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Jours tranquilles à Paris

10 novembre 2019

Paris : les Tulipes de Jeff Koons ont été taguées

tulipes

La sculpture de l’artiste américain a été la cible d’un graffeur vandale. Une enquête est ouverte.

Par Céline Carez

Qui a tagué le bouquet de Tulipes géantes de l'artiste américain Jeff Koons? Qui a écrit « 11 Trous du c… » sur cette sculpture que le philosophe Yves Michaud avait précédemment qualifié de « Onze anus colorés montés sur tiges »?

Une enquête pour « dégradations de biens publics par tags » a été ouverte et confiée au commissariat de police du VIIIe. La DR-PP (direction du Renseignement de la préfecture de police de Paris) a été également été sollicitée.

De son côté, la Ville de Paris, propriétaire de l'oeuvre haute de 12 mètres qui trône dans les jardins devant le Petit Palais, a porté plainte. Et envoyé en express ses services de nettoyage pour faire disparaître l'outrage.

Un cadeau des Etats-Unis

La découverte remonte à ce jeudi. A 16 h 30, des policiers en patrouille remarquent la présence du tag tracé au feutre rouge sur la plaque en bas du « Bouquet ».

Cette oeuvre, représentant une main tenant des tulipes multicolores, inaugurée en grande pompe le 4 octobre dernier, est un cadeau des Etats-Unis à la Ville de Paris après les attentats de 2015-2016. L'oeuvre avait créé une polémique.

En janvier 2018, une trentaine de personnalités politiques, artistiques, professionnels du marché de l'art avaient signé une tribune « Non au cadeau de Jeff Koons ». Le collectif y dénonçait de l'opportunisme.

Ce vendredi, au commissariat du VIIIe, les policiers en charge de l'enquête, exploraient le cercle des détracteurs de l'artiste.

Jeanne d'Hauteserre choquée

Ce vendredi après-midi, Jeanne d'Hauteserre, la maire (LR) du VIIIe, s'est dite « choquée » et a qualifié de « désagréable » ce vandalisme sur son arrondissement. « C'est d'une vulgarité ! », a-t-elle lâché. Et de préciser : « qu'on aime ou qu'on n'aime pas cette sculpture contemporaine, on n'a pas à dégrader une oeuvre sur la voie publique qui de plus est un cadeau des Etats-Unis, pays ami ».

plug

Jeanne d'Hauteserre rapproche la polémique des Tulipes de Jeff Koons de celle du « Plug anal ». Cette oeuvre monumentale, de son vrai nom « Tree » (NDLR : arbre, en anglais), de l'Américain Paul McCarthy, avait été installée dans l'arrondissement voisin, place Vendôme (Ier) en octobre 2014. L'oeuvre avait été vandalisée, dégonflée.

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9 novembre 2019

La Belle Epoque - vu ce soir

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Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d'un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l'époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour...

Très bon film. J'ai bien aimé.

9 novembre 2019

Milo Moiré

milo57

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9 novembre 2019

Trente ans après la chute du mur de Berlin, l’héritage de la réunification continue de fragmenter l’identité allemande

mur berlin

Par Thomas Wieder, Berlin, correspondant

La revendication d’une identité distincte de celle de l’Ouest est de plus en plus présente à l’Est où une majorité d’Allemands se considèrent comme des citoyens de seconde zone.

C’est un mur de 3 mètres de haut et 100 mètres de long, bordé d’un côté par un ruisseau et de l’autre par une petite route de campagne. A l’endroit du cours d’eau, un écriteau indique que celui-ci servait jadis de tracé à la frontière séparant la République fédérale d’Allemagne (RFA) et la République démocratique allemande (RDA). Sur la route, on pouvait encore voir, il y a quelques jours, une série d’affiches électorales accrochées aux lampadaires ou posées à même le sol. Toutes étaient à l’effigie du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), en campagne pour les élections régionales du 27 octobre en Thuringe.

Toutes évoquaient la « révolution pacifique » de 1989, dont l’Allemagne, cet automne, célèbre le trentième anniversaire. L’occasion pour l’AfD de se présenter comme le porte-parole des Allemands de l’Est en colère, de dénoncer les engagements non tenus de la réunification et de promettre d’« achever le tournant » amorcé en 1989. L’un des slogans du parti d’extrême droite : « Aujourd’hui comme hier : la liberté plutôt que le socialisme ».

Klaus Grünzner et Marcel Zapf ne s’en ­cachent pas : ils sont atterrés par la façon dont le parti d’extrême droite instrumentalise l’histoire de l’Allemagne à des fins électoralistes. Les deux hommes ont grandi de part et d’autre de ce mur de béton qui, de 1966 à 1989, coupait en deux Mödlareuth, village de 40 habitants surnommé le « petit Berlin » au temps de la guerre froide et où s’est rendu le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo jeudi 7 novembre, deux jours avant de participer aux cérémonies du 30e anniversaire de la chute du Mur dans la capitale allemande.

Les deux Allemagnes ont parfois tant de mal à se comprendre

Aujourd’hui, Klaus Grünzner est le maire de Töpen, la partie bavaroise de Mödlareuth jadis en Allemagne de l’Ouest ; Marcel Zapf, lui, est le maire de Gefell, la moitié du village autrefois en RDA et désormais dans le Land de Thuringe. De sensibilité conservatrice, les deux hommes reconnaissent volontiers que des erreurs ont pu être commises lors de la réunification. Mais ils ne comprennent pas qu’un parti comme l’AfD puisse en faire son fonds de commerce électoral, ni que, dans l’espace public, les discours négatifs l’emportent parfois sur les jugements positifs. Surtout, ils s’inquiètent de constater que, trente ans après, les deux Allemagnes ont parfois tant de mal à se comprendre.

Pour les deux maires, en effet, l’histoire a définitivement tranché : « Il faut se souvenir de ce qu’était notre vie à l’époque. Ici, nous avons été élevés avec l’idée que nos voisins de l’Ouest, de l’autre côté du Mur, étaient les méchants. Bien sûr, la réunification a pu déstabiliser. Mais à trop parler des ratés, certains oublient l’essentiel, à savoir cette liberté que nous avons gagnée, nous, les gens de l’Est », explique Marcel Zapf. Klaus Grünzner, lui, se souvient de « la joie incroyable » qui a explosé le 9 décembre 1989 quand, un mois après celui de Berlin, le mur de Mödlareuth s’est ouvert à son tour. Un mur dont 100 mètres (sur 700) ont été conservés en guise de mémorial. Un mur dont le vestige, selon les deux maires, devrait inciter les quelque 80 000 visiteurs de passage chaque année à Mödlareuth à se féliciter du chemin parcouru plutôt qu’à ruminer les frustrations nées de la réunification.

Comme tous les ans à l’approche du Jour de l’unité allemande, célébré le 3 octobre depuis 1990, la plupart des médias ont épluché les statistiques afin de brosser un comparatif entre les « deux » Allemagnes. Comme d’habitude, les mêmes chiffres ont donné lieu à des interprétations contrastées. A l’instar du taux de chômage, certains journaux se ­contentant d’observer que celui-ci reste aujourd’hui plus élevé à l’Est (6,6 %) qu’à l’Ouest (4,7 %), l’ex- RDA ayant perdu une bonne partie de ses forces vives. D’autres ont opté pour une lecture plus positive, soulignant que l’écart entre les deux parties de l’Allemagne s’est considérablement réduit en quinze ans. En 2005, le taux de chômage était ainsi de 18,7 % à l’Est et de 9,9 % à l’Ouest.

MOINS DE 40 % DES ALLEMANDS DE L’EST CONSIDÈRENT AUJOURD’HUI LA RÉUNIFICATION COMME UN SUCCÈS, UN TAUX QUI N’ATTEINT PAS 20 % CHEZ LES MOINS DE 40 ANS ; ET MOINS DE LA MOITIÉ DES HABITANTS DES NOUVEAUX LÄNDER SE DISENT ­SATISFAITS DU FONCTIONNEMENT DE LA DÉMOCRATIE

Sans surprise, ce sont les dynamiques positives, plutôt que les disparités persistantes, que le délégué du gouvernement fédéral chargé des nouveaux Länder a choisi de mettre en lumière, le 25 septembre, lors de la présentation de son « Rapport annuel sur l’état de l’unité allemande ». Lors de sa traditionnelle conférence accompagnant la parution de ce document d’une grosse centaine de ­pages, le titulaire du poste, Christian Hirte, membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), a dressé le même constat que les fois précédentes : « La situation de l’Est est bien plus positive que ne l’est sa réputation (…). L’économie et la société [y] sont dans un bien meilleur état que ce qu’on pouvait attendre et imaginer il y a trente ans. »

Huit jours plus tard, c’est pourtant un discours à la tonalité légèrement différente qu’a prononcé Angela Merkel à l’occasion des ­cérémonies officielles du Jour de l’unité allemande, qui avaient lieu, cette année, à Kiel (Schleswig-Holstein), au bord de la Baltique. « En vingt-neuf ans, les succès enregistrés sont extraordinaires (…). Mais nous savons que ce n’est là qu’une partie de la vérité. Car le bilan des vingt-neuf années de réunification, c’est aussi le fait qu’une majorité d’Allemands de l’Est ont le sentiment d’être des citoyens de seconde classe au sein de la République fédérale, comme le montrent les sondages », a rappelé la chancelière, avant de citer les chiffres suivants : moins de 40 % des Allemands de l’Est considèrent aujourd’hui la réunification comme un succès, un taux qui n’atteint pas 20 % chez les moins de 40 ans ; et moins de la moitié des habitants des nouveaux Länder se disent ­satisfaits du fonctionnement de la démocratie.

Persistance de certains écarts

Comment expliquer un tel sentiment ? Il y a d’abord la persistance de certains écarts, que le temps n’a pas comblés et qui nourrissent les inquiétudes et les impatiences des Allemands de l’Est : les déséquilibres entre les ­salaires, inférieurs en moyenne de 15 % à l’Est, ou encore le fait que, vingt-neuf ans après la réunification, seules 37 des 500 plus grandes entreprises du pays ont leur siège à l’Est.

Ces disparités, et la façon dont elles sont vécues, sont au cœur des travaux de l’historien Ilko-Sascha Kowalczuk, qui vient de publier un passionnant ouvrage sur le « processus de réunification » dans lequel il montre « comment l’Allemagne de l’Est est devenue une partie de la République fédérale » (Die Übernahme, « La prise de contrôle », en français, C. H. Beck, non traduit). Etudes d’opinion à l’appui, il ­observe que deux perceptions a priori contradictoires cohabitent bien souvent chez le même individu : « Quand on demande aux ­Allemands de l’Est s’ils sont satisfaits de leur condition personnelle, c’est-à-dire en tant qu’individus, les deux tiers environ répondent oui. En même temps, ils sont de plus en plus nombreux à dire que ça ne va pas aussi bien que ce qu’ils avaient imaginé il y a trente ans. »

Sentiment de déclassement

Pour comprendre ce qui nourrit ce sentiment de déclassement, il faut remonter aux premiers temps de la réunification. A la joie immense de la fin 1989 ont succédé les attentes immenses de l’année 1990, puis les premières désillusions. Celles-ci sont apparues après quelques mois seulement, quand les Allemands de l’Est ont réalisé qu’avant de profiter des « paysages florissants » promis par le chancelier Helmut Kohl en juillet 1990, la réunification allait d’abord chambouler leur vie, brouiller leurs repères et bousculer leurs certitudes. « En 1994, seuls 18 % des quelque 10 millions d’actifs est-allemands avaient le même poste qu’à la veille de la réunification, alors que le chômage, lui, a explosé », passant de 10 % à 16 % de la population active sur la même période, rappelle M. Kowalczuk.

Plus de deux décennies se sont écoulées ­depuis. Le chômage de masse des années 1990 n’est plus qu’un mauvais souvenir pour une majorité d’Allemands de l’Est, tandis que certains bassins d’emploi de l’ouest du pays – comme en Sarre ou en Rhénanie-du-Nord-Westphalie – connaissent des situations plus préoccupantes que nombre de ­territoires d’ex-RDA. Les chiffres ne reflètent cependant qu’une partie de la réalité et, outre les courbes et les diagrammes, c’est la forme concrète prise au quotidien par la ­réunification qui a laissé les traces les plus douloureuses. Parfois jusqu’à aujourd’hui, comme le montrent les débats sur le rôle de la Treuhand, ce fantôme des années 1990 revenu hanter l’actualité allemande à la faveur du 30e anniversaire de la chute du Mur.

Créée en 1990 et dissoute en 1994, la Treuhand fut l’agence chargée de privatiser l’économie de l’ex-RDA. Son nom est devenu le symbole de la transition souvent brutale du socialisme au capitalisme. Il sert aussi de « lieu de mémoire » négatif à ceux qui, depuis cette époque, voient la réunification davantage comme une annexion ou une entreprise de spoliation. Les débats politiques rejoignent ici les enjeux mémoriels. Ainsi, il n’est pas anodin que les deux partis qui prétendent défendre les intérêts des Allemands de l’Est, Die Linke, héritier du Parti socialiste unifié (SED) de RDA, d’un côté, et l’AfD de l’autre, aient récemment demandé l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur le rôle de la Treuhand.

Cette démarche s’inscrit dans un double calendrier : historique d’abord, avec l’ouverture en cours des 45 kilomètres d’archives de cette institution qui privatisa plus de 13 000 entreprises ; électoral ensuite, Die Linke et l’AfD ayant opportunément déposé leur demande de commission d’enquête au printemps, à quelques semaines de trois scrutins régionaux en ex-Allemagne de l’Est (Brandebourg, Saxe et Thuringe).

Débats sur la Treuhand

Les débats sur la Treuhand – à laquelle plusieurs reportages et documentaires ont été consacrés ces derniers mois en Allemagne – sont révélateurs d’un changement de perspective mémorielle. Au lendemain de la réunification, les années 1990 et 2000 furent avant tout celles de la découverte de l’histoire de la RDA, rendue possible notamment par l’accès aux archives de la Stasi, l’ancienne police politique du régime. Mais le temps avançant, le regard s’est lui aussi ­déplacé en aval, de sorte qu’après la période de la RDA celle de la réunification est devenue à son tour un objet d’étude et un nouveau terrain de controverses.

Ce changement de focale explique en partie pourquoi les thèmes qui dominent le débat public en cette année du 30e anniversaire de la chute du Mur ne sont pas tout à fait les ­mêmes qu’il y a cinq ou dix ans. Certes, l’approche des commémorations a donné lieu, comme les fois précédentes, à une avalanche de publications, d’expositions et d’émissions sur l’histoire de l’Allemagne de l’Est et la « révolution pacifique » de 1989. Mais les avancées de l’historiographie autant que l’évolution du climat politique dans les nouveaux Länder, marqué par la percée de l’AfD, ont fait émerger de nouvelles problématiques.

« Déséquilibres criants »

Parmi elles, la question de l’inégale représentation des Allemands de l’Est et de l’Ouest dans les postes de pouvoir du pays est sans doute celle qui a été la plus fortement mise en lumière ces derniers temps. Vingt-neuf ans après la réunification, « les déséquilibres restent criants », observe ainsi Raj Kollmorgen, professeur de sociologie à l’université de Zittau-Görlitz (Saxe), auteur de travaux de ­référence sur la question. Alors que les Allemands de l’Est – définis ici comme les personnes nées et/ou ayant grandi jusqu’à l’âge adulte dans les nouveaux Länder – représentent environ 17 % de la population totale, ils ne sont que 3 % dans les conseils d’administration des trente plus grandes entreprises allemandes et 2 % dans la haute magistrature, tandis qu’aucun d’entre eux n’est représenté parmi les quelque 80 présidents ou recteurs d’université du pays.

Masquée par quelques contre-exemples éclatants, à commencer par celui d’Angela Merkel, née à Hambourg, en RFA, en 1954, mais dont les parents se sont installés en RDA alors qu’elle n’avait que quelques semaines, cette sous-représentation des Allemands de l’Est au sein des élites du pays « prendra nécessairement très longtemps pour être comblée », explique Raj Kollmorgen. Or, il s’agit d’un des facteurs majeurs accréditant l’idée selon ­laquelle une barrière empêcherait les Ossis (Allemands de l’Est) d’appartenir à la même classe que ceux de l’Ouest. Politiquement, le thème est sensible. L’AfD l’a bien compris : aux dernières élections régionales, le parti d’extrême droite a habilement articulé l’affrontement peuple-élites et l’opposition Est-Ouest, choisissant de transformer un vieux problème social en nouvel enjeu identitaire.

« Prédateurs »

Ce choix de l’AfD d’appuyer sur les plaies de la réunification, en suggérant que les Allemands de l’Ouest continueraient de tenir ­délibérément sous tutelle ceux de l’Est, a fait l’objet de nombreuses réfutations, ces derniers temps, outre-Rhin. Plusieurs études ont ainsi montré qu’un grand nombre de dirigeants du parti d’extrême droite se présentant comme les porte-voix du « peuple » de l’Est avaient en réalité fait l’essentiel de leur carrière à l’Ouest. A l’instar d’Alexander Gauland, le coprésident de l’AfD, ou de Björn Höcke, son chef en Thuringe, où, le 27 octobre, le parti est arrivé à la deuxième place derrière Die Linke avec 23,4 % des voix. De ce point de vue, le parcours de ces responsables politiques ressemble à s’y méprendre à celui des chefs d’entreprise venus de RFA pour ­diriger les anciennes sociétés de RDA après la réunification, à ceux-là mêmes que les dirigeants de l’AfD dépeignent comme des ­« prédateurs » quand ils font campagne dans les nouveaux Länder.

Pour expliquer cette sous-représentation, certains chercheurs avancent enfin que la responsabilité n’en incombe pas ­nécessairement aux dirigeants venus de l’Ouest. « Beaucoup d’Allemands de l’Est se sont mis hors jeu en refusant de participer à la course au pouvoir au nom de certaines valeurs ou parce qu’ils ont choisi la sécurité plutôt que le goût du risque », explique ainsi Raj Kollmorgen.

Cette réflexion du sociologue fait écho à une problématique plus large, mais de plus en plus souvent mise en avant dans les débats sur la réunification allemande : l’affirmation nette, à l’Est, d’identités distinctes de celles de l’Ouest. Le phénomène prend plusieurs formes. La plus connue est la volonté de sauvegarder un patrimoine – monuments ou simples objets du quotidien – hérité de l’époque de la RDA. Dans son livre Le Pays disparu (Gallimard, « Folio Histoire », 480 pages, 9 euros), l’historien Nicolas Offenstadt, ­professeur à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, explique que cette distance vis-à-vis de « l’iconoclasme » des années 1990 ne doit pas être lue comme « une réaction infantile face aux difficultés de l’unification » ou au « mépris souvent affiché par les Wessis [Allemands de l’Ouest] » à l’égard des Allemands de l’Est, mais davantage comme la volonté de se « réapproprier un passé » en l’inscrivant dans une « continuité biographique ».

« Ce beau récit s’est fissuré »

Pour Raj Kollmorgen, le cas du patrimoine illustre un phénomène plus large : le passage à une nouvelle phase mémorielle concernant le rapport de la société allemande aux événements de 1989-1990. « La vingtaine d’années qui a suivi la chute du Mur a été dominée par un récit héroïque. On était passé de la nuit à la lumière, l’Ouest avait gagné, la démocratie avait triomphé et l’économie de marché l’avait emporté. Depuis une dizaine d’années, ce beau récit s’est fissuré, explique le sociologue. D’un côté, on a entrepris une relecture de l’histoire de la République démocratique allemande, plus nuancée et mettant en avant certaines réalisations, en matière de politique familiale par exemple. De l’autre, on a commencé à questionner la façon dont s’est opérée la réunification, en se rendant compte que, s’ils avaient beaucoup gagné, les Allemands de l’Est ont également beaucoup payé. »

De ce point de vue, la tentative d’essentialisation par l’AfD d’une « identité » est-allemande irréductible à celle de l’Ouest n’est que l’expression extrême d’un phénomène diffus, mais dont la réalité est incontestable : les Allemands de l’Est sont de plus en plus visibles dans le débat public, la montée de l’extrême droite ayant eu à ce niveau-là un « effet positif », selon Raj Kollmorgen : « Celui de braquer les projecteurs sur une partie du pays à laquelle on s’intéressait moins et que l’on regardait de façon souvent assez caricaturale. »

Double héritage de la guerre froide et de la réunification

Cette évolution est très nette chez Angela Merkel. Pendant très longtemps, la chancelière allemande a scrupuleusement évité de se présenter comme une Ossi, au risque de passer pour indifférente au sort de ses concitoyens d’ex-RDA, ce dont l’AfD a, une fois de plus, parfaitement su jouer en l’accusant de « trahison ». Un tournant a eu lieu en début d’année, quand Mme Merkel a accordé un grand entretien à l’hebdomadaire Die Zeit, se faisant interroger pour l’occasion par Jana Hensel, journaliste et écrivaine née en RDA en 1976 et considérée comme porte-voix de cette génération d’Allemands de l’Est marqués par l’héritage de la réunification.

Mercredi 6 novembre, à trois jours de l’anniversaire de la chute du Mur, Angela Merkel a franchi un pas supplémentaire, en se confiant cette fois au Spiegel en des termes qu’elle n’avait jamais employés. Reconnaissant que « tout est allé très vite » et que « des fautes » ont été commises après le « tournant » de 1989. Admettant que « pour les Allemands de l’Est d’une certaine génération, l’existence qui a suivi la “révolution pacifique”, bien que libre, ne fut pas pour autant facile ». Et rendant un vibrant hommage à la « bravoure des citoyens de RDA » lors de la chute du Mur, « à une époque où tout le monde en Allemagne de l’Ouest ne faisait pas preuve d’un grand courage ». Des propos qui collent incontestablement à un certain air du temps, en ce trentième anniversaire qui rappelle combien le double héritage de la guerre froide et de la réunification continue de fragmenter l’identité allemande.

9 novembre 2019

Laetitia Casta

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9 novembre 2019

La nouvelle affaire Polanski : une Française l’accuse de viol

 

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Valentine Monnier assure que le cinéaste l’a violée en 1975. Plusieurs témoins nous confirment son récit. C’est la première Française à accuser ainsi le réalisateur, qui conteste les faits.

Elle s'est tue pendant quarante-quatre ans. Et puis, elle a écrit un texte. Un « cri », dans lequel elle dénonce : « En 1975, j'ai été violée par Roman Polanski. Je n'avais aucun lien avec lui, ni personnel, ni professionnel et le connaissais à peine, décrit Valentine Monnier. Ce fut d'une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad (Suisse). Il me frappa, roua de coups jusqu'à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d'avoir 18 ans. »

Dans ces lignes, cette photographe, qui a été mannequin à New York et a joué dans quelques films, comme « Le Bar du téléphone » ou « Trois hommes et un couffin » explique que c'est la sortie au cinéma du « J'accuse » de Polanski, en salles le 13 novembre, qui lui impose de parler.

Mi-septembre, Valentine Monnier nous contacte pour publier son texte. Ses accusations sont graves. Elle n'a jamais déposé plainte et les faits sont prescrits. Depuis 2017, encouragée par le scandale Weinstein, Valentine a raconté son histoire dans des lettres à la police de Los Angeles, à Brigitte Macron, Franck Riester et Marlène Schiappa… Elle a reçu quelques réponses que nous avons pu consulter.

Marlène Schiappa lui répond notamment : « Ces faits sont aujourd'hui prescrits pour la justice française, et il m'est impossible d'intervenir dans des procédures judiciaires engagées dans un autre pays. Je souhaite néanmoins témoigner de mon soutien entier à l'égard de votre démarche courageuse. »

« Le viol est une bombe à retardement »

Lorsqu'on la rencontre, cette femme réfléchie et directe sait que son initiative est délicate. Elle nous explique alors les raisons de son long silence. Ou comment, au choc, ont succédé l'instinct de survie, le déni, puis la reprise de conscience. « Le délai de réaction ne vaut pas oubli, le viol est une bombe à retardement, explique-t-elle. La mémoire ne s'efface pas, elle se fait fantôme et vous poursuit, vous altère insidieusement. Le corps finit souvent par relayer ce que l'esprit a relégué, jusqu'à ce que l'âge ou un événement vous remette en face du souvenir traumatique. »

Depuis quelques mois, cet événement a un nom : « J'accuse ». Dans ce film, Polanski met en scène l'une des erreurs judiciaires les plus célèbres de l'histoire française. Et a pu comparer, dans une interview, l'acharnement dont a été victime Dreyfus à celui que lui-même aurait subi… Lui qui est poursuivi par la justice américaine depuis 1977 pour avoir violé une mineure de 13 ans. « Est-ce tenable, sous prétexte d'un film, sous couvert de l'Histoire, d'entendre dire J'accuse par celui qui vous a marquée au fer, alors qu'il vous est interdit, à vous, victime, de l'accuser? », interroge Valentine.

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« Attention, vous rappelez quelqu'un à Roman »

Valentine Monnier nous raconte alors ce qui se serait passé ce soir d'hiver 1975. Après avoir obtenu son bac dans un lycée privé parisien, elle profite d'une année sabbatique pour sortir et faire la fête. Cette fille d'industriels alsaciens rencontre une jeune fille qui lui propose d'aller skier en Suisse, avec des amis, chez Roman Polanski. Dont elle sait alors seulement qu'il a réalisé « Rosemary's Baby » en 1968 et que sa femme, Sharon Tate, a été sauvagement assassinée l'année suivante. Passionnée de ski, Valentine accepte.

Ce chalet, où elle partage sa chambre avec son amie, abrite aussi Gérard Brach, fidèle scénariste du réalisateur, sa femme, le cinéaste bien sûr, et Hercules Bellville, son assistant. Qui, énigmatique, glisse à Valentine : « Attention, vous rappelez quelqu'un à Roman »… Après une première nuit, Valentine part skier avec le cinéaste et certains de ses amis dans une ambiance « bon enfant ». Jusqu'à ce que Polanski, seul sur le télésiège avec elle, lui demande : « Do you want to fuck ? » (NDLR : Est-ce que tu veux b… ?). La jeune femme répond « Non » et la conversation tourne court.

Le soir, Valentine dîne dans un restaurant d'altitude avec Roman Polanski, celui-ci lui ayant proposé de participer à une descente aux flambeaux. Une fois en bas de la piste, le réalisateur propose de repasser au chalet, avant de retrouver son groupe d'amis dînant de leur côté dans la station. Valentine rejoint sa chambre, se change. Quand Polanski l'appelle à l'étage. « La vie ne m'avait pas encore formée à me méfier », se souvient-elle. Mais une fois arrivée sur le palier, celui-ci, nu, se jette sur elle, la frappe, lui arrache ses vêtements, tente de lui faire avaler un cachet et la viole.

« J'étais totalement sous le choc, assure Valentine Monnier. Je pesais 50 kg, Polanski était petit, mais musclé et, à 42 ans, dans la force de l'âge : il a pris le dessus en deux minutes ». Valentine se souvient de sa peur de mourir. « Je me suis dit : C'est Roman Polanski, il ne peut prendre le risque que cela se sache, alors il devra me tuer ». Puis, après l'agression, des excuses du réalisateur en pleurs. À qui, terrifiée, elle promet de ne rien dire. Elle se rappelle avoir aperçu, en redescendant, certains occupants du chalet, « comme des ombres silencieuses », et quitté la maison. Valentine a ensuite « trouvé refuge » chez un ami de Polanski.

« Il a pris soin de moi », commente celle qui, depuis 1975, a gardé en mémoire le nom de ce « chevalier blanc ». Sans jamais le revoir, comme elle n'a plus jamais croisé ceux qu'hébergeait alors le réalisateur - à l'exception de Gérard Brach qui, des années plus tard, « s'est présenté à (elle) pour lui exprimer ses remords. »

« Un récit très violent, très effrayant »

Cette nuit à Gstaad, Valentine ne l'a racontée que quelques mois plus tard à sa meilleure amie Isabelle S., puis à celui qui deviendra son petit ami pendant quatre ans. Aujourd'hui, les deux se rappellent très bien de ses confidences. Isabelle rapporte un « récit très violent, très effrayant » et l'ancien fiancé son sentiment d'impuissance face à une Valentine qui « un jour, a craqué et raconté l'histoire en larmes. »

En 1993, elle se confiera aussi à son mari, rencontré un an plus tôt : « Ce drame a refait surface dans notre vie à chaque actualité de Polanski », note ce dernier. Vers 2001, la photographe se livre enfin à son frère, Antoine, « épargné » jusqu'alors : « On vient d'une famille assez catho, bourgeoise, tradi… Dans nos milieux, on ne pouvait pas parler de ça », regrette celui-ci.

Tandis que ses proches nous relatent le récit, inchangé, de Valentine depuis 44 ans, nous cherchons à contacter les invités de Polanski ce soir de 1975. Mais Valentine Monnier a oublié le nom de l'amie parisienne. « Le déni n'a pas encore levé tous les black-out », explique-t-elle. Le scénariste Gérard Brach est mort en 2006, sa femme Elizabeth est introuvable et Hercules Bellville, l'assistant du cinéaste, est décédé en 2009. Il y a un mois, Valentine décide alors de contacter, pour la première fois depuis 1975, le « chevalier blanc » de Gstaad. Elle le localise à l'étranger, lui envoie un e-mail et Charles (le témoin a souhaité qu'on utilise un pseudonyme) répond immédiatement : il se souvient d'elle et est prêt à nous parler.

polanski parisien

« Elle m'a dit qu'elle venait d'être brutalement violée »

S'il tient à rester anonyme, Charles, comme nos autres interlocuteurs, signera une attestation et témoignera si l'accusation prenait une tournure judiciaire. « J'ai rencontré Roman Polanski à Gstaad en 1969 ou 1970, nous explique-t-il dans le bureau de son avocat. On est devenus amis, on se fréquentait, on skiait ensemble. J'ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m'a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l'air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu'elle avait un bleu sur la joue. Puis, elle m'a dit qu'elle venait d'être brutalement violée par Polanski. »

« J'ai demandé à Valentine si elle voulait aller voir la police, poursuit Charles. Sous le choc, elle ne savait pas quoi faire. Elle était si jeune et d'un caractère très positif, elle essayait donc de laisser cette expérience horrible derrière elle. » Charles a tout de suite « cru » Valentine Monnier : « Je trouvais que c'était une personne honnête et qui allait de l'avant et je n'avais aucune raison de douter de ce qu'elle me disait. »

Encouragée par le témoignage de Charles, Valentine nous livre alors le nom d'une autre connaissance de Polanski qui l'a aidée ce soir-là. Cet homme, dont elle n'a jamais eu de nouvelles depuis non plus, s'appelle John Bentley et avait loué à l'hiver 1975 à Gstaad le chalet en face de celui du réalisateur. Lorsque nous retrouvons sa trace, cet ancien producteur âgé de 79 ans se rappelle bien de Valentine. « Alors qu'elle séjournait chez Roman, elle a traversé la rue un soir pour venir chez moi et m'a dit qu'elle avait eu un problème avec Polanski, raconte-t-il, par téléphone, puis dans une attestation signée. Elle m'a demandé si je pouvais la protéger. Elle voulait être loin de Roman. Elle avait l'air bouleversée. »

John Bentley assure ne pas se rappeler que Valentine lui ait parlé de « viol ». « Sinon, j'aurais fait quelque chose », jure-t-il. Précisant ensuite : « Roman avait des problèmes psychologiques avec les femmes. Beaucoup de filles tournaient autour de lui dans l'espoir d'avoir un rôle… Valentine était une très jolie fille, mais n'était pas de ce genre-là. »

« Je dénonce le crime sachant qu'il ne peut y avoir de châtiment »

Quarante-quatre ans après s'être réfugiée chez John Bentley puis chez Charles, Valentine Monnier a donc décidé de parler. Une fois pour toutes. « Je ne souhaite plus m'exprimer après, insiste-t-elle. Je dénonce le crime sachant qu'il ne peut y avoir de châtiment, pour tenter d'en finir avec les exceptions, l'impunité. » Si son accusation lui semble nécessaire, c'est parce que Polanski est un emblème : « Les personnes publiques font figure d'exemples. En sacralisant des coupables, on empêche d'autres de mesurer la gravité de leurs actes. »

Joint par notre journal, l'avocat du cinéaste Hervé Témime affirme que « Roman Polanski conteste fermement toute accusation de viol ». « A titre personnel, précise le conseil du réalisateur, je ne peux que constater que les faits allégués datent d'il y a quarante-cinq ans. Qu'ils n'ont, pendant toutes ces longues années, jamais été portés à la connaissance de l'autorité judiciaire ou de M. Polanski. Dans de telles conditions, je déplore gravement la parution, à la veille de la sortie du film, de telles accusations. » LE PARISIEN.

jaccuse

Une photographe française accuse Roman Polanski de l’avoir violée en 1975

Valentine Monnier a déclaré au « Parisien » avoir été frappée et violée à 18 ans par le cinéaste, qui le conteste. Adèle Haenel apporte, vendredi, son soutien à la photographe.

C’est la sortie au cinéma du film J’accuse, consacré à l’affaire Dreyfus, de Roman Polanski, qui l’a décidée à parler. La photographe française Valentine Monnier a affirmé au Parisien que le cinéaste l’avait violée en 1975, une information que le quotidien explique avoir vérifiée auprès de plusieurs témoins. Dans un texte publié par le journal, elle raconte :

« En 1975, j’ai été violée par Roman Polanski. Je n’avais aucun lien avec lui, ni personnel ni professionnel, et le connaissais à peine. (…) Ce fut d’une extrême violence, après une descente de ski, dans son chalet, à Gstaad [Suisse]. Il me frappa, me roua de coups jusqu’à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d’avoir 18 ans et ma première relation seulement quelques mois auparavant. Je crus mourir. »

Les faits, qui sont aujourd’hui prescrits, se seraient déroulés dans le chalet du cinéaste à Gstaad, en Suisse. La Française, qui fut mannequin et actrice dans quelques films, n’a jamais déposé plainte.

Adèle Haenel, en tournée en Suède et en Norvège pour la promotion du film de Cécile Sciamma Portrait de la jeune fille en feu, a déclaré au Monde, vendredi : « Je soutiens Valentine Monnier pour son témoignage bouleversant, courageux et précis, je suis en soutien total. »

L’actrice, deux fois césarisée, avait souligné dans un témoignage à Mediapart, lundi, que la situation de Roman Polanski constituait « malheureusement un cas emblématique » d’abus. Invitée en octobre au Festival international du film de La Roche-sur-Yon (Vendée), où J’accuse allait être projeté, elle avait demandé et obtenu l’organisation d’un débat sur « la différence entre l’homme et l’artiste ».

« Entendre dire “J’accuse” par celui qui vous a marquée au fer »

Dans J’accuse, qui sort mercredi en France, Roman Polanski met en scène l’une des erreurs judiciaires les plus célèbres de l’histoire française ; dans une interview, il a dressé un parallèle avec l’acharnement dont il estime être victime, alors qu’il est poursuivi par la justice américaine depuis 1977 pour avoir violé une mineure de 13 ans. Et Valentine Monnier de s’interroger :

« Est-ce tenable, sous prétexte d’un film, sous couvert de l’histoire, d’entendre dire “J’accuse” par celui qui vous a marquée au fer, alors qu’il vous est interdit, à vous, victime, de l’accuser ? »

Interrogés par Le Parisien, plusieurs proches de la jeune femme ont relaté le récit que leur a fait la jeune femme au cours des décennies qui ont suivi, similaire à celui qu’elle livre aujourd’hui. Le quotidien cite également l’homme – qui a souhaité rester anonyme – chez lequel elle dit s’être réfugiée après le viol supposé, il y a quarante-quatre ans. Celui-ci raconte :

« J’ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975. Après avoir dîné et skié ensemble avec un groupe pendant un ou deux jours, elle m’a appelé et demandé si elle pouvait venir chez moi. Elle avait l’air bouleversée. Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu’elle avait un bleu sur la joue. Puis, elle m’a dit qu’elle venait d’être brutalement violée par Polanski. »

« J’ai demandé à Valentine si elle voulait aller voir la police. Sous le choc, elle ne savait pas quoi faire », poursuit-il, ajoutant qu’il l’avait tout de suite « crue ». Cité par Le Parisien, l’avocat du cinéaste, Hervé Temime, a fait savoir que « Roman Polanski conteste fermement toute accusation de viol ».

9 novembre 2019

Maya Otsoko

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9 novembre 2019

Jean Paul Goude pour R.S.F.

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9 novembre 2019

Ankara menace de renvoyer dans leurs pays des djihadistes étrangers emprisonnés en Turquie

Le président Erdogan avait affirmé jeudi que plus de 1 150 membres de l’organisation Etat islamique étaient enfermés dans les geôles turques.

Le ministre turc de l’intérieur, Süleyman Soylu, a affirmé, vendredi 8 novembre, que son pays allait renvoyer à partir de lundi les membres étrangers de l’organisation Etat islamique (EI) détenus dans les prisons turques. Il n’a précisé ni les modalités ni les pays qui seraient concernés par une telle opération.

Le président, Recep Tayyip Erdogan, avait déclaré jeudi que plus de 1 150 membres de l’EI étaient actuellement incarcérés dans les prisons turques. Son gouvernement appelle régulièrement les pays européens à reprendre leurs ressortissants qui ont intégré les rangs de l’EI en Syrie.

Mais les gouvernements européens sont, a minima, peu enclins à les récupérer, notamment pour des raisons de sécurité et d’impopularité. Le sort des anciens soldats de l’EI, enfermés en Irak, avec les Kurdes ou en Turquie, est pris avec beaucoup de pincettes par les capitales occidentales.

Le sort épineux des anciens soldats de l’EI

Lundi, M. Soylu avait déclaré que la Turquie renverrait les combattants étrangers de l’EI dans leurs pays, même si ces derniers leur retiraient leur nationalité. Reste la question de savoir comment la Turquie compte s’y prendre pour renvoyer une personne dans un pays dont elle ne serait plus techniquement ressortissante.

Longtemps soupçonnée d’avoir laissé les djihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie au début du conflit en 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l’EI, a rejoint en 2015 la coalition antidjihadiste. Mais Ankara a été accusée ces dernières semaines d’affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l’EI en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l’organisation djihadiste et alliées des pays occidentaux.

Mercredi, Recep Tayyip Erodgan avait déclaré que la Turquie avait capturé l’épouse d’Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef de l’EI tué par un commando américain fin octobre.

9 novembre 2019

Extrait d'un shooting. Photos : Jacques Snap

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