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Jours tranquilles à Paris
19 octobre 2019

Les 14 trucs que les filles adorent au lit, mais qu'elles n'avoueront jamais

Un sondage réalisé par la revue the Archives of Sexual Behaviour et basé sur les réponses de 1580 femmes âgées d'environ de 34 ans à travers le monde a permis d'établir les préférences des femmes au lit. Et certaines réponses sont surprenantes.

Messieurs, voici un sondage qui devrait grandement vous intéresser. En effet, la revue The Archives of Sexual Behaviour a interrogé 1580 femmes de la planète entière âgées d'environ 34 ans afin d'établir leurs préférences au lit.

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Il en découle un classement des 14 choses que les femmes adorent pendant l'amour mais qu'elles n'avaient jamais avoué auparavant. On va vous donner quelques indices. En 12e position de ce top, il y a... le fouet ! Oui, oui, vous avez bien lu ! Et les coups de fouet sont plébiscités par 81,90% des femmes.

Bien plus haut dans ce classement, à la troisième position, il y a un geste moins étonnant et bien plus utilisé visiblement : la fessée. Elle a obtenu... 95% des voix des interrogées ! Comme vous pouvez le voir en images ci-contre, certaines réponses sont étonnantes et surprenantes.bondage11

Mais attention, ce classement n'est pas une science exacte. L'important, au lit, est de bien écouter les envies de sa partenaire, pour un moment de respect mais surtout de plaisir intense pour les deux protagonistes !

14 - Les jeux avec de la bougie : 78,61%

13 - Les jeux avec les glaçons : 80.06%

12 - Se faire fouetter : 81.90%

11 - Le bondage léger : 85.13%

10 - Les humiliations physiques : 77.53%

9 - Le sexe oral : 85.63%

8 - La masturbation : 86.01%

7 - C'est le bondage : 87.53%

6 - Se faire gratouiller : 90.06%

5 - Se faire mordiller : 92.03%

4 - Se faire tirer les cheveux : 93.16%

fessée

3 - La... fessée : 95%

2 - Les bisous, suçons : 99.56%

1 - Les caresses et massages : 99.62%

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17 octobre 2019

Pertes et gaspillage alimentaires : 14 % de la nourriture est perdue avant d’atteindre les étals

Par Mathilde Gérard

Jusqu’à présent, la FAO évaluait qu’un tiers de la nourriture produite n’était pas consommée. Dans un nouveau rapport, l’agence affine sa méthodologie et distingue pertes et gaspillage alimentaire.

Terres agricoles et eau mobilisées pour rien, gaz à effet de serre émis en pure perte : environ 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées ou perdues chaque année à l’échelle mondiale. Mais, selon que l’on est un pays à faible revenu ou un pays riche, la lutte contre ce fléau, qui figure parmi les Objectifs de développement durable fixés par les Nations unies (ONU) pour 2030, ne poursuit pas les mêmes buts : pour les uns, il s’agit d’assurer la sécurité alimentaire de leurs populations, pour les autres de réduire l’empreinte environnementale de la chaîne alimentaire.

Dans un rapport, publié lundi 14 octobre, l’Agence de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a cherché à identifier où et pourquoi la nourriture est perdue, afin de proposer un éventail de solutions aux Etats.

« Comment pouvons-nous nous permettre de jeter de la nourriture lorsque, chaque jour, plus de 820 millions de personnes souffrent de la faim à travers le monde ? », écrit Qu Dongyu, directeur général de la FAO, en préambule de cette étude publiée à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre.

Mauvaises infrastructures

Jusqu’à présent, la FAO évaluait qu’un tiers de la nourriture produite dans le monde n’était pas consommée, une estimation qui remonte à 2011.

L’agence onusienne a cette fois affiné sa méthodologie pour distinguer deux notions : les pertes alimentaires – tout ce qui est perdu entre la récolte et la vente au détail, pendant les étapes de stockage et de transport notamment – et le gaspillage – qui intervient lors de la vente aux particuliers et de la consommation.

Selon les calculs de la FAO, 14 % de la nourriture mondiale est perdue avant d’atteindre les étals de distribution. En revanche, l’agence ne donne pas, à ce stade, d’estimation précise du gaspillage lors de la distribution et chez les particuliers, qui fera l’objet d’une étude séparée par le Programme des Nations unies pour l’environnement.

La question des pertes alimentaires affecte en premier lieu les pays à faibles revenus. Mauvaises infrastructures, manque de connaissances techniques et de moyens financiers pour assurer un bon stockage des produits sont notamment en cause.

La FAO chiffre ces pertes à 400 milliards de dollars (360 milliards d’euros) : « C’est un effort de production et des dépenses encourues par les agriculteurs, les transporteurs et les industriels, qui n’aboutissent pas à une vente et donc à un revenu », note Carola Fabi, statisticienne à la FAO. Le chiffre de 14 % de pertes n’englobe pas les produits alimentaires non récoltés, du fait d’événements exceptionnels comme les inondations, le gel ou autres aléas climatiques, car le pourcentage de pertes se rapporte à la production, qui se calcule après la récolte.

« Scinder le problème »

Si les pertes alimentaires affectent directement au portefeuille les différents acteurs de la chaîne alimentaire, le gaspillage alimentaire, lui, concerne surtout les pays développés et les consommateurs.

« Le gaspillage est dû à des comportements individuels, à l’abondance de l’offre, à la préférence esthétique pour certains produits, etc. Le fait de scinder le problème du gaspillage et des pertes en deux tronçons, l’un centré sur l’offre, l’autre sur la demande, permet de proposer des solutions plus ciblées », estime Mme Fabi.

La FAO met bien en garde sur le fait que certaines actions prises pour lutter contre les pertes pourraient entraîner des effets boomerang, notamment sur les prix des denrées agricoles et sur les volumes de vente des agriculteurs.

« Réduire le gaspillage des consommateurs et des distributeurs dans les pays riches pourrait affecter négativement les fermiers pauvres des pays à faible revenus », écrit la FAO. De même, de meilleures capacités de stockage par le froid entraîneraient une plus forte protection des denrées, mais augmenteraient en parallèle la consommation d’énergie.

D’un pays à un autre, le calcul coût-bénéfice à agir contre les pertes et le gaspillage n’est pas le même, montre l’étude. « Dans les pays sujets à une plus forte insécurité alimentaire, il vaut mieux agir au début de la chaîne dans le but d’augmenter la disponibilité des aliments, explique Mme Fabi. Mais, au fur et à mesure que le niveau d’industrialisation d’un pays augmente, c’est au niveau de la consommation qu’il y a le plus d’avantages au niveau de l’impact environnemental. »

16 octobre 2019

A Paris, les pompiers manifestent dans une ambiance tendue

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Par Juliette Bénézit

Entre 7 000 et 10 000 sapeurs professionnels ont défilé pour dénoncer le manque d’effectifs et de reconnaissance. La fin du rassemblement a été marquée par des violents heurts avec la police.

Tout avait pourtant bien commencé. Mardi 15 octobre, dès 12 h 30, plusieurs centaines de pompiers professionnels, venus des quatre coins de la France, étaient déjà présents place de la République, à Paris, pour participer à la manifestation organisée à l’appel de sept syndicats de la profession.

Dans les restaurants et fast-food qui entourent la place, point de départ du cortège, l’ambiance est alors à la décontraction. A table, on discute, on plaisante. Puis très vite on s’organise, drapeaux, banderoles syndicales et pétards en main, pour le grand départ de la marche, à 14 heures.

Sans plus tarder, les premières revendications des soldats du feu se font entendre, au pied de la statue de la République, à coup de grandes déclarations au mégaphone. En grève depuis le 26 juin, ils tentent de se faire entendre pour résoudre des problèmes à la fois organisationnels – liés à un manque d’effectifs –, salariaux – ils demandent une revalorisation de la prime de feu à hauteur des autres métiers à risque – et sécuritaires, les agressions de sapeurs augmentant.

« Incivilités verbales ou physiques »

Cette situation « détruit notre métier et le service public qu’il représente », explique une pompière des Yvelines, en service depuis douze ans, peu avant le départ du cortège. Elle précise : « Le plus difficile, c’est le manque de moyens lié à une sursollicitation de nos services pour des missions qui ne sont pas les nôtres. On peut être appelé pour tout et n’importe quoi. »

Quelques mètres plus loin, Jean-Pierre Darmuzey, secrétaire général de SUD Gironde, évoque quant à lui les « incivilités verbales ou physiques » de plus en plus fréquentes. Le ministère de l’intérieur en a déjà recensé plus de 1 200 depuis le début de l’année. « La semaine dernière, lors d’une intervention, un homme nous a mis des coups de poing. La violence n’est plus seulement verbale. Elle est aussi physique », détaille-t-il.

Alors que le cortège de 7 000 à 10 000 manifestants s’élance vers la place de la Nation, son point d’arrivée, un nom revient par ailleurs sur toutes les lèvres : celui de Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur. S’il a échangé avec les syndicats de pompiers à l’occasion de leur congrès national organisé à Vannes en septembre, les soldats du feu disent désormais attendre des « mesures concrètes ». Celles prises début septembre pour renforcer leur sécurité – avec notamment la mise en place de caméras-piétons – sont loin de les satisfaire. Surtout, les représentants des pompiers demandent à rencontrer le ministre.

Quelques minutes plus tard, justement, l’information circule dans les rangs de la manifestation qu’une délégation ministérielle va recevoir les syndicats l’après-midi même. Beaucoup attendent alors d’en connaître l’issue mais regrettent d’ores et déjà que Christophe Castaner ne soit pas présent. Le ministre de l’intérieur était, mardi, en déplacement dans l’Aude. « Ça va vriller », glisse alors un pompier dans le cortège, peu rassuré quant à la tournure prise par la marche.

« Ils se moquent de nous »

Aux alentours de 15 heures, des premiers heurts avec la police éclatent. Et dans les rangs des manifestants, les esprits s’échauffent. L’ambiance revendicative mais relativement apaisée du début de la marche cède peu à peu le pas aux affrontements avec les forces de l’ordre. Jusqu’au point culminant, place de la Nation, où les pompiers commencent à affluer à partir de 16 h 30.

Au micro, l’un des représentants syndicaux reçus dans l’après-midi par le directeur de cabinet de Christophe Castaner dit n’avoir « rien obtenu ». Indignation générale dans la foule. « On revient quand pour manifester ? », scande un pompier. « Ils se moquent de nous », lance un autre. De son côté, le ministère de l’intérieur annonce l’organisation de deux réunions dans le courant du mois de novembre pour évoquer l’ensemble des revendications.

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Pas de quoi calmer les manifestants. Par dizaines, des pompiers vont alors tenter, sans succès, de bloquer le périphérique. D’autres vont se rapprocher des forces de l’ordre installées tout autour de la place jusqu’à ce que des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement soient lancés.

« Malaise profond »

Dans la confusion, deux manifestants sont blessés, l’un à la tête, l’autre au tibia, par des projectiles. Plus tôt dans l’après-midi, les forces de l’ordre ont déjà fait usage de grenades lacrymogènes et de canons à eau aux abords de l’Assemblée nationale. Trois membres des forces de l’ordre ont été blessés et six manifestants interpellés pour violences ou jets de projectiles, selon la Préfecture de police de Paris.

Peu après 19 heures, après plus de cinq heures de manifestation, la place de la Nation commence finalement à se vider. « Ce qui se passe, ce n’est pas courant. Nous ne sommes pas des professions qui se confrontent, explique alors Guillaume Millet, représentant syndical CFDT du SDIS 33. C’est le résultat d’un malaise profond, bien antérieur à ces derniers mois, et qui est dû au fait que nous subissons toutes les évolutions de la société sans avoir les moyens de les traiter. »

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14 octobre 2019

Sous la pression des industriels et des forces de l’ordre, la reconnaissance faciale progresse

Par Martin Untersinger

Le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, souhaite susciter davantage d’expérimentations. Mais plus d’une dizaine de projets de recherche ont déjà été menés ces dix dernières années.

« N’ayons pas de pudeur de gazelle ! » Le 3 septembre, devant des sénateurs, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a la ferme intention de lancer le débat sur la reconnaissance faciale. « Lors de l’attentat à Lyon [en mai], nous avons identifié l’auteur par le biais de la vidéoprotection. L’événement a eu lieu à 16 h 30, mais il a été interpellé le lendemain, le temps qu’une trentaine d’enquêteurs regardent image par image l’ensemble du réseau pour refaire son parcours. Avec un système d’intelligence artificielle, quinze minutes après on aurait su où il était allé. »

Comme le ministre de l’intérieur, responsables politiques et forces de l’ordre lorgnent depuis plusieurs années les technologies de reconnaissance faciale. En juin, la mairie de Nice a mené une médiatique expérimentation sur la voie publique. Pour sécuriser les démarches en ligne, le gouvernement teste Alicem, une application mobile comparant des photos prises « en selfie » à celle contenu dans le passeport. Non sans polémique.

« J’aimerais expérimenter dans les transports la reconnaissance faciale (…) au moins pour des personnes condamnées pour faits de terrorisme », a encore récemment réclamé Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France. Face à ces tentations, le cadre légal français, s’il n’interdit pas la reconnaissance faciale, est encore très strict. Si bien que Cédric O, le secrétaire d’Etat au numérique, a décidé d’annoncer lundi 14 octobre dans nos colonnes vouloir un comité chargé de susciter davantage d’expérimentations de cette technologie.

Fichier massif de 7 millions de personnes

Dans les interstices laissés par la loi, les utilisations de cette technologie aux lourds enjeux de libertés publiques ont pourtant progressé. Les forces de l’ordre peuvent d’ores et déjà interroger un fichier de police à l’aide d’une photo, pour retrouver l’identité d’un suspect : le massif fichier des antécédents judiciaires, qui contient les photos de plus de 7 millions de personnes. Et ce en dépit des réserves de la CNIL, qui pointait « des risques importants pour les libertés individuelles ».

Les enquêteurs aimeraient étendre cet outil à d’autres fichiers, notamment le fichier des personnes recherchées (FPR) et celui des ressortissants étrangers en France. Techniquement possible, elle est impossible en l’état du droit : l’utilisation de la reconnaissance faciale est explicitement prohibée dans ces deux fichiers, comme pour beaucoup d’autres.

Les forces de l’ordre peuvent aussi rechercher un suspect dans les bandes de caméras de vidéosurveillance saisies dans le cadre d’une enquête judiciaire. De nombreuses entreprises proposent ces services. Exemple parmi d’autres : l’entreprise Brainchip, qui a travaillé avec la police de Toulouse. Sa technologie, capable de faire de la « biométrie à la volée » se branche, en différé, sur les images collectées par vidéosurveillance.

Par ailleurs, selon un décompte du Monde, plus d’une dizaine de projets de recherche ont été menés ces dix dernières années, souvent sur fonds publics et en partenariat avec des services de police ou de gendarmerie, pour entraîner les algorithmes et adapter la reconnaissance faciale aux besoins des forces de l’ordre.

Enregistrer la biométrie faciale des passants

Exemple parmi d’autres, le projet Kivaou, financé par l’Agence nationale de la recherche et piloté par Sagem (désormais Safran) et le ministère de l’intérieur, a été conçu pour mettre au point un « outil de surveillance embarqué permettant d’indexer au fil de l’eau tous les passants et d’enregistrer leur biométrie faciale ». Selon nos informations, des enquêteurs ont parfois profité de ces expérimentations pour faire progresser leurs enquêtes.

Les projets se multiplient aussi dans le privé, comme celui initié par Thalès et autorisé par la CNIL en 2016, consistant à tester auprès de volontaires l’identification en temps réel par la vidéosurveillance. Aéroports de Paris a lui aussi mené en 2017 une expérimentation dans l’un de ses terminaux afin d’évaluer la technologie : des employés volontaires passaient devant des caméras chargées de les reconnaître. Très en pointe sur la question, l’entreprise s’apprête à réaliser une nouvelle expérimentation, pour le contrôle de l’embarquement, en début d’année prochaine.

La question d’un assouplissement du cadre légal se pose en réalité depuis des années. Plusieurs propositions de loi et d’amendements ont été avancées afin de pouvoir relier vidéosurveillance et fichiers policiers via la reconnaissance faciale, afin de repérer des personnes d’intérêts dans la foule. Interrogé sur ce point en 2016, Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’intérieur, avait clairement laissé entendre qu’il travaillait en ce sens. Un projet demeuré lettre morte et une déclaration passée inaperçue. M. Cazeneuve n’a pas souhaité répondre à nos questions.

La technique a progressé et le débat de la régulation se pose à nouveau. La Commission européenne est censée proposer un texte sur l’intelligence artificielle lors des 100 premiers jours de son mandat. A cette heure, l’inclusion de la reconnaissance faciale n’est pas tranchée. Certains font des Jeux olympiques de Paris, en 2024, un objectif. « Les industriels mettent la pression », souffle un bon connaisseur du dossier. Aucune décision n’a été prise à ce stade, mais les expérimentations menées aux JO de Tokyo en matière de reconnaissance faciale seront observées par la Coordination nationale pour la sécurité des JO.

Consensus pour améliorer la technologie

Reste un problème de taille pour ceux qui souhaitent la généralisation de la reconnaissance faciale : si certaines formes de cette technologie sont fiables, d’autres le sont moins. Ainsi, au Royaume-Uni, le bilan de certaines expérimentations est catastrophique.

Il y a donc consensus pour améliorer la technologie. « Il faut avoir un taux d’efficience de 80 %. On n’y est pas encore. Il faut faire plus d’expérimentation » juge un gendarme bien informé. C’est aussi l’avis de Didier Baichère, président de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (OPECST) qui a récemment publié ses travaux sur le sujet.

Il plaide pour que le gouvernement initie une concertation, débouchant sur un rapport dont l’OPECST se chargerait de tirer les conclusions législatives. Les forces de l’ordre tiennent en tout cas à ce nouvel outil. « La plus-value policière de cette technologie ne fait aucun doute », peut-on lire dans une récente note du Centre de recherche de l’école des officiers de la gendarmerie. Selon son auteur, elle pourrait même « mettre fin à des années de polémiques sur le contrôle au faciès puisque le contrôle d’identité serait permanent et général ».

13 octobre 2019

Surfe-qui-peut sur les rames du métro parisien

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Par Antoine Flandrin

REPORTAGE - Ils s’appellent Ikarus, Feito ou Mister Puma. Sous ces noms de code, ces trompe-la-mort s’adonnent à une activité à haut risque totalement prohibée : le « subway surfing ». Leur Everest : la traversée de la Seine avec vue sur la tour Eiffel, sur la ligne 6 à Paris.

Ce jour d’été, à 8 heures, sur le quai bondé de la station de métro Stalingrad, un individu masqué grimpe sur le toit de la rame, sous le regard médusé des passagers. Le conducteur, qui n’y a vu que du feu, s’engage sur le viaduc dressé au milieu du boulevard de la Villette.

L’acrobate masqué se met alors à courir sur le toit des wagons qui amorcent un virage au-dessus du canal Saint-Martin avant d’entrer dans la station Jaurès, où le haut-parleur annonce d’une voix monocorde : « Pour des raisons de sécurité, le trafic est interrompu sur la ligne 2. » Les passagers ont à peine le temps de lâcher un soupir d’agacement que l’acrobate, lui, est déjà loin.

Le long du canal, il tombe son masque de carnaval, laissant apparaître un visage juvénile. Il se présente : Ikarus. Ce nom de code lui va comme un gant. La mort, ce jeune Icare l’a déjà tutoyée. A un peu plus de 20 ans, ce Berlinois en a passé six à faire des acrobaties sur le toit des trains en mouvement. Un drôle de passe-temps, que les initiés appellent le « subway surfing ». « C’était bon, surtout le virage ! Ça change de Berlin, où ça va tout droit. » Puis de montrer ses mains noires comme du charbon : « Par contre, votre métro est dégueulasse ! », raille-t-il.

Un « sport de rue »

L’acrobate s’avance vers le canal, à la surface duquel flotte un gros poisson mort entouré de détritus. Il y plonge ses pognes pour les laver. « Le subway surfing est un sport de rue », balaie-t-il. Chaque session lui procure une dose d’adrénaline qu’il compare à une drogue dure.

Ikarus jure y être moins accro qu’à ses débuts. « Ce n’est plus une obsession, assure-t-il. Avant, je faisais du subway surfing pour aller au lycée, voir un pote ou acheter de l’herbe. Maintenant, je ne le fais que si ça m’apporte une sensation nouvelle. » Le jeune homme explique vivre de petits boulots qui lui permettent de payer son loyer et, surtout, de voyager. Ces derniers temps, il est allé faire du subway surfing à Vienne et du « bus surfing » à Barcelone.

C’est la deuxième fois qu’il vient à Paris. En avril, Ikarus a décroché le graal des trompe-la-mort du métro : surfer sur le toit d’une rame de la ligne 6, celle qui relie Charles-de-Gaulle-Etoile à Nation en passant par Montparnasse. Mais pas sur n’importe quel tronçon : juste entre les stations Passy et Bir-Hakeim, au-dessus de la Seine, face à la tour Eiffel. « Il n’y a pas de plus bel endroit sur terre pour faire du subway surfing », s’exclame-t-il. Cette portion de la ligne 6 est une sorte d’Everest. De nec plus ultra.

« C’est comme si j’étais à l’océan, avec la tour Eiffel devant moi. Ça m’a fait l’effet d’un manège à Disneyland ! » Feito, graffeur

Ce spot est depuis cinq ans le plus couru de la planète. Postées sur Instagram ou YouTube, les images de leur performance devant la « Dame de fer » sont de redoutables objets viraux. Car un subway surfeur est toujours accompagné d’un ou deux acolytes pour filmer ses exploits, qui, une fois postés sur les réseaux sociaux, agissent comme une machine à booster les ego. Ikarus l’admet : provoquer la mort lui donne un sentiment de toute-puissance.

« La première fois que tu fais du subway surfing, tu es tétanisé. Tu penses qu’une fois sur le toit, le vent va t’emporter. Mais quand tu atterris dessus et que le train démarre, tu te rends compte que tu t’en aies fait toute une montagne. La concentration est telle que la peur s’efface. L’adrénaline prend le dessus. Tu te sens alors en pleine possession de tes moyens. »

Quand le graffeur français Feito s’est décidé à surfer sur le toit du métro parisien, il a commencé lui aussi par ce tronçon mythique de la ligne 6. « J’étais déprimé, j’avais besoin de ressentir quelque chose d’intense », précise-t-il. Il est allé à Passy, où, il y a peu, il suffisait d’enjamber un grillage pour se retrouver sur le toit de la station. Lorsque le train est passé, il a sauté sur la rame, puis s’est couché.

De James Bond à « Mission impossible », les courses-poursuites sur le toit des trains sont des grands classiques du cinéma.

« C’était la première fois, j’avais pas trop de repères, alors je suis resté allongé sur le toit pendant cinq stations. En descendant, je me suis dit que je le referai, mais debout. » Un challenge qu’il a relevé, les jambes fléchies, le bras tendu, mimant un surfeur sur sa planche. « Je n’avais jamais fait de surf mais, lancé au-dessus de la Seine, c’est comme si j’étais à l’océan, avec la tour Eiffel devant moi. Ça m’a fait l’effet d’un manège à Disneyland ! », décrit-il.

La vingtaine fougueuse, ce graffeur qui décrit son état d’esprit comme « antisystème » ne se lasse pas des cascades du commissaire Jean Letellier, incarné par Jean-Paul Belmondo dans Peur sur la ville (1975). Lancé à la poursuite d’un truand, Bébel courait sur les toits d’une rame de la ligne 6, dans les tunnels puis (déjà) sur le viaduc de Bir-Hakeim. De James Bond dans Octopussy (1983) et Skyfall (2012) à Mission impossible (1996), en passant par Spider-Man 2 (2004), les courses-poursuites et les bagarres sur le toit des trains sont des grands classiques de l’histoire du cinéma qui ont nourri l’imaginaire des surfeurs urbains en herbe.

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Impact des réseaux sociaux

Le mouvement est apparu en Allemagne au début des années 1990. Mais, à l’époque, les jeunes avides de sensations extrêmes ouvraient les portes des trains en marche et se balançaient au-dessus des rails en s’agrippant à une poignée. Après plusieurs accidents, cette pratique a été délaissée pour réapparaître à la fin des années 2000. A Paris, Berlin, Moscou, Melbourne, New York, Stockholm et Bombay, le toit des métros est alors redevenu un terrain de jeu.

« Le subway surfing, c’est une manière facile de s’échapper de l’ambiance robotique de la ville. » Astoria

Les Parisiens Astoria et Piksu, de la Déjà Vu Collective, ont également traversé le viaduc de Bir-Hakeim, pas sur le toit mais calés entre deux voitures d’une rame. Une performance filmée à la Go Pro, qu’ils ont diffusée sur Instagram. « Le subway surfing, c’est une manière facile de s’échapper de l’ambiance robotique de la ville. Des paysages magnifiques défilent : les bâtiments haussmanniens, la tour Eiffel qui brille dans le ciel bleu… T’as le vent qui siffle et tu entends rien, à part les wagons qui crient sur les rails », explique Astoria.

Les surfeurs de la 6 n’ont pas tous réussi à éviter le pire. Trois accidents mortels ont eu lieu depuis 2015 sur le réseau RATP, le dernier étant survenu le 24 octobre 2017 à la station Bir-Hakeim. Et, en janvier de cette année, un adolescent s’est blessé grièvement en chutant du toit d’une rame.

La RATP assure qu’elle est particulièrement attentive à ce phénomène. Si elle estime que cette « pratique illégale » est aujourd’hui de « faible ampleur », elle craint son émergence « du fait de sa forte visibilité sur les réseaux sociaux ». Et de rappeler qu’elle porte systématiquement plainte lorsque des faits de trainsurfing sont avérés : les contrevenants sont passibles d’une peine d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende.

En Russie aussi

La régie a même lancé, en juin 2018, une campagne de prévention sur Instagram, intitulée #Stoptrainsurfing, avec le cascadeur urbain et influenceur Johan Tonnoir. Celui-ci y multiplie les sauts spectaculaires dans les rues du 16e arrondissement de Paris, jusque sur le toit de la station Passy, où il explique à ses 28 000 abonnés pourquoi il ne fera jamais de trainsurfing. « Parce qu’il y a des choses que je ne vais pas pouvoir contrôler, comme la vitesse du train, un freinage inattendu, un oiseau qui passe et qui me fait perdre l’équilibre. »

« On a poussé le délire jusqu’à improviser un dîner avec une table, des bancs et du vin. » Ikarus

Malgré ces avertissements, les trompe-la-mort n’ont cessé d’affluer, obligeant la RATP à employer les grands moyens. En juillet-août, elle a fermé toutes les stations aériennes de la ligne 6 entre Montparnasse et Trocadéro, afin de rénover ses viaducs, et en a profité pour surélever les grilles aux abords de la station Passy. Avec leurs longues pointes en forme de lances en fer forgé, ces clôtures devraient (en théorie) avoir un effet dissuasif.

Paris n’est pas la seule métropole confrontée au problème. A Melbourne, en Australie, les autorités ne savent plus à quel saint se vouer. Les jeunes s’adonnent au subway surfing, mais aussi au « back riding », qui consiste à faire un trajet accroché à l’arrière d’un train. En 2015, le métro de la ville, le « City Loop », déplorait une centaine de back ridings. En Russie, les acrobaties sur le toit et à l’arrière des trains sont également devenues un problème public. La police a procédé à 1 000 arrestations de surfeurs de train en 2011.

Une mode qui attire également les filles : blonde, masquée, vêtue de noir, la dénommée Kobzarro, 21 ans, s’affiche sur Instagram surfant sur le toit de trains lancés jusqu’à 250 km/h à travers la banlieue enneigée de Moscou. « C’est une philosophie. Quand je fais du train surfing, je me sens absolument libre. Je crée mes propres règles. Personne ne peut me contrôler », dit-elle, bravache, dans une vidéo vue plus de 150 000 fois sur YouTube.

Toute cette petite internationale de surfeurs urbains se connaît par cœur. Mais si certains s’adonnent au subway surfing pour la seule adrénaline, Ikarus, lui, le fait aussi par rébellion. Il est, depuis 2014, membre des Berlin Kidz, qui se sont fait connaître par un film produit par leurs propres soins, mis en ligne en 2015, vu près de 800 000 fois sur YouTube. Ikarus et ses complices y multiplient les actions suicidaires.

« Freiheit »

Sur les toits des S-Bahn, ces trains jaunes qui parcourent l’immense capitale allemande, on les voit faire du vélo, des saltos avant, jongler avec un ballon de foot ou sauter dans la Sprée. « Courir sur les rames, c’était devenu de la routine, raconte Ikarus. Alors, on a poussé le délire à chaque fois un peu plus loin jusqu’à installer une table et des bancs et improviser un dîner avec du vin. »

Comme de nombreux subway surfeurs, les Berlin Kidz pratiquent d’autres disciplines urbaines : le parkour (qui consiste à franchir des obstacles urbains et à sauter sur les toits et les murs), le graffiti, le tatouage, le skateboard et l’urbex (la visite de lieux abandonnés, souvent difficiles et interdits d’accès).

Leur conception du tag comme du subway surfing se veut aussi extrême que politique. Les Berlin Kidz descendent la nuit en rappel le long des façades des immeubles pour y tracer à la bombe de peinture d’énormes inscriptions, dans lesquelles se cachent des messages politiques, le plus récurrent étant « Freiheit » (Liberté). « Nos actions ne sont pas faites pour plaire, mais pour dire aux riches : la ville nous appartient et, nous aussi, on peut vous faire payer », lâche Ikarus.

Originaire de Neukölln, un quartier du sud de Berlin, où vivent nombre d’immigrés du Proche-Orient et des Balkans, il dénonce la gentrification qui y sévit. « Un groupe immobilier étranger a racheté l’immeuble où j’ai grandi, y a augmenté les loyers pour nous foutre dehors et y loger des riches. On veut casser ce système qui rend malade notre planète », argue-t-il. Pour ça, il est prêt à y laisser beaucoup de plumes.

L’un de ses amis a failli perdre la vie lors d’un surf sur le toit d’un métro. Après avoir percuté à pleine vitesse la structure métallique d’un pont, il est tombé dans le coma. « Il s’en est sorti, mais il a perdu 40 % de la vue. Après ça, j’ai arrêté le subway surfing pendant un an », reconnaît Ikarus, encore troublé. Il ne s’est pas trop penché sur les raisons qui l’ont poussé à recommencer. « Je ne sais pas. Peut-être juste parce que c’est tellement grisant… », répond-il après un temps de réflexion. Depuis, il n’a cessé de mettre sa vie en danger.

« C’est ma thérapie »

Pionnier du mouvement, le cascadeur parisien Mister Puma, 43 ans, a commencé le subway surfing en 2008. En cette après-midi d’août, il arrive dix minutes en avance au rendez-vous qu’il a fixé à la station Bercy sur la ligne 6. Débardeur blanc, musculature d’acier, casquette vissée sur la tête, il vient de se réveiller. « Je suis un ermite qui aime la nuit. Un lève-tard », explique-t-il.

Après s’être calé entre deux voitures, il grimpe à mains nues sur le dos de la rame, qui, une fois sortie de terre, passe au-dessus de la Seine avant de finir sa course à la station Quai de la Gare. Pour lui aussi, rien ne remplace le tronçon Passy-Bir-Hakeim. « Le vrai kiff, ce serait de boire du champagne avec ma copine assis sur le toit d’un métro qui passe devant la tour Eiffel », lance-t-il.

Contrairement aux Berlin Kidz, Mister Puma est un oiseau solitaire. Sa démarche n’a rien de politique. Il le reconnaît bien volontiers : il n’est pas fait pour travailler quarante heures par semaine pour un salaire moyen. Sa vie, il la gagne en donnant des cours de boxe et des séances de remise en forme. Quand il a un coup de mou, il va faire du subway surfing. « C’est ma thérapie », dit-il.

Mais Mister Puma sait faire le buzz. En 2014, sa vidéo intitulée Métro Jump, où on le voyait sauter sur le toit d’un métro lancé à 50 km/h entre les stations Anvers et Barbès, sur la ligne 2, a été vue plus de 200 000 fois sur Internet. La performance ne s’était toutefois pas passée comme il l’avait prévue. En chutant sur le toit, il a rebondi sur le dos et s’est cogné la tête. « C’était à un moment de ma vie où j’avais la rage. J’en avais marre de chercher ma place dans ce monde. Il fallait que je le fasse pour me valoriser. »

Ce jour d’été, pas de temps à perdre, il file à Jaurès, sur la ligne 2, où il lui faut trente secondes pour grimper tel un félin sur le toit de la station, un auvent en verre peu épais. Un métro passe, il atterrit dessus « en douceur ». Son truc à lui, c’est de marcher sur les mains sur le toit du métro. Cette figure, il s’y est entraîné plusieurs heures par jour depuis plus de vingt-cinq ans. Un usager l’a vu, avertit le conducteur qui immobilise aussitôt la rame. Mister Puma saute sur le quai et disparaît.

Son troisième « ride » de la journée, il l’effectue entre Stalingrad et Jaurès, debout sur le wagon de tête, menton levé tel César sur son char. Le conducteur d’une rame déjà à quai l’aperçoit, descend de sa cabine et se saisit d’un combiné téléphonique pour donner l’alerte. Mister Puma bondit alors sur le quai, descend les marches de la station sans se presser, se fond dans la masse, avant de disparaître fier comme Artaban.

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12 octobre 2019

EXTINCTION REBELLION à Paris !

11 octobre 2019

Hôpital : appel à une « grande manifestation » le 14 novembre à Paris

Par François Béguin

Médecins, chefs de service, infirmiers et internes se mobilisent pour dénoncer leurs conditions de travail et un système à bout de souffle, « asphyxié par la contrainte budgétaire ». Objectif : agréger les différentes colères pour obtenir un plan d’urgence.

Médecins, chefs de service, infirmiers, internes… Quelque 400 salariés de l’hôpital public ont assisté, jeudi 10 octobre, à la faculté de médecine de la Pitié-Salpétrière, à Paris, à la première assemblée générale du collectif Inter Hôpitaux (CIH), une structure née dans le sillage du collectif Inter Urgences, qui représente les 260 services d’urgences en grève à travers le pays.

But de ce rassemblement transcatégoriel sans précédent depuis plus de dix ans : agréger les différentes colères qui agitent un hôpital public épuisé par des années de restriction budgétaire et obtenir un « plan d’urgence » avec « un financement à la hauteur des besoins de santé de la population ». « Nous sommes à la croisée des chemins, c’est la dernière chance de sauver l’hôpital public auquel nous croyons tous et qui meurt asphyxié par la contrainte budgétaire », a fait valoir Antoine Pelissolo, chef de service en psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne).

Quelques jours après l’annonce par la ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn d’une hausse de l’enveloppe budgétaire pour l’hôpital public limitée à + 2,1 % en 2020, alors que l’augmentation naturelle des « charges en soins » est supérieure à 4 %, les membres du collectif ont souhaité engager un rapport de force avec le gouvernement afin d’obtenir « des budgets supplémentaires et non se limiter à des redéploiements de financements existants », comme cela a été le cas pour les 750 millions d’euros sur trois ans récemment promis par le gouvernement en réponse à la crise des urgences.

Et pour alerter sur « l’effondrement » du système hospitalier, plus question de se contenter de tribunes incantatoires dans la presse ou de lettres ouvertes au chef de l’Etat.

Le principe d’une grande manifestation de tous les personnels hospitaliers, le 14 novembre à Paris, a été voté à l’unanimité. « Toutes les conditions sont réunies pour que ce mouvement prenne de l’ampleur », estime Anne Gervais, membre du comité de coordination du CIH. « Ces derniers mois, on cherchait l’étincelle qui allait allumer l’incendie », ajoute Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et représentant de la CGT-Santé, qui rappelle sa demande d’un Objectif national de dépense de santé d’au moins 5 %. Un « préalable », selon lui.

« On ne joue plus »

Un appel à la « grève du codage » des actes a également été lancé jeudi soir. En arrêtant de transmettre les informations permettant à l’hôpital de facturer à l’Assurance maladie les actes réalisés en son sein, les médecins grévistes pourraient théoriquement entraîner une perte de recettes pour leur établissement.

« C’est un geste politique, ça veut dire : on ne joue plus », a lancé André Grimaldi, diabétologue à la Pitié-Salpétrière, qui combat de longue date « l’hôpital entreprise ». A l’hôpital parisien Robert-Debré, une telle grève a débuté le 23 septembre et elle s’est étendue cette semaine à pratiquement tous les services, selon Stéphane Dauger, le chef du service réanimation pédiatrique de cet établissement.

Consultations saturées, nombre trop faible de lits, délais d’examen d’imagerie à rallonge… C’est le portrait bien sombre d’un hôpital public en crise qui a été dressé jeudi soir.

« La situation est critique », a alerté Noël Garrabedian, le président de la commission médicale d’établissement (CME) de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le « parlement » des médecins, à quelques jours de la fin de son mandat. L’avant-veille, Martin Hirsch, le directeur général du groupe hospitalier, avait annoncé en CME que près de 900 lits sur un total de 20 000 étaient actuellement fermés en raison de « difficultés de recrutement et de fidélisation ».

« Sidération devant la catastrophe annoncée »

Cette perte d’attractivité de l’hôpital public est unanimement perçue comme l’ultime symptôme de la gravité de la crise. « On sent des collègues en train de lâcher prise », a raconté Renaud Péquignot, président du syndicat de médecins Action Praticiens Hôpital (APH), décrivant la multiplication des demandes de passage à temps partiel ou dans le privé.

« Beaucoup de praticiens se demandent s’ils finiront leur carrière à l’hôpital public alors qu’ils ne se l’étaient jamais demandé jusque-là », a ajouté Hélène Gros, médecin à l’hôpital Robert Ballanger, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Pour Rémi Salomon, chef de service à l’hôpital Necker, à Paris, il y aurait aujourd’hui chez certains praticiens hospitaliers « une forme de sidération devant la catastrophe annoncée ».

« De grands professeurs craquent, de jeunes infirmiers quittent leur métier de plus en plus tôt. Combien de professionnels viennent nous confier colère, tristesse, incompréhension ? Combien de larmes viennent couler dans nos bureaux et combien de colères faut-il essuyer ? La frustration gagne du terrain dans tous les couloirs de nos hôpitaux. Nous sommes devenus des managers de la colère », ont fait valoir des cadres de santé dans un texte très fort lu par une médecin. Constatant les dégradations de leurs conditions de travail, ces cadres ont jugé qu’ils étaient devenus « les agents d’une mission devenue impossible ».

Dans une motion adoptée à l’unanimité, les participants à l’assemblée générale ont demandé une « augmentation immédiate de 300 euros net mensuels de tous les salaires », « l’arrêt des fermetures de lits d’hospitalisation » et l’abandon de la tarification majoritaire à l’activité, la règle devant être « le juste soin pour le malade au moindre coût et non la recherche du tarif rentable pour l’établissement ».

9 octobre 2019

Extinction Rebellion poursuit sa mobilisation au centre de Paris

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Les militants occupent depuis lundi après-midi la place du Châtelet et le pont au Change et multiplient les prises de parole, annonçant leur intention de rester jusqu’à mercredi.

Quelques centaines de militants et sympathisants du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR) continuaient mardi matin d’occuper la place du Châtelet et le pont au Change, qui mène à l’île de la Cité, au centre de Paris, pour réclamer davantage d’action contre le réchauffement.

Dans le cadre de la mobilisation internationale de « XR », ces militants occupent depuis lundi après-midi ce nœud central, à quelques centaines de mètres de la préfecture de police de Paris où était organisée ce mardi une cérémonie en hommage aux victimes de la tuerie de la semaine dernière, en présence d’Emmanuel Macron. Depuis leur arrivée en milieu d’après-midi, lundi, les militants ont multiplié les prises de parole, annonçant leur intention de rester sur place jusqu’à mercredi.

Dans une ambiance bon enfant, sous la pluie, ils ont tenu en milieu de matinée une nouvelle assemblée générale pour débattre des activités de la journée et de l’organisation logistique du camp. Au programme : un atelier sur la communication non violente, un concert dans l’après-midi ou une « méditation collective avant le dodo » en soirée.

Sous la surveillance d’un dispositif policier léger, des militants ont passé leur première nuit éveillés pour certains et les autres installés pour dormir sous la pluie dans des tentes ou des bivouacs improvisés sous des bâches. Des toilettes sèches ont été installées.

Pas d’intervention policière

Certains militants, organisés autour de six points de blocage, faisaient part de leur soulagement de voir que les forces de l’ordre n’étaient pas intervenues, comme Errico, 20 ans, étudiant habitué aux blocages d’universités mais non membre de « XR », venu « en curieux pour se rendre compte de l’engouement que suscite ce mouvement ».

En juin, lors d’une action de blocage d’un autre pont à Paris, des membres de XR avaient été délogés par les forces de l’ordre utilisant notamment à bout portant des gaz lacrymogènes. Une enquête avait été ouverte.

Samedi soir, les autorités avaient également tenté de déloger les militants de XR qui avaient investi le centre commercial Italie 2. Elles avaient renoncé, avant que les manifestants ne quittent les lieux dimanche aux aurores.

La ministre de la transition écologique a mis en garde mardi matin contre d’éventuelles violences et actions de blocage tout en reconnaissant qu’elle ne pouvait « pas être contre quand les gens se préoccupent du climat ». « C’est très important de se mobiliser pour le climat mais il est aussi important de tenir compte de ce qui est fait », a indiqué Elisabeth Borne sur RMC-BFMTV alors qu’Extinction Rebellion prévoit des actions toute la semaine à Paris.

Tout jeune mouvement né il y a un an au Royaume-Uni, XR se mobilise toute cette semaine dans 60 villes du monde.

https://www.instagram.com/extinctionrebellionfrance/

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8 octobre 2019

Oubliez brunch, sport, ménage : ne rien faire le week-end, LE secret du bonheur

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Vous souvenez-vous du dernier week-end où vous n'avez pas eu l'impression de courir à droite et à gauche ? Du dernier week-end VRAIMENT reposant ? Travail qui empiète sur la vie perso, injonctions implicites à poster son brunch sur Instagram, tâches ménagères... Dans son livre "Week-end paresseux, week-end heureux" (éd. First), Katrina Onstad propose d'en faire moins... pour en profiter plus !

Ne rien faire le week-end, ce n'est pas s'affaler des heures durant dans son canapé et s'hébéter devant la télé. C'est redorer leur blason aux loisirs, ce luxe des Grecs anciens de la haute et de l'aristocratie romaine, qui méprisaient le travail, et glorifiaient le temps libre.

"Aujourd'hui, le loisir est associé à la paresse, mot synonyme d'inanité et de privilège", constate Katrina Onstad, auteure de Week-end paresseux, week-end heureux (éd. First). Et si la paresse était un droit (voire un devoir) ? Katrina Onstad nous défie de refaire de nos week-ends de vrais week-ends.

Et si la paresse était un droit ?

Pourquoi tue-t-on ses week-ends à vouloir trop en faire ?

Levez la main si vous n'avez pas checké votre portable pro pendant le week-end ? Si vous n'avez pas cliqué sur votre appli mail pro/tracké les performances de votre post sur Facebook/empiété sur vos heures de temps libre pour "finir un dossier en vitesse" ou pire, anticipé sur votre travail du lundi ?

À l'heure où la frontière entre temps de travail et temps libre se fait de plus en plus poreuse, il devient très difficile de déconnecter. Le week-end n'est plus qu'un prolongement de la semaine et une annonce macabre du lundi qui vient. Résultat : l'inévitable mélancolie du dimanche soir qui, pour Katrina Onstad, "n'est pas seulement liée à la perspective de la semaine de travail qui s'annonce, mais à toutes les occasions manquées, au fait d'avoir une fois de plus dilapidé son week-end".

Au travail envahissant s'ajoutent (surtout pour les femmes) les tâches ménagères, la gestion des activités des enfants, le rangement de la maison. Une charge mentale qui n'est qu'un frein de plus à la vraie re-connexion à soi, au vrai repos que suppose un vrai week-end.

Même le sport est devenu une obligation : "Que vous fassiez de l'exercice le dimanche (...) ou que vous n'en fassiez pas, vous savez que vous devriez le faire", fait remarquer Katrina Onstad. Sauf que cette obligation est justifiée en termes de productivité au travail, de réduction du stress... et non pas au nom du loisir.

Et alors même que les réseaux sociaux accroissent nos échanges avec les gens, on a de moins en moins de vraies interactions sociales. Trop fatigués pour sociabiliser le week-end, on est de plus en plus seuls (35% des plus de 45 ans étaient en situation de solitude chronique en 2010, contre 20% en 2000, selon l'AARP).

On est de plus en plus connectés... mais de plus en plus seuls.

Comment bien se reposer le week-end : en faire moins

Que reste-t-il, entre ces obligations et cette hyper-connexion (virtuelle) ? Quelques heures gâchées à des "loisirs passifs" : binge-watcher une série, par exemple.

Non pas que ce soit un mal, mais comme le souligne Katrina Onstad, on a fini par oublier que le vrai temps de loisir, aka ce week-end pour lequel nos ancêtres se sont battus, "ne consiste pas simplement à se distraire, mais à faire quelque chose qui a du sens". Pour "échapper à la frénésie de la vie moderne".

Oui, mais comment ?

Pour faire de ces deux jours hebdomadaires une véritable coupure, Katrina Onstad conseille d'abord de revoir ses attentes à la baisse. Imaginer qu'on pourra rattraper en 48 heures tout ce qu'on n'a pas pu faire dans la semaine est un leurre. Mieux vaut accepter de faire moins pour vraiment "reconnecter à soi", dans la lignée des tendances du nesting, du còsagach et consorts.

Tant pis si l'appartement est un peu plus sale que d'habitude, on s'épargne les tâches ménagères le week-end. Si elles sont inévitables, alors on s'y met à plusieurs pour en faire un moment de connexion en famille.

Tant pis si ce mail super important de la part de ce client super important n'obtient de réponse que lundi.

"Loisir", en latin, c'est licere, à savoir "être permis". Un droit, quoi !

Le week-end paresseux idéal

Un week-end dans les règles de l'art, selon l'auteure de Week-end paresseux, week-end heureux, est fait de :

- Connexion : voir les gens en personne (et pas sur Facebook) pour boire des cafés, aller au cinéma, trainer sur le canapé à deux, trois quatre ou plus !

- Beauté : de l'expo tendance (si le coeur vous en dit) à votre propre création en passant par la lecture d'un livre sous un arbre en fleurs, tout ce qui est beau est bienvenu.

- Hobby : une activité qu'on pratique juste pour le plaisir, sans quête de performance, de reconnaissance ou d'une quelconque monétarisation ; une passion durable et non pas seulement une diversion

- Jeu : renouez avec votre enfance où tout n'était que jeu.

8 octobre 2019

Enquête Qui est Extinction Rebellion, le mouvement qui bloque des places et des ponts dans le monde ?

manif

Par Audrey Garric, Nicolas Chapuis

De Sydney à New York en passant par Londres ou Paris, les militants écologistes ont entamé une « rébellion internationale » pour dénoncer l’inaction « criminelle » des gouvernements face à la crise climatique.

C’est un logo devenu viral sur les réseaux sociaux : un sablier à l’intérieur du cercle de la Terre, peint en noir. Lundi 7 octobre, des drapeaux verts, bleus ou jaunes arborant cet emblème flottaient dans les rues de près de soixante grandes villes, de Sydney à New York en passant par Londres ou Paris. Les militants écologistes d’Extinction Rebellion ont entamé une « rébellion internationale » – une ou deux semaines d’actions coups de poing à travers le monde – pour dénoncer l’inaction « criminelle » des gouvernements face à la crise climatique.

En bloquant des ponts, des routes ou des lieux de pouvoir, de manière parfois spectaculaire, ce mouvement de désobéissance civile non violente, lancé fin octobre 2018 au Royaume-Uni, séduit de plus en plus largement. Il revendique plus de 100 000 militants dans 70 pays.

« On désobéit parce que l’on n’a plus le choix. Un effondrement de nos écosystèmes est en cours, les scientifiques alertent depuis quarante ans sur la crise climatique, et le gouvernement ne réagit pas », dénonce Léa, une documentariste française de 31 ans qui occupe la place du Châtelet, lieu central de Paris, avec plusieurs centaines de militants.

Revendications et actions radicales

Partout dans le monde, ces « rebelles », qui dénoncent fréquemment le capitalisme, cherchent à créer suffisamment de perturbations pour forcer leurs gouvernements à répondre à leurs trois revendications : déclarer un état d’urgence climatique, réduire immédiatement les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2025 et créer des assemblées de citoyens pour surveiller démocratiquement cette transition. S’y ajoute, en France, l’appel à un « arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques, terrestres et aériens ».

Tous sont prêts à être emmenés par les forces de l’ordre. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de leur stratégie, qui prône des actions radicales, destinées à marquer les esprits, mais toujours non-violentes et à visage découvert, afin de médiatiser largement leur action et de sensibiliser l’opinion publique.

« Le risque climatique est plus grand que celui d’aller en prison », assure, bravache, Sidonie, 23 ans, en études de genre à Paris. A Londres plus de 270 personnes avaient été arrêtées lundi, et 1 200 depuis avril. Plus de 350 militants ont d’ores et déjà été jugés lors de 69 procès au Royaume-Uni, 320 ont été déclarés coupables, notamment de troubles à l’ordre public, mais aucun n’a été condamné à une peine de prison.

Extinction Rebellion, « XR » comme tous le surnomment, est né en avril 2018 autour de militants du collectif anglais Rising up !, qui défend « un changement fondamental du système politique et économique afin de maximiser le bien-être et minimiser la souffrance ».

Parmi les cofondateurs, on trouve Gail Bradbrook, 47 ans, une diplômée en sciences moléculaires et opposante au gaz de schiste, Simon Bramwell, un ancien ouvrier de 46 ans reconverti en moniteur de stages de survie, et Roger Hallam, un agriculteur bio de 52 ans. Tous disent s’inspirer de la lutte pour les droits civiques des Noirs américains ou de Mahatma Gandhi en Inde.

Soutien de centaines d’universitaires et intellectuels

Après une « déclaration de rébellion » organisée à Londres le 31 octobre 2018, ces militants multiplient les actions chaque semaine ou presque : blocages de ponts, interruption du trafic automobile, sit-in dans le Parlement écossais ou déversement de faux sang à Londres devant Downing Street.

Le soutien de la jeune Suédoise Greta Thunberg, qui a lancé le mouvement international de grève scolaire pour le climat, contribue à populariser XR, notamment auprès des plus jeunes. Et l’appui de plusieurs centaines d’universitaires et d’intellectuels (dont le linguiste américain Noam Chomsky et l’essayiste canadienne Naomi Klein) lui donne ses lettres de noblesse.

En France, le mouvement apartisan, officiellement lancé le 24 mars, revendique 8 000 militants de tous âges – avec une majorité de jeunes –, un chiffre en forte croissance. A Paris, le collectif accueille par exemple 200 nouvelles recrues chaque semaine, dont une majorité n’a jamais milité.

Alors que les climatologues appellent à diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2030, « le succès d’Extinction Rebellion s’explique par le fait qu’il se cristallise autour d’un temps d’action très court pour organiser la transition écologique », analyse le sociologue Yann Le Lann. « Les marches pour le climat n’ayant pas débouché sur des avancées conséquentes, les gens se tournent vers des mobilisations plus radicales, poursuit-il. Le fait de rester dans la non-violence permet de conserver l’assentiment d’une large partie de la population. »

L’attrait de « XR » vient également de son horizontalité, sa décentralisation et son rejet des porte-parole attitrés. N’importe qui peut se revendiquer du groupe et mener une action locale et spontanée, à partir du moment où il adhère aux revendications et à 10 principes fondateurs qui incluent l’action non-violente, l’accueil de chacun ou l’absence de « discours moralisateurs ou culpabilisants ».

Les nouveaux « rebelles » suivent en général une formation à la désobéissance civile. Tous se coordonnent et échangent ensuite via les réseaux sociaux et via des forums, comme La Base en France. On accède à plus ou moins d’informations en fonction de son niveau d’engagement et on s’inscrit, de manière tournante, dans des groupes de travail (actions et logistique, coordination internationale, arts ou médias et messages). « On est libres de faire ce que l’on veut, ce qui est très responsabilisant, et on se répartit les rôles en fonction de ce à quoi on est prêts : ceux qui vont quitter le blocage à la première sommation des forces de l’ordre, ceux qui vont dormir sur place », explique Amélia, lors du blocage parisien.

Succès d’estime

Mais malgré son message simple et efficace, Extinction Rebellion se heurte à un manque de diversité. « Même s’ils essaient de s’ouvrir, ses membres sont essentiellement des Blancs, très éduqués et issus du secteur public, des professions libérales ou de l’économie créative », remarque Graeme Hayes, professeur à l’université d’Aston, qui étudie le mouvement avec un groupe d’universitaires. « On veut s’ouvrir au-delà des grandes villes, aller dans les quartiers, les banlieues et les villages », confirme Léa, la documentariste parisienne.

Si le mouvement rencontre un succès d’estime auprès d’une partie de la population, son influence politique est plus incertaine. « En France, ce mouvement n’engage pour l’instant pas de transition en matière de politiques publiques », observe Yann Le Lann. Au Royaume-Uni en revanche, Extinction Rebellion n’est désormais plus ignoré des politiciens. Suite à sa mobilisation, le Parlement britannique a déclaré l’« urgence climatique » début mai, suivi par le Parlement irlandais et plus de la moitié des échelons locaux au Royaume-Uni.

Une montée en puissance que suivent de près les autorités françaises, en particulier depuis le blocage pacifiste du pont de Sully, à Paris, le 28 juin. L’incapacité de la police à gérer ce type de manifestation – le ministre de l’intérieur Christophe Castaner demandera un rapport à la préfecture de police après qu’un CRS est filmé en train de gazer, avec entrain et à bout portant, des manifestants assis – inquiète en haut lieu. Les autorités s’alarment également des éventuelles dérives radicales de certains membres, qui jugeraient à terme ce type de mobilisation insuffisant.

Les forces de l’ordre surveillent en outre de près les éventuelles jonctions avec l’ultra gauche. Après avoir investi – avec succès – le mouvement des « gilets jaunes », cette mouvance s’est mise en retrait à mesure que le phénomène décroissait. « C’est certain qu’on va les retrouver de plus en plus dans les manifestations pour le climat », assure une source policière pour qui leur mode opératoire consiste à infiltrer les mouvements sociaux les plus à même de déstabiliser le pouvoir.

Extinction Rebellion peut-il s’inscrire durablement dans le paysage ? « Leur stratégie d’“impulsion et pause” est très intelligente : elle leur permet de s’arrêter, de se regrouper et de recommencer, ce qui soutient la mobilisation dans le temps, juge Graeme Hayes, qui rappelle que « XR » bénéficie de larges dons de philanthropes et de stars, tels que Radiohead ou l’héritière du pétrole Aileen Getty. Reste à voir si la nouveauté ne s’estompe pas. »

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