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Jours tranquilles à Paris
19 septembre 2019

Le paiement mobile gagne rapidement du terrain

Par Véronique Chocron

Réticentes il y a trois ans, les banques françaises font, désormais, toutes, la promotion des porte-monnaie électroniques.

Les banques françaises ne se sont pas bousculées au portillon pour proposer à leurs clients la première solution de paiement mobile venue des Etats-Unis, Apple Pay, lorsqu’elle a débarqué en juillet 2016. Longtemps, Banque populaire-Caisse d’épargne (BPCE) a été le seul établissement à proposer le système de paiement d’Apple, permettant de régler des achats en magasin en approchant son smartphone du terminal de paiement.

Depuis ce faux départ, la plupart des banques ont fini, de mauvaise grâce, par signer de coûteux contrats avec la firme à la pomme. Ce sera le cas pour le Crédit agricole, la première enseigne française, d’ici à la fin de l’année. Certaines institutions ont également intégré à leur catalogue les portefeuilles électroniques Samsung Pay et Google Pay.

Surtout, les grandes banques de l’Hexagone, alliées depuis 2013 dans le paiement en ligne autour de la solution sécurisée Paylib, ont élargi ce service en solution de paiement mobile (sur Android) sans contact, dans les magasins, en 2017.

« Chaque mois, nous enregistrons 100 000 transactions de plus »

Fort de ces initiatives conjuguées, le paiement mobile gagne rapidement du terrain. Les volumes de transaction restent modestes, comparés aux opérations par carte bancaire, mais la dynamique s’annonce désormais prometteuse. Paylib compte 2,3 millions d’utilisateurs en septembre, contre 1,4 million à l’été 2018. Depuis le mois de juin, les paiements Paylib en boutique progressent de 15 % par mois. A la Société générale, le volume de transactions double tous les six mois. BPCE a, de son côté, recensé plus de 350 millions d’euros de transactions réalisées en magasins par paiement mobile (en mode « sans contact ») entre août 2018 et août 2019, soit 2,5 fois plus qu’au cours des douze mois précédents.

« Chaque mois, nous enregistrons 100 000 transactions (en paiement mobile) de plus que le précédent, explique Jean-Philippe Van Poperinghe, directeur de la stratégie pour les offres des particuliers chez BPCE. La courbe d’adoption n’a rien à voir avec le paiement par carte “sans contact” dans les magasins, qui a été très plate de 2011 à 2015, avant l’accélération que l’on constate ces dernières années. » Quelque 700 000 clients du groupe mutualiste ont enregistré leur carte bancaire dans leur smartphone pour pouvoir payer en « sans contact ».

Une étude de la société spécialiste des paiements Galitt, réalisée en mars, indique que 92 % des Français ont déjà entendu parler du paiement par téléphone mobile ; 19 % des propriétaires de smartphone interrogés affirment même avoir déjà utilisé au moins une fois une solution de paiement mobile. « D’ici trois à cinq ans, on peut envisager que 50 % de la population française utilise régulièrement son téléphone pour payer », déclare Vincent Duval, président de Paylib.

Un taux de fraude identique pour la carte ou le mobile

Mais qu’apporte réellement le mobile par rapport à la carte bancaire, déjà largement utilisée en mode « sans contact », avec 2,3 milliards de transactions réalisées en 2018 (et près de 4 milliards attendus en 2019), sur un total de 10,8 milliards de paiements par carte en magasin ? « Les Français ont adopté le geste du paiement sans contact, facile et rapide, mais il est plafonné à 30 euros avec la carte bancaire, alors qu’il n’y a pas de limite de montant lorsqu’on paie avec son mobile », souligne Julien Claudon, responsable des cartes et paiements digitaux à la Société générale. Le paiement mobile propose également – sans surcoût – des services, comme la notification instantanée de chaque transaction ou la gestion des cartes de fidélité du consommateur.

« Le paiement mobile apparaît plus sécurisé que la carte “sans contact”, puisque, pour payer, il faut déverrouiller le téléphone avec un code ou de la biométrie. Et si le portable est volé, les données de la carte bancaire qui y ont été enregistrées sont hyperprotégées et peuvent être supprimées à distance », ajoute César Lengellé, directeur de la banque au quotidien et des paiements chez BPCE. Selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, le taux de fraude des paiements sans contact, à 0,020 % (soit 1 euro de fraude pour 5 000 euros de transactions), s’avère toutefois identique pour la carte ou le mobile.

Toutes les banques font aujourd’hui la promotion du paiement mobile auprès de leurs clients. Les alternatives aux moyens de paiement coûteux pour la filière, essentiellement le cash et le chèque, sont toujours les bienvenues. Mais les établissements veulent également faire des porte-monnaie électroniques un avantage compétitif et s’assurer qu’ils ne restent pas l’apanage des banques mobiles et des néobanques. Cette politique volontariste devrait accélérer l’adoption par les Français de ce nouveau moyen de paiement.

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18 septembre 2019

Edward Snowden « aimerait beaucoup » qu’Emmanuel Macron lui accorde l’asile

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Le lanceur d’alerte, qui réside en Russie, a réitéré lundi matin son souhait d’être accueilli par la France. Il assure avoir demandé en vain l’asile à Paris dès 2013, sous la présidence de François Hollande.

Edward Snowden s’exprime par liaison vidéo depuis la Russie lors d’une table ronde sur le thème « Améliorer la protection des lanceurs d’alerte », le 15 mars 2019 au Conseil de l’Europe, à Strasbourg. FREDERICK FLORIN / AFP
Le lanceur d’alerte Edward Snowden, réfugié en Russie après avoir dénoncé le système de surveillance massive des services secrets américains en 2013, « aimerait beaucoup » que le président français, Emmanuel Macron, lui accorde le droit d’asile, a-t-il déclaré dans une interview à France Inter enregistrée vendredi 13 septembre et diffusée lundi matin.

« On ne veut pas que la France devienne comme ces pays que vous n’aimez pas. Le plus triste dans toute cette histoire, c’est que le seul endroit où un lanceur d’alerte américain a la possibilité de parler, ce n’est pas en Europe, mais c’est ici [en Russie] », déclare l’ancien espion américain.

Lire le portrait : Edward Snowden, informaticien surdoué et patriote américain déçu
Dans cet entretien, Edward Snowden rappelle avoir demandé en vain l’asile en France dès 2013, sous la présidence de François Hollande. « Evidemment, j’aimerais beaucoup que monsieur Macron m’accorde le droit d’asile », ajoute-t-il, tout en précisant :

« Ce n’est pas seulement la France qui est en question, c’est le monde occidental, c’est le système dans lequel on vit. Protéger les lanceurs d’alerte, ça n’a rien d’hostile. Accueillir quelqu’un comme moi, ce n’est pas attaquer les Etats-Unis. »
M. Snowden a demandé leur protection à plus de vingt pays, dont la France et l’Allemagne, qui ont tous refusé pour une raison ou une autre.

« C’est quelqu’un qui a rendu service à l’humanité »

Dimanche, la ministre de la justice, Nicole Belloubet, a affirmé être « pour » que la France accorde l’asile politique au lanceur d’alerte sur le plateau du « Grand Jury » RTL-Le Figaro-LCI. De son côté, l’Elysée a fait savoir à RTL qu’il s’agissait d’une prise de position personnelle.

L’eurodéputée La République en marche Nathalie Loiseau s’est également dite favorable à l’accueil par la France de M. Snowden : « C’est quelqu’un qui a rendu service à l’humanité, quelqu’un qui nous a montré, preuves à l’appui, qu’il y avait un système de surveillance extraordinairement vaste, travaillant avec des entreprises qui acceptaient de donner leurs données dans le dos [des] utilisateurs », a-t-elle déclaré sur France Inter lundi, avant de lancer : « Merci Edward Snowden ! »

« Je serais très heureuse qu’il soit en Europe », a-t-elle ajouté, tout en soulignant qu’aujourd’hui, « aucun pays européen n’a donné l’asile à Snowden. On est en décalage complet par rapport aux valeurs qu’on porte ».

« Notre pays doit honorer ceux qui combattent pour lui », a réagi dans un communiqué le député européen Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), qui avait demandé dès 2013 que l’asile soit accordé à Edward Snowden et a assuré le lanceur d’alerte de son « soutien » dans cette démarche.

Employé de l’agence américaine de renseignement NSA devenu lanceur d’alerte, Edward Snowden avait révélé en 2013 l’existence d’un système de surveillance mondiale des communications et d’internet. Il s’est réfugié en 2013 en Russie et a vu son permis de séjour renouvelé jusqu’en 2020. Les Etats-Unis l’ont inculpé pour espionnage et vols de secrets d’Etat. Il sortira le 17 septembre ses mémoires, publiées simultanément dans une vingtaine de pays dont les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Brésil ou encore Taïwan.

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17 septembre 2019

Le fléau de la pub sauvage à Paris

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Pour être visibles, les marques et les artistes s'affichent sur les murs de la capitale. Ces affiches, collées illégalement, provoquent la colère des élus et de certaines associations.

Sur des murs entiers, ces publicités sauvages s'affichent dans la capitale. Marques de vêtements, de parfum, de smartphone ou annonceurs de concerts, pratiquent ces affichages sauvages illégaux parfois sur des murs entiers. Un jeu du chat et de la souris avec les agents de la propreté de la mairie de Paris, chargés de nettoyer ces espaces squattés par la publicité.

Pour nettoyer un mur de 30 m2 recouvert d'un "mille-feuille" d'affiches, 1 heure de travail et 1.000 litres d'eau sont nécessaires. L'amende encourue de 68 euros pour affichage sauvage est loin de décourager les marques d'envahir les rues de la capitale. La mairie de Paris tente alors de taper au portefeuille, en facturant les interventions.

Jusqu'à 15.000 euros facturés pour un nettoyage

"Ce qu'on essaye de faire le plus possible c'est de constater qu'on a ces affiches et ensuite de les faire payer non pas juste aux colleurs d'affiche mais bien aux marques, les frais de désaffichage, les frais d'opération", explique à BFM Paris Paul Simondon, maire-adjoint en charge de la Propreté.

"On n'arrive pas à rentrer complètement dans nos frais, mais on arrive à facturer 500 euros par intervention, plus en fonction de la surface une somme au mètre carré. Sur une surface importante on va être sur quelques milliers d'euros et sur une très grande surface on peut être sur du 10.000 à 15.000 euros", précise l'élu.

Même si la mairie de Paris a récemment réhaussé les tarifs, la facture est visiblement toujours trop faible comparé aux revenus issus de ces campagnes d'affichage sauvage pour les marques.

"Là on a 12 affiches de Vanessa Bruno, qui a clairement les moyens de se payer des campagnes dans le métro, en plus grand en plus. Là, ils font ça pour moins cher", déplore Tanguy, membre de l'association Résistance à l'agression publicitaire.

"Qui se frotte les mains à la fin?"

Les plus grands groupes ont recours à ces pratiques, à l'image de l'Américain Amazon qui s'est offert en septembre dernier l'un des murs de la capitale pour promouvoir sa nouvelle série. Un affichage sans autorisation, pointé du doigt sur Twitter par Alexandra Cordebard, la maire du 10e. Malgré la dénonciation de cette pratique, les agences assument.

"Madame le maire se dit qu'elle va influencer les autres agences de communication en street-marketing en disant faites attention, si vous refaites des opérations de ce type, je vais vous épingler et vous envoyer la facture. Or la note est savamment calculée par les agences de communication. En faisant cette opération, madame le maire retweete, va permettre à d'autres acteurs de retweeter", constate Marcel Saucet, directeur de l'agence Street-Marketing.

"Qui se frotte les mains à la fin? Amazon et l'agence de pub", conclut-il.

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12 septembre 2019

Enquête - Affaire Epstein : histoires d’un « petit livre noir »

Par Samuel Laurent

Ce carnet d’adresses du milliardaire accusé de pédophilie alimente, depuis des années, des mises en cause hâtives.

Jean-Paul Mulot n’en est toujours pas revenu. Voilà dix jours, cet ancien directeur délégué du Figaro, désormais « ambassadeur » au Royaume-Uni de la région Hauts-de-France, dirigée par son ami Xavier Bertrand, a dû justifier par voie de presse la présence de ses coordonnées dans un carnet où il ne fait pas bon avoir son nom : le « petit livre noir » (little black book) de Jeffrey Epstein, qui s’est suicidé en prison à New York le 10 août, un mois après son arrestation pour « abus sexuels sur mineurs ».

Le nom de M. Mulot avait été relevé, durant l’été, par plusieurs sites complotistes ou proches de l’extrême droite. Puis l’une de ces mentions, sur Breizh Info, a fait l’objet d’une reprise par le quotidien 20 Minutes.

M. Mulot est pourtant catégorique : il ne connaissait pas le sulfureux milliardaire, ne l’a rencontré qu’à une seule reprise lors d’un dîner « il y a une quinzaine d’années », et le décrit comme un personnage « affreusement mal élevé, odieux ». Son épouse, dont les coordonnées sont également présentes dans le carnet, aurait pour sa part connu l’ex-compagne et complice présumée de M. Epstein, Ghislaine Maxwell, durant leurs études à Oxford. Pour M. Mulot, la publication de son nom est une « dégueulasserie », dont il dénonce l’instrumentalisation par l’opposition Rassemblement national dans les Hauts-de-France. « C’est pour mes enfants que c’est épouvantable », confie M. Mulot au Monde, lucide sur le risque que, à l’heure des réseaux sociaux, « cela va coller, ce sera réutilisé, repris » contre lui à l’avenir.

Des dizaines de noms célèbres

Le « petit carnet noir » de Jeffrey Epstein refait ainsi surface mais il est en réalité depuis le début au cœur de l’affaire, qui fascine l’Amérique depuis une dizaine d’années. Le milliardaire, ami de Donald Trump comme de Bill Clinton, est accusé d’avoir organisé un réseau destiné à lui procurer des jeunes femmes, souvent mineures, instrumentalisées et manipulées, avec lesquelles il avait des rapports sexuels. Son île, située dans les îles Vierges américaines, a été rebaptisée « Pedophile Island » par la presse américaine. Selon l’accusation, il « prêtait » également parfois ces jeunes femmes à ses amis.

 

Dans le « petit livre noir », il y a justement des noms, des adresses, des digicodes et des numéros de téléphone, qui circulent sur Internet. De quoi alimenter toutes les théories du complot. Ce document a, au départ, été subtilisé par Alfredo Rodriguez, ancien employé de maison du milliardaire. Décédé en 2014, cet homme avait tenté, à la fin des années 2000, de vendre le carnet, pour 50 000 dollars, à l’un des avocats des victimes du milliardaire, qui a dénoncé sa tentative aux autorités. M. Rodriguez a alors passé dix-huit mois en prison.

Un journaliste américain, Nick Bryant, a ensuite obtenu et publié le document, en censurant les numéros et les adresses, sur le site américain Gawker, en 2015. Mais une version non censurée a fait surface depuis quelques mois, notamment dans les réseaux de l’alt-right américaine – une mouvance d’extrême droite. Les 97 pages du carnet contiennent des centaines de noms, dont ceux de dizaines de personnalités de premier plan, comme Bill Clinton, le prince britannique Andrew, l’ex-premier ministre israélien, Ehoud Barak, ou encore Mick Jagger, mais aussi des numéros de téléphones plus « pratiques » pour chacune des résidences de M. Epstein (prestataires de services, livraison à domicile, restaurants…).

Rubrique « massages »

Si, parfois, sur les réseaux sociaux et dans la sphère complotiste, figurer dans le little black book est perçue comme une preuve en soi d’appartenance au « réseau » pédocriminel du milliardaire, la réalité est toute autre. Il s’agit avant tout d’un recueil d’adresses et de coordonnées « pratiques ». En sus, dans un témoignage recueilli par le FBI en 2009, Alfredo Rodriguez décrivait ce carnet comme « un carnet créé par des personnes travaillant pour Jeffrey Epstein », et pas comme le répertoire personnel du milliardaire.

Jeffrey Esptein aimait la France, et le carnet contient les coordonnées de près de trente personnalités françaises, le plus souvent issues des milieux de la finance ou de la mode. Pour autant, rien ne permet d’affirmer que ne figurent dans ce carnet que des intimes du milliardaire.

Le Monde a tenté de contacter les personnalités françaises du carnet. Deux autres hommes, dont les noms apparaissent dans le black book, racontent peu ou prou la même histoire que M. Mulot : ils ont eu, voilà des années, des contacts ténus – professionnels ou occasionnels – non pas avec le milliardaire, mais avec Mme Maxwell. Ils assurent n’avoir jamais rencontré ni de près ni de loin M. Epstein. Fin juillet, le New York Times avait également interrogé une demi-douzaine de personnalités américaines figurant dans le document, mais incapables d’expliquer comment elles se sont retrouvées dans ce carnet.

Le carnet liste aussi une dizaine de « masseuses » françaises. Une femme, dont les coordonnées figurent à la rubrique « massages-Paris », explique au Monde être ostéopathe, avoir certes eu « des mannequins dans [sa] patientèle », mais jamais le milliardaire ni sa collaboratrice. Une autre masseuse raconte pour sa part avoir rencontré une fois le milliardaire et lui avoir fait un « massage sportif » : « Il s’était comporté correctement avec moi. Je n’ai rien d’étrange à signaler le concernant. »

Une dizaine d’allers-retours vers Paris

Jeffrey Epstein possédait à Paris un appartement de 800 m2, avenue Foch. Il s’y rendait régulièrement, comme un autre document, issu des procédures judiciaires américaines, permet de le constater. Le journal de bord de l’avion privé du milliardaire, indiquant les aéroports de départ et d’arrivée, ainsi que les passagers de chaque vol, est l’autre document qui intrigue enquêteurs et journalistes.

Entre 2001 et 2004, selon notre décompte, il a ainsi atterri ou décollé pas moins de 80 fois de l’aéroport Paris-Le Bourget, parfois accompagné par des célébrités, parfois en compagnie d’anonymes, simplement identifiées comme females (« femmes »). Récemment, le site américain The Insider comptabilisait une dizaine de séjours à Paris entre 2018 et 2019.

Parmi les passagers réguliers du « Lolita express » – le surnom des vols privés du milliardaire – on trouve un Français, son ami Jean-Luc Brunel, dont le nom figure aussi dans le « petit livre noir ». Longtemps patron de l’agence de mannequins française Karin Models, avant d’en relancer une à Miami (Floride), MC2, avec l’aide financière de M. Epstein, il est mis en cause dans l’enquête américaine. Virginia Roberts, la principale accusatrice, affirme avoir été forcée d’avoir des rapports sexuels avec lui.

La mort soudaine de Jeffrey Epstein, alors qu’il était placé dans une cellule « antisuicide » particulièrement surveillée, n’a fait qu’ajouter à la fascination pour cette affaire et ses ramifications, réelles ou fantasmées. Et le feuilleton n’est sans doute pas terminé : si la mort du milliardaire a entraîné l’extinction, outre-Atlantique, d’une grande part des poursuites, un juge doit décider dans les prochains jours de la possibilité de rendre publiques d’autres pièces, parmi lesquelles se trouveraient encore « des milliers » de noms, selon les avocats des victimes américaines.

11 septembre 2019

Handicap International

pyramide

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11 septembre 2019

Les canicules de juin et juillet ont provoqué 1 500 morts en France

Les décès imputables aux vagues de chaleur ont été dix fois moindres qu’en 2003, a précisé la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn.

Les deux épisodes de canicule qui ont touché la France en juin et en juillet ont entraîné 1 500 décès supplémentaires par rapport à la moyenne de ces deux mois, a annoncé la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn. Un niveau dix fois inférieur au record enregistré lors de la canicule de 2003, et ce malgré des températures encore plus élevées cette année.

Un décompte ensuite précisé dans un communiqué publié par le ministère de la santé, faisant état selon les calculs de Santé publique France de « 1 435 décès en excès, 567 lors de la première vague de chaleur et 868 lors de la deuxième, soit une surmortalité relative de 9,1 % » par rapport à la normale.

Un niveau qui peut surprendre, alors même que la France a connu des températures jamais enregistrées auparavant, durant les deux épisodes de cet été, fin juin/début juillet puis fin juillet. Lors du deuxième épisode, le seuil des 40 degrés a été dépassé allègrement dans de nombreuses villes, à l’image de Paris où le mercure a grimpé à 42,6 °C.

« La canicule de 2003, c’était vingt jours, là nous avons eu dix-huit jours de canicule en deux épisodes mais très intenses, avec une couverture du territoire très importante lors de la deuxième canicule » et avec « des températures excessivement élevées », a rappelé la ministre, dans l’émission « Questions politiques », diffusée sur France Inter et franceinfo en partenariat avec Le Monde.

Dix morts au travail

Malgré ces conditions difficiles, « nous avons réussi, grâce à la prévention et à ces messages que la population a bien intégrés, à diminuer d’un facteur 10 la mortalité de 2003 », a affirmé Agnès Buzyn, en saluant la mobilisation des professionnels de santé, des collectivités, des personnels des EHPAD.

Une mobilisation générale en amont qui a permis d’éviter d’engorger les services de santé, avec seulement « une augmentation de 3 % » des sollicitations de SOS-Médecins, et « entre 2 et 3 % des urgences liées à la canicule », a détaillé encore la ministre.

« Sur ces 1 500 décès en plus, la moitié à peu près sont des personnes de plus de 75 ans, mais il y a aussi des personnes adultes, même des plus jeunes, qui ont été impactées », a-t-elle détaillé, évoquant « une dizaine de décès dans le monde du travail ». D’après le ministère de la Santé, il s’agissait de dix hommes, dont la majorité travaillaient en extérieur.

Ce qui fait dire à la ministre que « la prévention doit encore porter ses fruits » au travail, appelant à poursuivre les efforts notamment dans les secteurs d’activité les plus exposés comme le BTP, la restauration ou l’agriculture.

Les mesures prises par les pouvoirs publiques ont été « utiles », a souligné l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) dans un communiqué, mais le nombre de décès reste « inacceptable ». L’AD-PA appelle le gouvernement à « aller plus loin » en mettant en place une « véritable prestation autonomie » pour « augmenter le temps passé auprès des personnes âgées ».

La canicule la plus meurtrière reste celle de 2003

Après un épisode de canicule, la publication du bilan de mortalité prend en général un mois, délai nécessaire pour analyser les données et s’assurer que les morts supplémentaires sont bien dus à la chaleur. Santé publique France publiera un bilan plus complet de ces épisodes fin septembre.

La France a battu en juin son record absolu de température avec 46 °C enregistrés dans l’Hérault le 28 juin. En 2018, la canicule de fin juillet-début août avait provoqué environ 1 500 morts de plus qu’un été normal.

La canicule la plus meurtrière en France reste celle de 2003. Elle avait fait 15 000 morts entre le 4 et le 18 août 2003, particulièrement dans la région Centre et en Ile-de-France. Dans l’ensemble de l’été, le nombre des morts causés par la chaleur avait atteint 19 490 en France, selon une étude bilan publiée en 2007 par l’Inserm.

9 septembre 2019

Les hommes, grands perdants de la séduction ?

Par Maïa Mazaurette

Depuis #metoo, plus moyen de trouver des partenaires de galipettes, se plaignent certains. Face à ce sentiment d’injustice, au demeurant plus ancien, la chroniqueuse de la Matinale Maïa Mazaurette leur donne quelques conseils.

LE SEXE SELON MAÏA

C’est bien connu : depuis le mouvement #metoo, les hommes ne peuvent plus rien dire ni rien faire. Ceinture et sécateur à tous les étages ! Sous dictature féministe, plus moyen d’approcher une femme. Les preux chevaliers-conquérants sont devenus des moines, vœu de chasteté compris.

Eh bien ! Quand on pense qu’il y a quatre ans à peine, il était aussi simple de commander du sexe qu’une pizza à domicile ! C’est du moins ce que le magazine Vanity Fair suggérait : dans le monde des sites de rencontres hétérosexuels, les hommes « gagnaient » (des rapports faciles) et les femmes « perdaient » (l’amour – « Tinder and the Dawn of the “Dating Apocalypse” », Nancy Jo Sales, août 2015).

Cependant, depuis la focalisation publique sur les questions de harcèlement, un certain discours masculin (#notallmen) se plaint d’une pénurie de partenaires de galipettes. 30 % des hommes estiment ainsi que les relations avec les femmes se sont tendues (Ipsos/GQ, décembre 2018). La séduction était-elle plus simple avant ? Pas pour les femmes. Et pas non plus pour les hommes (je sors la carte Houellebecq, j’empoche les 2 millions d’euros et je rachète Gallimard).

Le sentiment d’une fondamentale injustice, au détriment des hommes, existe depuis toujours : on l’entend dans l’expression « les femmes disposent ». Il suffirait aux demoiselles de faire leur choix entre dix mille princes charmants prêts à piétiner leur fierté pour un baiser. (J’aimerais bien, remarquez.)

Sentiment d’injustice

Ce sentiment d’injustice est d’autant plus problématique que le désir masculin reste, encore aujourd’hui, perçu comme le plus pressant et le plus fréquent. Ainsi, 32 % des Anglais (27 % des hommes, 37 % des femmes) pensent que les hommes ont des besoins supérieurs (End Violence Against Women Coalition, août 2019, étude menée sur 3 922 adultes). Cette perception s’appuie, entre autres, sur du Darwin extra-light : les hommes seraient programmés pour disséminer leur semence en couchant avec le maximum de femmes, lesquelles seraient fondamentalement monogames (manque de chance, une toute récente étude germano-américaine montre qu’en termes de survie de l’espèce, la multiplication des partenaires bénéficie plus aux femmes qu’aux hommes – sans qu’on sache encore pourquoi).

Et attention, on ne plaisante pas avec le différentiel de désir ! Les souffrances engendrées sont telles que la menace d’une guerre civile plane sur votre déjeuner dominical (reprenez donc une part de tarte aux pommes). Voici ce qu’écrit l’analyste en données Bradford Tuckfield dans le magazine conservateur Quillette (« Attraction Inequality and the Dating Economy », mars 2019) :

« Quelles que soient les règles qui régiront le futur des rencontres et du sexe, il faudra toujours qu’elles trouvent un moyen de gérer les instincts polygames sur lesquels notre espèce repose historiquement, et qui se révèlent aujourd’hui dans les statistiques des applis de rencontres. A moins que nous ne soyons prêts à accepter le risque de conflits sexuels et de guerres qui, historiquement, accompagnent les inégalités majeures (…) Tout indique que l’inégalité d’accès au sexe est là pour rester, et que nous ne pouvons l’ignorer qu’à notre péril. »

De quelles statistiques parle l’auteur ? De celles données par Tinder et OkCupid, deux leaders des sites de rencontres. Selon les chiffres retenus par Bradford Tuckfield, l’attention des femmes serait entièrement concentrée sur les 20 % d’hommes les plus séduisants. Elles jugeraient d’ailleurs 80 % des hommes comme moins beaux que la moyenne. Les hommes, eux, seraient plus égalitaires dans leurs choix, et plus éclectiques dans leur admiration (ils multiplieraient aussi les petits pains).

Les femmes, sélectives jusqu’à l’absurde ?

Est-il exact que les femmes sont sélectives jusqu’à l’absurde ? Sur Tinder, les hommes acceptent 46 % des profils, les femmes seulement 14 %. Sur OkCupid, les hommes entament 80 % des conversations, mais s’adressent essentiellement aux (très) jeunes femmes. Les plus beaux obtiennent plus de réponses… mais ce sont aussi ceux qui envoient le plus de messages. Les hommes, comme les femmes, cherchent des partenaires plus attractifs qu’eux-mêmes ne le sont.

Les données sont nombreuses, fluctuantes, parfois contradictoires. Téléportons-nous donc du côté des résultats concrets : pour peu qu’on s’en tienne au monde hétérosexuel, il est contre-productif d’opposer les prérogatives des hommes ou des femmes, parce qu’à la fin, ils couchent ensemble (se marient, font des enfants, vivent heureux avec leur labrador). Personne ne gagne ou ne perd. Sauf à considérer que les femmes n’aiment pas le sexe.

Mais d’accord. Imaginons que le monde de la séduction soit injuste, notamment sur les sites de rencontres, et que les hommes soient les dindons de la farce. Si cette culture sexuelle ne nous convient pas, nous pouvons la modifier.

Par exemple, les hommes peuvent arrêter d’utiliser les applications. Pourquoi recourir à un service prétendument inefficace – sans même parler de payer un abonnement ? Le New York Times révélait la semaine dernière que les hommes se perçoivent comme d’autant plus moches qu’ils passent du temps sur ce genre de plates-formes (« Beach Body Tyranny Hurts Men Too », Katharine A. Phillips, 29 août). A ce compte-là, séduire dans les bars ou dans les dîners entre amis serait une meilleure idée.

Deuxième possibilité : les hommes pourraient renverser le différentiel de désir… en jouant plus charnellement le jeu de la séduction. Si les femmes ont hérité de techniques féminines d’embellissement (soins, hygiène, vêtements, bijoux, maquillage), rien n’empêche les hommes d’en faire autant. D’ailleurs, sans vouloir ironiser, utiliser des applications de rencontres basées sur le physique tout en négligeant le sien, c’est courir droit dans le mur. Inutile d’accuser le mur.

Enfin, rien n’empêche la start-up nation de créer des applications de rencontres corrigeant les « injustices ». Les femmes sont trop exigeantes en termes d’esthétique ? Créez un filtre Apollon. Les femmes manquent de désir ? Gobez des pilules réduisant vos pulsions – pourquoi les femmes devraient-elles s’adapter à vos envies, et pas l’inverse ? Enfin, les femmes ne seraient intéressées que par le statut social, garantissant un partenariat domestique solide ? Plutôt que des photos, affichez directement le solde de votre compte bancaire, le nombre de mètres carrés de votre appartement ou votre décompte de spermatozoïdes (n’oubliez pas la taille du glaive à deux mains).

Revenir sur Terre

Dernière possibilité : revenir sur Terre. Non, les hommes n’ont pas perdu leur accès au sexe – seulement leurs passe-droits sexuels. Oui, les hommes sexistes sont pénalisés par l’abaissement du seuil de tolérance envers les comportements prédateurs. Mais ça, c’est très bien. Si on ne respecte pas les préférences des femmes, on ne devrait pas coucher avec.

La majorité des Français ne vit aucune injustice. 72 % d’entre eux pensent d’ailleurs qu’on peut trouver l’amour sur les applications de rencontres (Harris Interactive/Groupon, 2019).

De toute façon, si le différentiel existe dans le monde de la séduction, ce n’est pas en menaçant les femmes d’une guerre civile que ça va s’arranger (au contraire). Inutile aussi de les supplier de « redistribuer » de la sexualité, comme si l’accès au corps des autres était un dû.

Il existe des solutions beaucoup plus réalistes et efficaces : 1) se rendre désirable donc, pour augmenter le nombre de partenaires qui nous désireront, 2) étendre le spectre de son propre désir, en augmentant le nombre de partenaires que nous désirerons. Il s’agit tout simplement de mettre plus de beauté dans ce monde : plus en nous-mêmes, plus dans notre regard. Ce ne serait que justice.

8 septembre 2019

"Quand c'est non, c'est NON !"

non c'est npn

8 septembre 2019

Paris – Des cyclistes nus roulent pour le climat

nudistes

La fédération française de naturisme organise ce dimanche la première «world naked bike ride» parisienne : un défilé écolo à vélo en tenue d’Adam et Eve. La préfecture de police de Paris a interdit la manifestation.

Pédaler à Paris dans le plus simple appareil pour «sensibiliser à la crise climatique» et «défendre notre humaNUté». C’est le programme de cette première édition de la «cyclonue», un défilé organisé par la Fédération Française de Naturisme ce dimanche.

Des "world naked bike ride" organisées dans une trentaine de pays depuis 2001

Inspirée des «world naked bike ride», organisées chaque année dans une trentaine de pays depuis 2001, la «cyclonue» a pour but de «faire vivre la liberté d’être nu comme expression de la fragilité  humaine, de la nécessité de se reconnecter avec la nature et avec sa propre nature et sans honte du corps», détaille la Fédération Française de Naturisme sur son site.

Urgence écologique, climat en péril, 6ème extinction animale.

Dimanche 8 septembre, la @velorutionParis vous invite à rejoindre la World Naked Bike Ride : une rando à propulsion humaine pour "donner une vision d’un monde + propre, + sûr et + positif".

Le cortège avait notamment prévu de traverser le parc de Bercy et de se rendre place de la Bastille. Problème : la préfecture de police de Paris n’a pas autorisé cette manifestation. L'article 222-32 du Code pénal prévoit en effet que «l'exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible aux regards du public» peut être punie d'un an de prison et de 15 000€ d'amende.

La manifestation sera donc cantonnée au bois de Vincennes où un peu plus d’une centaine de naturistes se sont rassemblés ce matin, en prévision d'un départ à 14h.

6 septembre 2019

6 BONNES RAISONS DE DORMIR NU.E

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#1 Le sommeil est de meilleure qualité

Selon le Sleep Help Institute, dormir nu.e aiderait à faire baisser la température du corps pendant la nuit. Résultats : un endormissement plus rapide, un sommeil plus profond et une diminution du risque d’insomnies, parfois liées à une mauvaise régulation de la température corporelle. Double effet Kiss Cool, lorsque que la chambre est fraîche, l’énergie dépensée par le corps pour maintenir une température suffisante permettrait de brûler plus de calories.

#2 Cela augmenterait la fertilité

En 2016, une équipe de chercheurs au Harvard T.H. Chan School of Public Health a menée une étude sur 656 hommes cis genre dont le couple rencontrait des difficultés à concevoir. Les hommes qui dorment en boxer ou en tenue d’Adam produiraient plus de spermatozoïdes et ces derniers seraient de meilleure qualité.

#3 C’est plus hygiénique

Contrairement aux idées reçues, tomber la nuisette ou le pyjama n’est pas sale. Dormir nu.e permet au contraire de laisser ses parties intimes "respirer" et réduit les risques de contracter des infections. Les sous-vêtements serrés, notamment les culottes en synthétique, retiennent l’humidité et favorisent la prolifération de bactéries et le développement de champignons (miam).

#4 C’est bon pour le moral et l’estime de soi

Une étude publiée en 2017 dans le Journal of Happiness Studies a étudié le lien entre naturisme, estime de soi,  et satisfaction globale. Les résultats montrent que les personnes qui passent le plus de temps nues ont une image plus positive d’elles-mêmes. En se confrontant à son corps nu régulièrement, on accepterait mieux ses imperfections.

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#5 C’est un accélérateur de libido

Selon une étude britannique publiée en 2014, 57% des personnes qui dorment nues sont plus heureuses en couple. De nombreux thérapeutes conseillent d’ailleurs aux amoureux.ses en panne de désir d’adopter cette méthode pour favoriser le contact peau à peau et donc les rapprochements intimes.

#6 C’est écolo

Qui dit dormir tout.e nu.e dit dormir sans pyjama. Et qui dit dormir sans pyjama dit moins de lavages et donc moins de lessive et d’eau consommées. Vous suivez ? Alors tout le monde à poil !

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