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Jours tranquilles à Paris
etats unis
18 avril 2018

Trump a envoyé le patron de la CIA rencontrer Kim Jong-un

Par Arnaud Leparmentier, New York, correspondant - Le Monde

L’existence de contacts au plus haut niveau entre Washington et Pyongyang rend de plus en plus probable la rencontre des deux dirigeants.

Le patron de la CIA – et secrétaire d’Etat désigné – Mike Pompeo a été envoyé par le président Donald Trump lors du week-end de Pâques (1er avril) pour rencontrer Kim Jong-un, le leader nord-coréen. C’est ce qu’a révélé le Washington Post, mardi 17 avril, sur la foi de sources concordantes. Le voyage a eu lieu après que M. Pompeo a été désigné secrétaire d’Etat.

Cette information, non confirmée officiellement mais reprise par toute la presse, est cohérente avec les propos tenus par M. Trump, mardi, lors d’un point presse avec le premier ministre japonais Shinzo Abe, qu’il recevait dans son golf de Mar-a-Lago, en Floride :

« Nous avons eu des discussions directes à un très haut niveau, à un niveau extrêmement élevé avec la Corée du Nord. »

L’affaire rend de plus en plus probable la rencontre des deux dirigeants. « Nous allons organiser des rencontres avec Kim Jong-un très rapidement. Ce sera probablement début juin ou un peu avant, en supposant que les choses aillent bien », a déclaré le président américain. Le lieu de la rencontre n’est pas précisé. « Nous envisageons cinq lieux différents, a précisé M. Trump. Je crois vraiment qu’il y a beaucoup de bonne volonté. Nous verrons ce qu’il advient, comme je dis toujours. Car à la fin, c’est le résultat qui compte. »

Les contacts ont été noués par la voie des services secrets, entre la CIA et son homologue nord-coréen, le Bureau de reconnaissance générale. Ils sont aussi passés par les services sud-coréens, notamment par leur patron, Suh Hoon, qui aurait transmis l’invitation de Kim Jong-un à Donald Trump. Ce contact entre Kim Jong-un et M. Pompeo serait la rencontre de plus haut niveau, depuis que Madeleine Albright, secrétaire d’Etat de Bill Clinton, avait rencontré Kim Jong-il, le père de Kim Jong-un, en 2000, pour discuter stratégie.

Le rôle de Séoul est décisif

Kim Jong-un avait effectué, avant la rencontre avec M. Pompeo, une visite sécrète à Pékin, les 26 et 27 mars. Accompagné par son épouse, il avait rencontré le président chinois Xi Jinping. L’annonce n’avait été faite qu’après le départ de M. Kim dans son train blindé. Cette visite suggérait que la Corée du Nord cherchait le parrainage ou les conseils de son grand voisin sur l’attitude à adopter vis-à-vis de Washington.

« Il y a eu cette année des changements prometteurs dans la situation de la péninsule coréenne et nous faisons part de notre satisfaction face aux efforts majeurs que la Corée du Nord a fait à cet égard », avait déclaré Xi Jinping, à l’issue de la visite, selon l’agence Xinhua. Selon le résumé de la rencontre faite par l’agence chinoise, Kim Jong-un a tenu à ses homologues chinois des propos ouverts :

« Si la Corée du Sud et les Etats-Unis répondent avec bonne volonté à nos efforts de créer une atmosphère de paix et de stabilité, et prennent des mesures coordonnées et synchronisées pour atteindre la paix, le dossier de la dénucléarisation de la péninsule peut trouver une résolution. »

Lors de sa récente audition par le Sénat, M. Pompeo s’était dit « optimiste que le gouvernement des Etats-Unis puisse créer les conditions appropriées pour que le président et le leader nord-coréen puissent avoir cette conversation, qui nous dirigerait vers l’obtention d’un résultat diplomatique dont l’Amérique et le monde ont si désespérément besoin ».

Le rôle de Séoul est décisif. « La Corée du Sud a des projets de rencontre avec la Corée du Nord pour voir s’ils peuvent mettre fin à la guerre. Et ils ont ma bénédiction à ce sujet », a indiqué M. Trump, signalant que « les gens ne réalisent pas que la guerre de Corée ne s’est pas terminée ». Selon la presse sud-coréenne, Séoul et Pyongyang prépareraient une annonce pour réduire les tensions. Les observateurs estiment que les Corées voudraient un plan global qui garantisse la sécurité de la Corée du Nord et un traité de paix en échange de la dénucléarisation de la péninsule

« Pression maximale »

Le premier ministre japonais, qui est sur une ligne dure dans ce conflit, veut une solution qui permette de mettre son pays à l’abri des tirs de missile nord-coréens et qui intègre la question des Japonais enlevés par la Corée du Nord – à l’automne 2017, M. Trump avait rencontré sur l’Archipel des familles de personnes enlevées.

A Mar-a-Lago, M. Abe s’est réjoui du fait que « les Etats-Unis et le Japon ont tous deux fait preuve de leadership pour appliquer une campagne de pression maximale contre la Corée du Nord, qui a conduit Pyongyang à ouvrir le dialogue avec nous. Il est donc équitable de dire que notre approche fut la bonne, couronnée de succès », a déclaré le chef du gouvernement nippon, saluant le « courage de Donald Trump dans sa décision de rencontrer le leader nord-coréen ».

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9 mars 2018

Le coup diplomatique de Trump

L’édito de Didier Micoine – Le Parisien

Avec Donald Trump, il faut s’attendre à tout. Et peut-être pas toujours au pire. Le président américain vient ainsi d’annoncer qu’il acceptait une rencontre au sommet avec Kim Jong-un. Une première historique qui devrait se dérouler d’ici à la fin mai. De la part de Trump, c’est un changement de pied complet après les surenchères verbales de ces derniers mois. N’avait-il pas promis à Pyongyang la « destruction totale » en cas de nouvelles menaces contre les Etats-Unis ? Et il qualifiait encore récemment son homologue coréen de « petit homme fusée », ce dernier traitant l’hôte de la Maison Blanche de « malade mental gâteux ». La désescalade s’est amorcée avec les Jeux olympiques de Pyeongchang et la décision de la Corée du Nord d’y participer. S’il a bien lieu, ce sommet visant à dénucléariser la péninsule est de bon augure, et Trump, volontiers raillé pour ses déclarations à l’emporte-pièce et son amateurisme en diplomatie, peut pavoiser. Même si pour l’heure, en l’absence de négociations préalables précises sur le contenu, cette réunion paraît surtout conforter le dictateur nord Coréen. Kim Jong-un, qui assure avoir désormais la capacité de frapper le territoire américain, s’est juste engagé à stopper ses tests nucléaires et ses tirs de missiles. Mais il pourra se targuer d’avoir obtenu ce dont il rêvait : une rencontre d’égal à égal avec le président des Etats Unis.

9 mars 2018

La proposition de rencontre de Kim Jong-un, un indéniable succès pour Donald Trump

Par Gilles Paris, Washington, correspondant - Le Monde

Le dirigeant nord-coréen a indiqué que l’objet principal de l’entrevue à venir sera la perspective de dénucléarisation de la péninsule, l’objectif des Etats-Unis. Et il n’a posé aucune condition.

Donald Trump était à ce point impatient, jeudi 8 mars, qu’il est venu lui-même très brièvement dans la salle de presse de la Maison Blanche, en milieu d’après-midi, pour informer les journalistes présents que la Corée du Sud était sur le point de faire une déclaration importante.

A 19 heures, le conseiller à la sécurité nationale sud-coréenne, Chung Eui-yong, venu à Washington pour informer les Etats-Unis du contenu des discussions qu’il avait eues avec le régime nord-coréen, quelques jours plus tôt, a alors indiqué qu’il venait de transmettre au président une invitation orale du responsable de la Corée du Nord, Kim Jong-un, à le rencontrer. Et que ce dernier avait accepté.

Des mois de tensions ponctués d’essais nucléaires et balistiques, de joutes verbales entre Washington et le régime de Pyongyang, et de volées de sanctions sans précédents, venaient de déboucher sur une ouverture inimaginable il y a encore quelques semaines. Aucun président des Etats-Unis en exercice n’a jamais rencontré un membre de la dynastie au pouvoir en Corée du Nord. Le dernier contact de haut niveau remonte à la visite de la secrétaire d’Etat Madeleine Albright, en 2000.

Le rapprochement au cours des dernières semaines entre les deux frères ennemis de la péninsule coréenne, mis en scène notamment à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver à Pyeongchang, en février, avait cependant mis en évidence la volonté de Pyongyang de se tourner à nouveau vers la diplomatie.

Perspective de dénucléarisation de la péninsule

Le message transmis à Donald Trump n’a pu que le satisfaire, tant il répond en apparence aux préoccupations américaines. Kim Jong-un s’est en effet engagé, selon l’émissaire sud-coréen, à stopper ses tests nucléaires et ses tirs de missiles d’ici cette rencontre. Un haut responsable de la Maison Blanche a précisé que le responsable nord-coréen a également accepté que Washington et Séoul conduisent dans l’intervalle leurs manœuvres militaires prévues et régulièrement dénoncées par Pyongyang.

Surtout, Kim Jong-un a indiqué selon l’émissaire sud-coréen que l’objet principal de l’entrevue à venir sera la perspective de dénucléarisation de la péninsule et non un simple gel des programmes militaires nord-coréens. C’est précisément l’objectif que se sont fixé les Etats-Unis et leurs alliés dans la région.

Donald Trump avait jugé « sincères » les dirigeants nord-coréens en début de semaine, après l’annonce d’un sommet en avril entre Kim Jong-un et le président de Corée du Sud, Moon Jae-in, suite à la mission de Chung Eui-yong. « Nous verrons ce qui va se passer », avait-il ajouté, évasif. Il a salué sur son compte Twitter, en début de soirée, les « grands progrès » qui « ont été réalisés », ajoutant que les Etats-Unis ne baisseraient pas pour autant la garde. « Les sanctions demeurent jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé », a-t-il précisé.

Le haut responsable de l’administration a mis cette percée sur le compte de la fermeté adoptée par Donald Trump depuis son arrivée à la Maison Blanche. Il l’a opposée aux « erreurs qui ont été commises au cours des vingt-sept dernières années de dialogue et d’approches ratées » par les administrations américaines précédentes, toutes couleurs politiques confondues.

Souplesse diplomatique

En l’état, la proposition faite par Kim Jong-un, assortie d’aucune condition, constitue un succès pour le président des Etats-Unis qui voit sa stratégie totalement validée. Cette dernière a reposé en grande partie sur un effort multilatéral qui tranche avec le cavalier seul adopté par Donald Trump, avec moins de résultats, dans de nombreux autres dossiers, qu’il s’agisse du nucléaire iranien, du conflit israélo-palestinien, de la lutte contre le réchauffement climatique, ou encore du commerce international.

En acceptant de rencontrer Kim Jong-un, ce qu’il avait déjà envisagé par le passé en dépit des qualificatifs désobligeants dont il l’avait affublé dans des messages publiés sur son compte Twitter, M. Trump témoigne d’une souplesse diplomatique à toute épreuve.

Devant l’Assemblée générale des Nations unies (ONU), en septembre 2017, comme dans son discours sur l’état de l’Union, en février, le président des Etats-Unis avait assuré qu’« aucun régime n’a opprimé ses propres citoyens plus complètement ou plus brutalement que la dictature cruelle en Corée du Nord », promettant même sa « destruction totale » si elle s’aventurait à menacer un jour les Etats-Unis ou leurs alliés régionaux.

Le pari accepté par le président des Etats-Unis, qui jugeait en août 2017 que son secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, perdait son temps à essayer de négocier avec Pyongyang, répond à son goût pour les initiatives hardies. Selon le New York Times, Donald Trump ne devait d’ailleurs s’entretenir avec l’émissaire sud-coréen que le lendemain. Il n’a pas hésité à bousculer l’agenda et à précipiter l’annonce historique, s’attirant sans attendre l’attention internationale.

Le lieu de l’entrevue n’est pas fixé

Jeudi soir, il n’était encore question que d’une rencontre et non de négociations en bonne et due forme. Aucune date n’a été fixée, même si la partie sud-coréenne a évoqué le mois de mai. L’endroit choisi pour l’entrevue n’a pas non plus été arrêté.

De véritables pourparlers, s’ils s’engagent, risquent de souligner les carences diplomatiques américaines. Washington ne dispose plus, en effet, de spécialiste aguerri du dossier nord-coréen depuis le départ de Joseph Yun du département d’Etat. Les Etats-Unis n’ont pas non plus d’ambassadeur en Corée du Sud du fait du renoncement de l’expert pressenti, Victor Cha. Ce dernier avait été échaudé par les options bellicistes évoquées au sein de l’administration.

Donald Trump a pris pourtant rendez-vous avec un jeune responsable qui a assis son pouvoir de manière impitoyable et méthodique, et dont le pays donne désormais l’impression de maîtriser les tests nucléaires autant que les tirs de missiles intercontinentaux. Kim Jong-un, enfin, a su tirer profit de l’arrivée au pouvoir en mai, en Corée du Sud, d’un président tourné vers le dialogue et sur lequel il a pu s’appuyer pour imprimer son rythme.

9 mars 2018

Corée du Nord : Kim propose une rencontre à Trump pour « dénucléariser » la péninsule

donald et l'autre

Le dirigeant de Corée du Nord, Kim Jong-un, s’est engagé, jeudi, à des pourparlers avec le président américain.

L’annonce est aussi inattendue que spectaculaire : le président américain Donald Trump a accepté de rencontrer le leader nord-coréen Kim Jong-un d’ici à la fin mai, a affirmé, jeudi 8 mars, un responsable sud-coréen. La date et le lieu de cette entrevue restent à déterminer, a de son côté précisé la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

Ce rebondissement, impensable il y a quelques semaines, fait suite à une rencontre entre une délégation sud-coréenne de haut niveau et le maître de Pyongyang après deux années de très vives tensions liées aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens.

Dans une brève allocution devant la Maison Blanche, à la nuit tombée, Chung Eui-yong, conseiller national sud-coréen à la sécurité, a annoncé que M. Trump avait accepté l’invitation formulée par Kim Jong-un et s’était engagé à le rencontrer « d’ici à la fin mai ». La Maison Blanche a confirmé que le président américain avait accepté cette invitation.

Le lieu d’une telle rencontre entre le 45e président des Etats-Unis et leader nord-coréen, que Donald trump a par le passé qualifié de « fou », n’a pas été précisé. M. Chung a par ailleurs déclaré que Kim Jong-un s’était engagé à œuvrer à la « dénucléarisation » de la péninsule coréenne et qu’il avait promis de s’abstenir « de tout nouveau test nucléaire ou de missile ». « Il comprend que l’exercice militaire conjoint de routine entre la République de Corée [Corée du Sud] et les Etats-Unis doit continuer et il a fait part de son désir de rencontrer le président Trump le plus vite possible », a-t-il poursuivi.

« De gros progrès »

Le président des Etats-Unis a immédiatement tweeté : « Kim Jong-un a parlé dénucléarisation avec les représentants de la Corée du Sud, pas seulement une suspension. Aussi, pas de test de missile par la Corée du Nord durant cette période. De gros progrès sont faits mais les sanctions seront maintenues jusqu’à ce qu’un accord soit conclu. La réunion est en train d’être planifiée ! »

« Nous avons hâte que la Corée du Nord abandonne son programme nucléaire. D’ici-là, toutes les sanctions et une pression maximale doivent prévaloir », a ajouté Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche.

Le premier ministre japonais Shinzo Abe a salué vendredi cette annonce : « J’apprécie hautement ce changement de la part de la Corée du Nord et le fait qu’elle va commencer des discussions fondées sur le principe d’une dénucléarisation », a dit M. Abe dans une déclaration télévisée, ajoutant qu’il comptait se rendre aux Etats-Unis pour rencontrer M. Trump « dès avril ».

Une détente amorcée aux JO

Cette annonce intervient à l’issue de la remarquable détente qui s’est amorcée sur la péninsule depuis le début de l’année à la faveur des Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pyeongchang.

Après s’être longuement entretenu lundi avec le leader nord-coréen Kim Jong-un, M. Chung avait assuré que ce dernier était désormais prêt à bouger sur le dossier longtemps tabou de l’arsenal nucléaire de Pyongyang, « si les menaces militaires contre le Nord disparaissent et si la sécurité de son régime est garantie ». Après cette mission à Pyongyang, la présidence sud-coréenne avait fait savoir que le Nord était prêt à un « dialogue franc » avec les Etats-Unis pour évoquer la dénucléarisation et suspendrait tout essai nucléaire ou de missile pendant la durée des discussions.

Nord et Sud ont également décidé, selon Séoul, de la tenue à la fin avril d’un troisième sommet intercoréen, après ceux de 2000 et de 2007. Il aura lieu dans le village de Panmunjom, au milieu de la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux pays.

Donald Trump avait salué, mardi, ces signes d’ouverture de la Corée du Nord tout en appelant à la prudence et en réaffirmant que toutes les options étaient sur la table. Il avait déclaré que les déclarations venues du Sud comme du Nord étaient « très positives ». « Ce serait bien pour le monde, bien pour la Corée du Nord, bien pour la péninsule, mais nous verrons ce qui va se passer », avait-il ajouté.

Série de sanctions

D’autres responsables de son administration avaient néanmoins conseillé la prudence, certains se montrant même sceptiques sur ce soudain apaisement diplomatique après des mois de guerre des mots entre Washington et Pyongyang, sur fond de progrès nord-coréens dans les domaines nucléaire et balistique. La Corée du Nord affirme désormais que ses missiles sont en mesure d’atteindre le territoire américain.

Visé par une série de sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies mais aussi américaines, le régime nord-coréen avait jusqu’ici toujours affirmé que le développement de son programme nucléaire n’était tout simplement pas négociable.

Il y a moins de trois semaines, M. Trump avait annoncé de nouvelles sanctions visant à isoler encore plus la Corée du Nord, quelques heures après l’arrivée de sa fille Ivanka en Corée du Sud pour la fin des JO. « Nous devons rester unis pour empêcher cette dictature brutale de menacer le monde de dévastation nucléaire », avait-il alors lancé.

9 mars 2018

Nucléaire nord-coréen : Kim Jong-un propose une rencontre à Donald Trump, qui accepte

Le président américain Donald Trump a accepté, jeudi 8 mars, de rencontrer prochainement le leader nord-coréen Kim Jong Un, a annoncé dans une brève allocution Chung Eui-yong, conseiller national sud-coréen à la Sécurité. Le lieu et la date d'une telle rencontre entre le 45e président des Etats-Unis et le dirigeant nord-coréen n'a pas été précisé. Ce rebondissement, impensable il y a quelques semaines, intervient après deux années de très vives tensions entre Washington et Pyongyang liées au programmes nucléaire et balistique nord-coréens.

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7 mars 2018

Le « woke », mot d’ordre de la vigilance

Par Marc-Olivier Bherer

Etre cool n’est plus à la mode chez les Noirs américains, qui affichent désormais un état d’esprit « woke », plus combatif, pour lutter contre les injustices.

Il y a encore peu, pour être dans le coup, il fallait être cool. Désormais, mieux vaut être woke, éveillé. Une transition qui constitue une révolution discrète mais non moins retentissante, rien de moins que la redéfinition d’une figure centrale de notre modernité : le rebelle. Autrefois incarné par le cool anticonformiste des jazzmen, il est aujourd’hui personnifié par le woke des admirateurs de Black Panther, réalisé par Ryan Coogler, film phénomène du début de l’année aux Etats-Unis, en salle en France depuis le 14 février.

Les deux termes ont chacun une histoire singulière et sont porteurs de valeurs opposées. Woke est dérivé du verbe to wake, « se réveiller ». Etre woke, c’est être conscient des injustices et du système d’oppression qui pèsent sur les minorités. Ce terme s’est d’abord répandu à la faveur du mouvement Black Lives Matter (apparu en 2013) contre les violences policières dont sont victimes les Noirs aux Etats-Unis, pour ensuite se populariser sur le Net.

Enfin, woke s’est étendu à d’autres causes et d’autres usages, plus mondains. Car, en effet, tout semble maintenant ainsi « éveillé » : la récente cérémonie des Golden Globes, marquée par l’affaire Weinstein et la volonté d’en finir avec le harcèlement sexuel, était en partie woke, selon le New York Times. La cérémonie des Oscars, le 4 mars, promet de l’être à son tour. Même la famille royale britannique serait désormais woke. C’est du moins ce qu’affirmait le magazine London Review of Books après les récentes fiançailles du prince Harry avec l’actrice métisse Meghan Markle, dont les positions anti-Donald Trump sont bien connues.

L’expression d’un changement d’ère

David Brooks, chroniqueur conservateur au New York Times, s’est récemment emparé de ce mot pour souligner une évolution des mœurs. Même s’il lui arrive d’opérer des raccourcis critiquables, on peut reconnaître à cet observateur une certaine acuité : c’est à lui que l’on doit, notamment, le néologisme bobo, ce « bourgeois bohème » qui est chez lui partout mais partout indifférent aux autres.

Pour lui, le phénomène naissant est l’expression d’un changement d’ère. Désormais, l’esprit de rébellion s’exprime sur un ton plus directement revendicatif. Poursuivre une quête personnelle, mettre à distance le monde, afficher un style distinctif, trois démarches propres au cool, sont remisées au profit d’une posture plus engagée. David Brooks y voit le signe de l’émergence d’une nouvelle culture, qui ne cache plus sa colère, qui se fait même volontiers grégaire et moralisatrice.

POURSUIVRE UNE QUÊTE PERSONNELLE, METTRE À DISTANCE LE MONDE, AFFICHER UN STYLE DISTINCTIF, TROIS DÉMARCHES PROPRES AU COOL, SONT REMISÉES AU PROFIT D’UNE POSTURE PLUS ENGAGÉE.

Joel Dinerstein, professeur d’anglais à l’université Tulane (Louisiane) et auteur de The Origins of Cool in Post­war America (The University of Chicago Press, 2017, non traduit), estime, lui aussi, que nous vivons là une transition majeure. « Le cool, c’est une forme de rébellion esthétique, et très personnelle. Mais à l’origine, avant la diffusion dans le monde de cette posture, le cool est surtout un phénomène propre à la culture noire américaine et intimement lié à l’histoire du jazz. » Dans les années 1930-1940, les jazzmen trouvent dans la pratique de leur art un mode d’opposition à l’oppression, à une époque précédant l’essor du mouvement pour les droits civiques.

La contestation s’inscrit dans la culture, puisqu’elle n’a pas encore de langage politique. « I’m cool », disait ainsi le légendaire saxophoniste Lester Young (1909-1959) pour montrer qu’il ne se laissait pas intimider par la ségrégation. Sur le plan musical, son style révolutionnaire et son inventivité mélodique démontraient, s’il le fallait, que les Afro-Américains étaient capables de créer des œuvres artistiques d’un grand raffinement. Lester Young refusait également de sourire. C’était l’image de l’homme noir rieur et primitif qu’il combattait. A travers sa musique et la façon de se mettre en scène, il a marqué l’histoire du jazz et défini la personnalité type du jazzman : un certain détachement, une forte quête esthétique et la volonté de vivre selon ses propres termes. En un mot, cool. En deux, un stoïcisme stylisé, selon l’expression de Joel Dinerstein.

Cette manière d’être s’est peu à peu diffusée dans la culture populaire, au point de devenir une référence incontournable. Elle a connu mille réinventions, de Sonny ­Rollins (né en 1930) à Miles Davis (1926-1991), de Humphrey Bogart (1899-1957) aux beatniks, en passant par la France d’Albert Camus (1913-1960), puis le Las Vegas de Frank Sinatra (1915-1998). A force, « le cool est devenu la principale exportation américaine ». L’esprit de rébellion d’après-guerre avait trouvé sa matrice, et le soft power américain, l’un de ses produits phares.

Depuis, l’esprit original du cool a pu être perverti par la publicité, mais cela ne l’empêche pas de persister. « Barack Obama, un personnage calme et élégant, était cool, ajoute Joel Dinerstein. On peut même dire que le cool triomphe avec lui. Toutefois, lorsqu’il quitte la scène politique, un backclash [retour de bâton] extrême se produit. Les Etats-Unis ont aujourd’hui renoué avec quelque chose qui ressemble beaucoup au nationalisme blanc. »

Sentiment de révolte

Le woke pourrait donc être la traduction culturelle d’un basculement politique du monde. Non qu’il soit l’expression du ressentiment qui anime les électeurs du président milliardaire. Mais il pourrait plutôt se rapprocher d’un sentiment d’inquiétude soulevé par ce que plusieurs observateurs, après l’entrée en fonctions de Donald Trump, ont appelé la fin de l’ordre libéral, qui reposait sur l’Etat de droit, la démocratie, l’économie de marché et le libre-échange – une liste à laquelle on pourrait ajouter la protection des minorités.

« AVEC L’ARRIVÉE AU POUVOIR DE TRUMP, OUVERTEMENT HOSTILE AUX MINORITÉS, LE “WOKE” EST DÉSORMAIS PLUS UN APPEL À LUTTER CONTRE LE POUVOIR QU’UNE MANIÈRE DE L’AIGUILLONNER. »

PAP NDIAYE, PROFESSEUR DES UNIVERSITÉS À L’INSTITUT D’ÉTUDES POLITIQUES DE PARIS.

Cet ordre s’effondre, certes, sous le poids de ses propres paradoxes, mais les injustices trop longtemps laissées à l’arrière-plan suscitent aujourd’hui un sentiment de révolte d’autant plus grand que la Maison Blanche de Donald Trump est accusée de vouloir repeindre les Etats-Unis à sa couleur. « Sous Obama, les militants de Black Lives Matter disaient en substance : “Un président noir, c’est une bonne chose, mais rien ne se passera si vous ne vous mobilisez pas.” Avec l’arrivée au pouvoir de Trump, ouvertement hostile aux minorités, le woke est désormais plus un appel à lutter contre le pouvoir qu’une manière de l’aiguillonner », rappelle Pap Ndiaye, professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris et spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis. Joel Diner­stein va plus loin : « Maintenant que Trump est président, l’esprit woke est devenu important auprès d’une bien plus grande part de la population. »

Tout comme le cool, différents musiciens l’incarnent, bien que l’on ne puisse pas parler d’un véritable phénomène artistique. C’est la chanteuse américaine Erykah Badu qui lance le mouvement en employant, en 2012, l’expression « stay woke » (« restez vigilants ») dans un message de soutien au groupe de punk russe Pussy Riot. La formule fait mouche et refera son apparition à la faveur du mouvement Black Lives Matter, un an plus tard, au point de devenir le credo du mouvement. Mais c’est le rappeur américain Kendrick Lamar qui en est bien davantage le visage. Sa chanson Alright (2015) fut un peu l’hymne de Black Lives Matter. Ses albums laissent d’ailleurs entendre un discours politique absent des morceaux du rappeur star des années 2000, Jay Z.

« Un risque de recroquevillement »

L’écrivain et journaliste Thomas Chatterton Williams, qui en avait fait la bande-son de sa jeunesse, a fini par délaisser cette musique, gêné par les valeurs machistes et vaines qu’elle colportait. Cette rupture avec la culture hip-hop, il la raconte dans un livre autobiographique intitulé… Losing my Cool (Penguin Books, 2011, non traduit).

De ce moment de sa vie, il a gardé une certaine méfiance à l’égard des effets de mode et insiste sur l’appartenance du terme à la culture numérique : « Combattre les injustices est noble et nécessaire. Mais beaucoup de gens se disent woke simplement pour afficher une prétendue vertu. Cette prise de conscience ne se traduit pas toujours en actes. Il y a une espèce de paresse qui s’installe. Il y a également un risque de recroquevillement : on se dit woke mais on nie à son contradicteur le droit de l’être. »

Dans le monde de Trump et des réseaux sociaux, il est en effet de plus en plus difficile de débattre, les esprits ont vite fait de s’échauffer. Et certains adoptent une posture revendiquant une forme supérieure de vérité, #woke.

Cette prétention existe aussi au sein de la droite américaine, remarque Thomas Chatterton Williams. Elle transparaît notamment dans l’expression taking the red pill (« prendre la pilule rouge »), une référence au film de science-fiction Matrix (des sœurs Wachowski, 1999), où un comprimé rouge permet de dissiper l’illusion créée par les robots qui ont asservi l’humanité. Pap Ndiaye réfute toutefois cette comparaison : cette « pilule rouge » relève, selon lui, de la paranoïa propre à l’extrême droite, rien à voir avec le woke, donc.

26 février 2018

Emmanuel Macron aux Etats-Unis...

Emmanuel Macron et Donald Trump se rencontreront à la Maison Blanche du 23 au 25 avril. Il s'agira de la première visite d'Etat d'un dirigeant étranger aux États-Unis depuis l'élection du président américain. 

24 février 2018

Donald Trump

fureur

2 février 2018

A suivre....

1 février 2018

Melania Trump

melania

Au discours de l'Union, #MelaniaTrump a volé la vedette à #Donald - D'habitude, le # président et la # premièredame ensemble ensemble au #Capitole , pour le traditionnel discours annuel sur l'état de l ' Syndicat. Mais cette fois, #Melania #Trump a décidé de n'en faire qu'à sa tête et d'arriver avec ses invités, mais sans son mari. Une première dans l'histoire récente des #EtatsUnis. Était-ce une vengeance? Selon les médias américains, elle serait furieuse contre Donald depuis la parution d'un article dans le très sérieux «Wall Street Journal» selon lequel Trump aurait versé 130 000 dollars à une étoile du X, dénommée Stormy Daniels, pour acheter son silence. Il aurait eu une relation avec elle en 2006, quatre mois après la naissance de Barron, son petit dernier. Juste avant le discours d'hier soir, Stormy s'est fendu d'un démenti officiel, peut-être pour apaiser Melania qui avait des liens à Palm Beach la semaine dernière plutôt que d'accompagner son mari à #Davos .

Donc quand la #FirstLadyest entré dans l'Assemblée du Capitole hier à 20h58, sur un senti comme un soulagement dans les voyages car même si sa présence était annoncée, certains doutaient. Rayonnante dans son tailleur blanc ivoire, elle a eu droit à une longue ovation standing, spécialement soutenue. En fait, Melania a volé la vedette à Donald dont le discours était de facture classique. Sans surprise, il a mis en avant la croissance économique du pays qui commence à profiter à l' Amériquemoyenne. Depuis son élection, at-il rappelé, «2,4 millions d'emplois ont été créés dans 200. 000 dans le secteur manufacturier. Le chômage des noirs et des hispaniques n'a jamais été aussi bas. La Bourse bat des records et crée 8000 milliards de dollars en valeur ». Il est également possible que la baisse des taxes soit affectée à un foyer de quatre personnes à raison de 75 000 dollars par an d'économiser 2000 dollars en impôts ».

Photo: Jonathan Ernst / @Reuters

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