Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Jours tranquilles à Paris

12 août 2020

Nasty Magazine

nasty magazine

Publicité
12 août 2020

Pompéi n’a pas fini de livrer ses secrets

Les récentes fouilles archéologiques du site de Pompéi ont permis de retrouver une multitude de fresques, mosaïques et autres secrets enfouis.

En 2017, elles ont débuté dans le secteur de la Regio V (Pompéi est divisée en plusieurs zones) avec l’exhumation de la maison d’Orion (ou de Jupiter) et celle du Jardin. C’est dans cette maison que les archéologues ont fait une découverte capitale, en 2018, avec une inscription au charbon de bois sur le mur : « Seize jours avant les calendes de novembre, ils ont prélevé dans le cellier à huile… ». Pompéi aurait donc été touchée par l’éruption du Vésuve le 24 octobre 79 et non le 24 août comme on le disait jusqu’à présent.

Un tiers du site inexploré

Une vidéo réalisée à l’aide d’un drone est sortie en avril, en plein confinement, passant de ce fait plutôt inaperçue. Dans ce document de sept minutes trente, Massimo Osanna, directeur général du parc archéologique de Pompéi, commente les récentes découvertes. Notamment une mosaïque dans la maison de Jupiter, consacrée au culte d’Orion, chasseur géant de la mythologie grecque.

Alix Barbet, directrice de recherche honoraire du CNRS et spécialiste des peintures murales romaines, confirme l’importance de cette trouvaille : « Cette mosaïque paraît très étrange car elle est sur fond noir, et c’est assez rare. »

Dans cette même maison, une fresque représentant un combat entre deux gladiateurs a été trouvée sous un escalier, en octobre 2019. « Elle est très réaliste et proche de ce qui est connu ailleurs à Pompéi », reprend l’archéologue.

La maison du Jardin – nommée ainsi grâce à l’une de ses grandes pièces donnant sur un jardin – a également livré quelques secrets.

En plus de l’inscription datant l’éruption, des socles noirs imitant un jardin sont présents sur toute la partie basse des murs de la maison, ainsi qu’une « une peinture dans le quatrième style pompéien avec des panneaux rouges et jaunes qui rappellent un mythe lié à l’amour », précise Massimo Osanna dans la vidéo. La peinture met en scène Vénus, déesse de l’amour, et Adonis, son bel amant humain. Sur la gauche, « un portrait en médaillon d’une jeune femme est représenté. Il donne l’impression qu’il est vraiment naturel », ajoute Alix Barbet.

Deux autres endroits de la Regio V font partie des découvertes récentes. En 2019, un thermopolium, établissement de restauration rapide qui servait des boissons et de la nourriture chaude, a été dévoilé, ainsi qu’une fresque dans la maison de Léda. « Elle est complètement nue et nous lance un petit regard malin, avec la présence de Zeus, transformé en cygne, sur ses genoux. »Ces découvertes ne seront probablement pas les dernières puisqu’un tiers du site reste inexploré. « J’espère qu’on ne va pas trop y toucher et qu’on va léguer cela à nos successeurs », conclut Alex Barbet.

Téva VERMEL.

pompei grand palais

12 août 2020

Les Inrockuptibles et François Ozon

Pour ce deuxième épisode de notre série sur l’histoire du journal face aux cinéastes de notre temps, retour sur un réalisateur que Les Inrockuptibles ont suivi de près, de ses débuts prometteurs jusqu’à son épanouissement total aujourd’hui avec Eté 85 : François Ozon.

Lorsqu’il sort de la Fémis, François Ozon ne perd pas de temps. Ses courts-métrages s’enchaînent et interpellent : Une robe d’été (1996) est “un court-métrage souriant et ensoleillé” pour Christophe Musitelli ; mais Regarde la mer (1997) reste encore trop didactique : “On a souvent l'impression de suivre un exercice de style scénaristique et filmique parfois brillant, mais le plus souvent scolaire.” Scènes de lit, qui sort l'année suivante, convainc Olivier Nicklaus : “En filmant strictement l'essentiel avec une rigueur impressionnante, Ozon fait basculer le film vers un surréalisme digne du Buñuel des débuts.” Le cinéaste d’une trentaine d’années se construit déjà l’image d'un jeune prodige, prêt à bousculer le 7e art. S'attachant dans ses fictions à faire exploser le carcan familial, Ozon joue avec des personnages marginaux aux pulsions inavouables et ne cesse de changer de registre avec un appétit incontrôlable. Il n'oublie pas pour autant de rendre hommage aux maîtres, multipliant les références et les genres, s'amusant sans limites avec ses scénarios insolites. Le nouvel enfant terrible du cinéma français est né.

A raison d’un film par an, deux veines se distinguent rapidement dans son œuvre : les films provocateurs, transgressifs pour certains, qui montrent son envie pressante de faire ses armes à ses débuts (Sitcom, Les Amants criminels, Swimming Pool) et les films plus personnels, épurés, sans références ostentatoires (la révélation de Sous le sable puis Le Temps qui reste, Le Refuge). Ces deux facettes s'alternent, laissant Les Inrockuptibles frustrés face à la première et toujours émerveillés quand revient la seconde. Ce qui est sûr, c’est qu’Ozon n’a jamais cessé de surprendre, s'aventurant constamment là où personne ne l’attendait. C’est sûrement pour cela que, quand bien même il a parfois été boudé par la rédaction, il a existé très tôt aux Inrockuptibles l’envie de lui donner la parole à travers de nombreux entretiens.

Sitcom (1998)

Après des courts-métrages prometteurs, le premier long-métrage de François Ozon sur les dysfonctionnements familiaux peine à convaincre. “Le vrai problème d'Ozon, c'est qu'il se force : il n'a pas réellement la fibre comique. Il espère faire rire avec une sorte de resucée de Théorème revu et corrigé par Au théâtre ce soir, où inceste, homosexualité et sadomasochisme sont censés faire souffler un vent de folie salutaire dans une famille bourgeoise très BCBG. Mais dans le fond, le film ne fonctionne que lorsqu'il joue totalement la carte de la sitcom”, regrette Vincent Ostria.

Les Amants criminels (1999)

Son deuxième film, Les Amants criminels, continue de partager. Pour Serge Kaganski, en revisitant ce genre phare - avec un duo de meurtriers porté à l'écran par Jérémie Renier et Natacha Régnier -, “son cinéma ne transgresse rien du tout, trop tributaire qu'il est de ses intentions, trop ancré dans ses certitudes, trop empâté par ses surcharges signifiantes et symboliques”. “Le cinéma d'Ozon donne le sentiment d'être déjà vu avant d'être vu : tout y est figé et contrôlé, tout y est donné à voir par le dialogue ou par le cadre, l'implicite y est explicite”, ajoute-t-il.

Gouttes d'eau sur pierres brûlantes (2000)

C'est avec son adaptation osée d’une pièce de Rainer Werner Fassbinder qu'Ozon conquit Les Inrockuptibles et que ses prises de risque payent enfin. “Inutile de prendre des airs de cinéphile outragé : Fassbinder aurait adoré ce jeu de la séduction nécrophile, ce respect de rien érigé en principe d'action. Un jeu où Ozon se révèle plus pernicieux qu'on ne le croit : on comprend progressivement, par la liberté que prend la mise en scène à sauter allégrement d'un registre à l'autre […] que le projet pourrait vite tourner à la fête insolente, voire au bon film”, écrit Philippe Azoury, avant d’ajouter : “Voilà le plus bel hommage que l'on pouvait faire à Fassbinder : enculer son cadavre, lui faire subir une série d'outrages, habiter ses appartements, y organiser des fêtes en son honneur.” Luc Arbona, quant à lui, écrit : “En quatre actes, entre quatre murs d'un décor kitsch BCBG ouest-allemand, entre quatre personnages, François Ozon restitue ce sentiment d'étouffement progressif avec la perfection d'un catalogue Manufrance circa 1973.”

Sous le sable (2000)

Changeant une nouvelle fois de registre, Ozon réunit Charlotte Rampling et Bruno Cremer dans un drame énigmatique sur une disparition inexpliquée et envoûte (presque totalement) la rédaction. “Après une série de films qui voulaient cogner trop fort et trop vite, François Ozon touche à une plénitude artistique aussi réjouissante qu’inattendue. Histoire d'un deuil impossible, Sous le sable chuchote sa beauté au lieu de la brailler, suscite un mystère inépuisable avec le minimum d'effets, se regarde autant qu'il se rêve”, affirme Frédéric Bonnaud. “Ozon devient cinéaste en baissant de plusieurs tons, en adoptant une sérénité de filmage qui suggère beaucoup de choses, une infinité de possibles, sans jamais rien asséner”, renchérit-il. Tandis que Luc Arbona a un regret : “Le tout petit hic, c'est que cette obsession quasi scolaire du contrôle intégral se sent. Et empêchera le spectateur de crier ‘chef-d'œuvre’, et l'élève Ozon d'avoir le 20/20 qu'il attend.”

Huit femmes (2001)

Pour son adaptation de la pièce de Robert Thomas sous forme de mélo musical en huis clos, Ozon s'offre un casting exceptionnel d'actrices françaises : Danielle Darrieux, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Emmanuelle Béart, Fanny Ardant, Virginie Ledoyen, Ludivine Sagnier et Firmine Richard. Un pari réussi pour Frédéric Bonnaud : “Avec talent, maîtrise, quelques grandes actrices françaises et une petite dose de perversité, François Ozon joue et gagne (...) Ozon rajoute une bonne couche d'émotion cinéphile et n'hésite pas à prendre des manières de propriétaire qui arpente joyeusement ses terres obsessionnelles. A la fois ange exterminateur et captif amoureux de ses motifs et auteurs de prédilection, il pousse toujours le bouchon un peu plus loin.”

Swimming Pool (2003)

Dans ce thriller librement inspiré de La Piscine de Jacques Deray, Ozon rassemble ses actrices Charlotte Rampling et Ludivine Sagnier pour un film majoritairement parlé en anglais. Serge Kaganski lui reproche malheureusement de n'être qu'un “ticket d'entrée pour Hollywood” : “A trop mêler les divers niveaux de réalité, plus rien ne compte, les enjeux s'évaporent. Quand un meurtre surgit, c'est soit trop gros, soit une pure construction de l'esprit : dans les deux cas, on s'en fiche. Quand un film n'est plus qu'un jeu de l'esprit autour de règles éventées, la croyance du spectateur n'a plus grand-chose à quoi se raccrocher.”

 5 X 2 (2004)

Pour 5x2, Ozon remonte le cours d'une histoire d'amour - celle du couple Valeria Bruni Tedeschi et Stéphane Freiss - qui finit par un divorce, scène d'ouverture du film. “Inévitablement, le film cherche et trouve des signes de cette rupture annoncée, des éléments qui désigneraient les facteurs de cette division, nous donnant l'impression fort déplaisante non seulement qu'on a une longueur d'avance sur les personnages (d'où un certain ennui), mais surtout qu'on les regarde tels des rats de laboratoire, du haut de notre savoir sur eux, sur leur avenir”, écrit alors Amélie Dubois.

Le Temps qui reste (2005)

Une nouvelle fois, dans un film d'Ozon, le temps est compté - ici, c'est celui de Romain (Melvil Poupaud) à qui il ne reste que trois mois à vivre. Il décide de se confier à sa grand-mère (Jeanne Moreau) et rencontre par hasard Jany (Valeria Bruni Tedeschi). “François Ozon signe un film d'une beauté poignante sur l'attitude et le cheminement d'un jeune homme face à un cancer qui le condamne”, se réjouit Serge Kaganski, avant d'ajouter : “On peut ne pas partager l'attitude de Romain face à la mort. Difficile en revanche de ne pas succomber à la belle cohérence de ce film, à son émouvante sobriété.”

Angel (2006)

Pour son exploration du drame historique en costumes, Ozon adapte un roman d'Elizabeth Taylor et place son histoire en Angleterre, au début du XXe siècle. La production internationale réunit alors Romola Garai, Michael Fassbender, Sam Neill et toujours Charlotte Rampling. Pour Patrice Blouin, il est le “meilleur film de son auteur” : “Depuis longtemps déjà, le cinéma de François Ozon est hanté par l’effacement et la disparition (Sous le sable, Le temps qui reste). Mais pour la première fois, ici, il arrive à en faire la doublure imprévue d’un romanesque tape-à-l’œil. Cette association paradoxale est ce qui fait tout le panache de cet ange criard.”

Ricky (2009)

Le titre de son film précédent résonne avec ce nouveau conte loufoque qui rassemble Alexandra Lamy et Sergi López. Dans cette adaptation d'une nouvelle de Rose Tremain, Katie, qui travaille dans une usine de produits chimiques, enfante un nourrisson ailé... Ozon déroute et réussit une nouvelle fois à surprendre, Serge Kaganski en premier : “On ne peut que saluer l’imagination et le culot d’Ozon qui… ose des choses inhabituelles dans le cinéma français”, écrit-il. “François Ozon est brillant, mais on ne sent pas toujours ce qu’il ressent, on ne saisit pas toujours en quoi ses films le traversent.”

Le Refuge (2010)

Pour ce film récipiendaire du prix spécial du jury au Festival de San Sebastian, Ozon met en scène Isabelle Carré dans un mélodrame aux ingrédients efficaces : l'overdose qui emporte l'amoureux (Melvil Poupaud), la mère célibataire (Isabelle Carré) et l'aide d'un petit frère charmeur (Louis-Ronan Choisy). Olivier Père souligne le talent de l'actrice - “Isabelle Carré trouve dans Le Refuge un des plus beaux rôles de sa carrière, et sa performance mérite tous les éloges” - mais aussi du cinéaste : “Le Refuge confirme qu’Ozon vieillit bien, mieux que ses débuts tapageurs pouvaient le laisser craindre. La prolificité du cinéaste a fini par porter ses fruits et l’on est en droit d’attendre ses prochains opus avec une confiance et une curiosité renouvelées.”

Potiche (2010)

Ozon n'a décidément peur de rien et s'essaye à la comédie de mœurs doublée du film historique féministe, avec une Catherine Deneuve - comme on ne l'avait jamais vue - accompagnée de Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Karin Viard et Jérémie Renier. Emily Barnett décrypte Potiche ainsi : “Sous les atours d’une comédie ludique et sémillante, (le film porte) un regard singulièrement aigu sur notre époque.” Elle ajoute : “Ce point de rencontre entre une actrice (atemporelle) et son personnage fait de Potiche non seulement une comédie alerte résonnant avec l’air du temps, mais un sublime manifeste féministe, s’ajoutant à tous ceux déjà réalisés par Ozon.”

Dans la maison (2012)

Librement adapté d'une pièce de Juan Mayorga, ce nouveau drame d'Ozon fait se confronter le jeune Ernst Umhauer, élève brillant et manipulateur, et Fabrice Luchini, son professeur. “Dans la maison, ce serait un peu le Théorème de Pasolini revu et pastiché par l’auteur de Huit femmes, dont l’écriture est rarement aussi alerte, aiguisée et ludique que lorsqu’il s’agit de jouer sur les clichés”, écrit Romain Blondeau.

Jeune et Jolie (2013)

Le cinéaste se penche ici sur le quotidien d'Isabelle, une jeune lycéenne (Marine Vacth) qui tombe dans la prostitution de luxe. Un énième tabou à explorer pour Ozon qui fait douter à nouveau Serge Kaganski : “Ce film se regarde sans ennui mais sans passion, et s’anime grâce à quelques scènes plus vibrantes.” Et de conclure : “On comprend ce choix de cinéma (ne pas verser dans le jugement sociopsychologique, pas de film dossier, respecter l’individualité, l’altérité et la liberté d’un personnage de fiction…) tout en le trouvant frustrant intellectuellement : on a toujours envie de comprendre un personnage, pour mieux l’aimer ou le haïr, pour vibrer avec ou contre lui.”

Une nouvelle amie (2014)

Claire (Anaïs Demoustier) qui vient de perdre sa meilleure amie, découvre que celle-ci était mariée à une femme trans (Romain Duris) est une femme trans. Jean-Marc Lalanne voit ici se développer “un imaginaire hitchcockien à l'érotisme morbide” tandis que Serge Kaganski écrit qu'“[Ozon] réussit ce qu’il n’atteint pas dans tous ses films : l’alliage de la comédie et du drame, du rose et du noir, de l’emballage et du contenu”.

Frantz (2016)

Au lendemain de la Grande Guerre, Adrien (Pierre Niney) retourne sur la tombe de Frantz, l'ami qu'il a perdu au combat, et qui a laissé veuve Ana (Paula Beer). Cette relecture de L'Homme que j'ai tué de Lubitsch constitue, pour Jean-Baptiste Morain, un “fascinant portrait de femme à la fois victime, entêtée et forte”. “C’est assez retors, mais aussi brillant et très émouvant, grâce notamment au talent de Paula Beer”, ajoute-t-il.

L'Amant double (2017)

Ozon retrouve ses acteurs, Jérémie Renier et Marine Vacth, dans un thriller autour du thème du doppelgänger maléfique. Chloé tombe amoureuse de son psychologue, Paul, mais découvre bientôt qu'il a un frère qui exerce la même profession. “Le couple formé par Marine Vacth et Jérémie Renier est une décharge sensuelle dans cet univers froid et incertain”, dit Emily Barnett, avant d'écrire : “Quatre ans après Jeune et jolie, où elle jouait une prostituée dénuée d’affects, l’intrigante Marine Vacth nous aspire dans ses obsessions. Elle qui n’était que surface, froideur, opacité, libère ici son intériorité, jusqu’au vertige.”

Grâce à Dieu (2018)

Le cinéaste revient avec un drame inspiré de l'affaire Bernard Preynat, dans laquelle le prêtre du même nom est accusé d'avoir agressé sexuellement des enfants (il a finalement été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur mineurs en mars 2020, ndlr). Les victimes sont incarnées à l'écran par le trio Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud. “De façon virtuose, Ozon contourne les codes du film dossier édifiant pour scruter l’hypocrisie du pouvoir catholique. Un grand film pudique sur la parole et les différentes formes de famille, subie ou choisie”, se réjouit Marilou Duponchel. “On reconnaît l’attrait du cinéaste pour le coup d’éclat, mais le film ne saurait se réduire à un objet polémique. Il est en réalité tout autre [...] étonnamment doux, serein.”

Eté 85 (2020)

Adaptation du roman La Danse du coucou d'Aidan Chambers, le dernier film de François Ozon revisite le teen movie. La romance prend place dans les années 1980 et met en scène deux espoirs français, Félix Lefebvre et Benjamin Voisin. “L'adolescence, le sentiment amoureux, la mort, la puissance de l'écriture cinématographique au cœur de l'un des meilleurs films du cinéaste. Un film entêtant comme une chanson de l'été”, écrit Bruno Deruisseau. “Sous ses airs de teen movie estival, le film est un récit des origines vertigineux, celui de son personnage principal, Alexis, de son auteur, François Ozon, et du pouvoir du cinéma.”

12 août 2020

Anouchka Delon

fille delon

12 août 2020

Le Festival de La Gacilly, miraculé du coronavirus

la gacilly 22

Article de Claire Guillot

La manifestation, qui attire 300 000 visiteurs dans ce coin du Morbihan, a décalé et allégé son édition, grâce à l’aide des habitants

PHOTO

LA GACILLY (MORBIHAN) - envoyée spéciale

C’est un commerçant de La Gacilly, dans sa boutique de bijoux, qui résume le mieux l’ambiance qui règne dans le petit village breton. « On considérait le festival comme un phénomène aussi naturel et régulier que la venue de l’été, et on s’est rendu compte qu’il pouvait s’arrêter du jour au lendemain. On s’est fait super peur… et on est soulagé. » L’épidémie de Covid-19 a fait vaciller les bases du festival de photographie qui, chaque année, fait venir quelque 300 000 visiteurs dans ce petit coin du Morbihan, patrie de l’entreprise de cosmétiques Yves Rocher, et rapporte près de 7 millions d’euros de retombées économiques.

Alors que plusieurs grosses manifestations, des Rencontres d’Arles aux Vieilles Charrues, ont jeté l’éponge devant les incertitudes et l’impossibilité de faire venir les artistes, celui-ci a finalement réussi à se monter, sauvé par son économie particulière – gratuit, il ne dépend pas des recettes de billetterie – et sa disposition : les expositions sont en plein air et donc soumises à des contraintes sanitaires moins strictes.

Pour autant, l’édition 2020 a été particulièrement délicate, même si le sponsor principal, Yves Rocher, touché par la crise, a respecté ses engagements. « Les partenaires publics ont tous joué le jeu et maintenu leurs subventions, explique le président du festival, Auguste Coudray. Mais les entreprises locales qui nous sponsorisent ont énormément souffert, avec un personnel au chômage, des carnets de commandes vides… On a compté nos sous, et listé nos priorités : payer les photographes, même ceux qui ne seront pas montrés finalement, trouver les moyens matériels et humains pour produire et monter des expositions. On a supprimé tout ce qui n’était pas indispensable, les vernissages, les invitations… Et tout le monde s’est mobilisé pour que ça puisse marcher. »

Le village compte près de 80 associations, qui ont toutes répondu présent. Des anciens combattants au club de foot, fournissant des bénévoles pour gérer la circulation des visiteurs ou installer les expositions. Le propriétaire de la boutique du Chaudron magique a ainsi aidé, avec ses collègues, à tendre la toile photo de plusieurs mètres installée dans le centre-ville. D’autres commerçants assurent le nettoyage des images tous les soirs.

Thème de l’Amérique latine

Décalé d’un mois, le festival a finalement débuté le 1er juillet, dans une version allégée, avec dix-neuf expositions au lieu des vingt-cinq prévues, et sera prolongé cette année jusqu’à la fin octobre. Un circuit précis a été organisé à travers le village, afin d’éviter que les visiteurs se croisent. Depuis peu, tous doivent porter un masque, même en plein air. Mais la fréquentation est au rendez-vous. « Il y a même eu une augmentation de 40 %, se réjouit le président. Avec beaucoup de tourisme régional. On a peu de gens qui contestent les consignes, et, en général, les resquilleurs se font rappeler à l’ordre par les autres. Notre obsession, c’est de ne pas devenir un cluster. »

Plusieurs expositions ont été reportées à 2021 – celles en lien avec l’écologie et l’environnement. Celles qui restent, sur le thème de l’Amérique latine, offrent un survol assez éclectique et superficiel de ce vaste continent, entre images décoratives et photos d’actualité brute. Avec quelques pépites, comme les images historiques de l’Equatorien Emmanuel Honorato Vazquez (1893-1924) : ami des artistes et des écrivains de l’époque, il a photographié aussi bien la haute société de Cuenca, dont il était issu, que les processions religieuses ou les communautés indigènes. Il s’est aussi essayé à la publicité et à la photo d’illustration, laissant des images fortes et mystérieuses qui auraient mérité plus de contexte et d’explications.

Le photographe brésilien Sebastiao Salgado expose également, dans un grand champ, les images de sa série mythique et spectaculaire sur la mine de la Serra Pelada (1986), où l’activité grouillante et harassante des milliers d’hommes portant leur fardeau à mains nues évoque les scènes infernales peintes par Jérôme Bosch.

L’épisode Covid-19 aura forcé le festival à réfléchir à son identité : « Avec cette mobilisation de la population, qui a été géniale, on s’est dit qu’on avait grandi un peu vite, et qu’on allait s’orienter vers un modèle plus léger mais aussi plus participatif », indique le président de la manifestation. Sauvé cette année, le festival de La Gacilly n’en a de toute façon pas fini avec les incertitudes. Le groupe Yves Rocher, pilier de l’économie locale et du festival, sera en 2020 déficitaire pour la première fois depuis sa création, en 1959.

Viva Latina ! Festival photo La Gacilly, expositions gratuites dans divers lieux à ciel ouvert, à La Gacilly (Morbihan). Jusqu’au 31 octobre.

Publicité
12 août 2020

Deva Cassel

dena19

dena20

dena21

12 août 2020

La ­modernité consiste aussi à « continuer l’histoire » - Jean Nouvel

La décision de reconstruire la flèche de Notre-Dame, conçue par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, devrait permettre, selon l’architecte, d’inventer l’avenir en repensant le quartier où elle se trouve

La nouvelle est tombée : Notre-Dame va retrouver sa flèche. Cette flèche, réinventée par Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) qui, en la dressant dans le ciel, a mis un point d’orgue au chef-d’œuvre gothique ! On oublie trop souvent que le célèbre architecte a su réaliser là l’aboutissement parfait du rêve des architectes gothiques. Rêve qu’ils n’avaient pu concrétiser totalement au XIIIe siècle. Viollet-le-Duc a clairement renforcé la puissance émotionnelle de la cathédrale. Les pleurs et les cris liés à la chute de la flèche en feu l’ont prouvé au monde entier…

Cette flèche et la sublime toiture qui l’assoit sur le bâtiment seront donc reconstruites.

Pourtant, des voix se sont récemment élevées pour déplorer cette décision « réactionnaire » pour les uns, « manquant d’audace » ou d’« esprit rebelle » pour les autres. La modernité aurait-elle pour but, encore et toujours, de détruire et d’oublier ? Certains l’ont cru au cours du XXe siècle ! Pourtant on sait, aujourd’hui, que la modernité consiste aussi à « continuer l’histoire ».

Scénographie urbaine

Notre-Dame n’est pas détruite. Notre-Dame est debout. Notre-Dame est toujours un témoignage patrimonial majeur : il s’agit simplement de la réparer pour mieux la perpétuer. C’est la responsabilité des modernes d’aujourd’hui, affirmer le sens de cette architecture qui représente la quintessence d’une modernité du XIIIe siècle : la composition gothique. Un pur chef-d’œuvre ! Notre modernité, c’est aussi ne pas recommencer à oublier. Elle a pour mission d’installer Notre-Dame dans notre époque, à toutes les échelles. D’enrichir l’habité de son espace intérieur et surtout de repenser le territoire qui l’environne et la relation qu’il entretient avec elle.

La réalité d’une ville historique est bien une succession de modernités, une sédimentation. Or, la scénographie urbaine de Notre-Dame n’a jamais été pensée depuis qu’au XIXe siècle, tout ce qui l’entourait, de part et d’autre de la Seine, a été rasé. Les cadrages de découverte, les révélations progressives lorsqu’on s’en approche, le dévoilement des relations entre ses parties, ce sont toutes ces séquences urbaines qui attendent aujourd’hui une architecture pour notre temps. Ce sont elles que notre époque doit avoir le courage de mettre en place pour que l’expérience sensible de la découverte de la cathédrale soit le temps d’une émotion sans cesse renouvelée.

Notre-Dame va retrouver sa flèche. Saluons cette décision qui devrait permettre d’inventer l’avenir qu’elle attend depuis un siècle et demi, repensons une architecture de son quartier qui la rendra plus belle et plus pertinente que jamais !

Jean Nouvel est architecte. Il a été récompensé de nombreux prix, dont le Grand Prix national de l’architecture (1987) et le Praemium Impériale (2001)

12 août 2020

Vu sur internet

jaime33

12 août 2020

Jared Leto incarnera bientôt Andy Warhol au cinéma

Le film sera le premier biopic jamais réalisé sur le pionnier du pop art.

On l'annonçait déjà en 2016 : Jared Leto, fan inconditionnel d'Andy Warhol, travaillait sur un biopic autour de la vie de l'artiste. Intitulé Warhol, le film devait se baser principalement sur la biographie de Victor Bockris sortie en 1989 et être confié à Terence Winter, showrunner de Vinyl, Boardwalk Empire ou encore des Sopranos. Leto a confirmé - à l'occasion de l’anniversaire de l’artiste américain, né le 6 août 1928 -  ce vendredi 7 août sur Instagram que le projet était toujours d'actualité : "Oui, c’est vrai que j’incarnerai Andy Warhol dans un film à venir. Et je suis extrêmement reconnaissant et heureux de cette opportunité. Vous nous manquez, toi et ton génie”

Un biopic à gros budget

Si aucune autre information n'a été confirmée, on sait que le film sera un long-métrage à gros budget et qu'il sera également le premier biopic sur l'artiste américain. Leto devait initialement le produire aux côtés de Michael De Luca (Cinquante Nuances de Grey, Capitain Philips et The Social Network) en 2016.

Andy Warhol était déjà apparu au cinéma sous les traits de Crispin Glover dans The Doors d'Oliver Stone ou encore ceux de David Bowie dans le Basquiat de Julian Schnabel... On attend cette fois de découvrir vraiment la vie de l'artiste de génie et on a hâte de savoir qui joueront ses amis : Nico, Lou Reed et tous les résidents de la Factory.

12 août 2020

Extrait d'un shooting

couple

Publicité
Publicité