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Jours tranquilles à Paris

10 juin 2019

Les LED et la lumière bleue : 10 questions sur les risques pour nos rétines et notre sommeil

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Par David Larousserie, Pascale Santi, Hervé Morin

Un rapport de l’Anses note le potentiel impact sanitaire de la lumière bleue diffusée par les LED. Nous recensons les questions posées par l’omniprésence de ces nouvelles sources lumineuses.

La lumière ? « C’est aussi important que la nourriture qu’on mange, l’air qu’on respire », estime l’ophtalmologiste Francine Behar-Cohen (Inserm, AP-HP). Et ce d’autant plus qu’une nouvelle source de lumière artificielle, inédite par la force de sa composante bleue, la diode électroluminescente (LED), est désormais omniprésente. Quels impacts peuvent avoir ces LED sur nos rétines et notre métabolisme, qui dépend d’horloges internes réglées depuis la nuit des temps par l’alternance jour-nuit ?

Une expertise collective présidée par cette ­spécialiste des maladies oculaires a tenté de répondre à la question. Elle a donné lieu à un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire ­(Anses) sur les effets sanitaires et sur l’environnement des LED, publié le 15 mai. Apparues il y a moins de vingt ans, celles-ci sont désormais partout, dans l’éclairage, les écrans, les jouets, les gadgets ou encore les phares automobiles. En 2010, l’Anses avait déjà alerté sur les effets physiologiques engendrés par la lumière bleue qu’elles émettent. Ce nouveau rapport est le fruit d’une analyse de la littérature scientifique, mais aussi de mesures physiques et de modélisations d’exposition confiées au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). L’enjeu était de caractériser le danger et d’évaluer le niveau de risque associé en fonction de ces scénarios d’exposition. Et voir si les parades proposées (filtres, lunettes) étaient efficaces.

Si les experts consultés par l’Anses reconnaissent des progrès par rapport à leurs constats de 2010 dans la qualité de l’éclairage domestique, ils notent que des points aveugles subsistent dans la réglementation. Le rapport souligne que des menaces sur nos rétines persistent (surtout pour les plus jeunes) et s’inquiète des inconnues quant à l’impact d’une exposition chronique. Notre sommeil apparaît plus que jamais mis en péril par la lumière bleue, notamment des écrans, nos rythmes circadiens étant potentiellement bousculés dès la vie intra-utérine. Quels sont les risques, et comment s’en prémunir ? Le point en dix questions.

Pourquoi parle-t-on de « lumière bleue » ?

La lumière est constituée de plusieurs « couleurs », ou longueurs d’onde, qui correspondent à des vibrations plus ou moins rapides des photons qui la constituent. Le spectre visible par l’œil humain s’étend ainsi du violet au rouge, avec des longueurs d’onde comprises entre 400 et 700 nanomètres (nm) de long environ.

Une source lumineuse se distingue d’une autre par son spectre, bien que l’aspect blanc, résultat de la somme de toutes les longueurs d’onde, ait l’air semblable à l’œil. La lumière du jour à midi contient ainsi plus de bleu que de rouge, mais c’est l’inverse au crépuscule. Par rapport aux autres lumières artificielles, les LED ont un pic dans le bleu et un large spectre dans les autres longueurs d’onde. Cela est dû au fait qu’une partie du bleu, généré par un courant électrique dans un semi-conducteur, sert aussi à rendre fluorescent du phosphore déposé sur la surface entourant la diode. Si la lumière totale apparaît blanche, c’est la présence accrue du bleu dans des équipements variés qui pose de nouvelles questions sanitaires.

La lumière a-t-elle une température ?

Pour le public, déjà perdu dans les différents types d’éclairage (ou les culots, ou les puissances…), la situation se complique, car il existe différentes LED, se distinguant par leur température de couleur, un paramètre qui indique la part de ce pic bleu dans le spectre complet. Cette température est comprise entre 2 500 K (K pour kelvin, l’unité internationale de température) et 7 000 K pour les LED d’éclairage et est obligatoirement indiquée sur l’emballage.

« On peut s’attendre à une diminution de la présence des LED froides sur le marché », estime Sébastien Flet Reitz, du Syndicat de l’éclairage, ­représentant des fabricants du secteur en France.

Deux bleus, deux effets physiologiques ?

Les longueurs d’onde problématiques des LED se situent en bas du spectre, entre 400 à 500 nm. Mais, à l’intérieur, deux bandes spectrales sont à distinguer, notamment parce qu’elles ont des ­effets biologiques différents. L’une se situe entre 380 (ultraviolet) et 500 nm, avec le maximum d’effet à 435 nm, et l’autre, entre 400 nm et 500 nm (quasi vert), avec le maximum d’effet à 480 nm. La première est dite phototoxique, car liée aux ­atteintes directes à la rétine. La seconde, dite mélanopique, est impliquée dans l’endormissement, le sommeil et le rythme circadien.

Y a-t-il des LED hors norme ?

En 2015, une nouvelle réglementation a imposé d’évaluer la phototoxicité des lampes LED pour les classer en catégorie RG 0 (sans risque), RG 1 (risque faible), RG 2 (risque modéré) ou RG 3 (risque élevé). La mention RG 0 ou RG 1 n’est pas forcément ­indiquée aujourd’hui, mais le comité d’experts de l’Anses voudrait l’imposer. La catégorie RG 2 est signalée sous la forme d’un logo triangulaire qui affiche la distance de sécurité à respecter. « L’immense majorité des produits d’éclairage est classée RG 0 et RG 1 », selon le Syndicat de l’éclairage. ­L’Anses, dans les modèles étudiés, n’a pas trouvé, contrairement à son avis de 2010, d’ampoule en RG 2. « Mais nous pointons plusieurs lacunes régle­mentaires », note Christophe Martinsons, du CSTB et membre du comité d’experts scientifiques de l’Anses. Les phares de voitures, les éclairages portatifs, du type torche ou frontal, ne sont ainsi pas concernés par les règlements de 2015 (car non reliés au secteur), alors que les mesures du CSTB ont montré qu’ils sont à classer en RG 2, avec des intensités très élevées.

Idem pour des jouets, dont des diodes peuvent être très lumineuses. Dans cette catégorie, la ­limite d’exposition est comprise entre 0,25 et 100 secondes. « Dans le cas d’un gyrophare sur un jouet, cette limite a été atteinte en huit secondes ! », se souvient Christophe Martinsons, qui soupçonne que l’industrie écoule dans ces produits non réglementés des LED qui ne seraient plus ­acceptées dans l’éclairage classique.

D’où la recommandation de limiter la mise à disposition des systèmes à LED au grand public au groupe RG 1, y compris donc pour les jouets ou les guirlandes décoratives, qui se multiplient. Christophe Martinsons note aussi que des dispositifs comme les enseignes ou les panneaux publicitaires mériteraient d’être mieux réglementés.

Quels risques pour la rétine ?

La lumière du soleil peut avoir, à elle seule, un impact sur la rétine. Plusieurs méta-analyses ont déjà mis en avant le lien entre la dégénérescence ­maculaire liée à l’âge (DMLA) et l’exposition au soleil. Par exemple, les guides de haute montagne présentent des lésions dégénératives rétiniennes plus précoces, précise Francine Behar-Cohen. A l’inverse, des nonnes en Irlande s’exposant très peu à la lumière du jour n’ont jamais aucune lésion sur la rétine. Or « même si la lumière du jour est dominante, l’éclairage domestique se surajoute, représentant un plus non négligeable », souligne Francine Behar-Cohen. Les scénarios d’exposition explorés par le CSTB montrent que l’éclairage artificiel accroît les doses reçues dans les bandes phototoxique et mélanopique, allant jusqu’à 50 % d’augmentation.

« Les nouvelles données scientifiques confortent le résultat de 2010 sur la toxicité de la lumière bleue pour l’œil, qui peut conduire à une baisse de la vue », prévient l’Anses. Ces études mettent en évidence les effets phototoxiques sur la rétine à court terme, à la suite d’une exposition aiguë (inférieure à huit heures), et des effets à long terme, liés à une exposition chronique, augmentant le risque de DMLA. Mais « aucune étude épidémiologique n’a à ce jour évalué le risque de DMLA ou d’autres pathologies rétiniennes ou oculaires associées à l’exposition à des sources de lumière artificielle », insiste le rapport. Des études sur l’animal démontrent que la rétine est plus sensible à ces effets de phototoxicité durant la nuit.

Faut-il craindre une épidémie de DMLA chez les jeunes générations ? « C’est multifactoriel, mais il est possible que l’on voie apparaître des ­lésions plus précoces », craint Francine Behar-Cohen. Les valeurs limites d’exposition retenues par la Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants (Icnirp) pour la toxicité rétinienne de la ­lumière « ne sont pas suffisamment protectrices », poursuit l’avis des experts.

Notre sommeil est-il menacé ?

L’homme est une créature diurne. La lumière est un facteur-clé du fonctionnement de notre horloge biologique interne. Elle active les récepteurs photosensibles non visuels de la rétine, les cellules ganglionnaires à mélanopsine, qui envoient le message dans l’hypothalamus, siège de l’horloge circadienne centrale. La sécrétion de la mélatonine est liée à la lumière. La synchronisation efficace du rythme biologique nécessite une intensité de lumière importante durant la journée et une obscurité totale pendant la nuit. La mélatonine est en effet libérée en cas d’obscurité, à la tombée de la nuit, pour faciliter l’endormissement, avec en général un pic vers 3 heures du matin. Une lumière forte le soir retarde les horaires d’endormissement et de réveil.

De nombreuses études mettent en évidence l’impact négatif de lumière riche en bleu issue d’éclairages artificiels ou d’écrans. Elle dérègle notre horloge biologique la nuit et a un impact sur la qualité du sommeil. Les effets sont mesurables même avec de faibles niveaux de lumière, dès 10 lux à 40 lux (un téléphone allumé, c’est 15 lux, une tablette, c’est 20 lux à 30 lux…).

Pour l’Anses, pas de doute, « l’effet de l’exposition à la lumière riche en bleu avant le coucher est avéré sur la latence à l’endormissement, la durée et la qualité du sommeil ». « C’est tout à fait préoccupant », affirme Claude Gronfier, chronobiologiste à l’Inserm, qui a participé à ces travaux. Il n’hésite pas à parler de la « lumière bleue chronotoxique ».

« Il est certain que la lumière bleue a un effet sur les rythmes circadiens, mais l’activité même des écrans a aussi des effets délétères sur le sommeil, l’attention, qu’il ne faut pas minimiser », commente Sylvie Chokron, neuropsychologue à la Fondation ophtalmologique Rothschild, à Paris. Pour Pierre Geoffroy, médecin du sommeil et psychiatre à l’hôpital Bichat (AP-HP), à Paris, « il ne faut pas non plus minimiser les effets positifs des longueurs d’onde de lumière bleue dont on a besoin le matin pour synchroniser notre horloge biologique, pour son effet antidépresseur et pour stimuler la vigilance ».« Le vrai problème est la pollution lumineuse, surtout le soir, avec des lumières très enrichies en bleu, notamment avec des écrans LED et un temps d’écran trop long », conclut-il.

Les effets combinés de la lumière bleue et de l’hyperconnexion conduisent les professionnels à recommander d’imposer un « couvre-feu digital », le soir, surtout aux enfants et aux adolescents. D’autant que, outre les effets sur le sommeil, le dérèglement des rythmes circadiens peut entraîner des troubles métaboliques, un risque accru de cancer – notamment du sein –, des pathologies cardiovasculaires et des effets également sur la santé psychique, souligne l’avis de l’Anses. Des comportements dépressifs viennent d’être mis en évidence chez la souris.

Quelles sont les populations à risque ?

« Les enfants sont particulièrement concernés, puisqu’on naît avec un cristallin clair, qui a un très faible pouvoir filtrant de lumière bleue », souligne Dina Attia, qui a assuré la coordination scientifique de l’expertise pour l’Anses. « Toutes les po­pulations sont à risque, selon Claude Gronfier, mais des études ont montré que les adolescents passaient de plus en plus de temps sur les écrans, y compris la nuit, générant des troubles du sommeil, cognitifs, de l’humeur, du métabolisme… Les effets de cette lumière ont le potentiel d’aggraver le retard de phase et la mauvaise qualité du sommeil à l’adolescence, et de ce fait la privation chronique de sommeil. »

Le rapport de l’Anses évoque aussi l’exposition des femmes enceintes. On y lit qu’« on peut raisonnablement supposer que l’effet de l’éclairage moderne la nuit sur la sécrétion de mélatonine maternelle impacte négativement le développement du fœtus in utero ». Des études chez l’animal ont montré qu’une diminution de mélatonine, liée à l’exposition lumineuse de la mère, peut avoir des effets sur le développement cognitif ou métabolique de l’enfant à naître. « La mélatonine traverse la barrière placentaire et elle est sans doute impliquée dans le cycle veille-sommeil du fœtus, peut-être dans des fonctions immunitaires », précise Claude Gronfier. Certes, ce sont des résultats chez l’animal, mais l’Anses recommande de « limiter l’exposition des femmes enceintes à la lumière la nuit et de les informer des potentielles conséquences sur l’enfant porté d’une exposition excessive la nuit ».

Un nouveau risque identifié ?

C’est l’une des nouveautés et des surprises de l’avis de l’Anses par rapport à celui de 2010, des mesures ont montré que l’intensité lumineuse des LED est variable ! Certaines vont même jusqu’à s’allumer et s’éteindre 100 fois par seconde. L’Anses constate « qu’environ 43 % des lampes LED à usage domestique ont des performances dégradées en matière de modulation temporelle ».

Le rapport liste divers effets sanitaires liés à ces effets visuels de papillotement, ou stroboscopiques : crises d’épilepsie, accidents de la route, migraines, maux de tête et fatigue visuelle. Mais ­l’Anses estime ne pas pouvoir conclure sur les risques, faute de données scientifiques ou d’exposition. Elle met en garde cependant les personnes déjà sujettes aux migraines ou à l’épilepsie et les enfants et jeunes adultes. De son côté, le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) a lancé une étude pour évaluer les effets de ces ­variations parasites sur la lecture. La correction de ces modulations temporelles est une question de coût, mais « la législation européenne en cours de révision sur l’écoconception devrait prendre en compte ce paramètre », indique Sébastien Flet Reitz.

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Les protections sont-elles efficaces ?

Loin de là, répond l’Anses, avec son partenaire le CSTB, lequel a effectué plusieurs mesures de divers dispositifs de protection. L’agence recommande plus d’informations sur « l’efficacité très disparate des moyens de protection actuellement proposés vis-à-vis des effets néfastes pour la santé liés à l’exposition à des LED ». Elle souhaiterait même imposer un marquage du taux d’atténuation de la lumière par ces divers systèmes.

Concernant les effets phototoxiques aigus (en théorie absents pour les éclairages classiques de type 0 et 1, mais qui peuvent concerner certains professionnels, du spectacle par exemple), aucune lunette, y compris « spécial joueur », ou filtre ne sont efficaces pour être considérés comme un équipement de protection. En effet, ces dispositifs atténuent entre 15 % (pour des ­lunettes de vue) et 60 % (pour des verres jaune orangé de gamer) la bande spectrale concernée, quand il faudrait une diminution par cent pour passer dans la classe inférieure de risque.

Du côté de la bande mélanopique, celle-ci n’est pas filtrée par les verres de vue, mais elle l’est plus pour certaines lunettes de jeu (entre 30 % et 43 %). Pour les experts, « les relations dose-effet étant encore mal connues, il est impossible d’affirmer que ce filtrage est suffisant pour empêcher la suppression du pic de mélatonine induit par une exposition lumineuse en soirée, ainsi que les effets de retard d’endormissement. »

Enfin, côté écrans, la seule précaution à prendre est de baisser la luminosité et, le soir, de passer en blanc chaud, soit avec le préréglage des écrans, soit en jouant directement sur la balance des couleurs pour diminuer le bleu. Des logiciels préinstallés ou à installer (comme f.lux) permettent d’effectuer cette opération automatiquement en fonction du moment de la journée. A noter qu’utiliser une liseuse (non rétroéclairée) n’atténuera pas l’effet jour-nuit si l’éclairage de chevet est une LED, qui, elle aussi, diffuse du bleu…

Alors, que faire ?

Au total, l’avis de l’Anses montre que les pouvoirs publics doivent renforcer l’encadrement réglementaire d’un secteur en pleine expansion. « La LED a le potentiel technique de devenir la lumière parfaite, en modulant sa couleur en fonction de nos besoins physiologiques », note Francine ­Behar-Cohen. « Il est possible d’agir sur la réglementation pour généraliser la lutte contre l’effet phototoxique, appuie Matthieu Schuler, directeur des risques, à l’Anses. De leur côté, les individus peuvent faire attention pour protéger leur rythme circadien. » Si choisir des ampoules présentant une température de couleur plus chaude ne ­semble pas hors de portée, se détacher des écrans, drogue civilisationnelle, représentera un défi bien plus difficile à relever…

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10 juin 2019

Oradour sur Glane - 10 juin 1944 - Il y a 75 ans...

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Le massacre d’Oradour-sur-Glane est la destruction, le 10 juin 1944, de ce village de la Haute-Vienne, situé à environ vingt kilomètres au nord-ouest de Limoges, et le massacre de sa population (642 victimes), par un détachement du 1er bataillon du 4e régiment de Panzergrenadier « Der Führer » appartenant à la Panzerdivision « Das Reich » de la Waffen-SS. Il s'agit du plus grand massacre de civils commis en France par les armées allemandes, assez semblable à ceux de Marzabotto, ou de Distomo (ce dernier perpétré lui aussi le 10 juin 1944), qui transposent sur le front de l'Ouest des pratiques courantes sur le front de l'Est.

Ces événements marquèrent profondément les consciences ; leurs conséquences judiciaires suscitèrent une vive polémique, notamment à la suite de l'amnistie accordée aux Alsaciens « Malgré-nous » qui avaient participé au massacre. Depuis 1999, le souvenir des victimes est célébré par le Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane, situé non loin des ruines du village à peu près conservées en l'état.

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Reportage photographique : J. Snap. 

Certaines photos ont été prises avec ma Nikon KeyMission 170.

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Oradour sur Glane 10 juin 1944 from DRUILHE Henri on Vimeo.

10 juin 2019

Extrait d'un shooting

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10 juin 2019

La photographie...

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10 juin 2019

Arles

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10 juin 2019

Surmortalité : les inégalités géographiques sont d’abord des inégalités sociales

Les facteurs économiques et comportementaux expliquent en grande partie les différences de mortalité entre territoires.

La citation est presque devenue adage : mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade. S’il avait connu les travaux de Magali Barbieri, l’humoriste Francis Blanche, auteur du trait d’esprit, aurait peut-être proposé une variante : mieux vaut être vivant à Paris ou Nice que mort dans le Nord. Depuis des années, la démographe de l’Institut national d’études démographiques (INED) analyse les causes de mortalité et plus particulièrement sa variabilité géographique. Et ses conclusions sont sans appel. Pour vivre vieux, il est préférable de résider à Paris, dans la région lyonnaise ou dans le sud de la France que dans les Hauts-de-France, le Grand-Est ou en Bretagne.

Le critère économique joue à plein. Mortalité et espérance de vie se trouvent en effet directement corrélées aux catégories socioprofessionnelles et aux revenus. De récents travaux ont ainsi montré que l’écart d’espérance de vie à la naissance atteignait treize ans chez les hommes entre les 5 % les plus pauvres et les 5 % les plus riches. Sans surprise, les régions désindustrialisées (Haut-de-France, Grand-Est), où le chômage atteint des niveaux records, mais aussi certaines régions rurales, frappées par la crise agricole, enregistrent les mortalités les plus élevées.

On meurt pourtant rarement de la pauvreté ou du chômage. Plutôt de maladies générées par des comportements à risque, eux-mêmes souvent induits par ces maux sociaux. Avec deux tueurs clairement identifiés : l’alcool et le tabac. Plus que celle de la pauvreté, la carte de la mortalité suit de manière spectaculaire celle du tabagisme et de l’alcoolisme. Il est même frappant de constater que l’ouest de la Bretagne (Finistère, Morbihan, Côtes-d’Armor), pas particulièrement touché par le chômage, enregistre une mortalité particulièrement élevée, notamment chez les hommes.

A l’inverse, le sud de la France présente une mortalité inférieure à ce que sa situation sociale laisserait prévoir. Trois raisons principales sont avancées. La première tient à l’alimentation. Pour éviter les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité chez les femmes de 60 à 80 ans, l’huile d’olive est assurément meilleure que le beurre ou le saindoux. La seconde pourrait se trouver du côté du système sanitaire. Les départements méditerranéens, notamment, se trouvent, en effet, largement mieux pourvus en médecins et infirmiers que les déserts médicaux du Nord et du centre du pays.

Reste enfin ce que les spécialistes nomment la « migration sélective », particulièrement sensible lors d’exodes économiques. Dit simplement, ceux qui partent présentent en moyenne une meilleure santé que ceux qui restent. Pas encore riches, donc, mais toujours bien portants.

10 juin 2019

Greta - en salles le 12 juin

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9 juin 2019

La Turquie va inonder demain la ville ancienne d’#Hasankeyf fondée autrefois par les Romains pour la reconvertir en réservoir

9 juin 2019

Soixante-douze élus locaux issus de la droite et du centre signent une tribune de soutien à Macron

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Par Yves Tréca-Durand, Angers, correspondant

Des maires et un président de conseil départemental officialisent ou confirment leur soutien à l’exécutif dans un texte publié dans le « JDD ».

Dans une tribune mise en ligne ce samedi soir par le Journal du dimanche, 71 maires et un président de conseil départemental (François Goulard, pour le Morbihan) issus de 35 départements et 12 régions, annoncent la création d’une « République des maires et des élus locaux ». Un texte qui officialise ou confirme leur soutien au président de la République, Emmanuel Macron, alors que l’exécutif cherche à attirer les maires de la droite et du centre après le faible score du parti Les Républicains (LR) aux élections européennes du 26 mai (8,48 %).

L’initiative est partie de Christophe Béchu, maire divers droite d’Angers et ancien porte-parole d’Alain Juppé pendant la primaire de la droite en 2016, et elle a séduit les maires de villes moyennes comme Orléans, Tourcoing (Nord), Deauville (Calvados), Niort, Amiens, Valenciennes, Vannes, Nancy, Sète (Hérault) ou Albi. Parmi eux, des élus de droite et du centre, issus de l’UDI, du parti Les Républicains (LR), des Radicaux, du Nouveau Centre ou d’Agir.

« Mais bien plus de la moitié ne sont nulle part », précise au Monde le maire d’Angers qui décrit « des gens qui globalement refusent l’opposition systématique au gouvernement et souhaitent sa réussite » sans pour autant être « dans une démarche d’allégeance ». Une partie d’entre eux avait déjà lancé le mois dernier un appel à voter en faveur de la liste de Nathalie Loiseau aux élections européennes.

Soutien clair au président de la République

Le texte de cette tribune est sans ambiguïté avec le pouvoir actuel. « Nous sommes de ceux qui souhaitent la réussite impérative de la France, c’est pourquoi nous voulons la réussite du président de la République et du gouvernement car rien ne se construira sur leur échec », écrivent-ils en rappelant en préambule que « le grand débat voulu par le Président de la République a révélé les aspirations légitimes de Français qui se sentent délaissés, éloignés, relégués. Il a également souligné le rôle pivot des maires et des élus locaux dans notre République. »

Forts de ce constat, ces derniers relèvent que « les Français semblent coupés en deux, entre une Europe des solutions et une Europe des problèmes, entre un avenir prometteur et des lendemains incertains ». Et ils estiment « qu’il n’est pas trop tard pour redonner au plus grand nombre confiance en l’avenir et en l’action politique. Le succès rencontré par le grand débat et le regain d’intérêt marqué pour les européennes nous obligent. »

Ils n’en doutent pas, l’avenir passe par eux : « Nous sommes la République des Maires et des élus locaux. La République des propositions. La République des solutions. » Persuadés que « l’essentiel des réformes se construit au local dans l’écoute, la co-construction et la réponse concrète aux attentes de nos concitoyens. »

Et de préciser : « Nous souhaitons valoriser et transmettre ce qui a fonctionné dans nos villes, sur nos territoires, ce que nos concitoyens ont adopté et qui bénéficie au plus grand nombre. Pas à un camp, mais à tous. Le temps n’est plus aux querelles de chapelles ou aux écuries présidentielles. Le temps ne peut pas être à l’opposition systématique qui in fine ne fait que desservir nos concitoyens. »

S’appuyer sur les initiatives locales

Christophe Béchu cite en appui de sa démonstration le cas des journées citoyennes organisées dans différentes communes. « C’est l’idée de Fabian Jordan, qui est maintenant le président de l’agglomération de Mulhouse et qui l’a lancée comme maire de Berrwiller (Haut-Rhin). Ça n’a jamais fait l’objet d’une loi, d’un amendement, d’un règlement et pourtant aujourd’hui 2 000 communes en organisent une en France – avec 4 000 personnes à Angers cette année. C’est un élan de générosité qui répond à la crise du vivre ensemble. Cette association, c’est la volonté de faire entre nous un club d’échanges de bonnes pratiques, dans lequel on va valoriser des initiatives qui ont été prises par des maires pour qu’elles se propagent. »

Le maire d’Angers a préalablement averti le président de la République de cette initiative « pour qu’elle ne soit pas mal comprise ». Sans surprise, Emmanuel Macron ne l’a pas « découragé ». Idem pour Edouard Philippe, ex-juppéiste comme lui, qui l’a convié à déjeuner cette semaine. Mais, insiste-t-il, « ce n’est pas un coup médiatique, ni une tribune d’un dimanche, c’est le lancement d’une initiative qui va ensuite se structurer, faire l’objet de statuts et qui a vocation à prendre place dans le débat public. »

De là à suggérer que l’opération aurait été en réalité téléguidée par l’Elysée ou Matignon, la question hérisse l’intéressé : « Vous pensez ce que vous voulez mais je ne pense pas que ce qui me caractérise, ce soit l’obéissance aux consignes. Et j’ai une jalousie par rapport à mon indépendance que j’ai manifestée par le passé. »

Cette association n’aurait pas non plus vocation à se transformer un parti politique pile au moment où Les Républicains – dont il a démissionné fin 2017 – vivent une crise profonde. « On n’est absolument pas là-dedans. Il n’y a aucune arrière-pensée partisane, se défend M. Béchu. Je précise que la décision de tout ça a été prise avant la démission de Laurent Wauquiez et qu’il n’y a aucun lien. Il y a une concordance des temps qui est malheureuse. »

Un texte publié au terme de deux semaines d’offensive

La publication de cette tribune arrive pourtant après deux semaines d’offensive de l’exécutif contre la droite. Dans différents médias, plusieurs ministres, comme celui des collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, celui des comptes publics, Gérald Darmanin, celui de la culture Franck Riester, ou encore eurodéputé Gilles Boyer ont exhorté les élus LR à s’éloigner de leur parti pour soutenir Emmanuel Macron et ainsi être protégés lors des prochaines élections. L’initiative de M. Béchu offre une nouvelle porte de sortie à ces maires de droite.

Malgré ce contexte de recomposition, la République des maires et des élus locaux continue pourtant à se dire au-dessus de la mêlée. « On se dit que l’opposition systématique a deux inconvénients. Le premier, c’est qu’elle hystérise le débat politique. Et le deuxième, c’est que si vous dites que tout est mal au lieu de dire que c’est bien quand ça l’est, le jour où il y a un point sur lequel il faudrait obtenir un amendement ou une co-construction législative, vous n’êtes plus un partenaire crédible pour le faire », dit encore M. Béchu.

Le succès « inattendu » de cette tribune étonne ce dernier qui assure : « On n’a pas cherché à faire nombre en allant chercher des adjoints, des conseillers départementaux et régionaux alors même qu’un certain nombre d’entre eux se sont proposés. » Il pense désormais que la barre des 100 signataires devrait être rapidement dépassée.

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