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Jours tranquilles à Paris

28 janvier 2020

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28 janvier 2020

Analyse - Brexit : à quoi ressemblera l’Europe sans le Royaume-Uni ?

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Par Virginie Malingre, Bruxelles, bureau européen

La manière dont se dérouleront les négociations entre Londres et Bruxelles pour définir leur relation future sera déterminante pour l’Union européenne.

Il aura fallu plus de trois ans et demi après le référendum sur le Brexit pour que le Royaume-Uni quitte les institutions européennes. Le 1er février, ce sera chose faite. A la Commission, cela fait déjà plusieurs mois que Londres n’a plus de représentant. Au Parlement de Strasbourg, les 73 eurodéputés britanniques auront plié bagage. Et autour de la table du Conseil, où se réunissent les dirigeants européens, pour la première fois dans l’histoire de la construction communautaire, on comptera une chaise de moins.

A quoi ressemblera l’Europe à vingt-sept ? La perte est d’abord numérique, alors que l’Union européenne va se voir amputer de 66 millions d’habitants, d’un important contributeur à son budget et de plus de 15 % de son produit intérieur brut (PIB). Pour reprendre les mots de la chancelière allemande, Angela Merkel, le Royaume-Uni sera dorénavant un « concurrent à notre porte ».

Perte d’une puissance nucléaire militaire

D’un point de vue géopolitique aussi, le Brexit a un lourd coût pour l’Europe puisque, avec la France, le Royaume-Uni est l’un des deux pays membres de l’Union européenne (UE) à être une puissance nucléaire militaire et à avoir un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.

Mais le vide laissé par le départ des Britanniques va au-delà, il est d’ordre quasi philosophique. « De Thatcher à Blair, Londres a modelé la construction européenne. En lui donnant une orientation pro-marché et pro-élargissement, avec des instruments de puissance limités, c’est-à-dire un budget petit et des souverainetés nationales réaffirmées », commente un diplomate. En somme, avec son « I want my money back » du 30 novembre 1979, Margaret Thatcher a fait du marché intérieur la pierre angulaire de la construction européenne.

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« Le Royaume-Uni voulait l’élargissement pour diluer l’Union, éviter l’intégration et avoir des alliés », poursuit cet expert de la vie bruxelloise. De fait, en plus des Pays-Bas, les Britanniques ont coalisé derrière eux les Scandinaves et une partie des pays de l’Est pour donner à l’Europe un visage plus libéral. A Bruxelles, ils maîtrisaient parfaitement la logique d’influence, ils étaient au cœur de la bataille des idées.

« Depuis les années 90, plus encore après le grand élargissement de 2004, la vision française en Europe a reculé », constate Eric Maurice, responsable du bureau de Bruxelles de la Fondation Robert Schuman. D’autant que l’Allemagne, au sommet de sa puissance économique au tournant du siècle, a pleinement profité de l’élargissement aux pays de l’ex-bloc soviétique.

Comparable à la réunification allemande

« Pour l’Europe, le Brexit est un moment comparable à la réunification allemande. Comme elle, il bouleverse radicalement le paysage européen », juge un autre diplomate. Après la réunification allemande, l’Europe a su se réinventer avec l’euro. Saura-t-elle rebondir après le Brexit ? Certains y voient l’opportunité de rebâtir un projet, alors que l’idée européenne bénéficie d’un regain de popularité. Après tout, même Marine Le Pen ne parle plus de Frexit.

D’autres s’inquiètent d’un affaiblissement durable du club européen. « Le risque, c’est de tomber dans l’insignifiance, l’Europe serait très affaiblie si on continuait le “business as usual” », prévient l’ancien ministre des affaires européennes, Alain Lamassoure. Mais tous s’accordent à dire, qu’à ce stade, rien n’est écrit. Comme l’a énoncé Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, en déplacement à New Delhi le 16 janvier, « l’Union européenne est un acteur en quête d’identité, elle ne sait pas encore quel rôle elle veut jouer ».

« Depuis 1973, les Britanniques sont des emmerdeurs permanents. Le Brexit enlève un frein à main à l’Europe », estime Alain Lamassoure. Une chose est certaine, le projet européen n’a jamais eu la même signification pour Londres que pour Paris ou Berlin. Et le Royaume-Uni l’a affaibli, en ne participant pas à l’euro, en n’adhérant pas à Schengen et en multipliant les dérogations en matière de justice et d’affaires intérieures. « Il incarnait une Europe à différents formats. C’était un facteur d’immobilisme », résume un diplomate.

Du Brexit, naîtra peut-être une union monétaire plus puissante puisque la zone euro va se trouver mécaniquement renforcée : elle représentera quelque 85 % du PIB européen, contre près de 72 % aujourd’hui. Et ce chiffre devrait encore augmenter alors que la Croatie et la Bulgarie sont en passe d’adopter la monnaie unique. « La zone euro devient de plus en plus le moteur de l’Union », se réjouit Enrico Letta, président de l’Institut Jacques Delors et ancien président (démocrate) du conseil des ministres italien.

Le Brexit va changer les équilibres

En réalité, Londres est très en retrait des affaires européennes depuis que David Cameron a annoncé en janvier 2016 la tenue d’un référendum sur le Brexit. Et on ne peut pas dire que cela ait, pour l’instant, permis de donner une nouvelle impulsion à l’Europe, même s’il ne faut pas minorer certaines avancées, en matière de lutte contre le dumping ou d’Europe de la défense.

Certes, le programme de la nouvelle présidente de la Commission Ursula von der Leyen, qui veut construire une Europe puissante, souveraine et sociale, n’aurait sans doute pas porté les mêmes priorités si le Royaume-Uni s’en était mêlé. Mais il répond aussi aux défis climatiques et numériques, au désengagement des Etats-Unis de la scène internationale, aux attaques commerciales de Donald Trump ou encore aux ambitions de Pékin.

« Le Royaume-Uni n’était pas l’empêcheur de tourner en rond que l’on décrit, en tout cas pas le seul et pas sur tous les sujets », nuance Philippe Lamberts, coprésident du groupe des Verts au Parlement européen. « Beaucoup de pays se cachaient derrière Londres », poursuit l’élu belge, qui cite le Benelux sur la fiscalité, ou les Pays-Bas et l’Allemagne sur le budget européen.

Le couple franco-allemand au cœur du dispositif

Dans ce contexte, le Brexit va changer les équilibres. « Les négociations européennes sont très ritualisées, c’est un jeu de rôle. On avait la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni dans une trilogie canonique. Aujourd’hui, les rôles sont déjà en train d’être redistribués », constate Nicolas Véron, cofondateur du think tank européen Bruegel. Le couple franco-allemand reste au cœur du dispositif, mais les deux pays ne sont pas en phase — Berlin pense puissance économique quand Paris parle géopolitique — et la fin de règne, difficile, d’Angela Merkel ne facilite pas les choses.

Les plus petits pays ne veulent donner la prééminence à aucun des deux partenaires. Ils ont bien compris qu’entre le Brexit et la baisse de régime de l’Allemagne, la France, emmenée par un Emmanuel Macron qui revendique son europhilie, a une carte à jouer. « Avec une UE qui d’un marché deviendrait une stratégie, on passerait de Merkel à Macron ! », sourit un représentant d’un allié du Royaume-Uni.

Dans cette recomposition en cours, les experts en affaires européennes observent avec attention ce que fait La Haye. Sur certains sujets, les Néerlandais se sont rapprochés de Paris, comme on l’a vu lors de la renégociation de la directive sur les travailleurs détachés. Sur d’autres, par exemple le budget européen, ils restent proches de Berlin. Et, parfois, surtout quand il s’agit de saper les idées élyséennes pour une union monétaire renforcée, ils retrouvent leurs alliés de ce qu’on appelle maintenant la ligue hanséatique (les Irlandais, les Danois, les Baltes et les Suédois). « Il va y avoir de la fluidité pendant un certain temps », commente un proche de l’Elysée. Paris et Berlin devront avancer avec délicatesse dans ce paysage en recomposition, s’ils ne veulent pas crisper les positions.

Le marché intérieur, et ses 450 millions de consommateurs, reste sans aucun doute le premier levier de l’unité européenne. « C’est une glu qui nous colle ensemble. C’est le bide qui parle », explique un diplomate. Au-delà, l’aptitude de l’Europe à convaincre la Pologne de s’engager sur l’objectif de neutralité carbone en 2050, sa capacité à reconstruire une politique des migrations après des mois de blocage, ou encore la pâte qu’elle donnera au budget européen actuellement en négociation, seront les premiers tests de sa capacité à rebondir.

Mais, plus que tout, c’est la manière dont se dérouleront les négociations entre Londres et Bruxelles pour définir leur relation future qui sera déterminante pour l’Europe. Parce qu’elle permettra — ou pas — de limiter les dégâts du Brexit, notamment en matière géopolitique. Mais aussi parce qu’elle constituera la première mise à l’épreuve de l’unité des Européens, dont les intérêts dans cette discussion ne sont pas alignés… Qu’ils se divisent, et le Brexit aura réellement affaibli l’Europe.

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28 janvier 2020

Cité Radieuse à Marseille

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L'unité d'habitation de Marseille — connue sous le nom de Cité radieuse, « Le Corbusier » ou plus familièrement « La Maison du fada » est une résidence édifiée entre 1947 et 1952 par l'architecte Charles-Édouard Jeanneret, né à La Chaux De Fonds (Suisse) le 6 octobre 1887, et connu sous le pseudonyme de Le Corbusier (1887-1965).

La Cité Radieuse se trouve au 280 boulevard Michelet à Marseille dans le quartier de Sainte-Anne, dans le 8e arrondissement. Bâtie sous forme de barre sur pilotis (en forme de piétements évasés à l'aspect brutaliste), elle tente de concrétiser une nouvelle forme de cité, un « village vertical » appelé « Unité d'habitation ».

La résidence compte 337 appartements de 23 types différents séparés par des « rues intérieures » (l'appartement « type » est en duplex) et un hôtel de 21 chambres.

En juin 2013 le gymnase sur le toit est reconverti en lieu d'exposition par le designer français Ora-ïto qui y installe une fondation artistique le MaMo (Marseille Modulor).

Le site est inscrit, avec seize autres œuvres architecturales de Le Corbusier, sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2016.

28 janvier 2020

Bondage

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28 janvier 2020

Dans les collections photographiques du musée d'Orsay.

Cette célèbre photo d'un accident de train à Paris en 1895. Ce n'était pas dans l'ancienne gare d'Orsay, devenue notre musée... elle n'était pas encore construite, mais à la gare Montparnasse.

In the photographic Collections of the Musée d'Orsay, this famous picture of a train accident in Paris. It was in 1895, not in the Orsay station that became our Museum... which was not even built yet, but at the Montparnasse station. f^\ L. Mercier, "Accident gare de l'Ouest

train montpar

(aujourd'hui gare Montparnasse) le 22 octobre 1895"

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27 janvier 2020

Philippe Bousseau à la Concorde Art Gallery

philippe

Portrait Philippe Bousseau

Photographe.

Né en 1956, je vis actuellement à Montrouge. Photographe autodidacte, je me considère plus comme un créateur d’image. Ne possédant pas de formation photographique j’ai du découvrir par moi-même les techniques de l’image. Je suis venu tardivement à la photographie (environ 10 ans) mes premiers amours allant à la musique. La photographie est une forme d’écriture, qui reste pour moi le moyen d’expression le mieux adapté pour créer des univers qui font référence à la peinture, au fantastique et à la Femme. Je travaille en numérique principalement. Mon matériel est composé d’un Canon 5D, un 24-70mm et un 100mm. Les séances photos sont réalisées dans mon appartement avec des modèles que je rencontre sur internet par l’intermédiaire de mon site. J’utilise deux flashs de studio Multiblitz et divers accessoires. Je travaille ensuite les photos (format RAW) sur Adobe lightroom et ensuite Photoshop CS4. Je passe beaucoup de temps sur le post traitement pour finaliser les photos. Les séances et le travail de post traitement sont principalement réalisés sur les musiques de Dead Can Dance, Craig Armstrong, Hans Zimmer, Lisa Gerrard. J’ai fait plusieurs expositions depuis 2008 (Saint Etienne, Montrouge, Issou, Rosny sur seine et Souillac) J’ai réalisé un livre « Profanes » aux editions Ragages (épuisé à ce jour) et quelques publications dans des revues photographiques. Cette exposition est la première sur Paris.

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27 janvier 2020

Il y a 75 ans : libération du camp d'Auschwitz

camp concentration (1)

camp concentration (2)

Photos : J. Snap

27 janvier 2020

Nécrologie - Michou, figure de la nuit parisienne, est mort

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Par Edouard Pflimlin

De son vrai nom Michel Georges Alfred Catty, il avait créé son cabaret à Montmartre en 1956. Avec son spectacle de travestis, son établissement est devenu, au fil des années, un haut lieu des nuits parisiennes.

C’était une des figures de Montmartre et des nuits parisiennes. Rendu célèbre par son cabaret, ses vestes, ses cravates et ses lunettes bleu pétrole, Michou est mort dimanche 26 janvier à l’âge de 88 ans « dans un hôpital à Paris », a annoncé son attaché de presse François Deblaye.

De son vrai nom Michel Georges Alfred Catty, Michou, contraction de « Mimi », comme l’appelait sa grand-mère, et de « Chouchou », comme le surnommaient affectueusement ses amis, est né le 18 juin 1931 à Amiens (Somme). Il arrive à Paris en 1949, alors qu’il n’a que 17 ans. Après différents petits boulots, de garçon de café à vendeur de journaux à la criée, il reprend en gérance le bar Chez Madame Untel, au 80, rue des Martyrs, à Montmartre.

Il ouvre le 13 juillet 1956 le Cabaret Michou. Puis, en 1961, il décide de lancer avec des amis un spectacle de travestis. « Avec trois copains, on voulait faire une soirée un peu fantaisiste, et j’ai eu l’idée de dire : “Et si on se déguisait ?” Et on a fait un petit spectacle de vingt minutes », raconte-t-il en juin 2016. Il se fait appeler « Miss Glassex. Les deux autres copains incarnaient les personnages de La Grande Eugène et Phosphatine », explique-t-il en 2014 dans un entretien à Artistik Rezo.

« Nous étions tous de joyeux lurons, Eugène, Lucien et moi, prêts à tout pour épater la galerie en nous amusant. »

Spectacle très original

Les interprètes chantent en play-back les chansons de Sylvie Vartan, Edith Piaf, France Gall, Brigitte Bardot et beaucoup d’autres. L’établissement se fait connaître grâce à un article dithyrambique (« Quand Paris se travestit ») publié dans Jours de France sous la plume du journaliste et chroniqueur radiophonique Edgar Schneider. Très vite, le Tout-Paris se précipite pour voir ce spectacle assurément très original.

Le cabaret devient aussi un lieu où défilent femmes et hommes politiques, comme le rappelle Camille Vigogne Le Coat dans un article de M Le magazine du Monde (janvier 2019) : « Chez Michou, scène politique ». « Et il en a aidé certains à se faire élire », précise l’auteure, comme Alain Juppé, qui a été élu dans le 18e arrondissement de Paris, celui de Montmartre.

Dans ce cabaret, il chante également ses compositions ou celles d’autres comme Plus joli qu’une fleur (1974), Fofolle en 1978, L’Homme à femmes, également en 1978, ou encore Signé Michou en 2005. Au cinéma, il chante devant un Lino Ventura médusé dans La Bonne Année, de Claude Lelouch (1973), mais refuse le rôle de Mercedes dans La Cage aux folles (1978). Pour ses 70 ans, il sort un disque, Michou, c’est qui ?, une « chanson biographie ».

Cet homme haut en couleur a choisi la sienne, le bleu, qui habille sa garde-robe, ses peluches fétiches et décore son appartement de 150 m² avec vue sur le Sacré-Cœur. Il affiche clairement son homosexualité et vivait depuis près de vingt ans avec Erwan Toularastel.

Le champagne

Au fil des années, le spectacle incorpore de nouvelles imitations. Dans le dernier, les douze « Michettes » comme on les appelle, imitent avec une grande justesse Nolwenn Leroy, Céline Dion, Vanessa Paradis, Patricia Kaas et Dalida.

Dans son autobiographie Michou, prince bleu de Montmartre (Le Cherche Midi, 2017), il revient sur sa vie. « Né le 18 juin 1931, indique-t-il, j’ai devancé l’appel du général de Gaulle, ce qui m’a longtemps valu le surnom de “Belle du 18 juin”. » Le secret de sa réussite ? « Mon savoir-faire appris sur le tas, ma persévérance et une once de talent. » Et sans doute aussi ce qu’il appelle sa « fontaine de jouvence », deux bouteilles et demie de champagne bues chaque jour, selon son propre aveu.

Il affirme aussi sa volonté que « cette maison [son cabaret] disparaisse avec [lui]. Cela peut paraître prétentieux mais le cabaret ne [lui] survivra pas ».

Avec la mort de Michou, c’est aussi un homme généreux qui disparaît. Comme le souligne Camille Vigogne Le Coat : « Tous les mois, l’octogénaire invite des dizaines de personnes âgées à déjeuner dans son cabaret. Un hommage à sa grand-mère, amiénoise analphabète, qui l’a élevé avec tendresse, et une façon de prendre soin d’une population parfois isolée. »

Dates

18 juin 1931 Naissance à Amiens

13 juillet 1956 Ouverture du Cabaret Michou

1961 Premier spectacle de travestis

2016 Fête pour le 60e anniversaire du Cabaret Michou

2017 Publie « Michou, prince bleu de Montmartre » (Le Cherche Midi)

2020 Mort à Paris à l’âge de 88 ans

27 janvier 2020

Fanny Müller

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27 janvier 2020

Coronavirus : la stratégie de crise des autorités sanitaires françaises

Par François Béguin, Paul Benkimoun

Depuis l’annonce de l’identification de trois cas de 2019-nCov en France, le ministère de la santé a mis en place un dispositif pour éviter toute propagation du virus.

Mise en place d’une « équipe médicale d’accueil » à l’aéroport de Roissy, publication d’un site Internet pédagogique dédié, réunion chaque fin de journée au ministère de la santé… Depuis l’annonce, vendredi 24 janvier, de l’identification de trois cas de coronavirus 2019-nCov en France — le nombre de victimes a bondi dimanche à 80 morts et 2 744 cas en Chine —, les autorités sanitaires déploient une stratégie de crise pour éviter toute propagation du virus.

Six nouveaux cas suspects attendaient toujours dimanche soir les résultats de tests, a annoncé la ministre de la santé, Agnès Buzyn, dimanche en fin d’après-midi à l’issue d’une réunion exceptionnelle autour d’Edouard Philippe à Matignon. « Je m’attends à ce qu’il y ait de nouveaux cas, comme ailleurs », avait-elle déclaré quelques heures plus tôt au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, ajoutant que « toutes les personnes contaminées ont été en Chine. Nous n’avons pas de cas [contracté] en France. Les gens qui ont des symptômes ont probablement la grippe ».

Contacter le SAMU - Centre 15

Depuis quelques jours, les autorités sanitaires répètent inlassablement la marche à suivre pour les personnes qui s’inquiéteraient de présenter des symptômes (fièvre et toux ou difficultés respiratoires) après un voyage en Chine ou un contact avec quelqu’un rentrant de ce pays. Celles-ci ne doivent pas se rendre aux urgences ou chez leur médecin mais doivent contacter le SAMU - Centre 15, où elles sont évaluées par un médecin régulateur.

En 24 heures, de samedi soir à dimanche soir, une cinquantaine d’appels « nécessitant d’être investigués » ont été reçus par le SAMU parisien, et entre 20 et 25 au cours de la même période par le SAMU des Hauts-de-Seine ainsi que celui du Val-de-Marne, annonce la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Pour accueillir les éventuels nouveaux cas adultes avérés, deux hôpitaux parisiens (Bichat et la Pitié) disposent de sept chambres adaptées chacun. Dans le reste du pays, douze autres hôpitaux de référence sont également équipés de telles chambres. « Nous avons le sentiment que la situation est maîtrisée parce que nous avons appris avec le SRAS en 2003-2004 : le SAMU est bien organisé, les services d’urgences ont reçu des formations et il y a un niveau de compétence bien plus important », assure Jean-Christophe Lucet, chef de service de l’unité de prévention et contrôle de l’infection à l’hôpital Bichat-Claude Bernard, à Paris.

Reste la question de l’ampleur que pourrait prendre l’épidémie ces prochaines semaines. « Le 2019-nCoV semble à ce stade moins virulent que le SARS-CoV ou le MERS-Cov, mais il paraît se transmettre un peu plus facilement », explique le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à Bichat. « Le nombre de chambres est dimensionné pour un nombre de cas limités. Si on a plusieurs dizaines de cas, on rentre dans une autre dimension, mais on n’en est pas du tout là », assure le professeur Lucet.

Pas de caméras thermiques

Dans le dispositif déployé actuellement en France, les autorités n’ont par ailleurs pas retenu la mise en place de caméras thermiques dans les aéroports afin de passer au crible les passagers en provenance de Wuhan, la ville où a débuté l’épidémie due au 2019-nCoV. La mesure, adoptée dans différents pays afin de dépister d’éventuels cas importés, « est très discutée sur le plan scientifique et il n’y a pas de preuves nettes de son efficacité », souligne le professeur Yazdanpanah.

Astrid Vabret, professeure de virologie au CHU de Caen, souligne les limites d’un déploiement d’une détection des passagers fiévreux à leur arrivée : « Ces caméras thermiques ne sont pas du tout spécifiques et dans un contexte où l’épidémie de grippe arrive, cela serait difficile à gérer en termes de logistique. »

Un tel crible ne saurait en outre se limiter aux vols directs en provenance de Wuhan, beaucoup de vols s’effectuant avec des escales. D’autres aéroports de départ devraient être inclus au vu de l’extension de l’épidémie en Chine. « Prendre la température est un symbole, ça plaît à la population, mais c’est une fausse sécurité qui ne sert à rien (…). La plus appropriée est de donner une information aux passagers, ce que nous faisons, par papier, en trois langues », a assuré dimanche Mme Buzyn.

Rapatriement des Français de Wuhan. Le gouvernement va organiser « un rapatriement par voie aérienne directe » pour les Français de la région de Wuhan qui le souhaitent, a annoncé dimanche la ministre de la santé, Agnès Buzyn. Ce rapatriement se fera « en milieu de semaine », « avec l’accord des autorités chinoises » et sous la supervision d’une « équipe médicale dédiée », a précisé Mme Buzyn à l’issue d’une réunion autour du premier ministre à Matignon. Les personnes rapatriées devront en outre « demeurer dans un lieu d’accueil pendant quatorze jours », période d’incubation estimée, afin d’éviter toute propagation de virus.

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