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Jours tranquilles à Paris

2 juin 2020

Municipales : La République en marche attend la pelle du 28 juin

Par Alain Auffray — Libération

Alors que les listes pour le second tour doivent être déposées ce mardi, le parti majoritaire en est réduit à faire de la figuration dans plusieurs grandes villes, ou à s’allier avec la droite.

Les candidats au deuxième tour des municipales devront avoir déposé leurs listes en préfecture ce mardi avant 18 heures. Tout au long du week-end, les ultimes tractations se sont poursuivies dans certaines des 4 922 communes qui n’avaient pas élu leurs maires dès le premier tour le 15 mars.

Près d’un tiers des électeurs, pour la plupart concentrés dans les métropoles, seront concernés, le 28 juin, par ce scrutin dont le résultat ne fait globalement guère de doute. En dehors de quelques grandes villes où le jeu paraît ouvert (Strasbourg, Toulouse, Marseille, Lyon), les sortants sont partout les grands favoris après cette période de confinement qui leur a permis de jouer à fond la proximité avec leurs administrés. La majorité des sortants étant de droite, les dirigeants de LR peuvent déjà se permettre de savourer, en coulisses, une probable victoire au niveau national. En attendant le 28 juin, ils célèbrent surtout, comme leurs concurrents socialistes, le retour en grâce du bon vieux clivage gauche-droite, ce qui constitue une incontestable défaite pour La République en marche (LREM) et le chef de l’Etat. Le «dépassement», marque de fabrique de LREM, ne fait pas recette au niveau municipal. A Paris comme à Marseille, le parti est condamné à faire de la figuration. A Lyon, il s’est carrément sabordé : son candidat Gérard Collomb a été désinvesti après que ce dernier a scellé, jeudi dernier, un accord avec la droite locale et son chef, Laurent Wauquiez.

Figuration

Pour LREM, les rares espoirs de victoire se concentrent dans les villes déjà tenues par des macronistes. Certains ont d’ailleurs été élus dès le premier tour, comme le maire d’Angers, Christophe Béchu, ainsi que les ministres Gérald Darmanin à Tourcoing (Nord), Franck Riester à Coulommiers (Seine-et-Marne) et Sébastien Lecornu à Vernon (Eure). En ballottage relativement favorable au Havre, Edouard Philippe devrait, en toute logique compléter cette liste. Au terme d’un week-end de négociations, le communiste Jean-Paul Lecoq n’a pas trouvé d’accord de fusion avec l’écologiste Alexis Deck. La victoire semble également largement accessible à François Bayrou, maire sortant de Pau, qui avait recueilli plus de 45 % des suffrages au premier tour. Allié à LR, il peut aborder avec confiance le second.

Pour le reste, la majorité se voit le plus souvent condamnée à faire de la figuration. Ou à faire alliance avec des candidats de droite comme à Bordeaux où Thomas Cazenave, proche d’Emmanuel Macron, plaidait lundi pour la fusion de sa liste avec celle du sortant LR, Nicolas Florian, soutenu par François Bayrou. A Strasbourg, où la situation restait très incertaine lundi soir, c’est aussi avec le candidat LR Jean-Philippe Vetter qu’Alain Fontanel (LREM) semblait bien parti pour fusionner. Mais pour faire bonne mesure, le macroniste a lancé un appel au «dépassement». Dans une «lettre aux Strasbourgeois», il a lancé vendredi un ultime appel à la candidate socialiste Catherine Trautmann : «Plus que jamais, le clivage qui compte n’est pas celui entre les partis ou entre la gauche et la droite. Le clivage qui compte est celui qui sépare celles et ceux qui sont prêts à prendre leurs responsabilités et à se dépasser pour répondre à l’urgence.»

Ce que propose Fontanel, c’est donc une alliance contre la candidate écologiste Jeanne Barseghian, arrivée largement en tête au premier tour (27,87 % au premier tour) devant Trautmann, Fontanel et Vetter, tous trois entre 18 % et 19 %. Ce même front anti-Verts est à l’œuvre à Bordeaux, comme à Lyon, signant ainsi l’échec de la stratégie de rapprochement avec les écologistes, théorisée l’an dernier par les macronistes. Elle avait connu un commencement de mise en œuvre aux européennes de juin 2019 avec le ralliement de Pascal Durand (ex-EE-LV) et de Pascal Canfin, ministre de François Hollande, aujourd’hui président de la commission environnement du Parlement européen. Les municipales devaient confirmer ce mouvement. C’est raté.

Objectif

Quand ils ont choisi de fusionner leurs listes, les écologistes l’ont plutôt fait avec la gauche. En attendant Paris où les négociations entre David Belliard et Anne Hidalgo se poursuivaient lundi, les accords ont été signés à Rennes et à Nantes. Les macronistes se consoleront en voyant que cette reconstitution de l’union de la gauche à l’ancienne ne fonctionne pas partout. A Lille, cela n’a pas été possible entre la maire PS Martine Aubry (29,8 % au premier tour) et l’écologiste Stéphane Baly (24,5 %). Alliés dans l’actuelle mandature, ils n’ont pas trouvé d’accord sur la vidéosurveillance et sur le logement.

En marche vers une défaite annoncée, les candidats LREM ne regretteront peut-être pas trop que cette campagne contrainte par l’épidémie de Covid-19 reste essentiellement virtuelle. Interrogé par le Parisien, son délégué général, Stanislas Guerini, colistier d’Agnès Buzyn à Paris, assurait dimanche qu’il était d’ores et déjà assuré d’atteindre l’objectif des 10 000 élus municipaux LREM. Il disait aussi sa satisfaction d’avoir vu son candidat à Perpignan, le marcheur Romain Grau, se désister au profit du sortant LR Jean-Marc Pujol pour faire barrage au candidat du RN Louis Aliot. Dans ce front républicain, il a été rejoint par Agnès Langevine (EE-LV). Ce qui fait de la ville des Pyrénées-Orientales l’une des rares où une forme d’alliance écolo-macroniste aura été possible.

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2 juin 2020

Donald Trump - caricature

menne57

2 juin 2020

Municipales : Anne Hidalgo plus que jamais favorite à Paris, faute d’alliance entre ses opposants

Par Denis Cosnard - Le Monde

Alors que la droite et les macronistes restent divisés, la maire socialiste a négocié un accord avec les écologistes. Une configuration idéale pour sa réélection.

La victoire peut-elle encore échapper à Anne Hidalgo ? Après une semaine de tractations en tous sens entre les candidats à la Mairie de Paris, le jeu des alliances place en tout cas la maire socialiste sortante dans une configuration politique idéale, dont elle n’aurait pas osé rêver il y a quelques mois encore.

D’un côté, les socialistes et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont négocié un accord pour partir ensemble au second tour, prévu le 28 juin – d’ultimes ajustements restaient à effectuer, lundi 1er juin au soir. De l’autre, la droite et les macronistes, profondément divisés, se préparent à maintenir des listes séparées. Il devrait ainsi y avoir dans la plupart des arrondissements des affrontements triangulaires entre la gauche, Les Républicains (LR) et La République en marche (LRM). Voire des quadrangulaires, dans un arrondissement comme le 14e, où le député Cédric Villani a décidé de poursuivre l’aventure en solo. De même que dans le 20e, où Danielle Simonnet (La France insoumise) est aussi en position de se maintenir.

Une gauche unie, une droite fragmentée : le résultat de cette situation semble prévisible. La gauche plurielle, au pouvoir à Paris depuis 2001, paraît bien partie pour conserver tous les arrondissements qu’elle tenait déjà, y compris le secteur du centre, issu de la fusion des quatre premiers arrondissements. « C’est ce que laisse augurer l’arithmétique », commente sobrement Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo et directeur de sa campagne.

« CETTE CAMPAGNE INÉDITE A RÉSERVÉ BEAUCOUP DE SURPRISES, ET IL PEUT Y EN AVOIR D’AUTRES », PRÉVIENT GASPARD GANTZER, PORTE-PAROLE DE LA CANDIDATE LRM, AGNÈS BUZYN

Les socialistes, communistes et écologistes peuvent en outre espérer faire basculer à gauche deux mairies qui paraissaient assez solidement ancrées à droite, celles des 5e et 9e arrondissements. La gauche contrôlerait alors 11 arrondissements sur 17, tandis que LR se replierait sur six arrondissements de l’Ouest parisien.

« Attention, cette campagne inédite a réservé beaucoup de surprises, et il peut y en avoir d’autres, prévient Gaspard Gantzer, porte-parole de la candidate LRM, Agnès Buzyn. Anne Hidalgo est favorite. Mais il y a encore près d’un mois de campagne. Ceux qui se répartissent déjà les bureaux de l’hôtel de ville vont devoir mener un dernier combat. »

Le 15 mars, Anne Hidalgo avait obtenu un résultat inespéré au premier tour des municipales, avec 29,3 % des voix et une nette avance sur ses adversaires. Comme beaucoup de maires sortants, elle avait sans doute bénéficié d’une « prime coronavirus », comme d’autres élus en place ayant montré leur capacité à gérer des crises.

Discussions tendues

Les écologistes, qui rêvaient d’arriver en tête, n’avaient recueilli que 10,8 % des voix. Après avoir imaginé s’émanciper des socialistes, Europe Ecologie-Les Verts est revenu à des négociations classiques avec ses alliés historiques. Ils n’ont obtenu aucune tête de liste pour le second tour. En revanche, alors qu’ils étaient arrivés partout derrière les socialistes au premier tour, Anne Hidalgo s’est engagée à leur confier une mairie d’arrondissement. Laquelle ? Mystère. Ce pourrait être celle du 5e ou du 9e, si la gauche les gagne. Les écologistes devraient également obtenir plusieurs postes d’adjoint avec des délégations larges.

En parallèle, des discussions tendues ont eu lieu sur le fond, en particulier sur le programme en matière d’urbanisme. Alors que les écologistes souhaitent arrêter de « bétonner » la capitale, les communistes et les socialistes insistent sur la nécessité d’y créer des logements, notamment sociaux. Où placer le curseur ? Les négociations n’ont pas permis de trancher, mais l’équipe d’Anne Hidalgo a accepté de réengager une concertation sur trois projets immobiliers particulièrement contestés, Bercy-Charenton (12e), Ménilmontant (11e) et Ordener-Poissonniers (18e). Cela pourrait aboutir à revoir totalement ces projets.

FAUTE DE S’ENTENDRE AVEC LES SOCIALISTES, CÉDRIC VILLANI A AUSSI DISCUTÉ AVEC LRM, SANS TROUVER D’ACCORD GLOBAL AVEC SES ANCIENS AMIS

Aucun accord, en revanche, n’a été possible avec Cédric Villani. Le macroniste dissident, exclu de LRM, a discuté avec la maire socialiste, et même avancé le chiffre de 19 places éligibles pour lui-même et ses colistiers. Le camp Hidalgo était partagé. Récupérer dans ses filets l’ex-mathématicien vedette, dont les listes ont recueilli 7,9 % des voix le 15 mars, aurait montré la capacité de rassemblement de la maire. Mais s’allier à un macroniste, même très à part, aurait pu brouiller son image. « Nous n’étions pas certains qu’il joue collectif sur la durée du mandat, et politiquement, nous n’en avions pas besoin, ajoute un négociateur. Une grande partie de ses électeurs nous rejoindra de toute façon. »

Faute de s’entendre avec les socialistes, Cédric Villani a aussi discuté avec LRM. Mais là non plus sans trouver d’accord global avec ses anciens amis. Si bien que le député de l’Essonne a choisi de maintenir sa candidature dans le seul arrondissement où il pouvait le faire, le 14e. Au mieux, celui qui se voyait en maire de Paris obtiendra ainsi un siège d’opposition au conseil de Paris. Lundi soir, certaines de ses têtes de listes négociaient séparément des rapprochements avec les listes LRM, notamment dans le 12e arrondissement.

« Les macronistes ont floué les électeurs »

Simultanément, des tractations ont eu lieu entre LR et LRM en vue de constituer un front anti-Hidalgo. Des alliances ponctuelles se dessinaient dans plusieurs quartiers stratégiques. Un accord de fusion avait ainsi été trouvé pour sauver la maire sortante du 5e arrondissement, Florence Berthout, une ex-LR ralliée à Emmanuel Macron. Agnès Buzyn avait donné son feu vert. Mais au sein de LRM, ce pas de deux avec LR a suscité une levée de boucliers. Rachida Dati (LR), de son côté, a demandé des contreparties à ses coups de pouce. Si bien que le projet semble à présent très incertain. « Je continue à négocier », assurait toutefois Florence Berthout lundi soir, à moins de vingt-quatre heures du dépôt des listes.

« Nous avons du respect pour Rachida Dati, mais elle n’incarne pas nos idées progressistes », s’est justifié Stanislas Guerini, le patron de LRM, dans Le Parisien. « Les macronistes ont assuré durant la campagne qu’ils voulaient l’alternance, mais en fait, ils ont floué les électeurs, juge Nelly Garnier, la directrice de campagne de Rachida Dati. Ils ne veulent pas soutenir la seule candidate qui soit en mesure de remplacer Anne Hidalgo, et souhaitent juste sauver leurs mairies. »

Les candidats de LR ne désespèrent pas de récupérer une partie des électeurs au départ tentés par Agnès Buzyn, et des personnes âgées que le Covid-19 avait maintenues à l’écart du premier tour. Faire tomber Anne Hidalgo s’annonce néanmoins particulièrement ardu.

2 juin 2020

Noémie Mazella

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2 juin 2020

Foule sentimentale

Cette exposition consacrée à la foule, au monde, à la danse et à la vie réunit des clichés signés Bernard Cantié, Richard Dumas, Elliott Erwitt, Bruce Gilden, Alexander Gronsky, William Klein, Yves Marchand & Romain Meffre, Joel Meyerowitz, Daido Moriyama, Janine Niépce, Claude Nori, Jean-Marie Périer et The Anonymous Project.

Jusqu’au 4 juillet 2020, Galerie Polka, 12, rue Saint-Gilles, 75003 Paris, www.polkagalerie.com

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2 juin 2020

Naomi Campbell

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2 juin 2020

Enquête - Espace de coworking recherche télétravailleurs

Par Catherine Rollot - Le Monde

Désertés en raison de la pandémie, les lieux de bureaux partagés ont réaménagé leur fonctionnement et comptent sur l’essor du travail à domicile pour recruter de nouveaux clients.

Pas plus de trois personnes à la fois dans la cuisine commune quand elle n’est pas carrément condamnée. Fini les grandes tablées d’ordinateurs, terminé les mugs qui traînent comme les conversations entre « colocs ». Les espaces de coworking, promesses d’échanges et d’ouverture entre professionnels en mode « cool », ont pris des allures de cliniques aseptisées sous le coup de la distanciation physique, des gestes barrières et du repli vers le domicile.

« Le Désert des Tartares », soupire Sandrine, ancienne cadre dans l’industrie pharmaceutique, reconvertie dans une start-up, qui regrette « l’ambiance loft » de son centre partagé lillois. Après un après-midi passé sans voisin de travail à l’horizon et avec port du masque encouragé, la quinquagénaire « préfère rester bosser chez [elle] avec sa tasse de thé ».

Nouvelles normes sanitaires

Il y a encore quelques mois, l’idée de partager un bout de table, une cafetière ou un frigo, mais aussi du lien social avec des inconnus, avait le vent en poupe. En témoigne le nombre de centres de coworking ouverts un peu partout en France depuis leur apparition, en 2008 : 1 700, selon les estimations, dont près de la moitié en Ile-de-France. Mais la crise sanitaire est passée par là. Ces lieux collectifs, basés sur le modèle de la circulation des idées, des personnes et donc des microbes, survivront-ils à la pandémie ? Une inquiétude renforcée par la situation d’une grande partie de leur clientèle, celle des indépendants, premiers fragilisés par la dégringolade de l’activité économique.

Pour récupérer un semblant d’activité, il a fallu d’abord se conformer aux nouvelles normes sanitaires. En plein cœur de Nice, à deux pas de la plage (encore interdite), le Labo Coworking a rouvert le 11 mai, après avoir revu aménagement intérieur et habitudes. Postes de travail distancés, litres de gel hydroalcoolique, lingettes à disposition, machines à café installées hors de la cuisine pour éviter les attroupements… Géraldine Zermati, la cofondatrice, a dû s’adapter pour faire redémarrer son espace de 250 m2, qui propose 25 postes de travail en open space et deux grandes salles de réunion fermées.

« Sur la vingtaine de “résidents”, ceux qui louent au mois l’utilisation de l’espace, deux ont résilié ou suspendu leur abonnement », constate la responsable, qui anticipe néanmoins une baisse de moitié de son chiffre d’affaires. Car les « expats » qui paient à la journée ou à l’heure se font encore attendre. Quant à la réservation pour des événements d’entreprise, elle a carrément plongé.

Emulation du collectif

Chez Now Coworking, prise de température à l’entrée, café et friandises servis mais plus en libre-service font partie des nombreux gestes anti-Covid venus bouleverser la convivialité dans les quatre centres de la chaîne rouennaise (Rouen, Lyon, Lille, Marseille). Ici, les bureaux partagés sont restés ouverts pendant toute la période de confinement, hantés seulement par quelques irréductibles, disséminés sur les plateaux de 3 000 m2.

Rassurer, mais aussi se préparer aux lendemains incertains. En proposant des baisses tarifaires, pour séduire de nouveau la clientèle nomade, étudiants et « free-lanceurs » surtout, plombée par la baisse de ses activités. Avis de gros temps pour le secteur ? Pascal Givon, cofondateur de Now Coworking, ne croit pas à la fin d’un modèle : « Les utilisateurs vont revenir progressivement, rassurés par les mesures de distanciation, mais aussi parce qu’ils trouvent dans nos espaces des interactions sociales et professionnelles, plus que jamais indispensables dans les périodes difficiles. »

Habitué à fréquenter un café coworking du quartier de la Défense à Paris, Romain Coique, coach en développement personnel, témoigne de l’importance de l’émulation du collectif. « Profiter de l’énergie des autres télétravailleurs, être dans un cadre de boulot pour ne pas se disperser, pour 40 euros en moyenne par mois, franchement, ça vaut l’investissement », souligne le trentenaire, qui attend avec impatience la réouverture de son « bureau bis ».

Tous les professionnels du secteur le disent. Leur survie dépendra non seulement de la solidité de leur trésorerie, mais aussi de la diversification de leur clientèle. Ceux qui proposaient des bureaux fermés partagés ou privatifs, loués à des sociétés, souvent en phase de développement, espèrent tirer leur épingle du jeu. « Nous répondons parfaitement aux besoins de flexibilité des entreprises en période d’incertitude, avec nos formules d’abonnement sans bail, sans caution, sans engagement », souligne Edouard Laubies, de Now Coworking.

Théodore Hanssen, 35 ans, cofondateur d’Evoteo, une jeune société lyonnaise de services informatiques, a ainsi « anticipé les effets économiques du confinement » en passant d’un bureau de six à quatre postes, une partie de ses dix salariés étant soit au chômage technique, soit en télétravail. A la clé : une baisse immédiate de ses charges fixes et de son degré d’inquiétude pour les mois à venir.

Planche de salut

Le recours massif au télétravail pendant le confinement et sa persistance au-delà pourraient aussi constituer une planche de salut. C’est en tout cas l’espoir de toute une profession qui, surfant sur les inconvénients du travail à domicile (isolement, mauvaise installation, limites entre vie personnelle et professionnelle…), se positionne comme une solution mitoyenne entre le travail au bureau et celui à la maison.

Chez Anticafé (treize lieux répartis à Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux et Rome), le fondateur, Leonid Goncharov, a déjà réfléchi à des aménagements pour accueillir cette population de salariés qui disposeraient d’un certain nombre d’heures prépayées par leurs entreprises, pour télétravailler ponctuellement hors de chez eux. « Nous allons plus cloisonner nos espaces, les rendre plus intimes, avec des cabines téléphoniques pour s’isoler, davantage de salles de réunion, mais aussi des sièges plus confortables, permettant d’être bien assis pendant des heures. » Un air de déjà-vu qui rappelle furieusement le bon vieux bureau. La carte de cantine en moins.

2 juin 2020

Crazy Horse de Paris

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2 juin 2020

Portrait - François Sureau : « Ma France est une France traversée par l’étranger »

Par Franck Johannès

L’écrivain, avocat aux conseils, est fervent catholique et admire l’armée – mais il partage nombre de valeurs avec la gauche. Ses contradictions miroitent dans « L’Or du temps », où il explore la Seine en érudit.

Il est là, dans les jardins de Gallimard, le sourcil charbonneux, la pipe au bec, sanglé dans une veste épaisse, une écharpe nouée à la parisienne en dépit de la chaleur, comme ces soldats du désert qui en ont vu d’autres. La pipe de François Sureau finira par être aussi fameuse que celle de Magritte. Gamin, il voulait devenir écrivain, et est bientôt tombé sur une photo de Rimbaud avec une pipe en terre. Il a couru s’en acheter une. « Je n’avais rien vécu, je n’avais rien connu, rien à dire qui vaille, sourit le vieux jeune homme. Je voulais la panoplie de l’écrivain, et dans cette panoplie, il y avait la pipe. » C’était pour lui une manière d’entrer dans le film, comme dans La Rose pourpre du Caire, de Woody Allen (1985).

Il y est, désormais, avec L’Or du temps, son nouveau livre, où tous les hommes qu’il cite fument la pipe. Apollinaire, Breton, Simenon, Brunhoff (le père de Babar), Sherlock Holmes, Sartre. « C’est aussi un instrument de réglage, par rapport au monde. Ça m’aide à le tenir à distance, pour conserver mon équilibre. »

L’équilibre est toujours un peu instable. Profondément croyant, il va à la messe chaque dimanche, vénère Charles de Foucauld (1858-1916) et appelle simplement Loyola « Ignace » – il leur a consacré deux livres émouvants. Dans L’Or du temps, François Sureau n’a pourtant pas de mots assez durs pour les évêques, ces « vichystes à crosse », parce que, « en France, l’évêque moyen ressemble à un curé monté en grade, bouche de la loi et de la doctrine, inquiet de Rome et bizarrement accoutré, une sorte de préfet clérical ».

Il a dévoré Lawrence d’Arabie, et la foi est assurément l’un de ses piliers. « Je suis extrêmement attaché à la religion catholique, dit-il. Elle nous donne comme maître quelqu’un qui a échoué sur la Terre, qui n’a pas voulu exercer le pouvoir, qui s’est trouvé environné de filles perdues, de soldats paumés, de percepteurs, et qui a choisi pour lui succéder un imbécile qui ne brillait pas par le courage, saint Pierre. Il n’y a rien au monde de plus encourageant. » Il enrage chaque fois qu’il voit l’Eglise basculer du côté de ­l’ordre social et « de ceux dont le Christ était venu nous délivrer : “Si tu as raté ta vie, eh bien, c’est peut-être que là est le chemin” ».

Que vaut un homme ?

L’autre solide pilier de François Sureau, c’est l’armée, à laquelle il revient sans cesse dans L’Or du temps. Dans le restaurant de son épouse, près de la place de la République, une affiche de la Légion étrangère voisine avec la « une » de Libération pour la mort de Sartre. Le service militaire, à Sedan, a été pour lui une révélation : « La révélation de ce que Pascal montre très bien, la distinction entre les grandeurs naturelles et les grandeurs d’établissement. J’ai réalisé que des gens qui n’avaient bénéficié ni de mon environnement familial ni de mon niveau de fortune étaient meilleurs que moi. Par le cœur, par l’intelligence. Et par la course à pied. »

Plus profondément, l’armée répond pour lui à la question essentielle : que vaut un homme ? « Au fond, on ne le sait jamais, assure Sureau. On se demande tous : qu’est-ce qu’on aurait fait pendant la guerre ? L’armée, surtout en opération, offre une réponse simple, souvent dou­loureuse, mais elle existe. On sait qu’un homme est compatissant, prêt à se ­sacrifier pour ses camarades, courageux, ­intelligent, bon en topographie. On sait ce qu’il est. A l’armée, l’énorme imposture du monde social disparaît. »

La Légion étrangère en est pour lui l’archétype. « Les gens y viennent parce que leur vie était invivable ailleurs, ils deviennent légionnaires comme on demande le statut de réfugié. La Légion est une terre d’asile. » Colonel de réserve, il lui a donné cent jours par an pendant plus de seize ans, et parle bien de « la manière assez humble qu’ont les soldats d’exécuter les tâches que le politique a décidées en se foutant radicalement d’eux. Il y a une grandeur terrible du soldat à accepter ça, et je suis révolté par la légèreté avec laquelle des gens qui n’entendront jamais siffler une balle les envoient se faire trouer la peau ».

Un sens certain des formules assassines

Le sabre et le goupillon, c’est assez pour faire glisser l’écrivain vers la droite, voire la droite de la droite. Il s’y refuse et, ­avocat, bataille sans faiblesse pour les ­libertés fondamentales avec un sens certain des formules assassines, bien qu’il ait été l’avocat de François Fillon et parle encore à l’oreille d’Emmanuel Macron. Trois de ses plaidoiries au Conseil constitutionnel ont secoué la poussière de ­l’honorable institution et donné lieu à un livre enthousiaste, Pour la liberté (Tallandier, 2017) ; il ferraille aussi pour les réfugiés dans l’Association Pierre Claver, fondée par son épouse, et a une passion inaltérable pour la figure de l’étranger.

« J’ai toujours aimé la France comme un étranger peut l’aimer, comme quelqu’un qui aurait décidé d’y vivre mais n’y serait pas né, dit rêveusement l’écrivain. Avec ce mélange de choses qu’on admire et de choses qui vous révoltent absolument. C’est pour ça qu’il y a une prééminence, dans L’Or du temps, de gens qui sont nés à l’étranger. Ma France est une France ­ traversée par l’étranger. C’est peu dire que c’est une France ouverte, qui m’est parti­culière, et dans laquelle énormément de choses apparemment contradictoires se mélangent pour former ce qui est pour moi un pays absolument magique. »

Apollinaire, né Kostrowitzky, en Pologne, dans l’Empire russe, d’une mère ­lituanienne et d’un père peut-être italien, est chez Sureau une figure centrale, et il se sent souvent son contemporain. « J’ai hiverné dans mon passé, récite ­Sureau, revienne le soleil de Pâques… » (La Chanson du Mal-aimé). Surréaliste, blessé au front en 1916, puis mort de la grippe, Apollinaire explique à lui seul la passion de l’écrivain pour la première guerre mondiale.

Il y a une autre raison, plus intime. Dans son livre, François ­Sureau évoque souvent la silhouette du professeur M. – pour avouer, page 574, que c’était son grand-père, Maurice. Il ne l’a pas connu. « C’était un type absolument étonnant, professeur de médecine, l’un des inventeurs de la transfusion sanguine, et qui a été l’un des ­officiers subalternes les plus décorés de 14-18. »

A l’aise dans ses mille ­contra­dictions

En 1940, le professeur a voulu s’engager. Mais il avait été gazé à Ypres et n’était plus très bon pour le service. Il a alors rallié un réseau de la Résistance et sortait à Paris « toutes les nuits pendant quatre ans, avec un interne, pour accoucher et mettre à l’abri les juives étrangères », dit son petit-fils. Le professeur M. n’en a jamais parlé. Le père de François Sureau, médecin lui aussi, l’a découvert lors d’un congrès en Israël, lorsqu’une vingtaine de personnes sont venues lui demander s’il était le fils de Maurice. « C’était à la fois un homme de la droite traditionnelle et un ami de Robert Desnos, résume François Sureau. C’est cette figure, à la fois héroïque et mystérieuse, qui est vraiment pour moi le symbole de la génération de 14. »

Sureau a le sentiment d’être aujour­d’hui à l’aise dans ses mille ­contra­dictions. Admirer à la fois, par exemple, Charles de Foucauld et les surréalistes, « de redoutables athées ». Mais les athées ont pour lui « une supériorité énorme sur la plupart des croyants : ils ne prétendent pas parler à la place de Dieu ». Ou encore vénérer Apollinaire, parfois mystique, parfois pornographe, « un anarchiste qui défendait Clemenceau et le cubisme », et l’a aidé à se réconcilier avec lui-même. Il y a chez Arthur Koestler une formule sur laquelle François Sureau ­revient à plusieurs reprises dans L’Or du temps, « le sentiment océanique du monde ». « Parce qu’il y a de tout, dans l’océan. Et ce ­mélange est une chose que j’ai fini par ­accepter de moi. »

Parcours

1957 François Sureau naît à Paris.

1979 ENA, promotion « Droits de l’homme ».

1981 Maître de requête au Conseil d’Etat.

1983 Premier livre : Terre inconnue, récit de voyage (Editions Saint-Germain-des-Prés).

1991 L’Infortune (Gallimard), Grand Prix du roman de l’Académie française.

1995 Avocat à la cour.

2013 Le Chemin des morts (Gallimard).

2014 Avocat aux conseils.

Critique

En suivant les courbes de la Seine

« L’Or du temps », de François Sureau, Gallimard, 848 p., 27,50 €, numérique 20 €.

C’était écrit sur le faire-part de décès d’André ­Breton, c’est aussi gravé sur sa tombe : « Je cherche l’or du temps. » François Sureau a trouvé le sien, en descendant la Seine de sa source au Havre, au fil du fleuve et du temps. Avec en poche le petit ouvrage d’un peintre, Agram Bagramko, son double bienveillant, ami des surréalistes, à l’origine obscure et à l’existence douteuse, en dépit des indices dont est malicieusement ­parsemé le livre.

Ce premier et robuste tome (qui en annonce un autre) est un incessant mouvement entre la vie de Sureau et celles des auteurs qu’il a aimés. « Mon existence, c’est ça, quelqu’un dont la vie est dans cet entre-deux en permanence, indique l’auteur. Proust a dit quelque part que chacun doit faire sa recherche du temps perdu. » La sienne, et la France qu’il a aimée, suit les courbes de la Seine, à travers maints personnages, pour la plupart parfaitement inconnus, du haut Moyen Age ­jusqu’aux demi-mondaines du XIXe siècle. Quand Sureau parle du duc de Richelieu, ce n’est pas le premier ministre de Louis XIII, c’est celui de Louis XVIII. Il avoue que le livre est « un peu digressif », c’est peu dire : de sa culture, il a puisé mille ­anecdotes, mille portraits piquants, plaisants ou ­assassins. L’éru­dition, chez François Sureau, c’est quand Wikipédia ne ­connaît pas.

Mais il suffit de se laisser bercer, et de découvrir, au hasard des ­rives du fleuve, que Nostradamus a écrit un monumental Traité des confitures en 1555. Sureau rêverait que L’Or du temps soit son grand œuvre. « Mais Rousseau croyait qu’il resterait pour son opéra Le Devin du village. C’est dire si on gagne à se montrer prudent. »

1 juin 2020

Marisa Papen

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Marisa Papen est né au Limbourg . Après l'école, elle a étudié le marketing . En 2015, elle a commencé à travailler comme mannequin et a été photographiée pour Playboy en Allemagne (2017), au Mexique (2019, avec Ana Dias ) et au Portugal (2016). En 2016, elle a publié un calendrier dans lequel elle abordait le problème du plastique dans l'océan. Un an plus tard, Marisa Papen a fait la une des journaux du monde entier lorsqu'elle a été photographiée nue dans les temples égyptiens. À cet égard, elle a été arrêtée pour avoir pris des photos nues, ce qui constitue un record punitif en Égypte. Depuis que le photographe a supprimé les photos avant son arrestation, les deux ont été libérés. En 2018, elle a posé nue pour des photographies au Vatican et à Jérusalem. Un an plus tard, elle a également été arrêtée pour avoir emporté sa burqa à l'intérieur de la mosquée Sainte-Sophie et était également nue. Le but de Marisa Papen est de désexualiser le corps.

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