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Jours tranquilles à Paris
etats unis
7 juin 2017

Donald Trump fragilisé par son activisme sur Twitter

Une publication partagée par TIME (@time) le 6 Juin 2017 à 15h44 PDT

Par Gilles Paris, Washington, correspondant

La micromessagerie qu’affectionne tant le président pour défendre directement son point de vue lui donne aussi l’occasion de laisser libre cours à son agressivité et d’énoncer contre-vérités et approximations.

Donald Trump s’est imposé comme le premier président-Twitter des Etats-Unis. Les millions de « followers » que son compte personnel a agglomérés avant et surtout après son élection lui permettent, selon ses dires, de contourner les médias traditionnels qu’il juge, non sans raison, globalement critiques quant à son action, afin de défendre directement son point de vue.

Mais la micromessagerie qu’affectionne le chef de l’Etat lui donne aussi l’occasion de laisser libre cours à son agressivité, au point de se fragiliser lui-même. La preuve en est apportée depuis l’attentat de Londres survenu le 3 juin.

M. Trump a trouvé là l’occasion de régler de vieux comptes avec le maire de la capitale britannique, Sadiq Khan. En décembre 2015, ce dernier avait vivement critiqué celui qui n’était encore qu’un candidat à l’investiture républicaine pour son projet d’interdire l’entrée aux Etats-Unis aux étrangers de confession musulmane, après l’attentat de San Bernardino (Californie).

Mise en cause de Sadiq Khan et défense du « travel ban »

Dimanche, M. Trump s’est appuyé sur une déclaration tronquée de l’édile pour laisser entendre que ce dernier voulait minimiser le drame. La stupeur créée par cette critique et la restitution de la citation entière de M. Khan n’ont pas dissuadé lundi matin le locataire de la Maison Blanche de renchérir, dénonçant une « excuse pathétique » du maire et la complicité des médias traditionnels.

Mais surtout, les attaques de Londres ont ravivé l’acrimonie de M. Trump concernant le blocage par la justice américaine d’un décret visant à interdire temporairement l’accès au sol américain pour les ressortissants de six pays d’Afrique et du Moyen-Orient où l’islam est la religion majoritaire. L’occupant du bureau Ovale a publié un message réaffirmant la nécessité de cette mesure samedi soir, avant même d’exprimer sa solidarité avec les Britanniques.

Le texte cité est une version édulcorée de la proposition initiale de décret visant les musulmans, peu susceptible de franchir l’obstacle de l’examen de sa constitutionnalité. Le département de la justice a demandé le 1er juin que la Cour suprême s’en saisisse, ce qui n’interviendra sans doute pas avant de longs mois, après les avis négatifs rendus par des juges fédéraux et des cours d’appel en dépit d’une nouvelle rédaction du texte.

Cette deuxième mouture avait été notamment purgée de la référence au traitement préférentiel prévu initialement pour les minorités confessionnelles présentes dans les pays ciblés, qui soulignait en creux que l’islam était bien visé.

Une insistance contre-productive

L’insistance manifestée par M. Trump dimanche et lundi s’est révélée doublement contre-productive. Tout d’abord parce que le président a affirmé que son décret constituait bien une interdiction de voyager, un « travel ban ». Le secrétaire à la sécurité intérieure, John Kelly, sa conseillère Kellyanne Conway et son porte-parole, Sean Spicer, ont pourtant assuré des semaines durant qu’il n’en était pas question. M. Kelly avait d’ailleurs répété le 28 mai qu’il ne s’agissait que d’une « pause ».

En dénonçant un « politiquement correct » et en déplorant l’atténuation que constituait la seconde rédaction du décret, M. Trump a donné de nouvelles munitions aux opposants du texte, qui pourront faire valoir que le président cible bien l’islam.

En ajoutant que son administration procédait déjà à un « contrôle extrême » des étrangers arrivant aux Etats-Unis, le président a enfin remis en cause sa nécessité. Signé dès son arrivée à la Maison Blanche, en janvier, puis réécrit en mars, le décret prévoyait en effet un gel temporaire de trois mois, le temps que soient mises en place des procédures efficaces de contrôle. M. Trump a semblé laissé entendre lundi qu’elles étaient déjà opérationnelles.

Dans un de ses messages de lundi, M. Trump a également dénoncé les démocrates du Congrès, qualifiés d’« obstructionnistes », parce que ces derniers ralentiraient selon le président le processus de nomination pour les milliers de postes qui deviennent vacants à chaque alternance. M. Trump a cependant accumulé un retard dont il est le principal responsable. Il n’a ainsi toujours pas désigné officiellement d’ambassadeur à Londres, pas plus que dans les principales capitales européennes.

En l’absence d’un titulaire, un chargé d’affaires, diplomate de carrière, a exprimé ostensiblement son soutien au maire de Londres après sa mise en cause par le président.

Un usage critiqué par une majorité d’Américains

Samedi soir, après l’annonce des attaques, M. Trump avait partagé sur son compte un lien vers l’agrégateur conservateur et controversé Drudge Report, qui faisait état de leur caractère terroriste sans la moindre confirmation officielle.

L’agence Associated Press, rappelant que M. Trump avait fait de même à tort avec une attaque survenue aux Philippines le 1er juin, a publié lundi une dépêche recensant les dernières contre-vérités et approximations du président commençant par la formule suivante : « On ne peut pas considérer que le président Donald Trump donne des informations précises aux Américains lorsque des actes de violence se déroulent à l’étranger. »

Cette mise en question de la parole présidentielle a été alimentée par Mme Conway elle-même, lundi matin, lorsque la conseillère de M. Trump a déploré « l’obsession » de médias prompts à rendre compte de « tout ce qu’il dit sur Twitter », mais « très peu de ce qu’il fait en tant que président ». Sean Spicer a adopté une stratégie d’évitement face aux messages les plus controversés du chef de l’Etat. Il se contente d’indiquer, lorsqu’il est interrogé à leur sujet, que « les tweets du président parlent d’eux-mêmes ».

Une majorité écrasante d’Américains (61 %, contre 33 % qui sont d’un avis opposé) déplore l’usage que fait M. Trump de son compte personnel depuis son arrivée à la Maison Blanche, selon une enquête de la Quinnipiac University publiée en mai. Cette dernière a confirmé les résultats sur ce point de sondages précédents. Depuis quelques jours, un site permet de publier les messages du président dans la forme des communiqués officiels de la Maison Blanche, pour insister sur le fait qu’ils n’ont rien d’anodin.

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3 juin 2017

Les bobards de Trump sur le climat

Par SERVICE DESINTOX — Libération

Pour justifier la sortie de l'accord de Paris, le président américain a dit beaucoup de bêtises.

Les bobards de Trump sur le climat

Trump a fait du Trump. En annonçant, à la consternation générale, le retrait des accords de Paris, le président des Etats-unis a truffé son allocution de contre-vérités.

Trump affirme à tort que la Chine et l'Inde sont les plus gros pollueurs

Affirmant que l'accord lèserait les Etats-Unis, Donald Trump a qualifié la Chine et l'Inde de plus gros pollueurs mondiaux, faisant a contrario des Etats-Unis le «leader mondial de la lutte pour l'environnement». En valeur absolue, selon les chiffres de la commission européenne (Emission Datable for Global Atmosphéric Research), la Chine est bien leader mondial, avec 10,64 milliards de tonnes par an, devant les Etats Unis (5,17) et l'Inde (2,45).

Mais ce classement n'a de sens que si on le pondère par rapport à la population. Alors, les Etats Unis prennent largement la tête face aux deux autres pays : avec 16,07 tonnes annuelles par habitant, les Etats-Unis sont loin devant la Chine (7,73), l'Union européenne (6,87) et l'Inde (1,87).

En fait, sur la totalité du globe, seule une poignée de pays font pire que les Etats-Unis si on rapporte le niveau d'émissions au nombre d'habitants : les Emirats arabes unis, Oman, le Qatar, le Koweit, l'Estonie… Pas terrible pour un «leader mondial de la lutte pour l'environnement»

Trump dénonce à tort un accord qui n'interdirait le charbon qu'aux Etats-Unis.

Pour justifier la nécessité de «renégocier» l’accord du point de vue des Etats-Unis, Trump a aussi longuement développé un argument, concernant le charbon. Selon lui, l’accord de Paris forcerait les Etats-Unis à se détourner de cette énergie fossile, alors que les autres pays pourraient s’en donner à cœur joie.

«La Chine a le droit de construire des centaines de centrales à charbon supplémentaires. Donc on ne peut pas construire de centrales, mais eux peuvent, d’après cet accord. L’Inde peut doubler sa production de charbon d’ici 2020. Pensez-y : l’Inde peut doubler sa production de charbon. Nous on doit juste se débarrasser du nôtre. Même l’Europe a le droit de continuer la construction de centrales à charbon. En bref, l’accord ne supprime pas d’emplois dans le charbon, il transfère juste ces emplois hors d’Amérique et des Etats-Unis, et il les envoie dans des pays étrangers», estime le président américain.

Mais Trump fait dire à l’accord de Paris des choses qu’il ne mentionne absolument pas. En effet, comme Libération le rappelait, le texte issu de la COP21 ne contient aucun des mots «énergies fossiles», «pétrole» ou, en l’occurence, «charbon». Surtout, il «n’autorise» ou «n’interdit» rien, et surtout pas la construction ou la fermeture de centrales.

L’accord stipule la volonté commune des signataires de contenir «l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels». Il se base pour cela sur des contributions décidées à l’échelle de chaque pays, et n’interdit donc pas à tel ou tel pays de construire ou fermer des centrales (même si chaque contribution est examinée «en tenant compte des circonstances nationales» et qu’on demande ainsi moins aux pays les moins avancés). Les propositions adoptées lors de la COP21 orientent pour le moment plutôt la planète vers une augmentation de 3°C des températures globales par rapport à l’ère préindustrielle. L’accord prévoit donc que les pays se réunissent à nouveau tous les cinq ans pour adopter des mesures plus ambitieuses. Enfin, au grand dam de certains pays (dont le Nicaragua qui ne l’a pas signé) l’accord n’est de toute façon pas contraignant, contrairement à ce que semble indiquer Donald Trump.

Par ailleurs, si l’Inde a bien prévu de continuer à développer et (quasiment) doubler sa production de charbon, ce n’est pas le cas de la Chine, comme l’a souligné Politifact. Le pays a ainsi annoncé début 2017 qu’il renonçait a construire plus de 100 centrales à charbon, et l’utilisation de cette énergie fossile particulièrement génératrice de gaz à effet de serre est en déclin dans le pays depuis 2013.

Trump minimise la portée de l'accord de Paris

Donald Trump a également justifié le retrait de l'accord en affirmant que ses effets étaient trop faibles : «Même si l’Accord de Paris était pleinement mis en œuvre, avec une conformité totale de toutes les nations, on estime que cela ne produirait que deux dixièmes d’un degré Celsius de réduction de la température mondiale d’ici 2100. Une petite, petite baisse», a déclaré Donald Trump pour justifier sa décision de sortir les Etats-Unis de l’accord.» Sauf que Trump a visiblement compris de travers ses fiches. Comme le montrent les travaux du Massachusetts Institute of Technology.

Le célèbre institut basé à Boston a consacré en avril 2016 une étude intitulée «Quelle différence fera l’accord de Paris ?». Ils y soulignent que «les projections de l’impact climatique à long terme de l’accord de Paris varient considérablement», et envisagent plusieurs scénarios pour l’après 2030, dernière date pour laquelle les objectifs chiffrés sont fixés. Ils considèrent que l’accord de Paris, selon l'intensité des politiques mises en œuvre après 2030, pourrait réduire la hausse de la température moyenne globale en 2100 entre 0,63 et 1,07°C. Soit un impact supérieur au 0,2 degré mentionné par Trump. Même si selon le MIT, la hausse globale serait comprise entre 3 et 3,5 degrés à l'horizon 2100, bien supérieure donc à l'objectif d'une hausse limitée au maximum à 2 degrés.

Pour autant, Trump n'a pas inventé son chiffre. Il l'a seulement mal compris. En 2015, John Reilly, co-directeur du programme du MIT, estimait que les promesses réalisées à l’occasion des Accords de Paris «réduisaient de 0,2°C le réchauffement si elles sont maintenues jusqu’en 2100, par rapport à ce qui, selon nous, aurait  été le cas en étendant les mesures existantes [expirant en 2020] sur la base d’accords internationaux antérieurs de Copenhague et Cancun», en 2009 et 2010. L'impact de 0,2 degré correspond donc à la différence entre l'accord de Paris… et un scénario fictif où les accords antérieurs seraient prolongés (alors qu'ils expirent en 2020).

Trump attaque violemment et avec mauvaise foi le Fonds vert pour le climat

«En plus des restrictions énergétiques sévères infligées par l’Accord de Paris, il inclut un autre stratégème pour redistribuer des richesses en dehors des Etats-Unis à travers le soi-disant "Fonds vert pour le climat" (joli nom !), qui demande aux pays développés de dépenser 100 milliards de dollars pour les pays en développement, en plus de l’aide étrangère massive déjà existante», a dénoncé le président américain. Selon lui, ce «stratagème» a déjà coûté 1 milliard à son pays et va lui couter des «milliards et des milliards» alors que «beaucoup d’autres pays ne vont pas donner un centime». Les affirmations de Trump sont globalement exactes : les USA ont bien d’ores et déjà versé 1 milliard de dollars au fonds en question, ce qui en fait le principal contributeur en valeur absolue à ce jour. Mais il oublie de préciser que le fonds, créé en 2011 et rattaché à l’Onu, existait bien avant l’accord de Paris (qui n’a fait qu’intensifier l’effort financier des pays participants). Surtout, il laisse penser que les Etats-Unis contribuent de façon très voire trop importante à ce fonds, alors que si l’on rapporte les sommes à la population respective des pays, ils font plutôt partie des grands pays développés qui donnent le moins au Fonds, bien derrière le Japon, l’Allemagne ou la France par exemple.

Dernier argument massue de Trump contre le Fonds : «Personne ne sait où va l’argent ! Personne n’a été capable de dire "Où est-ce que ça va ?"» Sur ce point, le président américain est particulièrement mal renseigné (ou de mauvaise foi) : le site du programme de l’Onu précise avec force détails l’ensemble des projets déjà financés, qui visent tous à limiter le réchauffement climatique ou à lutter contre ses effets. Par exemple ? 60 millions d’euros ont été prêtés à des entreprises de Mongolie pour limiter les émissions de GES et 26,6 millions de dollars ont été dépensés pour permettre l’accès à des services d’information climatique à quelques 260 700 personnes au Vanuatu.

SERVICE DESINTOX

3 juin 2017

Etats Unis : La sortie de l’accord de Paris signe la victoire d’une minorité très idéologique

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Par Gilles Paris, Washington, correspondant

La décision de Donald Trump conforte sa base électorale, conservateurs, libertariens, évangéliques, complotistes et climatosceptiques en tous genres.

Quelques jours avant l’annonce par Donald Trump du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, jeudi 1er juin, le détail d’un sondage de la chaîne conservatrice Fox News a tracé, le 25 mai, une ligne de fracture qui permettait d’anticiper sa décision.

Recroquevillé jusqu’à présent sur sa base électorale face aux turbulences qui ne cessent de secouer le début de son mandat, M. Trump savait qu’elle ferait bon accueil à cette rupture, pourtant refusée par une majorité d’Américains, selon des études convergentes.

Alors que 60 % de personnes interrogées par Fox News s’avouaient « inquiètes » face au changement climatique (contre 40 % d’avis opposés), ses électeurs du 8 novembre 2016 campaient sur une position inverse. En effet, 75 % d’entre eux assuraient n’éprouver aucune inquiétude à ce propos (contre seulement 12 % des électeurs de la démocrate Hillary Clinton), tout comme une large majorité d’électeurs protestants évangéliques blancs (60 %) et conservateurs (69 %).

« Je prie Jésus, mais pas la Mère nature »

Le polémiste conservateur Erick Erickson avait résumé le sentiment d’une partie de cette coalition hostile à l’accord de Paris en publiant le message suivant sur son compte Twitter, le 31 mai : « Je prie Jésus, mais pas la Mère nature. Il nous a dit d’en prendre soin, mais ça ne veut pas dire que je me soucie du réchauffement climatique. »

Le 28 mai, au cours d’une rencontre avec ses administrés, un représentant républicain du Michigan, Tim Walberg, ancien pasteur, n’avait pas dit autre chose après avoir reconnu la réalité du changement climatique. « En tant que chrétien, je crois qu’il y a un créateur, Dieu, qui est beaucoup plus grand que nous. Et je suis convaincu que, s’il y a un véritable problème, il peut en prendre soin », avait-il assuré.

Erick Erickson, moquant « l’hystérie » qui a accompagné selon lui l’annonce de M. Trump, a fait mine de s’étonner sur Twitter vendredi matin : « Attendez ! Quoi ? La planète est toujours là ? Il y a toujours de l’oxygène ? Fascinant. »

Saluant un discours « magnifique » du président des Etats-Unis, Mark Levin, une autre figure ultra conservatrice, a dénoncé lui aussi, jeudi, l’influence d’une « gauche socialiste » jugée « non autochtone » (non américaine) car venue d’Europe, sur son podcast The Mark Levin Show.

Une dénonciation quasi complotiste

« Le véritable objectif de ceux qui se présentent comme des progressistes mais qui sont des régressistes n’était pas d’inverser le changement climatique », a-t-il assuré, « il s’agissait d’utiliser le pouvoir du gouvernement pour redistribuer la richesse » des Etats-Unis à des pays étrangers. « Le mouvement environnemental fait partie d’un mouvement idéologique », a-t-il encore affirmé.

Car la dénonciation quasi complotiste des projets de « la gauche » recoupe les préoccupations d’une autre grande famille conservatrice : celle qui dénonce les abus d’un Etat fédéral jugé tentaculaire – une controverse qui trouve ses racines à la création des Etats-Unis –, alors que les grandes avancées sur l’environnement ont souvent coïncidé avec des présidences républicaines, comme l’adoption de la pierre angulaire de l’action environnementale américaine : le Clean Air Act, ratifié par Richard Nixon en 1970, et étendu, en 2005, par George W. Bush.

Autre paradoxe, la lutte contre le réchauffement climatique est reprise à leur compte depuis jeudi par des Etats, qu’ils soient démocrates (Californie, Etat de New York, Etat de Washington), mais aussi républicain (Massachusetts).

Dans sa défense des intérêts américains, Donald Trump n’a mentionné que des villes de la « Rust Belt », pas celles qui font déjà face à la montée des eaux comme la Nouvelle Orléans (Louisiane), ou Miami (Floride). Des élus républicains de Floride, Vern Buchanan et Carlos Curbelo, ont d’ailleurs condamné sa décision.

Un enjeu idéologique

A l’opposé, une myriade de groupes de pression d’inspiration libertarienne et conservatrice, The Competitive Enterprise Institute, The Heartland Institute, The Heritage Foundation et le CATO Institute, se sont mobilisés inlassablement contre l’accord de Paris.

Les deux derniers ont fourni l’essentiel de l’argumentaire utilisé par Donald Trump jeudi, avec les rapports tout aussi alarmistes produits par le courant pro business conservateur représenté par The US Chamber of Commerce et l’American Council for Capital Formation.

Ils étaient motivés à la fois par des convictions climatosceptiques et la hantise des réglementations, incarnées par le directeur de l’agence de protection de l’environnement, Scott Pruitt.

Ces groupes sont soutenus par des milliardaires très impliqués dans le débat politique, comme les frères Charles et David Koch, ainsi que par Robert Mercer et sa fille Rebekah, dont est proche le conseiller stratégique du président, Stephen Bannon. Pour ce dernier, la « bataille de Paris » recoupait enfin un dernier enjeu idéologique d’essence nationaliste : la reconquête d’une souveraineté américaine jugée menacée par le multilatéralisme.

Pendant la semaine qui s’est écoulée, le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, et Scott Pruitt, déterminant dans la bataille contre l’accord de Paris, n’ont cessé d’être interrogé sur les convictions du président américain, qui n’a pas cité une seule fois l’expression « réchauffement climatique » dans son discours de jeudi. M. Trump croit-il à sa réalité ? Aucun des deux n’a jamais répondu.

2 juin 2017

Macron fait mouche en détournant le slogan de Trump

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Le poids de la com’, le choc des formules

L’Edito de Didier Micoine – le Parisien

La France vient d’essuyer un revers avec la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord de Paris sur le climat. Mais Emmanuel Macron a marqué des points, y compris aux Etats Unis où les Français n’ont pourtant pas l’habitude d’avoir la cote. Jeudi soir, le nouveau président a été le premier à réagir depuis l’Elysée. Il l’a fait aussi en anglais, s’adressant ainsi directement aux Américains (qui dans leur majorité sont favorables à l’accord de Paris) et affichant clairement sa volonté d’être aux avant-postes de la lutte contre le réchauffement climatique. Ses formules chocs, notamment son déjà fameux «Make our planet great again» (rendez sa grandeur à notre planète) qui détourne le slogan de campagne de Trump, ont fait mouche. Elles ont été reprises en boucle sur les réseaux sociaux et dans les medias, y compris américains. Alors bien sûr, c’est de la communication, mais la com’ n’est pas forcément négative si elle est bien utilisée. Les belles formules de Macron ne permettront pas de faire oublier la polémique autour de l’affaire Ferrand, mais pour le président et son nouveau gouvernement, ce « buzz » est quand même bon à prendre.

2 juin 2017

La folle décision des Etats Unis

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1 juin 2017

Climat : Donald Trump annonce que les Etats-Unis se retirent de l'accord de Paris.

Après des semaines d'atermoiements, le président américain a finalement tranché. Donald Trump, qui se trouve à la tête du deuxième pays le plus pollueur du monde, a annoncé jeudi 1er juin la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat. Ce texte historique, signé par 194 autres pays en décembre 2015, vise à contenir la hausse de la température moyenne mondiale "bien en deçà" de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Une publication partagée par TIME (@time) le 1 Juin 2017 à 12h57 PDT

16 avril 2017

Donald Trump découvre la menace nord-coréenne et la géopolitique en Asie

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Par Harold Thibault

Alors qu’une nouvelle démonstration de force de Pyongyang est imminente, le président américain admet que la situation est plus compliquée que ce qu’il imaginait.

La République populaire démocratique de Corée du Nord (RPDC) pourrait être sur le point de réaliser son sixième essai nucléaire, faisant à nouveau la démonstration de ses progrès techniques, malgré le régime de sanctions qui lui est imposé.

Cette image satellite, publiée et annotée par Airbus Defence & Space et 38 North, le 12 avril, montre le site de test nucléaire de Punggye-ri, en Corée du Nord. | AP

Le site spécialisé 38 North de l’université américaine Johns-Hopkins (Maryland), relève, à partir de photographies satellite, une hausse de l’activité ces dernières semaines autour du site d’expérimentation de Punggye-ri, dans le nord-est de la péninsule coréenne. En particulier autour de son tunnel nord, duquel ont été déclenchées les dernières détonations nucléaires.

Le calendrier laisse penser qu’une démonstration de force nord-coréenne – à défaut d’un essai nucléaire, il pourrait s’agir d’un tir de missile – est imminente.

Répétitions pour le défilé de la fête nationale dans le centre de Pyongyang, le 12 avril. | DAMIR SAGOLJ / REUTERS

La fête nationale Jour du soleil, le 15 avril, marque la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-sung. A cette date sont généralement organisées une parade militaire et des danses de masse. Ce même jour, en 2016, Pyongyang avait procédé à un tir de missile balistique de moyenne portée qui avait échoué. Dix jours plus tard, le 25 avril, c’est l’anniversaire de la création de l’Armée populaire de Corée.

« La plus grande menace » pour Donald Trump

Le nouveau président des Etats-Unis s’initie au problème nord-coréen. Donald Trump a de nouveau prévenu, jeudi 13 avril, que les Etats-Unis allaient s’occuper du « problème » nord-coréen, après qu’une activité sur le site de test nucléaire nord-coréen a été rapportée. Le républicain a répété à de nombreuses reprises qu’il utiliserait toutes les options pour empêcher Pyongyang de se doter de missiles nucléaires lui permettant d’atteindre les Etats-Unis, au risque d’une escalade militaire.

Et alors qu’il avait attaqué la Chine sur de nombreux sujets durant la campagne présidentielle puis pendant la période de transition, M. Trump a, depuis, fait volte-face. En retour, il demande la coopération de Pékin pour convaincre la RPDC de renoncer à la voie nucléaire. Il s’est rangé en février à la politique tenue par tous ses prédécesseurs depuis 1972 sur la question de Taïwan et l’existence d’une « Chine unique ».

Après avoir promis, en 2015, qu’« au premier jour d’une administration Trump », la Chine serait placée sur la liste des Etats manipulant le cours de leur monnaie, le milliardaire a également changé d’avis sur ce dossier. Dans un entretien au Wall Street Journal publié mercredi 12 avril, il a expliqué que, à ses yeux, la Chine avait cessé de tricher sur le cours du yuan.

S’il plie sur tous ces dossiers, au risque de décevoir ses électeurs et de passer auprès de la Chine pour un « tigre de papier », c’est qu’il espère en retour la coopération de Pékin sur la Corée du Nord. Il juge désormais que ce pays est « la plus grande menace » : « Vous voulez faire un “great deal” ? Résolvez le problème en Corée du Nord », lance-t-il à destination de la Chine.

« Non, ce n’est pas si facile »

Au grand quotidien économique américain, M. Trump a rapporté son échange avec le président chinois, Xi Jinping, qu’il a reçu en Floride les 6 et 7 avril. Il aurait dit à M. Xi que la Chine pourrait aisément régler le problème nord-coréen, avant de comprendre que la situation était plus complexe qu’il l’imaginait. Le chef d’Etat chinois lui a expliqué l’histoire de la Chine et de la péninsule coréenne. « On parle de milliers d’années… et de nombreuses guerres, a relaté le magnat de l’immobilier. Et après avoir écouté pendant dix minutes, j’ai réalisé que non, ce n’est pas si facile. »

Au même moment, l’armée américaine montre ses muscles. Depuis le début de mars se tiennent des exercices organisés chaque année avec les forces sud-coréennes. Pyongyang les voit comme une menace directe à sa sécurité. Un porte-avions états-unien, le Carl-Vinson, qui était déjà dans la région en mars mais faisait depuis route pour l’Australie, a rebroussé chemin le 8 avril pour retourner à proximité de la péninsule coréenne.

Ce déploiement ajoute aux tensions, le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, ne pouvant se permettre de paraître faible auprès de sa population. « Nous tiendrons les Etats-Unis pleinement responsables des conséquences catastrophiques entraînées par leur action outrageuse », lançait la Corée du Nord, le 10 avril.

Arrivé au pouvoir en 2011 après la mort de son père, Kim Jong-un a adopté deux ans plus tard une politique qualifiée de « ligne Byungjin » : le « développement parallèle » d’une capacité de dissuasion nucléaire et de l’économie du pays ; deux objectifs a priori irréconciliables. Le pays se voit imposer de nouvelles sanctions après chaque essai nucléaire. Elles pèsent sur son économie, mais celle-ci tient jusqu’à présent grâce, d’une part, aux échanges avec la Chine et, d’autre part, à la place croissante que le Parti des travailleurs laisse au privé.

L’arme nucléaire, une question de survie

Après avoir observé le sort réservé à Saddam Hussein en Irak et Mouammar Kadhafi en Libye, pays qui n’étaient pas dotés de l’arme nucléaire, le régime nord-coréen considère que disposer de cette arme est la clé de sa survie.

De son côté, la Chine juge qu’il en va de son intérêt stratégique de maintenir en vie cet Etat tampon. Environ 28 500 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud et il n’est pas question pour l’empire du Milieu qu’une réunification sur le modèle du Sud – comme elle s’est faite sur le modèle de l’Ouest en Allemagne – permette de placer ces troupes américaines à sa propre frontière.

Le nouveau secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, a déclaré en mars que la politique dite de « patience stratégique » menée par l’administration Obama n’avait plus cours. « Vous ne pouvez pas permettre à un pays comme ça d’avoir la puissance nucléaire, des armes nucléaires », conclut dans le journal conservateur M. Trump.

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La Corée du Nord a tenté d'effectuer un nouveau... par euronews-fr

4 avril 2017

Affaire de viol : la demande d’immunité de Roman Polanski rejetée

Le cinéaste franco-polonais avait demandé à la justice américaine de pouvoir revenir aux Etats-Unis pour s’expliquer sur l’affaire de viol sur mineure, dont il est accusé.

Un juge américain a rejeté, lundi 3 avril, la demande du cinéaste franco-polonais Roman Polanski de pouvoir revenir aux Etats-Unis sans être menacé d’emprisonnement, quatre décennies après avoir fui le pays à la suite du viol d’une mineure.

Le juge Scott Gordon « a décidé que les demandes du prévenu ainsi que les requêtes correspondantes sont rejetées », selon une décision écrite du tribunal supérieur de Los Angeles. Concrètement, la décision maintient le statu quo : si le réalisateur du Pianiste (2002) remet les pieds sur le sol américain, il pourra être arrêté, quarante-deux ans après les faits.

Roman Polanski est accusé d’avoir drogué, puis violé, une adolescente de 13 ans dans la maison de Jack Nicholson, en 1977. Il a admis une relation sexuelle après que les autres chefs d’accusation plus graves ont été abandonnés, et a passé quarante-deux jours en détention avant d’être relâché sous caution. Il a ensuite fui en France en 1978 et n’est jamais revenu aux Etats-Unis.

Preuves insuffisantes

Par la voix de son avocat, Harland Braun, qui a affirmé au tribunal de Los Angeles que le réalisateur de 83 ans avait déjà « purgé sa peine », il a fait savoir qu’il voudrait revenir aux Etats-Unis pour mettre fin à l’affaire.

Le juge Gordon a estimé, dans sa décision rendue lundi, qu’il n’y avait « pas de base suffisante ou convaincante pour réexaminer ces questions ». « De plus, le conseil du prévenu n’a pas présenté de preuve suffisante, crédible, acceptable ou d’arguments juridiques pour appuyer la réparation demandée », selon la décision de treize pages.

Celle-ci est « une tentative de plus de la part du tribunal supérieur de Los Angeles de couvrir leur mauvaise conduite par le passé », a dénoncé lundi Harland Braun, évoquant la « corruption » du système judiciaire. « Cela n’a aucun sens. C’est déroutant », a-t-il ajouté, en référence à la décision rendue par le juge Gordon, trois semaines avant une nouvelle audition prévue le 26 avril.

1 mars 2017

Donald Trump

25 février 2017

Donald Trump

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