Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Jours tranquilles à Paris

20 juin 2019

A Evreux, le tout premier « service national universel » cherche son identité

Par Violaine Morin, Evreux, envoyée spéciale

Deux mille jeunes volontaires de 15 à 16 ans, issus de treize départements, viennent d’entamer le « séjour de cohésion » du service national universel. Ils réaliseront, dans un deuxième temps, une « mission d’intérêt général ».

Il est 7 h 30, ce lundi 17 juin à Evreux lorsque les 136 jeunes « appelés » du service national universel (SNU) lèvent les couleurs pour la première fois, sur le campus verdoyant du lycée Aristide-Briand, où ils passeront les douze prochains jours.

Cette cérémonie, largement inspirée des pratiques militaires, semble plonger les jeunes, âgés de 15 à 16 ans, dans une grande émotion. A part quelques-uns qui sortent des rangs, le teint légèrement verdâtre : il ne sera pas dit que l’on n’a pas fait les choses à la loyale, en réveillant tout le monde à 5 h 50 pour lever les couleurs avant le petit-déjeuner. L’esprit « service », tout universel qu’il soit, est bien là.

Pourtant, à la fin de cette journée de juin, les « appelés » du SNU, répartis en trois « compagnies » d’environ 50 jeunes, auront réalisé, pêle-mêle, les activités suivantes : jouer au foot, au relais ou à la « balle assise », somnoler en écoutant un exposé sur l’histoire du système judiciaire, inventer des cris de guerre pour sa « maisonnée »… Et les nombreux journalistes venus voir l’ouverture de la phase pilote du SNU n’auront pas manqué de se demander où ils ont bien pu tomber. A l’école ? Au service militaire ? En colonie de vacances ?

Le SNU, qui concerne 2 000 volontaires cette année et devrait, à terme, couvrir une classe d’âge entière (environ 800 000 jeunes), veut précisément mélanger ces trois cultures que sont l’école, l’armée et l’éducation populaire. Le recrutement des cadres s’est fait en ce sens : les tuteurs des « maisonnées » sont des jeunes diplômés du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA), apportant clairement les codes de la « colo » à la vie du centre.

« Recréer de la cohésion et de l’engagement »

Les « chefs de compagnie » et leurs adjoints, eux, ont été recrutés avec un souci manifeste d’équilibre : certains sont réservistes – l’un d’entre eux réussit même un doublé, à la fois gendarme réserviste et professeur d’histoire – et une bonne partie sont issus de l’éducation populaire. Dans l’équipe de direction, on trouve une enseignante d’anglais et un ancien colonel de l’armée de l’air.

Les militaires et les animateurs en éducation populaire sauront-ils s’entendre ? Apparemment, oui. « Peut-être qu’il y avait quelques préjugés au départ, admet Stanislas, animateur professionnel de 26 ans. « Mais, si nous n’avons pas les mêmes outils, nous avons les mêmes objectifs : recréer de la cohésion et de l’engagement. »

Les 2 000 appelés du SNU « première version » devront réaliser, à l’issue de ce séjour de cohésion, une « mission d’intérêt général » de douze jours (ou 84 heures réparties sur l’année à venir), auprès d’un « corps en uniforme » (pompiers, gendarmerie), d’un service public ou d’une association.

Les jeunes volontaires – plutôt ravis de leur sort, malgré la grosse fatigue du premier matin – devront aussi trouver leur compte dans cet alliage inédit qui n’est ni tout à fait l’école, ni tout à fait un service volontaire (certains en ont déjà réalisé chez les pompiers), ni vraiment une colo. Sur ce point, les préférences divergent. Il y a les appelés aux métiers de la défense et de la sécurité, comme Alisée, qui avait imaginé quelque chose de « plus strict ». Il y a les grands sportifs comme Sixtine, qui rêvait d’un « parcours du combattant, où on rampe dans la boue et tout ! » Une image qui fait rêver certains mais pourrait en angoisser d’autres…

Que l’on se rassure, il n’en sera rien, assure Florence Desjardins, directrice adjointe chargée de la pédagogie du centre d’Evreux : « C’est un service universel : il doit être accessible et inclusif. Des parcours de ce type, très durs physiquement, ne sont pas du tout au programme. »

« Rencontrer des jeunes issus d’autres territoires »

Les futurs pompiers ou gendarmes auront leur part de découvertes : une journée sur la « sécurité intérieure » est prévue, en partenariat avec la police, la gendarmerie et les sapeurs-pompiers. Mais il y en aura aussi pour ceux, comme Sacha, qui attendent avec plus d’impatience la partie culturelle du programme. Invités en Normandie, les appelés d’Evreux visiteront les plages du débarquement et le mémorial de Caen, puis la maison de Claude Monet à Giverny (Eure), avant d’assister à une pièce de théâtre.

« On vient surtout pour rencontrer de nouvelles personnes, qu’on n’aurait pas forcément croisé autrement », ajoute Sacha. Cette envie sera sur toutes les bouches, y compris lors de la visite du secrétaire d’Etat à la jeunesse, Gabriel Attal, qui porte le projet du SNU. « Dans leur grande majorité, les appelés disent vouloir rencontrer des jeunes issus d’autres territoires, a-t-il constaté, lundi après-midi, devant la presse. Il y a une envie très forte de sortir d’une jeunesse qui fonctionne trop souvent en silo. » Et de glisser que, bien entendu, les jeunes pourront petit-déjeuner avant le lever des couleurs plutôt qu’après.

Les organisateurs de la phase pilote du SNU répéteront à de nombreuses reprises qu’il s’agit d’un « test », qu’il faudra « évaluer les résultats »… Une mission de recherche a d’ailleurs été confiée à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep). Serait-ce cher payé pour un test ? Le SNU coûte 2 000 euros par participant, selon les chiffres avancés par le secrétariat d’Etat à la jeunesse. Soit 4 millions d’euros pour cette session, et 80 pour la suivante, qui devrait concerner 40 000 volontaires…

Un atelier « symboles républicains »

A terme, le service « vraiment universel », qui sera obligatoire pour tous les jeunes d’une même tranche d’âge, devrait coûter 1,7 milliard d’euros. Une somme qui serait mieux employée ailleurs, selon ses détracteurs, comme Régis Juanico, député (PS puis Génération.s) de la Loire fermement opposé à ce projet « redondant avec le service civique » et dont il craint qu’il ne siphonne les financements déjà exsangues.

Le SNU empiète en outre sur d’autres enjeux : « On nous dit qu’il doit recréer de la mixité sociale, mais ça, c’est la mission de l’école, et c’est sur cela qu’il faudrait mettre le paquet ! », tonne encore le député.

Pendant ce temps, à l’atelier « symboles républicains » qui réunit un groupe de garçons assis en rond sur la pelouse, l’un d’entre eux tente de répondre à la question « Pourquoi avons-nous besoin d’un SNU ? » « Pour retrouver quelque chose qu’on a perdu », risque-t-il timidement. « Et qu’est-ce qu’on a perdu ? », encourage l’animateur. « Bah, la fraternité. » L’avenir dira si cette recette l’emporte sur toutes les autres.

Publicité
20 juin 2019

Vu sur internet

jaime321

20 juin 2019

Toilet Paper

9f98d42616ebcdfe404c82ed8a439b84

toilet87

20 juin 2019

Groucho à Downing Street

Au moins, on ne va pas s’ennuyer. Aux dernières nouvelles, Boris Johnson, le clownesque porte-parole du Brexit, a les meilleures chances d’être désigné leader du Parti conservateur. Aussi coloré et changeant que Theresa May était grise et obstinée, «BoJo» sera, dans cette hypothèse, le prochain Premier ministre du Royaume-Uni, enfin assis dans le fauteuil de son idole Winston Churchill, qu’il guigne pour ainsi dire depuis qu’il est né. Groucho Marx succéderait ainsi à Margaret Dumont, la pompeuse et un peu niaise souffre-douleur du burlesque quatuor.

Virtuose du retournement de veste, Johnson se présente comme le désormais champion du «hard Brexit», qui verrait le Royaume-Uni sortir de l’Union européenne sans accord. En 2016, deux jours avant de se prononcer contre l’Union, «BoJo» avait rédigé un vibrant plaidoyer pour le «remain». Il a été pris dix fois en flagrant délit de contradiction ou de mensonge. Journaliste trublion, il s’était distingué par ses sorties canulardesques contre la Commission de Bruxelles. Au moment du référendum de sortie, il avait mené une campagne antieuropéenne fondée pour l’essentiel sur des «fake news».

L’électorat ne lui en tient guère rigueur. Johnson a assis sa popularité comme maire de Londres, poste qu’il a occupé avec talent et inventivité. Son excentricité – qualité très prisée dans l’establishment britannique – a fait le reste. «Boris» fait rire et parle cash. En ces temps populistes, ce sont des armes redoutables, renforcées par un talent oratoire indiscutable.

Sa possible victoire sera néanmoins placée sous le signe d’un double et amer paradoxe. Johnson est un nationaliste ultralibéral. S’il fait ce qu’il annonce, le Royaume-Uni sortira de l’Union au forceps. Or cette position est minoritaire. L’opinion britannique se divise en fait en trois. Plus de 40% des électeurs (une majorité, même, selon les sondages) souhaitent rester dans l’Europe. Les autres forment deux camps : «hard» et «soft» Brexit. Boris Johnson se prépare donc à imposer à son peuple une solution dont il ne veut pas. Tel est le souverainisme en actes de l’autre côté de la Manche : il s’apprête à contredire brutalement la souveraineté populaire. Tout ce qu’on reproche habituellement aux pro-européens.

Deuxième paradoxe : les classes populaires pro-Brexit souhaitent une protection vis-à-vis de l’étranger. Elles réprouvent l’immigration, mais aussi l’ouverture des frontières aux produits importés, qui menacent les emplois traditionnels. Boris Johnson pense exactement l’inverse. Pour lui, le Royaume-Uni sorti de l’Union doit regarder vers le grand large, devenir une sorte de Singapour majuscule, à coups de baisses d’impôts et d’accords libre-échangistes. Soit une politique exactement inverse de celle qu’attendent les travailleurs brexiters du Yorkshire ou du Kent. Tel Gribouille, on vote contre l’ouverture européenne pour se précipiter dans l’ouverture mondiale. C’est l’habituel résultat du populisme : duper le peuple.

LAURENT JOFFRIN

20 juin 2019

Milo Moiré

milo64

milo67

milo975

Publicité
19 juin 2019

Baccalauréat - Français

19 juin 2019

Marisa Papen

marisa papen22

19 juin 2019

Reportage - A Orlando, Trump en terrain conquis lance officiellement sa campagne pour 2020

Par Gilles Paris, Washington, correspondant

Alarmiste et virulent, le président américain a renoué avec sa rhétorique incendiaire de 2016, mardi en Floride, devant des soutiens acquis à sa cause.

Les Américains qui ont écouté Donald Trump, mardi 18 juin, jour du lancement officiel de sa campagne pour un second mandat, ont pu éprouver le sentiment d’avoir rajeuni de quatre ans. Le président des Etats-Unis, qui avait choisi l’Etat stratégique de Floride pour cette annonce a en effet renoué avec la rhétorique incendiaire qui avait marqué son entrée en politique, le 16 juin 2015. Il a divisé le pays en deux camps irréconciliables, opposant « le mouvement » qui a débouché sur « sans doute la plus grande élection » de l’histoire des Etats-Unis, en 2016, à l’univers des « politiciens » de Washington.

Pendant de très longues minutes, Donald Trump a réglé une nouvelle fois de vieux comptes : ceux de la bataille qui l’avait opposé à la démocrate Hillary Clinton en 2016 tout d’abord. Mécaniquement, les milliers de sympathisants qui s’étaient massés dans une grande salle de sport d’Orlando (Floride) ont alors promis à nouveau la prison à celle qui s’est depuis retirée de la politique et que le président a citée à sept reprises.

Ce dernier a fait subir le même sort à l’enquête « russe » consacrée aux interférences prêtées à Moscou pendant la présidentielle de 2016, qualifiée de « tentative illégale d’annuler les résultats de l’élection ». Il a également stigmatisé les médias chaque fois que l’occasion lui en a été donnée, soutenu par son public.

Le président des Etats-Unis s’est montré tout aussi virulent vis-à-vis des démocrates accusés de vouloir « la destruction de notre mode de vie » et « la destruction du rêve américain ». « Nos opposants démocrates radicaux sont motivés par la haine, les préjugés et la rage et veulent vous détruire », « détruire votre dignité, votre destin », et « détruire notre pays tel que nous le connaissons », a insisté Donald Trump.

Donald Trump ne se fie qu’à son instinct

Alarmiste, il a assuré qu’en cas de victoire en 2020, ses adversaires « supprimeraient [la] liberté d’expression, utiliseraient le pouvoir de la loi pour punir leurs adversaires », et « dépouilleraient les Américains de leurs droits constitutionnels tout en inondant le pays d’immigrants clandestins ». Il a une nouvelle fois accusé les démocrates de vouloir convertir les Etats-Unis au « socialisme » comme il l’avait déjà fait au cours de son discours sur l’état de l’Union, en février.

Il a fallu attendre le deuxième tiers du discours pour que le président, qui l’avait rapidement évoqué en préambule, revienne sur son bilan, en énumérant notamment les bons résultats enregistrés par l’économie américaine dont il a revendiqué l’exclusive paternité, quitte à les enjoliver. Mais Donald Trump a très vite renoué avec un autre thème anxiogène qui avait marqué son entrée en politique, il y a quatre ans : la lutte contre l’immigration illégale présentée comme une menace pour la classe moyenne américaine.

Lundi, il avait déjà affirmé que la police de l’immigration allait prochainement procéder à l’expulsion de « millions d’étrangers illégaux » présents aux Etats-Unis. Le président a annoncé, mardi, avec assurance la construction prochaine de centaines de kilomètres du « mur » qu’il a promis d’ériger à la frontière avec le Mexique alors que ses projets sont bloqués par des procédures judiciaires.

Depuis son élection, Donald Trump a toujours fait le choix de ne s’adresser en priorité qu’à sa base électorale. Il a moqué au cours de son discours ses conseillers politiques qui « coûtent une fortune » et qui « ne [lui] donnent jamais une seule idée » pour rappeler qu’il ne se fie qu’à son instinct. Les personnes qui avaient patienté des heures durant dans une chaleur moite, à Orlando, pour pouvoir l’entendre, ont d’ailleurs témoigné de l’écho que ses propos soulèvent auprès d’elles.

Un homme « qui tient ses promesses »

Shaun Delle Nelson a justifié sa présence par son attachement à un homme « qui n’est pas un politicien » et qui « tient ses promesses ». Son mari Eric a jugé que sa réélection n’était pas assurée mais qu’une victoire démocrate ne pourrait s’expliquer que par des raisons « déloyales ». « Des dizaines de milliers d’immigrants illégaux ont voté lors des dernières élections », a-t-il assuré, alors qu’aucune preuve n’a permis jusqu’à présent d’accréditer cette rumeur entretenue par le président. Shaun a déploré que les jeunes Américains soient « attirés » par le « socialisme » vanté par la représentante de l’Etat de New York Alexandria Ocasio-Cortez. « Ils l’écoutent parce qu’elle a leur âge », a-t-elle pesté.

L’un comme l’autre ont mis les soubresauts de la présidence sur le compte d’un « apprentissage », assurant vouloir y voir une preuve de « sincérité ». « Je ne le juge pas sur son style mais sur ses résultats, et ils sont là », a assuré Eric.

« Je suis venu l’entendre parce que j’aime bien son compte Twitter », a assuré dans un sourire Jake Domenico, venu en compagnie de sa petite amie. « Je plaisante, bien sûr mais je l’aime plutôt bien, ou plutôt je ne supporte pas ses adversaires », a ajouté le jeune homme qui votera pour la première fois en 2020, pour Donald Trump.

« Il fait tout ce qu’il peut mais il n’est pas aidé, pas même par les républicains. Il se heurte à la résistance », ont assuré de concert Joe et Julia Coen. « Et puis on est sûr que lui, il aime l’Amérique, il est à l’écoute du cœur des gens », ont-ils ajouté.

Indicateurs économiques historiques

Le choix stratégique de se reposer exclusivement sur cette base électorale éclaire le paradoxe de la présidence Trump. Celle-ci suscite en effet une adhésion déterminée mais qui reste minoritaire en dépit d’indicateurs économiques historiques, notamment en matière d’emplois.

L’étroitesse de ce socle explique une série de sondages défavorables effectués par l’équipe de campagne du président dans les Etats qui seront déterminants en 2020, puisque la présidentielle ne se joue pas au niveau national. Dans ces Etats, Donald Trump est actuellement devancé nettement par les candidats démocrates les mieux placés dans la course à l’investiture présidentielle.

Même s’ils n’ont aucune valeur prédictive à dix-sept mois du scrutin, ces mauvais chiffres corroborés par d’autres enquêtes publiques ont provoqué la colère de Donald Trump qui a nié leur existence au cours d’un entretien accordé à la chaîne ABC. Ils auraient aussi entraîné une mini-purge au sein de l’équipe de campagne selon la presse américaine.

19 juin 2019

Diane Chasseresse, Iris Brosch - Normal Magazine

19 juin 2019

Le Voyage à Nantes - save the date

voyage nantes

Publicité
Publicité