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Jours tranquilles à Paris

20 avril 2020

Confinement - bronzage...

bronzage

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20 avril 2020

BRETAGNE - 800 millions d’euros de pertes pour le tourisme breton

60 % des acteurs du tourisme en Bretagne ont enregistré des annulations de réservations. 

Selon une étude, les deux mois de confinement vont conduire à une perte de 800 millions d’euros pour le secteur du tourisme en Bretagne

Selon une étude menée, depuis le 9 avril, par la Région Bretagne et le Comité régional du tourisme auprès de 3 000 professionnels (hébergements, restaurants et cafés, établissements culturels et de loisirs) pour mesurer l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le tourisme en Bretagne, « près de 90 % des entreprises annoncent, d’ores et déjà, des chiffres d’affaires proches de 0 en avril, des baisses supérieures à 90 % par rapport à 2019 ». En mars, ce sont 75 % des entreprises bretonnes du secteur qui ont enregistré des pertes de chiffre d’affaires supérieures à 50 %. La note est lourde pour le tourisme breton.

« Ces deux mois de confinement conduiront à une perte de près de 800 millions d’euros pour le secteur en Bretagne, estime l’étude. Une réouverture fin juillet reviendrait à une perte de 50 % du chiffre d’affaires de la filière ».

4 % des entreprises du tourisme ouvertes en avril

Selon cette étude, seuls 4 % des entreprises liées au tourisme dans la région sont encore ouvertes aujourd’hui. Elles étaient 80 % au moment de l’appel au confinement. « 10 % de ces entreprises ne sont que partiellement ouvertes », indique l’étude.

82 % des entreprises recourent au chômage partiel

Dans ce contexte de forte baisse de l’activité, 82 % des entreprises liées au tourisme en Bretagne ont recours au chômage partiel. Un recours qui concerne « 94 % des hôtels, 50 % des campings, 60 % des équipements culturels et de loisirs », précise l’étude. « On estime qu’actuellement, 20 000 à 25 000 salariés sont concernés par le chômage partiel lié à l’arrêt de l’activité touristique ».

La pandémie a également un impact sur l’emploi des saisonniers. Si « 60 % des entreprises du secteur touristique attendent encore d’en savoir plus sur les mesures de déconfinement » avant d’embaucher, ou non, des employés saisonniers, « 32 % d’entre elles décalent les dates de début de contrat et 16 % annulent une partie de leurs recrutements ».

Des réservations en chute libre

Pour les séjours du printemps et de l’été, les réservations sont, sans surprise, fortement impactées. « 70 % des acteurs de la filière ont déjà enregistré de nombreuses annulations pour les mois à venir. 3/5 des professionnels ont aussi constaté plus de 75 % d’annulations des activités et séjours réservés en amont au mois de mai, explique l’étude. Au mois de juin, cette proportion atteint déjà 2/5 ».

48 % des acteurs du tourisme ont activé des aides financières

48 % des professionnels ont actionné des aides financières, notamment le fonds de solidarité (65 % des entreprises), le report des charges sociales (58 %), le prêt bancaire garanti par l’État (37 %) ou encore le report des charges de loyer, d’eau et d’électricité (36 %).

20 avril 2020

Dali masqué ?

dali masque

20 avril 2020

A Hongkong, plusieurs piliers du mouvement démocratique arrêtés par la police

Par Florence de Changy, Hongkong, correspondance

Quatorze personnes, parmi lesquelles des avocats militant en faveur des droits de l’homme, ont été interpellées. Les chefs d’accusation et les peines encourues seront connus le 19 mai.

La police de l’ancienne colonie britannique a procédé dans la journée de samedi 18 avril à une vague d’arrestations, interpellant chez elles de nombreuses personnalités connues et reconnues pour leur engagement dans le combat démocratique.

Ces arrestations sont, selon la police, principalement en lien avec la grande manifestation du 18 août – laquelle était autorisée et avait rassemblé près de 1,7 million de manifestants, selon ses organisateurs – et avec celle du 1er octobre, date de la fête nationale chinoise, qui n’était pas autorisée et avait violemment dégénéré.

Mais la police a également mentionné trois autres dates de rassemblements illégaux auxquels certaines des quatorze personnes mises en examen ont participé.

De très nombreuses marches impliquant des millions de participants ont effectivement eu lieu au cours du mouvement de protestation antigouvernemental qui a secoué la région administrative spéciale de Chine, entre juin et décembre 2019. Le mouvement avait démarré début juin en opposition à un projet de loi d’extradition vers la Chine mais les revendications se sont ensuite élargies, réclamant notamment des réformes démocratiques.

« Faire régner la terreur »

Parmi les douze hommes et deux femmes visés par ce coup de filet, se trouve Jimmy Lai, 71 ans, célèbre patron de presse, qui publie le Apple Daily, quotidien prodémocratie et ouvertement anticommuniste. Jimmy Lai avait déjà été mis en examen le 28 février pour sa participation à la marche non autorisée du 31 août 2019, tout comme Lee Cheuk-yan, fondateur du Parti travailliste hongkongais, également parmi les personnes arrêtées aujourd’hui.

Dans la liste des personnalités interpellées, on trouve également l’avocate très respectée Margaret Ng, âgée de 72 ans, spécialiste des droits de l’homme, ancienne députée à l’avant-garde de l’opposition au projet de loi d’extradition, ainsi que le célèbre avocat Martin Lee, 82 ans, fondateur du parti démocratique et souvent qualifié de « père du mouvement démocratique de Hongkong ».

S’ajoutent plusieurs députés et anciens députés dont la défenseuse des droits de la communauté LGBT Cyd Ho et l’éternel rebelle trotskiste Leung Kwok-hung, surnommé « Long Hair » (« cheveux longs »). Ils ont pour la plupart été relâchés immédiatement sous caution, et ont été invités à se présenter au tribunal de première instance le 19 mai, date à laquelle on connaîtra plus précisément les chefs d’accusation et les peines encourues.

« LES AUTORITÉS ESSAYENT DE METTRE EN SCÈNE AU MAXIMUM CES ARRESTATIONS POUR INTIMIDER LA POPULATION

« On voit bien que les autorités essayent de mettre en scène au maximum ces arrestations pour intimider la population et faire régner la terreur. Mais une caution de 1 000 dollars hongkongais [120 euros], réclamée à Martin Lee, cela vous donne tout de même une idée du “sérieux” de son délit ! », s’insurge la députée Claudia Mo, porte-parole de l’opposition. Plus de 7 000 arrestations ont eu lieu au cours des mois de manifestations.

« La police ne fait plus la différence entre les manifestants pacifiques ou violents puisqu’elle arrête des personnes dont tout le monde sait qu’elles sont pacifiques, comme Martin Lee. (…) Cela va inciter tout le monde à continuer à se battre ensemble », a déclaré Jimmy Sham, le délégué du Front civique des droits de l’homme, qui organise la plupart des grandes marches à Hongkong. Il a d’ailleurs rappelé que les préparatifs de la grande manifestation traditionnelle du 1er juillet étaient déjà lancés. Cette date marque depuis 1997 la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine continentale.

Etouffer l’opposition avant les législatives de septembre

Alors que le calme est provisoirement revenu à Hongkong en raison de l’épidémie de Covid-19, les tensions restent latentes et la plupart des observateurs s’attendent à une reprise des manifestations dans les mois qui viennent.

Les réactions à ces interpellations ont fusé dans le monde entier. « Les arrestations de personnalités prodémocratie sont une nouvelle attaque au principe “Un pays, deux systèmes”, a déclaré Sophie Richardson, directrice de l’ONG Human Rights Watch en Chine. Tout cela arrive juste après les déclarations de Pékin sur le fonctionnement du Parlement, les incitations de Pékin à adopter l’article 23 et l’arrestation douteuse d’un élu local de l’opposition. »

Mercredi 15 avril, Luo Huining, le chef du bureau de liaison, le représentant le plus direct de Pékin à Hongkong, avait en effet appelé le gouvernement local à adopter « le plus vite possible » le redouté article 23, un article antisécession et antitrahison contre lequel les Hongkongais se sont déjà mobilisés en masse par le passé, notamment en 2003.

Pékin a également indiqué que son jugement et ses décisions n’étaient en aucun cas soumis aux restrictions prévues par la Basic Law, alors que ce texte fondamental, qui fait office de « mini-Constitution », encadre explicitement dans son article 22 les interférences possibles de Pékin dans les affaires de Hongkong.

Tout indique en fait que Pékin, aux abois face à un mécontentement croissant des Hongkongais, cherche par tous les moyens possibles à éteindre l’opposition à l’approche des élections législatives de septembre.

20 avril 2020

Auray - Pourquoi il faut manger des huîtres en ce moment

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Entre le soleil et la qualité actuelle de l’eau, les huîtres font très bonne chère en ce moment dans les parcs du pays d’Auray. Photo Jean-François Quintin

Mathieu Pelicart

Noire en termes de moral, blanche en termes d’activité, l’année 2020 est d’ores et déjà à oublier pour les ostréiculteurs du pays d’Auray. Autant de bonnes raisons de manger des huîtres pour les soutenir.

1 Parce qu’elles n’ont jamais été aussi bonnes

Avril est considéré comme l’un des meilleurs mois de l’année pour goûter les huîtres, d’un point de vue strictement gustatif. Elles sont bien pleines, mais pas encore laiteuses comme en été quand l’eau se réchauffe. Elles sont en pleine pousse de printemps et bénéficient d’une nourriture abondante, grâce au soleil qui favorise la photosynthèse des algues. Et l’eau sera rarement d’aussi bonne qualité, compte tenu de l’arrêt lié au confinement de certaines activités humaines.

2 Parce que la N° 2 est parfaite

L’huître est un animal vivant et, faute de débouchés sur les étals, le cheptel continue de grandir dans son espace naturel. Beaucoup de N° 3 qui auraient dû être sorties de l’eau cet hiver offrent aujourd’hui un raisonnable calibre N° 2. Très charnue et d’un poids moyen de 100 grammes, c’est la taille préférée des connaisseurs, celle que l’on retrouve aussi le plus souvent sur les grandes tables de restaurant. L’idéal pour la cuisiner ou tester la cuisson au barbecue, avec un simple beurre persillé.

3 Parce qu’elles sont excellentes pour la santé

À l’heure du confinement, l’huître recèle de nombreuse qualité nutritionnelle à même de renforcer nos défenses immunitaires : elle est riche en vitamines (B notamment), en oligoéléments et en minéraux (phosphore, fer, cuivre et calcium). Elle est aussi nourrissante que légère pour l’estomac : comptez 100 kcal et seulement 3 g de lipides par douzaine. Avec ses oméga-3, c’est l’un des aliments les moins riches en cholestérol (35 et 50 mg pour 100 g).

4 Parce qu’il faut soutenir nos ostréiculteurs

Le pays d’Auray concentre la plupart des 330 entreprises et des 1 200 emplois de l’ostréiculture dans le Morbihan, premier département français en surface ostréicole. Après les interdictions de commercialisation du début d’année, c’est une crise de la demande sans précédent qui touche aujourd’hui la profession. Avec la fermeture des bars et des restaurants et l’annulation de tous les événements, la plupart des grosses commandes qui font vivre les grossistes ont été annulées.

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20 avril 2020

Autoportraits

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autoportrait 19 avril a

19 avril 2020

Coronavirus : le dilemme du déconfinement des seniors

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Face à la polémique, Emmanuel Macron a écarté l’idée de contraindre les plus âgés à rester chez eux après le 11 mai. Reste à savoir comment protéger cette population plus exposée aux formes graves du Covid-19 ?

 Face aux protestations de seniors, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il préférait en appeler à la «responsabilité individuelle» de chacun après le 11 mai.

Face aux protestations de seniors, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il préférait en appeler à la «responsabilité individuelle» de chacun après le 11 mai. LP/Philippe Lavieille

Par Florence Méréo et Pauline Théveniaud

Certains indicateurs ne trompent pas. Comme ces nombreux appels de personnes âgées aux standards de l'Elysée et de Matignon. Mêmes sonneries incessantes à la Ligue contre le cancer, après les déclarations de Jean-François Delfraissy sur les plus « de 65 à 70 ans ». Le président du Conseil scientifique nuance et démine, certifiant ce samedi 18 avril sur France 2 qu'il n'avait pas parlé d'interdiction de sortie pour ce public plus exposé aux formes graves du Covid-19. Il reste que ses propos sur le déconfinement après le 11 mai, devant le Sénat mercredi, ont semé le doute. Emmanuel Macron était lui-même resté « assez sibyllin » convient un ministre, dans son allocution solennelle du 13 avril. Résultat, témoigne Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, « c'était un flot de désespoir, des personnes âgées qui ne comprenaient pas, montraient des signes de dépression… »

En coulisses, il y a eu débat. « Les scientifiques sont, par essence, dans une démarche plus coercitive. Mais ce ne sont pas des juristes, encore moins des politiques », relève un fidèle du président de la République. Autrement dit : ce sont les politiques qui décident. Vendredi 17 avril dans la soirée, l'Elysée a ainsi fait savoir que le chef de l'Etat ne souhaitait « pas de discrimination » et en appellerait « à la responsabilité individuelle ».

Face à la polémique qui enflait, il fallait, justifie un ministre, « accélérer la précision » sans tarder. En tout cas, ne pas attendre, pour déminer, la conférence de presse que le Premier ministre, Edouard Philippe, doit tenir ce dimanche 19 avril avec le ministre de la Santé Olivier Véran. Objectif, décrypte son entourage : faire « le point » sur la situation sanitaire, mais aussi évoquer le déconfinement, en « ouvrant le cahier du gouvernement pour montrer les options, les questions qui se posent pour réussir le 11 mai ». Il n'était pas non plus question d'attendre la tenue d'une réunion, en début de semaine, autour d'Emmanuel Macron, sur la question des plus vulnérables, ces 18 millions de personnes à risque.

«Une demande sociale s'est exprimée»

« Le président a mûri sa réflexion. Il a beaucoup de capteurs dans la société française et de nombreuses voix se sont élevées. Là, ce n'étaient plus des signaux faibles, mais des inquiétudes. Une demande sociale s'est exprimée sur le sort de nos aînés », explique-t-on à l'Elysée.

Ces voix sont celles d'anonymes, d'élus ou de personnalités, comme Axel Kahn. Pour le célèbre généticien, l'émotion de cette population risquait de faire exploser la cocotte-minute. « S'entendre dire On vous interdit de sortir, comme à des enfants, psychologiquement, c'est intenable, abonde un ministre. Vous donnez comme seul horizon à quelqu'un de rester chez lui. Et en plus, vous lui dites qu'il est vieux. »

Et puis, assène Axel Kahn, « on était en pleine illégalité ». De fait, plusieurs cadres de l'exécutif confient ne pas savoir comment il pourrait être « juridiquement possible » d'empêcher une catégorie de la population de sortir. Le terrain était a minima glissant… « On ne peut pas demander un papier d'autorisation de sortie dans la rue à certains et pas à d'autres, tranche un proche d'Edouard Philippe. Mais cela va avec un principe de responsabilité des plus vulnérables, notamment les anciens : il faut se protéger. »

Le rôle du médecin traitant sera central

Demeure cette interrogation cruciale : comment ? « Les autorités publiques vont avoir une lourde responsabilité en termes de conseils et d'informations. Cela vaut aussi pour maisons de retraite : il va falloir des masques pour faire revenir les familles », juge Axel Kahn. Et, martèle Pierre-Louis Druais, médecin généraliste, et membre du conseil scientifique : « dépister, dépister, dépister » en Ehpad (établissement pour personnes âgées dépendantes). Pour ce professeur, pas de doute, le rôle du médecin traitant sera central. « Les personnes âgées doivent nous appeler dès à présent, nous sommes là pour elles. Certaines sont en grande souffrance psychique ou physique et n'osent pas nous contacter. »

Coronavirus : le dilemme du déconfinement des seniors

Peut-être parce que la télémédecine, mise en valeur dans la gestion de cette crise, peut leur paraître une montagne. « Parfois, un bon vieux coup de fil à son médecin de confiance est plus efficace qu'une consultation McDonald avec un écran. Ayons cela en tête pour l'après 11-mai, afin de maintenir le lien avec les plus âgés. »

19 avril 2020

Normal Magazine

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19 avril 2020

Enquête - Quand Internet sera chinois

internet chinois

FINANCIAL TIMES (LONDRES)

Coupant l’herbe sous le pied aux Américains et aux Européens, des ingénieurs du géant Huawei sont déjà en train d’inventer l’Internet de demain. Le Financial Times a mené l’enquête. Pékin peut-il imposer au reste du monde sa conception d’un réseau sous contrôle étroit de l’État ?

Par une fraîche journée de septembre 2019, une demi-douzaine d’ingénieurs chinois ont débarqué dans une salle de conférences du quartier des Nations unies, à Genève, pour présenter une idée révolutionnaire. Ils ont eu une heure pour convaincre les délégués de plus de quarante pays de la validité de leur vision : un nouvel Internet censé remplacer l’architecture technologique qui charpente le Web depuis un demi-siècle. Alors qu’actuellement Internet appartient à tout le monde et à personne, ils ont commencé à construire quelque chose de très différent : une nouvelle infrastructure capable de rendre le pouvoir aux États plutôt que de le laisser aux individus.

L’équipe à l’origine de ce projet, baptisé “New IP” [“nouveau protocole Internet”, le protocole IP étant celui qui régit l’élaboration et le transport de paquets de données sur la Toile], travaillait pour le géant chinois des télécoms Huawei, qui, de toutes les entreprises, était celle qui avait envoyé la délégation la plus fournie au forum. Lors de cette rencontre organisée au siège de l’Union internationale des télécommunications (UIT), agence onusienne chargée d’établir les normes internationales pour le secteur des nouvelles technologies, les chercheurs chinois sont arrivés avec une simple présentation PowerPoint.

Leur document ne s’encombrait pas de détails sur le mode de fonctionnement de leur nouveau réseau ni sur le type de problèmes qu’il prétendait résoudre. Il était en revanche émaillé d’images de technologies futuristes – des hologrammes grandeur nature jusqu’aux voitures autonomes. Il s’agissait de montrer que le réseau actuel est une relique du passé, parvenu à la limite de ses exploits techniques. Il serait donc grand temps de le remplacer par un réseau mondial fondé sur une architecture descendante, dont la construction devrait être confiée aux Chinois, a assuré l’équipe de Huawei.

“Contrôle absolu”

Tous les États du monde semblent admettre que le modèle actuel de gouvernance d’Internet – relativement anarchique et autorégulé par des entreprises privées, américaines pour la plupart – est défaillant. Le projet New IP, dernière initiative en date visant à modifier la gestion d’Internet, est porté par des pays qui, à l’époque de la création du réseau, il y a cinquante ans, avaient été largement laissés à l’écart. “Les conflits sur la gouvernance d’Internet sont les nouveaux espaces dans lesquels se jouent le pouvoir politique et le pouvoir économique au XXIe siècle”, écrivait en 2014 la chercheuse Laura DeNardis dans son livre The Global War for Internet Governance [“La guerre mondiale pour la gouvernance d’Internet”, non traduit en français].

Le gouvernement chinois, en particulier, voit dans l’élaboration d’une infrastructure et de normes Internet le pilier de sa politique étrangère numérique, et dans ses outils de censure la validation de principe d’un modèle Internet plus efficace, que d’autres pays pourraient reprendre. “Les Chinois veulent bien entendu une infrastructure technologique qui leur permette d’exercer le même contrôle absolu que celui qu’ils se sont assuré politiquement, une conception qui s’inscrive dans le même élan totalitaire”, explique Shoshana Zuboff, autrice de The Age of Surveillance Capitalism [“L’ère du capitalisme de surveillance”, non traduit en français] et professeure de sciences politiques à l’université Harvard. “Je trouve cela terrifiant, et cela devrait terrifier chacun d’entre nous.”

Huawei affirme n’avoir développé son nouveau protocole que pour répondre aux exigences techniques d’un monde numérique évoluant à vitesse grand V et n’avoir encore prévu aucun modèle de gouvernance particulier. L’équipementier chinois dirige un groupe de discussion de l’UIT chargé d’évaluer la technologie de réseau qu’il conviendra de mettre en place d’ici à 2030 et, selon son porte-parole, le New IP est taillé sur mesure pour répondre à ces besoins.

Ce que l’on sait de cette proposition provient essentiellement de documents extrêmement techniques qui sont parvenus à notre rédaction du Financial Times. Ils ont été présentés à huis clos devant des délégués de l’UIT en septembre dernier, puis en février 2020. L’un est une proposition de normes techniques, et l’autre une présentation PowerPoint intitulée “New IP. Élaborer le réseau de demain”.

Le règne des GAFA

En dépit de sa puissance, Internet n’est actuellement contrôlé par aucune instance de régulation. Il est en grande partie sous l’emprise d’une poignée d’entreprises américaines – Apple, Google, Amazon et Facebook. C’est précisément cette absence d’autorité centrale qui a permis aux technologues de changer nos modes de communication et de vie, mais elle a également suscité de profondes fractures dans notre ordre social, à commencer par la manipulation de la parole publique, la déstabilisation de la démocratie et la progression de la surveillance en ligne.

L’équilibre des pouvoirs commence à se déplacer mais, d’un État à l’autre, les attentes sont très différentes. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Europe, par exemple, souhaiteraient adapter le système actuel pour faire une plus grande place aux instances de régulation et faciliter l’accès des services de renseignements aux données personnelles des utilisateurs. Le projet chinois, lui, va beaucoup plus loin et pourrait intégrer un système de contrôle centralisé dans l’architecture même du réseau. Selon des sources qui ont assisté aux réunions de l’UIT, l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Russie ont par le passé soutenu les propositions chinoises de technologies de réseau alternatives. Et les discussions ont révélé que les lignes directrices du nouveau réseau ont d’ores et déjà été fixées, et que sa construction est en cours. N’importe quel pays pourra s’y rallier s’il le souhaite. “Il existe pour l’instant deux versions d’Internet : une version capitaliste axée sur le marché, fondée sur la surveillance, qui exploite abusivement les données, et une version autoritaire, également fondée sur la surveillance, souligne Zuboff. Reste à savoir si l’Europe et l’Amérique du Nord sauront s’unir pour créer le cadre juridique et technologique d’un modèle démocratique.”

La présentation du nouveau protocole Internet dresse un tableau du monde numérique de 2030 où la réalité virtuelle, la communication par hologrammes et la téléchirurgie seront omniprésentes – autant d’applications que le réseau actuel n’est pas assez puissant pour absorber. Les chercheurs chinois qualifient le protocole IP classique d’“instable”, de “très insuffisant”, et lui reprochent “énormément de problèmes de sécurité, de fiabilité et de configuration”.

Mosaïque de réseaux nationaux

Si l’on en croit les documents, ils préconisent plutôt pour le futur réseau “une conception descendante” et des dispositifs de partage des données entre tous les pays, “afin de desservir l’intelligence artificielle, le big data et toutes sortes d’autres applications”. Nombre de spécialistes craignent cependant que le New IP permette aux fournisseurs d’accès, qui sont généralement des entreprises détenues par les États, de contrôler et de superviser chaque appareil connecté au réseau, et ainsi de surveiller et de restreindre les accès individuels.

Sheng Jiang, qui dirige l’équipe Huawei, a assuré lors de la réunion de septembre que des ingénieurs “des milieux industriels et universitaires” de “plusieurs pays” ont déjà commencé à construire le système mais, pour des raisons de confidentialité commerciale, il s’est refusé à donner le moindre nom. Il y avait dans l’assistance plusieurs membres expérimentés de l’UIT, surtout des représentants officiels du Royaume-Uni, des États-Unis, des Pays-Bas, de la Russie, de l’Iran, de l’Arabie Saoudite et de la Chine.

Pour certains participants, l’idée même est impensable. Si l’UIT validait le concept du New IP, les opérateurs publics pourraient selon eux choisir de déployer un Internet occidental ou un Internet chinois. Or, dans les pays où il serait installé, ce dernier pourrait obliger tous les utilisateurs à demander l’autorisation de leur fournisseur d’accès à Internet (FAI) pour faire quoi que ce soit – télécharger une application ou accéder à un site –, et les administrateurs auraient toute latitude pour leur refuser l’accès. Au lieu d’un Web mondial unifié, les citoyens pourraient en être réduits à se connecter à une mosaïque de réseaux nationaux, chacun régi par ses propres règles – concept connu en Chine sous le nom de “souveraineté numérique”.

L’actualité récente en Iran et en Arabie Saoudite nous offre un aperçu de ce à quoi cela pourrait ressembler. Lors des épisodes de troubles civils, les deux pays ont bloqué l’accès à Internet pendant de longues périodes, n’autorisant qu’un accès restreint à des services essentiels comme les banques et les services de santé. En Russie, une nouvelle loi sur l’“Internet souverain”, entrée en vigueur en novembre dernier, consacre le droit du gouvernement de surveiller de près le trafic Web et démontre la capacité du pays à se couper entièrement du réseau mondial – avec l’aide d’entreprises chinoises, dont Huawei.

Les spécialistes se demandent maintenant si la vision chinoise de la gouvernance d’Internet ne serait pas en train d’évoluer, passant d’une approche défensive, qui laissait à Pékin les mains libres pour imposer des contrôles autoritaires sur la circulation des données à l’intérieur de ses frontières, à une approche plus musclée, qui pousserait la Chine à inciter d’autres pays à lui emboîter le pas.

internet chinois 20

Essais à grands pas

Selon les créateurs du New IP, certaines composantes du réseau pourront passer en phase d’essai dès l’année prochaine. Ils mettront les bouchées doubles pour convaincre les délégations des avantages du nouveau protocole lors de la grande conférence de l’UIT programmée en Inde, en novembre. Pour persuader l’UIT d’approuver le projet avant la fin de l’année, et ainsi ouvrir la voie à l’étape de la normalisation, les délégués doivent d’abord parvenir à un consensus interne, sanctionné par une majorité relative. S’ils ne parviennent pas à s’entendre, la proposition sera soumise à un vote à huis clos réservé aux seuls pays membres, qui n’auront pas forcément à tenir compte des positions du secteur et de la société civile.

Ce calendrier serré inquiète particulièrement les délégations occidentales, et plusieurs voix se sont élevées pour demander de ralentir le processus. Dans sa réponse officielle (transmise au Financial Times par plusieurs sources), un délégué néerlandais rappelle que “le caractère ouvert et souple d’Internet” – dans sa structure comme dans son mode de gouvernance – est indissociable de son succès, et se dit “très inquiet” à l’idée que ce nouveau modèle s’écarte de cette philosophie. Dans un commentaire cinglant (également communiqué à notre rédaction), un délégué britannique renchérit : “Absolument, rien ne démontre que des justifications techniques rigoureuses aient été avancées pour prendre une mesure aussi radicale.”

L’un des détracteurs les plus véhéments du nouveau protocole IP est le Suédois Patrik Fälström, un ingénieur anticonformiste aux cheveux longs, connu dans son pays comme l’un des pères d’Internet. Au début des années 1980, alors qu’il était étudiant en mathématiques à Stockholm, Fälström a en effet été recruté pour construire et tester l’infrastructure d’une nouvelle technologie que le gouvernement américain appelait “Internet”. Il est aujourd’hui conseiller chargé du numérique auprès du gouvernement suédois, qu’il représente dans la plupart des instances de normalisation d’Internet, dont l’UIT.

Trente ans après avoir contribué à construire l’armature du réseau mondial, il incarne les idéaux cyber-libertaires occidentaux qui le sous-tendaient. “L’architecture d’Internet est telle qu’il est très, très difficile, voire pratiquement impossible, pour un fournisseur d’accès de savoir comment l’accès au réseau est utilisé, et plus encore de le contrôler, explique-t-il. Cela pose problème aux services de police et à d’autres, qui aimeraient qu’un fournisseur d’accès exerce un contrôle, de sorte qu’Internet ne puisse jamais servir de vecteur à des activités illégales comme le piratage de films ou la pédocriminalité. Mais je suis prêt à admettre qu’il y aura toujours des criminels pour commettre des actes répréhensibles, et que la police ne pourra pas tous les réprimer. J’accepte ce sacrifice.”

On entendra un son de cloche aux antipodes de cette philosophie dans la petite ville de Wuzhen, près de Shanghai, qui chaque automne est vidée de ses habitants pour recevoir des grands patrons de la tech, des chercheurs et des responsables politiques venus assister à une réunion pompeusement nommée “Conférence mondiale de l’Internet”. Ce forum a été créé par l’Administration chinoise du cyberespace en 2014, un an après l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping. Une rangée de drapeaux internationaux accueille les visiteurs – en écho à l’ambition de Xi de créer une “communauté d’avenir partagé dans le cyberespace”.

De grands noms des hautes technologies, du patron d’Apple, Tim Cook, à celui de Qualcomm, Steve Mollenkopf, sont intervenus à Wuzhen, apportant ainsi leur caution à l’initiative du président chinois. Mais, ces dernières années, la participation étrangère a diminué alors que la guerre technologique sino-américaine s’intensifie et que les patrons craignent de trop se rapprocher de Pékin.

Par-delà la grande muraille électronique

Au début des années 1990, les autorités chinoises ont lancé la construction de leur fameuse “grande muraille électronique”, un dispositif de contrôle du Net qui filtre l’accès aux sites étrangers interdits – de Google au New York Times –, empêche les citoyens d’organiser en ligne des manifestations de masse et bloque les contenus politiquement sensibles.

Ces mécanismes de contrôle s’appuient sur des armées de censeurs employés par le gouvernement, mais aussi par les entreprises technologiques privées comme Baidu et Tencent. Si techniquement n’importe qui peut créer son propre site Web de n’importe où dans le monde à partir d’un simple ordinateur et d’une connexion Internet, les internautes chinois, eux, doivent obtenir un permis délivré par les autorités. Les opérateurs de télécoms et les hébergeurs sont également tenus d’aider la police à repérer les “délits”. Qualifier le président Xi de “pain à la vapeur” dans un groupe de discussion privé est ainsi passible de deux ans de prison.

Malgré cela, l’Internet chinois n’arrive pas totalement à bloquer les contenus jugés sensibles ou subversifs par les autorités. “Les mailles du réseau mondial restent encore trop lâches pour les censeurs chinois, et ils ont consacré beaucoup d’argent et d’énergie à les resserrer, mais si l’on pouvait éliminer presque entièrement ces problèmes avec un procédé technique plus automatisé, comme le New IP, par exemple, ils trouveraient cela formidable”, souligne James Griffiths, auteur de The Great Firewall of China. How to Build and Control an Alternative Version of the Internet [“Le Grand pare-feu chinois. Comment construire et contrôler une autre version d’Internet”, non traduit en français].

New IP, vraiment indispensable ?

Richard Li, directeur scientifique de Futurewei, le département R&D de Huawei situé en Californie, coordonne le projet du nouveau protocole IP. Il travaille avec des ingénieurs de Huawei établis en Chine ainsi qu’avec les opérateurs publics chinois de télécoms, China Mobile et China Unicom, avec l’appui officiel de Pékin, pour mettre au point les spécifications techniques et élaborer des standards.

Nous avons tenté de le joindre pour l’interroger sur le New IP, mais Huawei ne l’a pas autorisé à expliquer le projet plus en détail et a publié un communiqué : “Le New IP vise à fournir de nouvelles solutions à la technologie du protocole IP, capables de prendre en charge […] des applications futures comme l’Internet of Everything (IoE) [une étape supplémentaire après l’Internet classique, celui des réseaux puis celui des objets connectés], les communications holographiques et la télémédecine. Les ingénieurs et chercheurs du monde entier sont les bienvenus s’ils souhaitent participer et contribuer à la recherche et à l’innovation du New IP.”

Selon les détracteurs du projet, les données techniques présentées dans le descriptif du New IP sont soit fausses soit imprécises et constituent “une solution en recherche d’un problème”. Ils soulignent que le système actuel d’adressage IP est adapté aux besoins, même au regard de l’évolution galopante du numérique. “Tout le génie du système provient de la façon dont Internet s’est développé à partir de composants de base modulables et faiblement couplés entre eux”, estime ainsi Alissa Cooper, présidente de l’Internet Engineering Task Force (IETF), organisme américain chargé d’élaborer des standards Internet.

En novembre, M. Li a présenté son projet à un petit groupe lors d’une réunion de l’IETF à Singapour, à laquelle participait Mme Cooper. “L’infrastructure actuelle est à des années-lumière de ce que l’on trouve dans la proposition du New IP, qui repose sur un type d’architecture descendante monolithique et cherche à coupler fermement les applications au réseau. C’est exactement ce qu’Internet a été conçu pour ne pas être”, commente-t-elle.

Élargir le crédit social

Pour l’utilisateur lambda, cela pourrait avoir de lourdes conséquences. “À partir du moment où l’on donne la haute main à des opérateurs publics de télécoms, on peut contrôler non seulement l’accès à un certain type de contenus en ligne et surveiller ces derniers, mais aussi contrôler toutes les connexions d’un appareil donné à un réseau”, souligne un délégué britannique de l’UIT. Or, poursuit-il, la Chine a déjà engagé la mise en place d’un système de crédit social pour évaluer les comportements de ses citoyens en ligne comme dans la vraie vie, et comptabiliser leurs “écarts de conduite” passés. “Ainsi, si le crédit social d’un individu passe sous un certain seuil parce qu’il a trop publié sur les réseaux sociaux, on pourrait très bien bloquer l’accès de son téléphone au réseau.”

Les opérateurs téléphoniques chinois possèdent une mine de données sur leurs abonnés. Pour obtenir un numéro de téléphone ou une connexion Internet, les utilisateurs sont légalement obligés de se déclarer sous leur vrai nom et leur identité réelle – données auxquelles peuvent accéder d’autres entreprises, comme les banques. La loi chinoise sur la cybersécurité contraint également tous les “opérateurs de réseau”, y compris les compagnies de télécommunications, de conserver des “historiques de connexion” – sans que l’on sache très bien ce que cela recouvre.

Bilel Jamoussi, chef du département des groupes d’études au Bureau de normalisation des télécommunications de l’UIT, estime qu’il n’est pas du ressort de l’UIT de chercher à savoir si les propositions de nouvelle architecture Internet sont “descendantes” ou si elles risqueraient d’être utilisées abusivement par des États autoritaires. “Tout ce que l’on construit est toujours à double tranchant, soupire-t-il. On peut utiliser n’importe quoi en bien ou en mal, et c’est la décision souveraine de chaque État membre.”

Tout le monde ne voit pas forcément la volonté de Pékin d’intégrer davantage de contrôles à l’infrastructure du réseau comme un problème – estimant que c’est tout simplement le prochain chapitre de l’évolution d’Internet. “Internet était censé être une infrastructure neutre, mais c’est devenu un outil de contrôle politisé. Son infrastructure est de plus en plus utilisée à des fins politiques – comme vecteur de répression économique et physique des individus –, comme nous l’avons constaté au Cachemire, en Birmanie, et à travers les révélations de Snowden”, rappelle Niels ten Oever, ancien délégué néerlandais à l’UIT. “Pour moi, la question fondamentale est ailleurs : comment construire un réseau public sur une infrastructure privée ? C’est le problème qui nous occupe. Quel est le rôle de l’État et quel est celui des acteurs privés ?”

Une troisième voie possible pour les démocraties

Selon lui, si les entreprises conçoivent des technologies, c’est d’abord pour gagner de l’argent. “Internet est dominé par des entreprises américaines, qui récupèrent tous les flux de données. C’est un pouvoir qu’elles tiennent à conserver, naturellement, poursuit-il. La répression chinoise nous terrifie, et la façon dont nous caricaturons les Chinois frise le racisme impérialiste. Pourtant, le fait est que la gouvernance actuelle d’Internet ne marche pas. Il y a de la place pour un autre modèle.”

“Le risque, c’est que si nous ne parvenons pas à trouver une troisième voie – un modèle capable de rendre le pouvoir aux utilisateurs, d’accroître la démocratie et la transparence en ligne, et de réduire les pouvoirs des grosses entreprises technologiques et des services de sécurité des gouvernements –, alors de plus en plus de pays préféreront opter pour le modèle chinois, plutôt que de gérer les retombées de l’échec de celui de la Silicon Valley”, écrit Griffiths dans The Great Firewall of China.

Aujourd’hui, la “Déclaration d’indépendance du cyberespace” – la charte d’Internet – semble de plus en plus dépassée. Ce manifeste, rédigé en 1996 par John Perry Barlow, cofondateur de l’ONG américaine Electronic Frontier Foundation (EFF) et parolier du groupe Grateful Dead, était un appel aux armes : “Gouvernements du monde industriel, géants fatigués de chair et d’acier, je viens du cyberespace, nouveau foyer de l’esprit, commençait ce manifeste. Au nom de l’avenir, je vous demande, à vous qui êtes du passé, de nous laisser tranquilles. Vous n’êtes pas les bienvenus parmi nous. Vous n’avez aucun droit de souveraineté sur nos lieux de rencontre.”

Cette vision nous ramène à une époque où les capitalisations boursières de milliers de milliards de dollars du secteur technologique n’existaient pas. Tout espoir n’est pourtant pas perdu, et peut-être y a-t-il bien une troisième voie, autre que nos deux Internet actuels. “Ce qui nous différencie aujourd’hui de la Chine, c’est que l’opinion occidentale peut encore se mobiliser et avoir voix au chapitre. Il revient en grande partie aux législateurs de protéger la démocratie à l’ère de la surveillance, qu’elle soit dictée par les forces du marché ou par un régime autoritaire, fait valoir Shoshana Zuboff.

“Le géant endormi de la démocratie recommence enfin à bouger, les législateurs se réveillent, mais ils doivent sentir la pression de l’opinion. Nous avons besoin d’un Web occidental qui ouvre sur un avenir numérique compatible avec la démocratie. C’est à cela que nous devrons nous attacher dans la décennie à venir.”

Madhumita Murgia et Anna Gross

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19 avril 2020

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