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Jours tranquilles à Paris

30 mai 2020

Nicola Formichetti sur la création de la nouvelle mode Alter Ego de Lady Gaga

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PAR NICK REMSE N (traduction automatique Google)

Il semble prudent que Lady Gaga crée un monde abstrait surnommé Chromatica pour servir de nom et de source de vie à son sixième album studio, sorti tôt ce matin. En fait, la musicienne avait envisagé cette idylle - un paysage cérébral brut peuplé de ce qu'elle appelle des «punks de gentillesse» dans lesquels les ondes sonores et les palettes de couleurs se métamorphosent pour que «rien ne soit plus grand qu'un autre» - bien avant COVID-19 frappé ( Chromaticala date de dépôt d'origine était prévue pour le 10 avril). Voici le meilleur de Gaga sur la célébrité de la pop: elle devine l'instant et sait aussi se réunir dans l'instant. Qui ne voudrait pas se retirer pour une soirée de danse sans virus dans une bulle kaléidoscopique en ce moment? Pour vendre cette mission, Gaga comprend également que l'engagement envers elle doit être résolu et, après la musique, la mode est l'élément le plus important dans sa construction du monde. Avec Chromatica, elle apparaît habillée d'une esthétique mash-up du punk rock, de l'avant-garde et de la haute couture qui est avant tout magnifiquement bizarre. En d'autres termes: des Gaga-ismes classiques, avec une vision 2020. Nicola Formichetti, styliste et directrice de la mode chez Gaga, affirme que ce look revisité est le résultat d'un design mesuré.

« Chromatica n'est ni utopique ni dystopique. C'est ainsi que Gaga voit le monde. C'est très, très optimiste, mais c'est réaliste dans son message, et elle parle de beaucoup de choses profondément personnelles. Il y a donc cette interaction de la lumière et de l'obscurité. Nous avions besoin de quelque chose qui ne fuyait pas le passé - en fait, nous voulions embrasser le passé - pour montrer que Gaga est sur la voie de la guérison », explique Formichetti au téléphone depuis Los Angeles. La chanteuse a été sincère au sujet de ses expériences avec les agressions sexuelles, les problèmes de santé mentale, la douleur chronique, le trouble de stress post-traumatique et plus encore. " Chromatica est sur la façon dont elle donne un sens aux choses."

Formichetti a commencé à travailler avec Gaga en 2009. Il est le gars derrière la «robe de viande», l'arrivée embryonnaire du tapis rouge aux Grammys 2011 et la mode brillante dans le clip de «Bad Romance» de 2009. (Réalisée par Francis Lawrence, la vidéo a environ un milliard et quart de vues sur YouTube.) Formichetti est allé à Mugler, puis Diesel, et a rejoint Gaga en 2018 pour sa résidence à Las Vegas. Les travaux sur les visuels pour Chromatica ont commencé l'année dernière.

Formichetti travaille dans les coulisses du tournage vidéo de "Stupid Love". Photo gracieuseté de Nicola Formichetti.

«Le mélange», explique Formichetti, est vu d'emblée: la pochette de l'album. Photographiée par Norbert Schoerner - un photographe allemand qui a lancé des campagnes Prada dans les années 1990 - la couverture représente Gaga attaché à un symbole de barre oblique en métal; le gribouillage est appelé un «sinus» et il représente l'élasticité du son. Mais c'est ce qu'elle porte qui est le plus intrigant : sur un pied, une botte violente avec un talon de lame de couteau, créée par Cecilio Castrillo Martinez. Sur un autre, une chaussure à talon en corne animale semi-rituelle, créée par Gasoline Glamour. Sa tenue se compose de griffes soudées de Gary Fay, de sangles de ceinture en cuir, de placage métallique à un bras, de cheveux rose glacé et même d'un pseudo-collier en tentacules de poulpe. C'est un assemblage des costumes d'outré qui a à l'origine contribué à cimenter la renommée de Gaga.

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«[La couverture] est presque un tableau de différentes parties de son voyage tout au long de sa vie», explique Formichetti. «Comment elle s'est toujours transformée en différents personnages, établissant ces« codes »Gaga. Punk rock. Avant-garde. Extraterrestre. Le style de Norbert est très voyeuriste, de nature presque plus cinématographique, ce qui, je pense, a bien fonctionné pour cela. Et vous remarquerez qu'elle ne peut pas bouger. Elle est liée à cette mode. Mais ce n'est pas une mauvaise chose. Il s'agit à la fois de savoir où elle a commencé et jusqu'où elle est venue. »

Ce qui est récemment apparent, c'est que Gaga et Formichetti ont ajouté un niveau de plausibilité à ce qui n'est pas conventionnel, peut-être comme un clin d'œil aux jours épurés de Joanne de Gaga, ou à son personnage Ally dans A Star Is Born, qui ne porte pas de maquillage. Mais, dit Formichetti, cela a plus à voir avec le sentiment de confiance actuel et bien mérité de Gaga: Mother Monster est toujours le même phénomène protéiforme, mais elle a mûri.

Il montre le clip de «Rain On Me», l'un des deux singles que Gaga a sorti avant la sortie de l'album («Stupid Love» étant l'autre). "Au début de la vidéo, elle porte ces talons aiguilles très hauts et pointus", dit-il. «À la fin, elle porte des bottes à plateforme. Cette silhouette est importante. C'est toujours elle, ça a toujours l'air intéressant, mais c'est une évolution des talons hauts, qui sont plus frappants et plus agressifs, à quelque chose de plus ancré. C'est peut-être un peu plus crédible. C'est une ambiance différente, que nous aimons tous les deux. » Si les fans se demandent, les bottes sont d'une marque appelée Demonia. (Formichetti mentionne également Ariana Grande, qui figure sur la piste, et sa robe lilas - elle a été conçue par Zana Bane).

«Gaga voulait s'approprier les racines de son passé [en pop]», poursuit Formichetti. «Et nous voulions aussi montrer cela à travers la mode. Avant, nous la cachions un peu. Gaga était ce mystère, avec les perruques, les lunettes de soleil, le maquillage. C'était une énigme. Nous avons toujours cet élément, bien sûr, mais elle est beaucoup plus forte, et vous pouvez vraiment la voir plus en tout. Vous commencez à voir davantage son visage, sa peau. »

Lorsque les productions sont autorisées à reprendre, Formichetti soupçonne que le récit esthétique établi de Chromatica continuera. Par exemple, il y a une chanson très attendue sur l'album intitulée «Sour Candy», qui présente le groupe Blackpink. Un clip n'a pas encore été tourné.

Formichetti rit. «Nous sommes tous des punks ici, donc nous voulons tous aller à l'encontre des règles chaque fois que nous le pouvons. Mais c'est bien d'avoir un paramètre dans lequel on peut jouer. Il y a tellement de parties à cela que nous n'avons pas encore explorées. Ouais. Chromatica est grand. "

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30 mai 2020

Libération du 30 mai 2020

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30 mai 2020

Chiharu Shiota – Inner Universe - à la Galerie Templon à partir de ce 30 mai....

Célèbre pour ses installations monumentales en fils tressés, l’artiste japonaise Chiharu Shiota questionne depuis des années la notion de limite et de surface. La galerie Templon présente deux installations in situ et une série de nouvelles sculptures explorant l’« Univers intérieur » (Inner Universe).

Du 30 mai au 25 juillet 2020, Galerie Templon, 28, rue du Grenier-Saint-Lazare, 75003 Paris, www.templon.com

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30 mai 2020

Je veux le même...

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30 mai 2020

Rencontre avec Irina Shayk : “Être exposée en permanence fait partie de mon métier”

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La sublime Irina Shayk a su imposer avec force et douceur sa beauté majestueuse sur les podiums des plus grandes maisons de mode comme sur les couvertures des plus beaux magazines. Rencontre.

Propos recueillis par Léa Zetlaoui

NUMÉRO : Quand avez-vous débuté votre carrière de mannequin ?

IRINA SHAYK : Je viens de Iemanjelinsk, une petite ville minière située en Russie, au milieu de nulle part, et, jeune, je n’avais aucune idée de ce qu’était la mode. Nous n’avions même pas de magazines de mode. Donc, je n’ai jamais envisagé de devenir mannequin car cette profession n’existait littéralement pas dans notre ville. J’ai commencé assez tard, à l’âge de 19 ans. Mon premier voyage à Paris fut une période difficile pour moi, je n’avais pas d’argent, je ne parlais pas anglais et je devais tout apprendre très vite.

À quel moment votre carrière a-t-elle décollé ?

Mon premier contrat avec Intimissimi, en 2007, a tout changé. C’était mon premier gros contrat. Grâce à cette marque, j’ai voyagé dans les plus beaux endroits du monde et travaillé avec des équipes incroyables pour des shootings. Tout se passe tellement bien que treize ans plus tard, nous collaborons toujours ensemble. L’équipe Intimissimi est une vraie famille pour moi.

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“J’ai compris qu’être enceinte me donnait une émotion puissante et me remplissait de bonheur et d’amour.”

Comment avez-vous vécu le fait d’être exposée à ce point sous le regard de l’industrie de la mode ?

Être exposée en permanence fait partie de mon métier. Je suis fière du travail que je fais, je donne toujours mon maximum. Pour chaque shooting, spectacle ou événement auxquels je participe, j’essaie de faire de mon mieux.

Quelle était votre relation avec votre corps lorsque vous avez commencé et qu’en est-il aujourd’hui ?

Au début, comme tout le monde, je n’étais pas sûre de mon corps. Mais avec l’âge et l’expérience, j’ai appris à avoir confiance en moi et à me sentir forte. Dans la vie, je pense que la beauté intérieure est beaucoup plus importante que la beauté extérieure. Au fil du temps, j’ai trouvé la paix intérieure et l’équilibre. Être mère a beaucoup changé ma vie, et aujourd’hui je découvre un nouvel aspect de la beauté féminine dans la maternité.

Comment la maternité a-t-elle modifié votre rapport à votre corps ?

C’est lors d’un shooting avec Peter Lindbergh que j’ai réellement commencé à me sentir différente. J’étais enceinte de cinq mois, mais personne ne le savait, et, grâce à Peter, je me suis sentie tellement à l’aise et tellement unique... Il a réellement su exalter ce que je ressentais au fond de moi à ce moment-là. J’ai compris qu’être enceinte me donnait une émotion puissante et me remplissait de bonheur et d’amour. Les photos de ce shooting comptent parmi les plus belles que j’ai faites. Peter en a même tiré quelques-unes pour me les offrir. Je les ai fait encadrer, et maintenant elles sont accrochées chez moi. C’était une personne qui comptait beaucoup pour moi et il me manque énormément.

Je pense que la mode prête aujourd’hui davantage attention à la personnalité.

D’ailleurs, Peter Lindbergh et Babeth Djian vous ont justement photographiée pour la couverture du Numéro 200, qui célébrait les 20 ans du magazine. Vous arboriez une perruque courte, un look garçonne qui contrastait avec votre apparence habituelle. Quel souvenir gardez-vous de ce shooting ?

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Ce shooting avec Peter et Babeth était tout simplement magique ! J’adore changer d’apparence et proposer des personnages différents. C’est toujours un grand défi et une expérience. Mais lorsque vous êtes entre de bonnes mains, vous avez ce sentiment que la magie opère réellement. Ils me demandaient souvent mon opinion pendant le shooting, et je leur répondais : “Comme vous voulez !”, car je faisais entièrement confiance à leur goût et à leur créativité. Sans que je le sache, ce devait être, hélas, mon dernier shooting avec Peter, et je ne l’oublierai jamais.

Dans la période actuelle, on assiste à de grands bouleversements pour les femmes, notamment dans la manière qu’elles ont de percevoir leurs corps et leur féminité. Que pensez-vous de ces changements ?

Pour moi, la beauté intérieure est la seule beauté qui compte chez un être humain. Il y a quelques années, Intimissimi avait lancé une campagne avec ce puissant message, et je suis fière d’en avoir fait partie. La mode change si vite, des tendances du passé paraissent bizarres aux générations suivantes, mais seule la beauté intérieure demeure. Je suis persuadée que chaque femme est belle à sa manière et possède une beauté qui lui est propre.

Selon vous, quel est l’impact de ces évolutions sur l’industrie de la mode ?

Je pense que la mode prête aujourd’hui davantage attention à la personnalité. J’aime le fait que, chaque année, on observe de plus en plus de diversité dans les campagnes et dans les défilés. L’industrie est beaucoup moins rigide qu’auparavant.

Dans notre monde, quand une femme ne se met plus aucune barrière et s’autorise à être entièrement elle-même, sa voix est entendue.

Lorsque vous arpentez les podiums, vous semblez pleine de confiance en vous, est-ce aussi le cas dans la vie ?

Oui, c’est le cas. Je viens d’une famille où les femmes ont beaucoup de caractère. C’est dans notre sang. J’ai toujours admiré la façon dont ma mère et ma grand-mère ont fait face aux moments les plus difficiles de leur vie. D’elles j’ai appris qu’il ne faut jamais abandonner et toujours garder espoir. Pourquoi aujourd’hui certaines mannequins travaillent-elles au-delà de 25 ans ? L’apparence compte, bien sûr, mais ce n’est plus l’essentiel. Celles qui aujourd’hui profitent d’une carrière plus longue possèdent bien plus qu’un physique avantageux. C’est davantage une question de personnalité et de caractère.

Aujourd’hui, votre nom est souvent cité parmi les Supermodels, à l’instar de Naomi Campbell ou de Linda Evangelista. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

C’est un grand honneur. Ces femmes sont de véritables icônes qui ont une force et un charisme impressionnants. Dans notre monde, quand une femme ne se met plus aucune barrière et s’autorise à être entièrement elle-même, sa voix est entendue.

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Vous avez eu la chance de défiler pour le dernier show couture de Jean Paul Gaultier. Quel regard portez-vous sur ce couturier ?

Je suis une fan absolue de Jean Paul Gaultier et de son héritage. Il a toujours été totalement libre. Il n’a jamais eu peur de prendre des risques ni de proposer des styles et des silhouettes fortes et provocantes. C’est un artiste extraordinaire, mais aussi une personne qui sait rester simple et à qui le succès n’a pas tourné la tête. Il est très attentionné vis-à-vis des autres et extrêmement talentueux. J’adore sa créativité qui n’a littéralement pas de frontières, et ses shows qui sont toujours une vraie déclaration de ce en quoi il croit.

Vous êtes aussi très proche de Riccardo Tisci...

La première fois que j’ai rencontré Riccardo Tisci, c’était il y a huit ans, lors d’une soirée, et ma première surprise fut de constater à quel point il était doux et simple. Je l’ai revu lors du casting pour mon premier défilé Givenchy : je me rappelle la façon dont il me regardait, et les belles choses qu’il m’a dites. Je suis littéralement tombée amoureuse de lui. Il est l’une de ces personnes qu’on a l’impression de connaître depuis toujours, même lorsqu’on les rencontre pour la première fois.

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30 mai 2020

Masques, gants, lingettes : comment se débarrasser des protections à usage unique ?

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Par Simon Auffret - Le Monde

Les autorités sanitaires appellent à la vigilance sur les déchets potentiellement infectieux, pour protéger les éboueurs et limiter les atteintes à l’environnement.

L’ampleur du phénomène est encore impossible à estimer, mais les inquiétudes se multiplient : élus, organisations non gouvernementales (ONG), associations professionnelles ont alerté, ces dernières semaines, sur l’importance pour le grand public de prêter attention au traitement des masques, des gants et des lingettes qui ont proliféré pour se protéger contre la propagation du nouveau coronavirus.

L’enjeu est sanitaire, le matériel de protection contaminé représentant un risque de contamination, notamment pour les éboueurs, mais aussi environnemental : non biodégradable et non recyclable, les masques à usage unique pourraient polluer les canalisations et la nature pendant des dizaines, voire des centaines d’années.

Où jeter ses masques chirurgicaux ?

Les consignes du ministère de la transition écologique et solidaire recommandent à tous les particuliers de jeter les « mouchoirs, masques, gants et lingettes de nettoyage » dans un sac spécifique. Il doit être conservé fermé pendant vingt-quatre heures avant d’être placé dans un sac d’ordures ménagères, en évitant de déposer le contenant au sol dans le local à poubelles : des mesures de précautions destinées à éviter tout contact entre les personnes chargées du ramassage et des surfaces potentiellement contaminées.

Au Havre, la crainte d’une infection des agents municipaux a poussé la municipalité à installer des poubelles supplémentaires dans le centre-ville, et à ajouter des sacs à toutes les corbeilles existantes. Avec un espoir : réduire le nombre de masques à ramasser sur la voie publique, apparus dès les premiers jours du déconfinement. « C’est le symbole de ce qu’il ne faut pas [accepter] si l’on veut éviter une nouvelle vague » de l’épidémie, observe Paul Simondon, adjoint à la maire de Paris chargé de la propreté, auprès de l’Agence France-Presse (AFP).

L’abandon d’un masque sur la voie publique peut être sanctionné, comme pour le dépôt illégal de tout autre déchet, d’une amende de 68 euros en cas de contrôle des forces de l’ordre. Dans la Marne, la commune de Vitry-le-François est allée jusqu’à prendre, le 6 mai, un arrêté municipal visant spécifiquement le matériel de protection, pour rappeler l’interdiction.

« L’objectif est de faire de la prévention, pas de la répression », souligne le cabinet du maire de Vitry-le-François, Jean-Pierre Bouquet, qui a pris cette initiative après avoir observé que certains de ses administrés commençaient à jeter des masques dans la rue. Une semaine après l’entrée en vigueur du texte, aucune contravention n’a été signalée à la municipalité.

Les masques à usage unique ne peuvent pas être recyclés

Les masques chirurgicaux sont confectionnés à partir de polypropylène, une matière thermoplastique non biodégradable et non recyclable. Dans le milieu hospitalier, ils sont intégrés dans la catégorie des déchets d’activités de soins à risques infectieux et font l’objet d’une coûteuse procédure de traitement et d’incinération, prise en charge par les hôpitaux eux-mêmes ou par des sociétés spécialisées.

Depuis le début de l’épidémie due au SARS-CoV-2, les masques et gants à disposition du grand public n’ont pas été intégrés dans la même filière. S’agissant des particuliers, le ministère de la transition écologique prévient aussi qu’ils ne pourront pas suivre la filière du tri, sous peine de complexifier le travail des centres de collectes, où ils pourraient contaminer du personnel.

Un consortium de scientifiques français s’est également mis en place, dès le 4 mars, pour tenter d’éliminer la potentielle charge virale des masques usagés et permettre leur réutilisation. Des chercheurs issus notamment du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de plusieurs hôpitaux étudient les avantages comparés de plusieurs processus, dont leur irradiation par des rayonnements gamma ou bêta ou une exposition à une chaleur sèche de 70 °C. Un comité interministériel a été créé pour étudier la possibilité d’adapter les techniques les plus prometteuses aux usages du grand public.

Des craintes d’une pollution des sols et des eaux

Les conséquences environnementales font aussi partie des inquiétudes d’associations et d’élus. Une fois déposés dans la rue, les masques « bouchent les canalisations d’eaux usées et perturbent les systèmes d’assainissement des eaux usées », tout comme les lingettes désinfectantes jetées dans les toilettes, a alerté, le 14 mai, le Centre d’information sur l’eau, un regroupement de professionnels des réseaux de distribution, en appelant de nouveau à privilégier les poubelles d’ordures ménagères.

Ces déchets poursuivent parfois leur route jusqu’à la mer : en menant une action de nettoyage au large d’Antibes (Alpes-Maritimes), les membres de l’association Opération mer propre ont ainsi découvert, samedi 23 mai, les premiers signes de pollution de la Méditerranée aux masques et gants de latex depuis le début de l’épidémie.

30 mai 2020

TREATS magazine

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30 mai 2020

Décryptages - Emmanuel Macron s’entoure d’un cercle d’économistes pour penser l’après-crise

Par Cédric Pietralunga, Antoine Reverchon, Marie Charrel

Cette commission d’experts internationaux, présidée par les Français Jean Tirole et Olivier Blanchard, doit livrer des recommandations à long terme sur les « grands défis économiques » liés au climat, aux inégalités et au vieillissement.

Sur le papier, le casting est alléchant. Pour préparer l’après-Covid-19, Emmanuel Macron a décidé de s’entourer de quelques-uns des économistes les plus réputés. La mission de cette « commission d’experts sur les grands défis économiques », que le chef de l’Etat devrait officiellement installer vendredi 29 mai, lors d’une visioconférence à l’Elysée : livrer des recommandations susceptibles d’inspirer les politiques publiques, autour des thèmes du « climat », des « inégalités » et du « vieillissement ». Rien sur la relance et la réponse à la récession dans laquelle plonge l’Europe, donc. Mais plutôt des réflexions sur le long terme, alors que, depuis le G7 de Biarritz à l’été 2019, le président dit vouloir réviser sa doctrine économique.

Pour mener ces travaux, censés aboutir en décembre – même si des « points d’étape » auront lieu d’ici là –, l’Elysée est allé chercher deux pointures françaises : Jean Tirole, Prix Nobel d’économie 2014, et Olivier Blanchard, chef économiste du Fonds monétaire international (FMI) de 2008 à 2015, aujourd’hui au Peterson Institute, un think tank de Washington. Selon l’Elysée, les deux hommes ont eu toute latitude pour composer leur commission. « Le président n’a écarté aucun nom et ils travailleront de manière totalement indépendante », assure un conseiller du chef de l’Etat.

Fondateur de l’Ecole d’économie de Toulouse, M. Tirole est spécialiste de questions de régulation. Sa thèse : l’Etat doit mettre en place les incitations permettant aux marchés de fonctionner librement, et intervenir pour corriger leurs failles. M. Blanchard, lui, fait partie de la famille des néokeynésiens. Sous son impulsion, le FMI a assoupli ses positions à l’égard des politiques d’austérité. Dans le débat actuel sur les finances publiques, il soutient que le niveau élevé des dettes publiques n’est pas un problème à court terme en Europe, grâce aux taux d’intérêt durablement bas. « Tirole et Blanchard ne sont pas ceux qui réinventeront le capitalisme, mais ce ne sont pas des dogmatiques, et ce sont de gros bosseurs », approuve un économiste européen qui les connaît bien.

« Une commission homogène »

Pour composer leur cénacle, les deux rapporteurs ont sollicité uniquement des académiques – un choix assumé –, venant pour les deux tiers de l’international. Parmi les 26 membres, un panachage d’experts, comme la spécialiste de l’économie de la santé Carol Propper (Imperial College de Londres), des jeunes, telle Stefanie Stantcheva (Harvard), et des économistes expérimentés plus généralistes, comme les Français Daniel Cohen et Jean Pisani-Ferry, ou l’Américain Larry Summers, secrétaire au Trésor sous Bill Clinton. Quelques-uns sont engagés politiquement, à l’instar de Paul Krugman, Prix Nobel d’économie 2008, classé à gauche, très remonté contre Donald Trump – en janvier, le président américain a même demandé au New York Times, où l’économiste écrit, de le « virer ».

Si l’équipe recense quelques-uns des Français exilés aux Etats-Unis, comme Emmanuel Farhi (Harvard) ou Thomas Philippon (Université de New York, soutien d’Emmanuel Macron en 2017), pas de trace, en revanche, des proches de Thomas Piketty, comme Gabriel Zucman, très entendu sur le débat sur la fiscalité aux Etats-Unis, ou encore Esther Duflo (Prix Nobel d’économie 2019), qui plaide pour le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune – une mesure à laquelle le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, s’oppose. « Le choix a été de privilégier une commission homogène en termes de profils et d’expertise, pour avoir les réponses des académiques sur les grands défis. Mais leurs travaux ne seront qu’une brique parmi d’autres, cela n’épuisera pas les sujets », rassure-t-on à l’Elysée.

La mise en place de cette commission n’est pas une première. En 2008, Nicolas Sarkozy s’était lui aussi entouré d’économistes, menés par l’Américain Joseph Stiglitz et l’Indien Amartya Sen, pour réfléchir aux moyens de mieux appréhender le progrès social. En 2010, il avait également demandé à la commission Attali, lancée en 2007 pour lister les moyens de relancer la croissance française, d’établir un plan à dix ans permettant de sortir de la crise économique. « Cette fois, la feuille de route est plus large, l’idée est de faire travailler toutes ces méninges sans contraintes politiques pour proposer de nouvelles choses. On a l’espoir qu’ils aboutissent à de nouvelles doctrines », explique-t-on à l’Elysée.

Multiplication des commissions

Depuis le début de l’épidémie liée au coronavirus, Emmanuel Macron multiplie les commissions et conseils pour l’aider à gérer la crise. Le 11 mars, ce fut d’abord le conseil scientifique. Directement rattaché au chef de l’Etat, au point de parfois se réunir à l’Elysée, ce groupe de 13 médecins et chercheurs, présidé par l’infectiologue Jean-François Delfraissy, est chargé d’éclairer l’exécutif sur les décisions à prendre pour lutter contre la pandémie. Le 24 mars, c’est une autre instance, baptisée comité analyse, recherche et expertise (CARE) et présidée par la Prix Nobel de médecine 2008, Françoise Barré-Sinoussi, qui a été créée pour conseiller l’exécutif sur les traitements et les vaccins contre le Covid-19.

Même le premier ministre, Edouard Philippe, s’y est mis. Le 22 avril, le gouvernement a annoncé la création d’un « comité de suivi et d’évaluation des mesures économiques d’urgence ». Présidée par l’économiste Benoît Cœuré, ancien membre du directoire de la Banque centrale européenne, cette commission, où se mêlent élus, représentants patronaux et hauts fonctionnaires, a pour mission d’évaluer les mesures de soutien financier apportées aux entreprises confrontées à l’épidémie. Son rapport est attendu au plus tard le… 22 mars 2021.

LE CHEF DE L’ETAT A UN RAPPORT AMBIGU AVEC CES INSTANCES, LES PLAÇANT UN JOUR SUR UN PIÉDESTAL, LE LENDEMAIN SUR UN STRAPONTIN

Emmanuel Macron ne cesse pourtant de répéter que ce ne sont pas les scientifiques et les experts qui dirigent la nation. « Nous ne sommes pas dans la République des scientifiques. La République, ce sont des femmes et des hommes qui sont élus pour prendre leur responsabilité à un moment de la vie du pays et ils la prennent », a-t-il expliqué dans un documentaire diffusé le 18 mai par BFM-TV. Manière de répondre aux critiques de l’opposition, qui l’accuse de s’être caché derrière le conseil scientifique lorsqu’il a décidé de confiner les Français le 17 mars.

De fait, le chef de l’Etat a un rapport ambigu avec ces instances, les plaçant un jour sur un piédestal, le lendemain sur un strapontin. Le conseil scientifique a ainsi vu son influence se déliter au fil des jours. Le 13 avril, c’est même contre son avis que M. Macron avait décidé de rouvrir les écoles du pays. A l’Elysée, on assure d’ailleurs que le gouvernement « sera libre de reprendre ou pas les propositions » de la commission Tirole-Blanchard. « C’est le politique qui fait les choix et ils sont assumés », explique-t-on. Des noms prestigieux, oui, un pouvoir sous influence, non.

30 mai 2020

Chercheur à sa manière...

cherche

30 mai 2020

Climat - D’où viennent les émissions de gaz à effet de serre ?

gaz effet de serre

GRIST (SEATTLE)

Le confinement a permis de faire baisser la pollution atmosphérique et de redécouvrir le bleu du ciel dans certaines villes. S’il a également entraîné une diminution des émissions de CO2, celle-ci est loin d’être suffisante pour inverser la tendance au réchauffement de la planète.

Alors que dans les villes les piétons ont pris possession des rues, que les gens ont presque complètement cessé de prendre l’avion et que le ciel est bleu (même à Los Angeles !) pour la première fois depuis des décennies, les émissions mondiales de CO2 sont en passe de chuter de… 5,5 % [selon Carbon Brief spécialisé dans le climat et les politiques énergétiques].

Attendez ! Quoi ? Même si l’économie mondiale est presque au point mort, l’analyse la plus optimiste indique que le monde devrait continuer à libérer 95 % du dioxyde de carbone émis au cours d’une année classique, continuant de ce fait à réchauffer la planète et à provoquer le changement climatique, alors même que nous sommes coincés chez nous !

Cette baisse de 5,5 % des émissions de dioxyde de carbone pourrait néanmoins constituer la plus importante variation annuelle jamais enregistrée, plus importante encore que celles liées à la crise financière de 2008 ou à la Seconde Guerre mondiale. Une question mérite quand même d’être posée : si en suspendant quasiment tous les déplacements et les transports, on n’arrive pas à freiner le changement climatique, que peut-on faire ?

“Je pense que le principal problème, c’est que les gens se focalisent beaucoup trop sur leur empreinte personnelle et sur le fait de prendre l’avion ou pas, sans s’occuper vraiment des facteurs structurels, qui sont, en fait, à l’origine de la hausse des niveaux de dioxyde de carbone”, souligne Gavin Schmidt, climatologue, directeur de l’Institut Goddard d’études spatiales de la Nasa, à New York.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, le transport représente un peu plus de 20 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (près de 28 % aux États-Unis). C’est une part importante, mais cela signifie également que même si tous les déplacements étaient décarbonés (en imaginant un système combinant des trains à alimentation électrique issue d’énergies renouvelables, des véhicules électriques pour les particuliers et des avions fonctionnant avec des batteries), 80 % des émissions de combustibles fossiles continueraient de partir dans les airs.

Alors, d’où proviennent donc toutes ces émissions ? Remarquons tout d’abord que les fournisseurs d’énergie produisent toujours à peu près la même quantité d’électricité, laquelle est simplement aujourd’hui davantage acheminée vers les logements que vers les lieux de travail. L’électricité [issue des centrales à charbon, notamment] et le chauffage représentent plus de 40 % des émissions mondiales à eux deux. De nombreux habitants de la planète dépendent du bois, du charbon ou du gaz naturel pour chauffer leur maison et faire la cuisine ; de plus, en bien des endroits, l’électricité n’est pas verte non plus.

L’électricité provient encore beaucoup du charbon

Même avec une proportion plus importante de la population mondiale en télétravail, les gens ont toujours besoin du réseau électrique pour éclairer leur logement et se connecter à Internet. “On observe un basculement des locaux de bureaux vers ceux d’habitation, mais sans arrêt de la production, qui provient toujours en grande partie de combustibles fossiles”, explique Gavin Schmidt. Aux États-Unis, 60 % de la production d’électricité est encore issue du charbon, du pétrole et du gaz naturel [dont la combustion émet des gaz à effet de serre (GES) responsable du réchauffement de la planète]. Il semblerait toutefois que le confinement ait changé les horaires d’utilisation de l’électricité par les ménages, ce qui n’est pas sans conséquence pour les énergies renouvelables.

L’industrie manufacturière, la construction et d’autres secteurs industriels sont, quant à eux, responsables d’environ 20 % des émissions de CO2. Certains processus industriels tels que la production d’acier et la fonte d’aluminium utilisent d’énormes quantités de combustibles fossiles, et, jusqu’à présent, ils ont pu poursuivre dans l’ensemble leur activité malgré la pandémie, selon le climatologue.

En fait, il faudrait réduire les émissions de 7,6 % chaque année pour empêcher le réchauffement du globe de dépasser les 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels, un seuil associé aux menaces climatiques les plus dangereuses, selon une analyse du Programme des Nations unies pour l’environnement. Quand bien même le confinement et la récession économique au niveau mondial entraîneraient cette année une réduction des émissions de 7,6 %, il faudrait qu’elles diminuent encore plus l’année prochaine, et encore plus l’année suivante, et ainsi de suite…

En pleine pandémie, on a souvent montré le ciel dégagé de Los Angeles et les eaux plus propres de Venise pour prouver que tout un chacun pouvait faire changer les choses en matière de changement climatique. “Les photos de Los Angeles, devenues emblématiques ces derniers temps, montrant des vues de la ville sous un beau ciel clair sans son habituel voile de brouillard de pollution, fournissent des preuves involontaires, mais très convaincantes, de ce qui se passe lorsqu’on cesse de conduire des véhicules polluants”, écrit Michael Grunwald dans le magazine Politico.

Comme une baignoire qui fuit

Cependant, ce type d’argumentation confond la pollution de l’air et de l’eau – une question environnementale qui n’en est pas moins cruciale – avec les émissions de CO2. Le dioxyde de carbone est invisible, et les centrales électriques et les raffineries de pétrole en rejettent toujours dans l’atmosphère, tandis que les compagnies de gaz naturel et les élevages (avec leurs vaches qui rotent !) continuent de libérer du méthane [le gaz à l’effet de serre le plus puissant].

“Les gens devraient faire du vélo plutôt que de se déplacer en voiture, prendre le train plutôt que l’avion, insiste Gavin Schmidt, mais ce sont des détails, comparé aux grands facteurs structurels, qui n’ont pas changé.”

Il faut se mettre en tête qu’un plongeon des émissions de GES ne changera rien pour ce qui est de la tendance au réchauffement de la terre. Certains scientifiques comparent le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère à de l’eau coulant dans une baignoire qui fuit. Le confinement a fermé un peu le robinet, mais pas complètement. Tant que nous n’aurons pas réduit à zéro les émissions nettes – de sorte que celles qui entrent dans l’atmosphère soient équivalentes à celles qui en sortent –, la terre continuera de se réchauffer.

Voilà qui explique notamment pourquoi 2020 est bien partie pour être l’année la plus chaude jamais enregistrée, plus encore que 2016. Ironie de l’histoire : elle pourrait même être encore plus étouffante à cause de la diminution de la pollution atmosphérique. Selon les explications de Veerabhadran Ramanathan, professeur à l’institut d’océanographie Scripps de l’université de Californie, à San Diego, de nombreuses particules polluantes ont un effet “masquant” sur le réchauffement, car elles réfléchissent les rayons du soleil et suppriment ainsi une partie du réchauffement dû aux émissions de GES. Suite à la disparition de ce bouclier de pollution, “nous pourrions constater une augmentation du réchauffement”, dit le spécialiste.

Profitez donc du ciel plus bleu et de l’air plus respirable tant que vous le pouvez ! Mais la baisse des émissions de CO2 du fait de la pandémie, loin de nous donner une raison de nous réjouir, devrait être considérée comme un avertissement : le signe de l’ampleur de la tâche à accomplir…

Shannon Osaka

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