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Jours tranquilles à Paris
31 décembre 2019

Bonne Année 2020

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Heidi Romanova photographiée par Jacques Snap

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31 décembre 2019

RONDE et BELLE

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31 décembre 2019

Tribune - Christine Angot : « Gabriel Matzneff, vous et les autres »

Par Christine Angot, Ecrivaine

Dans « Le Consentement » (Grasset), Vanessa Spingora décrit l’emprise pédocriminelle que lui a fait subir Gabriel Matzneff. La réaction indignée de ce dernier est, pour Angot, qui s’adresse à lui dans une tribune au « Monde », le signe qu’il n’a pas fait le deuil de sa relation avec celle qu’il a « humiliée ».

[Avant même sa sortie, le 2 janvier, le livre de Vanessa ­Springora « Le Consentement » (Grasset, 216 p., 18 euros) a provoqué une déflagration dans le milieu littéraire et bien au-delà. Dans son ouvrage, elle relate la relation traumatisante qu’elle a eue, à 14 ans, avec l’écrivain Gabriel Matzneff, alors âgé de 50 ans. Celui qui publia en 1974 « Les Moins de seize ans » n’a jamais caché son attirance pour des mineurs, comme en témoignent certains de ses livres, tout particulièrement son journal intime. Des livres qui lui ­valurent d’être invité notamment sur le plateau d’« Apostrophes » en 1990. Lors de cette émission, seule l’auteure québécoise Denise Bombardier dénonça ­ le caractère pédophile de ces écrits et la complaisance du milieu littéraire, au cœur ­désormais de la polémique.]

Tribune. Gabriel Matzneff,

En réaction au livre de Vanessa Springora, « Le Consentement » [Grasset, 216 pages, 18 euros], vous écrivez dans L’Obs : « Apprendre que le livre que Vanessa a décidé d’écrire de mon vivant n’est nullement le récit de nos lumineuses et brûlantes amours, mais un ouvrage hostile, méchant, dénigrant, destiné à me nuire, un triste mixte de réquisitoire de procureur et de diagnostic concocté dans le cabinet d’un psychanalyste, provoque en moi une tristesse qui me suffoque. »

« Apprendre que le livre que Vanessa… » Vous l’appelez Vanessa ? Vous pensez pouvoir vous autoriser à l’appeler par son prénom, alors qu’elle vient de publier ce livre ? Vous prétendez encore à cette intimité ? Vous pensez avoir ce genre de droits ? Elle est toujours, pour vous, la petite fille que vous avez rencontrée dans un dîner où elle accompagnait sa mère, attachée de presse dans l’édition ? A l’époque, vous étiez important dans ce milieu. Vous comptiez. Vous vendiez des livres. Vous aviez des fans. J’en ai fait partie quelque temps. J’avais une vingtaine d’années. Je vous lisais. Je n’avais pas encore été dans le cabinet d’un psychanalyste. Je commençais à avoir des insomnies, des difficultés dans ma sexualité, mais je n’étais pas encore prête à me dire, à admettre, que mon père s’était autorisé à commettre un inceste sur moi parce qu’il ne m’avait jamais aimée, qu’il n’avait aimé que lui-même, son bon plaisir, sa propre autorité, au mépris total de mon avenir, de ma vie amoureuse future, de ma vie sexuelle, notamment.

« VOUS APPELEZ “LUMINEUSES ET BRÛLANTES” VOS AMOURS AVEC LES MOINS DE 16 ANS. C’EST VRAI, L’HUMILIATION PEUT ALLER AVEC DES FLAMBÉES DE PASSION. LA PERVERSION N’EST FAITE QUE DE ÇA »

Je ne le voyais plus à l’époque où je vous lisais. J’avais réussi à couper, à dire à ma mère. Mais je continuais à me raconter qu’il m’avait aimée, comme vous disiez aimer les jeunes filles dont vous parliez dans vos livres. Je voulais continuer de croire à un amour de sa part, certes hors norme, mais un amour, sinon c’était insupportable. Je n’étais pas prête à ce moment-là à prendre la mesure de la haine, notamment sociale, qui avait été à l’œuvre.

Vous appelez « lumineuses et brûlantes » vos amours avec les moins de 16 ans. C’est vrai, l’humiliation peut aller avec des flambées de passion. La perversion n’est faite que de ça. En fait, la jeune fille, vous ne faites que l’humilier, la dégrader, profiter de la difficulté qu’a une adolescente à se séparer de sa mère, à s’en distinguer, de la rivalité possible, de toute cette toile de sentiments qui se déchire au passage de l’enfant à la femme adulte, avant de se retisser autrement.

Vous la décrétez femme

Vous la catapultez au firmament des objets sensuels, elle sort de l’école, mais non, pas du tout, vous la décrétez femme, bien plus désirable que sa mère, ah mais oui, c’est toi que je préfère, tes seins fermes, tes fesses, etc. Ce que vous aimez avec elle, en réalité, être son maître, son professeur, jouer à l’esclave que vous n’êtes pas, puisque c’était elle. Qu’elle ne sache rien, pouvoir tout lui apprendre, tout lui montrer. Voir le choc que faisait la réalité physique sur elle.

Plus tard, j’ai commencé à écrire. Un jour, j’avais 25 ans, j’étais à Paris pour quelques jours. Je vous vois traverser le boulevard Saint-Michel, mon cœur se met à battre, je cours derrière vous, je vous aborde. Je dis « J’aime vos livres », ou un truc dans ce style. Je ne les aimais déjà plus, mais ça ne se fait pas de dire à quelqu’un « j’ai aimé vos livres ». Ce que j’aimais, c’était écrire, l’écriture, le traitement du réel par l’écrit. Voilà ce que j’aimais. J’ai confondu avec vous. J’ai été impressionnée, c’était la première fois que je voyais un écrivain en vrai dans la rue. Quelqu’un qui essayait d’écrire le réel. Génial. Sauf que vous n’écriviez pas le réel en fait. Vous êtes, comme on dit, un bon écrivain, mais limité, puisque vous ne compreniez pas ce qui se passait dans la tête de la jeune fille. Obnubilé que vous étiez par votre propre image, combien de pages dans vos livres sur vos yeux clairs et votre minceur.

« VOUS NE COMPRENEZ PAS SON HOSTILITÉ. ET ENCORE MOINS QU’EN ANALYSE ELLE AIT PU DÉCOUVRIR PEU À PEU VOTRE VRAI VISAGE. VOUS TROUVEZ ÇA TRISTE. C’EST GAI AU CONTRAIRE »

Vanessa Springora a écrit un livre. Vous vous rendez compte que vous preniez vos désirs pour des réalités. Vous ne voulez pas l’admettre. Elle était là sans être là. Elle était dans votre lit sans y être. Elle ne savait pas où elle était. Elle avait 14 ans. Elle venait tout juste d’avoir ses règles. Est-ce qu’elle avait fait le deuil de ne plus être une petite fille ? Vous vous êtes posé la question ? Vous vous êtes pris pour le prince charmant, mais vous l’avez réveillée de la mauvaise manière. Vous la voyez dans ce dîner où elle accompagne sa mère, attachée de presse dans l’édition. Vous n’êtes pas n’importe qui. Vous décidez de la hisser plus haut que sa mère, de la sortir de l’ombre de cette femme, d’inverser les générations, de la faire vivre dans un interdit. Sauf pour vous. Dans le cabinet de l’amant. Vous ne comprenez pas que ce soit invivable ?

« Vanessa a décidé d’écrire de mon vivant… » Vous pensez à votre vivant, à votre respectabilité. Vous déplorez « un ouvrage hostile, méchant, dénigrant, destiné à (vous) nuire ». Ç’aurait été un tel pied de nez si elle avait fait un truc à votre gloire. Vous ne comprenez pas son hostilité. Et encore moins qu’en analyse elle ait pu découvrir peu à peu votre vrai visage. Vous trouvez ça triste. C’est gai au contraire.

Vous pensiez qu’il n’y avait qu’une version la vôtre ? La perversion. La version du père comme disait un psychanalyste dans un autre cabinet. Elle vous a servi la soupe à 14 ans, maintenant c’est fini. Maintenant elle dit ce qu’elle veut.

Les enfants peuvent faire semblant

Dans mon tout premier manuscrit, qui n’a pas été publié, à la toute fin il y avait une vague allusion à l’inceste, que j’ai vécu entre 13 et 16 ans. Je l’avais fait lire à mon père. Je m’attendais à une réprimande. Pas du tout. Il m’encourageait à aller plus loin, à raconter, mais un peu à la manière de Robbe-Grillet, qu’on ne sache pas si c’était vrai ou faux.

L’amour pour les enfants est souvent mêlé de haine. C’est tellement énervant ces êtres qui ne voient pas les choses comme nous. Qui vivent dans un autre monde. Qui rêvent. On a tellement envie parfois de leur mettre la réalité sous le nez, ou sa queue gonflée. C’est tellement marrant de voir la gueule qu’ils font quand ils découvrent que la vie ne va pas être comme prévu.

Le plus drôle, mais ça vous ne l’avez pas vu, c’est qu’ils dissimulent leur déception. Sinon ils ne tiennent pas. Ils ne savent pas exprimer leur angoisse. Ils ne peuvent pas. A la rigueur, une crise de sanglots, pour une bêtise. Ils veulent bien se raconter que c’est délicieux et brûlant pour vous faire plaisir. C’est ce qu’ils veulent vous faire plaisir. Vous en profitez ! Vous trouvez que c’est gentil ?

Je vais vous apprendre quelque chose : ce qui sauve les enfants, dans ces situations, c’est qu’ils peuvent faire semblant. Sinon ils étoufferaient avec votre queue dans la bouche ou dans l’anus. Votre odeur d’adulte. Le bruit de vos ablutions dans la salle de bain. Ils font semblant. Ils se dédoublent. Ils disent qu’ils sont contents de vous voir. C’est vrai, mais pas seulement. Ce qu’ils veulent recueillir : votre approbation, être adoubé. Ils ont besoin de ça pour grandir. Vous représentez : le savoir, le pouvoir, l’autorité. Tout ce que nos sociétés respectent. Le pouvoir de la culture, celui de l’argent, l’autorité symbolique. On veut être adoubé. Vous en profitez. Abus de pouvoir, classique.

Ça ne dure pas. Surtout si la personne va régulièrement dans le cabinet d’un psychanalyste. Vous trouvez ça triste. Peu à peu, les pouvoirs qui se sont exercés contre elle s’évaporent. Elle a cru que vous l’adoubiez alors que vous la mettiez au ban. Son consentement était une fiction, un leurre pour se protéger, en attendant des jours meilleurs.

« VOUS, VOUS NE VOUS GÊNEZ PAS. VOUS VOUS ÉPANCHEZ. UNE TRISTESSE VOUS SUFFOQUE. BEN OUI, ON NE PEUT PAS JOUIR TOUT LE TEMPS. ÇA S’ARRÊTE À UN MOMENT »

Et vous, candide, « aussi naïf que peut l’être un pervers », comme aurait dit Nabokov, vous y avez cru. Ivre, non pas du vin perdu, mais de vous-même, de vivre une situation incestueuse sans avoir eu d’enfants. Vous réussissiez un bon coup. Maintenant, c’est fini. Le charme a dû se rompre dans le cabinet du psychanalyste. Et ça, ça provoque en vous « une tristesse qui [vous] suffoque ». « Ça provoque en moi une tristesse qui me suffoque ». Vanessa, beaucoup d’autres, moi-même, c’est exactement ce qu’on a ressenti, une tristesse qui suffoque, quand on avait la queue d’un père ou d’un homme qui aurait pu l’être dans la bouche. Pendant que nos copines vivaient leur adolescence. On se disait : j’ai pas de chance. Je le fais quand même, je fais tout bien comme il a dit. On pensait : ça ne va pas durer, en attendant fais semblant. Ne lui montre pas que tu es triste.

Vous, vous ne vous gênez pas. Vous vous épanchez. Une tristesse vous suffoque. Ben oui, on ne peut pas jouir tout le temps. Ça s’arrête à un moment.

Au printemps 2018, le gouvernement réfléchissait à une loi qui aurait dit qu’un mineur de moins de 15 ans ne pouvait pas donner son consentement à un acte sexuel avec un majeur. Mais ils ont abandonné l’idée. C’était pourtant tellement logique. On ne peut pas à la fois faire semblant, et donner son consentement.

Christine Angot est écrivaine. Elle est en particulier l’auteure de L’Inceste (Stock, 1999), ouvrage dans lequel elle décrit les relations incestueuses que son père lui impose durant son adolescence . Elle abordera à nouveau ce sujet dans Une semaine de vacances (Flammarion, 2012) et Un amour impossible (Flammarion, 2015, prix Décembre).

31 décembre 2019

Gérard Rancinan - photographe

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31 décembre 2019

Réforme des retraites : les vœux très attendus d’Emmanuel Macron

Au 26e jour d’un conflit sur les retraites enlisé, l’exercice s’annonce périlleux pour le président de la République.

Mardi 31 décembre à 20 heures, Emmanuel Macron doit présenter ses vœux aux Français dans un message enregistré à la télévision. En plein conflit social autour de la réforme des retraites, l’exercice s’annonce périlleux pour le président de la République.

L’année dernière, déjà, le chef de l’Etat faisait face à la colère des « gilets jaunes ». Au 26e jour de grève, les discussions s’enlisent – le mouvement social est déjà plus long que celui de 1995 – et les grévistes comme l’opposition attendent une initiative du chef de l’exécutif.

Alors qu’aucune négociation n’est prévue d’ici au 7 janvier, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a accusé dans Le Journal du dimanche (JDD) le gouvernement d’organiser « le bordel » et de jouer « le pourrissement ». « Ils se sont dit “on va leur coller les ultimatums pendant les fêtes de Noël”. Emmanuel Macron se veut l’homme du nouveau monde, mais il imite [l’ex-première ministre britannique] Margaret Thatcher », cingle le syndicaliste.

Toujours dans Le JDD, le secrétaire d’Etat aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, a reproché à la CGT de pratiquer un syndicalisme « de blocage », voire « d’intimidation », et dénoncé « une pression qui s’exerce de façon anormale sur une partie des cheminots » pour qu’ils participent au mouvement.

Débloquer la situation ou maintenir le bras de fer ?

Dans ce contexte, la parole du président de la République, resté quasi muet sur le conflit, laissant son premier ministre, Edouard Philippe, en première ligne pour défendre le projet de loi, est très attendue. Emmanuel Macron s’est contenté depuis la Côte d’Ivoire d’un appel, en vain, à la trêve pour Noël et a fait savoir qu’il renonçait à sa pension de président.

Le chef de l’Etat profitera-t-il de son allocution pour débloquer la situation ou optera-t-il pour le bras de fer, au risque de radicaliser les opposants ? « Il y a une détermination, une colère qui est profonde et qui sera là au mois de janvier », a prévenu Fabien Villedieu, délégué SUD-Rail.

La députée européenne La France insoumise Manon Aubry a espéré lundi sur LCI « un acte d’humilité » du locataire de l’Elysée lors de ses vœux. « Peut-être que Emmanuel Macron va prendre conscience de l’ampleur de la mobilisation, de la colère. Je rappelle que la majorité des Français sont opposés à cette réforme des retraites », a-t-elle déclaré.

Le président de la République est attendu sur un possible aménagement de l’âge pivot, que l’exécutif prévoit d’instaurer dès 2022 et d’assortir d’un bonus-malus : une « ligne rouge » pour la CFDT, qui en demande le retrait. Emmanuel Macron peut aussi être tenté de mieux expliquer un système à points qui déroute les Français.

Mettre en avant à nouveau la suppression des régimes spéciaux risque de ne pas suffire, alors qu’une majorité de Français juge positivement le mouvement social et que le gouvernement a accordé des dérogations à certaines professions (policiers, pilotes, danseurs de l’Opéra de Paris, etc.). La gauche lui demande de retirer sa réforme. La droite, par la voix du président du groupe des députés LR à l’Assemblée, Damien Abad, réclame « des clarifications » et insiste sur la prise en compte de la pénibilité, possible levier des négociations.

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31 décembre 2019

Crazy Horse de Paris

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Le Crazy Horse, anciennement appelé Crazy Horse Saloon, est un cabaret parisien du quartier des Champs-Élysées situé 12 avenue George-V, créé en 1951 par Alain Bernardin. Le nom « Crazy Horse » est celui, traduit en anglais et ainsi passé à la postérité, du chef sioux Thašunka Witko, la décoration du cabaret à son ouverture étant censée être de style western, avec sa salle pastichant un saloon des années 1870.

31 décembre 2019

Negzzia

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31 décembre 2019

Budget des ménages : ce qui change le 1er janvier 2020

Par Aurélie Blondel

Impôts, santé, travail, immobilier, aides sociales : qui dit nouvelle année dit nouvelles règles ! Mais également prix qui grimpent ou diminuent, selon les cas…

C’est aussi une tradition du 1er janvier, de nombreuses nouveautés affectant le pouvoir d’achat à la hausse comme à la baisse entrent en vigueur. Prélèvement à la source, crédit d’impôt pour les rénovations énergétiques, timbres, médicaments génériques, « prime Macron » : tour d’horizon des principales règles qui évoluent en matière de finances personnelles et de démarches.

Impôts

Le nombre s’affichant sur la balance a gonflé avec les fêtes ? Connectez-vous au site des impôts pour vous remonter le moral ! Beaucoup devraient constater que leur taux de prélèvement à la source a, lui, quelque peu fondu grâce au nouveau barème de l’impôt sur le revenu. Economie moyenne attendue, selon le gouvernement : environ 300 euros pour 16,9 millions de foyers. Vous en bénéficierez si vous êtes taxé à la deuxième tranche marginale d’imposition (son taux passe de 14 % à 11 %), ou à la troisième (30 %).

Appliqué pour l’essentiel des contribuables depuis un an, le prélèvement à la source touchera aussi, désormais, les employés à domicile. Leur impôt sur le revenu sera directement déduit de leur salaire par les particuliers employeurs, qui devront suivre cette procédure : fin janvier, lorsqu’ils déclareront leur salarié sur les sites du CESU (chèque emploi-service universel) ou de Pajemploi, on leur indiquera le montant net à lui verser, impôt déduit. Celui-ci sera prélevé sur leur compte avec les cotisations sociales. S’ils ont opté pour les services tout-en-un « CESU + » ou « Pajemploi + », le salaire sera directement ponctionné sur leur compte.

Autre nouveauté fiscale : jusqu’ici exonérées d’impôt sur le revenu, les vieilles assurances vie, souscrites avant 1983, seront désormais taxées comme les autres en cas de retrait total ou partiel. Seuls les revenus associés aux versements effectués à partir de janvier sont visés. L’année 2020 voit aussi disparaître la possibilité d’étaler certains revenus sur plusieurs années fiscales, notamment les indemnités de départ à la retraite. Bonne nouvelle toutefois pour les aidants : les dédommagements touchés dans le cadre de la prestation de compensation du handicap échapperont désormais à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

Travail

Clap de fin pour le régime social des indépendants : ce 1er janvier 2020 marque la dernière étape de la suppression du fameux RSI et de l’intégration progressive de ses affiliés au régime général de sécurité sociale. Dès ce 1er janvier, tous les artisans et commerçants ont pour interlocutrices les caisses de l’assurance retraite pour leurs pensions (les libéraux conservent leurs régimes). Et tous les indépendants, libéraux compris, dépendront de l’assurance-maladie pour leur santé à partir de janvier ou février (date de rattachement transmise individuellement). Aucune démarche à réaliser. Quant aux indépendantes, elles bénéficieront, dans le cadre d’une expérimentation de trois ans, d’un congé maternité plus souple, avec possibilité de reprendre leur activité à temps partiel.

Pour les micro-entrepreneurs, la nouvelle année rime avec diminution des allégements de cotisations sociales de début d’activité accordés dans le cadre de l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (ACRE). Pour les nouveaux autoentrepreneurs, l’exonération ne sera plus que de 50 % pendant un an. Ceux déjà en activité verront leur exonération limitée à 25 % la deuxième année et à 10 % la troisième.

Salariés, la « prime exceptionnelle pour le pouvoir d’achat », initiée en réponse au mouvement des « gilets jaunes », a été reconduite en 2020, mais seuls les employeurs ayant mis en place un accord d’intéressement pourront la verser. Ils auront jusqu’à fin juin, contre fin mars dans la version 2019. Comme l’an dernier, cette « prime Macron » de 1 000 euros maximum, exonérée d’impôt, de cotisations et contributions sociales, est réservée aux salariés touchant moins de trois fois le smic.

Parmi les nouveautés pour les fonctionnaires : une hausse des cotisations retraite – le taux passe de 10,83 % à 11,10 % – et la possibilité de rupture conventionnelle, introduite à titre expérimental pour six ans (décret d’application non paru).

Santé

Outre l’entrée en vigueur du « reste à charge zéro » pour les lunettes et prothèses dentaires, et la baisse du remboursement de l’homéopathie, retenez que la prise en charge des frais de contraception des mineures est étendue aux moins de 15 ans.

De nouvelles règles s’appliquent aussi à la pharmacie pour favoriser le recours aux génériques. Si vous les refusez, il faudra non seulement que votre ordonnance affiche la mention « non substituable », mais aussi que celle-ci s’accompagne d’une justification médicale valable. Faute de quoi le pharmacien pourra certes vous délivrer le médicament princeps (non générique), mais vous ne bénéficierez pas du tiers payant ; vous devrez renvoyer la feuille de soins à l’assurance-maladie et le remboursement sera moindre.

Aides sociales

Vous avez recours à un assistant maternel, une garde à domicile ou une micro-crèche pour votre enfant ? Les modalités d’attribution du complément libre choix du mode de garde (CMG) évoluent. Il est maintenant possible de le toucher à taux plein jusqu’à l’entrée à la maternelle. Cette aide était jusqu’ici divisée par deux au troisième anniversaire de l’enfant, ce qui pénalisait les familles dont l’enfant était né avant septembre.

Pas de changement en revanche ce 1er janvier pour les aides au logement, la réforme ayant de nouveau été repoussée d’un trimestre. Rappelons que l’idée est de les calculer non plus en fonction des ressources de l’année N-2 mais des douze derniers mois.

Immobilier

Si vous prévoyez des travaux dans votre logement, sachez que le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) a été profondément modifié. Pour les ménages les plus modestes, il est transformé en prime, versée dès la réalisation des travaux. Pour les investisseurs intéressés par l’immobilier locatif, la réduction d’impôt « Denormandie », accordée à ceux qui achètent un appartement ou une maison en mauvais état et y engagent des travaux importants, est élargie. Il n’est notamment plus nécessaire d’investir dans le centre des communes concernées pour en bénéficier.

Consommation et factures

Envoyer un courrier coûtera plus cher en 2020, les prix des timbres subissant une nouvelle hausse. La lettre verte, la plus courante, coûtera ainsi 0,97 euro au lieu de 0,88 euro, soit 10 % de plus. Une légère augmentation des frais bancaires est également à prévoir, le gel des tarifs acté pour 2019 prenant fin ce 1er janvier. Les tarifs réglementés du gaz accusent, eux, une baisse moyenne de 0,9 % (hors taxes) en janvier.

Vous comptez apprendre à conduire en 2020 ? Pour bénéficier du « permis à un euro par jour », il faudra vous adresser à une auto-école labellisée « qualité des formations au sein des écoles de conduite » (un quart d’entre elles l’étaient mi-décembre 2019, selon les services de la Sécurité routière). Vous achetez une voiture ? Le malus écologique est renforcé, le bonus raboté. Ce 1er janvier sera aussi marqué par une hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. A savoir, enfin : vous pouvez désormais conserver votre numéro de téléphone fixe en 01, 02, 03, 04 ou 05 si vous déménagez au sein de la même « zone de numérotation élémentaire » (il y en a 412). Exemple : vous quittez Rouen (Normandie) pour Nantes (Pays de la Loire), votre numéro débutant par 02 reste valable.

31 décembre 2019

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31 décembre 2019

Après plus d’un an de poursuites judiciaires, Carlos Ghosn choisit de fuir le Japon pour se défendre

Par Philippe Mesmer, Tokyo, correspondance

Dans un court communiqué diffusé mardi, l’ancien dirigeant de l’alliance Renault-Nissan dénonce « un système judiciaire japonais partial » dans lequel les « droits de l’homme basiques sont déniés ».

Lassé d’être ce qu’il appelle, mardi matin 31 décembre, dans un court communiqué, « l’otage d’un système judiciaire japonais partial » dans lequel les « droits de l’homme basiques sont déniés », Carlos Ghosn a choisi de fuir. D’après le quotidien libanais Al Joumhouria, qui a le premier relayé l’information, l’ancien dirigeant de l’alliance Renault-Nissan a quitté le Japon où il était assigné à résidence et a atterri lundi 30 décembre au matin à Beyrouth à bord d’un avion privé en provenance de Turquie. Il l’a confirmé officiellement mardi : « Je suis maintenant au Liban. »

Il y aurait retrouvé son épouse, Carole, et logerait dans une maison protégée par plusieurs gardes. Il pourrait donner une conférence de presse prochainement dans laquelle il devrait attaquer le Japon et les accusations portées contre lui. « Je n’ai pas fui la justice – je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique. Je peux enfin maintenant communiquer librement avec les médias et je suis impatient de commencer la semaine prochaine », explique-t-il dans le texte diffusé.

Comment est-il parti ? Selon une source citée par la chaîne publique japonaise NHK, il pourrait avoir quitté le pays sous une fausse identité. Une vérification des données des services d’immigration montre qu’il n’y a eu aucune sortie du territoire sous le nom de Carlos Ghosn.

« Je n’en sais rien », disent ses avocats interrogés par la NHK. Même réaction du côté des procureurs chargés de l’enquête le concernant et du ministère de la justice, qui « cherchent à confirmer l’information ».

Nationalités française, brésilienne et libanaise

L’homme d’affaires arrêté en novembre 2018 et mis en examen à quatre reprises pour des malversations financières, était assigné à résidence depuis sa libération sous caution, le 24 avril, après un total de 130 jours de garde à vue. Les conditions de sa résidence lui interdisaient de voyager à l’étranger. Il n’avait pas non plus le droit de voir ou de communiquer avec son épouse. Le parquet avait refusé à plusieurs reprises tout assouplissement.

Carlos Ghosn logeait dans une maison du quartier chic de Hiroo, dans le centre de Tokyo. Il semble que la surveillance n’était pas des plus strictes même si elle était assurée par la police, le bureau des procureurs et, à titre privé, par Nissan. Ses filles lui rendaient régulièrement visite.

Le choix du Liban n’est pas anodin. Fils d’immigrés libanais au Brésil, M. Ghosn en détient la nationalité, tout comme celles du Brésil et de la France. Si, aujourd’hui, ses soutiens à Beyrouth sont nuancés, en raison de la mauvaise image qu’il peut donner du pays, il a longtemps bénéficié d’un appui inconditionnel. Son succès dans le redressement du constructeur japonais Nissan en avait fait un héros. Un timbre à son effigie avait été émis.

Pendant la période de garde à vue de M. Ghosn, l’ambassadeur du Liban au Japon fut un de ses principaux visiteurs, et une partie non négligeable de la classe politique libanaise, à commencer par l’entourage du président, Michel Aoun, a pris sa défense. Sur Facebook, une page de soutien « We are all Carlos Ghosn » avait été créée par des citoyens libanais. Le slogan a même été diffusé sur des panneaux publicitaires à Beyrouth.

« Un complot et une trahison »

Depuis sa libération sous caution, M. Ghosn préparait son procès, qu’il espérait voir débuter en avril 2020. Malgré 109 jours passés en garde à vue, il n’a jamais reconnu le moindre fait lui étant reproché.

Il développait une stratégie de défense axée sur les critiques du système judiciaire japonais, évoquant une cabale contre lui. En janvier, Carlos Ghosn dénonçait « un complot et une trahison ». En octobre, ses avocats avaient demandé l’annulation des poursuites. Ils critiquaient le déroulement de l’affaire créée dans le but d’« évincer » Carlos Ghosn et de l’empêcher de renforcer l’alliance entre Nissan et Renault.

Les conseils de l’homme d’affaires dénonçaient la proximité du constructeur nippon avec le bureau des procureurs spéciaux du parquet de Tokyo, chargé de l’enquête sur M. Ghosn. Ils avaient critiqué des perquisitions et des saisies « illégales » de documents, parlant même du « vol » d’un ordinateur à Beyrouth.

Cet ordinateur contenait des informations ayant permis aux enquêteurs de poursuivre leur enquête au Liban et de déterminer comment M. Ghosn aurait détourné à son profit une partie des 15 millions de dollars (13,4 millions d’euros) versés sous l’intitulé de « primes de performances » entre 2015 à 2018 à Suhail Bahwan Automobiles (SBA), un concessionnaire omanais de Nissan.

Cette affaire lui a valu une mise en examen pour abus de confiance aggravé. Il l’est par ailleurs pour avoir fait couvrir, par Nissan, des pertes réalisées sur des placements personnels au moment de la crise de 2008. Il est aussi inculpé à deux reprises pour infraction à la législation sur les échanges et les instruments financiers. Il aurait minoré de 9,1 milliards de yens (74 millions d’euros) ses revenus déclarés aux autorités financières.

carlos

⚡SUIVI -Carlos Ghosn et son épouse auraient planifié cette grande évasion depuis plusieurs jours. Le #Japon pourrait être tenté d'émettre rapidement un mandat d'arrêt international... #Ghosn s'ouvre ainsi à 65 ans une vie de fugitif international. (Échos)

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