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Jours tranquilles à Paris

9 août 2018

Le sénateur Philippe Bas, le sonneur de cloches

Par Olivier Faye - Le Monde

Révélé cet été lors de la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla, le sénateur de la Manche ne mâche pas ses mots à l’égard de la présidence d’Emmanuel Macron.

Il est là, debout devant sa vieille Peugeot 306 automatique, à nous attendre sur le parking de la gare de Villedieu-les-Poêles, dernier arrêt avant le terminus de Granville, dans la Manche. Costumé mais sans cravate, lunettes de soleil noires sur le nez, Philippe Bas affiche une mine de semi-estivant : plus tout à fait au travail, pas encore en vacances. Il tient à l’épaule sa veste, brodée au revers du liseré rouge de la Légion d’honneur.

Ce rendez-vous en terre normande, lundi 6 août, n’a pas été une mince affaire à décrocher. On peut être la célébrité politique de l’été et en même temps détester parler de soi. Il a été convenu de se concentrer sur les dossiers de fond plutôt que sur sa personne. Mais peut-on distinguer la fonction de l’homme dans le cas d’un ancien ministre du gouvernement Villepin (2005-2007), ex-secrétaire général de l’Elysée sous Jacques Chirac (2002-2005) et aujourd’hui président de la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla ? Pour achever de le convaincre, on a promis aussi de ne pas faire de vieux os. Le sénateur a d’ailleurs enregistré une alarme sur son téléphone, à 15 h 05 précises, pour ne pas oublier de nous renvoyer d’où nous venons : dans un train.

Philippe Bas, 60 ans, a laissé derrière lui le temps d’un mois d’août caniculaire ce feuilleton Benalla, qui a vu sa commission passer en direct pendant des heures, en juillet, sur toutes les chaînes d’information en continu. Lui qui ne regarde pas la télévision jure qu’il n’a rien remarqué. Les auditions de ministres, policiers ou conseillers élyséens, qu’il a menées avec courtoisie et fermeté, ont permis au grand public de découvrir un personnage à la fois intransigeant et caustique, placide comme un volcan endormi mais qui, au fond, tout au fond, bouillonne. « Il y a des principes dans notre République, je passe mes journées à les rappeler », dit-il. « Il a la finesse giscardienne et l’énergie chiraquienne. Le droit, c’est sa gymnastique intellectuelle préférée », loue l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui le connaît depuis vingt ans.

« Aller au bout du travail »

Attaché à lutter contre la « confusion des pouvoirs dont cette affaire [Benalla] est le signe », Philippe Bas insiste : « Il n’y a pas de plus grande honte pour un collaborateur que de mettre en difficulté le président de la République. » Mais, poursuit-il, cette affaire – révélée le 18 juillet par Le Monde – « n’est pas seulement un dérapage individuel », ce fameux 1er mai place de la Contrescarpe. « Alexandre Benalla a bénéficié d’une protection », veut-il croire. La commission d’enquête reprendra ses auditions à la rentrée :

« Nous voulons aller au bout du travail. »

Après avoir passé les macronistes à la moulinette de ses questions (précises) et digressions (professorales), le sénateur Bas, de retour sur ses terres, « travaille » le (grand) électeur de la Manche, une « terre morale, vertueuse et honnête », à l’« esprit indépendant et paysan », dont il a présidé le conseil départemental entre 2015 et 2017. En « activité relative », l’élu s’enquiert un jour du sort d’une maison de retraite, un autre de celui d’une station-service. Dans le monde d’avant Benalla, les « dossiers chauds » de Philippe Bas concernaient la gouvernance du Mont-Saint-Michel ou la fermeture d’un abattoir. Moins glamour sur le papier, mais pas moins important pour lui. « Ce ne sont pas des sujets locaux à mes yeux, mais des sujets nationaux dont on ne parle pas aux actualités. Sauf peut-être au 13 heures de Jean-Pierre Pernaut », fait-il valoir.

Ce conseiller d’Etat, énarque, habitué à l’ombre des cabinets ministériels, a découvert un jour la lumière qui émane du terrain. C’était en 2007. Le chiraquien, ancien directeur de cabinet des centristes Jacques Barrot et Simone Veil, se voit infliger une défaite humiliante aux élections législatives par un dissident de droite, malgré l’investiture de l’UMP et son statut de ministre sortant de la santé. « Grâce à cet échec inattendu, j’ai compris la politique comme je n’avais jamais pu la comprendre, raconte-t-il. Les électeurs éprouvaient un doute sur la sincérité de ma démarche, mes racines locales étaient jugées insuffisantes. Avec mon épouse, nous avons décidé de nous installer dans ce canton. »

« Chacun à sa place »

Fini la vie parisienne : son chemin de Damas passera donc par Villedieu-les-Poêles – réputée pour sa fonderie de cloches –, et une élection de conseiller général, en 2008. « Ça a été l’acte de naissance du Philippe Bas politique. Il y a un métal qui s’est forgé ce jour-là », assure Frédéric Salat-Baroux, qui lui a succédé comme secrétaire général de l’Elysée de Jacques Chirac. Cela n’empêche pas le bonhomme d’aborder le chaland avec une circonspection propre aux hommes de l’ombre.

Cette expérience permet au sénateur de juger avec sévérité la présidence d’Emmanuel Macron. « Le parti En marche n’existe pas, il n’a pas de racines idéologiques, pas de racines territoriales, pas d’expérience politique », fustige-t-il. Le pouvoir macronien, avant l’affaire Benalla, était jeune et insolent comme un héros du Quartier perdu de Patrick Modiano, d’un « âge où les conseils sont inutiles et où ceux qui les donnent vous semblent prononcer des phrases bien vaines ».

Philippe Bas répond aux questions du journal « Le Monde«  au restaurant « L’Atelier », à Villedieu-les-Poêles (Manche), le 6 août. | EDOUARD ELIAS POUR LE MONDE

La voix d’un Philippe Bas claque aujourd’hui comme une revanche. Quand le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, tente le 26 juillet pendant son audition au Sénat de jouer la connivence entre grands commis de l’Etat – « Vous avez occupé le poste que j’ai l’honneur d’occuper aujourd’hui » –, le président de la commission d’enquête l’interrompt sèchement : « C’était la préhistoire et l’ancien monde, je veux bien reconnaître qu’il y ait des différences. » Pas question de baisser la garde. « Chacun doit être à sa place dans une commission, souligne-t-il. J’ai voulu dire : “Vous êtes pris à votre propre jeu. Vous incarnez les élites françaises du CAC 40 et de l’administration réunie et vous voulez vous faire passer pour des révolutionnaires. Ce n’est pas vrai, vous ne l’êtes pas.” »

Symptôme d’une dérive

Cet ancien fidèle de François Fillon, qu’il a soutenu jusqu’au bout malgré les affaires, aurait pu, sur le papier, se laisser séduire par les promesses macroniennes. Après tout, il vote bien au Sénat en faveur des réformes économiques et sociales du gouvernement. « Je suis Chirac-Barrot, dans la lignée du gaullisme social », dit-il pour se définir politiquement. Mais l’homme ne croit pas aux générations spontanées. « Il y a de la posture et de l’artifice à considérer que le renouvellement règle 100 % des problèmes de la société française. » Pire, il voit même dans l’affaire Benalla le symptôme d’une dérive. « Tout se fait en public, le pouvoir se montre tel qu’il est. La fumée du macronisme va disparaître et on verra ce qu’il y a derrière : la technocratie, le narcissisme et la solitude… »

« C’est un descendant de Tocqueville, Manchois comme lui, modéré et déterminé », nous assurait il y a peu Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. C’est la détermination, plutôt que la rondeur, que l’on découvre là.

Il est 15 h 05 : l’alarme sonne. Tout le monde dans la Peugeot, sénateur, journaliste et photographe. « Vous voyez, quand j’évoque la préhistoire, je sais de quoi je parle », plaisante Philippe Bas en faisant grincer la portière. Sa femme a laissé une cassette dans l’autoradio. Barbara. Il éjecte la dame brune, sans autre espèce de commentaire. Arrivé à la gare, le sénateur lâche le fin mot de l’histoire concernant cet antique carrosse. « Quand mon épouse prend le train, elle laisse la voiture sur le parking de la gare pendant plusieurs jours. Elle préfère prendre la vieille Peugeot, parce qu’il y a parfois des gens qui font des rayures. » Même dans la Manche « morale, vertueuse et honnête », on ne peut plus se fier à rien, ni à personne. Certains disent y avoir aussi rencontré des sénateurs qui vous rayent d’un coup de clé la carrosserie d’un pouvoir rutilant.

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9 août 2018

Street Art - L'AEROSOL Paris

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9 août 2018

Le vent tourne

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9 août 2018

Réseaux sociaux : La fin de l’âge d’or pour les réseaux sociaux

Par Vincent Fagot - Le Monde

Snapchat a publié, mardi, des résultats trimestriels en demi-teinte, et les titres de Facebook et Twitter ont été sanctionnés en Bourse en juillet.

Un chiffre d’affaires de 262 millions de dollars (225 millions d’euros) sur le dernier trimestre, en progression de 44 % par rapport à 2017, des pertes limitées à 353 millions de dollars soit

– 20 %, et une audience pour la première fois en recul (– 2 % par rapport au premier trimestre de leur exercice fiscal). Dans une période où les principaux réseaux sociaux occidentaux sont chahutés en Bourse, les résultats trimestriels publiés par Snapchat, mardi 7 août, sont trop contrastés pour rassurer les marchés.

Leur annonce intervient dans la foulée de la dégringolade des titres Facebook et Twitter. Le premier a vu son cours s’effondrer de plus de 19 %, jeudi 26 juillet, à la suite de la publication de résultats trimestriels décevants. Ceux du second, le lendemain, n’ont pas davantage plu aux investisseurs : en deux séances, l’action Twitter a perdu près de 25 % de sa valeur. Cet enchaînement, inattendu, fait depuis planer une interrogation : le modèle économique des réseaux sociaux a-t-il vécu ?

Une chose est sûre, leur image s’est globalement dégradée ces deux dernières années. Campagne de désinformation pendant le référendum sur le Brexit puis pendant l’élection présidentielle américaine, prolifération de messages haineux, fuites de données massives (affaire Cambridge Analytica) ont mis en lumière les côtés sombres des réseaux sociaux – Facebook et Twitter en tête.

Inquiétude des marchés

Leur modèle économique, fondé sur l’exploitation des données personnelles des utilisateurs pour dégager des revenus publicitaires, est également contesté. Entré en vigueur en Europe au mois de mai, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) vise justement à redonner davantage de contrôle aux utilisateurs de ces plates-formes, qui peuvent désormais récupérer toutes les données amassées par ces services ou refuser de faire l’objet de publicités ciblées.

Autant de vents contraires qui n’avaient étrangement pas semblé affecter jusque-là lesdites sociétés. Lors de la présentation de leurs précédents résultats financiers, en avril, Facebook et Twitter enregistraient encore une croissance significative du nombre de leurs utilisateurs (respectivement + 13 % et + 10 %, sur un an). Quant à l’action Facebook, elle semblait imperméable à toutes les affaires, atteignant un plus haut historique à plus de 218 dollars le 25 juillet – contre un peu plus de 180 dollars en début d’année.

TWITTER A ANNONCÉ LA PERTE D’ENVIRON UN MILLION D’UTILISATEURS ACTIFS MENSUELS

Depuis, un indicateur en particulier semble avoir suscité l’inquiétude des marchés : celui des utilisateurs actifs. Ainsi Facebook a vu le nombre de ses utilisateurs actifs quotidiens progresser de seulement 1,44 %, au dernier trimestre, un plus bas historique. En Europe, il a même baissé d’un million.

La situation est plus critique pour Twitter, qui a annoncé la perte d’environ un million d’utilisateurs actifs mensuels, due en particulier à une vaste opération de fermeture de comptes ne respectant pas les règles d’usage du site. Une décision assumée par son patron, Jack Dorsey.

Mais la question de l’acquisition de nouvelles audiences ne se pose pas de manière similaire pour Facebook, Twitter et Snapchat. Car avec ses 2,23 milliards d’utilisateurs mensuels actifs, la marge de progression de Facebook est mathématiquement plus réduite que celle de ses deux concurrents, dont les communautés s’élèvent à respectivement 335 millions et 188 millions.

Incertitudes sur la capacité à monétiser l’audience

Ceux-ci ont bien tenté d’améliorer leurs produits : Twitter en faisant passer la limite du nombre de caractères par Tweet de 140 à 280 caractères en septembre 2017 ; Snapchat en modifiant l’interface de son application en février 2018. Mais ces initiatives ne se sont pas traduites par un rebond significatif de leur audience. Pendant ce temps, Snapchat continue à accumuler les pertes, et les premiers bénéfices de Twitter, enregistrés lors des trois derniers trimestres, sont trop récents pour affirmer qu’il s’agit là d’un succès commercial.

INCERTITUDES SUR LA CAPACITÉ DE CES RÉSEAUX SOCIAUX À MONÉTISER LEURS AUDIENCES

Avec plus de 5 milliards de dollars de bénéfice au dernier trimestre, Facebook a l’avantage de disposer de relais de croissance avec les autres services du groupe que sont les applications de messagerie WhatsApp et Messenger et le réseau de partage d’images Instagram, qui a franchi en juin le cap du milliard d’utilisateurs actifs (+ 100 % en deux ans) et pèse déjà pour près de 20 % de son chiffre d’affaires. Autant de canaux que la firme de Mark Zuckerberg cherche à faire fructifier pour gonfler ses bénéfices, comme en témoigne le lancement récent de services payants sur WhatsApp (1,5 milliard d’utilisateurs).

Mais le contexte actuel nourrit les incertitudes sur la capacité de ces réseaux sociaux à monétiser leurs audiences. Facebook comme Twitter se sont lancés dans de vastes entreprises d’assainissement de leur plate-forme pour restaurer la confiance des utilisateurs et des annonceurs. Dans les deux cas, cela entraîne des dépenses importantes qui affectent leurs résultats.

Le directeur financier de Facebook a ainsi annoncé que « la hausse des dépenses [liées à ces nouvelles préoccupations] sera supérieure à celle du chiffre d’affaires » en 2019, conduisant à une réduction de la marge opérationnelle. Quant aux conséquences de long terme de l’instauration de législations comme le RGPD, elles pourraient réduire la capacité des réseaux sociaux à tirer profit des revenus issus de publicités ciblées. Conscients de cette nouvelle donne, les marchés se prennent à penser qu’un certain âge d’or est peut-être derrière eux. « Avec Facebook, on s’était habitués à des taux de croissance très élevés, mais ça ne pouvait pas durer éternellement », concède ainsi Scott Wren, un responsable de Wells Fargo, cité par l’agence Bloomberg.

9 août 2018

Effet de serre

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9 août 2018

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9 août 2018

Boris Bugaev (photographe)

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9 août 2018

La santé d’Oleg Sentsov, en grève de la faim en Russie, se dégrade drastiquement

Par Benoît Vitkine - Le Monde

L’avocat du cinéaste demande que des médecins puissent être admis dans sa prison pour obtenir des « informations indépendantes ».

C’est un signe de l’urgence qui entoure le cas d’Oleg Sentsov, dont la grève de la faim dure depuis 88 jours. Aux nombreuses lettres ouvertes demandant la libération de ce cinéaste ukrainien condamné en Russie à vingt ans de prison ont succédé, ces derniers jours, les appels à ne pas le laisser mourir. Oleg Sentsov « est aujourd’hui entre la vie et la mort, mais votre influence et votre fidélité aux principes des droits de l’homme nous donnent encore un espoir », écrivaient à Emmanuel Macron, lundi 6 août, la romancière Lioudmila Oulitskaïa et le cinéaste Andreï Zviaguintsev. Les deux demandent au président français d’œuvrer pour que des médecins de la Croix-Rouge puissent rendre visite au prisonnier dans la colonie pénitentiaire de Labytnangui, dans le Grand Nord sibérien.

Parmi les signataires de cette lettre figure également son avocat, Dmitri Dinze, qui a pu le rencontrer mardi, pour la cinquième fois seulement. L’avocat, qui avait jusqu’à présent évité les messages alarmistes, a présenté à son retour un tableau plus qu’inquiétant de l’état de son client. Depui le 14 mai, début de son action, celui-ci a perdu 30 kg. Il souffre de problèmes cardiaques, a un très bas niveau d’hémoglobine dans le sang et son rythme cardiaque est de 40 pulsations par minute. « La situation a dramatiquement évolué ces deux dernières semaines, explique au Monde Me Dinze. Lui-même reconnaît qu’il se sent mal, ce qu’il ne faisait pas avant. La chaleur, forte en ce moment, joue aussi un rôle. »

Les informations sur la santé d’Oleg Sentsov, 42 ans, sont parcellaires, et Dmitri Dinze reconnaît ne pas être qualifié pour l’évaluer. L’avocat demande que des médecins puissent être admis dans la prison du cinéaste pour obtenir des « informations indépendantes ».

« Ses exigences n’ont pas changé »

Oleg Sentsov ne mène pas une grève de la faim « totale ». Il boit 3,5 litres d’eau par jour et a accepté, il y a deux semaines, de prendre deux à trois cuillères quotidiennes de substituts alimentaires, pour éviter que l’administration pénitentiaire ne le nourrisse de force à l’aide d’une sonde. C’est aussi la raison pour laquelle il refuse d’être transféré à l’hôpital, craignant une action des médecins contre sa volonté.

Ces craintes sont renforcées par le déni des autorités russes. L’administration pénitentiaire continue ainsi d’évoquer un état « satisfaisant » du prisonnier. Un prêtre orthodoxe lui aurait rendu visite le 4 août, et d’après le compte rendu qu’en a fait le service d’application des peines, Sentsov lui aurait déclaré que son état était « normal ». La cousine du cinéaste criméen, Natalia Kaplan, a pourtant indiqué mercredi avoir reçu une lettre au ton bien différent :

« Il m’a écrit que la fin était proche, et il ne parlait pas de sa libération. Il ne se lève presque plus. »

Face à l’urgence de la situation, la question d’une éventuelle libération est donc passée au second plan. Les négociations avec Kiev pour un échange de prisonniers, un temps évoquées, semblent au point mort : la partie russe en refuse le principe, considérant M. Sentsov comme l’un de ses ressortissants. Celui-ci a beau avoir refusé d’adopter la nationalité russe après l’annexion de la péninsule, en 2014, Moscou a décidé de lui enlever « automatiquement » sa citoyenneté ukrainienne. Le 17 juillet, sa mère a transmis à Moscou un recours en grâce. Celle-ci dépend donc désormais du bon vouloir du président russe Vladimir Poutine.

« Ses exigences n’ont pas changé, avertit toutefois Dmitri Dinze. Si on le libère seulement lui, il considérera cela comme un échec. » Oleg Sentsov a lié son sort, dès le début de son mouvement, à celui de quelque 70 autres Ukrainiens détenus en Russie pour des raisons politiques, dont son co-accusé Oleksandr Koltchenko. A l’issue d’un procès qualifié par Amnesty International de « parodie de justice » évoquant « l’ère stalinienne », les deux hommes, arrêtés en mai 2014, avaient été condamnés, le 25 août 2015, à respectivement vingt et dix ans de colonie pénitentiaire pour « participation » à une entreprise « terroriste ».

Sentsov et son complice auraient envoyé deux cocktails Molotov contre les locaux d’une organisation criméenne prorusse. La sévérité des peines, pour de tels faits, a surpris jusqu’aux observateurs russes.

« On se heurte à un mur »

Surtout, aucune preuve solide n’a été présentée lors du procès, et l’accusation s’est uniquement appuyée sur les témoignages de deux autres co-accusés. L’un d’eux avait expliqué à l’audience avoir signé des aveux sous la torture ; l’autre a refusé de témoigner. Sentsov et Koltchenko ont eux aussi évoqué des tortures. Le FSB avait d’abord instruit le dossier sur un projet d’attentat contre « un pont ferroviaire » en Crimée… où il n’existe aucune infrastructure de la sorte.

Depuis son arrestation, Oleg Sentsov a joui d’un soutien important en Ukraine. Les gouvernements occidentaux ainsi que de nombreuses personnalités, comme l’écrivain Stephen King ou l’acteur Johnny Depp, ont appelé le Kremlin à le libérer. Emmanuel Macron a évoqué son cas deux fois avec Vladimir Poutine, lors de sa visite à Saint-Pétersbourg, fin mai, et lors de sa venue en Russie pour la Coupe du monde.

« Nous espérions un geste à la faveur du tournoi, explique au Monde François Croquette, ambassadeur de France pour les droits de l’homme. Mais l’on se heurte à un mur : nos interlocuteurs alternent entre les fins de non-recevoir, le silence complet et des mensonges. La médiatrice russe nous avait par exemple assuré il y a quelques semaines que Sentsov avait pris 2 kg en prison. C’est un peu incompréhensible pour nous. La Russie dépense beaucoup d’énergie et d’argent pour son image, et là elle semble prête à le laisser mourir. Nos demandes sont désormais seulement d’ordre humanitaire, à commencer par l’accès d’un médecin indépendant. Mais l’on commence à craindre qu’il ne soit trop tard. »

9 août 2018

Charlie Hebdo

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Dans l'hebdomadaire Charlie Hebdo, en kiosque ce mercredi 8 août 2018, un dessin représentant les rappeurs Booba et Kaaris, se tapant dessus avec pour légende "Début des Gay Games". Drôle... ou pas.

Et voilà la très médiatisée scène de bagarre entre les rappeurs Booba et Kaaris, survenue dans l'après-midi du mercredi 1er août à l'aéroport d'Orly, à nouveau relayée, cette fois au travers d'un dessin dans l'hebdomadaire Charlie Hebdo en kiosque le mercredi 8 août.

Dans ce dessin signé Coco, on voit les deux chanteurs-bagarreurs se taper dessus, les jambes entremêlées et les bras gesticulant vers le visage de l'autre. Au dessus du dessin, ces quelques mots : Début des "Gay Games".

Le dessin peut prêter à sourire. Cette rixe entre les deux rappeurs a fait couler beaucoup d'encre en pleine période estivale et il était naturel que Charlie s'en empare... Mais attention à ne pas tomber dans les commentaires haineux et homophobes. Comme @MartinDeffer sur Twitter qui écrit "Kikoulol les rappeurs virils en fait c’est des PD"... Un commentaire parmi d'autres. Idem sur Facebook. Avec des réponses comme celle de @DadaSchmocker qui s'insurge : "Du respect pour les gays svp...... Eux ce sont deux connards...... Des vraies.!!!"

9 août 2018

Extrait d'un shooting - fétichisme

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