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Jours tranquilles à Paris

1 juin 2020

Le masque nouvel accessoire de mode ?

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Article de Jean-Michel Signor

Simple équipement sanitaire, le masque de protection est devenu un accessoire vestimentaire rattrapé par la mode. Montre-moi ton masque et je te dirai qui tu es…

Les Français se sont faits à l’idée : on ne coupera pas au port du masque. En l’espace de quelques mois, ce petit bout de tissu de quelques centimètres carrés a pris une place essentielle dans notre quotidien. Créateurs et industriels se sont approprié cet équipement pour le rendre plus glamour.

Les couleurs de la République

Pour sa première apparition le visage couvert, dans une école des Yvelines le 5 mai dernier, Emmanuel Macron avait soigneusement choisi d’arborer un équipement de fabrication 100 % française. Tissu noir et liseré tricolore, son masque fabriqué par la bonneterie Chanteclair, basée à Saint-Pouange, dans l’Aube, a fait son petit effet. Tout comme ceux portés par des élus normands, samedi dernier, à l’occasion de l’installation du conseil municipal d’Epieds. Plus républicain, tu meurs… Pour sa réélection à Troyes (Aube), François Baroin affichait, pour sa part, la griffe chic du crocodile Lacoste. Une façon de soutenir l’usine historique des Gayettes qui fournit commerçants et agents de la ville.

Pop culture et dérision

Artistiques, poétiques, revendicatifs, humoristiques ou provocants, les masques insolites en disent long sur notre personnalité ou notre humeur, un peu à l’image d’un kaléidoscope façon « United colors of Benetton ». Certains puisent clairement dans la pop culture ou les références musicales (Beatles ou logo des Stones), quand d’autres revendiquent une certaine dérision à l’image des filtres à café et autres sacs d’aspirateur détournés.

Le monde du luxe réservé

Certains tailleurs et autres stylistes branchés proposent des modèles à motifs psychédéliques pour les associer à des vestes classiques. « C’est tout à fait logique de l’introduire dans notre garde-robe. On peut même l’imaginer en noir et blanc pour l’assortir à un smoking, ou à une tenue de soirée à l’occasion d’une sortie à l’opéra », suggère Pierre Talomon, tailleur dans le quartier branché du Marais. Pour les maisons de luxe, le sujet reste toutefois délicat. « Ce serait déplacé et d’une grande vulgarité d’apposer un logo et d’en faire un profit », s’émeut l’historien de la mode Olivier Saillard, qui souligne que Dior, Saint Laurent ou encore Balenciaga ont reconverti certains de leurs ateliers, pour fournir uniquement les soignants.

Un marqueur identitaire

À l’aise Breizh, Armor Lux, Saint-James, Cotten, Le Minor… Des centaines de couturières de l’Ouest sont mobilisées pour confectionner des masques par millions. Passée l’urgence sanitaire qui consistait à fournir un maximum de masques normés à des prix contenus, c’est désormais le design et l’appartenance identitaire qui prend le pas sur la fonction.

« On y travaille, notre bureau d’études planche dessus », confirme Jean-Guy Le Floc’h. Mais pour le patron quimpérois, la priorité était d’assurer la production de 2,5 millions de masques pour les collectivités et les grandes entreprises comme la SNCF. « Tous les métiers à tisser ont été activés en 3X8, pour garantir la santé des Bretons, souligne-t-il. On va désormais pouvoir se concentrer sur le masque rayé, façon marinière », déjà écoulé à près de 100 000 pièces, grâce à la réouverture de ses magasins.

L’effet collector

À la tête de la marque À l’aise Breizh, Erwan Créac’h se retrouve, lui aussi, confronté à une très forte demande, bien supérieure aux 500 à 700 unités produites chaque jour. « Dès le début, ça a beaucoup buzzé au niveau national. On a reçu 4 à 500 coups de fil par jour et 2 000 connexions seconde sur le site internet. Passé l’affolement des premiers jours et les achats panique, nous avons retrouvé notre clientèle fidèle dans nos magasins. Ils sont confiants dans la provenance de nos produits et certains en font même un objet collector, tel le marqueur d’une certaine époque ».

Un achat militant

À Brest, l’enseigne Kermasport propose la confection de masques à la carte, réalisés en moins de 15 minutes devant le client. On peut choisir la couleur, y apposer le logo de son choix. « Notre mobilisation répondait à trois impératifs, détaille le patron Erwann Le Lann. Répondre à une demande sanitaire urgente, pouvoir personnaliser les masques et surtout relocaliser la production. J’ai recruté une couturière pour pouvoir être le premier à commercialiser des masques Made in Brest. Ce n’est pas que du business, c’est d’abord de l’artisanat et du soutien au territoire », souligne le jeune dirigeant. Nous avons reçu beaucoup de demandes de la part d’entreprises de 5 à 10 salariés qui voulaient faire figurer leur logo. « Un achat militant », en quelque sorte, pour montrer leur implication et leur solidarité.

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1 juin 2020

Le Parisien

le parisien 1 juin

1 juin 2020

Le groupe Gibert Joseph annonce la liquidation judiciaire de trois de ses librairies

La direction des librairies Gibert Joseph a annoncé jeudi qu’elle avait demandé la mise en liquidation judiciaire de trois de ses 31 magasins en France. « Première librairie indépendante de France, la librairie Gibert a sollicité la mise en liquidation judiciaire des librairies d’Aubergenville (Yvelines), de Chalon-sur-Saône, et de Clermont-Ferrand », a annoncé la direction de l’enseigne dans un communiqué.

Si la librairie de Chalon-sur-Saône va pouvoir bénéficier d’un sursis jusqu’au 22 juin, le temps de trouver un éventuel repreneur, le tribunal de commerce de Versailles a annoncé la liquidation immédiate de l’enseigne d’Aubergenville. Pour cette librairie la cessation d’activité est actée et la quinzaine de salariés qu’elle comptait se retrouvent au chômage. Située dans la zone commerciale Family Village, la librairie située au bord de l’autoroute A 13 n’avait pas repris son activité à l’issue du confinement.

La CGT vent debout

Egalement sous le coup d’une demande de liquidation judiciaire, le sort de la librairie de Clermont-Ferrand sera connu mardi 2 juin, l’audience prévue jeudi ayant été repoussée. Installée depuis 1942 dans le centre-ville, cette librairie est l’un des plus vieux commerces de la préfecture du Puy-de-Dôme et quasiment une institution en Auvergne.

La décision de la direction de Gibert Joseph avait été dénoncée dès samedi par la CGT. « Aucune considération économique, de quelque nature qu’elle soit, ne peut justifier ces pratiques : dans la période actuelle, placer des salariés en situation de chômage dans des bassins d’emploi fragilisés en ne leur octroyant que les indemnités légales est proprement scandaleux », a indiqué le syndicat CGT de l’enseigne.

La direction de Gibert Joseph a justifié sa décision en mettant en avant « la contraction du marché de biens culturels, les changements d’habitude de consommation (au détriment de la vente au détail dans les magasins physiques) et les évènements récents de 2019-2020 (grèves des transports, manifestations des "gilets jaunes" et récente crise sanitaire liée au coronavirus) ». Ce sont « autant de facteurs qui ont impacté le groupe Gibert déjà très fragilisé par un contexte concurrentiel accru », a indiqué la direction. Les trois librairies placées en liquidation judiciaire emploient au total une trentaine de salariés.

1 juin 2020

« StopCovid n’arrêtera pas l’épidémie, mais cela peut être une partie de la solution »

stopcovid

L’outil de traçage numérique censé participer à la lutte contre l’épidémie de Covid-19 sera disponible à partir du 2 juin. Nos journalistes spécialisés David Larousserie et Martin Untersinger ont répondu à vos questions lors d’un tchat, vendredi.

Le premier ministre, Edouard Philippe, a « invité », jeudi 28 mai, tous les Français à utiliser l’application pour smartphone StopCovid à partir du 2 juin. Cet outil de traçage numérique a fait l’objet de débats assez vifs, entre ceux (par exemple des épidémiologistes ou le gouvernement) qui estiment qu’il est un outil utile pour limiter la propagation de la pandémie et ceux qui pensent que les risques en matière de vie privée et de libertés publiques sont trop importants. Nos journalistes spécialisés David Larousserie et Martin Untersinger ont répondu à vos questions lors d’un tchat, vendredi.

Ulysse : Savez-vous quand l’on pourra télécharger l’application StopCovid ?

Martin Untersinger : Si l’on en croit le calendrier du gouvernement, l’application sera dans les magasins d’applications de Google (Play Store) et d’Apple (App Store) mardi 2 juin, peut-être lundi. Il y a une variable cependant : le temps que mettent lesdits magasins pour valider l’application. Ces derniers regardent, de plus ou moins près, si l’application ne comporte pas de virus, de fonctionnalité cachée…

Niet : Si la majorité des Français refusent cette application, en quoi sera t-elle efficace ?

David Larousserie : Le concept de « suivi de contacts » se pratique pour chaque épidémie et vise à casser les chaînes de transmission au plus vite en identifiant les personnes susceptibles d’avoir été contaminées. L’application StopCovid vise à automatiser cette pratique afin d’être plus efficace.

Mais cette efficacité dépend en effet du nombre de porteurs de l’application, des temps d’alerte mais aussi si les gens jouent le jeu, à savoir qu’ils informent s’ils sont malades et, s’ils sont notifiés d’un contact suspect, s’ils s’isolent ou se font tester. Une étude de l’université d’Oxford parue dans Science le 8 mai a quantifié ces trois paramètres. On en retient généralement que 60 % d’utilisateurs est une proportion efficace pour réduire les contaminations secondaires en dessous de 1.

A Singapour, pays en pointe dans le développement de telles applications, moins de 20 % de la population utilise TraceTogether (le StopCovid local).

L’efficacité dépendra aussi d’autres facteurs, dont la détection de la distance par Bluetooth (la technologie utilisée par StopCovid pour détecter les contacts).

tracing

Ledub : La question n’est pas tant le respect des données personnelles que le fait de laisser le Bluetooth opérationnel en permanence, ce qui ouvre de potentielles failles sur le téléphone. Quelle sécurité sur ce point ?

M. U. : Le Bluetooth est en effet une technologie dans laquelle de nombreuses failles ont été découvertes par le passé, parfois très sévères. Utiliser StopCovid augmente donc ce que les experts appellent « la surface d’attaque » de votre téléphone, c’est-à-dire sa prise à d’éventuels piratages.

D’ailleurs, une faille dont les détails sont encore secrets (afin d’en permettre la correction) concerne au premier chef les applications de suivi de cas contacts, comme StopCovid.

Dubitatif : Si je ne télécharge pas l’application, mon Bluetooth sera-t-il malgré tout « tagué » dans l’application d’une personne que j’aurai croisée ?

D. L. : Non, l’application StopCovid n’enregistre pas tous les signaux Bluetooth. Elle capte seulement les « pseudonymes » d’un téléphone envoyés périodiquement par l’application StopCovid. Ce sont ces pseudos que les téléphones enregistrent et qui permettront ensuite d’alerter ou non les contacts d’une personne malade.

BatterieZombie : Est-ce que, sur les vieux téléphones, laisser le Bluetooth activé en permanence ne va pas vider la batterie trop vite ?

M. U. : C’est effectivement un des risques. Selon l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) et Cédric O, le secrétaire d’Etat chargé du numérique, les tests ont cependant montré un impact limité sur la batterie (StopCovid utilise le Bluetooth « low energy », un type de Bluetooth qui, comme son nom l’indique, est moins gourmand que d’autres en électricité), de l’ordre de 10 % sur une journée.

A Concerned Citizen : Le gouvernement a décidé d’opter pour une technologie centralisée, moins respectueuse de la vie privée et potentiellement plus sujette aux piratages et fuites d’informations.

D. L. : Il existe en effet un débat de spécialistes entre plusieurs familles d’algorithmes (lire cette controverse en suivant ce lien).

Vous semblez considérer que la solution dite « centralisée », choisie par la France mais aussi le Royaume-Uni, est moins sûre. Or les solutions décentralisées ont aussi leurs défauts, comme l’a résumé l’informaticien Serge Vaudenay, de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), dans un preprint récent. Pour lui, aucune des familles n’offre de protection suffisante de la vie privée… Et il cite plusieurs attaques, y compris sur les protocoles dits centralisés.

Le directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), Guillaume Poupard, a bien expliqué les raisons du choix de la France. Il préfère avoir à sécuriser un serveur central (ce qui est leur métier) plutôt que de s’en remettre à des acteurs comme Google et Apple pour préserver la vie privée.

Une équipe de l’Inria a proposé une troisième voie pour un protocole corrigeant les défauts des deux autres. Il s’agit de Désiré, et son développement prendra plus de temps. Mais il répond à bien des critiques.

Du bon sens : Comment expliquez-vous cette défiance vis-à-vis de l’appli StopCovid ? Ne sommes-nous pas tracés avec Waze, Google Maps, Tinder…, toutes ces applications quotidiennes que nous installons de notre propre chef ?

M. U. : C’est une question compliquée, d’aucuns diraient politique. D’un côté, il est indubitable que de nombreux services numériques nous tracent de manière bien plus fine et intrusive que StopCovid. Cependant, c’est une chose d’être pisté par une entreprise, c’en est une autre de l’être par l’Etat. Et il est tout aussi indubitable que les données récoltées par StopCovid, même si elles sont sous pseudonymes et ne relèvent pas de la géolocalisation, sont cependant sensibles. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a souligné à plusieurs reprises que ce dispositif n’avait rien d’anodin.

Téléphone à touches : Je ne possède pas de smartphone, mais j’aimerais protéger les autres. Existe-t-il une alternative ?

M. U. : Le gouvernement a expliqué qu’il travaillait à un objet connecté pour proposer StopCovid à ceux qui ne disposent pas de téléphone portable récent. L’équipe de développement a, en particulier, commencé à travailler sur une montre. De nombreux obstacles, techniques et financiers, doivent être résolus. Le gouvernement a envisagé un déploiement durant l’été.

Geek06 : Comment et qui va déclarer qu’une personne est contaminée par le virus ? Comment empêcher qu’une personne déclenche de fausses alertes ?

D. L. : Vous pointez là un risque qui a très vite été perçu. On imagine bien des gens, pour importuner un voisin, rester près de lui puis se déclarer malade afin qu’il reçoive une notification qui le contraindrait à ne plus sortir…

Pour éviter cela, lorsque vous êtes déclaré malade, un code est remis par le médecin. Vous êtes ensuite chargé de l’envoyer par l’application.

Geoloc : On a beaucoup parlé de sécurité mais quasi jamais de précision de localisation.

M. U. : La question de savoir si l’application sera capable de mesurer adéquatement la distance, sans trop de « faux positifs » (l’application considère qu’un téléphone est à proximité alors que ce n’est pas le cas) ni, surtout, de « faux négatifs » (l’application considère qu’un téléphone n’est pas à proximité alors que c’est le cas), est un point crucial. D’autant plus important que le Bluetooth n’a pas été conçu, initialement, pour mesurer des distances.

La semaine dernière, l’équipe de développement de StopCovid a testé une centaine de téléphones dans différentes situations de la vie courante (supermarché, métro…). Les données ainsi récoltées servent à améliorer le système de mesure des distances grâce au Bluetooth afin de s’adapter au contexte (un téléphone dans une poche ou à la main, une cloison, les différents modèles de téléphones, etc.).

Télétravailleur : Si un des mes contacts StopCovid est diagnostiqué positif, quel est le niveau d’information que je vais recevoir ?

D. L. : Vous saurez seulement que vous avez été en contact à risque récemment. A priori, vous ne pourrez pas savoir qui vous a contaminé (cela peut même être à cause de plusieurs personnes). Sauf, bien sûr, si vous avez eu peu d’activité ou d’interactions, ce qui restreint de facto les hypothèses.

Vous restez libre de suivre les notifications et recommandations (à savoir, test ou isolement). Le risque est estimé par les autorités médicales qui gèrent les données de l’application et qui essaient de la calibrer en fonction des temps de contacts ou de leur nombre.

Il y aura forcément des faux négatifs (des gens non notifiés) et des faux positifs (des gens notifiés à tort), mais il s’agira de faire en sorte que leur nombre soit le plus faible possible.

Pragmatique : Il me semble impossible d’atteindre les 60 % d’utilisateurs… Quelle est l’utilité avec quelques pourcents de la population ? Pourquoi insister à mettre en place un tel outil probablement inutile ?

D. L. : Ce chiffre de 60 % correspond au seuil qui permet d’éteindre une épidémie avec un suivi de contacts d’envergure. Mais repérer quelques chaînes de transmission, par une application, peut déjà faciliter le travail des médecins et éviter des malades supplémentaires. A elle seule, StopCovid, contrairement à ce que sous-entend son nom, n’arrêtera pas l’épidémie. Mais cela peut être une partie de la solution. On le saura bientôt.

1 juin 2020

Pierre et Gilles

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1 juin 2020

Le retrait américain plombe les finances de l’OMS

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Donald Trump a mis sa menace à exécution : en pleine pandémie, il a décidé de stopper la contribution financière des États-Unis à l’Organisation mondiale de la santé qu’il accuse de complaisance envers Pékin. Une décision qui va avoir des conséquences fortes sur le budget déjà maigre de l’agence onusienne. Les États-Unis vont « rediriger ces fonds vers d’autres besoins de santé publique urgents et mondiaux qui le méritent », a déclaré le président américain.

7 000 employés dans le monde

Agence sanitaire des Nations unies, l’OMS est une institution multilatérale créée en 1948. Énorme machine de 7 000 employés présents dans le monde entier, son fonctionnement et ses missions sont tributaires des crédits accordés par ses États membres et les dons de bienfaiteurs privés.

Dotée de 2,8 milliards de dollars par an, l’OMS a « le budget d’un hôpital de taille moyenne dans un pays développé », a récemment déploré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Avec 893 millions de dollars apportés sur la période 2018/2019, soit environ 15 % du budget de l’OMS, les États-Unis en sont le premier bailleur de fonds, devant la fondation Bill et Melinda Gates, premier contributeur privé, l’Alliance du vaccin Gavi, le Royaume-Uni et l’Allemagne, et loin devant la Chine et ses 86 millions.

L’UE appelle Washington à reconsidérer sa décision

La contribution américaine va essentiellement en Afrique et au Moyen-Orient. Environ un tiers de ces contributions co-finance les opérations de lutte contre les urgences sanitaires, le reste étant d’abord consacré aux programmes d’éradication de la poliomyélite, à l’amélioration de l’accès aux services de santé et à la prévention et la lutte contre les épidémies.

Alors que la pandémie de Covid-19 a déjà fait plus de 360 000 morts dans le monde, l’annonce américaine a stupéfié la communauté scientifique.

L’OMS a appelé ses partenaires à compenser le retrait américain.

À grand renfort d’annonces, la Chine, accusant Washington de « se soustraire à ses obligations », a fait savoir qu’elle prendrait ses responsabilités, directement ou indirectement, pour soutenir l’OMS. À l’occasion d’une levée de fonds organisée début mai par la Commission européenne au profit de la recherche et le développement d’un vaccin contre le nouveau coronavirus, Pékin s’est engagé à hauteur de 1,1 milliard de dollars. Et le 18 mai dans un message à l’Assemblée mondiale de la santé, réunion annuelle des États membres de l’OMS, le président Xi Jinping a promis deux milliards.

L’Union européenne a appelé samedi Washington à reconsidérer sa décision de rompre avec l’OMS.

1 juin 2020

Avis aux amateurs de BMW...

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1 juin 2020

Société - La pandémie va-t-elle changer notre rapport à la mort ?

mort

THE SPECTATOR (LONDRES)

Pour ce docteur britannique, la crise actuelle ne doit pas être considérée comme un événement exceptionnel. Ce virus représente plutôt le dernier vecteur en date de notre finitude et doit nous pousser à réfléchir, en tant qu’individus et en tant que société, à notre façon de mourir.

Chaque génération connaît des événements qui la définissent. Pour mon père, cela a été la Seconde Guerre mondiale. Pour son père, la Première Guerre mondiale. D’aucuns auraient pu croire que le Brexit allait avoir cet effet-là pour nous, mais la pandémie de Covid-19 remet la politique en perspective.

Il est certain que les historiens considéreront 2020 tel que nous voyons aujourd’hui 1918 : comme l’année d’un grand fléau. Des dizaines de milliers de personnes sont mortes, et la liste des victimes ne cesse de s’allonger. L’économie planétaire est en lambeaux, le monde est confiné. Mais si un bien sort aujourd’hui de ce mal, peut-être tiendra-t-il à la façon que nous avons de penser à la mort, et d’en parler. On dit souvent qu’aujourd’hui, en Grande-Bretagne, nous avons de la mort la vision que les personnes de l’époque victorienne avaient du sexe : une de ces grandes choses de la vie qui ne doivent pas être nommées. Cela évoluera-t-il à cause des épreuves que nous traversons ?

Du bon ressort de cette crise

La pandémie a assurément changé certaines choses. En bien. Quand le coronavirus est apparu en Grande-Bretagne, la vitesse à laquelle l’appareil quelque peu sclérosé et figé du NHS [National Health Service, le système de santé public britannique] a réagi pour se préparer à la catastrophe mérite d’être soulignée. Les comités de direction de départements qui jusqu’alors ne se connaissaient pour ainsi dire pas se sont mis à coopérer. Des institutions qui, auparavant, jouaient des coudes pour obtenir des ressources ont choisi de collaborer.

En mars, juste avant le début du confinement, des consultants se sont réunis dans notre hôpital, et c’est à cette occasion que l’on a pris la mesure de la tâche qui nous attendait. Quelques-uns d’entre nous étaient en contact avec des collègues dans le nord de l’Italie, ils savaient quelle quasi-apocalypse menaçait de rapidement submerger les services de santé. Tout en croisant les doigts, nous nous sommes préparés au pire, conscients que même dans un scénario relativement positif, les pertes seraient lourdes.

Les obsèques sont devenues des formalités modestes

Les événements se sont finalement révélés plus gérables que ne le craignaient certains. L’abominable réalité des répercussions du virus n’en est pas moins horrifiante. Si l’on fait abstraction du débat sur la question de savoir si des morts auraient pu être évitées, tout décès lié au Covid-19 représente une vie fauchée, une tragédie pour les proches de la victime.

Une chose est sûre, bien plus que le débat sur la gestion de la pandémie ; ceux qui ont perdu un être cher au cours des dernières semaines vont continuer à souffrir, à porter le deuil, c’est cela, la réalité. Époux et épouses, fils et filles – incapables de se déplacer à cause des interdictions, de la distanciation sociale ou des limites strictes, mais nécessaires, imposées au nombre de personnes autorisées à accompagner les victimes dans leurs derniers instants – n’ont ainsi jamais eu la possibilité de leur faire leurs adieux. Les obsèques sont devenues des formalités modestes, discrètes, dont sont exclus la plupart des membres de la famille et des amis.

Envisager la mort au quotidien

Il ne faut pas non plus négliger la conséquence de cette réalité sur ceux qui s’occupent des malades atteints du Covid-19 dans les hôpitaux. Une phalange de tout jeunes médecins a appris à la dure comment prendre en charge les mourants et leurs proches dans des conditions qui sont loin d’être idéales. Le personnel des départements qui se trouvent en première ligne a été témoin d’un grand nombre de morts en très peu de temps. De quoi peut-être tremper l’acier de toute une génération de soignants, mais aussi de quoi causer de futurs traumatismes professionnels et psychologiques. Seul le temps nous le dira.

Mon travail, contrairement aux autres (à l’exception, peut-être, du clergé, des officiers de l’état civil et des employés des pompes funèbres), me confronte chaque jour à la mort, annoncée ou réelle. Durant les deux derniers mois, pour le personnel des hôpitaux comme moi, il a été essentiel de pouvoir rapidement mettre en œuvre la planification anticipée des soins. Ce qui nécessite d’être clair avec les patients et leur famille quant aux programmes de traitement de cette maladie. Faut-il tenter une ventilation invasive ? Jusqu’où les médecins devraient-ils aller en matière d’intervention médicale agressive ? Si cette intervention a lieu, pourrait-elle fonctionner ? Ou risque-t-on simplement de prolonger les souffrances ? Quand le moment est-il venu d’admettre que l’heure de quelqu’un a sonné ?

Notre façon de mourir a changé au fil des siècles

Pour une génération qui n’a pas vécu les conflits qu’ont subis nos parents et nos grands-parents, cette pandémie a fait l’effet d’un sinistre électrochoc. Pourtant, il est capital de considérer le coronavirus non comme un événement sans précédent, mais au contraire comme une diversion. L’assemblage nanométrique d’ARN et de molécules associées qui compose ce virus n’est que la toute dernière expression, le tout dernier vecteur de la mort. La façon que nous avons de mourir a changé au fil des millénaires de l’histoire de l’humanité. Longtemps, la mort a frappé par la famine, la guerre. Pendant des siècles, jusqu’au XXe, elle s’est aussi manifestée par des maladies infectieuses en grande partie traitables aujourd’hui. Plus récemment, elle survient sous la forme lente des maladies dégénératives. La médecine modifie la façon que l’on a de mourir. Elle repousse la mort pour un temps, mais, en fin de compte, elle ne peut jamais la vaincre.

Il est par conséquent crucial que nous profitions de cette occasion pour réfléchir sur la vie et la mort. Quand la crise sera passée, que nous pourrons de nouveau goûter librement à l’existence, nous devrions en savourer chaque jour. Mais cette crise devrait également nous pousser à nous interroger sur la façon que nous avons d’appréhender la mort. Nous amener à discuter avec ceux que nous aimons de la façon dont nous souhaiterions partir, tant que cela nous est possible. Jusqu’où souhaitons-nous que les médecins et les chirurgiens interviennent quand notre corps vieillit, devient fragile, et où sont les limites à la fois de la médecine et de la décence. Dans quelle mesure convient-il de s’accrocher à la vie dans les tout derniers instants ?

Le risque d’un oubli rapide

Il est malheureusement peu vraisemblable que ce soit le cas. Quand l’épidémie de grippe de 1918 a pris fin, on l’a ensuite plus ou moins oubliée pendant des décennies. En dépit de pertes largement supérieures à celles causées par la Première Guerre mondiale, l’intérêt qu’elle aurait pu susciter a été occulté par la grande dépression (à laquelle on peut affirmer qu’elle a grandement contribué), par le chaos politique qui régnait dans le monde dans les années vingt et trente et par une nouvelle guerre mondiale. Ce n’est qu’au début du XXIe siècle que la communauté scientifique s’est de nouveau penchée sur le sujet, au lendemain d’épidémies de grippe au Moyen-Orient et en Asie de l’Est.

Il y a fort à parier que même dans un monde plus interconnecté que jamais, nos difficultés actuelles, quand elles seront terminées, seront promptement oubliées. Le fait d’avoir ainsi renoué avec la mortalité va peut-être nous inciter à nous interroger sur notre façon de mourir, en tant qu’individus et en tant que société. Nous devrions le faire. Mais dès que les pubs auront rouvert, il est probable que nous n’en ferons rien.

Dr Paul Keely

1 juin 2020

Miss Tic

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31 mai 2020

Le Journal du Dimanche de ce 31 mai 2020

jdd 31 mai

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