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Jours tranquilles à Paris

16 avril 2020

Gel des subventions américaines : en sanctionnant l’OMS, Donald Trump joue sur les critiques du Parti républicain

Par Gilles Paris, Washington, correspondant (Le Monde)

La contribution américaine représentait 17 % du budget de l’Organisation mondiale de la santé en 2017.

Donald Trump a mis ses menaces à exécution, mardi 14 avril. Après avoir régulièrement critiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour sa gestion de la crise mondiale provoquée par le coronavirus, il a annoncé dans la roseraie de la Maison Blanche le gel du financement américain en représailles.

Les Etats-Unis sont le premier contributeur de l’organisation, à la fois pour ce qui relève de leur quote-part et des versements additionnels destinés à des projets spécifiques. Cette contribution représentait 17 % du budget de l’OMS en 2017.

Le gel, a assuré Donald Trump, restera en vigueur jusqu’à la conclusion d’« une étude pour examiner le rôle de l’OMS dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus ». « Si l’OMS avait fait son travail et envoyé des experts médicaux en Chine pour étudier objectivement la situation sur le terrain, l’épidémie aurait pu être contenue à sa source avec très peu de morts », a affirmé le président, mettant en cause une complaisance de la direction de l’organisation vis-à-vis des autorités chinoises. Il s’est cependant refusé à exiger la démission du directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, réclamée aux Etats-Unis par certains élus républicains.

Changement de ton

Le président des Etats-Unis avait adopté un tout autre ton le 24 janvier sur son compte Twitter. « La Chine a travaillé très dur pour contenir le coronavirus. Les Etats-Unis apprécient grandement ses efforts et sa transparence. Tout fonctionnera bien », avait-il assuré. « Au nom du peuple américain, je tiens à remercier le président Xi [Jinping]! », avait-il ajouté.

Après la progression de l’épidémie aux Etats-Unis, Donald Trump avait ensuite adopté un discours plus agressif envers Pékin, évoquant systématiquement à partir du 21 mars un « virus chinois » pendant que son secrétaire d’Etat Mike Pompeo optait pour le « virus de Wuhan », la région d’origine de la pandémie. Le président a renoncé à cette formule après un échange téléphonique avec son homologue chinois, et après avoir constaté le développement dans son pays d’actes xénophobes visant la communauté asiatique.

Le président des Etats-Unis avait déjà annoncé le gel de la contribution américaine une semaine auparavant, avant de revenir rapidement sur ses propos.

« L’OMS reçoit d’énormes sommes d’argent des Etats-Unis. Et nous payons la majorité, la plus grande partie de leur argent. Et ils ont en fait critiqué mon interdiction de voyager [pour les étrangers en provenance de la Chine] au moment où je l’ai faite. Et ils avaient tort. Ils se sont trompés sur beaucoup de choses. Et ils avaient beaucoup d’informations tôt et ils semblent être très centrés sur la Chine. Nous devons examiner cela. Nous allons donc y jeter un œil », avait-il ainsi dit le 7 avril.

« Cela n’a aucun sens »

L’OMS a toujours exprimé ses réserves vis-à-vis des interdictions d’accès à des territoires comme réponse aux pandémies. Elle juge qu’elles peuvent alimenter exagérément un sentiment de sécurité. Elle s’était gardée en revanche de critiquer directement l’administration américaine pour sa décision du 31 janvier visant la Chine. Cette interdiction n’était par ailleurs que partielle. Selon le New York Times, plus de 40 000 personnes, principalement américaines, sont arrivées aux Etats-Unis en provenance de l’ex-empire du Milieu depuis cette date.

En sanctionnant de la sorte l’OMS, Donald Trump joue sur les critiques traditionnelles du Parti républicain vis-à-vis des organisations multilatérales, qu’il partage. Ses projets de budget, systématiquement ignorés par le Congrès, ont régulièrement prévu des coupes claires dans la contribution annuelle à l’OMS. Il avait d’ailleurs prévu de la diviser par deux pour l’année 2021.

Richard Haass, le président du Council on Foreign Relations, un cercle de réflexion américain spécialisé dans les relations internationales, a commenté sévèrement la décision américaine. « L’OMS est une agence qui ne fonctionne pas bien », a-t-il estimé sur son compte Twitter, mais « parce que les grandes puissances, y compris les Etats-Unis, permettent qu’il en soit ainsi » et « ses échecs n’expliquent pas nos propres mauvaises performances » dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

Un ancien diplomate aguerri du département d’Etat, Nicholas Burns, qui a rejoint l’équipe du candidat démocrate à la présidentielle, Joe Biden, a émis une critique similaire. « Cela n’a aucun sens de couper le financement de la principale organisation mondiale de santé publique au milieu d’une pandémie. L’OMS n’est pas sans défauts mais voyons cela plus tard lorsque Covid-19 sera passé », a-t-il dit sur le même canal, comparant la décision de Donald Trump à celle de supprimer le budget « des pompiers au milieu d’un incendie ».

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15 avril 2020

Plantu - dessin du Monde daté du 16 avril

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15 avril 2020

Pierre et Gilles

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15 avril 2020

Jean Paul Sartre, il y a 40 ans !

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Jean-Paul Charles Aymard Sartre [ ʒãpol saχtχ]n 1, né le 21 juin 1905 dans le 16e arrondissement de Paris et mort le 15 avril 1980 dans le 14e arrondissement, est un écrivain et philosophe français, représentant du courant existentialiste, dont l'œuvre et la personnalité ont marqué la vie intellectuelle et politique de la France de 1945 à la fin des années 1970.

Écrivain prolifique, fondateur et directeur de la revue Les Temps modernes (1945), il est connu aussi bien pour son œuvre philosophique et littéraire qu'en raison de ses engagements politiques, d'abord en liaison avec le Parti communiste, puis avec des courants gauchistes, au sens léniniste du terme, plus particulièrement maoïstes, dans les années 1970.

Intransigeant et fidèle à ses idées, il a toujours rejeté tant les honneurs que toute forme de censure ; il a notamment refusé le prix Nobel de littérature en 1964 ; exception notable, il a cependant accepté le titre de docteur honoris causa de l'Université de Jérusalem en 1976. Il refusa de diriger une série d'émissions télévisées qu'on lui proposait, parce qu'on y mettait comme condition la réalisation d'une maquette préalable, et expliqua : « Je n'ai plus l'âge de passer des examens. » Il contribua à la création du journal Libération, allant jusqu'à le vendre lui-même dans les rues pour donner plus de publicité à son lancement.

Il a partagé sa vie avec Simone de Beauvoir, philosophe de l'existentialisme et féministe, avec laquelle il a formé un couple célèbre du xxe siècle. Leurs philosophies, bien que très proches, ne sauraient être confondues. De 1949 jusqu'à sa mort, il a simultanément vécu une liaison avec Michelle Vian, la première épouse de Boris Vian, qui tape notamment ses textes à la machine en vue de leur parution dans la revue Les Temps modernes.

D'autres intellectuels ont joué pour lui un rôle important à différentes étapes de sa vie : Paul Nizan et Raymond Aron, ses condisciples à l'École normale supérieure ; Maurice Merleau-Ponty et Albert Camus dans les années d'après-guerre, puis Benny Lévy (alias Pierre Victor) à la fin de sa vie.

Selon de nombreux commentateurs et pour Sartre lui-même, sa vie est séparée en deux par la Seconde Guerre mondiale. On distingue alors deux grandes périodes dans l'œuvre sartrienne : une approche philosophique théorique axée sur l'ontologie de L'Être et le Néant (1943) ; puis une période plus pratique, où l'auteur cherche à appliquer sa méthode exposée dans la Critique de la raison dialectique (1960). Cette seconde période de son œuvre a fortement influencé les sociologues qualitativistes comme Erving Goffman.

Jean-Paul Sartre laisse derrière lui une œuvre considérable, sous forme de romans, d'essais, de pièces de théâtre, d'écrits philosophiques ou de biographies. Sa philosophie a marqué l'après-guerre, et il est, avec Albert Camus, un symbole de l'intellectuel engagé.

De son engagement dans la résistance en 1941 (engagement mis en doute en raison de son attitude trouble durant l'Occupation), jusqu'à sa mort, en 1980, Sartre n'a cessé de défrayer la chronique.

Il s'investit en effet sur de nombreux sujets, embrassant avec ferveur les causes qui lui ont semblé justes. Parfois assimilé à un Voltairen du xxe siècle, Sartre demeure un militant jusqu'au bout de sa vie.

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https://twitter.com/Inafr_officiel/status/1250476480229969922?s=20

15 avril 2020

Tour de France

Le Tour de France reporté. La compétition cycliste aura lieu du 29 août au 20 septembre, ont rapporté mardi plusieurs médias français. Elle devait initialement se tenir du 27 juin au 19 juillet. “Mais pourquoi diable s’acharner ainsi sur l’organisation d’un événement, si populaire par surcroît, alors que l’Euro de foot, les Jeux olympiques et les tournois de tennis […] ont été annulés ?” s’interroge Stéphane Thirion, journaliste au Soir. Au-delà des raisons financières, peut-être parce que le Tour “symbolise le déconfinement par excellence”, note le reporter sportif. La comparaison est “osée et froissera, mais, au lendemain des deux guerres, le Tour servit de libération prolongée, dans l’insouciance salutaire, pour oublier les drames, les morts, la souffrance. Pour retrouver la liberté.”

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15 avril 2020

Marisa Papen - Bonjour à tous, n'oubliez pas de vous étirer !

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15 avril 2020

Notre-Dame de Paris : Le grand bourdon sonnera mercredi à 20h, un an après l'incendie

PARIS L’édifice est encore en phase d'« urgence absolue » un an après l’incendie, et la restauration proprement dite n’a pas commencé

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Notre-Dame possède deux bourdons (très grosses cloches) installés dans la Tour Sud: — Philippe Lopez/AP/SIPA

Le gros bourdon « Emmanuel » de la Tour sud de Notre-Dame de Paris tintera mercredi à 20h, pour commémorer le début de l’incendie de la cathédrale il y a un an : ce sera la seule manifestation prévue sur le chantier, en sommeil en raison du coronavirus.

Le général Jean-Louis Georgelin, président de l’Etablissement public chargé de la restauration du joyau gothique de l’île de la Cité, « a pris la décision de faire sonner cette cloche en union avec les Français qui applaudissent au même moment les soignants engagés contre le coronavirus », a indiqué la direction de la communication de l’Etablissement public.

La deuxième plus grosse cloche de France

Notre-Dame possède deux bourdons (très grosses cloches) installés dans la Tour Sud : « Emmanuel » (1686) et « Marie » (2013). « Emmanuel », prénom qui désigne le Christ et signifie « Dieu avec nous », a été fondu en 1686, en partie avec l’airain de la cloche médiévale. Ses parrains étaient le roi Louis XIV et la reine Marie-Thérèse.

« Emmanuel » pèse 13 tonnes, son battant 500 kg. Il est la deuxième plus grosse cloche de France après celle du Sacré-Cœur. Il sonne en Fa dièse pour les grandes fêtes (Pâques, Pentecôte), pour les grandes occasions (victoires de 1918 et 1945, chute du mur de Berlin, élections et morts des papes). Il a aussi sonné le glas pour les obsèques de l’officier de gendarmerie Arnaud Beltrame, mort dans une prise d’otages à caractère terroriste à Trèbes (Gard) en 2018 et celles de Jacques Chirac l’an dernier.

L’édifice est encore en phase d'« urgence absolue » un an après l’incendie, et la restauration proprement dite n’a pas commencé. Vendredi, l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, avait organisé une cérémonie avec des artistes dans la cathédrale à l’occasion du Vendredi Saint, pour célébrer la signification et la beauté de l’édifice religieux.

15 avril 2020

Après l’incendie de Notre-Dame, les douze mois d’un chantier à l’arrêt

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Récit

Par Laurent Carpentier

Le 15 avril 2019, la toiture de la cathédrale prenait feu, provoquant une stupeur mondiale et un élan de générosité sans précédent.

C’était il y a un an jour pour jour. Le 15 avril 2019, le président de la République est enfermé dans son bureau de l’Elysée, en petit comité, pour enregistrer l’allocution qui devrait, souhaite-t-il, mettre un point final à la crise des « gilets jaunes ».

Après avoir arpenté le pays pour rencontrer les Français avec le grand débat, Emmanuel Macron voit enfin arriver le moment des conclusions. La caméra tourne. C’est alors qu’on vient lui apporter la nouvelle. Notre-Dame de Paris brûle.

A 18 h 18, l’alarme incendie a retenti. Fausse alerte ? Une demi-heure plus tard, Anne Hidalgo, la maire de Paris, depuis son bureau, a vu une fumée s’élever de la cathédrale et a appelé les pompiers. Désormais, c’est tout le toit qui est la proie des flammes, la flèche est menacée et peut-être même tout l’édifice.

Huit siècles d’histoire, monument le plus visité d’Europe, chef-d’œuvre de l’art gothique, héroïne de Victor Hugo, et pièce maîtresse de Viollet-le-Duc, l’homme qui « inventa » au XIXe siècle la protection du patrimoine… Que s’est-il passé ? La chose semble inexplicable. Mais l’heure n’est pas à l’enquête, elle est au combat. Déjà les pompiers sont sur place à combattre le feu qui gagne.

« Ça paraît simple a posteriori, mais switcher comme ça de sujet, de préoccupation, de priorité, c’est très difficile », confie un collaborateur du président de la République. A l’Elysée, on a éteint les caméras, Emmanuel Macron, qui, comme en témoignent régulièrement ses proches, « aime être dans le chaudron » – comprendre, aux premiers rangs de la bataille –, file à Notre-Dame. Là, sur le parvis, il retrouve la maire de Paris, le premier ministre Edouard Philippe, le ministre de la culture Franck Riester, le recteur de la cathédrale, et le général Gallet, commandant des pompiers de Paris qui mène la bataille.

La foule, incrédule, a envahi les quais, les terrasses, les balcons, la France entière découvre l’inouï devant son écran de télévision.

Il est 23 h 30 lorsque les pompiers envoyés dans la tour Nord en redescendent sains et saufs et victorieux : la charpente brûlera toute la nuit, mais l’ensemble de l’édifice va échapper à l’effondrement. C’est alors que le président de la République s’avance sur le parvis. D’autres caméras, un autre discours. « Ce soir, je veux avoir un mot d’espérance pour nous tous et toutes. Parce que Notre-Dame de Paris, nous avons su l’édifier et, à travers les siècles, la faire grandir et l’améliorer. Alors, je vous le dis très solennellement ce soir, cette cathédrale, nous la rebâtirons tous ensemble, parce que c’est ce que les Français attendent, parce que c’est ce que notre histoire mérite, parce que c’est notre destin profond. »

Aller vite et frapper fort

Un an plus tard, sous un même soleil de printemps, cette triste soirée qui a tenu éveillés les Parisiens une bonne partie de la nuit, et en haleine la terre entière, résonne de façon inattendue à l’aune du nouveau coronavirus. Comme si l’histoire se répétait.

Si cette crise-ci est d’une tout autre ampleur, on en retrouve les éléments de base : un ennemi incernable, provoquant des délires complotistes mais aussi une union sacrée face à la crise (près de 1 milliard d’euros de dons seront réunis pour reconstruire Notre-Dame). Et enfin un président de la République qui endosse les habits de ses héros, de Gaulle et Clemenceau, pour un chantier qui ressemble à une déclaration de guerre face à l’impensable.

Il dort peu cette nuit-là. On lui écrit beaucoup. On l’appelle. Il veut aller vite et frapper fort. Le soir même, il a demandé à Claudia Ferrazzi, qui est à l’époque la conseillère culture de l’Elysée, d’estimer combien de temps minimum serait nécessaire à la reconstruction. Pour le président, il importe que le chantier se fasse « à distance d’homme », que chaque Français puisse se dire qu’il reverra de son vivant Notre-Dame comme elle était. Devis, études, barèmes : la jeune femme analyse les autres dossiers de restauration en cours, prend conseil auprès d’architectes et établit au débotté, et un peu au pifomètre, cinq années comme objectif à atteindre pour la reconstruction.

Jack Lang aussi a conseillé au président d’aller vite. Lui, parlait même de trois ans. Et pour cela, il lui a recommandé d’avoir recours à un établissement public autonome, capable d’une plasticité que n’aurait pas la lourde administration du ministère de la culture, et d’un esprit commando. « Mais je n’avais pas dit un général », précise en souriant l’ancien ministre de la culture, à la tête de l’Institut du monde arabe. Car dès le lendemain, 16 avril, c’est en effet à un ancien chef d’état-major des armées, ancien chef de l’état-major particulier de Jacques Chirac, Jean-Louis Georgelin, 71 ans, hors de la limite d’âge pour un établissement public, qu’il confie les rênes de la reconstruction de la cathédrale.

JACK LANG A RECOMMANDÉ À EMMANUEL MACRON D’AVOIR RECOURS À UN ÉTABLISSEMENT PUBLIC AUTONOME

Appelé à midi, alors qu’il déjeunait dans un restaurant face à l’Ecole militaire, ce Pyrénéen, célibataire, catholique fervent (il n’a qu’un seul défaut, disait Sarkozy, « il chante trop fort à la messe ! »), amoureux des vieilles pierres (il a orchestré la restauration du palais de la Légion d’honneur), rencontre pour la première fois Emmanuel Macron, à 18 heures, dans son bureau. Stupeur dans le monde de la culture.

C’est que Georgelin « a les codes », explique-t-on à l’Elysée. Au propre comme au figuré. « Les chefs d’état-major sont les garants de la bombe nucléaire. Et ce sont eux qui coachent le président. Ce sont des tombes. » Et il a les réseaux. Il est un des rares militaires à avoir été membre du Siècle, ce club d’influence créé à la Libération pour faire se rencontrer les élites au-delà du clivage droite-gauche. Il en a même été membre du conseil d’administration, du temps où Nicole Notat en assurait la présidence, au côté notamment d’Erik Izraelewicz, l’ancien directeur du Monde (1954-2012).

Une « task force » créée en deux jours

Douze mois après, on ne peut s’empêcher de voir une filiation lorsque Edouard Philippe fait appel à un autre général, Richard Lizurey, ancien patron de la gendarmerie, pour l’aider dans la gestion de la crise due au Covid-19 et évaluer l’organisation interministérielle.

Le président comme le premier ministre, et sans doute le second plus que le premier, ont respect et admiration pour les forces armées. Or, en choisissant Georgelin, on veut faire coup double : s’éviter les atermoiements et rivalités du monde de la culture, et se rabibocher avec la grande muette qui battait froid Emmanuel Macron depuis l’éviction du général de Villiers, affaire dans laquelle le général Georgelin, connu pour ses coups de gueule, avait lui-même jeté son grain de sel critique.

En deux jours, l’affaire est pliée. « La task force pour Notre-Dame » est créée, « l’unité de commandement des opérations » s’installera dans d’anciennes écuries de la cité Martignac, un bâtiment qui dépend de Matignon, dans le 7e arrondissement de Paris, et « l’EFR » (effet final recherché), pour parler comme le général (en clair l’objectif), est fixé : rendre la cathédrale aux Parisiens le 15 avril 2024.

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L’INFORMATION JUDICIAIRE OUVERTE LE 26 JUIN 2019 PAR LE PARQUET DE PARIS ET CONFIÉE À TROIS JUGES D’INSTRUCTION RESTE À CE JOUR SUR LA THÈSE DE L’ACCIDENT

Le 17 avril, l’Elysée organise une grande réunion où, pour la première fois, Jean-Louis Georgelin est présent. Il y a là, côte à côte, dans le salon Murat, le présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et Anne Hidalgo, Audrey Azoulay et Franck Riester, Mgr Aupetit, l’archevêque de Paris, et Mgr de Sinety, à qui il a délégué le dossier, les ministres Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Laurent Nunez… Le préfet Michel Cadot, Mais aussi Stéphane Bern, et puis Philippe Bélaval, lequel dirige le Centre des monuments nationaux, chargé de la gestion de la visite des tours.

Et puis, en tout bout de table, un homme en pull de grosse laine à fermeture Eclair, à qui l’huissier a retiré son blouson de cuir encore couvert de la poussière du chantier et qui regarde tout ça de manière hallucinée : Philippe Villeneuve, l’architecte en chef des monuments historiques chargé de Notre-Dame.

Certains autour de la table se demandent ce qu’il fait là, pourquoi lui qui avait la responsabilité de la cathédrale, et donc d’une certaine façon de sa sécurité, n’a pas été remercié. Lorsque l’incendie s’est déclaré, il était dans sa campagne, en Charente-Maritime. Il a sauté dans le premier train. A 23 heures, au moment où M. Macron prenait la parole sur le parvis, il était déjà sur place. Discret.

« J’ai découvert alors en moi un homme que je ne connaissais pas, raconte-t-il un an après. Une froideur, une distance. Une seule question m’habite : “Comment tu fais pour la sauver.” » Au petit matin, les pompiers viennent le chercher pour une visite des décombres. Ils passent par les bas-côtés, puis par les tribunes avant de monter en haut de la tour Nord. « Le diagnostic, je le fais dans ma tête immédiatement. L’évaluation des endroits les plus dangereux. J’ai décliné le programme des travaux, et c’est ce même programme sur lequel on est encore aujourd’hui », raconte-t-il.

Il parle de sa cathédrale comme s’il s’agissait d’un être vivant. « Je suis fier d’elle. Elle n’a pas bougé depuis l’incendie. Mais tant que je n’aurai pas vu les extrados [le dessus des voûtes, qu’il faut nettoyer des restes de la charpente effondrée], il faut se méfier. On ne sait jamais. »

Générosité publique et malaise

Aussi clairs soient les objectifs, aussi affirmées soient les décisions, les polémiques vont néanmoins surgir immédiatement de toutes parts.

Sur les causes de l’incendie d’abord. A qui la faute ? L’information judiciaire ouverte le 26 juin 2019 par le parquet de Paris et confiée à trois juges d’instruction reste à ce jour sur la thèse de l’accident : « Il n’y a pas d’élément nouveau aujourd’hui qui accrédite une hypothèse criminelle », expliquait encore il y a deux mois le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. Un court-circuit ? « C’est une enquête qui dure, qui est complexe, qui est colossale. (…) Les investigations, pour se poursuivre, sont conditionnées à l’avancement des travaux, puisque certaines zones sont encore aujourd’hui inaccessibles. Elles le seront plus tard lorsque notamment l’échafaudage aura été retiré. » De quoi laisser le champ libre aux complotistes et aux marchands de faits divers de tout poil.

La générosité publique, elle aussi, crée paradoxalement un malaise. Le soir même de l’incendie, François Pinault offre 100 millions d’euros pour aider à la reconstruction. Bernard Arnault puis L’Oréal lui emboîtent le pas. Dès le lendemain, l’effet d’entraînement fait polémique. Les dispositions de la loi de 2003 sur le mécénat permettent en effet de bénéficier de réductions d’impôts, dénonce-t-on. François Pinault stipule aussitôt qu’il renonce à en profiter. Le mal est fait : l’opinion publique tique.

Une collecte mise en place dès le matin par la Fondation du patrimoine, elle aussi, explose : 236 000 donateurs. 75 % des 228 millions d’euros de dons et de promesses contractualisées le sont dans les trois jours. « On a fait office de catharsis », explique Guillaume Poitrinal, le président de la fondation, qui, trente jours après le début de la collecte, décide de fermer le tuyau : « La probabilité qu’il y ait plus d’argent que nécessaire pour la stricte reconstruction était supérieure au scénario inverse. Et tout ça est taxé. Le fait qu’une partie de ces donations va in fine remplir les caisses de l’Etat me posait un problème moral. »

Mais c’est la flèche enfin qui va concentrer toute l’attention. Alors qu’Emmanuel Macron a posé de nouveau, au lendemain de l’incendie, sa volonté de reconstruire la « cathédrale plus belle encore », c’est au premier ministre que revient la mission, le 17 avril, de lancer officiellement, à la sortie d’un conseil des ministres consacré à la reconstruction, un « concours international d’architecture ». Lequel permettra de « trancher la question de savoir s’il faut reconstruire la flèche qui avait été pensée et construite par Viollet-le-Duc à l’identique, ou s’il faut doter la cathédrale d’une nouvelle flèche adaptée aux techniques et aux enjeux de notre époque ». Déchaînement de diatribes, anciens contre modernes, partisans du bois contre lobby du métal, Jean Nouvel contre Jean-Michel Wilmotte…

Aujourd’hui, si l’ensemble des acteurs sur le chantier plébiscite la restauration à l’identique, c’est d’abord parce qu’elle est plus aisée à mener dans le temps donné. Cinq ans ou un concours, il faut choisir. Pragmatisme de temps de guerre.

Sauf qu’une guerre est venue en remplacer une autre. Voici le chantier à l’arrêt. Qui s’inquiète aujourd’hui des taux de plomb sur le chantier – arrêté pendant trois semaines à l’été 2019 pour se mettre en conformité et mettre en place des mesures drastiques de précaution – quand le Covid-19 frappe à la porte ? Qui s’inquiète de la tête de la flèche et des centaines de millions récoltés pour Notre-Dame lorsque c’est de centaines de milliards dont on parle face à la crise économique qui s’annonce ? Et qu’est-ce que signifient cinq ans, que veut dire « à distance d’homme » lorsque les gens meurent par centaines dans les Ehpad ?

15 avril 2020

Covid-19 : Trump coupe les vivres à l’OMS, l’accusant d’être responsable de la crise

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COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Donald Trump a décidé de suspendre, mardi 14 avril, la contribution américaine à l’Organisation mondiale de la santé, dont les États-Unis sont le principal bailleur. Une décision controversée en pleine pandémie, qui a encore tué plus de 2 200 personnes aux États-Unis en vingt-quatre heures.

Critiqué de toutes parts pour la lenteur de sa réaction face au coronavirus, Donald Trump, qui “refuse de reconnaître ses propres erreurs”, “s’est trouvé mardi un nouveau bouc émissaire”, estime Vanity Fair.

Le président américain a annoncé la suspension de la contribution américaine à l’OMS, le temps d’évaluer son rôle “dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus”. Donald Trump a notamment reproché à l’agence de l’ONU de s’être alignée sur les positions de la Chine, que Washington accuse d’avoir initialement caché la dangerosité du virus lorsqu’il y a fait son apparition, en décembre. Ce qui, a-t-il dit, n’a pas permis de contenir l’épidémie “à sa source avec très peu de morts”.

“Trump a lui-même accordé le bénéfice du doute à Pékin”

Mais alors que le virus continue de faire des milliers de morts chaque jour dans le monde, dont plus de 2 200 ces dernières vingt-quatre heures aux États-Unis, la décision de Trump pourrait avoir des conséquences sanitaires, estime la presse américaine. “Les États-Unis contribuent plus que tout autre pays au financement de l’OMS, à hauteur de plus de 400 millions de dollars par an”, rappelle Politico. Ces coupes seront “un coup dur” pour cette organisation à l’heure où celle-ci “réalise des essais de vaccins, distribue des kits de dépistage et conseille les gouvernements du monde entier” pour lutter contre le coronavirus.

“Il y a des raisons d’être critique à l’égard de l’OMS”, note le Washington Post, qui rappelle que l’organisation a repris au début de la crise “des déclarations du gouvernement chinois affirmant qu’il n’y avait pas de preuve de transmission d’humain à humain”. Mais dans le même temps, Donald Trump a lui-même “accordé à la Chine le bénéfice du doute, la louant pour sa transparence, alors que ses agences de renseignement et ses conseillers l’avertissaient que le virus était beaucoup plus dangereux que le gouvernement chinois ne le laissait entendre”.

Suspendre l’aide américaine à l’OMS “exacerbera la crise et coûtera la vie à des Américains”

La décision de Donald Trump a suscité de vives critiques au sein de la communauté internationale et parmi les scientifiques. Ce “n’est pas le moment de réduire le financement” de l’OMS, qui est “absolument essentielle aux efforts du monde pour gagner la guerre contre le Covid-19”, a réagi mardi le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Selon plusieurs anciens responsables sanitaires ayant travaillé sous des administrations républicaines et démocrates, la décision de Trump pourrait “exacerber la crise et coûter la vie à des Américains”, rapporte Business Insider. “La réponse de l’OMS à la pandémie de Covid-19 n’a pas été parfaite”, concède au magazine l’expert Jeremy Konyndyk, qui a supervisé les efforts de l’administration Obama pour lutter contre l’épidémie d’Ebola en Afrique. “Mais si nous nous mettons à attaquer l’OMS, c’est à nous que nous allons finir par faire du mal, car il sera plus difficile d’arrêter l’épidémie à l’échelle mondiale”, estime-t-il.

Pour l’hebdomadaire Newsweek, même si la décision du président américain est “controversée” sur le plan sanitaire, elle a le mérite d’exiger des réponses de la part de l’OMS, “notamment concernant la date à laquelle l’organisation a eu connaissance du fait que le virus a commencé à se transmettre d’humain à humain”.

Noémie Taylor-Rosner

15 avril 2020

«TOUT SEUL À LA MAISON» UNE NOUVELLE HISTOIRE VISUELLE DE «GERHARD MERZEDER» {NSFW / ÉDITORIAL EXCLUSIF}

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Le photographe Gerhard Merzeder  et la mannequin  Kate D se sont associés pour l' éditorial exclusif de NAKID intitulé « TOUT SEUL À LA MAISON ». Cet éditorial a été tourné dans une villa à Bali, en février dernier, avant que COVID-19 ne frappe vraiment. Kate D était libre et nue sur une île tropicale. Gerhard Merzeder est un photographe professionnel de mode et de beauté, basé à Vienne et à Bangkok. Il travaille pour des magazines internationaux comme Vogue, Harpers Bazaar, Max magazine et bien d'autres.

Si vous aimez cette histoire visuelle, montrez-leur un peu d'amour, ce n'est qu'un aperçu des choses incroyables qu'ils ont créées - rendez-vous sur leur Instagram ci-dessous pour en savoir plus sur cet artiste génial et soutenir leur créativité et votre inspiration quotidienne en les suivant !

Découvrez plus de Gerhard Merzeder...

https://www.instagram.com/the_human_skin/

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