont éclaté durant les années 1970 dans les bassins miniers ou les entreprises de la sidérurgie, étaient bien plus durs. » Il est cependant certain qu’une mobilisation très longue, sans véritable débouché, risque de se traduire « par une forme de dégradation », complète-t-il. « Le mouvement des “gilets jaunes” est passé par là, en sécrétant l’idée qu’une forme de radicalité permet d’obtenir des avancées et qu’aucune organisation n’a à fédérer un mouvement social. »

« La responsabilité de l’exécutif »

Les opérations comme celles contre la CFDT « amoindrissent le mouvement social et nous les condamnons sans réserve », confie François Hommeril, président de la CFE-CGC : « Mais on ne peut pas oublier la responsabilité de l’exécutif, ajoute-t-il. Il a contribué à créer ce climat-là, en s’abstenant de faire une analyse loyale et sincère de toutes les questions soulevées par son projet. On est manipulés, ça rend les gens dingues. »

A ce type de critiques, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, avait répondu, dimanche sur BFMTV : « Si provoquer de la violence, c’est faire les réformes pour lesquelles vous avez été élu, de ce point de vue là, je peux l’assumer. »

L’intersyndicale, qui réunit la CGT, FO, la CFE-CGC, Solidaires, la FSU et des organisations de jeunesse, devait se retrouver mercredi soir pour décider de la suite, au-delà de vendredi. L’exercice s’annonce compliqué. Si certains comme Solidaires aimeraient programmer une nouvelle date interprofessionnelle le jeudi 30 janvier, d’autres comme FO sont réticents à l’idée de retomber dans des journées « saute-mouton » qui finissent par user.

Mais pour M. Veyrier, « c’est loin d’être fini » : « Après le conseil des ministres, il y a le débat parlementaire et même si le gouvernement finit par faire adopter sa loi, rien ne sera figé avant un moment. »

23 janvier 2020

Japanese Bondage

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23 janvier 2020

Milo Moiré

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23 janvier 2020

Candaulisme

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Pourquoi s’embêter avec l’infidélité quand on peut être candauliste ? Equivalent sexuel du socialisme utopique, le candaulisme célèbre le partage comme absolue jubilation. Ses adeptes n’aiment rien tant que voir leur compagne coucher avec d’autres. Le mot vient d’une légende antique : le roi Candaule épouse une femme si puissamment érotique qu’il décide de la faire « essayer » à l’un de ses officiers. Attention, spoiler : ça se termine mal. On retrouve pourtant les candaulistes triomphants au XVIIIe siècle, en Italie, où les nobles affublaient leur dame d’un chevalier très très servant (on recommande l’ouvrage de Roberto Bizzocchi : Les Sigisbées. Comment l’Italie inventa le mariage à trois, Alma Editeur, 2016).

Pendant que les jaloux enragent, l’idée fait son chemin. Sur Google Trends, on peut observer un effondrement de l’intérêt pour le libertinage, dont les requêtes ont été divisées par huit depuis 2004. Dans le même intervalle, le candaulisme partait de zéro pour doubler son concurrent en août 2010 (ne cherchez pas, il ne s’est rien passé) – au point qu’aujourd’hui le candaulisme est deux fois plus populaire que le libertinage. Les mêmes tendances sont visibles en langue anglaise. Selon les données du site PornHub, « cuckold » est la catégorie qui a le plus progressé en 2017 : + 72 % de trafic. Et un livre paru en juillet 2018, de l’expert Justin Lehmiller, avance que 58 % des hommes américains ont déjà fantasmé sur le candaulisme, pour un tiers des femmes (au féminin, le cuckold se dit cuckquean ou cuckqueen).

Simple tendance ou évolution sociétale ? Qu’une société de la transparence pousse la « fidélité » dans ses retranchements peut se comprendre. Qu’une société de l’attention lâche son mot-clé fétiche dans cinq minutes n’est pas non plus exclu. Quoi qu’il en soit, le candaulisme compte des adeptes aussi nombreux que prosélytes : « candaulisme » est le seul mot nous ayant été réclamé à répétition… par vous autres, lecteurs. Vous êtes exaucés.

23 janvier 2020

FASHION WEEK - C'était hier soir au Châtelet - GAULTIER PARIS Spring-Summer 2020 – 50 Years of Fashion

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